Un nouvel engin militaire va bientôt rejoindre le ciel ukrainien, avec comme objectif d’user les défenses russes, à quelques mois de l’hiver. Lundi 15 septembre, le ministre ukrainien de la Transformation Digitale, Mykhailo Fedorov, a annoncé que le pôle d’innovation en matière de défense, Brave1, allait expérimenter un nouveau drone kamikaze de fabrication ukrainienne, sur le champ de bataille, dès cet automne.
D’une portée de 40 kilomètres, ces nouveaux appareils offrent une échelle de frappe deux fois supérieure à celle des drones utilisés actuellement, tout en étant capables de contourner le système de brouillage russe. Ils offrent une alternative moins coûteuse que des obus ou des missiles pour les frappes de longue distance, renforçant le système d’artillerie, tout en réduisant les risques pour les soldats, moins exposés sur le front. Les premiers essais sur le champ de bataille doivent intervenir dans les prochaines semaines.
Frapper au-delà des lignes de défense
Actuellement, les drones FPV, massivement utilisés sur le champ de bataille par l’Ukraine, peuvent atteindre des cibles situées à 10 ou 20 kilomètres de distance en moyenne, note le site spécialisé avion-chasse.fr. Ces nouveaux modèles vont ainsi permettre de causer des dégâts au-delà des lignes de défense : "les cibles ne se limitent plus aux tranchées ou véhicules proches du front, mais incluent désormais des dépôts logistiques, des radars ou des systèmes de commandement situés à l’arrière", analyse-t-il.
Ils sont également censés résister aux systèmes électroniques de brouillage, l’un des principaux moyens de défense de la Russie. "Les munitions récemment testées sont conçues pour être bon marché, évolutives et pratiques, offrant aux forces ukrainiennes une capacité de frappe flexible avec une portée étendue", résume Brave1, cité par le site américain spécialisé dans l’armement Defence-blog.
"S’ils s’avèrent résistants, ces nouveaux systèmes pourraient améliorer la capacité de l’Ukraine à frapper les centres logistiques, les positions d’artillerie et les équipements situés derrière les lignes russes", ajoute pour sa part Kyiv Independent. L’effet recherché est d’étirer les défenses russes et de les épuiser aussi bien sur le front, qu’à l’arrière.
Technologie économique
Les engins sans pilote sont massivement utilisés dans la guerre en Ukraine, en raison notamment de leur coût plus économique. Un drone FPV coûte environ 3 000 euros, là où un missile guidé en coûte plusieurs dizaines de milliers, compare avion-chasse.fr. Ces appareils sont également de fabrication locale, ce qui réduit la dépense vis-à-vis des fournitures d’armes de l’extérieur. Pour ces raisons, Kiev a ainsi rapidement développé son programme de drones, l’une des technologies qui a le plus évolué depuis le début du conflit.
Cherchant à rattraper son désavantage matériel face à la Russie, l’Ukraine mise sur l’innovation, et a ainsi lancé Brave1 en 2023, une initiative conjointe entre le ministère de la Défense et les agences de développement numérique, s’appuyant notamment sur des startups ukrainiennes. Mais elle fait face à une limite financière. En effet, le président Volodymyr Zelensky déclarait en juin dernier que l’Ukraine pourrait produire jusqu’à 8 millions de drones par an, mais qu’elle n’avait pas les ressources économiques suffisantes à ce stade.
De son côté, la Russie a également augmenté sa production, en particulier de drones d’attaque de type Shahed, qu’elle utilise pour mener des frappes quasi quotidiennes sur les villes ukrainiennes. En juin, le président russe Vladimir Poutine a annoncé vouloir créer une branche spécialisée dans l’armée, dédiée aux systèmes sans-pilote.
Ces derniers jours, l’influenceuse américaine complotiste Laura Loomer a trouvé son nouveau cheval de bataille : "détruire les aspirations professionnelles de quiconque se réjouit de la mort de Charlie Kirk", célèbre militant d’extrême droite, assassiné lors d’un meeting le 10 septembre. Depuis la semaine dernière, les Etats-Unis connaissent une vaste campagne de représailles organisée par l’extrême droite, contre tous ceux qui auraient exprimé de la joie ou un manque d’empathie, après le meurtre de l’influenceur. Des fonctionnaires, journalistes, ou salariés de plusieurs entreprises ont ainsi perdu leur travail, tandis qu’un site recensant des milliers de posts défavorables à Charlie Kirk et des données personnelles sur leur auteur a vu le jour.
"Les républicains font pression non seulement pour punir le meurtrier présumé, mais aussi ceux dont ils estiment que les propos ont contribué à la mort ou l’ont déshonorée", explique l’agence Associated Press. L’assassinat de Charlie Kirk lors de l’un de ses meetings à l’Université d’Utah Village, la semaine passée, a vivement agité l’Amérique. A 31 ans, cet influenceur d’extrême droite, comptabilisant des millions d’abonnés, était devenu un relais important du trumpisme parmi la jeunesse conservatrice. Il organisait notamment des débats dans les universités, où il affichait des propos ouvertement racistes, sexistes, et transphobes. Récemment, il avait suscité la polémique en affirmant que "l’avortement était l’Holocauste de notre époque".
Quelques minutes après que Charlie Kirk a été abattu en pleine foule, le département d’État des États-Unis (en charge des Affaires étrangères) avait déjà prévenu qu’il suspendrait le visa de n’importe quel étranger qui se réjouirait de la mort de l’influenceur xénophobe. Mais les trumpistes sont allés plus loin : selon un comptage de Reuters, ils sont parvenus ce week-end à faire virer pas moins d’une quinzaine de personnes - fonctionnaires, salariés, ou journalistes.
Appels aux licenciements
Parmi les personnalités publiques, on retrouve le commentateur politique de la chaîne MSNBC, Matthew Dowd, qui intervient depuis une dizaine d’années dans les télévisions américaines. Ce dernier s’est vu congédié après avoir affirmé que "les pensées haineuses [- sous-entendues de Charlie Kirk - NDLR] mènent à des paroles haineuses, qui mènent ensuite à des actes haineux". Après une cyber-campagne menée contre le chroniqueur, la présidente de la chaîne, Rebecca Kutler, a présenté ses excuses, qualifiant les propos de Matthew Dowd "d’inappropriés" et indiquant qu’il avait été renvoyé, explique le New York Times.
La maison d’édition DC Comics a aussi suspendu la série "Red Hood", après que son autrice Gretchen Felker-Martin, transgenre, a ironisé sur le décès du militant connu pour ses positions transphobes, rapporte la chaîne CNN. Un vice-doyen de l’université Middle Tennessee State et deux professeurs des universités Austin Peay State et Cumberland ont également été renvoyés après une campagne de la sénatrice républicaine Marsha Blackburn à leur égard. L’un d’eux avait déclaré que Charlie Kirk "avait provoqué son propre destin".
De nombreux salariés anonymes font aussi partis de la liste, allant de travailleurs de la restauration jusqu’aux transports. Le week-end dernier, le secrétaire aux Transports Sean Duffy a ainsi indiqué "qu’American Airlines avait suspendu des pilotes qui, selon lui, célébraient l’assassinat de Kirk", indique Associated Press.
Fichage en ligne
Ces campagnes de harcèlement ont notamment été facilitées par la création du site "Expose Charlie’s Murderers" ("Dénoncer les meurtriers de Charlie", en français), qui recense des dizaines de milliers de publications sur la mort de Charlie Kirk, avec les données personnelles de leur auteur, comme leur lieu de résidence ou leur profession. En quelques jours, le site créé anonymement a reçu 30 000 contributions, et se projette comme "une plateforme permanente d’archives sur les activistes radicaux appelant à la violence, actualisée en continu". Mais la plupart des messages postés sur le site ne semblent ni provenir d’activistes ultra-radicaux, ni appeler à la violence.
L’un des premiers posts figurant sur le site est par exemple une publication de la journaliste canadienne Rachel Gilmore, qui ne s’est pourtant jamais réjouie de la mort de Charlie Kirk, et avait au contraire dit "espéré qu’il survive", terrifiée "par les représailles" que cela pourrait susciter chez ses "fans d’extrême droite". Après que son nom a circulé sur le site, elle a indiqué que sa vie était devenue "un enfer" recevant constamment des insultes et des menaces de viols de la part de supporters "MAGA". En ce début de semaine, le site était devenu inaccessible, sans que l’on sache encore pourquoi.
Une campagne de représailles à large échelle, qui tranche avec les propos d’une extrême droite cherchant à se présenter comme défenseuse "de la liberté d’expression", et accusant ses adversaires de vouloir mettre en place une "cancel culture", remarque la presse américaine.
"En février dernier, lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, le vice-président J.D. Vance avait critiqué l’administration Biden pour avoir encouragé les entreprises privées à faire taire ceux qui critiquaient la gestion de la pandémie, rappelle Associated Press. Il avait ajouté : sous la direction de Donald Trump, nous pouvons être en désaccord avec vos opinions, mais nous nous battrons pour défendre votre droit de les exprimer sur la place publique", indique l’agence de presse américaine, soulignant cette contradiction de l'exécutif.
Après deux jours de négociations menées à Madrid, la Chine et les États-Unis sont parvenus à un accord concernant TikTok, que le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping doivent finaliser ce vendredi.
"Les grandes discussions commerciales en Europe entre les Etats-Unis et la Chine se sont TRES BIEN déroulées. Cela va bientôt s'achever. Un accord a aussi été trouvé sur une 'certaine' entreprise que les jeunes de notre pays veulent vraiment garder. Ils seront vraiment très heureux", s'est félicité le président Trump sur son réseau Truth Social. "Je vais parler avec le président Xi vendredi", a ajouté Donald Trump.
Un "cadre" pour un accord sino-américain autour de TikTok a été trouvé, a précisé par la suite le secrétaire au Trésor américain. "Les deux dirigeants, le président Trump et le président chinois Xi, se parleront vendredi pour finaliser l'accord, mais nous avons bien un cadre pour un accord sur TikTok", a déclaré Scott Bessent. "Le cadre vise à ce que (le réseau social) passe sous propriété américaine. Mais encore une fois, je ne vais pas anticiper sur l'appel entre les dirigeants prévu vendredi", a-t-il ajouté.
Le réseau social TikTok est au cœur d'un différend entre les deux pays depuis des mois. Washington demandait à ce que TikTok soit vendu d'ici le 17 septembre à un propriétaire non chinois, sous peine d'être interdit aux Etats-Unis. En vertu d'une loi votée au Congrès en 2024, TikTok est en principe sous le coup d'une interdiction aux Etats-Unis, sauf si sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, en abandonne le contrôle.
Guerre d'influence
La date limite pour que l'application populaire trouve un acheteur non chinois ou soit interdite aux États-Unis est fixée au 17 septembre, après une troisième prolongation de cette échéance par le président Trump.
Une loi fédérale exigeant la vente ou l'interdiction de TikTok pour des raisons de sécurité nationale devait entrer en vigueur la veille de l'investiture de Donald Trump en janvier. Ce texte visait à empêcher que les autorités chinoises ne puissent mettre la main sur des données personnelles d'utilisateurs de TikTok aux Etats-Unis ou ne soient en mesure d'influencer l'opinion américaine via le puissant algorithme du réseau social, même si aucun élément n'a jamais été produit pour justifier ces craintes. La cession nécessite le feu vert de la société ByteDance mais aussi des autorités chinoises, qui n'ont, ni l'une, ni les autres, validé jusqu'à présent l'idée même d'une vente.
De nouvelle négociations en vue
Entamées dimanche, les négociations entre la Chine et les Etats-Unis se tenaient à Madrid, au siège du ministère espagnol des Affaires étrangères, après un cycle de discussions menées à Genève, Stockholm et Londres. Les délégations étaient dirigées, d'une part, par Scott Bessent et, d'autre part, par le vice-Premier ministre chinois He Lifeng, qui ne s'est pas exprimé à l'issue des discussions lundi.
