Des pertes plus élevées que jamais. Au cours des huit premiers mois de l’année 2025, la Russie aurait perdu 281 550 soldats en Ukraine. Le chiffre est issu d’un document consulté par le média américain en ligne Politico, qui contient, selon les services de renseignement ukrainiens, des informations russes ayant fuité. A en croire ce document, 86 744 soldats russes ont été tués depuis le début de l’année, 33 966 portés disparus, 158 529 blessés et 2 311 capturés.
Les chiffres sont néanmoins contestés. Le site russe Mediazona, qui mène avec la BBC un projet d’identification des Russes tués au combat depuis le début de la guerre et a jusqu’à présent recensé plus de 134 000 noms, a exprimé des doutes. Le média estime notamment que le chiffre de 5 000 Russes tués sur la ligne de front le long du fleuve Dnipro était trop élevé. Pour le groupe international de renseignement Frontelligence Insight, néanmoins, le document est "assez précis" et correspond aux propres estimations du renseignement indépendant.
Très peu de blessés survivent
Des statistiques qui "mettent en évidence la manière inefficace dont le Kremlin mène la guerre et l’impact de la guerre par drones que les forces ukrainiennes mènent contre les Russes", juge Politico. Selon le rapport "Je veux vivre" destiné aux troupes russes prêtes à se rendre, le ratio de blessés par tué n’est que de 1,3 pour 1, contre 1 pour 3 dans d’autres conflits, signalant une survie très faible des blessés. "Cela indique un faible taux de survie des blessés, qui sont mal formés en médecine tactique et sont généralement abandonnés sans aide après une blessure" détaille le document.
Depuis le début de l’invasion en février 2022, l’Etat-major ukrainien estime que les pertes russes dépassent 1 million de morts, blessés et disparus, soit environ 1 000 soldats par jour. A titre de comparaison, en février 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky estimait que 46 000 soldats ukrainiens avaient été tués et 390 000 blessés. "Les pertes russes sont trois fois supérieures aux nôtres", a-t-il affirmé en août. Des affirmations qui pourraient néanmoins traduire un narratif de guerre.
La Russie continue de progresser malgré les pertes
Quoi qu’il en soit sur le terrain, les troupes russes subissent des pertes massives. Les drones ukrainiens ciblent les soldats individuellement, tandis que l’artillerie et les roquettes frappent les lignes d’approvisionnement. Les soldats utilisés dans des assauts comme "vagues de chair" subissent des pertes vertigineuses. En juin 2025, Frontelligence Insight estimait que la Russie perdait 8 400 à 10 500 personnels par mois en tués au combat. Malgré ces pertes, l’armée russe continue ses offensives, réalisant des avancées tactiques limitées mais persistantes dans une guerre très coûteuse en vies humaines.
Sur le front, l’armée du Kremlin continue effectivement de gagner du terrain. En septembre dernier, le général Oleksandr Syrskyi, commandant en chef de l’armée ukrainienne, estimait auprès de la presse que la ligne de front "a été étendue d’environ 200 kilomètres cette année. De plus, nous avons encore 2 400 kilomètres où il n’y a pas d’opérations de combat, mais nous devons également maintenir nos troupes sur place". Constatant du même coup que "la situation générale sur le front reste difficile" et que la Russie "continue d’avancer sur les principales directions, notamment Pokrovsk et Dobropillia".
Compenser les pertes par le recrutement à l’étranger
Mais chaque kilomètre gagné sembler coûter à la Russie de nombreuses vies. Pour compenser ses pertes, le Kremlin a alors multiplié les campagnes de recrutement, offrant des primes pouvant atteindre 2,5 millions de roubles (26 000 euros). Mais les conditions horribles et le taux de mortalité rendent le recrutement difficile. Selon l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), un groupe de réflexion basé à Washington, la Russie parvient à enrôler en moyenne 31 600 soldats par mois, mais subit en parallèle environ 35 200 pertes par mois.
Face à ces difficultés à recruter, l’armée de Vladimir Poutine cherche également des recrues à l’étranger, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Selon Frontelligence Insight, 2023 et 2024, 394 personnes de ces régions ont signé des contrats avec le ministère russe de la Défense, et déjà 651 pour la première moitié de 2025, soit presque le double. Ces recrutements ciblent des pays économiquement défavorisés, avec la promesse de salaires élevés souvent équivalents à près d’une décennie de salaires moyens locaux, ainsi que par des assurances (souvent frauduleuses) de postes non combattants comme cuisinier, selon le groupe. "Tout cela suggère que la Russie a du mal à maintenir le recrutement via les méthodes monétaires traditionnelles", concluent les experts du groupe. Une fois en Ukraine, ces troupes étrangères sont bien souvent confrontées à des conditions mortelles.
Malgré leur dénonciation publique de la persécution du peuple palestinien et de la destruction de Gaza, plusieurs Etats Arabes ont, selon une enquête exclusive du Washington Post, discrètement intensifié leur coopération sécuritaire avec l’armée israélienne. L’illustre journal d’investigation tire ses sources de cinq documents ayant fuité, obtenues par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui détaillent la création de ce que l’armée américaine décrit comme le "dispositif de sécurité régional" (Regional Security Construct).
Selon ces documents, au cours des trois dernières années, sous l’égide des Etats-Unis, des responsables militaires d’Israël et de six pays arabes — Bahreïn, Egypte, Jordanie, Qatar, Arabie saoudite et Emirats arabes unis — se sont réunis à Bahreïn, en Egypte, en Jordanie et au Qatar pour des réunions de planification. Le Koweït et Oman sont quant à eux mentionnés par le journal comme "partenaires potentiels". Des liens militaires mis à rude épreuve après la frappe aérienne israélienne sur le Qatar, en septembre 2025, mais qui pourraient désormais jouer un rôle clef dans la supervision du cessez-le-feu naissant à Gaza.
Un dispositif régional né de la peur de l’Iran
Selon les documents, la menace iranienne, qualifiée d’"Axe du mal", était le moteur de ces rapprochements, coordonnés par le CENTCOM américain, le "Commandement central des Etats-Unis", l’une des 11 extensions de La Défense américaine située au Qatar et responsable des opérations militaires au Moyen-Orient et Asie du Sud et de l’Est. Le partenariat, décrit par le général Kenneth McKenzie en 2022 comme un prolongement des Accords d’Abraham, visait notamment un plan de défense aérienne contre les missiles et drones iraniens, et la surveillance de missiles sur Gaza et le Yémen.
Selon les documents, six des sept pays partenaires recevaient des données radar partielles, deux partageaient leurs propres informations et tous étaient intégrés à un système de messagerie sécurisée avec l’armée américaine. Ces documents révèlent aussi des entraînements communs : en janvier 2025, une réunion à Fort Campbell (Kentucky) a permis à l’armée américaine de former ses partenaires à détecter et neutraliser les tunnels souterrains utilisés par le Hamas à Gaza. Un autre rapport mentionne un exercice multinational de destruction de tunnels impliquant six pays. Parallèlement, le CENTCOM a mené des réunions de planification d’opérations d’information pour contrer le discours iranien se présentant comme le "protecteur des Palestiniens" et, selon un document de 2025, pour "propager un récit de prospérité et de coopération régionales".
Une coopération mise à l’épreuve après l’attaque contre le Qatar
Un rapprochement dont les limites évidentes ont été exposées par la frappe israélienne, le 9 septembre dernier, sur Doha la capitale du Qatar, détruisant un bâtiment abritant des dirigeants du Hamas. Le Qatar fait pourtant partie des pays ayant renforcé ses liens avec Israël. Selon le lieutenant général Derek France (US Air Force), cité par le journal, les systèmes radar américains n’ont pas donné d’alerte précoce car ils "sont généralement concentrés sur l’Iran et d’autres zones d’où une attaque est attendue". Le Qatar a confirmé que ses radars n’avaient pas détecté les avions israéliens. Netanyahou a présenté ses excuses le 29 septembre, à la demande de l’administration Trump, promettant de ne plus mener de telles frappes.
Discret, le Qatar a été le partenaire central de ce système de coopération régionale avec Israël. Selon le Washington Post, en mai 2024, des responsables israéliens et arabes se sont rencontrés à la base aérienne d’al-Udeid au Qatar, une installation majeure américaine, avec un itinéraire prévu pour éviter l’exposition médiatique. "Pas de photographies, pas d’accès aux médias", stipulait ainsi une note d’organisation américaine. Ces rencontres, officiellement "non considérées comme une alliance", ont été maintenues sous strict secret diplomatique.
L’ambiguïté diplomatique perdure
En coulisse, cette coopération clandestine a très régulièrement contrasté avec les déclarations publiques virulentes des dirigeants arabes. L’émir du Qatar a dénoncé une "guerre génocidaire menée contre le peuple palestinien" et accusé Israël d’être "un Etat hostile et complice de l’apartheid" dans un discours à l'ONU en septembre 2025. L’Arabie saoudite a dénoncé en août "la famine" et le "nettoyage ethnique" des Palestiniens, tandis que les dirigeants de l’Egypte et de la Jordanie ont également parlé de génocide.
Selon Emile Hokayem, chercheur à l’International Institute for Strategic Studies interrogé par le Washington Post, Washington espérait que cette coopération militaire faciliterait la normalisation politique. Echec d’une stratégie qui aurait "masqué la réalité des tensions". La frappe au Qatar, relève-t-il notamment, a révélé la fragilité du dispositif : "Un membre clef de l’effort américain a attaqué un autre, avec l’Amérique perçue comme complaisante ou aveugle", souligne le chercheur.
Cette coopération régionale n’est pourtant pas terminée. Selon les informations du Washington Post et du ICIJ, le CENTCOM américain planifie la création d’un "Combined Middle East Cyber Center" d’ici 2026 et d’un "Information Fusion Center" pour coordonner les opérations informationnelles. L’Arabie saoudite y joue un rôle clef, partageant des renseignements sur la Syrie, le Yémen et l’Irak, notamment sur les activités des Houthis soutenus par l’Iran et de l’Etat islamique. Après la signature d’un accord de paix pour Gaza, la question très délicate de la gouvernance du territoire palestinien reste sur la table dans cette coopération.
Une vue générale de la base militaire américaine d’Al-Udeid, au sud de Doha, le 23 octobre 2002. Le Qatar a condamné le 23 juin 2025 une attaque iranienne contre la plus grande base militaire américaine de la région, hébergée dans l’État du Golfe, la qualifiant de "violation flagrante" de sa souveraineté
L’Europe n’a joué qu’un rôle marginal pendant les deux années de guerre à Gaza. Peut-elle retrouver une voix qui compte dans les pourparlers de paix ? Et si jamais elle y parvient, pour promouvoir quel projet d’avenir au Proche-Orient ? Et avec quels partenaires dans la région ?
Les dirigeants européens se sont pressés lundi 13 octobre au "sommet de la paix" réuni autour de Donald Trump à Charm el-Cheikh, en Égypte : France, Allemagne, Italie, Espagne, Grèce, entre autres membres de l’UE, ainsi que le Royaume-Uni, étaient représentés au plus haut niveau. Mais au-delà des félicitations de rigueur adressées à Donald Trump après la libération des derniers otages israéliens vivants à Gaza, ces chefs d’Etat et de gouvernement n’avaient dans leurs valises aucun plan commun qui pourrait leur permettre de peser sur la suite des événements.
Des intérêts cruciaux à défendre
L’Europe a pourtant des intérêts cruciaux à défendre au Levant, dont elle est proche non seulement sur le plan géographique mais aussi historique, culturel et religieux. Sécurité, migration, approvisionnement énergétique, échanges commerciaux, sont des dossiers dans lesquels des acteurs du Proche-Orient jouent un rôle clé. Qu’on se souvienne, par exemple, de l’impact de la guerre civile syrienne, il y a une décennie, avec une série d’attentats terroristes fomentés par des islamistes depuis la Syrie d’une part, et l’arrivée d’une vague massive de centaines de milliers de réfugiés fuyant les violences, d’autre part. Le renoncement de l’Europe (et de l’Amérique, aussi) à intervenir pour trouver une issue à la crise syrienne s’est payé comptant.
Les leçons de cet épisode n’ont pas été tirées. A Gaza, dès les massacres perpétrés le 7 octobre 2023 par le Hamas, et plus encore par la suite, la réponse de l’Europe a été confuse et indécise. La valse-hésitation d’Emmanuel Macron, qui a proposé de mettre sur pied une "coalition anti-Hamas", avant d’y renoncer, a symbolisé le désarroi des Européens face au plus grand massacre de juifs depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce désarroi n’a fait que croître dans les deux années qui ont suivi, à mesure que s’étirait le conflit à Gaza et que s’alourdissait le bilan des morts.
