Qui est Eileen Higgins la nouvelle maire démocrate de Miami qui défie Trump sur ses terres ?
On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans. 2008-2025 : la France traîne derrière elle dix-sept années de creusement intensif de sa dette, passée de 1 300 à 3 400 milliards d’euros (de 68,1 % à 115 % du PIB) ; dix-sept années à jouer avec les règles de Bruxelles sans jamais les respecter.
Dépenses à gogo, impôts à foison : ce qui caractérise nos finances publiques, c’est d’abord le laxisme avec lequel nos dirigeants successifs les traitent. La France mérite son bonnet d’âne. Les préconisations de bonne gestion s’accumulent, depuis la Cour des comptes jusqu’aux notes de Terra Nova ou de l’Institut Montaigne, mais rien n’y fait. Le gouvernement Lecornu n’échappe pas à la règle, en feignant de croire qu’un retour du déficit public sous la barre des 3 % du PIB est encore possible, alors qu’il n’en sera rien.
La France n’a jamais été sérieuse en matière de finances publiques, et ce ne sont pas les députés actuels qui nous feront croire l’inverse. Nos compatriotes, qui, courageusement, tentent de suivre la saga du budget 2026 le savent : nos élus sont de grands irresponsables.
Des accros à l’argent public, du RN à LFI en passant par les socialistes. Même ceux issus des formations dites raisonnables ne se montrent guère plus enclins à la vertu budgétaire. Abandonner du jour au lendemain une réforme des retraites indispensable pour rester quelques mois de plus à Matignon : ça fait cher le plat de lentilles !
Nos députés ne sont pas sérieux, et ils le sont d’autant moins qu’en l’absence de majorité, le gouvernement, très vulnérable, n’a que le mot compromis à la bouche, synonyme de nouvelles concessions. Entendre Bercy se féliciter d’une croissance de 0,8 % au lieu de 0,7 % en 2025, ou d’un déficit ramené à 5,3 % du PIB au lieu de 5,4 % projeté a de quoi déclencher une crise de fou rire. A croire qu’on n’est pas sérieux même quand on est à Bercy. Mais qui l’est, alors ?
La sagesse budgétaire existe ailleurs en Europe. Nos voisins ne sont pas spécialement des surdoués ou des maniaques des excédents des comptes publics. Mais ils connaissent les faiblesses d’un personnel politique plus enclin à taper sur la touche des plus que sur celle des moins en matière de dépenses publiques.
C’est pourquoi les Suisses se sont dotés, en 2003, d’un frein à l’endettement, inscrit dans la constitution fédérale. Sage décision : "leur taux d’endettement, qui atteignait les 25 % du PIB en 2002 a été ramené à 17 % en 2024. Ce dispositif, adopté par référendum, oblige les gouvernements, quelque que soit leur couleur politique, à ne pas faire de déficit en période de croissance, et à constituer des réserves utilisables en période de récession. D’autres pays ont suivi, mais cela exige un minimum de consensus politique chez les élus", commente François Facchini, professeur des Universités de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. C’est précisément le genre de garde-fous qui mettrait la France à l’abri des manies dépensières de nos politiques, sans pour autant entamer le pacte démocratique qui régit l’adoption d’un budget.

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Alors que s’ouvre ce mercredi 10 décembre une réunion des ministres de la Justice des pays signataires de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) sur l’immigration et le rôle de la Convention, le Premier ministre britannique et son homologue danoise appellent dans le Guardian à moderniser ce traité et son interprétation. Ils déplorent un texte "d’une autre époque" et appellent à durcir le ton face à l’immigration, pour "répondre aux attentes des citoyens européens" et enrayer ainsi la montée de l’extrême droite.
Cette tribune, co-signée par deux chefs de gouvernement travaillistes ayant fortement durci leur politique migratoire, paraît quelques jours seulement après les dernières sorties de Donald Trump, qui a déploré que l’Europe "se délabre" en ne luttant pas suffisamment contre l’immigration. Selon Keir Starmer et Mette Frederikssen, réformer la CEDH serait le "meilleur moyen de lutter contre les forces de la haine et de la division" sur le Vieux Continent.
La Convention européenne des droits de l’Homme est un traité signé par les quarante-six Etats membres du Conseil de l’Europe, qui garantit le respect des libertés fondamentales. Sa bonne application est contrôlée par la Cour européenne des droits de l’homme.