"Nous avons eu de très bonnes discussions", a estimé Scott Bessent à l'issue de la deuxième journée des pourparlers, précisant que ces échanges s'étaient concentrés sur TikTok. "Nous tiendrons de nouvelles négociations commerciales dans environ un mois à un autre endroit, mais nous avons parlé de nombreuses choses que nous pourrions faire à l'avenir", a-t-il ajouté.
L’ambassade de Russie à Bucarest a qualifié de "provocation" de l’Ukraine l’intrusion d’un drone en Roumanie, après la convocation dimanche 14 septembre de l’ambassadeur russe au ministère roumain des Affaires étrangères en raison de cet incident.
La Roumanie a annoncé avoir convoqué dimanche l’ambassadeur de Russie pour dénoncer le vol "inacceptable" d’un drone russe la veille dans son espace aérien, quelques jours après une intrusion spectaculaire d’aéronefs similaires dans le ciel polonais, condamnée par l’Union européenne.
Bucarest a fait part au chef de la représentation diplomatique russe, Vladimir Lipaïev, de "sa vive protestation" face à "cet acte inacceptable et irresponsable", selon un communiqué du ministère roumain des Affaires étrangères. Celui-ci a "instamment demandé à la partie russe de prendre toutes les mesures nécessaires" en vue d’éviter qu’une telle "violation de la souveraineté de la Roumanie" ne se reproduise. "De tels incidents récurrents contribuent à l’escalade et à l’amplification des menaces sur la sécurité régionale", a dit le ministère à l’ambassadeur.
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Lors de cet entretien, Vladimir Lipaïev a qualifié d'"infondée" la protestation de la Roumanie, selon l’ambassade dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi. "Aucune réponse concrète et convaincante n’a été donnée" par la partie roumaine aux questions posées par l’ambassadeur russe sur l’identification de ce drone, a poursuivi la même source.
"Tous les faits portent à croire que c’était en effet une provocation délibérée du régime de Kiev" visant "à entraîner les autres pays européens dans une aventure militaire dangereuse contre la Fédération de Russie", a-t-elle ajouté.
La Roumanie avait signalé samedi soir qu’un drone "Geran" avait pénétré dans son espace aérien au cours d’une attaque russe contre des infrastructures de l’Ukraine voisine. Deux avions de combat roumains F-16 ont "détecté un drone dans l’espace aérien national" qui a survolé pendant environ 50 minutes l’est de la Roumanie, à partir du village de Chilia Veche, avant de repartir près de la ville de Pardina en direction de l’Ukraine, selon le ministère de la Défense. "Les pilotes ont reçu l’autorisation d’abattre la cible mais, au moment où ils ont eu un contact direct, ils ont évalué les risques collatéraux et ont décidé de ne pas ouvrir le feu".
Quatre jours plus tôt, dans la nuit de mardi à mercredi, 19 aéronefs sans pilote présumés russes avaient fait une intrusion dans le ciel polonais, la première du genre depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022. Depuis, la Pologne est en état d’alerte, tout comme les Etats de l’Alliance atlantique ayant une présence militaire sur son sol.
Auprès de l'ambassadeur russe à Bucarest, la Roumanie a dénoncé des "incidents récurrents" qui "contribuent à l'escalade et à l'amplification des menaces sur la sécurité régionale".
Le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) a triplé son score au scrutin des élections locales de la région industrielle de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), d’après les premières estimations publiées le dimanche 14 septembre par la chaîne allemande WDR. Le parti a obtenu un score historique de 16,4 % (contre 5 % il y a un an) dans ce Lander le plus peuplé d’Allemagne, traditionnellement acquis aux conservateurs de la CDU et aux socio-démocrates du SPD.
Environ 13,7 millions d’habitants étaient appelés à voter avant la fermeture des bureaux de vote à 18 heures, lors de ces élections "suivies dans tout le pays comme un baromètre de l’humeur nationale", souligne le New York Times. Face à l’AfD, le CDU a maintenu son score, à 34,2 %, tandis que le score du SPD a légèrement baissé à 22,6 % dimanche (contre 24 % il y a 5 ans). Les Verts ont chuté de 8,5 points, tombant à 11,7 %. Un véritable "avertissement pour la coalition nationale, vieille de quatre mois, du chancelier conservateur Friedrich Merz avec les sociaux-démocrates", juge Reuters. "Mais l’AfD n’a pas réussi à rafler l’État comme certains le craignaient", temporise le NYT.
Les élections municipales dans le Land le plus peuplé du pays étaient un premier test important, quelques mois après les élections fédérales dont est issu le gouvernement de Friedrich Merz (CDU), en coalition avec le SPD. Lors de ces élections à l’échelle de l’Allemagne en février dernier, l’AfD avait atteint un score national historique de 20,8 %. Avec l’objectif déclaré de devenir bientôt le premier parti du pays. Ces nouveaux résultats sont donc encourageants pour le parti d’Alice Weidel.
L’AfD mise sur l’Ouest ouvrier et industriel
Bien que sa base électorale soit principalement des États de l’est de l’Allemagne, durant ces élections "l’AfD espère capitaliser sur le virage vers la droite dans l’ouest de l’Allemagne", explique la chaîne Allemagne Deutsche Welle. A en croire les premières estimations, le pari est gagnant. Ces 16 % "ont souligné l’attrait croissant du parti pour les électeurs en dehors de ses bastions dans les États de l’ancienne Allemagne de l’Est, où il est la force politique la plus forte", confirme Politico. Les dirigeants de l’AfD considèrent désormais l’Ouest, plus peuplé et rempli de villes industrielles en déclin (aciérie, industrie charbonnière…) "comme la clef de l’expansion de la base du parti, en particulier avec les électeurs de la classe ouvrière qui font de plus en plus défection vers l’extrême droite", poursuit le média d’analyse politique.
Créé en 2013, le parti a connu un essor dès 2016, notamment sur le thème de l’immigration, favorisé notamment par les agressions sexuelles dont 1 200 femmes ont été victimes lors de la nuit du Nouvel An, dont la moitié à Cologne (ouest). Depuis l’importance du parti n’a cessé de croître, notamment dans les Länder de l’est : il est devenu la première force politique en Thuringe avec 33 % des voix aux élections locales de septembre 2024. Pour ces élections locales à hauts enjeux, l’AfD a même reçu un soutien du milliardaire de la technologie Elon Musk.
Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a promis, ce lundi 15 septembre, le "soutien indéfectible" de son pays à Israël pour éliminer le Hamas palestinien, près de deux ans après une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza. Le déplacement de Marco Rubio coïncide avec un sommet arabo-islamique à Doha durant lequel l'émir du Qatar s'en est pris de nouveau à Israël après son attaque inédite le 9 septembre dans la capitale qatarie contre des chefs du Hamas.
Les infos à retenir
⇒ Attaque au Qatar : les dirigeants arabes et musulmans appellent à "revoir" les liens diplomatiques avec Israël
⇒ Gaza : Marco Rubio apporte le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël
⇒ La flottille pour Gaza quitte la Tunisie
Attaque au Qatar : les dirigeants arabes et musulmans appellent à "revoir" les liens diplomatiques avec Israël
Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé ce lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière, selon un projet de communiqué consulté par l'AFP. Selon le texte, ce sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), exhorte "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".
En visite à Jérusalem, Marco Rubio apporte le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël dans ses objectifs à Gaza
En visite à Jérusalem ce lundi, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a redit le "soutien indéfectible" de Washington à Israël dans ses objectifs à Gaza. "Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré le chef de la diplomatie américaine. "Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté, déclarant en outre que les Etats-Unis maintiendraient une "pression maximale" sur l’Iran.
A ses côtés lors d’une conférence de presse conjointe, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a fait valoir que cette visite de Marco Rubio était un "message clair" du soutien américain à Israël, et affirmé que Donald Trump était "le plus grand ami" qu’Israël ait jamais eu à la Maison-Blanche.
Madrid annule un contrat de 700 millions d'euros pour des lance-roquettes de conception israélienne
Le gouvernement espagnol a annulé un contrat de près de 700 millions d'euros pour des lance-roquettes de conception israélienne, dans la foulée de l'embargo sur les contrats d'armement avec Israël confirmé la semaine dernière, selon des documents officiels consultés lundi par l'AFP. Ce contrat, attribué à un consortium formé par des entreprises espagnoles, prévoyait l'acquisition de 12 exemplaires du système de lance-roquette de haute mobilité (SILAM), développé à partir du système Puls du groupe israélien Elbit Systems, selon le "Military Balance" de l'Institut international d'études stratégiques (IISS).
Donald Trump dit à Israël de "faire attention" après son attaque au Qatar
Donald Trump a mis Israël en garde dimanche, quelques jours après son attaque contre des responsables du Hamas au Qatar, pays que le président américain considère comme un "très bon allié". "Le Qatar est un très bon allié. Israël et tous les autres, il faut faire attention. Quand on attaque des gens, il faut faire attention", a déclaré à des journalistes Donald Trump, qui s’était dit "très mécontent" de l’assaut israélien mené mardi dans ce pays qui accueille le bureau politique du Hamas.
La diplomatie américaine a néanmoins affirmé que cette offensive n’allait pas affecter les relations avec Israël. Le Qatar est l’un des médiateurs dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu à Gaza, où la guerre a été déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023. L’attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une réprobation plus large, notamment dans le monde arabe, Doha exhortant la communauté internationale à "arrêter le deux poids deux mesures" avec Israël.
La flottille pour Gaza quitte la Tunisie
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d’ouvrir un "corridor" humanitaire.
"Nous essayons d’envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l’a pas oubliée", a dit à l’AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d’embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie. "Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n’avons pas d’autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.
Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l’aube lundi, selon un photographe de l’AFP sur place.
Les tensions toujours vives entre l’Espagne et Israël
Le ministre des Affaires étrangères israélien Gidéon Saar a affirmé dimanche soir que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son gouvernement étaient "une honte pour l’Espagne" après l’arrêt de la Vuelta pour cause de manifestations propalestiniennes. Gidéon Saar a accusé Pedro Sanchez d’avoir "encouragé les manifestants à sortir dans les rues" pour stopper la course cycliste. "Sanchez et son gouvernement : la honte pour l’Espagne", a-t-il ajouté sur X.
Le chef de gouvernement socialiste, l’une des voix les plus critiques en Europe sur l’action menée par Israël à Gaza, avait fait part dimanche matin de son "admiration" pour les manifestants, tout en disant son "respect" des sportifs. Ce lundi, il a redit "sa profonde admiration pour la société civile espagnole qui se mobilise contre l’injustice", et estimé en outre qu’Israël ne devrait participer à "aucune compétition internationale […] tant que la barbarie continuerait" à Gaza, évoquant l’exemple de la Russie et des sanctions qui visent ses sportifs depuis l’invasion de l’Ukraine.
Des ONG demandent la fin du "commerce avec les colonies illégales" dans les territoires palestiniens
Des ONG ont appelé lundi les États et entreprises, notamment européens, à mettre fin à leur "commerce avec les colonies illégales" d’Israël dans les territoires occupés palestiniens. Plus de 80 organisations, dont la Ligue des Droits de l’Homme et Oxfam, publient pour l’occasion un rapport intitulé "Commerce avec les colonies illégales : comment les Etats et entreprises étrangères permettent à Israël de mettre en œuvre sa politique de colonisation illégale". Leur campagne cible nommément des entreprises et institutions qui "par le maintien de leurs activités commerciales avec les colonies illégales, contribuent directement à la crise humanitaire causée par l’occupation prolongée d’Israël".