Tiraillés entre leur soutien au droit d’Israël à se défendre face au terrorisme et leur émotion face à l’ampleur des dévastations à Gaza, les Européens se sont contentés de mesures sans impact réel, comme la suspension partielle de leurs ventes d’armes à Israël (qui se fournit essentiellement aux Etats-Unis), ou la reconnaissance d’un Etat palestinien qui n’existe pas. Leurs admonestations et appels à la retenue ont été des prêches dans le désert. Ils ont été incapables aussi d’empêcher l’extension progressive du conflit au Liban, en Iran, en Syrie et jusqu’en mer Rouge. Le 20 juin dernier, leur humiliation a été totale lorsque Donald Trump a ordonné à l’US Air Force de se joindre aux bombardements israéliens visant le programme nucléaire militaire iranien, alors même que les chefs de diplomatie de l’Allemagne, de la France, du Royaume-Uni et de l’UE étaient réunis à Genève avec leur homologue iranien pour tenter de négocier un compromis.
Quelles cartes les Européens pourraient-ils jouer pour se rendre utiles, afin de retrouver un moyen de peser sur le cours des événements ? Le soutien qu’ils ont apporté au projet de règlement en 20 points du président américain a été un premier pas. Ils pourraient désormais apporter leur pierre à l’édification des étapes suivantes, notamment en accompagnant le déploiement d’une force arabe de surveillance du cessez-le-feu et en contribuant à reconstruction de la bande de Gaza, que la Banque mondiale a chiffrée, dans une estimation préliminaire, à 53 milliards de dollars. Ils pourraient aider l’Autorité palestinienne à retrouver un semblant de crédibilité en la poussant à se réformer et à lutter contre la corruption. C’est un dossier sur lequel les Européens disposent d’un vrai levier, puisqu’ils sont traditionnellement le premier fournisseur d’aide internationale aux Palestiniens (1,36 milliard d’euros sur la période 2021-2024). En avril dernier, l’UE a décidé une nouvelle aide de 1,6 milliard d’euros pour la période 2025-2027. Elle gagnerait à être conditionnelle.
Les Européens pourraient enfin œuvrer à l’insertion d’Israël et d’un futur Etat palestinien dans la région, en aidant à étendre les accords d’Abraham par lequel les Emirats arabes unis, le Bahreïn, le Maroc et le Soudan ont reconnu l’Etat hébreu en 2020. Cependant, et même si le Hamas acceptait de se désarmer et de s’effacer, ce qui est loin d’être acquis, il faut se garder de toute illusion. Après les traumatismes que viennent de subir les Israéliens et les Palestiniens, la perspective à laquelle la grande majorité des Européens reste attachée - la coexistence pacifique de deux Etats, l’un juif et l’autre arabe, entre le Jourdain et la Méditerranée - est plus éloignée que jamais.
Dans un monde déchiré par les guerres et bousculé par la montée des tensions commerciales, la tentation du repli sur soi n’a jamais été aussi forte. Confrontées à la poussée du vote radical et à l’essor de la désinformation, les démocraties libérales sont fragilisées. C’est plus que jamais le moment de donner la parole aux architectes du sursaut, qu’ils soient scientifiques, militaires, experts de la tech, intellectuels ou entrepreneurs.
Sciences, IA, défense, art, politique, innovation : un après-midi pour écouter celles et ceux qui réfléchissent le monde de demain : Claude Malhuret, Yasmine Belkaid, Gérald Bronner, Luis Vassy, Rachel Picard, Hugo Micheron, Emmanuel Chiva… et bien d’autres intervenants.
Avec l'intervention de exceptionnelle de Salomé Zourachbivili, présidente de la Géorgie.
80 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale et les garde-fous mis en place par la constitution allemande pour éviter le retour à un pouvoir autoritaire, la menace russe sème à nouveau le doute sur les piliers de la République allemande. Plus tôt dans l’année, l’Allemagne débattait de l’opportunité ou non de se doter de l’arme nucléaire pour se défendre à l’Est. Elle s’était pourtant engagée à ne pas l’obtenir après la guerre, notamment pour ne pas être perçue comme une menace par ses alliés.
Cette fois, ce sont les incursions de drones présumés russes qui questionnent le rôle qu’occupe traditionnellement l’armée fédérale, très encadré par des textes de lois élaborés après la guerre. Actuellement, la marge de manœuvre de l’armée allemande est très réduite.
Les leçons de l’histoire allemande
Après le survol de sites sensibles en Europe par des drones, notamment en Allemagne à l’aéroport de Munich, le ministre allemand de l’Intérieur Alexander Dobrindt a présenté plusieurs mesures visant à mieux protéger le pays. Il a notamment proposé une modification de la loi sur la sécurité aérienne pour élargir les prérogatives de l’armée allemande dans la défense intérieure du territoire. Comme l’explique la Taggeschau, la police allemande est normalement compétente contre l’incursion de drones non autorisés sur le territoire. Elle ne dispose cependant pas des armes nécessaires pour les abattre, à savoir des missiles sol-air ou air-air, contrairement à l’armée.
Or, la constitution allemande régule strictement le champ d’intervention de l’armée fédérale. Selon la Loi fondamentale, l’armée intervient exclusivement pour la défense du pays, c’est-à-dire pour le défendre d’une agression extérieure. L’Agence fédérale pour l’éducation civique (Bundeszentrale für politische Bildung), qui dépend du ministère de l’Intérieur, explique que cet encadrement très fort de l’armée a été pensé non seulement pour tirer les leçons du nazisme, mais aussi de l’histoire plus ancienne de l’Allemagne : sous l’empire allemand, l’armée fut régulièrement déployée pour réprimer des manifestations politiques.
L’avertissement de la ministre de la Justice
Résultat : selon certains juristes et politiques, l’intervention de l’armée dans ce cadre serait impensable au regard de la constitution allemande. Selon la chaîne ZDF, les survols de drones ne représentent jusqu’ici pas les caractéristiques d’une attaque extérieure qui justifierait une intervention de l’armée.
La constitution autorise aussi l’armée à intervenir dans des cas bien précis, comme lors de catastrophes naturelles ou de "sinistres particulièrement graves". Ce n’est pas le cas des survols de drones non-armés. "La Constitution fixe des limites à ce sujet. L’exception prévue en cas de sinistre grave n’est pas prévue pour des situations comme celle que nous connaissons actuellement avec les drones", appuie auprès de la ZDF Verena Jackson, experte en droit de la sécurité à l’université de la Bundeswehr. D’autres experts, comme le constitutionnaliste Matthias Herdegen, interrogé par Der Spiegel, estiment que le terme de "défense" utilisé dans la constitution est "élastique" et peut être adapté à différentes situations de conflits.
Reste que pour le moment, seule la police est habilitée à contrer les survols de drones constatés en Allemagne, note la Taggeschau. L’armée peut venir en "soutien administratif" à la police, comme ce fut le cas à l’aéroport de Munich. La ministre de la Justice sociale-démocrate, Stefanie Hubig, en avait profité pour avertir l’armée : "Les opérations de la Bundeswehr à l’intérieur du pays ne sont autorisées que dans des limites très étroites, et ce pour de bonnes raisons. Et cela doit rester ainsi", avait déclaré la ministre auprès du journal Die Welt. La nature hybride des attaques met à mal les garde-fous démocratiques de la constitution allemande et pourrait justifier une modification de son contenu, plaident plusieurs juristes et politiques.
L'aéroport international de Munich, après que des alertes aux drones ont de nouveau forcé l'aéroport à fermer, le 4 octobre 2025 dans le sud de l'Allemagne.
Depuis plusieurs semaines, des drones russes violent l’espace aérien européen. Lituanie, Lettonie, Danemark, Norvège, Roumanie, Pologne, Estonie, Allemagne et France, de nombreux pays ont été victimes de ces intrusions. Un jeu du chat et de la souris qui ne manque pas d’irriter les 27. En visite ce lundi 13 octobre à Kiev, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a fustigé cette stratégie d’intimidation de la Russie, accusant le pays de "jouer à la guerre". Egalement à l’ordre du jour de la diplomatie européenne : des frappes russes visant le réseau énergétique ukrainien. Ce matin, sept régions du pays ont été plongées dans le noir, faisant craindre à Kiev que des millions de personnes ne se retrouvent sans électricité, eau ou chauffage cet hiver.
La veille, agacé de voir la guerre qu’il avait promis de résoudre en 24 heures se prolonger, Donald Trump a menacé Vladimir Poutine de fournir des Tomahawks à l’Ukraine. Ces missiles de croisière sont destinés à être équipé d’une ogive thermonucléaire.
Les infos à retenir
⇒ Drones russes : la diplomatie européenne dénonce "l’escalade" de Moscou
⇒ Donald Trump menace le Kremlin d’approvisionner Kiev en missiles Tomahawks
⇒ De nouvelles coupures d’électricité en Ukraine après des frappes russes
Une délégation ukrainienne se rend aux Etats-Unis pour évoquer le soutien militaire
Une délégation ukrainienne conduite par la Première ministre Ioulia Svyrydenko est partie lundi pour les Etats-Unis, où doivent se tenir des discussions portant notamment sur la livraison de systèmes supplémentaires de défense antiaérienne, face à la guerre menée par la Russie.
"La semaine va être chargée, il y a beaucoup de travail devant nous", a indiqué le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak. Il s'agit aussi d'évoquer avec des responsables américains la résistance des infrastructures énergétiques de l'Ukraine, durement frappées par Moscou ces derniers jours, à l'approche de l'hiver, a précisé M. Iermak.
La cheffe de la diplomatie de l’UE dénonce "l’escalade" de Moscou suite aux drones dans le ciel européen
La Russie "joue avec la guerre" et risque "l’escalade", a dénoncé la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas, en visite lundi à Kiev, après une série de violations de l’espace aérien européen imputées à des appareils russes.
"Chaque fois qu’un drone ou un avion russe viole notre espace aérien, il existe un risque d’escalade, involontaire ou non. La Russie joue avec la guerre, et nous dépassons le cadre d’un conflit hypothétique", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. "Pour éviter la guerre, nous devons traduire la puissance économique de l’Europe en dissuasion militaire", a ajouté l’ancienne Première ministre estonienne.
"Je suis aujourd’hui à Kiev pour des discussions sur le soutien financier et militaire, la sécurité du secteur énergétique ukrainien et la responsabilité de la Russie dans ses crimes de guerre", a affirmé Kaja Kallas sur X au moment de son arrivée.
Ukrainians inspire the world with their courage. Their resilience calls for our full support.
I am in Kyiv today for talks on financial and military support, the security of Ukraine’s energy sector, and holding Russia accountable for its war crimes. pic.twitter.com/xQ3juq9aTT
Donald Trump envisage de menacer Vladimir Poutine de fournir des missiles Tomahawk à Kiev
Donald Trump envisage ces derniers mois la vente de missiles longue portée américains Tomahawk aux Européens pour les livrer à l’Ukraine, sa rencontre avec Vladimir Poutine à la mi-août en Alaska n’ayant pas permis de progresser vers la fin de la guerre.
"Je vais peut-être lui en parler. Je vais peut-être lui dire : Ecoute, si cette guerre ne se termine pas, je vais leur envoyer des Tomahawks", a déclaré le président américain aux journalistes à bord d’Air Force One, faisant savoir que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait demandé ces missiles lors de leur entretien téléphonique samedi à propos d’une nouvelle livraison d’armes à Kiev. "Les Tomahawks constituent une nouvelle étape dans l’agression", a indiqué Donald Trump. Et le chef d’Etat d’ajouter : "Veulent-ils que des Tomahawks soient lancés dans leur direction ? Je ne pense pas."
Vladimir Poutine a auparavant mis en garde contre la fourniture de Tomahawks à Kiev, affirmant que cela constituerait "une nouvelle escalade" et affecterait les relations entre Washington et Moscou. Réagissant à ces nouvelles déclarations du président américain, le Kremlin a affirmé ce lundi qu’aucune conversation entre Vladimir Poutine et Donald Trump n’était prévue pour l’instant concernant la possible fourniture à l’Ukraine de ces missiles longue portée. Lors d’un briefing, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a souligné que la fourniture de telles armes à l’Ukraine renforcerait l’implication de Washington dans le conflit car "la manipulation de missiles aussi complexes rendra nécessaire d’une manière ou d’une autre la participation de spécialistes américains".
L’ex-président russe Dmitri Medvedev a quant à lui estimé sur Telegram que la livraison de Tomahawk à Kiev "pourrait mal finir pour tout le monde et, avant tout, pour Trump lui-même". "Il ne reste plus qu’à espérer qu’il s’agisse d’une nouvelle menace en l’air", a ajouté celui qui est actuellement le numéro deux du Conseil de sécurité russe.
Les services secrets allemands alertent d’un danger de conflit militaire avec Moscou
Les services secrets allemands ont mis en garde lundi contre la Russie, prête selon eux "à entrer en conflit militaire direct avec l’Otan", une menace qui pourrait intervenir avant 2029.
"À Moscou, on estime avoir des chances réalistes d’étendre sa zone d’influence vers l’ouest et de rendre l’Europe, économiquement bien plus puissante, dépendante de la Russie. Pour atteindre cet objectif, la Russie n’hésitera pas, si nécessaire, à entrer en conflit militaire direct avec l’OTAN", a déclaré Martin Jäger, président du Service fédéral de renseignement (BND) depuis le 15 septembre dernier, auditionné par la commission de contrôle parlementaire, au Bundestag, à Berlin. "Nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers en pensant qu’une éventuelle attaque russe n’aura pas lieu avant 2029 au plus tôt. Nous sommes déjà dans le feu de l’action aujourd’hui", a-t-il ajouté.
