Marina Yee, icône de la mode belge et membre des Six d’Anvers, est morte

© BELGA/AFP

© BELGA/AFP

© ABDUL SABOOR/REUTERS

© Capture d’écran d’une vidéo diffusée par les services d’urgence ukrainiens/REUTERS

© Photo PHILIPPE ROY/AURIMAGES/AFP

© Mike Segar / REUTERS

© R. SATISH BABU/AFP

© HARUKA SAKAGUCHI
Des commandants russes exécutent ou envoient délibérément à la mort des soldats refusant de combattre en Ukraine, selon une enquête du média indépendant Verstka, fondé par des journalistes d’investigation en exil. S’appuyant sur des témoignages, des vidéos, des plaintes officielles et documents internes, le média affirme avoir identifié 101 militaires russes accusés d’avoir assassiné, torturé ou puni à mort leurs propres subordonnés.
Au moins 150 décès ont été vérifiés par le média, un chiffre qui pourrait s’avérer bien plus élevé. Depuis le début de l’invasion russe, des rapports évoquent déjà des soldats tués par leur camp ou des unités de blocage empêchant toute retraite. Des accusations que le Kremlin rejette systématiquement.
Les méthodes de terreur internes sont décrites en détail dans le rapport de Verstka. Au fil des lignes, on découvre l’horreur des "tireurs d’exécution", soldats qui reçoivent l’ordre d’abattre les réfractaires, puis de jeter leurs corps dans des rivières ou des fosses peu profondes, en les enregistrant comme morts au combat. Autre technique commune, selon des témoignages : l’usage de drones et d’explosifs pour "achever" les blessés ou les fuyards. Dans plusieurs cas, des officiers auraient ordonné à des opérateurs de drones de larguer des grenades sur leurs propres hommes, maquillant ces meurtres en frappes ennemies.
A ces meurtres s’ajoute parfois la barbarie. Selon Verstka, des soldats ayant désobéi auraient été jetés dans des fosses grillagées, arrosés et battus pendant des heures. Parfois même, contraints de se battre entre eux "dans des combats de gladiateurs à mort". Une vidéo diffusée en mai 2025 montre deux hommes torse nu dans une fosse tandis qu’une voix dit : "Le commandant Kama a dit que celui qui battra l’autre à mort sortira de la fosse". La voix poursuit : "Achève-le, qu’est-ce que tu attends ?", jusqu’à ce qu’un homme s’effondre.
Le média relie également plusieurs meurtres à des extorsions : des commandants exigeraient régulièrement des paiements pour éviter les missions suicides, ceux qui refusent étant éliminés. L’enquête décrit aussi des cas de soldats envoyés volontairement à la mort, déployés comme mayachki (des "balises") — forcés d’avancer devant les groupes d’assaut, sans équipement, pour attirer le feu ennemi.
Selon l’enquête, ces pratiques qui se limitaient au départ aux "unités pénales" composées d’anciens détenus, se sont désormais étendues à l’armée régulière. Verstka dit avoir obtenu des données biographiques sur plus de 60 d’entre eux. La plupart des auteurs identifiés sont des officiers de 30 à 40 ans, vétérans de campagnes précédentes. Le média affirme aussi que le bureau du procureur militaire russe a reçu près de 29 000 plaintes au premier semestre 2025, dont 12 000 pour des sanctions infligées par des supérieurs. Aucun des officiers responsables n’a à ce jour été poursuivi.

© AFP

© ANNA ROSE LAYDEN / NYT