Par exemple le distributeur français Carrefour, dont les partenariats commerciaux en Israël "soutiennent directement l’économie des colonies" en y permettant la vente de ses produits, selon le rapport. Ou comme l’équipementier britannique JCB, dont les engins servent aussi bien à la destruction de maisons ou cultures palestiniennes qu’à la construction de colonies illégales, accusent les ONG. Le rapport pointe aussi du doigt les banques étrangères, comme le groupe britannique Barclays, qui financent des activités commerciales, et le géant industriel allemand Siemens qui contribue selon les ONG aux infrastructures de transport bénéficiant aux colonies.
Dans un communiqué, les organisateurs de la campagne "insistent pour que les États, particulièrement ceux de l’UE et le Royaume-Uni, interdisent explicitement les activités commerciales avec les colonies d’Israël, y compris la prestation de services et la réalisation d’investissements".
Une photo fournie par l'agence de presse officielle saoudienne SPA montre le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et l'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani lors du sommet arabe-islamique à Doha, le 15 septembre 2025
Les barrières tombent, et un flot de manifestants pénètrent sur Gran Via, enplein cœur de Madrid. Brandissant drapeaux et pancartes dénonçant le "génocide sioniste" à Gaza, plus de 100 000 manifestants pro-palestiniens ont provoqué la fin prématurée du Tour d’Espagne cycliste en bloquant sa dernière étape, dimanche 14 septembre en fin de journée. Plusieurs incidents avaient déjà perturbé la Vuelta depuis son arrivée en Espagne, en raison de la participation de l’équipe Israel-Premier Tech à la compétition, alors qu’un puissant mouvement de soutien à la Palestine soulève ces derniers mois la société civile comme la vie politique espagnole.
Dans plusieurs points de la ville, des flots de manifestants ont ainsi renversé les barrières et déferlé sur la chaussée. La foule, dans laquelle se trouvaient des familles avec pour certaines de jeunes enfants en poussette, ou des personnes âgées, a défilé tranquillement, encadrée par des policiers. Près de la gare d’Atocha, les policiers ont répliqué dans un premier temps plus fermement, en chargeant et en lançant quelques grenades lacrymogènes, avant finalement, de laisser les manifestants défiler aux cris de "Boycott Israël", "Ce n’est pas une guerre, c’est un génocide !" ou "Halte aux morts d’enfants innocents !".
Des renforts exceptionnels avaient été déployés dimanche, et des blindés avaient même été prépositionnés à certains carrefours en cas d’incidents graves. Mais impossible cette fois de retenir le flot de manifestants sans basculer dans de violents affrontements. À une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée, les coureurs ont donc mis pied à terre, la direction de la course annonçant son arrêt définitif. Épilogue d’une compétition qui aura été marquée quasi quotidiennement par des manifestations et des incidents.
Los manifestantes propalestina ocupan parte de la calle de Gran Vía, recorrido que forma parte de La Vuelta a España y por el que se espera que pasen los ciclistas.https://t.co/Xk35b2tIUZpic.twitter.com/Zva1TgZOrf
Depuis son arrivée sur le territoire espagnol, la course a été le théâtre de manifestations pro-palestiniennes qui ont fortement perturbé les coureurs. Dans un pays où la cause palestinienne est très populaire, ces manifestations ont en outre lieu en période de grande tension entre le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez et celui de Benyamin Netanyahou. Le ton ne cesse de monter ces derniers mois entre les deux pays.
Dimanche soir après l’arrêt de la Vuelta, le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar a affirmé que le Premier ministre espagnol et son gouvernement étaient "une honte pour l’Espagne", accusant Pedro Sanchez d’avoir "encouragé les manifestants à sortir dans les rues" pour stopper la course cycliste.
Le chef de gouvernement socialiste, l’une des voix les plus critiques en Europe sur l’action menée par Israël à Gaza, avait fait part dimanche matin de son "admiration" pour les manifestants, tout en disant son "respect" des sportifs. Ce lundi, il a redit "sa profonde admiration pour la société civile espagnole qui se mobilise contre l'injustice", et estimé en outre qu'Israël ne devrait participer à "aucune compétition internationale (...) tant que la barbarie continuerait" à Gaza, évoquant l'exemple de la Russie et des sanctions qui visent ses sportifs depuis l'invasion de l'Ukraine.
La semaine dernière déjà, l’Espagne avait choisi de durcir sa position face à Israël. Une série de mesures "pour mettre fin au génocide" avaient été annoncées par Pedro Sanchez, dont (entre autres) une consolidation de l’embargo sur les armes, l’interdiction d’accueillir dans les ports espagnols des navires transportant du carburant destiné à l’armée israélienne, 10 millions supplémentaires d’aide humanitaire, mais aussi un renforcement du soutien à l’autorité palestinienne et de nouveaux projets de coopération dans l’agriculture ou l’assistance médicale.
"Nous savons que ces mesures ne suffiront pas à freiner l’invasion ni les crimes de guerre. Mais nous espérons qu’elles contribueront à accroître la pression sur le gouvernement israélien […] à ce que les citoyens espagnols sachent et ressentent que, face à cet épisode infâme, leur pays s’est trouvé du bon côté de l’histoire", avait déclaré Pedro Sanchez.
Règlement de compte
En Espagne, pays traditionnellement perçu comme proarabe, la position du Premier ministre bénéficie d’un large soutien dans l’opinion. Cette ligne a toutefois ravivé les tensions avec Israël, qui a rappelé son ambassadeur à Madrid après la reconnaissance de l’Etat de Palestine par le gouvernement socialiste en mai 2024. En août déjà, le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar avait dénoncé sur X un gouvernement espagnol "corrompu" et "antisémite", l’accusant de détourner l’attention de ses propres problèmes en menant une campagne "anti-israélienne" et une "rhétorique sauvage qui respire la haine".
Dans la soirée, la fin chaotique de la Vuelta a aussi tourné au règlement de compte politique entre le gouvernement espagnol et l’opposition de droite. "La société espagnole ne tolère pas que le génocide à Gaza soit normalisé dans des événements sportifs ou culturels", a salué sur les réseaux sociaux la ministre du Travail Yolanda Diaz, issue de la plateforme d’extrême gauche Sumar et N.3 du gouvernement. Selon elle, "Israël ne peut participer à aucun événement tant qu’il continue de commettre un génocide".
Le chef du Parti populaire (l’opposition de droite), Alberto Nunez Feijoo a répondu en fustigeant dimanche sur X "une honte internationale relayée dans le monde entier", due, selon lui, au gouvernement socialiste qui a "non seulement permis, mais aussi encouragé l’interruption de La Vuelta".
Dans un communiqué, le vainqueur Jonas Vingegaard s’est lui dit "très déçu" que "ce moment d’éternité" lui ait été volé. "Tout le monde a le droit de manifester mais pas d’une manière qui influe ou mette en péril notre course", a-t-il regretté.
Une source au sein du renseignement militaire ukrainien (GUR) a affirmé dimanche que l'Ukraine était responsable de deux opérations de sabotage ce week-end sur le réseau ferroviaire russe, qui ont fait au moins trois morts. Dans un message transmis à l'AFP, cette source anonyme affirme que le GUR, en coopération avec des unités de l'armée, a mené une attaque samedi dans la région russe d'Oriol ainsi qu'une autre dimanche matin dans la région de Léningrad.
Deux trains ont déraillé tôt dimanche dans des zones distinctes de la région de Léningrad, a annoncé le gouverneur régional Alexandre Drozdenko sur Telegram. Le GUR n'a revendiqué qu'un de ces deux incidents, disant avoir fait exploser, vers 2H30 du matin dimanche, une section de la voie ferrée entre les villes de Saint-Pétersbourg et Pskov, entre les stations Stroganovo et Mchinskaïa.
Selon le gouverneur russe, cet incident a entraîné le déraillement d'un train de marchandises transportant 15 wagons-citernes vides, sans faire de victime, tandis que le GUR affirme que les citernes ont été "détruites avec leur carburant". Des médias russes ont publié des images montrant plusieurs citernes renversées le long de la voie ferrée. Dans la même région, un autre déraillement a entraîné dimanche la mort du conducteur du train, à proximité de la station Semrino dans le district de Gatchina, selon le gouverneur régional.
Samedi, une explosion avait été signalée sur une section de chemin de fer à plus de 800 km de là, dans la région russe d'Oriol. Selon les autorités, elle a causé la mort de trois militaires de la Rosgvardia, la garde nationale russe.
Le GUR a affirmé avoir mené cette opération afin de "perturber" la liaison entre les villes d'Oriol et de Koursk et indique que les militaires tués étaient des démineurs envoyés sur place après la découverte de mines par des employés des chemins de fer russes. Le réseau ferroviaire russe a été à plusieurs reprises touché par des déraillements, des explosions et des incendies depuis le lancement de l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine, en février 2022. Kiev, quand elle revendique des sabotages, affirme que la Russie utilise son réseau ferroviaire pour acheminer des troupes et du carburant à ses forces combattant en Ukraine.
Photo prise et publiée par le service de presse présidentiel ukrainien, le 20 août 2025, du président ukrainien Volodymyr Zelensky participant à une réunion avec des journalistes ukrainiens et étrangers à Kiev
L’alerte a été donnée fin juillet dernier par la fondation Carnegie Endowment for International Peace. Selon un rapport de Carnegie Politika, la publication numérique du groupe de réflexion qui propose des analyses sur la Russie et l’Ukraine, le nombre de cas de VIH parmi les militaires russes a augmenté de 2 000 % depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022. D’après la Fondation Carnegie pour la paix internationale, fin 2022, le nombre de cas dans l’armée avait été multiplié par 13 par rapport au niveau d’avant-guerre, et par 20 fin 2024.
Selon l’Institut central de recherche épidémiologique de Rospotrebnadzor, à l’automne 2022, le VIH avait été diagnostiqué chez 1 % de la population russe, soit environ 1,5 million de personnes, relate The Moscow Times, un média russe indépendant installé à Amsterdam et lié à la Fondation Carnegie pour la paix internationale. Depuis 2022, la Russie se classe régulièrement parmi les cinq premiers pays au monde en termes de nouvelles infections, derrière l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Nigeria et l’Inde. Le problème n’a pas débuté avec la guerre : en 2021, avant l’invasion russe de l’Ukraine, la Russie enregistrait déjà 3,9 % des nouveaux cas de VIH dans le monde, soit plus que la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie ou le Kenya.
Des soldats malades envoyés au front ?
Rien n’indique que la situation pourrait s’inverser. Comme le rapporte Courrier International, sur sa chaîne Telegram, la journaliste et propagandiste pro-Kremlin Anastasia Kashevarova affirme que l’état-major russe prévoit de regrouper les soldats atteints du VIH, de l’hépatite ou de la tuberculose dans des unités distinctes afin de les envoyer au front ukrainien. Cette annonce n’a pas été confirmée par le ministère de la Défense russe. Toutefois, selon plusieurs médias indépendants russes, des soldats séropositifs ou porteurs de maladies infectieuses participent bien à la guerre en Ukraine, en dépit des affirmations des autorités.
"Certains bataillons sont constitués majoritairement d’anciens détenus souffrant potentiellement de tuberculose, de toxicomanes chroniques ou de jeunes venus des régions occupées de Donetsk et Louhansk, qui souffrent d’un manque de soins depuis 2014", explique un médecin militaire russe, sous couvert d’anonymat, dans les colonnes du média russe Novaïa Gazeta Europe, dont la rédaction est en exil. "Un soldat peut contaminer des dizaines de camarades", prévient-il.
Selon le rapport du Carnegie Endowment for International Peace, cette forte augmentation est due à la fois aux conditions de vie sur le front - des rapports sexuels non protégés entre soldats et la consommation de drogues - et aux politiques du gouvernement russe qui, sous couvert de protection des "valeurs traditionnelles", a accru la pression sur les organisations de prévention et d’éducation luttant contre le VIH.