Ukraine : coupures d’électricité dans au moins sept régions après les frappes russes
Le ministère ukrainien de l’Énergie a annoncé lundi des coupures d’électricité dans au moins sept régions dans le Nord, l’est, le centre et le sud du pays, à la suite de frappes russes contre le réseau énergétique. Les régions touchées sont : Kharkiv, Soumy, Poltava, Donetsk, Dnipropetrovsk, Kirovograd, et les consommateurs industriels dans la région de Zaporijia, a affirmé le ministère de l’Energie dans un communiqué.
La Russie multiplie depuis plusieurs semaines, à l’approche de l’hiver, les attaques sur les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, faisant craindre que, comme les années précédentes, des millions de personnes ne se retrouvent sans électricité, eau ou chauffage.
Les services secrets allemands ont mis en garde lundi 13 octobre contre la Russie, prête selon eux "à entrer en conflit militaire direct avec l’Otan", une menace qui pourrait intervenir avant 2029.
"À Moscou, on estime avoir des chances réalistes d’étendre sa zone d’influence vers l’ouest et de rendre l’Europe, économiquement bien plus puissante, dépendante de la Russie. Pour atteindre cet objectif, la Russie n’hésitera pas, si nécessaire, à entrer en conflit militaire direct avec l’Otan", a déclaré Martin Jäger, président du Service fédéral de renseignement (BND), auditionné par la commission de contrôle parlementaire, au Bundestag, à Berlin.
"Nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers en pensant qu’une éventuelle attaque russe n’aura pas lieu avant 2029 au plus tôt. Nous sommes déjà dans le feu de l’action aujourd’hui", a ajouté Martin Jäger qui a pris la tête du BND le 15 septembre dernier.
"La Russie n’a pas oublié la guerre froide"
Cet avertissement intervient après la multiplication d’incidents ces dernières semaines en Europe, tels l’incursion de drones russes en Pologne et la violation de l’espace aérien estonien par trois chasseurs russes. L’Allemagne a quant à elle été victime de survols de drones, de sabotages, et campagnes de désinformation et d’influence, avec l’ombre de Moscou planant sur ces événements.
"Au mieux, l’Europe connaît une paix glaciale qui peut à tout moment dégénérer en confrontation violente. Nous devons nous préparer à une nouvelle aggravation de la situation", a poursuivi Martin Jäger.
Sinan Selen, président du renseignement intérieur allemand (BfV), également auditionné, a abondé dans son sens : "La Russie poursuit de manière agressive ses ambitions politiques contre l’Allemagne, l’UE et ses alliés occidentaux". "Les services russes modifient en permanence les niveaux d’escalade de leurs activités dans le but stratégique d’affaiblir les démocraties libérales. En conséquence, nous détectons un large éventail d’activités d’espionnage, de désinformation, d’ingérence, de sabotage et de cyberattaques menées par des acteurs et des États étrangers en Allemagne", a-t-il dit. "La Russie n’a pas oublié la guerre froide", a-t-il ajouté, "ce qui signifie que les instruments utilisés à l’époque sont toujours disponibles".
Une journée pour les livres d’histoire et de diplomatie. Ce 13 octobre, après un vol de nuit, Donald Trump passe la matinée en Israël, où il doit s’adresser à la Knesset et embrasser les derniers otages libérés par le Hamas, après deux ans de captivité à Gaza. Puis le président américain s’envole pour l’Egypte, où se tient un sommet international de dernière minute pour préparer l’avenir de l’enclave palestinienne, avec les principaux pays arabo-musulmans et les Européens, dont la France.
"Un moment décisif", selon Yonatan Freeman, spécialiste des relations internationales à l’Université hébraïque de Jérusalem. Dans un entretien à L’Express, cet expert israélien raconte comment son pays traverse ce cessez-le-feu et appréhende une possible fin de la guerre à Gaza. Il décrit aussi l’adoration totale d’Israël pour Donald Trump, malgré les défis encore à relever.
L’Express : Si tout se déroule comme prévu, tous les otages détenus depuis deux ans dans la bande de Gaza devraient être libérés cette semaine. Quelle est l’importance de ce moment pour les Israéliens ?
Yonatan Freeman : C’est un moment décisif : la libération des otages était l’objectif numéro un d’Israël, la principale raison pour mener cette guerre dans la bande de Gaza. Il ne faut pas oublier que le 7 Octobre n’était pas seulement une attaque du Hamas, c’était à la fois une attaque mais aussi le kidnapping de centaines de personnes. Plus de 250 otages, dont de nombreux binationaux.
Cette libération nous amène à refermer une page, pas seulement d’un point de vue militaire mais pour toute la société israélienne. La question des otages faisait consensus en Israël, pour la coalition au pouvoir comme pour l’opposition, même s’il y avait des débats sur la façon de les libérer, par la force ou par un accord avec le Hamas. Mais à la fin, tout le monde la voulait et je pense qu’il s’agit d’une caractéristique morale de notre société : nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener nos otages, vivants comme morts. Nous ne laissons personne derrière.
Une fois tous les otages libérés, la guerre à Gaza prend-elle fin ? Qu’est-ce qui pourrait faire reprendre les combats ?
L’accord négocié par les Etats-Unis et par d’autres, dont le Qatar, contient de nombreuses phases. En résumé, la première phase consiste à libérer les otages, la deuxième à retirer le Hamas du pouvoir et la troisième à lui enlever toutes ses armes et ses tunnels.
Il existe deux scénarios dans lesquels les combats peuvent reprendre. Le premier se produit si le Hamas brise le cessez-le-feu, par exemple en faisant des provocations lors des libérations d’otages ou en attaquant des soldats israéliens. Il y a aussi la crainte qu’ils placent des explosifs dans les corps des otages décédés, ce qui entraîne de lourdes vérifications.
Le deuxième scénario de reprise des combats se produit si la phase deux du plan n’aboutit pas et que le Hamas garde ses armes. Cela signifierait que le Hamas continue de régner sur Gaza et se trouve en capacité de se réarmer. Alors Israël agirait pour l’en empêcher, soit par des attaques localisées comme au Liban ou en Syrie, soit par une nouvelle opération militaire massive.
Même si Donald Trump exige la fin de la guerre une bonne fois pour toutes ?
La position de Donald Trump et des Etats-Unis reste susceptible d’évoluer… Si la guerre reprend, il pourra toujours dire que le Hamas n’a pas tenu parole. Cet accord n’est pas gravé dans le marbre, et Trump ne sera jamais forcé de dire publiquement qu’il désavoue Israël en cas de reprise des combats.
Toutefois, si tous les otages sont libérés, il sera bien plus difficile, d’un point de vue politique, pour le gouvernement israélien de reprendre la guerre à Gaza. Même si après le 7-Octobre une majorité d’Israéliens estime que le Hamas ne devrait plus régner sur Gaza, les otages étaient la principale raison de cette guerre.
Donald Trump a montré qu’il était presque impossible pour Benyamin Netanyahou de lui dire non. Le président américain était-il le seul capable d’arrêter cette guerre ?
Je pense que Netanyahou aussi voulait le retour des otages et la fin de cette guerre, qui a des conséquences majeures sur notre société et notre économie. Mais la guerre n’est pas finie, le Premier ministre l’a dit lui-même : le gouvernement israélien parle d’un accord pour libérer les otages, pas de la fin de la guerre. Tant que le Hamas reste au pouvoir et a des armes, la bataille continue.
Pendant son premier mandat, Donald Trump a reconnu Jérusalem en tant que capitale d’Israël, la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan et a mené les accords d’Abraham, qui normalisent les relations d’Israël avec quatre pays musulmans. A quel point est-il populaire ?
Donald Trump est le président le plus populaire de notre histoire, sans doute autant qu’Harry S. Truman, qui avait reconnu Israël. Il a beaucoup aidé notre pays, il est très proche de Netanyahou mais aussi d’autres leaders politiques et il a acté le retour de la présence américaine sur la scène internationale, alors que l’administration précédente paraissait plus faible.
Les accords d’Abraham sont très populaires en Israël, et pas seulement pour ceux qui font du tourisme à Dubaï. Il s’agissait d’une phase importante de la normalisation d’Israël aux yeux du monde, ce qui pourrait aussi être le cas à l’issue de ce plan Trump. La normalisation d’Israël avec le monde arabo-musulman est un des moyens les plus efficaces d’affaiblir le Hamas et l’Iran, puisqu’ils n’auront plus de justification pour se battre contre nous en cas de résolution du conflit israélo-arabe. Pendant la guerre à Gaza, aucun des pays signataires des accords d’Abraham [NDLR : Emirats arabes unis, Bahreïn, Maroc et Soudan] n’a coupé les ponts avec Israël, malgré les déclarations et les accusations de génocide. Le Hamas est en très mauvaise posture sur la scène internationale à l’heure actuelle, en particulier dans le monde arabo-musulman.
Donald Trump veut étendre les accords d’Abraham et amener d’autres pays musulmans à normaliser leurs relations avec Israël, mais ceux-ci exigent la solution à deux Etats en échange de toute normalisation, donc la création d’un Etat palestinien…
Je pense que ce n’est pas ce sujet qui empêchera la normalisation. Tout dépend de la manière dont vous le vendez : ces derniers jours, l’Arabie saoudite dit qu’il peut y avoir normalisation si Israël reconnaît le principe d’un Etat palestinien. Nous sommes très loin de l’exigence de créer un Etat palestinien avant de signer tout accord de normalisation, ce que demandaient officiellement les Saoudiens il y a encore quelques mois.
Nous avons tous écouté le discours du président de l’Indonésie, le plus grand pays musulman de la planète, aux Nations unies le mois dernier et le respect qu’il a montré à Israël. Je suis très optimiste sur la vague de normalisations désirée par Donald Trump, à condition qu’Israël accepte, sur le principe, une forme d’auto-gouvernance des Palestiniens sans que celle-ci ne nuise à la sécurité des Israéliens.
La mer Noire n’est pas le seul terrain de jeu des "Magura", les drones navals ukrainiens chassant leur proie à la surface de l’eau. Certains de ces modèles étaient récemment amarrés à 3 000 kilomètres de là, devant le Centre d’expérimentation opérationnelle de la marine portugaise à Troia. Car l’Ukraine, malgré sa flotte lilliputienne, se trouve à la pointe des tendances en matière de guerre maritime : ses engins télé pilotés comptent des dizaines de navires russes à leur tableau de chasse. Alors que Moscou multiplie les attaques hybrides sur le continent (sabotages, incursion de drones, rupture de câbles sous-marins), elle a tout naturellement accepté de jouer la "red team", c’est-à-dire la force d’opposition, dans l’exercice Repmus/Dynamic Messenger que l’Otan organisait non loin de Lisbonne, en septembre. Pendant trois semaines, les Européens ont pu tester, contre ce partenaire aguerri, tactiques et matériels.
Ces jeux de guerre otaniens impliquant les Ukrainiens sont amenés à se multiplier. Car depuis l’invasion de février 2022, l’Alliance atlantique et l’Ukraine ont noué une collaboration dont chacun tire avantage en matière d’innovations. Cette fructueuse dynamique prend la forme de formations, de fournitures d’équipements et de renseignement. Une nouvelle structure se trouve au cœur de cet effort : le Centre conjoint d’analyse, de formation et d’entraînement (JATEC), inauguré dans la cité polonaise de Bydgoszcz, en février dernier. "Son rôle est de construire une voie à double sens, illustre son porte-parole, Peter Wojta. L’une permettra à l’Otan de se transformer pour faire face aux menaces modernes sur le champ de bataille, l’autre permettra à l’Ukraine de pouvoir opérer avec l’Alliance."
Cela concerne autant les doctrines de combat que le matériel. L’Otan a déjà testé et validé en 2024 un système ukrainien de détection acoustique de drones ou de missiles, que comptent déployer les pays baltes. D’un coût inférieur à 1 000 dollars, les capteurs de "Sky Fortress" sont en mesure de sonner l’alerte en cas d’intrusion de drones. Un élément qui peut contribuer à la défense du flanc est de l’Europe. "L’idée est d’avoir une zone de quelques kilomètres où seul du matériel militaire sera autorisé à voler, pour détecter les intrusions puis neutraliser avec de l’artillerie de petit calibre, du brouillage, des lasers ou des drones anti-drones", explique l’amiral Pierre Vandier, commandant suprême à la transformation de l’Otan. Celui-ci a placé la recherche de solutions intelligentes dans la lutte anti-drones en haut des priorités.
En plus de procéder à l’évaluation des nouvelles technologies au profit des alliés, ce haut gradé français et ses services le font également au bénéfice de l’Ukraine, quand celle-ci se retrouve démunie face à certaines menaces russes. Parmi elles, les redoutables bombes planantes. Ces munitions dévastatrices de plusieurs centaines de kilos, issues de stocks soviétiques, sont équipées d’un kit de guidage bon marché capable de les faire voler sur plusieurs dizaines de kilomètres. L’Otan a mené cette année un concours plaçant en concurrence différentes sociétés et start-up susceptibles de fournir la parade.
