Si vous avez grandi dans les années 90, Myst et sa suite Riven ne vous sont sans doute pas étrangers. Dès leur sortie, ces jeux d’énigmes, composés de successions d’écrans fixes, sont devenus de grands classiques. Plus de vingt-cinq ans après et quelques remasters de Myst plus tard, le studio Cyan propose une version tout en 3D et avec un déplacement libre de Riven, ainsi qu’un mode VR natif. Nous avions beaucoup apprécié Firmament, le précédent jeu des développeurs, sorti deux ans plus tôt et qui reprenait exactement le même principe : de jolis décors, de l’exploration et des puzzles. Aussi, j’étais plutôt impatient de me plonger dans cet univers que je n’avais jamais visité à l’époque. Cependant, la réputation d’un jeu extrêmement dur me laissait craindre des blocages devant des énigmes d’une difficulté d’un autre temps. Au final, j’ai été assez surpris par une expérience plutôt fluide et presque sans anicroche. Comme quoi, ils n’étaient pas si intelligents, ces joueurs des années 90.
Genre : Énigmes et walking-sim | Développeur : Cyan Worlds Inc. | Éditeur : Cyan Worlds Inc. | Plateforme : Steam, GoG, Meta Quest | Configuration recommandée : Ryzen 7 3800X ou Intel i5 11000, 32 Go de RAM, Radeon RX 6800XT ou GeForce GTX 1080 Ti | Prix : 33,99 € | Langue : Anglais, sous-titres en français | Date de sortie : 18/05/2023 | Durée de vie : une douzaine d’heures
Test réalisé sur une version Steam fournie par l’éditeur.
Une logique implacable
Autant vous le dire tout de suite, avoir joué à Myst n’est pas un prérequis. C’était d’ailleurs une volonté du jeu original : proposer une suite, mais ne nécessitant pas d’avoir une connaissance du lore. Ça tombe bien, je ne connaissais que de réputation. Et je n’ai pas été déçu : l’histoire, très cryptique au début, s’éclaircit au fil de l’aventure. Ça parle de D’ni, d’Âges et de livres magiques, sans pour autant vous noyer sous une tonne d’informations inutiles. Ici, l’exploration et les énigmes sont au cœur du gameplay. D’autre part, aucun timer ne viendra vous mettre la pression. Tout est fait pour que le joueur aille à son rythme et qu’il découvre par lui-même le monde qui l’entoure. On se rend compte assez rapidement que ce ne sont pas forcément les puzzles qui poseront le plus de problème, mais plutôt le défaut d’attention ou d’observation. En effet, tout est d’une logique implacable, et même si parfois, on ne sait pas trop pourquoi on réalise telle ou telle action, tout vient prendre sa place au fur et à mesure des découvertes.
Mais alors que je craignais de rester bloqué sur des puzzles très difficiles, j’ai plutôt compris très rapidement ce qu’on attendait de moi. D’ailleurs, certaines informations nécessaires à la complétion des énigmes peuvent être trouvées de plusieurs manières différentes, rendant la tâche un peu plus facile. Attention, je ne dis pas que c’est une promenade de santé, contrairement à ce qu’affirment les développeurs du jeu original, mais trente ans d’expérience de joueurs fait qu’on possède maintenant tous les codes du genre. Il reste, à mon avis, tout de même un cran au-dessus de ce que proposait Firmament, le précédent jeu de Cyan. Il en ressort un sentiment de satisfaction très agréable lorsque l’on comprend le mécanisme et que l’on débloque le passage vers une nouvelle section du jeu. Même si j’ai parfois été bloqué, et que j’ai un peu tourné en rond pour vérifier si je n’avais rien loupé, la douzaine d’heures qu’il m’a fallu pour terminer l’aventure a été très agréable. Cela m’a donné une furieuse envie de faire le remake de Myst, sorti en 2021.
Un régal pour les yeux
Visuellement, le travail est formidable. Il ravira certainement les fans de l’opus original, puisque tous ces décors autrefois fixes sont maintenant animés. Il n’y a pas de débauche d’effets de lumière et d’éléments en mouvement, mais l’ensemble est très beau et cohérent. Seules les textures lointaines sont un peu dégueu, sans doute pour préserver des performances décentes sur les appareils un peu plus anciens. Par contre, je suis assez étonné par le fait que ce soit développé sous Unreal Engine 5. En effet, Riven ne me semble pas avoir passé de palier particulier comparé à Firmament, qui demande exactement le même matériel pour tourner, selon les fiches Steam. Il est donc probable que les technologies apportées par la nouvelle version du moteur ne soient ici pas exploitées. Cela permet néanmoins à mon PC portable doté d’un Core i5-13500H, de 16 Go de RAM et d’une 4060 de tourner en 1080p à plus de 100 FPS, tout en épique et sans DLSS. Forcément, avec un matériel plus puissant, c’est encore plus facile : ma tour avec son 7800X 3D et sa RTX 4090 le fait tourner en 4K tout à fond, toujours sans DLSS, à plus de 150 FPS constants. Pas de problème non plus pour la VR avec un Quest 2 en 90 Hz, même avec le supersampling dans Steam à 300 %.
Et la VR, dans tout ça ?
Sur la totalité de l’aventure, j’ai expérimenté Riven en réalité virtuelle pendant deux sessions d’une heure environ. J’ai été assez surpris par la liberté des mouvements permettant d’aborder les puzzles sous tous les angles. Malheureusement, cela n’apporte pas grand-chose, puisqu’ils ont été pensés pour le flat screen à l’origine. Néanmoins, c’était très agréable et totalement faisable de A à Z de cette manière. Et si je n’ai pas poursuivi, c’est principalement à cause du confort – et du fait que je joue debout, pour réduire l’effet de cinétose. À noter qu’une version à part pour Meta Quest est également sortie (à 35 €), proposant le même jeu, mais forcément moins joli, puisqu’adaptée au matériel embarqué dans le Quest 2 et le Quest 3.
Si vous voulez voir du gameplay garanti 0 % spoil, vous pouvez jeter un œil à cette vidéo. Une première partie est en flat screen, tandis que la seconde montre du gameplay en VR :
Une belle réussite
Que l’on soit fan du jeu de 1997 ou totalement néophyte, on ne peut que se réjouir face au remake de Riven. Les visuels en full 3D et vue libre sont très réussis et ne trahissent pas l’intention du jeu original, tout en proposant des performances tout à fait acceptables. Malgré sa réputation, le jeu propose des énigmes tout de même assez accessibles, lorsque l’on est un peu habitué au genre. Il faut avoir un peu de logique et ne pas oublier de prendre des notes. Mais lorsqu’on parvient à résoudre un puzzle, on ressent une grande satisfaction. Le mode VR fonctionne également parfaitement et permet sans problème de faire toute l’histoire de cette manière. Au final, j’ai particulièrement apprécié l’expérience, qui m’a vraiment donné envie de faire les autres jeux du studio Cyan, notamment le remake de Myst, le prochain sur ma liste.
S’il vous intéresse, à l’occasion de sa sortie et pendant une semaine, le remake de Riven est en promotion à -10 %, soit un peu moins de 31 € sur Steam et GoG jusqu’au 9 juillet.
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