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Reçu aujourd’hui — 3 décembre 2025 6.2 📰 Infos Monde

En s’entourant de personnes “faibles”, Ursula von der Leyen a affaibli l’Union européenne

3 décembre 2025 à 10:41
La deuxième Commission européenne présidée par Ursula von der Leyen est entrée en fonction le 1er décembre 2024. Douze mois plus tard, son bilan est accablant, accuse depuis l’Italie “Il Foglio”, qui dénonce le fait que l’Allemande a politiquement éliminé ses “ennemis” à l’intérieur de la Commission. En vidant celle-ci de sa substance.

© PHOTO MARTIN BERTRAND/HANS LUCAS/AFP

La présidente de l’Union européenne, Ursula von der Leyen, à Bruxelles, en Belgique, le 5 mars 2025.

Soupçons de fraude : pourquoi l’ex-cheffe de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini a été inculpée

3 décembre 2025 à 11:02

L’ex-cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, a été inculpée ce mercredi 3 décembre en Belgique, au cœur d’un scandale de corruption. Elle est inculpée pour usage frauduleux de fonds européens, dans le cadre d’une enquête sur l’attribution par l’UE d’un contrat de formation de futurs diplomates au Collège d’Europe, une école de Bruges qu’elle dirige actuellement. Ce contrat représenterait quelque 654 000 euros, selon une source européenne de l’AFP.

Selon le parquet européen, qui supervise les investigations, deux autres suspects ont été interpellés mardi à Bruxelles, comme elle : un haut responsable de la Commission européenne, Stefano Sannino, ainsi que le directeur adjoint du Collège d’Europe. Tous deux ont également été inculpés après une journée d’interrogatoire par la police belge. Les trois suspects ont été remis en liberté sous conditions dans la nuit, a précisé à l’AFP une porte-parole du parquet européen, qui ajoute que "ces accusations concernent des faits de fraude et de corruption dans le cadre de marchés publics, de conflit d’intérêts et de violation du secret professionnel".

Des contrats de formation attribués au Collège d’Europe

Le Collège d’Europe à Bruges est un établissement réputé qui forme de nombreux fonctionnaires européens, et Federica Mogherini en est la rectrice depuis septembre 2020. La responsable italienne de 52 ans dirige également depuis août 2022 l’Académie diplomatique de l’UE, le programme qui se retrouve au cœur de l’enquête du parquet européen.

L’enquête porte sur des soupçons de favoritisme et de concurrence déloyale dans l’attribution en 2021-2022 à cet établissement, par le service diplomatique de l’UE (EEAS) — dont Federica Mogherini fut la cheffe de 2014 à 2019 — d’un programme de formation pour futurs diplomates. Les enquêteurs cherchent à déterminer si l’appel d’offres pour ce contrat a été faussé et si le Collège d’Europe a été averti à l’avance des critères de sélection nécessaires pour le décrocher.

Levée de l’immunité par le parquet européen

Une série de perquisitions a été menée mardi par la police belge au siège de l’EEAS à Bruxelles, dans plusieurs bâtiments du Collège d’Europe à Bruges, ainsi qu’aux domiciles des suspects, conduisant à ces trois interpellations. Avant cette opération, le parquet européen avait réclamé la levée de l’immunité dont bénéficiaient plusieurs suspects, ce qui lui a été accordé, a souligné le parquet européen, sans citer de noms ni de fonctions.

Officiellement institué en 2021, le parquet européen est un organe indépendant de l’UE chargé de lutter contre la fraude aux fonds de l’Union et toute autre infraction portant atteinte à ses intérêts financiers (corruption, blanchiment de capitaux, fraude transfrontalière à la TVA). Cette instance supranationale est compétente pour enquêter, poursuivre et traduire en justice les auteurs de telles infractions, un pouvoir inédit que ne possédait pas notamment l’Office européen de lutte antifraude (Olaf). L’enquête a été confiée par le parquet à un juge d’instruction d’Ypres, en Flandre-Occidentale, la province belge où se situe Bruges.

© afp.com/JOHN THYS

Federica Mogherini a été cheffe de la diplomatie de l'UE de 2014 à 2019.

Narcotrafic : l’étonnante grâce accordée par Donald Trump à l’ex-président du Honduras

3 décembre 2025 à 10:10

Il avait été condamné à 45 ans de prison ferme pour trafic de drogue aux Etats-Unis… Et a finalement été gracié par Donald Trump lundi 1er décembre. À la surprise générale, l’ex-président du Honduras Juan Orlando Hernandez est sorti de sa prison de Virginie-Occidentale alors que son pays traverse des élections tendues. "Après presque quatre années de douleur, d’attente et d’épreuves difficiles, mon mari est à nouveau un homme libre, en vertu de la grâce présidentielle", a annoncé son épouse mardi.