Trois solutions ont été retenues par un jury, avant une première phase de test concluante sur le site d’essai de la direction générale de l’armement de Biscarosse, dans les Landes. Les deux premières, conçues par des entreprises respectivement allemande (Tytan) et française (Alta Ares) ont recours à des drones intercepteurs. La troisième est un véritable mur de dizaines de drones coordonnés et projetés vers la menace. Développée par une jeune entreprise toulonnaise, Atreyd, elle pourrait s’adapter aux frappes de drones longue portée. "Ce mur sera utile pour protéger les centres de commandements militaires ou certains lieux sensibles, comme des hôpitaux de campagne", explique l’officier qui coordonne ce "challenge innovation".
Concours d’idées
Sans attendre, un autre concours a été organisé à la demande de Kiev pour la menace spécifique des drones suicides "FPV" (dont le pilotage se fait grâce à un casque immersif") à fibre optique, impossible à brouiller. Des capacités de détection et de neutralisation adaptées ont été sélectionnées, en collaboration avec le JATEC, et doivent être bientôt testées. Le prochain "challenge innovation", organisé en fin d’année à Londres, lui est lié indirectement : il ambitionne de trouver des moyens novateurs pour mieux prendre en charge les soldats blessés bloqués sur le front, dont l’évacuation en plein jour se fait au péril des personnels médicaux. "Il cherche des outils pour mieux stabiliser leur état comme pour les extraire plus rapidement", explique l’officier. Attendues en urgence par l’Ukraine, ces solutions pourraient trouver leur utilité immédiate parmi les alliés, en cas de confrontation directe avec la Russie.
Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte (à gauche) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky au siège de l'organisation, à Bruxelles, le 17 octobre 2024
Il s’agit d’un "événement historique" mêlant "tristesse" et "joie", selon le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou : le Hamas a libéré ce lundi 13 octobre les 20 derniers otages israéliens qu’il détenait depuis le 7 octobre 2023, après plus de deux ans de captivité. Cette libération se fait en échange de celle par Israël de près de 2 000 Palestiniens, dans le cadre du plan de paix pour Gaza de Donald Trump, accepté la semaine dernière par les deux parties. "La guerre est terminée. D’accord ? Vous comprenez ça ?", a lancé le locataire de la Maison-Blanche avant de quitter les Etats-Unis. Devant le parlement israélien, il lancé un appel à amnistier Benyamin Netanyahou, poursuivi par la CPI pour Crimes de guerres et Crimes contre l’humanité, et a exhorté les Palestiniens à se "détourner du terrorisme pour toujours". Quelques heures plus tard, Donald Trump s'est rendu en Egypte pour un sommet sur Gaza, durant lequel les pays médiateurs de l'accord de cessez-le-feu ont signé une déclaration commune, garantissant son application.
Les infos à retenir
⇒ Le Hamas a libéré les derniers otages israéliens vivants
⇒ Donald Trump suggère une amnistie pour Benyamin Netanyahou
⇒ Les Etats-Unis, l'Egypte, le Qatar et la Turquie signent une déclaration sur Gaza lors d'unsommet en Egypte
19h30
L'accord dur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" selon le président Egyptien
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.Abdel Fattah al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.
19h00
Affrontements inter-palestiniens meurtriers après le cessez-le-feu
Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a appris lundi l'AFP de sources concordantes. Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu avec Israël.
Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés. Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.
18h40
Les Etats-Unis, l'Egypte, le Qatar et la Turquie signent une déclaration sur Gaza
Le président américain a par la suite qualifié ce sommet sur Gaza de "jour formidable pour le Moyen-Orient". Quelques minutes plus tard, les Etats-Unis, l'Egypte, le Qatar et la Turquie, les pays médiateurs de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, ont signé un document garantissant son application lors du "sommet pour la paix" qui se déroule en Egypte.
"Le document va détailler les règles et les dispositions et bien d'autres choses", a déclaré Donald Trump en répétant par deux fois que "cela allait tenir", mais sans autre précision sur le texte signé lors de ce bref sommet international sur Gaza. "Nous avons la paix au Moyen-Orient", a assuré Donald Trump en conclusion.
18h34
Donald Trump accueille le président palestinien
Donald Trump a accueilli lundi le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, présent au sommet international sur Gaza organisé à Charm el-Cheick, en Egypte. Les deux dirigeants qui ne s'étaient pas vus depuis 2017 ont échangé quelques mots, avant que Donald Trump ne pose avec lui pour la photo officielle en levant le pouce. Mahmoud Abbas a été escorté par le président français Emmanuel Macron avant cet instant d'échange que Trump a eu avec tous les dirigeants présents.
17h21
Israël a libéré lundi 1.968 détenus en échange des 20 otages vivants relâchés par le Hamas
Israël a annoncé avoir libéré lundi 1.968 prisonniers palestiniens en échange de la libération des 20 derniers otages vivants qui étaient encore retenus captifs par le Hamas dans la bande de Gaza. "L'administration pénitentiaire israélienne a procédé à la libération des terroristes emprisonnés conformément à l'accord de retour des otages" dans le cadre du cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas, indique un communiqué officiel.
Au total, "1.968 terroristes ont été libérés de la prison [militaire] d'Ofer [en Cisjordanie occupée] vers [ce territoire, y compris à] Jérusalem-Est [annexée par Israël], et [ont été acheminés] de la prison de Ktziot [dans le sud d'Israël] vers" la bande de Gaza, ajoute ce communiqué de l'administration pénitentiaire.
16h25
La Croix-Rouge en route pour aller récupérer des dépouilles d'otages
L'armée israélienne a indiqué lundi après-midi que la Croix-Rouge était en route pour aller récupérer des dépouilles d'otages retenus dans la bande de Gaza.
"Selon les informations reçues, la Croix-Rouge se rend actuellement au point de rencontre situé dans le sud de la bande de Gaza, où plusieurs cercueils d'otages décédés lui seront remis", indique l'armée dans un communiqué peu après que les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont publié les noms de quatre otages dont elles comptent rendre les dépouilles à Israël dans la journée.
La veille, les autorités israéliennes avaient dit anticiper que tous les otages morts ne seraient pas restitués lundi, auquel cas un "organisme international" prévu dans le plan américain aiderait à les localiser, selon l'armée.
16h23
Donald Trump atterrit à Charm el-Cheikh pour le sommet sur Gaza
Le président américain Donald Trump a atterri lundi à Charm el-Cheikh en Egypte où il doit co-présider le sommet sur Gaza après son discours à la Knesset, selon la télévision égyptienne. Il est arrivé avec plus de trois heures et demie de retard sur son programme pour ce sommet international réunissant 31 dirigeants.
16h11
Le Hamas publie les noms de quatre otages dont il compte rendre les dépouilles à Israël lundi
Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont publié lundi après-midi les noms de quatre otages dont elles comptent rendre les dépouilles à Israël dans la journée. "Les Brigades al-Qassam remettront aujourd'hui, lundi 13 octobre 2025 les corps des prisonniers sionistes dont les noms suivent", indique le Hamas en donnant les noms de quatre otages décédés.
"Les familles des otages ont été choquées et consternées d'apprendre que seuls quatre corps d'otages décédés sur les 28 détenus par le Hamas" dans la bande de Gaza, seront rendus aujourd'hui", avait déclaré plus tôt le Forum des familles, la principale organisation israélienne militant pour la libération des otages.
15h15
Le discours de Donald Trump interrompu par l'expulsion de députés
Le discours du président américain devant les députés israéliens à Jérusalem a été brièvement interrompu par l'expulsion de deux élus de gauche. Tous deux ont brandi aux dessus de leur tête une feuille de papier blanc portant l'inscription, "Recognize Palestine" en anglais ("Reconnaissez la Palestine") avant d'être très rapidement sortis de la salle par le service d'ordre de la Knesset. "Eh bien c'était efficace", a réagit Donald Trump.
14h40
Donald Trump "prêt" à faire la paix avec l’Iran
Lors de son allocution au parlement israélien, le président américain a également annoncé qu’il serait "formidable" de faire la paix avec l’Iran, quelques mois après le soutien américain bombardements par Israël de sites nucléaires iraniens au cours d’une brève guerre en juin. "Est-ce que ce ne serait pas une bonne chose ? Parce que selon moi, ils le veulent, ils sont fatigués", a affirmé Donald Trump. "Nous sommes prêts" à un accord "quand vous le serez", a lancé le président américain aux Iraniens, en demandant à Téhéran de "reconnaître le droit d’Israël à exister".
14h20
Donald Trump suggère une amnistie pour Benyamin Netanyahou
Devant la Knesset, Donald Trump, lors d’un déplacement en Israël, a suggéré une amnistie pour Benyamin Netanyahou, sous le coup notamment d’un mandat d’arrêt international de la Cour Pénale Internationale après une enquête pour Crime de guerre et Crime contre l’humanité. Il a aussi appelé lundi les Palestiniens à "se détourner pour toujours de la voie du terrorisme" et à rejeter parmi leurs compatriotes les forces qu’il a qualifiées de "malveillantes". "Les Palestiniens sont face à un choix qui ne pourrait pas être plus clair", a jugé Donald Trump durant son allocution.
13h50
Donald Trump veut croire à la fin d’un "long cauchemar" pour les Israéliens et les Palestiniens
Le président américain Donald Trump a estimé que la journée de lundi marquait la fin d'"un long et douloureux cauchemar" pour les Israéliens mais aussi pour les Palestiniens. "Depuis le 7-Octobre jusqu’à cette semaine, Israël a été un pays en guerre […]", a-t-il lancé devant le Parlement israélien, "une période très dure. Des années pendant lesquelles pour tant de familles dans ce pays, il n’y a pas eu un seul jour de paix véritable".
"Mais maintenant finalement, le long et douloureux cauchemar est fini, pas seulement pour les Israéliens mais aussi pour les Palestiniens, et pour beaucoup d’autres."
13h30
Seuls quatre corps d’otages seront ramenés aujourd’hui de Gaza
La principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza a dit avoir appris que le Hamas ne remettrait lundi que quatre corps d’otages décédés, dénonçant une "violation de l’accord" de cessez-le-feu.
"Les familles des otages ont été choquées et consternées d’apprendre que seuls quatre corps d’otages décédés sur les 28 détenus par le Hamas seront rendus aujourd’hui", a déclaré le Forum des familles des otages dans un communiqué. "Cela représente une violation flagrante de l’accord par le Hamas. Nous attendons du gouvernement israélien et des médiateurs qu’ils prennent immédiatement des mesures pour rectifier cette grave injustice", ajoute le texte.
13h21
Donald Trump parle d’un "triomphe incroyable pour Israël et le monde" après le cessez-le-feu à Gaza
S’exprimant devant le Parlement israélien à Jérusalem, Donald Trump a salué l'"aube historique d’un nouveau Moyen-Orient", et évoqué un "triomphe incroyable pour Israël et le monde" après le cessez-le-feu à Gaza. "Après tant d’années de guerre et de dangers incessants, le ciel est aujourd’hui calme, les armes et les sirènes se sont tues, le soleil se lève sur une terre sainte enfin en paix. Une terre et une région qui, si Dieu le veut, vivront en paix pour l’éternité", a-t-il déclaré.
"Ce n’est pas seulement la fin d’une guerre, c’est la fin d’une ère de terreur et de mort […] Et le début d’une grande concorde et d’une harmonie durable pour Israël et toutes les nations de ce qui sera bientôt une région véritablement magnifique. J’en suis profondément convaincu : c’est l’aube historique d’un nouveau Moyen-Orient", a-t-il ajouté.
13h13
Benyamin Netanyahou entrevoit de nouveaux traités avec des pays arabes ou musulmans grâce à Donald Trump
Israël entrevoit la possibilité d’une conclusion rapide de nouveaux traités de paix entre Israël et des pays arabes ou musulmans grâce à Donald Trump, a déclaré lundi le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou dans un discours au Parlement en présence du président américain.
"Sous votre direction, nous pouvons forger de nouveaux traités de paix avec les pays arabes de la région et les pays musulmans au-delà" et "je crois qu’avec le leadership du président Trump, cela se produira beaucoup plus vite que certains le pensent", a déclaré Benyamin Netanyahou en faisant référence aux accords d’Abraham ayant permis sous le premier mandat de Donald Trump un rapprochement entre Israël et plusieurs pays arabes.
"En tant que Premier ministre d’Israël, je tends la main à ceux qui recherchent la paix avec nous. Personne ne désire plus la paix que le peuple d’Israël", a ajouté le Premier ministre à la tribune du parlement israélien, à Jérusalem.
12h51
A la Knesset, Benyamin Netanyahou salue en Donald Trump "le meilleur ami qu’Israël ait jamais eu"
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a qualifié lundi Donald Trump de "meilleur ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison-Blanche" dans un discours en présence du président américain à la Knesset, le Parlement israélien, à Jérusalem.