Ainsi, en avril dernier, l’organisation Elton John AIDS Foundation, qui lutte contre le VIH dans le monde depuis plus de 30 ans, a été classifiée comme "indésirable" en Russie. Cette organisation "vise à soutenir des associations pour la prévention et la lutte contre le sida parmi les groupes les plus vulnérables (personnes LGBT, toxicomanes), ainsi qu’à lutter contre la discrimination […] de personnes infectées par le VIH", a indiqué le parquet dans un communiqué. Mais elle est "beaucoup plus concentrée sur la propagande des relations sexuelles non traditionnelles, des modèles de famille occidentaux et du changement du sexe", a regretté le parquet russe dans ce communiqué.
Le parquet accuse ainsi Elton John AIDS Foundation d’avoir "une attitude négative envers la politique des pays qui défendent les valeurs spirituelles et morales traditionnelles" et de "participer à une campagne de dénigrement de la Russie menée par l’Occident" depuis le début de l’opération russe en Ukraine en février 2022.
Partage de seringues et raréfaction des campagnes de prévention
La hausse des cas de VIH dans l’armée russe est accrue par le partage de seringues, les viols de guerre, les relations tarifées durant les permissions, mais aussi par la raréfaction des campagnes de prévention. Les modes de transmission prospèrent au sein d’une armée d’hommes combattants qui vivent chaque jour comme si c’était le dernier et gagnent un salaire décent. De même, la réutilisation du matériel permettant les transfusions sanguines dans les hôpitaux de campagne auprès des soldats blessés ne se fait pas toujours dans des conditions sanitaires satisfaisantes.
Une telle épidémie "ne peut s’expliquer que par des transmissions par le sang, typiques d’un usage collectif de matériel non stérile", observe Alexeï Lakhanov, consultant international spécialisé dans la prévention du VIH, dans le média indépendant russe Current Time, affilié à Radio Svoboda. Il souligne que, même en temps de paix, les militaires présentent déjà un risque deux à cinq fois plus élevé d’être infectés par le VIH que la moyenne de la population civile.
Malgré la forte augmentation des cas de VIH dans les forces armées russes, un test positif à la maladie constitue toujours un motif officiel d’inaptitude au service militaire. Lors de la conscription, cette règle est généralement respectée : des rapports font état de conscrits achetant des certificats de dépistage du VIH et de l’hépatite afin d’éviter d’être envoyés au front, constate Carnegie Endowment for International Peace. Sur le front lui-même, cependant, ces règles ne sont plus aussi scrupuleusement respectées. Les médias indépendants et les réseaux sociaux regorgent d’histoires de commandants sur le terrain refusant de laisser des soldats quitter le front, quel que soit leur état, car ils sont déjà en nombre insuffisant, relève la fondation.
Vers "un raz de marée d’épidémies" ?
Si la contagion se poursuit au sein de l’armée russe, relève Courrier International, c’est aussi parce que l’armée russe a recruté certains de ces soldats en connaissance de cause. Le site d’investigation russe Vajnie Istorii, installé en Lettonie, a repéré une trentaine d’annonces de recrutement de combattants ayant d’éventuelles "particularités médicales", accessibles sur Avito, un site russe prévu à cet effet. De tels centres de recrutement ont probablement pour objectif d’atteindre les objectifs de recrutement de soldats sous contrat imposés par les autorités.
Les conséquences sanitaires dépassent les seules zones de combat et pourraient être de plus en plus graves. "Quand ces soldats rentreront chez eux, ce sera un raz de marée d’épidémies", s’alarme le médecin interviewé par Novaïa Gazeta Europe. Or "le système de santé russe, affaibli par des années de réformes, n’est pas préparé à cette vague".
Fin 2022, le nombre de cas de VIH dans l’armée russe a été multiplié par 13 par rapport au niveau d’avant-guerre, et par 20 fin 2024, selon un rapport.
Après la Pologne, la Roumanie. Moins de quatre jours après la spectaculaire intrusion dans le ciel polonais de 19 drones russes, dans la nuit du 9 au 10 septembre, un autre pays membre de l’Otan, la Roumanie, a affirmé samedi 13 septembre qu’un appareil sans pilote avait violé son espace aérien lors d’une attaque russe contre des infrastructures en Ukraine voisine.
L’armée roumaine a dépêché dans la soirée deux avions de combat F-16 pour surveiller la situation en liaison, a expliqué dans un communiqué le ministère de la Défense. Les autorités roumaines n’ont toutefois pas directement affirmé que le drone était russe.
Intrusion de drones en Pologne
Le Commandement opérationnel des Forces armées polonaises a lui fait état samedi d’opérations d’avions "polonais et alliés" en "raison de la menace de frappes de véhicules aériens sans pilote (drones) dans les régions d’Ukraine limitrophes de la République de Pologne". Le Premier ministre polonais Donald Tusk a également évoqué sur le réseau social X "la menace posée par des drones russes opérant au-dessus de l’Ukraine, près de la frontière polonaise" au cours de la journée de samedi.
"Sentinelle orientale sera flexible et agile"
L’intrusion sans précédent de drones russes dans le ciel polonais a poussé l’Otan à réagir. Vendredi, l’Alliance atlantique a annoncé le lancement d’une opération pour "renforcer encore davantage notre posture le long de notre flanc oriental", a déclaré devant la presse à Bruxelles le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte. Le nom de cette opération ? "Sentinelle orientale." L’ordre a d’ores et déjà été donné de lancer cette opération, a précisé le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain Alexus Grynkevich, durant cette conférence de presse.
"Sentinelle orientale" débutera concrètement "dans les jours à venir" et comprendra des contributions provenant de plusieurs pays de l’Alliance, a précisé Mark Rutte. La France a déjà annoncé l’envoi de trois Rafale pour renforcer la défense de l’espace aérien polonais. L’Allemagne a également décidé de contribuer à une meilleure défense de l’espace aérien polonais. Selon un communiqué de presse de l’Otan, parmi les équipements dédiés à cette opération figurent deux F-16 et une frégate de guerre anti-aérienne du Danemark, les trois Rafale de France et quatre Eurofighters d’Allemagne. "Ces forces, et d’autres, renforceront les forces alliées existantes et renforceront la posture de dissuasion et de défense de l’Otan, là où cela sera nécessaire", précise le communiqué de l’Alliance. "Sentinelle orientale sera flexible et agile, offrant une dissuasion et une défense encore plus ciblées exactement quand et où cela est nécessaire", a assuré le général Grynkevich dans ce communiqué.
L’opération "sentinelle orientale" couvrira tout le flanc est des Etats membres de l’Otan, "du Grand Nord à la mer Noire et à la Méditerranée", a déclaré Alexus Grynkewich devant la presse. "Sur tout le flanc est, nous ajusterons et modifierons constamment notre posture de manière à prendre l’adversaire au dépourvu, mais aussi à répondre aux menaces spécifiques dès qu’elles apparaissent", a ajouté le commandant suprême des forces alliées de l’Otan en Europe. L’opération comprendra des capacités renforcées, des défenses aériennes et terrestres intégrées et un partage accru d’informations entre les partenaires de l’Otan, a-t-il également précisé. "L’Otan continuera à défendre chaque centimètre carré de son territoire", a promis le général américain.
Hélicoptères et avions de combat à la frontière polonaise
Cette initiative fait suite à la demande de la Pologne d’activer l’article 4 du traité de l’Atlantique Nord, qui prévoit que "les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée".
Dès samedi, la Pologne et l’Otan ont déployé des hélicoptères et avions de combat. "En raison de la menace de frappes de véhicules aériens sans pilote (drones) dans les régions d’Ukraine limitrophes de la République de Pologne […], des avions polonais et alliés opèrent dans notre espace aérien, et les systèmes terrestres de défense aérienne et de reconnaissance radar ont atteint leur plus haut niveau d’alerte", a indiqué le Commandement opérationnel des Forces armées polonaises sur X. Le vice-ministre de la Défense, Cezary Tomczyk, a précisé que des hélicoptères étaient également engagés.
La Roumanie a affirmé samedi que son espace aérien avait été violé par un drone au cours d'une attaque russe contre des infrastructures en Ukraine voisine, quelques jours après que la Pologne a dénoncé l'entrée de drones russes sur son territoire.
L'armée roumaine a dépêché dans la soirée deux avions de combat F-16 pour surveiller la situation en liaison avec ces bombardements sur le sol ukrainien qui ont "détecté un drone dans l'espace aérien national", a expliqué dans un communiqué le ministère de la Défense. Les appareils ont suivi cet engin jusqu'à ce qu'il "disparaisse des radars" près du village de Chilia Veche, a-t-il ajouté. Le drone "n'a pas survolé de zones habitées et n'a pas constitué une menace imminente pour la sécurité de la population" en Roumanie, membre comme la Pologne de l'Otan, a précisé le ministère.
Le même jour, les Polonais et l'Alliance atlantique ont déployé des hélicoptères et des avions de combat en raison d'attaques d'aéronefs sans pilote russes en Ukraine, non loin de la frontière polonaise. La Pologne et les pays de l'Otan ayant une présence militaire sur son territoire sont en état d'alerte depuis l'intrusion au cours de la nuit du 9 au 10 septembre d'une vingtaine de drones russes.
Des fragments de drones se sont écrasés à plusieurs reprises en Roumanie depuis le début, en février 2022, de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, surtout depuis que cette dernière a intensifié ses frappes sur les ports ukrainiens. En février, la chambre haute du Parlement roumain a voté une loi autorisant à abattre les drones violant l'espace aérien du pays.
Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a entamé dimanche une visite en Israël, après avoir exprimé le soutien inébranlable des Etats-Unis à son allié dans sa guerre contre le Hamas malgré une frappe israélienne au Qatar qui a suscité la réprobation.
Cette visite intervient alors que le président américain Donald Trump s'est montré contrarié par l'attaque israélienne de mardi, qui visait des responsables du mouvement islamiste palestinien Hamas au Qatar, autre allié des Etats-Unis.
Ce bombardement sans précédent a été mené contre un complexe résidentiel en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Le Qatar exhorte la communauté internationale à arrêter le "deux poids deux mesures" et à sanctionner Israël
Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a exhorté dimanche la communauté internationale à "arrêter le deux poids deux mesures" et à sanctionner Israël pour ce qu'il a décrit comme ses "crimes". Il s'exprimait à la veille d'une réunion dans la capitale qatarie de dirigeants arabes et musulmans visant à condamner les frappes israéliennes ayant visé la semaine dernière à Doha des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas.
"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré le Premier ministre qatari. "Israël doit savoir que la guerre d'extermination en cours à laquelle notre peuple palestinien frère est soumis, et dont l'objectif est de les expulser de leur territoire, ne fonctionnera pas", a-t-il ajouté en référence à la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
La réunion de lundi à Doha reflète "la large solidarité arabe et islamique avec l'Etat du Qatar face à l'agression lâche d'Israël (...), ainsi que le rejet catégorique par ces pays du terrorisme d'Etat pratiqué par Israël", selon les autorités qataries.
Netanyahu affirme que la visite de Rubio en Israël montre "la force" des liens entre les deux pays
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche lors d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio que sa visite en Israël montrait "la force" des liens entre les deux pays.
Cette visite "montre la force de l'alliance israélo-américaine. Elle est aussi forte, aussi durable que les pierres du mur des Lamentations que nous venons de toucher", a dit M. Netanyahu, au cours d'une visite conjointe au mur des Lamentations, dans la vieille ville de Jérusalem.
Marco Rubio arrive en Israël après les frappes au Qatar
Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, est arrivé dimanche en Israël après avoir exprimé le soutien indéfectible de l'administration de Donald Trump à son allié, malgré les récentes frappes israéliennes au Qatar, a constaté un journaliste de l'AFP.
