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Reçu aujourd’hui — 9 novembre 2025 6.2 📰 Infos Monde

Portugal: manifestation d'ampleur contre la réforme du droit du travail, un appel à la grève lancé

Par :RFI
8 novembre 2025 à 23:19
Des milliers de manifestants ont marché, samedi 8 novembre à Lisbonne, contre le projet de réforme majeure du droit du travail au Portugal. Le gouvernement de centre-droit cherche à introduire plus de flexibilité dans le marché. Sur fond de sifflets et de vuvuzela, les manifestants ont réclamé l'abandon de la réforme, alors que le plus grand syndicat du Portugal a, lui, appelé à la grève générale.

Reçu hier — 8 novembre 2025 6.2 📰 Infos Monde

Caroline Bouvard: "le Soudan est une crise qui est totalement oubliée"

8 novembre 2025 à 21:56
Au Soudan, la guerre qui dure depuis 2023 entre les FSR du général Hemedti et les forces gouvernementales du général Al-Buhrane avait déjà fait tant de morts et de déplacés  que l'ONU en parlait comme de la pire crise humanitaire au monde. Mais depuis la prise de la ville d'el-Fasher par les FSR, on assiste à un nouveau niveau d'horreur. Caroline Bouvard, directrice de Solidarités International au Soudan, était l'Invitée d'Au Cœur de l'Info.

Tanzanie : la police arrête un haut responsable de l'opposition après les manifestations meurtrières

8 novembre 2025 à 21:27
Un haut responsable du principal parti d'opposition à Samia Suluhu Hassan, présidente de la Tanzanie, a été arrêté samedi par la police à Arusha, dans le nord-est du pays. Plus de 200 personnes ont été inculpées de "trahison" après les manifestations ayant marqué les récentes élections. 

Tourisme, aide alimentaire et fonctionnaires non payés : aux Etats-Unis, les conséquences du shutdown s’accumulent

8 novembre 2025 à 18:18

Mercredi 5 novembre, les Etats-Unis sont entrés dans leur 36e jour de "shutdown", faisant de cette paralysie budgétaire de l’Etat fédéral la plus longue de l’histoire du pays. Le précédent record de 35 jours datait de 2019, lors du premier mandat de Donald Trump.

Depuis le 1er octobre dernier, républicains et démocrates sont incapables de s’entendre sur le budget de l’Etat fédéral, les premiers souhaitant prolonger le budget actuel sans augmenter les dépenses ni rétablir les subventions d’assurance santé, un programme que refusent les seconds. En conséquence de ce blocage, l'attribution des salaires des fonctionnaires et celle des aides sociales sont gelées. Toute une partie de l’administration fédérale est ainsi mise à l’arrêt, avec des répercussions de plus en plus pesantes dans le domaine de la santé, de la justice, ou encore du tourisme.

Plus d’un million de fonctionnaires non payés

Les premiers Américains touchés par le shutdown sont les fonctionnaires, qui ne sont pour la plupart pas payés pendant cette période, comme le rapporte la chaîne américaine CNN. Plus d’un million d'entre eux n’a pas reçu sa fiche de paie au mois d’octobre. Certains, dont le métier est considéré comme "essentiel", doivent tout de même continuer à travailler sans toucher de salaire. Tous devraient récupérer leur paie à la fin du shutdown, mais l’administration américaine laisse planer le doute concernant les fonctionnaires mis au chômage technique.

Des milliers de vols annulés dans tout le pays

Par mesure de sécurité en raison du manque de contrôleurs aériens et de la charge de fatigue et de stress imposée à ceux qui continuent de travailler, l’administration Trump a imposé depuis vendredi 7 novembre une réduction du trafic dans 40 des aéroports américains les plus fréquentés. Le régulateur aérien américain (FAA) a ainsi annoncé une réduction de 4 % des vols quotidiens de vendredi à lundi. Sur la seule journée de vendredi, 1 000 vols ont été annulés dans tout le pays, la plupart en raison du shutdown.

Si la paralysie continue, les compagnies devront graduellement augmenter le nombre d’annulations. Le trafic aérien américain pourrait donc être réduit de 6 % à partir de mardi puis de 10 % à partir du vendredi 14 novembre. Ces perturbations devraient en grande partie concerner les liaisons intérieures et non les vols internationaux. Elles s’ajoutent aux files d’attente qui s’allongent aux points de sécurité des aéroports où, là encore, les fonctionnaires ne sont pas payés.