"Donald Trump est le meilleur ami que l’Etat d’Israël ait jamais eu à la Maison-Blanche", a déclaré Benyamin Netanyahou. "Aucun président américain n’en a fait plus pour Israël" que Donald Trump, a-t-il ajouté, et sur ce point, aucun de ses prédécesseurs ne "s’en approche, il n’y a aucune compétition".
12h40
Le ministère de la Santé du gouvernement Hamas annonce un bilan de 67 869 morts depuis le début de la guerre
Le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, a annoncé lundi un bilan de 67 869 personnes tuées depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, le 7 octobre 2023 déclenchée par l’attaque du Hamas et ses alliés.
"Le bilan total de l’agression israélienne depuis le 7 octobre 2023 s’élève désormais à 67 869 martyrs", a indiqué le ministère, qui poursuit encore la récupération de corps dans le territoire palestinien alors que le président américain Donald Trump a déclaré la fin de la guerre à Gaza après l’entrée en vigueur vendredi à 11h00 (heure française) d’un cessez-le-feu négocié sous son égide.
12h27
Israël dit que Benyamin Netanyahu n’ira pas au sommet de Charm el-Cheikh pour cause de fête juive
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ne se rendra pas au sommet sur Gaza organisé lundi par les Etats-Unis et l’Egypte à Charm el-Cheikh, a annoncé son bureau.
"Le Premier ministre Netanyahou a été invité par le président américain Donald Trump à participer aujourd’hui à une conférence en Egypte", indique le Bureau du Premier ministre dans un communiqué. Benyamin Netanyahu "a remercié Donald Trump pour l’invitation mais a déclaré qu’il ne pourrait pas y assister en raison de la coïncidence avec le début de la fête" juive de Simchat Torah ("Joie de la Torah") commençant lundi à la tombée de la nuit, ajoute le communiqué.
12h20
Le chef de l'ONU "profondément soulagé" après la libération des otages israéliens
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué lundi la libération des derniers otages israéliens encore vivants qui étaient retenus dans la bande de Gaza, et appelé les parties à "honorer leurs engagements".
"Je suis profondément soulagé qu’ils aient recouvré la liberté et qu’ils puissent bientôt retrouver leurs proches après les immenses souffrances qu’ils ont endurées", a déclaré dans un communiqué le chef de l'ONU, qui doit participer lundi à Charm el-Cheikh au Sommet sur Gaza.
Le chef de l'ONU "exhorte toutes les parties à poursuivre sur cette lancée et à honorer leurs engagements au titre du cessez-le-feu afin de mettre fin au cauchemar à Gaza".
12h15
Ovation debout pour le président américain Donald Trump au Parlement israélien
Les députés israéliens ont accueilli chaleureusement lundi après-midi le président américain Donald Trump à la Knesset, lui réservant une longue ovation debout.
Avant que Donald Trump ne s’adresse au Parlement, les députés ont également réservé une ovation debout au secrétaire d’Etat américain Marco Rubio ainsi qu’à son collègue de la Défense, Pete Hegseth, présents dans la salle, à l’appel de leurs noms par le président de la Knesset, Amir Ohana.
12h11
Explosion de joie à Ramallah à l’arrivée de cars transportant des Palestiniens libérés par Israël
Une foule en liesse et en pleurs a accueilli lundi à Ramallah l’arrivée de cars transportant des Palestiniens tout juste libérés par Israël dans le cadre de l’échange avec les derniers otages vivants retenus captifs dans la bande de Gaza, selon des journalistes de l’AFP.
Des centaines de personnes ont acclamé les détenus libérés, certains un keffieh autour du cou, relâchés en vertu de l’accord trouvé sous l’égide des Etats-Unis qui prévoit la libération par Israël, en échange des otages, de 250 personnes "détenues pour des raisons de sécurité" dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, ainsi que 1 700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le début de la guerre en octobre 2023.
12h05
La libération des otages israéliens marque "le début du processus de guérison" au Moyen-Orient, estime Friedrich Merz
Le chancelier allemand Friedrich Merz a réagi lundi à la libération par le Hamas des 20 otages israéliens encore en vie dans la bande de Gaza, qui marque selon lui "le début du processus de guérison et un pas vers la paix au Moyen-Orient".
"Les otages assassinés doivent également rentrer chez eux afin que leurs familles puissent leur dire adieu dans la dignité", a-t-il ajouté sur X.
The hostages who were murdered must also return home, so that their families can give them a dignified farewell. This day is a start: when healing can begin and a step taken on the path to peace in the Middle East. 2/2
— Bundeskanzler Friedrich Merz (@bundeskanzler) October 13, 2025
12h02
Le Hamas appelle Trump et les médiateurs à faire en sorte qu’Israël ne reprenne pas la guerre
Le Hamas a appelé lundi le président américain Donald Trump et les médiateurs à faire en sorte qu’Israël ne reprenne pas la guerre. "Nous saluons la déclaration du président américain Donald Trump, qui a clairement affirmé la fin de la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza", a déclaré à l’AFP le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem. "Nous appelons tous les médiateurs et les acteurs internationaux à continuer de surveiller le comportement de l’occupant (Israël, ndlr) à veiller à ce qu’il ne reprenne pas ses agressions contre notre peuple à Gaza", a-t-il ajouté.
11h26
Benyamin Netanyahou se rendra au sommet de Charm el-Cheikh sur Gaza
Benyamin Netanyahou se rendra lundi au sommet sur Gaza à Charm el-Cheikh en Egypte, a annoncé la radio-télévision publique israélienne. Selon cette source, cette décision intervient après une discussion entre le Premier ministre israélien et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui co-présidera le sommet avec le président américain Donald Trump. Le président palestinien Mahmoud Abbas sera également présent.
11h24
Echange d’otages et prisonniers : des bus quittent la prison israélienne d’Ofer en Cisjordanie occupée
Plusieurs bus ont quitté lundi la prison d’Ofer en Cisjordanie occupée, une des deux prisons d’où devaient être libérés des Palestiniens détenus par Israël dans le cadre du cessez-le-feu négocié avec le Hamas, selon un journaliste de l’AFP.
L’administration pénitentiaire israélienne avait indiqué samedi avoir regroupé dans deux prisons, dont celle d’Ofer, les détenus Palestiniens devant être relâchés en échange de la libération des otages par le Hamas à Gaza.
11h13
Israël annonce que les 20 derniers otages vivants de Gaza sont rentrés au pays
Israël a annoncé lundi que les 20 derniers otages vivants de Gaza étaient rentrés au pays, après que deux groupes de sept puis treize captifs ont été remis à la Croix-Rouge par le Hamas.
"Bienvenue à la maison", a écrit le ministère des Affaires étrangères dans une série de messages sur X accueillant le retour d’Elkana Bohbot, Rom Braslavski, Nimrod Cohen, Ariel et David Cunio, Evyatar David, Maxim Herkin, Eitan Horn, Segev Kalfon, Bar Kuperstein, Yosef Haïm Ohana, Avinatan Or, et Matan Zangauker, libérés au 378e jour de leur captivité. Le ministère avait accueilli de la même façon en début de matinée la libération d’un premier groupe de sept autres otages enlevés lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
10h47
L’armée israélienne confirme que les 13 derniers otages vivants sont avec la Croix-Rouge
L’armée israélienne a confirmé lundi en fin de matinée que les 13 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza avaient été relâchés par le Hamas et qu’ils étaient désormais avec la Croix-Rouge. "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, 13 otages leur ont été transférés et sont en route" pour être remis à des soldats israéliens et à des membres du Shin Bet (sécurité intérieure) "à l’intérieur de la bande de Gaza", écrit l’armée dans un communiqué.
10h21
Donald Trump est arrivé à la Knesset
Le président américain Donald Trump est arrivé lundi matin à la Knesset, le parlement israélien à Jérusalem, où il doit prononcer un discours, selon un journaliste de l’AFP sur place.
La visite de Donald Trump aux députés israéliens intervient alors qu’Israël est en train de récupérer les 20 derniers otages vivants enlevés par le Hamas lors de son attaque du 7 octobre 2023, dans le cadre d’un cessez-le-feu parrainé par l’hôte de la Maison Blanche. "C’est un grand honneur pour moi, un grand jour, un jour merveilleux. Un nouveau commencement", a-t-il écrit dans le livre d’or de la Knesset, sous le regard du président du Parlement Amir Ohana et du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
10h06
Les 20 derniers otages vivants ont été libérés par le Hamas
Le Hamas a libéré lundi matin les 20 derniers otages israéliens vivants, au 738e jour de leur captivité dans la bande de Gaza, a rapporté la radio-télévision publique israélienne en citant un responsable israélien.
Les autorités israéliennes avaient annoncé avant 10h00 le retour des sept premiers otages encore en vie. Selon la radio-télévision publique, les 13 autres ont été rendus à la Croix-Rouge dans le sud de la bande de Gaza et doivent être remis bientôt à l’armée israélienne.
Ces libérations, attendues par Israël tout entier, ont été accueillies par des scènes de liesse sur la place des Otages à Tel-Aviv, où s’étaient massées des milliers de personnes.
O9h59
La Chine "salue" la libération d’otages israéliens
La Chine a salué ce lundi 13 octobre la libération d’otages israéliens par le Hamas, première étape du plan du président américain Donald Trump pour mettre fin à deux ans de guerre.
"La Chine salue et soutient tous les efforts propices au retour de la paix et à une réduction de la crise humanitaire", a affirmé lors d’un point-presse quotidien le porte-parole des Affaires étrangères, Lin Jian. "La priorité la plus pressante est l’instauration dès que possible d’un cessez-le-feu complet et durable", a-t-il ajouté, répétant la position de principe de la Chine en faveur d’une solution à deux États.
10h03
La France jouera son "rôle dans la gouvernance de Gaza "au côté" de l’Autorité palestinienne
Le président français Emmanuel Macron a assuré ce lundi que la France jouerait un "rôle tout particulier" dans la future gouvernance de Gaza "au côté" de l’Autorité palestinienne et insisté sur la représentation des Palestiniens dans ce processus.
"Sur les questions de gouvernance, nous allons avoir un rôle tout particulier pour être aux côtés de l’Autorité palestinienne et veiller à ce qu’elle ait sa part, mais aussi qu’elle fasse ses réformes pour le jour d’après", a-t-il dit en arrivant à Charm el-Cheikh en Egypte pour un sommet en présence de Donald Trump.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas sera "présent à ce sommet", a-t-il ajouté. "C’est un très bon signal (..) C’est la reconnaissance du rôle de l’Autorité palestinienne comme instance légitime", a-t-il dit.
09h37
L’Union Européenne va redémarrer mercredi sa mission de surveillance au poste-frontière de Rafah
L’Union européenne va redémarrer "mercredi" sa mission de surveillance au poste-frontière de Rafah, entre Gaza et l’Egypte, a annoncé la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, dans un message sur X ce lundi 13 octobre.
La mission de surveillance EUBAM, impliquant des forces de police italiennes, espagnoles et françaises, a pour objectif d’assurer une présence neutre et tierce au niveau de ce passage frontalier stratégique. Elle a été redéployée en janvier, avant d’être suspendue en mars.
The peace plan requires strong international backing to succeed.
The EU stands ready to do its part. On Wednesday, it will restart a civilian mission to monitor the border crossing between Gaza and Egypt.
This mission can play an important role in supporting the ceasefire (2/2)
La Croix-Rouge en route pour récupérer d’autres otages
Un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est en route vers un point de rendez-vous dans le sud de la bande de Gaza pour récupérer lundi d’autres otages aux mains du Hamas après la libération d’un premier groupe de sept captifs. "La Croix-Rouge est en route vers un autre point de rencontre dans le sud de la bande de Gaza, où plusieurs otages lui seront remis", indique un communiqué de l’armée israélienne.
09h11
L’UE salue la libération des otages israéliens, "rendue possible par le président Trump"
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a salué lundi la libération de sept otages israéliens libérés par le Hamas, en soulignant le rôle du président Trump dans cette "étape cruciale vers la paix". "La libération d’otages est un succès majeur pour la diplomatie et une étape cruciale vers la paix. Le président Trump a rendu possible cette percée", a-t-elle déclaré sur X (ex-Twitter).
09h09
Donald Trump est arrivé à Tel-Aviv
L’avion du président américain a atterri lundi matin à l’aéroport international Ben-Gourion de Tel-Aviv. Donald Trump doit se rendre à Jérusalem pour un discours devant les députés israéliens alors que sont libérés des otages israéliens libérés par le Hamas.
Il a été accueilli sur le tapis rouge à sa descente de l’avion présidentiel américain Air Force One peu avant 09h00 (heure française) par son homologue israélien Isaac Herzog et le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
09h01
Des otages israéliens non encore libérés ont passé des appels vidéo avec leurs familles
Des otages israéliens non encore libérés ont passé lundi des appels vidéo avec leurs familles, selon le Forum des familles, la principale association de proches d’otages en Israël, et des déclarations de plusieurs sources du Hamas à l’AFP.
L’association a relayé des vidéos et photos des proches de Matan Zangauker, de Nimrod Cohen, et d’Ariel et David Cunio - des otages qui selon les autorités israéliennes n’ont pas encore été libérés - en train d’échanger en appel vidéo, alors qu’ils doivent être relâchés dans la matinée, au 738e jour de leur captivité dans la bande de Gaza.