Selon le département d’Etat américain, le but de ce voyage de M. Rubio est d'assurer Israël du soutien des États-Unis, avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays d'un État palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU.
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio lors d'une conférence de presse avec le ministre mexicain des Affaires étrangères Juan Ramon de la Fuente (hors champ) au ministère des Affaires étrangères à Mexico, le 3 septembre 2025
La tension est maximale. La Pologne et l'Otan ont déployé, ce samedi 13 septembre, des hélicoptères et avions de combat en raison de frappes de drones russes en Ukraine non loin de la frontière polonaise, ont indiqué les autorités du pays.
"En raison de la menace de frappes de véhicules aériens sans pilote (drones, ndlr) dans les régions d'Ukraine limitrophes de la République de Pologne (...), des avions polonais et alliés opèrent dans notre espace aérien, et les systèmes terrestres de défense aérienne et de reconnaissance radar ont atteint leur plus haut niveau d'alerte", a indiqué le Commandement opérationnel des Forces armées polonaises sur X.
Le vice-ministre de la Défense, Cezary Tomczyk, a précisé que des hélicoptères étaient également engagés.
L'aide des pays européens
La Pologne et les pays de l'Alliance atlantique ayant une présence militaire sur son sol sont en état d'alerte depuis l'intrusion dans la nuit du 9 au 10 septembre d'une vingtaine de drones russes.
Plusieurs pays européens, dont la France, l'Allemagne et la Suède, ont annoncé le renforcement de leur contribution à la défense aérienne de la Pologne le long de sa frontière orientale avec l'Ukraine et le Bélarus.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a lui aussi évoqué sur X "la menace posée par des drones russes opérant au-dessus de l'Ukraine, près de la frontière polonaise" au cours de la journée de samedi.
L'espace aérien au-dessus de l'aéroport de Lublin (sud-est) a été fermé et plusieurs vols ont dû être détournés ou retardés.
L'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a remis samedi à l'armée libanaise des armes du camp de réfugiés d'Aïn el-Heloué, le plus grand du Liban, pour la première fois depuis le début de cette opération. Dans le cadre d'un plan gouvernemental pour désarmer des groupes non étatiques, des factions de l'OLP présentes dans les camps de réfugiés palestiniens ont commencé le 21 août à remettre des armes à l'armée libanaise. Lors d'une visite à Beyrouth en mai, le président palestinien Mahmoud Abbas avait conclu avec le président libanais Joseph Aoun un accord prévoyant la remise aux autorités de toutes les armes présentes dans les camps palestiniens.
Le Liban accueille environ 222 000 réfugiés palestiniens, selon l'ONU, dont une majorité vit dans des camps. En vertu d'un accord tacite, les organisations palestiniennes contrôlent ces camps où l'armée libanaise ne pénètre pas. Dans un communiqué, l'armée a déclaré avoir reçu "cinq camions chargés d'armes provenant du camp d'Aïn al-Heloué", dans le sud du Liban, et "trois camions provenant du camp de Beddawi", dans le nord du pays. "La livraison comprenait divers types d'armes, d'obus et de munitions."
Des véhicules et soldats libanais ont été déployés dans les environs du camp près de la ville de Saïda, a constaté un photographe de l'AFP. Les militaires empêchaient toute personne de s'approcher. Plus tôt, un responsable de l'OLP, Abdelhadi al-Assadi, a affirmé que des camions chargés d'armes en provenance du camp d'Aïn el-Heloué avaient été remis à l'armée libanaise. Il a ajouté que des armes avaient été également remises par l'OLP en provenance du camp de Beddawi. Là aussi, c'est la première fois qu'une telle opération avait lieu dans ce camp.
L'OLP a déjà remis des armes des camps de Mar Elias, Chatila et Bourj al-Barajneh à Beyrouth, ainsi que des camps de Rachidiyé, Bass et Bourj Chemali dans le sud du Liban. Le Fatah de Mahmoud Abbas est la plus importante composante de l'OLP. Le Hamas islamiste et le Jihad islamique, des alliés du Hezbollah libanais, n'en font pas partie et ils n'ont pas encore annoncé une remise d'armes à l'armée libanaise. Sous forte pression américaine, le gouvernement libanais a également chargé l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah pro-iranien.
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s'exprime lors de la 32ème session du Conseil central de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) à Ramallah le 23 avril 2025
Le Danemark avait fait savoir en mars dernier qu’il allait évaluer d’un côté le système Patriot américain, et de l’autre le système SAMP/T (Sol-Air Moyenne Portée/Terrestre) franco-italien, avant de signer en fin d’année le plus gros contrat d’armement de son histoire. Le suspens a pris fin vendredi 12 septembre, lorsque le ministère danois de la Défense a annoncé qu’il investirait ses 7,8 milliards d’euros dans le système européen SAMP/T, produit par MBDA et Thales. Cette somme tient aussi compte de l’achat de systèmes de défense aérienne de moyenne portée.
"C’est le plus important investissement en matière d’armement de notre histoire", a indiqué le gouvernement danois. Tout comme ses voisins, le Danemark se met en ordre de marche face à l’agression russe. Mais le petit pays refusait préférait largement le matériel américain : Copenhague en avait acheté 27 en 2016, avant de confirmer la commande de dix nouveaux en juillet dernier, en pleine menace américain d’annexion sur le territoiredu Groenland.
Avant ce jour, Eurosam, l’entreprise détenue à 50 % par MBDA (Italie) et 50 % par Thales (France) n’avait jamais réussi à exporter son système. Surnommé système "Mamba", le SAMP/T l’emporte pour la première fois face au mythique matériel américain Patriot, et devient l’emblème d’un basculement pour l’industrie européenne de La Défense. Selon Les Échos, le Danemark a ainsi annoncé vendre qu’il prévoyait d’acheter huit batteries de défense sol-air de longue et moyenne portée.
Moins cher et plus rapide
Qu’est ce qui a fait basculer le Danemark ? "Les systèmes européens peuvent être livrés plus rapidement et à moindre coût que le système de défense antimissile américain Patriot", a expliqué Per Pugholm Olsen, chef de l’organisation danoise d’acquisition et de logistique de la défense, rapportent Les Échos.
Or, la rapidité est aujourd’hui un facteur crucial face à l’agressivité exponentielle de la Russie. "Il ne fait aucun doute que la situation en matière de sécurité est remise en question", a ainsi déclaré vendredi à la presse le ministre de la Défense, Troels Lund Poulsen. "Nous avons vu comment la Russie a violé l’espace aérien polonais avec plusieurs drones […] Cela nous rappelle à tous l’importance de renforcer notre puissance de combat", a-t-il poursuivi.
Dans un communiqué de presse, le ministère des Armées français a salué la décision du ministère de la Défense danois, en évoquant un "choix stratégique, qui permettra au Danemark de protéger son territoire et sa population des menaces aériennes en constante évolution. La décision de disposer d’un tel système de défense aérienne terrestre moderne, interopérable avec les systèmes de nos alliés, vient renforcer la sécurité européenne et la défense collective de l’Otan".
La France descend au rang des simples "A". L’agence de notation Fitch a abaissé, vendredi 12 septembre au soir, la note souveraine de la France, de AA- à A+. Les raisons sont connues de tous : une instabilité politique persistante, et des incertitudes budgétaires qui empêchent l’assainissement des comptes publics français très dégradés. Quatre jours après la chute du gouvernement Bayrou et la désignation d’un nouveau Premier ministre (le troisième en un an), Fitch dresse un constat sévère de la situation des finances publiques dans la deuxième économie de la zone euro.
Je prends acte de la décision de Fitch de changer la note de la France de AA- à A+, décision motivée par la situation de nos finances publiques et l’incertitude politique, malgré la solidité de l’économie française.
Le nouveau Premier ministre a d’ores et déjà engagé la…
La France bénéficiait jusqu’ici d’une note d’un cran supérieur, AA-, qui avait été maintenue en mars dernier. La meilleure notation, le triple A (ou AAA) signifie qu’un pays est tout à fait solvable : la France a perdu cette notation en juillet 2013, après l’avoir conservé 13 ans, alors que sa dette culminait alors à 93,4 %. Un an plus tard, la note française était passée de AA+ à AA, en raison de "déviation dans les objectifs budgétaires". En avril 2023, Fitch décidait d’abaisser la note française à AA-, principalement à cause des tensions sociales autour de la réforme des retraites. Une note équivalente à 17/20, qui signifiait que la dette française était encore jusqu’ici de "très bonne qualité".
L’improbable passage sous les 5 % de déficit annuel
Mais cette année, les finances publiques françaises parmi les plus détériorées de la zone euro font basculer la France dans le club des simples A avec la note A+, rejoignant ainsi la Belgique, Malte et l’Estonie. La dette française atteignait 113,9 % du PIB fin mars et le déficit était espéré à 5,4 % du PIB en 2025 par le gouvernement Bayrou. La croissance pourrait atteindre 0,8 %, selon les chiffres de l’institut statistique (Insee) cette semaine, mais elle n’est portée que par quelques secteurs et l’économie souffre globalement d’un manque de confiance généralisé.
Plus précisément, cette baisse de note s’explique par le fait que Fitch juge improbable de ramener le déficit public français sous 3 % du PIB en 2029, comme l’ambitionnait le gouvernement sortant pour remettre la France dans les clous européens. Car pour lui, les nouvelles discussions à venir sur le budget 2026 devraient réduire l’ampleur de l’effort budgétaire qui avait initialement été annoncé à 44 milliards d’euros par François Bayrou. De quoi compromettre l’objectif d’un déficit projeté à 4,6 % l’an prochain : l’agence de notation le voit rester supérieur à 5 % en 2026 et 2027.
Les autres pays de la Zone Euro
Seuls trois pays dans la Zone Euro font encore partie du club d’élite des triple A : l’Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg. Ces derniers respectent également l’ultime règle de Maastricht : conserver un déficit public annuel inférieur à 3 %. Plus globalement en Europe, La Suède, la Norvège, le Danemark, la Suisse et le Liechtenstein constituent le reste du club des triples A.
Avec ses 5,8 % de déficit annuel, la France détient désormais le record du déficit de la Zone Euro. Relativement à son économie solide, ce déficit ne fait pas de l’hexagone l’un des pays les moins bien notés d’Europe : à titre de comparaison, l’Italie, affichant un déficit de 3,4 % et une dette publique de 135 % de son PIB, est notée BBB. Le Portugal, salué par Fitch cette année pour son désendettement (avec une dette publique à 94 % du PIB) est noté A-. Tout en bas du classement, avec une dette de plus de 153 %, la Grèce pâtit toujours de la note de BBB-.
La dégradation de cette note française, qui mesure la capacité de la France à rembourser sa dette, marque tout de même un tournant pour le pays. En lui attribuant l’équivalent d’un 16/20, de qualité "moyenne supérieure", la note de Fitch pourrait conduire des investisseurs à vendre leurs titres de dette pour des placements moins risqués et entraîner des hausses de taux. Selon Fitch, l’endettement de la France continuerait de gonfler jusqu’à 121 % du PIB en 2027, "sans horizon clair de stabilisation" après cette année d’élection présidentielle, avec toujours le risque d’un blocage politique.
L’Assemblée générale de l'ONU a adopté, vendredi 12 septembre, à une large majorité la "déclaration de New York" visant à donner un nouveau souffle à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, mais en excluant sans équivoque le Hamas.
Une déclaration qui a provoqué les foudres de Tel Aviv et de Washington. Marco Rubio se rend dimanche en Israël pour s'entretenir avec les dirigeants israéliens au sujet de "l'engagement (américain) à combattre contre les mesures anti-israéliennes y compris la reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, qui récompense le terrorisme du Hamas", a déclaré Tommy Pigott, le porte-parole du département d'Etat.
