États-Unis : la Maison-Blanche met en scène des expulsions de «clandestins criminels» dans une vidéo diffusée pour Noël

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Un sommet des dirigeants européens se tient ce jeudi 18 décembre à Bruxelles. Pendant deux jours, les 27 débattront de l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer l’effort de guerre en Ukraine. Une échéance cruciale pour Kiev qui, depuis le désengagement financier des Etats-Unis, risque de se retrouver à court de fonds dès le premier trimestre 2026. Pour pallier cette absence - ce à quoi l’Union s’est engagée - les pays membres se disent prêts à en financer les deux tiers, soit 90 milliards d'euros. D’où l’hypothèse des actifs russes, pour éviter un endettement commun.
Une option qui met la majorité des Etats membres d’accord, à l'exception de quelques-uns. Parmi eux, la Belgique qui s’y refuse catégoriquement. En cause : la plus grande partie des fonds, soit quelque 210 milliards d'euros, se trouve aux mains de la société Euroclear, institution financière basée à Bruxelles. Dès novembre, Bart de Wever, le Premier ministre a verbalisé ses craintes de voir les foudres du Kremlin s’abattre sur son pays en cas d’utilisation des avoirs. Un scénario qui a finalement pris forme.
Le 2 décembre, le Flamand tirait la sonnette d’alarme : "Qui croit que Poutine va accepter la confiscation des avoirs russes calmement ? Moscou nous a fait savoir qu’en cas de saisie de ses avoirs, la Belgique et moi allions le sentir passer pour l’éternité". Dix jours plus tard, la Russie a officiellement déposé plainte contre Euroclear, exigeant d’être indemnisée à hauteur de 230 milliards de dollars pour l’hypothétique utilisation de ses avoirs que le pays décrit publiquement comme un vol.
Selon les révélations du quotidien britannique The Guardian, les menaces russes se seraient étendues au reste de la classe politique belge. Une offensive que la sécurité intérieure belge attribue aux services de renseignement militaire russes (GRU), bien que son degré d’intensité soit sujet à débat. "Ils ont clairement recours à des tactiques d’intimidation", a protesté un responsable européen dans les colonnes du journal britannique.
Quant à la société détentrice, Euroclear, elle a également été ciblée par Moscou. Sa directrice générale, Valérie Urbain, a fait l’objet de plusieurs menaces. Un proche du Kremlin, Olivier Huby, aurait dit à la femme d’affaires "deux amis à moi veulent te voir" et de lui montrer des photos d’officiers des services de renseignement russes, selon les informations du média EUobserver.
Cet incident ne serait pas une première. Courant 2024, Olivier Huby aurait également intimidé un membre du comité exécutif d’Euroclear pour le convaincre de rencontrer des contacts des services de renseignement russes. Début 2025, le membre en question a été impliqué dans un violent incident à l’extérieur d’un bar. Toujours selon les révélations d’EUobserver, Olivier Huby aurait ensuite contacté Valérie Urbain : "Tu ne veux pas finir comme ça, n’est-ce pas ?".
"Choquée", la femme d’affaires a demandé une protection policière pour elle et sa famille, requête refusée, malgré un risque évalué comme élevé par l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace belge (Ocam). Sa protection est depuis assurée par un service de sécurité privé. Malgré ces incidents, l’Union européenne demeure majoritairement favorable à l’utilisation des actifs russes. La question sera scellée jeudi ou vendredi.

© afp.com/NICOLAS TUCAT