Plusieurs sources au sein du mouvement islamiste palestinien ont confirmé à l’AFP que ces appels avaient été passés, sans plus de précisions sur les raisons ni l’horaire de ces appels. Le Hamas, ainsi que le Jihad islamique, n’avaient partagé au cours des deux dernières années que des photos et des vidéos de certains otages mises en scène.
08h44
"Notre combat n’est pas terminé", dit le Forum des familles après le retour de sept otages
Le Forum des familles d’otages israéliens s’est réjoui de la libération lundi dans la matinée de sept otages à Gaza mais a affirmé que son combat ne serait "pas terminé" tant que tous les otages et dépouilles d’otages ne seraient pas revenus en Israël.
"Après 738 jours d’angoisse en captivité, Omri Miran, Matan Angrest, Ziv Berman, Gali Berman, Guy Gilboa-Dalal, Alon Ohel et Eitan Mor nous reviennent pour embrasser leurs familles qui ont œuvré sans relâche pour leur libération, leurs amis et une nation entière qui a cru et s’est battue pour ce jour", indique le Forum, principale organisation de proches des captifs dans un communiqué. "Notre combat n’est pas terminé. Il ne s’arrêtera que lorsque le dernier otage sera retrouvé et rendu en vue d’être enterré dignement. C’est notre devoir moral. Ce n’est qu’alors que le peuple d’Israël sera au complet", ajoute le texte.
08h27
Israël salue le "retour à la maison" de 7 otages libérés par le Hamas
Le ministère des Affaires étrangères israélien a salué le "retour à la maison" de sept otages israéliens libérés lundi matin par le Hamas dans la bande de Gaza. "Bon retour à la maison", écrit le ministère dans une série de sept messages sur X avec les portraits des sept otages : Matan Angrest, Gali et Ziv Berman, Guy Gilboa-Dalal, Omri Miran, Eitan Mor, Alon Ohel.
We’ve been waiting 738 days to say this: Welcome home Alon, Eitan, Guy, Ziv, Gali, Omri, and Matan! pic.twitter.com/od8BbrMueb
L’armée israélienne a indiqué de son côté que les sept otages livrés par le Hamas à la Croix-Rouge avaient été remis par celle-ci à des soldats à l’intérieur de la bande de Gaza et qu’ils étaient en route vers le territoire israélien.
08h20
Emmanuel Macron estime que "la paix devient possible pour Israël, pour Gaza et la région"
Emmanuel Macron a salué lundi matin la libération par le Hamas d’otages israéliens encore en vie dans la bande de Gaza, estimant que "la paix devient possible pour Israël, pour Gaza et la région". "Je partage la joie des familles et du peuple israélien alors que sept otages viennent d’être remis à la Croix-Rouge", a écrit sur X le chef de l’Etat français, à son arrivée à Charm el-Cheikh en Egypte pour un "sommet pour la paix" consacré à Gaza. Au total, 20 otages israéliens encore vivants doivent être rendus à Israël lundi matin.
Je partage la joie des familles et du peuple israélien alors que sept otages viennent d’être remis à la Croix-Rouge. Mon équipe et moi-même avions encore vu récemment leurs parents.
Eitan Mor, Gali et Ziv Berman, Matan Angrest, Omri Miran, Alon Ahel et Guy Gilboa-Dalal…
Le Hamas a remis sept otages vivants à la Croix-Rouge
Le Hamas a remis lundi matin à Gaza-ville sept otages israéliens vivants à la Croix-Rouge, a annoncé la radio-télévision publique israélienne, une information confirmée ensuite par l’armée israélienne.
A l’annonce de cette nouvelle, la foule compacte rassemblée sur la "place des Otages" de Tel-Aviv, lieu emblématique de la mobilisation pour le retour des captifs depuis leur enlèvement le 7 octobre 2023, a exulté.
07h02
Libération des otages : la Croix-Rouge en route vers un point convenu dans le nord de la bande de Gaza
Des véhicules du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sont en route lundi matin vers un point convenu du nord de la bande de Gaza pour y récupérer des otages devant être libérés par le Hamas, selon l’armée israélienne.
"La Croix-Rouge est en route vers un point de rencontre dans le nord de la bande de Gaza, où plusieurs otages seront remis à sa garde", écrit l’armée israélienne dans un bref communiqué, précisant être prête "à accueillir d’autres otages devant être remis à la Croix-Rouge ultérieurement".
06h35
Un sommet pour la paix organisé en Egypte
Après moins de quatre heures sur le sol israélien, Donald Trump se rendra ensuite à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour y coprésider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un "sommet pour la paix" à Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays, dont Emmanuel Macron, et du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
La gouvernance de la bande de Gaza, ravagée par deux ans de guerre, en sera l’un des enjeux. Les pays médiateurs de l’accord de cessez-le-feu à Gaza doivent y signer un document garantissant son application, a indiqué une source diplomatique selon qui ces pays seront "les Etats-Unis, l’Egypte, le Qatar et probablement la Turquie".
Aucun responsable israélien ne fera le voyage, pas plus que le Hamas. L’Iran, soutien de longue date de ce dernier, a été invité mais ne participera pas non plus.
06h30
La guerre à Gaza est "terminée", dit Donald Trump en route vers le Moyen-Orient
Donald Trump a déclaré dimanche, à bord d’Air Force One en partance pour Israël et l’Egypte, que la guerre à Gaza était "terminée". "La guerre est terminée. D’accord ? Vous comprenez ça ?", a dit le président américain aux journalistes, en réponse à une question sur le conflit entre Israël et le Hamas. Juste avant d’embarquer à la base aérienne d’Andrews, près de Washington, le président américain avait déclaré que sa visite dans les deux pays serait un "moment très spécial", que "tout le monde est impatient de vivre".
De son côté, Benyamin Netanyahou a estimé qu’Israël avait remporté "d’immenses victoires, des victoires qui ont stupéfié le monde entier". "Je dois vous dire que la lutte n’est pas terminée", a-t-il toutefois ajouté dans une allocution télévisée dimanche.
A son arrivée en Israël, vers 8h20, Donald Trump doit rencontrer les familles des otages capturés par le Hamas lors de son attaque du 7 octobre 2023. Il doit prononcer ensuite un discours devant la Knesset, le parlement israélien à Jérusalem, devenant ainsi le quatrième président américain à le faire.
06h20
La libération des otages israéliens du Hamas attendue ce matin
La branche armée du Hamas a publié ce lundi la liste des noms des 20 otages vivants devant être libérés aujourd’hui, au quatrième jour du cessez-le-feu avec Israël. "Dans le cadre de l’accord [de cessez-le-feu et] pour l’échange de prisonniers, les Brigades al-Qassam ont décidé de libérer les prisonniers sionistes vivants suivants", indique un communiqué du groupe armé en publiant la liste des noms de vingt otages qui étaient jusque-là présumés vivants.
Première étape du plan présenté par Donald Trump pour faire taire les armes, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des "raisons de sécurité" - dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1 700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023. Leur arrivée est prévue "tôt lundi matin", selon Shosh Bedrosian, porte-parole de Benyamin Netanyahou, et le gouvernement s’attend à ce que les "20 otages vivants soient libérés ensemble [et remis tous] en même temps à la Croix-Rouge".
Les autorités israéliennes anticipent toutefois que tous les otages morts ne seront pas restitués lundi. Auquel cas, un "organisme international, convenu dans le cadre de ce plan, aidera à localiser les otages (morts) s’ils ne sont pas retrouvés et libérés" lundi, selon Shosh Bedrosian.
Des cars ramenant à Khan Younes dans le sud de la bande de Gaza des prisonniers palestiniens libérés par Israël, devant l'hôpital Nasser le 13 octobre 2025
Ce 4 décembre 2024, une femme traverse Téhéran en ambulance. Plusieurs personnes l’attendent impatiemment devant chez elle. A son arrivée, elle est transportée sur un brancard, mais elle reste souriante malgré sa santé fragile. Elle s’adresse aux caméras et scande : "Femme, vie, liberté", "vive la liberté".
Cette femme s’appelle Narges Mohammadi, elle est iranienne. Elle vient d’obtenir une libération provisoire pour raisons de santé, après plus de 2 ans de détention dans une prison du régime iranien.
Avec ces images, où elle porte ses cheveux bruns bouclés, lâchés, sans voile, elle risque sa vie, et pourrait immédiatement être à nouveau emprisonnée. Mais qu’importe pour Narges Mohammadi : elle se bat depuis les années 90 contre le régime des Mollahs, et ce n’est pas maintenant qu’elle va renoncer.
L'engagement de notre protagoniste a plus de 30 ans, et s’inscrit, comme c’est souvent le cas, dans l’histoire de tout un pays. Un combat qui lui a valu en 2024 le prix Nobel de la paix, alors qu'elle était encore emprisonnée.
Deux jours après les frappes massives qui ont visé les infrastructures énergétiques ukrainiennes, la situation reste tendue dans l’ensemble du pays. Les bombardements russes de vendredi 10 octobre ont plongé des centaines de milliers de foyers dans le noir et coûté la vie à un enfant de sept ans. Samedi, le président Volodymyr Zelensky a exhorté son homologue américain Donald Trump à "négocier la paix" en Ukraine, saluant son accord récent sur le Moyen-Orient.
Ce dimanche 12 octobre, la diplomatie s’accélère encore : Volodymyr Zelensky a échangé pour la deuxième fois en deux jours avec Donald Trump pour discuter de la défense et du secteur énergétique, tout en s’entretenant avec Emmanuel Macron, à qui il a demandé davantage de systèmes de défense antiaérienne et de missiles. Selon le président ukrainien, la Russie "profite des problèmes internes" des pays occidentaux pour intensifier ses frappes, alors que l’hiver s’annonce difficile.
Les infos à retenir
⇒ Volodymyr Zelensky a informé Emmanuel Macron des besoins de l’Ukraine en systèmes de défense antiaérienne
⇒ Le président ukrainien affirme avoir échangé avec Donald Trump pour deuxième fois en deux jours
⇒ Volodymyr Zelensky a exhorté le président américain à mettre fin à la guerre
Volodymyr Zelensky dit avoir échangé avec Donald Trump pour la deuxième fois en deux jours
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué avoir eu un entretien téléphonique dimanche avec son homologue américain Donald Trump, le deuxième en deux jours, pour évoquer notamment la défense antiaérienne et le secteur énergétique du pays pilonné par la Russie.
"Hier, nous avons convenu d’un ensemble de sujets à discuter aujourd’hui, et nous avons couvert tous les aspects de la situation : défense de notre pays, renforcement de nos capacités, en défense antiaérienne, résistance et capacités de longue portée. Nous avons également discuté de nombreux détails liés au secteur de l’énergie", a-t-il énuméré sur X.
L’Ukraine a besoin de plus de systèmes de défense antiaérienne, selon Volodymyr Zelensky
Volodymyr Zelensky a demandé dimanche davantage de systèmes de défense antiaérienne et de missiles, lors d’un échange téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, affirmant que la Russie profitait des problèmes "internes" de chaque pays pour frapper l’Ukraine.
"J’ai parlé avec le président Emmanuel Macron […] Je l’ai informé de nos besoins prioritaires – et en premier lieu des systèmes de défense antiaérienne et des missiles", a dit le dirigeant ukrainien sur sa page Facebook.
Volodymyr Zelensky exhorte Donald Trump à mettre fin à la guerre, comme "au Moyen-Orient"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté samedi son homologue américain Donald Trump à négocier la paix en Ukraine, après être parvenu à un accord sur Gaza, au moment où la Russie continue de bombarder le pays et son système énergétique.
"J’ai félicité le président Donald J. Trump pour son succès et l’accord sur le Moyen-Orient qu’il a pu obtenir, ce qui est une réussite exceptionnelle", a dit le président ukrainien sur Facebook, après un entretien téléphonique avec Donald Trump qu’il a qualifié de "très positif".
"Si une guerre peut être arrêtée dans une région, alors d’autres guerres peuvent certainement aussi être arrêtées, y compris la guerre menée par la Russie", a-t-il poursuivi.
Le président français Emmanuel Macron et le président ukrainien Volodymyr Zelensky arrivent pour présider le sommet de la Coalition des volontaires à l'Élysée, le 4 septembre 2025 à Paris.
Après des semaines de tension et de négociations, un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas ouvre la voie à la libération imminente des 48 otages israéliens détenus à Gaza. En échange, Tel-Aviv doit libérer près de 2 000 prisonniers palestiniens, dont 250 condamnés pour des attentats meurtriers et 1 700 arrêtés depuis octobre 2023. L’opération, attendue "tôt lundi matin" selon Shosh Bedrosian, porte-parole du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, est prévue pour s’achever avant la visite du président américain Donald Trump à Jérusalem lundi midi. Une étape clé de son plan en 20 points visant à mettre fin à la guerre à Gaza.
Soins médicaux et rééducation physique
Samedi 11 octobre, le chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, a validé le plan opérationnel complet pour récupérer les 48 otages retenus dans la bande de Gaza, qu’ils soient vivants ou décédés. Selon l’accord, le Hamas dispose de 72 heures après le retrait israélien jusqu’à la "ligne jaune" pour restituer les captifs.
