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Reçu aujourd’hui — 15 novembre 2025 7.4.2 📰 Infos Monde

Affaire Epstein: "Ce qui est extraordinaire, c'est la maladresse de l'administration Trump à gérer cette histoire", détaille Christine Ockrent, auteure de "Trump de A à Z"

15 novembre 2025 à 18:59
Donald Trump a contre-attaqué vendredi 14 novembre en réclamant une enquête sur la relation entre Jeffrey Epstein et certaines personnalités démocrates dont Bill Clinton, à l'heure où ses propres liens avec le délinquant sexuel font l'objet de nouvelles questions.

Spoliation d'œuvres d'art en Tunisie pendant la Seconde Guerre mondiale : "Un voyage sans retour"

15 novembre 2025 à 17:58
Depuis plusieurs années, la question des biens culturels africains spoliés pendant la période coloniale a été mise en lumière. Mais qu’en est-il de la période de la Seconde Guerre mondiale ? Alors que les études se sont largement concentrées sur l'art européen, des chercheurs se penchent aujourd'hui sur le destin des œuvres africaines. Parmi eux, le professeur Sofiane Bouhdiba, de l'Université de Tunis, qui a enquêté sur le contexte tunisien durant le conflit. 

Rolex et lingots d'or : l’opération séduction de la Suisse qui a fait fléchir Donald Trump sur les droits de douane

15 novembre 2025 à 17:36

Après des mois d’impasse diplomatique, la Suisse peut enfin souffler. Frappée l’été dernier par les droits de douane américains parmi les plus élevés au monde, la Confédération helvétique a enfin trouvé un compromis avec Donald Trump, comme ce dernier l'a annoncé ce vendredi 14 novembre. En échange de plusieurs concessions sur la taxation de ses importations américaines, la Suisse voit ainsi ses droits de douane passer de 39 % à 15 %.

Le secteur privé suisse a également donné des garanties, promettant d’investir 200 milliards de dollars aux Etats-Unis d’ici à fin 2028. C’est justement l’implication des entreprises suisses, et plus directement de leurs patrons, qui a été déterminante pour la conclusion d’un accord tant attendu sur les droits de douane. Selon le Wall Street Journal, les poids lourds du tissu économique suisse ont œuvré en coulisses au cours de ces derniers mois, en parallèle des nombreux voyages diplomatiques des personnalités officielles. C’est peu dire que les grands patrons s’impatientaient, suivant de près les efforts répétés de la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter : l’économie du pays dépend fortement des exportations, dont 18 % sont destinées aux Etats-Unis.

Loge Rolex à l’US Open et lingots d’or

L’opération séduction a commencé dans la loge Rolex à l’US Open, début septembre. Donald Trump y avait été invité par le directeur général de la marque suisse de montres de luxe, Jean-Frédéric Dufour, pour regarder la finale du tournoi. En réponse à une sénatrice démocrate américaine, Rolex a par la suite démenti avoir tenté d’obtenir des exemptions de droits de douane sur ses produits et a indiqué n’avoir pas eu de discussion "substantielle" sur les tarifs imposés par Donald Trump. Le président est tout de même reparti avec quelques cadeaux, dont un pull de golf.

Quelques semaines plus tard, début novembre, plusieurs éminents chefs d’entreprises suisses ont rendu visite en personne au président américain. Selon Reuters, cette rencontre dans le bureau Ovale a notamment rassemblé la compagnie de transport maritime MSC, le groupe de luxe Richemont, le fonds d’investissement Partners Group, le négociant en matières premières Mercuria, le spécialiste des métaux précieux MKS et… Rolex. Dans leurs valises, là encore, se trouvaient quelques cadeaux glissés au cas où : des lingots d’or gravés au numéro des deux mandats présidentiels de Trump - 45 et 47 - et une horloge de table Rolex. Les deux présents ont été approuvés par le comité éthique de la Maison-Blanche et resteront dans la librairie présidentielle du président, précise le Wall Street Journal.

Une "initiative privée"

Outre les précieux cadeaux, les discussions ont tourné autour des effets négatifs des tarifs douaniers sur l’économie suisse, puis sur les investissements que les patrons suisses pouvaient faire aux Etats-Unis. Surtout, selon une publication du président américain sur son réseau social Truth social, les deux parties ont discuté de l’excédent commercial de la Suisse avec les Etats-Unis, un sujet qui irrite particulièrement Trump.

Selon l’agence Bloomberg, le gouvernement suisse a commenté une "initiative privée" de la part des patrons, toutefois "soutenue par le secrétariat aux affaires économiques". L’exécutif helvète a d’ailleurs précisé qu’il restait lui-même chargé des négociations. Les patrons, eux, lui ont emboîté le pas en précisant dans une déclaration commune qu’ils n’avaient pas négocié directement avec Donald Trump mais plutôt soutenu l’action de leurs gouvernements. Il n’empêche que, la semaine suivante, le ministre suisse de l’économie Guy Parmelin s’envolait pour Washington afin de finaliser l’accord. Lui-même a reconnu que si des progrès avaient été faits dans les semaines précédentes, l’intervention du secteur privé a été "décisive", rapporte la RTS.

L’accord intervient après des mois de négociations infructueuses entre la Suisse et les Etats-Unis. Ces derniers avaient frappé l'Etat helvète de droits de douane à 39 % l’été dernier, lui qui pensait pourtant échapper aux 31 % initialement annoncés en avril par Donald Trump. Karin Keller-Sutter s’était ensuite précipitée à Washington pour tenter de sauver les meubles, sans succès.