L’homme était pourtant accusé d’être responsable d’avoir inondé les Etats-Unis de drogue lorsqu’il était au pouvoir, jugé coupable d’avoir aidé à expédier des centaines de tonnes de cocaïne sur le sol américain. Cette libération tranche avec la rhétorique antidrogue qui constitue l’un des fers de lance de Donald Trump. Le président s’est justifié de son choix lors d’un échange avec la presse mardi. "C’était une horrible chasse aux sorcières orchestrée par Biden. Beaucoup de gens au Honduras m’ont demandé de le faire. Et je l’ai fait". "S’il y a des trafiquants de drogue dans votre pays […], on n’envoie pas forcément le président en prison pour 45 ans" a ajouté Donald Trump, qui a fait de la lutte contre le narcotrafic son leitmotiv dans ses relations avec l’Amérique latine.

Le Honduras, dont Juan Orlando Hernandez a été le chef d’Etat de 2014 à 2022, est l’un des pays les plus violents de la région, du fait principalement des gangs qui contrôlent le trafic de drogue et le crime organisé. Le procès fédéral de l’ancien président à New York avait mis en lumière la manière dont il aurait "maintenu le Honduras comme un bastion du commerce mondial de la drogue", rappelle le New York Times, et "orchestré une vaste conspiration en matière de trafic qui, selon les procureurs, a permis aux cartels de récolter des millions de dollars". Selon les procureurs américains, sous "JOH", le Honduras était devenu un "narco-État", une "super autoroute" par laquelle passait une grande partie du trafic de drogue de la Colombie vers les États-Unis. Durant son procès, l’ex-président s’était vanté de "bourrer de drogue le nez des gringos".

Une lettre flatteuse qui change tout

En dépit de cette condamnation historique et de l’absence totale de preuves pour appuyer les affirmations de Donald Trump, selon qui l’ancien président a été victime d’un complot politique, un élément semble avoir débloqué la situation de Juan Orlando Hernandez. Comme l’écrit le journal espagnol El Pais,"une lettre pleine d’éloges adressée à Donald Trump semble être la clé qui a ouvert la porte de sa prison". "Comme vous, président Trump, j’ai subi des persécutions politiques", écrit Hernandez dans ce courrier de quatre pages, publié par le média américain Axios. L’ex-chef d’Etat y affirme qu’il n’y a pas de preuves suffisantes contre lui et accuse l’administration Biden-Harris de l’avoir emprisonné "pour des motifs politiques". Il soutient que sa condamnation est "injuste" et basée sur "des témoignages de trafiquants violents et de menteurs professionnels".

Dans sa missive, Juan Orlando Hernandez fait surtout appel à l’ego du président américain. "Je trouve de la force en vous, Monsieur, dans votre résilience qui vous a permis de revenir à cette grande fonction malgré la persécution et les poursuites auxquelles vous avez fait face — parce que vous vouliez rendre sa grandeur à votre pays. Ce que vous avez accompli est sans précédent et véritablement historique […] Votre résilience face à une persécution politique incessante m’a profondément inspiré".

La Maison-Blanche assure que Trump n’a pas lu ce message flatteur avant d’annoncer la grâce. Dans un éditorial, le Wall Street Journal met toutefois en garde contre les implications d’une telle décision : "Quelle étrange tournure des événements. Peut-être que Donald Trump pense jouer aux échecs géopolitiques, mais il a une longue histoire de forte sensibilité à la flatterie, et sa grâce non expliquée sape l’État de droit et les procureurs qui ont fait condamner M. Hernandez".

L’ambition sud-américaine de Donald Trump

Plus largement, la volonté de Donald Trump de s’immiscer dans la présidentielle au Honduras pourrait aussi avoir été bénéfique à l’ancien président sud-américain. Le milliardaire républicain, qui multiplie les faits d’ingérence dans les affaires intérieures de pays alliés ou non, a pesé de tout son poids ces dernières semaines pour faire élire le candidat du Parti national (PN) de Juan Orlando Hernandez : l’homme d’affaires Nasry Asfura, 67 ans. "Cela ne peut pas être permis, surtout maintenant que, avec la victoire électorale de Tito Asfura, le Honduras se dirige vers un grand succès politique et financier", a ajouté Donald Trump concernant l’emprisonnement de Hernandez. Cette grâce intervient alors que le pays retient son souffle pour savoir qui a gagné la présidentielle de dimanche.

Le président américain juge que l’Amérique latine fait partie de la sphère d’influence américaine et a adopté une posture interventionniste dans la région, invoquant notamment la lutte contre le narcotrafic contre les pays dirigés par la gauche, à commencer par le Venezuela. Il n’hésite pas à conditionner l’aide américaine à la bonne volonté des gouvernements, à ses affinités avec leurs dirigeants voire aux résultats des consultations électorales. Mais il exerce aussi une forte pression militaire. Les Etats-Unis ont déployé leur plus grand porte-avions ainsi qu’une flottille de navires de guerre et d’avions de chasse dans les Caraïbes, dans le cadre d’opérations antidrogue visant particulièrement le Venezuela, ennemi de Washington.