L’aide alimentaire suspendue pour 42 millions d’Américains

Plus tôt dans la semaine, un tribunal américain avait imposé au gouvernement de financer intégralement le programme d’aide alimentaire SNAP, malgré le shutdown. Celui-ci représente 8 milliards de dollars (environ 6,9 milliards d’euros) d’aides chaque mois. Il permet aux Etats de verser des bons alimentaires à 42 millions d’Américains en situation de précarité, qui les utilisent pour faire des courses. La décision imposait à l’administration Trump de puiser dans ses réserves pour maintenir cette aide. Mais vendredi, la Cour suprême américaine a finalement estimé que l’administration Trump n’était pas tenue de verser immédiatement les allocations. Cette décision, bien que temporaire car elle fait encore l’objet d’un bras de fer judiciaire, laisse des millions de familles dépendantes de cette aide alimentaire dans l’incertitude.

Le tourisme également affecté

Dès les premiers jours du shutdown, plusieurs musées publics de l’institution de recherche scientifique Smithsonian à Washington DC, l’un des fleurons culturels du pays, ont fermé leurs portes, comme l’indique leur site Internet. L’institution a également été contrainte de fermer son zoo et ses centres de recherche.

Les parcs nationaux sont également durement touchés par la paralysie budgétaire. Ils sont "partiellement ouverts", rapporte le média américain Axios, malgré le manque criant de personnel, entraînant l'interdiction de certaines activités et un risque de dégradation des lieux.

D’autres conséquences multiples sur le service public

La paralysie budgétaire a également des conséquences en cascade sur de nombreux services publics, comme la justice. Selon l’agence de presse Reuters, plusieurs tribunaux fédéraux ont décidé de limiter leurs opérations dès le 23 octobre. Ils sont arrivés à court de fonds de réserve pour financer leur fonctionnement habituel.

En raison du chômage partiel imposé à la SEC, le gendarme des marchés américains, des entreprises américaines ont par ailleurs décidé de reporter leur entrée en Bourse, rapporte le Wall Street Journal.

Enfin, la mise à l’arrêt du financement de l’Etat fédéral entraîne également des manquements dans la surveillance des épidémies, alors que l’hiver approche, comme l’explique CNN. Les bases de données sur la grippe ou le Covid-19 ne sont pas mises à jour, créant un angle mort dans la gestion de ces épidémies par les gouvernements locaux et les autorités de santé.

© afp.com/Apu GOMES

Le manque de personnel dans les parcs nationaux, ici à Yosemite, entraîne une recrudescence des activités illégales et du vandalisme.

L'Union européenne condamne les frappes israéliennes au Liban, exige le respect du cessez-le-feu

8 novembre 2025 à 16:51

"L'UE appelle Israël à mettre fin à toutes les actions qui violent la résolution 1701 et l'accord de cessez-le-feu conclu il y a un an, en novembre 2024", souligne Anouar El Anouni, porte-parole de l'UE pour les Affaires étrangères, dans un communiqué publié samedi 8 novembre. "Dans le même temps, nous exhortons tous les acteurs libanais, et en particulier le Hezbollah, à s'abstenir de toute mesure ou réaction susceptible d'aggraver encore la situation. Toutes les parties doivent s'attacher à préserver le cessez-le-feu et les progrès accomplis jusqu'à présent", insiste le porte-parole.

De nouvelles frappes ont été menées jeudi sur le sud du Liban par Israël, qui a dit viser des cibles du mouvement pro-iranien Hezbollah, accusé de vouloir se réarmer. L'armée israélienne avait appelé auparavant des habitants de quatre villages à évacuer des bâtiments en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du mouvement libanais.

L'armée libanaise a elle estimé que les raids israéliens visaient à "empêcher l'achèvement" de son déploiement dans cette région, conformément à l'accord de cessez-le-feu qui avait mis fin il y a près d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël. Ces frappes israéliennes ont déjà été condamnées par le président libanais Joseph Aoun et par l'Iran, qui a dénoncé vendredi des "attaques sauvages" et appelé la communauté internationale à réagir.