Berlin, Paris et Londres ont appelé en début de soirée dans un communiqué commun à "l'arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes à Gaza-ville qui provoquent des déplacements massifs de civils, des pertes civiles et la destruction d'infrastructures essentielles".
L'armée israélienne affirme que plus de 250 000 habitants ont quitté Gaza-ville
L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens ces dernières semaines.
"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.
Rubio ira en Israël ce week-end malgré les frappes au Qatar
Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est attendu dimanche en Israël pour l'assurer du soutien des Etats-Unis avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays, dont la France, d'un Etat palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU, a annoncé vendredi le département d'Etat.
Cette visite est annoncée malgré le fait que Donald Trump se soit montré contrarié par l'attaque israélienne visant des responsables du mouvement palestinien islamiste au Qatar, allié des Etats-Unis. Dans une rare réprimande, le président américain, Donald Trump, avait dit être "très mécontent" de ces frappes.
Marco Rubio va s'entretenir avec les dirigeants israéliens au sujet de "l'engagement (américain) à combattre contre les mesures anti-israéliennes y compris la reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, qui récompense le terrorisme du Hamas", a déclaré Tommy Pigott, le porte-parole du département d'Etat.
Le chef de la diplomatie américaine mettra en exergue l'appui apporté par Washington à la sécurité d'Israël, a ajouté le porte-parole. "Il mettra aussi l'accent sur nos objectifs partagés: s'assurer que le Hamas ne dirige pas Gaza une nouvelle fois et ramener tous les otages à la maison", a-t-il poursuivi, ajoutant que Marco Rubio allait rencontrer des familles d'otages.
Le communiqué ne mentionne pas les frappes israéliennes au Qatar alors que le chef de la diplomatie américaine a rencontré vendredi à Washington Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, Premier ministre de ce pays du Golfe.
Le président Donald Trump recevra aussi le Premier ministre qatari, à dîner dans son golf de Bedminster, dans le New Jersey (nord-est), selon la Maison-Blanche.
Abou Dhabi convoque le chargé d'affaires israélien pour dénoncer la "lâche" attaque au Qatar
Les Emirats arabes unis ont annoncé avoir convoqué vendredi l'ambassadeur adjoint d'Israël à Abou Dhabi pour une protestation formelle après l'attaque israélienne au Qatar, pays voisin du Golfe, qui a provoqué une onde de choc dans la région.
Les Emirats ont été, avec Bahreïn, les premiers pays du Golfe à normaliser leurs relations avec Israël en 2020. Ils ont multiplié leurs critiques de la conduite par Israël de la guerre contre le Hamas à Gaza, et avaient déjà vertement condamné les raids meurtriers israéliens qui ont visé mardi des responsables du mouvement islamiste palestinien à Doha.
En convoquant le représentant israélien, Abou Dhabi manifeste de la manière la plus forte sa réprobation, alors que la colère monte dans le Golfe après l'attaque israélienne dans une région longtemps épargnée par les conflits au Moyen-Orient. "Reem bint Ebrahim Al Hashimy, ministre d'Etat chargée de la coopération internationale, a convoqué le chef adjoint de la mission israélienne aux Emirats arabes unis, David Ohad Horsandi", a indiqué le ministère émirati des Affaires étrangères dans un communiqué.
La ministre lui a fait part "de la protestation des Emirats et leur ferme condamnation de l'attaque ignoble et lâche menée par Israël contre l'Etat du Qatar, ainsi que des déclarations hostiles du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu", ajoute le communiqué.
Bande de Gaza : Israël intensifie ses frappes sur Gaza-ville, cinquante morts
Cinquante personnes ont été tuées vendredi dans des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, selon des sources locales, tandis qu'Israël intensifie ses frappes sur la ville de Gaza. En début de soirée, la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours fonctionnant sous l'autorité du Hamas, a fait état de 50 personnes tuées par des tirs ou des frappes israéliennes sur l'ensemble de la bande de Gaza vendredi, dont 35 rien qu'à Gaza-ville.
L'armée israélienne a indiqué de son côté qu'elle continuait "ses frappes à grande échelle contre les infrastructures terroristes et les tours d'immeubles transformées en infrastructures militaires à Gaza-ville".
Dans le cadre de cette guerre des tours lancée il y a une semaine en prévision d'un assaut au sol contre le Hamas à Gaza-ville, l'armée va "intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour nos troupes dans le cadre des préparations pour les prochaines étapes de l'opération", indique un communiqué militaire israélien.
L'Assemblée générale de l'ONU soutient un futur Etat palestinien, sans le Hamas
Au grand dam d'Israël et des Etats-Unis, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté vendredi à une large majorité la "déclaration de New York" visant à donner un nouveau souffle à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, qui exclut pour la première fois sans équivoque le Hamas.
Alors qu'Israël fustige depuis près de deux ans l'incapacité de l'Assemblée -- et du Conseil de sécurité -- à condamner les attaques sans précédent du mouvement palestinien du 7 octobre 2023, le texte préparé par la France et l'Arabie saoudite, adopté par 142 voix pour, 10 contre (dont Israël et les Etats-Unis) et 12 abstentions, est clair. "Nous condamnons les attaques perpétrées le 7 octobre par le Hamas contre des civils", dit-il.
La déclaration, déjà co-signée en juillet par 17 Etats dont plusieurs pays arabes, va plus loin. "Dans le contexte de l'achèvement de la guerre à Gaza, le Hamas doit cesser d'exercer son autorité sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l'Autorité palestinienne, avec le soutien et la collaboration de la communauté internationale, conformément à l'objectif d'un Etat de Palestine souverain et indépendant".
Ce vote "exprime la volonté internationale en faveur des droits de notre peuple et constitue une étape importante vers la fin de l'occupation" et la concrétisation d'un Etat palestinien, a salué le vice-président palestinien Hussein al-Cheikh sur X. "Ensemble, c'est un chemin irréversible vers la paix que nous traçons", s'est de son côté félicité le président français Emmanuel Macron.
Un message qui n'a convaincu ni Israël ni les Etats-Unis. Le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes Oren Marmorstein a dénoncé un "cirque politique détaché de la réalité", et rejeté une résolution "honteuse". Elle "ne favorise pas une solution de paix (mais) au contraire (...) encourage le Hamas à poursuivre la guerre", a-t-il assuré sur X. Cette déclaration est un "cadeau pour le Hamas" et "un nouveau coup de pub" qui "sape les efforts sérieux pour mettre un terme au conflit", a renchéri la diplomate américaine Morgan Ortagus.
Frappe israélienne sur Doha : le Hamas affirme que son négociateur en chef, Khalil al-Hayya, est vivant
Le Hamas a affirmé vendredi soir dans un communiqué que son négociateur en chef, Khalil Al-Hayya, était vivant et qu'il avait survécu à la frappe israélienne ayant visé mardi une réunion de dirigeants du mouvement islamiste palestinien au Qatar.
"Après des arrangements de sécurité spéciaux, le Dr Khalil Al-Hayya (...) a participé au Qatar à une prière funéraire (pour) son fils martyr Hammam et les martyrs de la lâche tentative d'assassinat à Doha", indique le Hamas en référence aux six victimes de la frappe israélienne dont les funérailles ont eu lieu jeudi dans la capitale qatarie, sans que M. Hayya y ait été aperçu.
Le Hamas ne fournit aucune photo ou preuve de vie de M. Hayya. Selon des sources proches du mouvement, celui-ci était l'un des six dirigeants du mouvement islamiste présents dans le bâtiment visé par Israël au moment de la frappe.
Des Palestiniens déplacés inspectent ce qui reste de leurs tentes, après une frappe israélienne nocturne qui a rasé un bâtiment et endommagé les abris temporaires environnants, dans le quartier de Rimal à Gaza, le 13 septembre 2025. Les opérations militaires israéliennes ont tué 50 personnes à Gaza le 12 septembre, selon l'agence de défense civile du territoire, alors que l'armée intensifiait ses attaques sur la ville de Gaza. (Photo par Omar AL-QATTAA / AFP)
C’est la fin d’une gigantesque traque. Un homme soupçonné d’avoir assassiné l’influenceur conservateur Charlie Kirk a été arrêté, deux jours après un meurtre qui a choqué des Etats-Unis profondément polarisés. Le tireur a été identifié comme étant Tyler Robinson, un jeune âgé de 22 ans originaire de l’Utah.
"On l’a eu", a lancé ce vendredi 12 septembre le gouverneur de l’Utah, Spencer Cox, lors d’une conférence de presse. Jeudi soir, a-t-il précisé, "un membre de la famille" du suspect a joint un ami de la famille, lequel a ensuite contacté les autorités pour les informer que "Robinson leur avait avoué ou laissé entendre son implication" dans l’assassinat. "La nuit dernière, à 22 heures locales (6 heures en France), le suspect a été arrêté", soit 33 heures après le meurtre, a déclaré de son côté Kash Patel, le directeur du FBI, la police fédérale.
Donald Trump a déclaré un peu plus tôt sur la chaîne Fox News que "quelqu’un de très proche" du tueur présumé "l’avait dénoncé", ajoutant que le père du suspect lui-même ainsi qu’un pasteur avaient joué un rôle.
Tyler Robinson est un électeur enregistré dans cet Etat majoritairement républicain mais il n'a aucune affiliation politique connue. Un membre de la famille a témoigné que "Robinson était devenu plus politisé ces dernières années", a ajouté le gouverneur de l’Utah. Il a fait état d’une récente conversation avec un parent au cours de laquelle Tyler Robinson avait mentionné la prochaine venue de Charlie Kirk dans l’Utah pour un débat public sur un campus universitaire et partagé son hostilité à sa personne et à ses opinions.
Des messages antifascistes sur les douilles
Les autorités, qui évoquaient un acte "ciblé" depuis le jour du drame, n’ont pas fourni de mobile à l’assassinat, mais le gouverneur de l’Utah a indiqué que des messages antifascistes avaient été retrouvés sur des munitions découvertes après l’assassinat de l’influenceur conservateur Charlie Kirk. "Sur des inscriptions sur les trois munitions non utilisées on pouvait lire 'Eh fasciste ! Attrappe ça !'" a expliqué Spencer Cox. Une deuxième douille était gravée du nom de la célèbre chanson antifaciste "Bella ciao" tandis que d’autres munitions présentaient des inscriptions confuses. L'une d'elles dit : "Si tu lis ça, tu es gay LMAO (mort de rire en anglais, ndlr)"
Selon CNN, les enquêteurs ont eu accès à des commentaires de Tyler Robinson tenus sur la plate-forme de messagerie Discord dans lesquels il décrit la façon dont il a récupéré un fusil pour le laisser ensuite dans un buisson, enveloppé dans une serviette. Ces propos correspondent à la description de l’arme retrouvée par les autorités après la fusillade dans une zone boisée près du campus universitaire.
Pas de casier judiciaire
Tyler Robinson vivait "depuis longtemps avec sa famille dans le comté de Washington", à l'extrémité sud-ouest de l'Utah, près de la frontière avec le Nevada et l'Arizona, a indiqué le gouverneur de l'Etat. Il a fait ses études primaires et secondaires dans la ville de St George et n'a pas de casier judiciaire dans l'Etat, selon plusieurs médias américains. Après sa sortie du lycée en 2021, il a "brièvement étudié à l'Université d'Etat de l'Utah pendant un semestre en 2021", selon cet établissement.
Des photos publiées sur les réseaux sociaux de sa mère, Amber, semblent montrer une famille unie. Tyler Robinson était l'aîné de trois garçons. "Pendant 33 heures, j'ai prié pour que (...) ce ne soit pas l'un d'entre nous, mais quelqu'un venu d'un autre Etat ou d'un autre pays", a confié le gouverneur de l'Utah au sujet du meurtrier présumé de Charlie Kirk, tué d'une balle dans le cou mercredi lors d'un débat public sur un campus universitaire. "Mais cela s'est passé ici, et c'était l'un d'entre nous", a-t-il reconnu.