Au Royaume-Uni, la CEDH est vivement critiquée, en particulier par les conservateurs et le parti anti-immigration Reform UK, qui veulent tout simplement en sortir. Mais comme le montre la tribune publiée mardi, les travaillistes ne sont pas en reste : sans vouloir s’en défaire, Keir Starmer est déterminé à réduire son champ d’application en matière de droit d’asile et à stopper les migrations économiques. "Nous protégerons toujours ceux qui fuient la guerre et la terreur, mais le monde a changé et les systèmes d’asile doivent également changer", fait-il valoir dans le Guardian.
Les discussions de cette semaine à Strasbourg devraient notamment porter sur la lutte contre les passeurs, mais aussi aborder certaines questions très controversées, comme la création de "hubs de retour" et l’externalisation de la gestion des demandeurs d’asile hors du Vieux Continent.
Selon la BBC, les États partie au traité ont pour objectif de parvenir à un accord d’ici le printemps, qui fixerait les nouvelles modalités d’application de la Convention européenne des droits de l’homme dans les affaires liées à l’immigration. Si une telle révision était conclue, elle marquerait un changement sans précédent en 75 ans dans la législation européenne.
Inquiets d’une telle évolution, de nombreux juristes tentent de remettre les chiffres au cœur des discussions. "En dix ans, les affaires liées à l’immigration ont représenté moins de 2 % des 420 000 requêtes traitées par la Cour. Sur cette période, plus de 90 % des requêtes ont par ailleurs été rejetées, parce qu’elles étaient irrecevables ou qu’il n’y avait pas de violation", explique au Monde Peggy Ducoulombier, professeure de droit à l’université de Strasbourg.
La tribune publiée hier est loin d’être la première remise en cause de la CEDH : en mai déjà, plusieurs pays, emmenés par le Danemark déjà, et l’Italie de la première ministre postfasciste Giorgia Meloni - auxquels la France n’avait pas souhaité s’associer -, avaient signé une lettre pour appeler à une réinterprétation du texte. Ce courrier, également signé par les dirigeants de l’Autriche, la Belgique, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la République tchèque, prenait à partie la Cour européenne des droits de l’homme pour sa jurisprudence qui, selon les auteurs, poserait "trop de limites à la capacité des Etats à décider qui expulser de leur territoire". "Nous croyons que l’évolution de l’interprétation de la Cour a, dans certains cas, limité notre capacité à prendre des décisions politiques dans nos propres démocraties", écrivaient les signataires.
Le Conseil de l’Europe leur avait immédiatement opposé un refus : "Face aux défis complexes de notre époque, notre rôle n’est pas d’affaiblir la Convention mais au contraire de la garder solide et pertinente", avait alors déclaré dans un communiqué le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Alain Berset.

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Mis sous pression par Donald Trump, Volodymyr Zelensky a assuré mardi 9 décembre être "prêt" à organiser une élection présidentielle en Ukraine, à condition que ses alliés puissent garantir la sécurité du scrutin. "Je demande maintenant, je le déclare ouvertement, aux Etats-Unis de m’aider, éventuellement avec les collègues européens, à garantir la sécurité pour la tenue d’élections", a dit le président ukrainien, en réponse à son son homologue américain, qui l’a accusé d'"utiliser la guerre" pour rester au pouvoir. En Italie, où il a rencontré le pape et la Première ministre Giorgia Meloni, Volodymyr Zelensky a également affirmé qu’une version révisée du plan Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine serait remise aux Américains sous peu, évoquant plus tard une transmission ce mercredi.
Les infos à retenir
⇒ Les déclarations de Donald Trump sont "conformes" à la vision de Moscou, dit le Kremlin
⇒ Volodymyr Zelensky va remettre à Donald Trump une version révisée de son plan de paix
⇒ L’aide militaire à l’Ukraine au plus bas, selon le Kiel Institute
Le Kremlin a salué ce mercredi les dernières déclarations du président américain Donald Trump qui a notamment soutenu, dans un entretien au site Politico, que la Russie avait "toujours eu" l'avantage militaire sur le front en Ukraine. "À bien des égards, concernant une adhésion à l'OTAN, les territoires, concernant le fait que l'Ukraine perd du terrain, c'est conforme à notre compréhension. À bien des égards, le président Trump a abordé les causes profondes du conflit", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Selon lui, cet entretien du dirigeant américain, publié mardi, est "très important".
