"Tendance nazie": le choix de Donald Trump à un poste clé se retire après la diffusion de messages racistes

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Jamais, depuis la mort de Mao Zedong en 1976, la Chine n’avait connu de purges aussi massives à la tête de son Armée populaire de libération (APL). Quelques jours avant un plénum du comité central du Parti communiste chinois devant officialiser (du 20 au 23 octobre) les grandes orientations économiques du pays pour 2026-2030 ainsi que des remaniements politiques, neuf responsables militaires ont été expulsés du parti pour de "sérieuses violations" de sa discipline. Ils sont "soupçonnés d’avoir commis des crimes graves dans l’exercice de leurs fonctions, impliquant des sommes d’argent exceptionnellement importantes" - en clair, de corruption.
Le président Xi Jinping, adepte de la "stratégie de la décapitation", n’a pas hésité à frapper très haut. Parmi les déchus, He Weidong, qui siégeait au Politburo (24 personnes), était l’un des deux vice-présidents de la très puissante Commission militaire centrale (CMC, dirigée aussi par le n°1 chinois), qui supervise l’ensemble des forces armées chinoises. Trois membres de cet organe stratégique sur sept ont été débarqués ces dernières années. Le second est l’ex-amiral Miao Hua, ancien directeur du Département du travail politique, dont la mission - cruciale - consiste à s’assurer de la loyauté des militaires envers le parti.
La purge s’est accélérée en 2023, lorsque plusieurs responsables de la Force des missiles ont été licenciés pour corruption - mais aussi sans doute pour des problèmes de qualité des engins (la presse étrangère avait révélé que certains missiles avaient été remplis avec de l’eau plutôt qu’avec du carburant). Depuis, un ministre de la Défense, Li Shangfu, lui aussi membre de la CMC, et son prédécesseur ont également été écartés.
Alors que "l’empereur rouge" a demandé à son armée d’être prête à envahir Taïwan en 2027, les experts s’interrogent sur ce coup de balai. Pour une partie d’entre eux, Xi perdait le contrôle sur l’APL et craindrait même d’être renversé. Autre constat critique : ce grand ménage prouverait son manque de discernement dans le choix de ses collaborateurs.
Selon d’autres spécialistes, et cela semble plus fondamental, ce mouvement illustrerait surtout le mécontentement du leader chinois, qui jugerait que son armée n’est pas encore suffisamment en ordre de bataille pour se mesurer aux Etats-Unis. La séquence démontre aussi, et surtout, sa domination sur les hauts gradés, y compris ceux qu’il nomme. "Xi peut les élever et les détruire. Cela renforce son autorité plutôt que la diminuer", argumente dans le podcast China Talk l’ancien analyste de la CIA Jon Czin, aujourd’hui chercheur à la Brookings Institution, qui estime que, depuis l’arrivée au pouvoir du dirigeant chinois, "la moitié des membres en uniforme de l’APL ont été démis de leurs fonctions ou sont portés disparus". De quoi, plus généralement, ôter l’envie à tout candidat à la succession de l’autocrate (72 ans) de le défier.
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