Coup d’État déjoué au Bénin : une trentaine de personnes écrouées, en majorité des militaires

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"Des rééquilibrages majeurs au sein des forces armées américaines". C’est ainsi que le Washington Post décrit le projet actuellement à l’étude au Pentagone, visant à restructurer en profondeur le commandement militaire des Etats-Unis. Elaborée par de hauts responsables du département de la Défense, cette proposition prévoit de réduire l’influence de plusieurs grands états-majors et de redistribuer l’autorité entre les généraux de haut rang, dans le cadre d’une politique de consolidation impulsée par le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth.
Selon le Washington Post, le chef d’état-major interarmées, le général Dan Caine, devrait présenter ce plan à Pete Hegseth dans les prochains jours. Toute réforme de cette ampleur nécessiterait ensuite l’aval du secrétaire à la Défense et du président Donald Trump, avant d’être mise en œuvre via le plan de commandement unifié du Pentagone, qui définit les responsabilités au sommet de l'appareil militaire.
Concrètement, la réforme envisagée entraînerait les changements les plus importants depuis plusieurs décennies, selon le Washington Post. Elle concrétiserait notamment la volonté affichée par Pete Hegseth de rompre avec le statu quo et de réduire drastiquement le nombre de généraux quatre étoiles. Le plan prévoit ainsi de reléguer au second plan les quartiers généraux du Commandement central des Etats-Unis, du Commandement européen et du Commandement pour l’Afrique, qui seraient placés sous l’autorité d’une nouvelle structure, baptisée Commandement international des Etats-Unis, selon cinq sources proches du dossier citées par le Washington Post.
Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large de l’administration Trump visant à réorienter les priorités militaires américaines. Jusqu’ici concentrés sur l’Asie occidentale, l’Europe et l’Afrique, les efforts seraient appelés à se déplacer vers un renforcement des opérations dans l’hémisphère occidental. Une inflexion stratégique cohérente avec la stratégie de sécurité nationale publiée en décembre, qui affirme que "l’époque où les Etats-Unis soutenaient l’ordre mondial tout entier, tel Atlas, est révolue".
Le document anticipe l'"effacement civilisationnel" de l’Europe et survole la stratégie sur l’Afrique et le Proche-Orient en quelques paragraphes. Il vise à réorienter la politique sécuritaire américaine au regard des évolutions géopolitiques, mais surtout des intérêts de Washington nouvellement définis.
Autre évolution importante : le Commandement Sud et le Commandement Nord des Etats-Unis, actuellement distincts, seraient regroupés sous un nouveau quartier général unique : le Commandement des Etats-Unis pour les Amériques, ou "Americom". Ce projet, révélé en février 2025 par NBC News, viserait à centraliser la supervision des opérations militaires sur l’ensemble du continent américain. Une option consistant à créer un Commandement arctique rattaché à Americom a également été envisagée, avant d’être finalement abandonnée, selon des sources proches du dossier.
"Pris ensemble, ces rééquilibrages réduiraient le nombre de commandements de combat de haut niveau — les commandements opérationnels — de 11 à 8. Ils diminueraient également le nombre de généraux quatre étoiles et d’amiraux relevant directement du secrétaire à la Défense", décortique toujours le Washington Post. Les commandements maintenus seraient ceux de l’Indo-Pacifique, du Cyberespace, des Opérations spéciales, de l’Espace, du Commandement stratégique et du Commandement des transports des États-Unis.
Si le projet n’en est encore qu’au stade de la proposition, son élaboration suscite des interrogations. Le Pentagone a jusqu’à présent communiqué très peu d’informations au Congrès, un manque de transparence qui a "perturbé les commissions des forces armées du Sénat et de la Chambre des représentants, pourtant à majorité républicaine", souligne le Washington Post. L’entourage de Pete Hegseth a refusé dans un communiqué au journal de commenter de "supposées discussions internes", ajoutant que toute information évoquant des divisions entre responsables sur la question était "complètement fausse".

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Le 29 juin 2025 restera une date noire pour les éleveurs de bovins. Ce jour-là, apparaît pour la première fois dans le pays un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en Savoie. Six mois plus tard, les foyers essaiment dans l’Hexagone, tandis que la ministre de l’agriculture jongle entre campagne de vaccination et abattages de troupeaux pour tenter d’ériger un "mur sanitaire". La colère gronde, la désinformation s’amplifie, sur fond de désespoir paysan. Prudent, l’Elysée cherche une nouvelle fois à gagner du temps sur le dossier du Mercosur, autre sujet sensible.
Mercosur, DNC : les deux irritants du moment en cachent un autre, peut-être plus inquiétant, car révélateur des faiblesses de la "ferme France". En 2025, l’excédent commercial agroalimentaire du pays aura entièrement fondu. Non seulement nos exportations de vins et de cognac, de céréales ou de produits laitiers, qui engrangeaient traditionnellement des milliards d’excédents sont à la peine, mais les fruits et légumes espagnols ou les vins italiens ne se sont jamais aussi bien vendus chez nous.
Conséquence : notre balance alimentaire, qui affichait un solde de 4 milliards d’euros en 2024, devrait tourner cette année autour de zéro, voire virer dans le rouge, une première depuis un demi-siècle. A l’époque, nos gouvernants n’avaient de cesse d’encourager la modernisation de l’agriculture française. En témoignent les mots du Premier ministre Georges Pompidou, à Aurillac, en 1967 : "La révolution économique fait que l’urbanisation se développe, que les populations des villes grandissent et que les méthodes modernes d’exploitation permettent des rendements très supérieurs, donc une production fortement accrue. Il y a par conséquent nécessité pour les agriculteurs de pouvoir vendre des quantités de produits chaque jour plus importantes vers la ville ou vers les marchés étrangers proprement dits."
Message bien reçu : en 2000, la France occupe la deuxième place européenne avec un excédent alimentaire de 10 milliards d’euros, derrière les Pays-Bas (+ 15 milliards). "Mais aujourd’hui, les Pays-Bas affichent un solde de 45 milliards, tandis que celui de la France est nul : on a perdu le match", constate Vincent Chatellier, ingénieur de recherche à l’Inrae. En cause, l’érosion de la compétitivité agricole.
Mais ce n’est pas la seule raison. Car la "ferme France" souffre d’abord de son rétrécissement : le nombre d’exploitations se réduit comme peau de chagrin et la production agricole s’affaisse. En cause, le manque de perspectives. "Quand on ne gagne pas d’argent, on investit moins, on robotise moins, on améliore moins la productivité", constate Vincent Chatellier.
Surtout, les paysans finissent par renoncer : l’agriculture est victime d’une disparition silencieuse. Les troupeaux suivent la même tendance : on comptait au début de l’année 3,1 millions de vaches laitières en France, un chiffre divisé par deux ans en quarante ans. On se souvient de cette phrase culte de Jacques Chirac, au salon de l’agriculture en 2005. "Ce ne sont pas des bovins, c‘est des chefs-d’œuvre". Des chefs-d’œuvre désormais en péril.

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