Donald Trump y soutient que la Russie, car elle est "bien plus grande" et "plus forte" que l'Ukraine, bénéficie d'une position de négociation supérieure dans les pourparlers visant à mettre fin aux combats. "De façon générale, c'est la taille qui l'emporte", a dit Donald Trump, en répétant qu'il ne souhaitait pas que Kiev rejoigne l'Otan, tout en affirmant que l'armée ukrainienne méritait "un immense respect" pour sa résistance.
L’aide militaire à l’Ukraine pourrait atteindre son plus bas niveau en 2025, a prévenu mercredi l’institut de recherche allemand Kiel Institute, les Européens, qui en fournissent désormais l’essentiel, ne parvenant plus à compenser l’arrêt de l’aide américaine.
"D’après les données disponibles jusqu’en octobre, l’Europe n’a pas réussi à maintenir l’élan du premier semestre 2025", note Christoph Trebesch, qui dirige l’équipe du Kiel Institute qui recense l’aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l’Ukraine depuis l’invasion russe du 24 février 2022, cité dans un communiqué.
Avant de se désengager, à l’initiative de Donald Trump de retour à la Maison Blanche en janvier 2025, les Etats-Unis fournissaient plus de la moitié de l’aide militaire. Si les Européens sont dans un premier temps parvenus à compenser, ils ont ensuite flanché depuis le début de l’été, selon le Kiel Institute. "Si ce ralentissement se poursuit dans les mois à venir, 2025 deviendra l’année présentant le moins de nouvelles allocations d’aide pour l’Ukraine" depuis 2022, prévient Christoph Trebesch.
Sur les dix premiers mois de 2025, 32,5 milliards d’euros d’aide militaire ont été alloués à l’Ukraine, essentiellement par l’Europe. En seulement deux mois, les alliés de l’Ukraine devraient allouer plus de 5 milliards d’euros pour égaler la plus faible année (37,6 milliards alloués en 2022) et plus de 9 milliards pour s’inscrire dans la moyenne de 41,6 milliards annuels versés entre 2022 et 2024. Or de juillet à octobre, seulement 2 milliards d’euros ont été alloués en moyenne chaque mois.
En visite en Italie, où il a rencontré le pape et la Première ministre Giorgia Meloni, Volodymyr Zelensky a affirmé mardi qu’une version révisée du plan Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine serait prochainement remise aux Américains. "Les volets ukrainien et européen sont désormais plus avancés et nous sommes prêts à les présenter à nos partenaires américains", a écrit sur X le dirigeant, évoquant plus tard devant la presse une transmission ce mercredi.
Il a confirmé que la proposition américaine initiale pour une sortie du conflit avait été divisée en trois documents : un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l’Ukraine après la guerre.
Le plan initial de Washington, considéré comme largement favorable à Moscou, fait l’objet d’intenses discussions depuis plusieurs semaines. Il prévoyait notamment que Kiev cède des territoires à la Russie, en échange de promesses de sécurité jugées insuffisantes par l’Ukraine et ses alliés.
Le pape Léon XIV a estimé mardi qu’il n’était "pas réaliste" de chercher à obtenir la paix pour l’Ukraine sans l’Europe et que le plan présenté par Donald Trump risquait d’entraîner un "énorme changement" dans l’Alliance atlantique.
Léon XIV, qui a reçu mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans sa résidence de Castel Gandolfo, a dit aux journalistes n’avoir pas lu les propositions américaines dans leur intégralité. "Malheureusement, certaines des parties que j’ai lues apportent un énorme changement dans ce qui était depuis de nombreuses années une véritable alliance entre l’Europe et les Etats-Unis", a-t-il déclaré. "Les remarques qui sont faites par ailleurs dans des interviews récentes à propos de l’Europe tentent de rompre ce que je pense devoir être une alliance très importante aujourd’hui et à l’avenir", a ajouté le pape américain.
"Chercher un accord de paix sans inclure l’Europe dans les discussions n’est, permettez-moi de le dire, pas réaliste", a-t-il poursuivi. "La guerre est en Europe et je pense que l’Europe doit être partie prenante des garanties dont nous avons besoin pour la sécurité, aujourd’hui comme à l’avenir".

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