L’accord durement arraché, qui devra être finalisé début 2026, prévoit la suppression de taxes sur des produits américains de la mer et certaines viandes, agrumes ou noix. Les investissements suisses devraient par ailleurs créer "des milliers d’emplois bien rémunérés" dans tous les Etats américains et dans tous les secteurs, se félicite la Maison-Blanche dans un communiqué. Les entreprises suisses, elles, ont exprimé un prudent soulagement.

© Getty Images via AFP

Mélissa Levaillant, politiste : « Pour certains Etats, la réactivation de passés idéalisés justifie la réémergence d’une logique impériale »

15 novembre 2025 à 18:00
Etant donné que pour la plupart des pays du Sud global « la notion de gouvernance mondiale a disparu », précise l’universitaire Mélissa Levaillant dans un entretien au « Monde », ils se sont lancés dans une sorte de course aux ressources où l’intérêt national est valorisé au détriment des biens communs.

© Siddhartha Kumar/picture-alliance/dpa/AP Images

Détroit d'Ormuz : l'Iran arraisonne un pétrolier dans le golfe et ravive les tensions

15 novembre 2025 à 14:34

Les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, ont confirmé dimanche avoir saisi dans les eaux du Golfe un pétrolier qui avait changé soudainement de cap vendredi dans le détroit d'Ormuz pour se diriger vers les eaux iraniennes, selon l'AFP. Vendredi 14 novembre à 4 heures du matin, "suite à une décision de justice ordonnant la saisie de la cargaison d'un pétrolier, le Talara, battant pavillon des Iles Marshall, les unités d'intervention rapide de la marine des Gardiens de la Révolution ont surveillé ses mouvements, l'ont intercepté et arraisonné", ont indiqué ces derniers dans un communiqué, cité par l'AFP. Les autorités iraniennes affirment que le pétrolier "transportait une cargaison non autorisée", sans fournir davantage de précisions. "Le pétrolier transportait 30 000 tonnes de produits pétrochimiques et se dirigeait vers Singapour. Il a été conduit ce matin à un mouillage afin de traiter les violations constatées", ont précisé les Gardiens.

Le Talara, construit en 2010, mesure 228 mètres et affiche 73 371 tonnes de port en lourd. Il appartient, selon la base de données Equasis spécialisée dans la sécurité des pétroliers, à la société chypriote Pasha Finance Inc. Le navire, parti d’Ajman (Émirats arabes unis) à destination de Singapour, a soudainement changé de cap dans le détroit d’Ormuz avant de se diriger vers les eaux iraniennes.

La société maritime Ambrey indique qu’il a été approché par trois petites embarcations avant de virer brusquement vers les côtes iraniennes et de se diriger vers Bandar-e-Jask, où une installation est contrôlée par la marine des Gardiens de la Révolution. Kpler, société d’analyse de données, rapporte qu’il a ensuite coupé ses communications radio.

Une zone sous haute tension

Il s'agit de la première interception de cette nature dans le détroit d’Ormuz depuis plus d’un an. Le commandement central américain, chargé de la région, a déclaré être au courant de l’incident et suivre "activement" la situation. "Les navires commerciaux bénéficient de droits de navigation et de commerce largement sans entrave en haute mer", a rappelé Centcom, cité par le Wall Street Journal.

Le détroit d'Ormuz, un passage clé pour le transport mondial de pétrole et de gaz naturel liquéfié, a été le théâtre de plusieurs incidents dans le passé et demeure un nœud géopolitique sensible. Les saisies de navires y sont rares, mais l’Iran a déjà menacé de fermer cette route stratégique lors de périodes de tensions. En 2024, il avait arraisonné le du navire MSC Aries, accusé d’être lié à Israël après une attaque meurtrière contre le consulat iranien en Syrie, imputée à l'Etat hébreu, avant de relâcher le navire en juin. Le contexte régional reste marqué par les affrontements entre l’Iran et Israël, les tensions persistantes autour du programme nucléaire iranien, ainsi que par les attaques menées en mer Rouge par les Houthis, milice yéménite soutenue par Téhéran.

Bloquera, bloquera pas ?

Affaibli par la guerre des Douze-Jours d’Israël et les assauts des États-Unis contre son programme nucléaire, la République islamique menace de bloquer le détroit d'Ormuz pour perturber le trafic mondial et faire monter les cours. Une telle décision aurait des effets considérables sur les flux pétroliers mondiaux, alors qu'un tiers du pétrole transporté par voie maritime dans le monde transite par le détroit. Certains analystes, à l’instar de ceux des banques JP Morgan ou Goldman Sachs, prévoient qu'un blocage d’un mois pourrait propulser le prix du baril au-delà de 110 dollars, voire jusqu’à 130 dollars.

Mais un blocage du détroit ne serait bénéfique pour personne, et pas même l'Iran, qui détient 11 % des Réserves pétrolières prouvées mondiales selon l'Agence internationale de l'énergie, et dont 35 % des recettes publiques au moins dépendent des exportations de pétrole. Il constituerait une véritable déclaration de guerre envers Oman, placé au sud du détroit, et tous les pays dépendants d'Ormuz pour exporter leur pétrole, comme l'Arabie saoudite, l'Irak, les Emirats arabes unis, le Qatar, ou le Koweït. Sans compter Israël et les puissances occidentales, en premier lieu des Etats-Unis. De bonnes raisons pour laisser Téhéran y réfléchir à deux fois.

© afp.com/-

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