© Anadolu via AFP

BRUXELLES, BELGIQUE - 13 JANVIER : Le porte-parole de la Commission européenne (UE) pour les affaires étrangères, Anouar El Anouni (photo), fait des déclarations concernant les relations de l'UE avec le nouveau gouvernement syrien à Bruxelles, en Belgique, le 13 janvier 2025. Dursun Aydemir / Anadolu (Photo par Dursun Aydemir / Anadolu via AFP)

Amy Greene, politiste : « Donald Trump nourrit une forme de fascination pour l’empire américain »

8 novembre 2025 à 18:30
S’il existe dans la stratégie du président américain une tentation impériale, constate la politiste Amy Greene dans un entretien au « Monde », cela ne signifie pas pour autant que les Américains ont cette ambition. Les Etats-Unis veulent être respectés sans user de la force, mais en utilisant en permanence la technique du rapport de force.

© Kylie Cooper / REUTERS

Devant une banière monumentale à l’effigie de Donald Trump, flotte un drapeau « Pas de rois en Amérique » lors d’une manifestation contre la politique du président des Etats-Unis, à Washington, le 18 octobre 2025.

COP30 : à Belem, le « Rainbow-Warrior » hisse à nouveau ses couleurs pour les peuples autochtones

8 novembre 2025 à 18:00
L’organisation Greenpeace a installé son navire amiral à Belem pour toute la durée de la conférence internationale sur le climat. Cet emblème des luttes environnementales, jadis pris pour cible par la France, sera au service des peuples de l’Amazonie.

© Paulo Santos / AP

Le navire « Rainbow Warrior » de Greenpeace est amarré dans le port de l’université fédérale de Pará à Belem, Brésil, le mercredi 5 novembre 2025.

Sofia, opposante clandestine à Vladimir Poutine : "Si tout le monde s’en va, qui va agir ici ?"

8 novembre 2025 à 16:00

Ils s’appellent Sofia, Viktor, Lena et Pavel. Ou plutôt, nous les appellerons ainsi. Sofia travaille avec l’association Mémorial, interdite en Russie. Viktor, employé sur une base militaire, fait passer des informations à l’armée ukrainienne. Lena combat dans les rangs d’une unité de volontaires russes intégrée aux forces armées de Kiev. Pavel aide les réfugiés des régions russes touchées par la guerre, et en profite pour distiller des messages pacifistes.

Les contacter nous a pris plusieurs mois. Les conversations ont eu lieu par la messagerie cryptée Signal, plutôt que Telegram, soupçonnée d’être infiltrée par le FSB. Deux d’entre eux ont préféré garder éteinte leur caméra au moment de témoigner. Tous ont relu, avant publication, leurs interviews, pour s’assurer qu’il n’y restait aucune information risquant de les identifier formellement. Le risque qu’ils ont pris, en nous parlant, est considérable tant, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la répression est omniprésente en Russie.

Elle a préféré ne pas allumer sa caméra, mais on devine son sourire quand elle parle de Mémorial, qu’elle a rejoint "juste à temps pour sa dissolution". L’association consacrée à la mémoire des répressions soviétiques et à la défense des droits de l'homme a été interdite en Russie en décembre 2021, juste avant le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine. Comme à l’époque de l’URSS, elle est désormais forcée à la clandestinité. Et Sofia en fait désormais partie.

"J’ai grandi à l’époque des grandes manifestations contre Poutine [NDLR : entre les élections législatives contestées de 2011 et l’arrestation d’Alexeï Navalny en 2021]. Pour quelqu’un comme moi, c’était difficile de ne pas devenir activiste ! Mémorial est une organisation qui m’a toujours tenu à cœur. A l’université, pour préparer un exposé sur la Grande terreur [sous Staline], j’étais allée chercher des infos sur leur site. Et j’y ai retrouvé la trace d’un de mes ancêtres qui avait été déporté ! Quand j’ai appris que l’association avait été dissoute [NDLR : en décembre 2021], j’ai décidé de rejoindre ses membres pour les aider à continuer, coûte que coûte.

Concevoir la mémoire comme une résistance

Et puis il y a eu le 24 février 2022. Je m’étais réveillée très tôt, à 6 heures. J’étais sortie dans la rue fumer une cigarette, et c’est la concierge qui me l’a dit : 'Ça y est, c’est la guerre.' Là, j’ai pleuré pendant deux heures, puis je suis allée manifester. J’ai collé des affiches antiguerre dans la ville, j’en ai mis une sur le tableau d’affichage de mon immeuble. Elle a tenu quatre jours. On l’a remis. Et comme ça 5-6 fois de suite. J’ai pensé à quitter le pays, puis je me suis dit : 'C'est important de continuer de protester depuis la Russie. Si tout le monde s’en va, qui va agir ici ?'

