Israël accuse le Jihad islamique de violer le cessez-le-feu pour son retard à rendre un corps d’otage à Gaza






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S’il n’est pas complètement mort, le multilatéralisme est KO debout, sous les coups des Américains, en cette fin novembre. Tout un symbole : après avoir frappé un bloc de bois pour clôturer le G20 qui se tenait dans son pays, le président sud-africain a transmis le 23 novembre son marteau à une chaise vide. Et pour cause : ni Donald Trump, qui boycottait ce sommet, ni aucun responsable américain n’étaient présents pour le traditionnel passage de relais à l’hôte du prochain rendez-vous, en 2026 : à savoir les Etats-Unis, qui comptent l'organiser dans un complexe de golf appartenant à la famille Trump...
"Le G20 arrive peut-être à la fin d’un cycle", a euphémisé sur place Emmanuel Macron, notant que cette instance "avait beaucoup de mal à régler les grandes crises internationales". De fait, si cette réunion, séchée par plusieurs autres dirigeants et minée par les rivalités politiques, s'est conclue par une déclaration commune, celle-ci se contente d’appeler à "une paix juste, globale et durable, au Soudan, en République démocratique du Congo, dans les territoires palestiniens occupés et en Ukraine".
L'Ukraine, évoquée au détour d'une phrase. Alors qu'au cours du même week-end, les dirigeants européens présents à Johannesburg s'étaient réunis en catastrophe pour discuter du "plan de paix" en 28 points présenté par les Américains aux Ukrainiens, qui reprenait la plupart des revendications du Kremlin, et équivalait à une capitulation pour Kiev.
Pour compléter ce triste tableau, à 8 600 kilomètres de là, au Brésil, où Trump n’avait pas non plus daigné envoyer le moindre représentant, la COP30 avait elle aussi accouché, quelques jours plus tôt, d’une déclaration lénifiante et non contraignante. Le communiqué final ne mentionne aucune feuille de route pour sortir des énergies fossiles.
Pris par surprise par un plan de paix rendu public au moment où des sanctions américaines contre deux géants pétroliers russes devaient entrer en vigueur, Ukrainiens et Européens, qui jouent leur avenir, sont parvenus à l’amender. Mais il apparaît de plus en plus clairement que Trump, loin de se préoccuper du sort des Ukrainiens ou de la sécurité de l’Europe, ne pense cyniquement qu’à ses intérêts : apparaître comme un faiseur de paix (fut-elle bancale) et relancer les affaires avec la Russie.
"Le multilatéralisme crée une légitimité qui ne peut être obtenue par la puissance seule", résumait le géopolitologue américain Joseph Nye, disparu cette année. Une analyse méprisée par Washington et Moscou, à l'heure où seuls les rapports de force prévalent.

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