Le gouverneur de l'Utah, Spencer Cox, a confirmé, vendredi 12 septembre 2025, l'arrestation du meurtrier présumé du militant conservateur américain Charlie Kirk, l'identifiant comme Tyler Robinson.
La vidéo a été épinglée en haut du compte de Pete Hegseth sur le réseau social X. Un employé du Pentagone en chemisette enlève la plaque de cuivre de la porte du bureau du Secrétaire à la Défense. Puis un autre en pose une nouvelle qui conserve le nom de l’ancien polémiste de Fox News, en indiquant dorénavant qu’il est "Secrétaire à la Guerre". Ce changement de titre est intervenu le 5 septembre, juste après la signature d’un décret présidentiel par Donald Trump, en direct à la télévision, à la Maison-Blanche.
"Les mots comptent", a justifié Hegseth, une mini-bannière étoilée dans sa pochette de veste, assurant que la nouvelle entité "va se battre pour gagner, et non pour ne pas perdre", qu’elle va "attaquer, pas seulement défendre" avec "des guerriers" plutôt que "des défenseurs". Comme autre argument, Donald Trump a mis en avant que les Première et Seconde Guerre mondiales avaient été remportées sous cet intitulé, instauré par George Washington, "avant que nous virions woke [sic] et que nous changions de nom pour département de la Défense".
Le nouveau rapport décomplexé avec les armées
S’il doit encore être avalisé par une loi au Congrès, ce retour en arrière dépasse le simple "coup de com", tel que les affectionne la mouvance d’extrême droite MAGA. Il symbolise le nouveau rapport décomplexé de la Maison-Blanche à l’usage des armées. Il vient saper, au passage, l’image de garant de la sécurité internationale que les Etats-Unis se sont forgé, après la victoire sur le nazisme et l’expansionnisme japonais, à leur grand profit.
Le département de la Défense, instauré en 1949 par la fusion de ceux de la guerre et de la marine, avait été pensé comme un instrument de la nouvelle stratégie américaine, tournée vers les alliances avec ses partenaires (l’Otan est née la même année) et la dissuasion vis-à-vis de ses adversaires, grâce aux armes atomiques. Les instigateurs de ce choix n’avaient rien de "woke". Il s’agissait d’Harry S. Truman, le président ayant autorisé le bombardement nucléaire de Hiroshima et Nagasaki, ainsi que les généraux George Marshall et Dwight Eisenhower, les deux grands stratèges du succès éclatant des Etats-Unis lors de la Seconde Guerre mondiale.
Ce changement ne donc peut qu’inquiéter les Européens. "Certains alliés l’interpréteront comme un abandon par l’Amérique de la défense collective au profit d’un combat unilatéral, tandis que d’autres mettront en doute le sérieux et le jugement de Washington face aux défis sécuritaires auxquels ils sont confrontés ensemble", pointe dans une note Walter Ludwig, du groupe de réflexion Royal United Services Institute. "Cela offre même aux adversaires de l’Amérique une victoire facile en matière de propagande, leur permettant de présenter Washington comme agressif plutôt que protecteur." Du pain bénit pour la Chine, dont l’objectif est de remettre en cause l’hégémonie américaine.
Cette approche plus agressive de l’administration Trump s’est illustrée dans deux récents épisodes. D’abord fin juin, lors des frappes aériennes sur un site nucléaire iranien. Puis début septembre, avec la destruction, non loin des côtes vénézuéliennes, par un missile, d’un bateau transportant onze membres présumés d’un groupe de narcotrafiquants. La lutte contre les cartels est présentée comme l’urgence militaire du moment. En plus d’une dizaine d’avions de combat F-35 à Porto Rico, Donald Trump a déployé en mer des Caraïbes une escadre comptant un sous-marin nucléaire d’attaque, des avions patrouilleurs et trois navires de guerre, dont l’un est spécialisé en assaut amphibie, l’USS Iwo Jima. Lors d’une visite à son bord, Pete Hegseth a salué la lutte de ses marins contre des trafiquants "empoisonnant les Américains".
De fait, la "guerre" au frontispice du Pentagone a, pour l’heure, davantage trait à des considérations nationales qu’à des ambitions impériales. "La sécurité intérieure est clairement la priorité absolue de cette administration", confirme Tara Varma, chercheuse française détachée au groupe de réflexion Brookings. Des soldats ont ainsi été envoyés dans les rues de Los Angeles, contre l’avis des autorités locales. D’autres pourraient l’être dans de grandes villes démocrates accusées de mauvaise gestion en matière de criminalité. "Chicago va comprendre pourquoi ça s’appelle le département de la guerre", a annoncé Donald Trump sur son réseau Truth Social. Le président menace également de maintenir le déploiement de la garde national à Washington "aussi longtemps qu’il le voudra", en déclarant l’état d’urgence. L’instrumentation de l’armée n’en est qu’à ses débuts.
Vue du Pentagone le 13 décembre 2024, à Washington, DC. Le président Donald Trump va changer le nom du ministère de la Défense en "ministère de la Guerre", a annoncé la Maison-Blanche le 4 septembre 2025. (Photo de Daniel SLIM /’AFP)
Son nom : Diella. Sa fonction : ministre. Sa nature : ni chair ni os, mais des lignes de code. Ce jeudi 11 septembre, à Tirana, le Premier ministre albanais Edi Rama la présente au monde lors d’un meeting du Parti socialiste : une intelligence artificielle promue au rang de membre du gouvernement. Une première mondiale. Hier encore, Diella guidait les citoyens sur la plateforme e-Albania, aujourd’hui, elle s’assoit, virtuellement, à la table du Conseil des ministres pour prendre en charge les marchés publics. Désormais, elle sera chargée de toutes les décisions relatives aux appels d’offres des marchés publics, de rendre chaque euro traçable et de recruter des talents aux quatre coins du monde.
Un portefeuille stratégique confié à une ministre virtuelle
Diella, qui signifie "soleil" en albanais, se voit confier toutes les décisions relatives aux appels d’offres. À la tribune, Edi Rama précise la méthode : les arbitrages, jusque-là réalisés dans les ministères, seront progressivement soustraits aux cabinets pour être traités par cette entité virtuelle, présentée comme "la servante des marchés publics". L’ambition est claire : évaluer les dossiers, appliquer des règles uniformes et documenter chaque étape pour que la chaîne de décision soit lisible de bout en bout. Le chef du gouvernement insiste : "ce n’est pas de la science-fiction, mais un mandat précis" confié à un outil technologique qui doit exécuter les procédures et tracer chaque décision. Dans ce cadre, Diella pourra aussi recruter des talents à l’international afin de renforcer l’expertise mobilisée sur les marchés les plus techniques. Un déploiement qui se fera pas à pas.
Cette entrée au gouvernement consacre un tournant engagé en janvier. Avant d’être ministre, Diella existait comme assistante virtuelle de la plateforme officielle e-Albania, où elle guidait les citoyens, via des commandes vocales, à travers la quasi-totalité des formalités dématérialisées. Représentée sous les traits d’une jeune femme en costume traditionnel, elle a, selon les chiffres officiels, aidé à l’émission de 36 600 documents numériques et fourni près d’un millier de services. De guichetière numérique à membre du cabinet, le changement d’échelle est total.
Lutter contre la corruption pour entrer dans l’Union européenne
L’objectif affiché : assainir les marchés publics. Edi Rama promet des appels d’offres "100 % incorruptibles" et une transparence intégrale. Le message s’adresse à la fois à l’opinion publique et aux partenaires européens : la lutte contre la corruption dans la fonction publique demeure un critère central de la candidature de l’Albanie à l’Union européenne. Dans ses rapports annuels sur l’État de droit, Bruxelles a régulièrement pointé les failles des marchés publics : Tirana entend donc y répondre par un saut technologique. À la tête d’un pays de 2,8 millions d’habitants, Edi Rama fixe l’horizon : adhérer à l’UE d’ici 2030.
Cette soudaine intégration de la technologie était prévisible. Cet été, le Premier ministre évoquait déjà l’éventualité d’un ministre numérique. Une hypothèse alors perçue comme lointaine. La large victoire du Parti socialiste aux législatives de mai a servi de rampe de lancement politique : lors du meeting de présentation du nouveau gouvernement, Diella est officiellement passée du statut d’assistant de service public à celui de ministre chargé d’un chantier cardinal, les marchés publics, pierre angulaire de la crédibilité de l’État.
Le Premier ministre albanais Edi Rama a annoncé, jeudi 11 septembre 2025, la nomination d'un ministre généré par intelligence artificielle (IA), une première mondiale, qui sera chargé des marchés publics.
Les alliés de la Pologne, dont la France et l’Allemagne, ont annoncé renforcer ses moyens de défense aérienne après l’intrusion de drones russes sur son territoire. Jugée délibérée par Varsovie, l’irruption de 19 drones russes dans l’espace aérien polonais dans la nuit de mardi à mercredi, en pleine guerre d’Ukraine, a provoqué un branle-bas chez les alliés européens.
L’Allemagne a ainsi annoncé ce jeudi prolonger sa mission de protection de l’espace aérien polonais de trois mois - de fin septembre à fin décembre -, et faire passer de deux à quatre le nombre de ses avions de combat Eurofighter déployés à cet effet. Berlin "renforcera son engagement à la frontière orientale de l’Otan en réaction aux récentes violations de l’espace aérien polonais par la Russie", a expliqué dans un communiqué le porte-parole du gouvernement Stefan Kornelius.
Le président Emmanuel Macron a annoncé de son côté, jeudi soir, que la France allait déployer trois chasseurs Rafale. "Je m’y étais engagé hier [mercredi, NDLR] auprès du Premier ministre polonais" Donald Tusk, a dit le chef d’Etat français sur le réseau X, précisant s’être aussi entretenu avec le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte et le Premier ministre britannique Keir Starmer. "Nous ne céderons pas face aux intimidations croissantes de la Russie", a-t-il assuré. Les avions français auront "pour mission la détection et, le cas échéant, la destruction de vecteurs de drones qui menaceraient le territoire polonais", a précisé ce vendredi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur France Inter.
Hélicoptères Mi-17, Eurofighter britanniques...
Les Pays-Bas ont décidé pour leur part d’accélérer la livraison de deux batteries de missiles Patriot, et de déployer des systèmes de défense antiaérienne et anti-drones, avec 300 militaires. Le système américain Patriot a par exemple une portée d’interception d’une centaine de kilomètres contre les avions, et d’une vingtaine de kilomètres contre les missiles balistiques.
Mercredi, le Premier ministre néerlandais démissionnaire Dick Schoof a confirmé la participation de son pays, avec des avions de chasse F-35, à l’opération contre les drones russes.
La République tchèque va déployer trois hélicoptères Mi-17. Selon Varsovie, les Britanniques vont également engager des Eurofighter, ces avions de combat fabriqués par l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie.
Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, l’Alliance a renforcé sa "police du ciel", mission collective visant à préserver la sécurité de l’espace aérien de ses membres, sur son flanc oriental, notamment dans les Etats baltes et en Pologne. Les pays disposant d’avions de combat aident ainsi ceux qui n’en ont pas, souligne l’Otan. L’Alliance a activé à la demande de Varsovie l’Article 4 du traité Atlantique qui prévoit des consultations entre alliés en cas de menace contre l’un de ses membres.
Donald Trump a assuré, ce vendredi 12 septembre, que le tueur présumé de l’influenceur conservateur Charlie Kirk avait été arrêté, dans une interview avec la chaîne de télévision Fox News.