Le déroulement de l’opération a été minutieusement préparé : les otages vivants seront récupérés par des représentants de la Croix-Rouge à l’intérieur de Gaza, puis remis aux forces spéciales israéliennes pour être conduits au centre d’accueil initial de Reim. De là, ils seront dirigés vers trois hôpitaux : Sheba à Tel HaShomer, Ichilov à Tel-Aviv ou Rabin à Petah Tikva. Dans le cas d’urgences médicales, des évacuations directes par hélicoptère permettront d’acheminer immédiatement certains otages vers les soins nécessaires.
Pour les otages décédés, l’armée inspectera chaque cercueil afin de s’assurer qu’il n’est pas piégé. Une cérémonie militaire sera organisée : un drapeau israélien sera placé sur le cercueil, les soldats rendront les honneurs et un rabbin militaire récitera des psaumes selon Le Figaro. Les dépouilles seront ensuite transférées à l’Institut médico-légal Abu Kabir pour identification, avant remise aux familles dans un délai de 10 à 48 heures, complétée pour certains soldats par une seconde identification à la base militaire de Shura.
Les préparatifs incluent également un accompagnement psychologique et des équipements adaptés aux otages. Certains n’ont pas vu la lumière pendant près de 200 jours : des hôpitaux ont ainsi prévu un éclairage progressif pour leur réadaptation ou encore une salle de sport pour commencer la rééducation physique destinée aux otages qui n’ont pu user de leurs jambes depuis plusieurs mois.
Plus de 2 000 détenus de Gaza bientôt libérés
Côté israélien, l’accord prévoit la libération de 250 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité pour des attentats meurtriers et de 1 700 autres détenus de Gaza arrêtés depuis le 7 octobre. Au total, environ 2 000 Palestiniens devraient être relâchés, la majorité étant renvoyée à Gaza ou exilée dans des pays voisins, la date exacte restant à confirmer.
Parallèlement, la reprise de l’aide humanitaire s’organise. Le Cogat, l’agence israélienne supervisant l’aide à Gaza, prévoit l’entrée de quelque 600 camions par jour à partir de dimanche, visant à rétablir un niveau proche de l’aide d’avant la guerre. L’ONU annonce que 170 000 tonnes de nourriture, médicaments et articles de première nécessité, notamment pour enfants souffrant de malnutrition et produits d’hygiène menstruelle, sont prêtes à être acheminés dès l’autorisation israélienne. La reprise intervient après des mois de restrictions sévères qui ont entraîné des famines locales, causant au moins 459 décès.
Une fois l’échange d’otages et de prisonniers achevé, Israël prévoit de détruire tous les tunnels du Hamas dans la bande de Gaza. "Le grand défi d’Israël après la restitution des otages sera la neutralisation complète des tunnels terroristes du Hamas à Gaza", a déclaré le ministre de la Défense, Israël Katz. Cette opération marquera la prochaine étape stratégique après la première étape du plan Trump visant à mettre fin à la guerre.
Le président malgache, Andry Rajoelina, a déclaré dimanche qu'une "tentative de prise du pouvoir illégale et par la force" était en cours. "La présidence de la République souhaite informer la nation et la communauté internationale qu'une tentative de prise du pouvoir illégale et par la force, contraire à la Constitution et aux principes démocratiques, est actuellement en cours sur le territoire national", a déclaré M. Rajoelina dans un communiqué.
Un contingent de l'armée de Madagascar a affirmé dimanche avoir pris le contrôle des forces armées du pays, après avoir rejoint la veille les manifestants anti-gouvernementaux et appelé les forces de sécurité à "refuser les ordres". "Désormais, tous les ordres de l'armée malgache, qu'ils soient terrestres, aériens ou militaires, émaneront du quartier général du CAPSAT (Corps d'armée des personnels et des services administratifs et techniques)", ont annoncé des officiers de ce contingent dans une déclaration vidéo. En 2009, cette base située à la périphérie de la capitale malgache, avait déjà mené une mutinerie lors du soulèvement populaire qui avait porté au pouvoir l'actuel président.
Le gouvernement "prêt à collaborer"
La manifestation de samedi à Antananarivo a été l'une des plus importantes depuis le début de la contestation le 25 septembre, lancée par le mouvement Gen Z pour protester contre les coupures d'eau et d'électricité et qui s'est muée en une remise en cause des responsables politiques au pouvoir, à commencer par le président Andry Raojelina. Une nouvelle manifestation est prévue dimanche matin dans la capitale malgache, tandis qu'une cérémonie de funérailles d'un soldat tué lors d'une manifestation la veille était en cours.
Des soldats ont affronté les gendarmes devant une caserne et sont entrés dans la ville à bord de véhicules militaires pour rejoindre les manifestants sur la symbolique place du 13 Mai, devant la mairie d'Antananarivo, où ils ont été accueillis par des acclamations et des appels à la démission de Rajoelina.
"Le dialogue est la seule voie à suivre et la seule solution à la crise à laquelle le pays est actuellement confronté", a déclaré ce dernier, appelant à "l'unité". Samedi soir, le nouveau Premier ministre, Ruphin Zafisambo, a assuré que le gouvernement, "qui se maintient fermement", était "prêt à collaborer et à écouter toutes les forces: les jeunes, les syndicats et l'armée". "Madagascar ne pourra pas résister à d'autres crises si cette division entre les citoyens persiste", a poursuivi le général Zafisambo dans un bref discours filmé.
Air France a annoncé dimanche à l'AFP avoir suspendu ses liaisons entre l'aéroport Paris-Charles de Gaulle et Antananarivo depuis samedi et jusqu'au lundi 13 octobre inclus, "en raison de la situation sécuritaire" sur l'île de Madagascar. La reprise des opérations "restera soumise à une évaluation quotidienne de la situation sur place", a précisé la compagnie. De son côté la compagnie Air Austral qui opère entre l'Ile de la Réunion et Madagascar a indiqué à l'AFP qu'elle avait annulé une rotation samedi mais que ses vols étaient "maintenus" pour la journée de dimanche.
Les membres de l'unité militaire CAPSAT de Madagascar se rassemblent avant une cérémonie en l'honneur d'un soldat tué lors d'affrontements la veille à leur base d'Antananarivo, le 12 octobre 2025. Une unité militaire mutinée a déclaré le 12 octobre 2025 qu'elle prenait le contrôle de toutes les forces militaires de Madagascar, alors que le président Andry Rajoelina affirmait qu'une « tentative de prise de pouvoir illégale » était en cours. Le contingent CAPSAT, composé d'officiers administratifs et techniques, s'est joint à des milliers de manifestants dans le centre-ville le 11 octobre 2025, marquant un tournant majeur dans un mouvement de protestation antigouvernemental qui dure depuis plus de deux semaines. (Photo de Luis TATO / AFP)
Le Hamas a annoncé qu’il allait commencer à libérer les otages israéliens à Gaza dès lundi matin comme prévu, peu avant un "sommet de la paix" en Egypte qui rassemblera les dirigeants d’une vingtaine de pays autour des présidents américain Donald Trump et égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Dans la bande de Gaza dévastée par deux ans de guerre, la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas, a annoncé samedi que plus de 500 000 personnes déplacées étaient revenues dans le nord du territoire depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi.
16h39
Le Hamas continue d’exiger la libération de chefs palestiniens en échange des otages
Le Hamas et ses alliés ont "terminé les préparatifs" en vue de la libération des otages vivants, prévue lundi, mais le mouvement islamiste continue d’exiger la libération de chefs palestiniens par Israël dans le cadre de l’échange, ont indiqué dimanche à l’AFP deux sources proches de négociations et du Hamas.
"Le Hamas insiste pour que la liste finale [des détenus que relâchera Israël] inclue les sept grands leaders, notamment Marwan Barghouthi, Ahmed Saadat, Ibrahim Hamed et Abbas al-Sayed", a déclaré à l’AFP une de ces sources.
"Le Hamas et les factions [palestiniennes] ont terminé les préparatifs pour [la libération] de tous les prisonniers vivants et de plusieurs corps qui ont été retrouvés", a ajouté cette source, dont les propos ont été confirmés par une autre source proche du mouvement et de négociations.
15h33
La libération des otages de Gaza est attendue "tôt lundi matin"
La libération des otages de Gaza est attendue "tôt lundi matin", a déclaré dimanche Shosh Bedrosian, porte-parole du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
"La libération de nos otages commencera tôt lundi matin. Nous nous attendons que nos 20 otages vivants soient libérés ensemble [et remis tous] en même temps à la Croix-Rouge et transportés dans six à huit véhicules", a déclaré Shosh Bedrosian lors d’un point de presse.
15h19
Israël ne libérera les détenus palestiniens qu’après confirmation que tous les otages ont été rendus
Israël ne commencera à libérer les détenus palestiniens devant être relâchés en échange de la libération des otages à Gaza qu’à partir du moment où il aura la confirmation que tous les captifs, vivants et morts, ont bien été rendus, a déclaré dimanche une porte-parole du Premier ministre israélien.
"Les prisonniers palestiniens [dont la libération est prévue dans l’échange] seront libérés une fois qu’Israël aura la confirmation que tous nos otages devant être libérés demain auront passé la frontière avec Israël", a déclaré Shosh Bedrosian lors d’un point de presse en ligne.
Lors de la dernière trêve, la confirmation de l’identité des otages morts n’avait été obtenue qu’après une autopsie à l’institut médico-légal d’Israël (Abou Kabir).
15h08
Israël pas représenté au sommet pour la paix prévu lundi en Egypte
Israel ne participera pas au sommet pour la paix sur Gaza prévu en Egypte lundi sous l’égide du président américain Donald Trump et de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, a-t-on appris dimanche de source officielle
"Aucun responsable israélien ne participera", a déclaré à l’AFP Shosh Bedrosian, porte-parole du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
13h47
L’UE se dit disposée à augmenter sa présence à Gaza
L’Union européenne va "très vraisemblablement" augmenter sa présence sur le terrain à Gaza, une fois un cessez-le-feu durable établi, a souligné dimanche le chef de la diplomatie française démissionnaire, à la veille du sommet de la paix qui doit se tenir en Egypte. "L’Europe est déjà présente au travers de deux missions", a rappelé Jean-Noël Barrot, invité de l’émission un Dimanche en politique sur France 3.
La première, qui est une mission de surveillance au poste-frontière de Rafah (EUBAM), à laquelle des gendarmes français participent, "va jouer un rôle très important pour les points de passage", a-t-il assuré. La seconde (EUPOL COPPS) est en soutien à la formation des policiers palestiniens.
Le ministre français a souligné que la formation des policiers était indispensable pour qu’ils assurent, eux-mêmes, la sécurité dans la bande de Gaza après le départ du mouvement islamiste palestinien Hamas et de l’armée israélienne.
La force internationale de stabilisation que la communauté internationale souhaite voir mise en place de manière transitoire "n’a pas vocation à prendre à sa charge l’intégralité de la sécurité", a expliqué Jean-Noël Barrot. "C’est bien évidemment des policiers palestiniens qui vont le faire, encore faut-il les former", a-t-il commenté. Sur la force elle-même, il a répété qu’il fallait "un mandat clair des Nations Unies". "Et ça, c’est au menu des tout prochains jours", a-t-il ajouté.
Outre les Européens, l’Indonésie et la Turquie ont d’ores et déjà indiqué qu’elles souhaitaient prendre part à cette force internationale. La France n’a pas encore décidé si outre une éventuelle aide à la formation des policiers palestiniens et aide financière pour leurs équipements, elle pourrait envoyer des troupes au sol.
12h09
Le Hamas ne gouvernera pas Gaza après la guerre, selon une source du mouvement
Le Hamas ne gouvernera pas la bande de Gaza après la guerre, a déclaré dimanche à l’AFP une source du mouvement proche des négociations, deux jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu avec Israël.
"Pour le Hamas, la gouvernance de la bande de Gaza est une question réglée. Le Hamas ne participera pas du tout à la phase de transition, ce qui signifie qu’il a renoncé au contrôle de la bande de Gaza, mais il reste un élément fondamental de la société palestinienne", a déclaré à l’AFP cette source sous couvert de l’anonymat.
9h33
Israël annonce qu’il détruira tous les tunnels à Gaza
Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a annoncé dimanche que l’armée israélienne allait détruire, après la libération des otages retenus dans la bande de Gaza, tous les tunnels du Hamas dans le territoire palestinien.
Au troisième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, M. Katz a souligné dans un communiqué que ces opérations seraient menées dans le cadre du "mécanisme international […] sous la supervision des Etats-Unis". "Le grand défi d’Israël après l’étape de restitution des otages sera la destruction de tous les tunnels terroristes du Hamas à Gaza", a-t-il dit. "J’ai ordonné à l’armée de se préparer à cette mission", a-t-il ajouté.
Le Hamas dispose d’un réseau de tunnels sous la bande de Gaza, notamment utilisé par sa branche armée. Israël a affirmé en avoir détruit de nombreux en plus de deux ans de guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste en Israël le 7 octobre 2023.