© afp.com/Orlando SIERRA

Juan Orlando Hernandez avait été extradé aux Etats-Unis pour être jugé pour trafic de drogue en avril 2022.

« La chute de Bachar Al-Assad en Syrie fin 2024 est le point d’arrivée, incertain, d’un cycle de soulèvements et de répressions parti de Tunisie, il y a quinze ans »

3 décembre 2025 à 12:00
La transition syrienne entamée depuis un an devra échapper à la fatalité d’un retour à l’autoritarisme le plus brutal, met en garde dans sa chronique Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ».

© KEMAL ASLAN/AFP

Lors d’un rassemblement pour célébrer la chute du président syrien Bachar Al-Assad, à Istanbul, le 8 décembre 2024.

Dix ans après l’accord de Paris, la justice climatique s’impose comme un pilier de l’action mondiale

3 décembre 2025 à 11:50
L'année 2025 marque les dix ans de l’accord de Paris, mais un autre anniversaire, presque aussi déterminant pour la lutte contre le réchauffement, passe plus discrètement : celui de la première grande victoire de la justice climatique. En 2015, aux Pays-Bas, l’ONG Urgenda obtenait d’un tribunal une décision inédite : obliger un État à rehausser son ambition climatique. Éclairage.

En Corée du Sud, les clivages persistent un an après la crise politique liée à la loi martiale avortée

3 décembre 2025 à 11:30
Alors que les commanditaires de la déclaration avortée de loi martiale, à commencer par l’ancien président, Yoon Suk Yeol, sont actuellement jugés, les tensions politiques et sociétales demeurent dans le pays.

© Soo-hyeon Kim / REUTERS

Des partisans de Yoon Suk Yeol se sont rassemblés pour célébrer le premier anniversaire de la déclaration de la loi martiale du 3 décembre 2024, par l’ancien président, à Séoul, le 3 décembre 2025.

« La qualité des relations géopolitiques avec les grandes économies a un impact très important sur la croissance »

3 décembre 2025 à 11:15
Une étude récente montre que l’importance de l’alignement d’un pays sur les autres a longtemps été sous-estimée par les économistes dans leurs analyses, rapporte la professeure Pauline Grosjean dans sa chronique.

© KIRILL KUDRYAVTSEV/AFP

A droite, la basketteuse américaine Brittney Griner, arrêtée et inculpée pour possession illégale de cannabis, au tribunal de Khimki, près de Moscou, le 4 août 2022.

ÉDITO - La nouvelle charge anti-migrants de l'administration Trump

3 décembre 2025 à 11:14
Après la fusillade mortelle à Washington dont l'assaillant présumé est un ressortissant afghan, l'administration de Donald Trump a décidé de suspendre toutes les demandes d'immigration en provenance de 19 pays. La ministre de la Sécurité intérieure américaine Kristi Noem avait indiqué ce lundi avoir recommandé au président Donald Trump "une interdiction d'entrée totale pour les ressortissants de chaque satané pays qui a inondé notre nation de meurtriers, de sangsues et d'accros aux aides sociales". Une diatribe auquel s'est joint le président américain ce mardi, assurant "ne pas vouloir" de migrants somaliens aux États-Unis.

Incendie de Hongkong : le bilan monte à 159 morts, 15 personnes arrêtées à ce jour

3 décembre 2025 à 11:10
Il s’agit d’un « bilan provisoire » à l’issue des recherches dans les bâtiments, qui peut être révisé, a souligné la police, car les agents ont trouvé des « ossements humains suspects » qui doivent faire l’objet d’analyses médico-légales.

© PHILIP FONG / AFP

Des fleurs déposées à proximité du complexe immobilier Wang Fuk Court, après l’incendie meurtrier qui s’y est déclaré, à Hongkong, le 3 décembre 2025.

Interdiction des téléphones portables au lycée : où en sont les autres pays dans le monde ?

3 décembre 2025 à 10:38
Après l’annonce d’Emmanuel Macron, la question de l’usage des smartphones dans les établissements français rejoint une tendance mondiale. De nombreux pays ont déjà limité ou interdit l’usage des portables dans leurs écoles pour améliorer la concentration et protéger les élèves.

© CarlosBarquero / stock.adobe.com

Selon une étude, seulement 77% des établissements scolaires publics américains ayant une politique d’interdiction des téléphones en classe, l’appliquent vraiment. 

Laurence Nardon, politiste : « Donald Trump fait montre d’un engagement inattendu sur les dossiers internationaux, au grand dam de sa base MAGA »

3 décembre 2025 à 11:00
Dans une tribune au « Monde », la spécialiste des Etats-Unis souligne que la méthode principale du président des Etats-Unis « reste celle du rapport de force, au mépris du droit international et des alliances établies ». Ce qui se solde par des résultats inégaux.

© LE MONDE

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