Avec Mémorial, j’organise des envois de lettres aux prisonniers politiques, je cherche des personnes prêtes à travailler avec nous, et je fais de l’activisme mémoriel. Cela consiste à afficher la mémoire dans la rue : des projets comme 'Dernière adresse' [NDLR : des plaques apposées sur la dernière adresse connue des personnes déportées pendant les répressions staliniennes] ou 'Retour des noms' [des lectures publiques des noms des personnes fusillées]. C’est, aussi, porter des fleurs à la Pierre des Solovki [NDLR : un monument aux victimes des répressions, situé en face du quartier général du FSB, ex-KGB], restaurer un monument ou écrire des slogans à la craie dans la rue, coller des affiches… Bref, c’est concevoir la mémoire comme une résistance. Quand les autorités font retirer les plaques 'Dernière adresse' dans les villes de Russie et qu’ensuite, on les remet en place… ça dit quelque chose de la société civile.

Le passé est lié au présent, surtout de nos jours. Des répressions ont eu lieu dans le passé, elles existent toujours – certes, sous des formes différentes, nous ne vivons pas sous la Grande terreur, mais il y a un lien. Aujourd’hui, l’Etat voudrait que le passé soit invisible, que l’on oublie les millions de personnes qui ont été tuées. Ils voudraient dire que nous sommes le camp du bien, que ce qui se passe en Ukraine n’est pas une guerre, mais une opération militaire spéciale, tout comme les répressions n’étaient pas des répressions, mais juste des procès avec quelques excès… Mais ce passé ne s’en ira pas. On ne peut pas s’en détourner. C’est celui de mon pays, qui a fait des choses affreuses et continue d’en faire. Si l’on ne s’en souvient pas, on ne peut pas avancer. Les crimes de l’Etat n’ont pas de prescription. C’est à ça que sert l’activisme mémoriel.

Ce sera un processus très long pour que la Russie reconnaisse ses crimes

Bien sûr, parfois j’ai peur. Je ne fais rien d’illégal, mais c’est tout de même compliqué [NDLR : plusieurs Russes ont été condamnés à des peines de prison pour avoir diffusé des messages antiguerres]. Qu’est-ce qu’on peut y faire ? Parce que j’ai peur, je devrais rester à ne rien faire ? Je ne veux pas. Je ne peux pas. Bien sûr, il y a un risque de se faire arrêter. C’est complètement aléatoire, ça peut tomber demain sur moi ou sur quelqu’un d’autre.

J’ai vécu toute ma vie sous Poutine. Je ne me suis jamais fait d’illusions sur la fragilité du régime. Mais je crois que la valeur de cette résistance est dans sa constance. On ne peut pas se permettre de baisser les bras, de dire 'bon, on a essayé, ça n’a pas marché, tant pis, on laisse tomber'. Notre Etat tue tous les jours. Et s’il est peu probable qu’il s’effondre bientôt, il vaut mieux faire quelque chose que ne rien faire du tout. La protestation peut prendre beaucoup de formes, et chacune d’elles est importante, car elles composent un tableau d’ensemble. Je ne sais pas si ce que je fais servira un jour à quelque chose. Je ne peux qu’espérer et continuer. Dans ma famille, tout le monde sait ce que je fais. Ils ne soutiennent pas la guerre, mais ils ne sont pas non plus opposants. Ils se mettent en retrait, ne veulent rien faire. Dès qu’on en discute, on finit toujours par se disputer. Mais j’ai de la chance : j’ai des amis, un copain, tous sont dans le même bateau que moi. Sans ça, ce serait beaucoup plus difficile.

Je ne sais pas ce qui devrait se passer pour que j’arrête. Même si le régime s’effondrait demain, il resterait beaucoup à faire. Déjà, il faut bien comprendre qu’il ne peut pas y avoir de happy end. C’est déjà trop tard, il y a eu trop de morts et de destruction pour qu’un jour on puisse se dire 'tout ça s’est bien fini'.

Je n’ai que 24 ans, mais je sens que j’ai une part de responsabilité dans tout ça. Ce sera un processus très long pour que la Russie reconnaisse les crimes d’Etat et les crimes de guerre, et que tous les coupables jugés. J’espère qu’un jour, nous le mènerons à bien."

© Natalia Kolesnikova/AFP

Des sympathisants de Memorial International se rassemblent devant la Cour suprême de Russie après sa dissolution, le 28 décembre 2021 (photo d'illustration)
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