La principale agence sanitaire américaine promeut une fausse théorie sur les vaccins et l’autisme

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A Saint-Pétersbourg, un pan entier de la stratégie militaire russe vient de prendre forme sous l’objectif des médias nationaux. Ce mardi 18 novembre, le chantier naval de la Baltique a célébré le début de la construction d’un nouveau géant de l’Arctique, un brise-glace à propulsion nucléaire baptisé "Stalingrad". Le nom, chargé de mémoire, a donné à la cérémonie une dimension historique : parmi les invités, on remarquait la silhouette de Pavel Vinokourov, vétéran de la bataille de Stalingrad, qui s’apprête à souffler ses 103 bougies.
Vladimir Poutine, présent par visioconférence, a profité de l’événement pour marteler la souveraineté technologique de son pays : selon lui, aucune nation, hormis la Russie, n’est capable de produire en série des brise-glaces atomiques puissants et autonomes, fondés sur des technologies strictement nationales.
Sous sa coque massive, le Stalingrad s’inscrit dans la lignée des navires du projet 22220, les plus impressionnants brise-glaces jamais construits. Long d’environ 173 mètres et large de 34 mètres, il embarque une puissance de 60 MW capable de propulser cette forteresse d’acier à près de 22 nœuds sur des eaux dégagées (environ 40 kilomètres-heure, NDLR) tout en brisant des glaces de trois mètres d’épaisseur. Sa longévité, pensée pour s’étirer sur quatre décennies, repose sur une architecture à double tirant d’eau et sur deux réacteurs nucléaires RITM-200 qui lui assurent presque sept ans d’activité sans recharge.
L’engin peut aussi bien se faufiler dans les zones profondes de l’océan Arctique que dans les eaux plus étroites et peu profondes à l’embouchure du Ienisseï ou dans la baie d’Ob, ce qui devrait permettre à la Russie d’optimiser les convois de gaz et de pétrole vers les marchés asiatiques. Sa largeur, plus conséquente que celle des générations précédentes, a été pensée pour lui permettre d’escorter les méthaniers et pétroliers les plus imposants actuellement en service.
Ce navire porte un nom inhabituel dans la flotte russe actuelle. Alors que l’appellation des unités nucléaires évoque le plus souvent les régions polaires, Stalingrad renoue de manière frontale avec l’ère soviétique. Le président russe a d’ailleurs salué cette symbolique : "Je suis sûr que le nouveau brise-glace Stalingrad portera dignement ce nom. Travailler dans les conditions difficiles de l’Arctique, ouvrir la voie à travers la glace, deviendra un autre symbole de talent, de force, d’énergie de notre peuple, de sa capacité à mettre en place et à mettre en œuvre les plans les plus audacieux, et à se lever dans les moments les plus difficiles", a-t-il déclaré lors de la pose de la quille du nouveau navire.
La Russie se targue de posséder aujourd’hui la flotte de brise-glaces nucléaires la plus importante au monde : sept unités sont déjà en activité, épaulées par plusieurs dizaines de navires diesel-électriques. Le projet 22220 constitue l’épine dorsale de cette flotte : son navire amiral, l’Arktika, et les trois autres, Sibir, Oural et Yakoutia escortent déjà les convois le long de la route maritime du Nord, assurant le transport de ressources vers l’Asie sans dépendre des détroits plus au sud. Deux autres unités, Tchoukotka et Leningrad, sont toujours en construction sur le chantier naval de la Baltique.

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