"Je pense, avec un haut degré de certitude, que nous l'avons en détention", a déclaré le président américain, ajoutant que "quelqu'un de très proche de lui l'a(vait) dénoncé".
Il a notamment expliqué que le père du suspect lui-même ainsi qu'un pasteur avaient joué un rôle dans cette arrestation. "Je peux me tromper mais je vous dis ce que j'ai entendu", a ajouté le président américain sur le plateau de la chaîne à New York.
Porte-drapeau de la jeunesse trumpiste désormais vu comme un "martyr" par la droite américaine, Charlie Kirk, 31 ans, a été tué mercredi d’une balle dans le cou alors qu’il participait à un débat public dans une université de l’Utah.
La police fédérale américaine (FBI), qui a publié plusieurs photos et vidéos du suspect qui montrent un jeune homme svelte, habillé d'un tee-shirt sombre à manches longues avec un drapeau américain sur le torse, jean et lunettes de soleil, casquette bleue sur le crâne et chaussures de sport aux pieds.
Si l’identité et les motivations du meurtrier sont toujours inconnues, le FBI a évoqué un acte "ciblé." Le meurtre de Charlie Kirk a été unanimement condamné par tout le spectre politique américain.
Beau Mason, du Département de la sécurité publique de l'Utah, présente la vidéo d'un suspect alors lors d'une conférence de presse, un jour après que l'influenceur conservateur Charlie Kirk a été abattu lors d'un événement public à Orem, dans l'Utah, le 11 septembre 2025
La Russie et la Biélorussie, son allié fidèle, ont entamé, vendredi 12 septembre, des exercices militaires conjoints qui suscitent l’inquiétude des pays de l’Otan, quelques jours après l’intrusion sans précédent de drones russes sur le territoire polonais. Ces manœuvres se déroulent alors que l’armée russe progresse sur le front ukrainien et intensifie ses attaques aériennes sur les villes d’Ukraine, en dépit de tentatives diplomatiques pour mettre fin à trois ans et demi d’une offensive à grande échelle.
Selon le ministère russe de la Défense, ces exercices incluent des opérations portant sur la gestion des unités militaires "dans le cadre de la riposte à une agression" et la direction de troupes pour "restaurer l’intégrité territoriale" de la Russie et de la Biélorussie. Les manœuvres, baptisées Zapad-2025 ("Ouest-2025", en référence au fait qu’elles se déroulent dans l’ouest de l’alliance russo-biélorusse), se tiennent jusqu’à mardi en Biélorussie et en Russie ainsi qu’en mer de Barents et mer Baltique.
Une vidéo diffusée par le ministère de la Défense montre des équipements militaires lourds - véhicules blindés, hélicoptères, navires - participant aux exercices. La Pologne, la Lituanie et la Lettonie, pays membres de l’Otan et voisins de la Biélorussie, voient d’un très mauvais œil l’organisation de ces manœuvres si près de leurs frontières. Toutes trois ont renforcé leur sécurité et restreint le trafic aérien dans certaines zones, Varsovie ordonnant en outre la fermeture complète de sa frontière avec la Biélorussie pendant les manœuvres.
40 000 soldats devraient être présents à la frontière avec la Russie
Le ministre biélorusse des Affaires étrangères, Maxime Ryjenkov, a estimé vendredi que "ce que fait aujourd’hui la Pologne est principalement dirigé contre elle-même" tandis que Moscou a demandé jeudi à Varsovie de "reconsidérer la décision (de fermeture de la frontière) dans les plus brefs délais". La Russie a balayé les craintes liées aux manœuvres, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, assurant jeudi qu’il s’agissait d'"exercices planifiés, (qui) ne visent personne". Varsovie a dit, elle, s’attendre "à des provocations" lors de ces exercices, a déclaré vendredi le ministre coordinateur des services spéciaux polonais, Tomasz Siemoniak.
Selon le vice-ministre polonais de la Défense, Cezary Tomczyk, quelque 40 000 soldats devraient être présents à la frontière avec la Russie et la Biélorussie pendant ces manœuvres. La Pologne et d’autres pays membres de l’Otan doivent organiser leurs propres exercices militaires stratégiques dans les prochains jours.
La peur d’un "conflit ouvert"
L’intrusion d’une vingtaine de drones dans la nuit de mardi à mercredi dans l’espace aérien polonais, jugée délibérée par Varsovie et ses alliés mais démentie par Moscou, a suscité une vive émotion en Pologne et été qualifiée de provocation par les pays occidentaux. Varsovie a dû mobiliser ses avions et ceux de ses alliés de l’Otan pour abattre les drones, venus du ciel ukrainien et de la Biélorussie. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a estimé que l’on n’avait jamais été aussi proche d’un "conflit ouvert" depuis la Seconde Guerre mondiale.
🇵🇱 La Pologne a demandé à l'Otan d'activer l'article 4, qui prévoit des consultations entre alliés en cas de menace. En cause, une incursion, sans précédent, de plusieurs drones russes dans son espace aérien. On vous explique 🎥 Les dernières infos sont à retrouver sur lexpress.fr 📱 🔗 Lien en bio #pologne#russie#apprendresurtiktok#Sinformersurtiktok#newsattiktok
Les exercices Zapad sont habituellement organisés tous les quatre ans. L’édition 2025 est la première depuis le début du conflit en Ukraine, en février 2022. Celle de 2021 avait mobilisé environ 200 000 soldats russes, quelques mois avant le lancement de leur assaut. Cette fois, l’ampleur des exercices devrait être bien plus réduite, des centaines de milliers de soldats russes étant déployés en Ukraine.
"Une absurdité totale"
La Biélorussie avait affirmé en janvier que 13 000 soldats participeraient aux exercices, mais a indiqué en mai que ce nombre serait réduit de moitié. Selon Donald Tusk, les manœuvres visent à simuler l’occupation du corridor de Suwalki, qui s’étend le long de la frontière entre la Pologne et la Lituanie avec l’enclave russe de Kaliningrad à l’ouest et la Biélorussie à l’est. Ce corridor est souvent considéré comme un point faible de l’Otan qui pourrait être la première cible d’une éventuelle attaque russe. Cette crainte est une "absurdité totale", a balayé le président bélarusse Alexandre Loukachenko.
Pour Alexandre Khramtchikhine, analyste militaire basé à Moscou, ces exercices sont un "simple spectacle" sans réelle signification. Mais Vassili Kachine, analyste au Conseil russe des affaires internationales, lié au Kremlin, estime qu’ils sont "à la fois une démonstration et un véritable entraînement au combat".
Sur le front ukrainien, des frappes russes ont fait deux morts et cinq blessés vendredi matin dans la région de Soumy, dans le nord-est, selon les autorités ukrainiennes. La Russie a pour sa part annoncé avoir abattu dans la nuit 221 drones ukrainiens, soit l’une des attaques les plus massives de l’armée de Kiev depuis le début du conflit.
Le président russe Vladimir Poutine peut compter sur son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko, notamment lorsqu'il s'agit de réaliser des exercices militaires conjoints.
L’Assemblée générale de l'ONU a adopté, ce vendredi 12 septembre, à une large majorité la "déclaration de New York" visant à donner un nouveau souffle à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, mais en excluant sans équivoque le Hamas.
Alors qu’Israël fustige depuis près de deux ans l’incapacité de l’Assemblée - et du Conseil de sécurité - à condamner les attaques sans précédent du mouvement palestinien du 7 octobre 2023, le texte préparé par la France et l’Arabie saoudite, et adopté par 142 voix pour, 10 contre (dont Israël et les Etats-Unis) et 12 abstentions, est clair. "Nous condamnons les attaques perpétrées le 7 octobre par le Hamas contre des civils" et "le Hamas doit libérer tous les otages" détenus à Gaza, dit-il.
Les infos à retenir
⇒ Déclaration de l'ONU sur l’Etat palestinien : Emmanuel Macron salue un "chemin irréversible vers la paix"
⇒ Berlin, Paris et Londres appellent à "l'arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes" à Gaza-ville
⇒ Le Qatar assure vouloir poursuivre "son rôle diplomatique"
Déclaration de l'ONU sur l’Etat palestinien : Emmanuel Macron salue un "chemin irréversible vers la paix"
Le président français Emmanuel Macron a salué ce vendredi l’adoption à l'ONU de la Déclaration de New York, visant à donner un nouveau souffle à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, y voyant l’étape d’un "chemin irréversible vers la paix".
"Sous l’impulsion de la France et de l’Arabie saoudite, 142 pays ont adopté la Déclaration de New York sur la mise en oeuvre de la solution à deux États", s’est félicité le chef de l’Etat sur X. Le texte a été adopté par l’Assemblée générale à dix jours d’un sommet que Paris et Ryad co-présideront le 22 septembre à l'ONU, où Emmanuel Macron a promis de reconnaître l’Etat palestinien.
Israël a jugé de son côté "honteuse" la résolution adoptée à l'Assemblée générale de l'ONU, y voyant un encouragement au Hamas à "continuer la guerre".
Berlin, Paris et Londres appellent à "l'arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes" à Gaza-ville
Berlin, Paris et Londres ont appelé ce vendredi à "l'arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes à Gaza-ville", après que l'armée israélienne a déclaré son intention d'y intensifier ses frappes.
"Nous appelons de toute urgence à l'arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, qui provoquent des déplacements massifs de civils, des pertes civiles et la destruction d'infrastructures essentielles", indique un communiqué commun des ministères des Affaires étrangères des trois pays, envoyé par Berlin.
Le Qatar assure vouloir poursuivre "son rôle diplomatique"
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi les récentes frappes contre Doha, sans toutefois nommer leur auteur Israël, et appelé à la "désescalade" tandis que le Qatar assurait vouloir poursuivre son "rôle diplomatique" pour la paix. Dans une déclaration qui nécessite l’accord de ses 15 membres, donc aussi des Etats-Unis alliés d’Israël, le Conseil exprime sa "condamnation des récentes frappes à Doha, territoire d’un médiateur clé" et apporte son "soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Qatar".
Soulignant "l’importance de la désescalade", les membres du Conseil expriment leur "solidarité avec le Qatar" et insistent sur son "rôle vital dans les efforts de médiation dans la région, avec l’Egypte et les Etats-Unis".
Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, qui avait fait le déplacement pour cette réunion d’urgence à New York, a salué la déclaration de soutien du Conseil et assuré "croire pleinement en la médiation". "Nous continuerons notre rôle humanitaire et diplomatique, sans hésitation, pour arrêter le bain de sang", a-t-il ainsi déclaré, alors qu’il avait dit la veille que son pays "réévalu (ait) tout" dans son rôle de médiateur après les frappes israéliennes. "Dans le même temps, nous ne tolérerons aucune attaque contre notre souveraineté et nous nous réservons le droit de répondre par des outils garantis par le droit international", a-t-il ajouté. "Notre approche est la paix et nous ne serons pas découragés par ceux qui appellent à la guerre et à la destruction", a-t-il insisté, accusant Israël d’être dirigés par des "extrémistes assoiffés de sang".
Le Premier ministre belge dénonce l’annulation d’un concert que devait diriger un chef israélien
Le Premier ministre belge Bart De Wever a dit vendredi regretter "profondément" la décision d’un festival en Belgique d’annuler un concert que devait diriger un chef d’orchestre israélien, dont les positions vis-à-vis de l’offensive à Gaza ont été jugées ambiguës. "Je regrette profondément la décision du festival, qui a gravement terni la réputation de notre pays", a-t-il déclaré sur X, soulignant qu’il avait reçu de "nombreuses questions" en provenance de l’étranger sur cette affaire. "Cette décision a légitimement suscité une grande consternation et a été qualifiée d’antisémite. Imposer une interdiction professionnelle à quelqu’un uniquement en raison de son origine est à la fois dangereux et irresponsable", a-t-il expliqué.