Gaza : au moins trois morts dans de nouvelles frappes israéliennes
La Défense civile de la bande de Gaza a fait état de vingt-sept civils tués dans des bombardements israéliens ce mercredi 19 novembre. Il s’agit là de frappes parmi les plus meurtrières depuis le début, le 10 octobre, du cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas sous l’égide des Etats-Unis. Israël affirme mener ces frappes "en riposte" à des violations de la trêve par le Hamas.
Pour l’instant, cette trêve a permis, dans sa première phase, le retour des 20 derniers otages israéliens vivants du 7-Octobre, en échange de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens. 25 corps d’otages ont été restitués à Israël sur les 28 que le Hamas s’était engagé à rendre. Israël dénonce le retard du mouvement islamiste, qui de son côté, invoque la difficulté de les retrouver dans un territoire dévasté par deux ans de guerre. La mise en œuvre de la deuxième phase du plan Trump pour Gaza, endossé par une résolution onusienne, n’a pas encore été approuvée. Elle prévoit notamment le désarmement du Hamas, la mise en place d’une autorité de transition et le déploiement d’une force internationale de stabilisation.
Les infos à retenir
⇒ Au moins trois morts dans de nouvelles frappes israéliennes ce jeudi
⇒ Plus de 10 000 enfants gazaouis vaccinés en huit jours contre diverses maladies
⇒ La CPI confirme avoir reçu une demande de récusation de son procureur par Israël
Gaza : au moins trois morts dans de nouvelles frappes israéliennes
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé ce jeudi 20 novembre la mort de trois personnes dans un bombardement israélien dans le sud du territoire palestinien, où se poursuivent des tirs d'artillerie de l'armée israélienne, selon une source au ministère de l'Intérieur. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit se renseigner. Selon une source au ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, les frappes aériennes ont cessé depuis 05h00 (04h00 heure française), mais des tirs d'artillerie israéliens se poursuivent dans la zone de Khan Younès.
Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont déjà tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s’accusant mutuellement d’avoir violé le fragile cessez-le-feu. Il s’agit de l’une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l’entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre.
L’armée israélienne a affirmé "frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza" en riposte à des tirs "en direction de la zone où ses soldats opèrent à Khan Younès". Ces tirs n’ont fait aucun blessé, a précisé l’armée, mais constituent "une violation de l’accord de cessez-le-feu". Rejetant une "piètre tentative pour justifier des violations qui ne cessent jamais", le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis à "exercer une pression immédiate et sérieuse pour forcer Israël à respecter le cessez-le-feu".
Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer. L’armée israélienne a dit viser le mouvement islamiste Hezbollah qu’elle accuse de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord depuis bientôt un an.
Gaza : plus de 10 000 enfants vaccinés en huit jours contre diverses maladies, selon l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) espère vacciner plus de 40 000 enfants contre diverses maladies dans le cadre d’une campagne lancée le 9 novembre, alors que plus de 10 000 d’entre eux ont déjà pu l’être.
"L’OMS et ses partenaires ont vacciné plus de 10 000 enfants âgés de moins de trois ans à Gaza au cours des 8 premiers jours d’une campagne de vaccination lancée le 9 novembre et prolongée jusqu’à ce samedi", a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X. L’objectif de cette campagne est de protéger ces enfants contre "la rougeole, les oreillons, la rubéole, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B, la tuberculose, la poliomyélite, le rotavirus et la pneumonie".
Les phases deux et trois de la campagne sont prévues en décembre et en janvier prochain. Malgré la fragilité de la trêve, le chef de l’OMS se dit "encouragé de voir que le cessez-le-feu continue de tenir, car il permet à l’OMS et à ses partenaires d’intensifier les services de santé essentiels à travers Gaza et de soutenir le rééquipement et la reconstruction nécessaires de son système de santé dévasté".
La CPI confirme avoir reçu une demande de récusation de son procureur par Israël
La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé mercredi avoir reçu une demande de récusation de son procureur Karim Khan de la part d’Israël, qui l’accuse d’avoir voulu "détourner l’attention" d’accusations à son encontre en émettant des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant pour crimes de guerres. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d’accusation.
Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein avait annoncé lundi sur son compte X qu’Israël avait déposé une requête "visant à récuser le procureur de la CPI, Karim Khan, et à annuler les mandats d’arrêt concernant Israël". Karim Khan, actuellement en disponibilité en raison d’une enquête le concernant pour agression sexuelle, aurait, selon Oren Marmorstein, émis les mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour "détourner l’attention du public des accusations graves portées contre lui". "Le procureur aurait agi pour des motifs personnels inappropriés afin de faire avancer des allégations fausses et sans fondement contre Israël", a affirmé le porte-parole.
Selon plusieurs médias, Karim Khan a été accusé de comportement sexuel inapproprié à l’égard d’une femme de son personnel, des accusations qu’il a qualifiées d’infondées. La CPI examine actuellement une contestation israélienne de sa compétence. Elle a dit non en juillet à une demande d’Israël de rejet des mandats d’arrêts, ainsi qu’à l’appel de cette décision en octobre.

© afp.com/Bashar TALEB