M. Katz a précisé que la destruction des tunnels aurait lieu dans le cadre de la "démilitarisation" du mouvement islamiste prévue par le plan de Donald Trump, dont la deuxième phase reste encore à être négociée.
Un cadre du Hamas a mis en garde samedi contre des négociations "difficiles" à ce sujet. Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a notamment déclaré qu’il était "hors de question" que le mouvement islamiste désarme.
00h12
L’Egypte confirme un sommet de la paix pour Gaza, lundi à Charm el-Cheikh, présidé par Trump et Sissi
Les présidents égyptien Abdel Fattah al-Sissi et américain Donald Trump présideront lundi après-midi à Charm el-Cheikh un "Sommet de la paix", en présence de "dirigeants de plus de 20 pays", a annoncé samedi la présidence égyptienne dans un communiqué. "Le sommet vise à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, à renforcer les efforts pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient, et à ouvrir une nouvelle page de sécurité et de stabilité régionale", précise le texte, au second jour d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
Le secrétaire général Antonio Guterres participera au sommet lundi, a annoncé samedi soir le bureau de son porte-parole. Le Premier ministre britannique Keir Starmer sera également présent au sommet, qui "marque un tournant historique pour la région après deux années de conflit et de bain de sang", selon un communiqué de Downing street.
Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi en Egypte pour marquer son "soutien à la mise en œuvre de l’accord présenté par le président Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza" entre Israël et le Hamas, a annoncé samedi l’Élysée. M. Macron échangera, à cette occasion, "avec ses partenaires sur les prochaines étapes de mise en œuvre du plan de paix", a expliqué la présidence française.
Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, sont aussi attendus en Egypte.
22h27
La libération des 48 otages israéliens commencera lundi matin
Un haut responsable du Hamas a déclaré samedi à l’AFP que la libération des 48 otages, principalement israéliens, détenus à Gaza débuterait bien lundi matin. "Conformément à l’accord signé, l’échange de prisonniers devrait débuter lundi matin comme convenu, et il n’y a aucun nouveau développement à ce sujet", a déclaré Oussama Hamdane à l’AFP.
Après cela, Israël doit libérer environ 2.000 détenus palestiniens de ses prisons, conformément aux termes de la première étape d’un accord de cessez-le-feu signé par les deux parties sous médiation américaine.
18h59
Le Hamas "repoussera l’agression" si la guerre reprend à Gaza
Le Hamas se défendra si le plan américain visant à mettre fin à la guerre à Gaza échoue, a affirmé samedi un responsable du mouvement islamiste palestinien à l’AFP.
"Nous espérons ne pas revenir (à la guerre), mais le peuple palestinien et les forces de la résistance vont certainement […] utiliser toutes leurs capacités pour repousser l’agression si la bataille leur est imposée", a dit Hossam Badran dans une interview à l’AFP.
18h52
Le Hamas s’attend à des négociations "plus complexes" pour la deuxième phase du plan Trump
Les négociations pour la deuxième phase du plan américain visant à mettre fin à la guerre à Gaza seront "plus complexes", a affirmé samedi un responsable du mouvement islamiste palestinien Hamas à l’AFP.
"La deuxième phase des négociations nécessite des discussions plus complexes et ne sera pas aussi facile que la première phase", a déclaré Hossam Badran dans une interview à l’AFP. "Il y a beaucoup de complications et de difficultés, ce qui nécessite des négociations peut-être plus longues", a-t-il ajouté.
18h43
Un responsable du Hamas qualifie "d’absurde" l’idée d’expulser de Gaza les membres du mouvement islamiste
L’idée d’expulser les membres du Hamas de Gaza, prévue dans le plan de paix du président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien, est "absurde", a affirmé samedi à l’AFP un responsable du mouvement islamiste.
"Les dirigeants du Hamas présents dans la bande de Gaza se trouvent sur leur terre, celle où ils ont vécu, parmi leur famille et leur peuple. Il est donc naturel qu’ils y restent", a affirmé Hossam Badran dans une interview à l’AFP. "Parler d’expulser les Palestiniens, qu’ils soient membres du Hamas ou non, de leur terre est absurde et insensé", a-t-il ajouté.
Des femmes brandissent des pancartes lors d’un rassemblement sur la place des Otages à Tel-Aviv, en Israël, avant la libération prévue de dizaines d'otages retenus dans la bande de Gaza, le 11 octobre 2025
Dans un monde déchiré par les guerres et bousculé par la montée des tensions commerciales, la tentation du repli sur soi n’a jamais été aussi forte. Confrontées à la poussée du vote radical et à l’essor de la désinformation, les démocraties libérales sont fragilisées. C’est plus que jamais le moment de donner la parole aux architectes du sursaut, qu’ils soient scientifiques, militaires, experts de la tech, intellectuels ou entrepreneurs. L'Express consacre un numéro exceptionnel aux "Visionnaires".
Alliés aux "mercenaires" californiens de la tech, les faiseurs de miracle brouillent le jeu démocratique. Pour les combattre, nous avons besoin d’une nouvelle génération de leaders, prêts à en découdre et à insuffler une énergie politique dans le projet européen, estime Giuliano da Empoli, l'auteur de L’Heure des prédateurs et du Mage du Kremlin. Entretien.
Qu’est-ce qui caractérise ces "prédateurs" qui, écrivez-vous, menacent nos démocraties ?
Giuliano da Empoli : Nous vivons aujourd’hui, comme ce fut le cas à d’autres moments de l’Histoire, dans un environnement qui donne la primauté à l’agresseur. Dans ce monde, où il n’y a, au fond, plus de règles, deux types de prédateurs dominent. D’abord, les prédateurs politiques, à l’image d’un Donald Trump, d’un "MBS" ou d’un Nayib Bukele, le président du Salvador. Tout en étant très classiques, ces personnages incarnent une rupture radicale. Pour les comprendre, il faut lire Suétone, Tacite ou Machiavel. Ces dirigeants, qui n’obéissent qu’à une seule loi, l’action, se sont alliés avec un autre type de prédateurs, plus nouveaux et plus contemporains : les seigneurs de la tech.
Ceux-ci ont créé un écosystème où l’agresseur a toujours l’avantage, car attaquer ne coûte rien, alors que se défendre est difficile et très onéreux… Ces prédateurs numériques se prétendent progressistes. Le problème, c’est qu’ils ont produit un système qui s’affranchit de toute règle et n’obéit qu’à la loi du plus fort. Or ces "conquistadors de la tech" ont intérêt, comme les prédateurs politiques, à combattre la démocratie libérale et ses contre-pouvoirs, tels les médias traditionnels et les universités, soit tout ce qui, dans l’ancien monde, est prescripteur.
Une fois au pouvoir, ces prédateurs sapent le système démocratique qui les a fait élire…
Leur message, très puissant, peut se résumer à ceci : "Chers électeurs, on a voulu vous faire croire que le système dans lequel vous évoluez n’a pas d’alternative. Que vous votiez pour la gauche ou pour la droite, rien ne change, vous resterez toujours dans l’écosystème des élites mondialisées, de l’acceptation de l’immigration et d’une certaine forme de dilution de l’identité nationale. Et moi, je vous dis qu’une alternative est possible, mais pour cela, il faut briser les règles et le système des lois."
C’est ce que j’appelle, dans mon livre (1), la promesse du miracle. En théologie, le miracle, c’est l’intervention de Dieu qui contourne les lois de fonctionnement du monde ordinaire pour produire un effet sur la réalité. Au fond, la promesse de ces leaders est de cette nature : "Nous allons casser le système juridique, passer à un autre modèle qui ne sera peut-être plus démocratique, mais c’est la seule façon de satisfaire vos désirs – arrêter l’immigration, combattre la criminalité et redonner du travail aux "nationaux". Les réseaux sociaux jouent un rôle très important dans cette dynamique.
Face à ces prédateurs qui promettent des miracles et brisent les règles, que pouvons-nous faire ?
Il n’y a pas de recette miracle ou, comme le disent les Américains, de "silver bullet", une balle unique qui résoudrait la question ! Deux suggestions : d’abord, sortir du pur formalisme et des règles défendues par le "parti des avocats", c’est-à-dire les technocrates et les responsables politiques traditionnels qui évoluent dans des cadres très normés. Les opinions publiques occidentales ne croient plus dans ces systèmes, trop figés et incapables de produire de vrais changements. Si, face au prédateur qui veut faire exploser ces cadres, vous vous contentez de défendre les règles sans apporter de solutions, vous serez en très mauvaise posture. Pour s’adapter, il y a un vrai travail politique à faire. Le défi est de montrer que les problèmes – pouvoir d’achat, criminalité, immigration – que les prédateurs prétendent régler à coups de miracles peuvent se traiter de façon plus efficace et durable dans le cadre de l’Etat de droit.
Et puis, il faut imaginer une forme de démocratie qui s’applique à ce nouveau monde du numérique, qui est la sphère dans laquelle est en train de basculer notre vie, non seulement démocratique, mais aussi nos relations aux autres, au travail, notre vie tout court. Or nous n’y sommes pas du tout. Au contraire, c’est plutôt la loi de la jungle qui s’impose au monde réel.
Encore faut-il disposer d’un personnel politique à la hauteur pour affronter ce que vous appelez ce "moment machiavélien"…
C’est là que le bât blesse. Les Européens vivent une double humiliation. La première, ce sont les limites de notre souveraineté – notamment militaire et numérique – que Donald Trump a si cruellement mises en pleine lumière.
La seconde vient de la posture de soumission de certains dirigeants européens – je pense à Mark Rutte, secrétaire général de l’Otan, flattant à outrance le président américain, ou à Ursula von der Leyen, qui, bien qu’elle se soit proclamée cheffe d’une "Commission géopolitique", se comporte comme si elle n’était que la Première ministre du Luxembourg…
Elle agit comme si, en matière de commerce international, nous n’étions qu’une kyrielle de petits pays. Alors que, justement, l’idée de l’Union est d’avoir une voix, une force qui serait commune à tous. Mais nous ne l’avons pas. C’est d’autant plus regrettable qu’en face de nous Donald Trump, dont l’offensive est très largement rhétorique, est en réalité beaucoup plus flexible que ce que l’on pense. S’humilier devant lui est d’autant plus pathétique. Il y a vraiment un déficit de leadership politique en Europe…
Qui est notre pire ennemi ? Ces prédateurs ? Ou nous-mêmes, qui nous montrons incapables de nous définir comme une puissance ?
Pour répondre à cette question, il faut revenir à l’histoire de l’Europe, de la paix et de la Seconde Guerre mondiale. Peter Sloterdijk décrit très bien cette composante lorsqu’il dit que l’Europe est une "confédération d’empires en faillite". Effectivement, le projet européen est né de l’échec sanglant du projet impérial, que plusieurs nations ont vécu sous différentes formes.
Cette rhétorique guerrière nous ayant menés à la catastrophe, l’Europe a été bâtie sur l’exact contraire, selon une logique de règles et de procédures très ennuyeuses. Et il faut bien comprendre que tous ceux qui l’ont conçue ainsi, Jean Monnet en tête, l’ont fait en toute connaissance de cause, parce que c’était la seule façon de procéder après l’apocalypse de la Seconde Guerre mondiale. Le problème, c’est que ce modèle fondé, donc, sur une forme d’ennui technocratique n’est pas capable de résister aux assauts des nouveaux impérialistes. L’Europe a besoin d’une nouvelle génération de leaders qui aient la capacité d’injecter une énergie politique dans le modèle européen.
Faut-il brandir une tronçonneuse, à la façon d’un Javier Milei ou d’un Elon Musk, pour fédérer les Européens ?
En tout cas, ce n’est pas avec des slides sur PowerPoint que nous y arriverons ! L’Europe est le projet politique le plus enthousiasmant de ces soixante-dix dernières années. Mais il faut en comprendre la nature. Trouver nos symboles et nos récits. Je pense que le moment de l’Europe politique est venu. Ce sera un combat, il y aura des accrocs, on y arrivera lentement, peut-être pas tous en même temps et de la même manière, mais c’est la bonne façon d’avancer.
Qui pourrait nous inspirer ? Cicéron ? Périclès ?
Le politologue néerlandais Luuk van Middelaar répond très bien à cette question. Il explique que l’histoire de l’Europe ne s’arrête effectivement pas à ces soixante-dix dernières années, mais qu’elle a des racines bien plus profondes. Et on peut trouver des exemples inspirants qui remontent très loin, notamment des femmes, trop souvent absentes du panthéon pro-européen, de Christine de Pizan à Louise Weiss.
Contrairement à ce qu’affirment les populistes, le modèle européen n’est donc pas un modèle du passé, mais un modèle de l’avenir ?
Si le modèle des prédateurs contribuait au succès du développement humain, des sciences, de la culture et de l’économie, cela se saurait. A la fin, Trump, Orban, Poutine et les autres tendent toujours vers un modèle de kleptocratie à tendance autoritaire. Il peut avoir davantage d’efficacité sur le court terme que le modèle démocratique, mais est-il meilleur sur le long terme que ce que nous avons développé en Europe ? Je ne le pense pas. Cela ne veut pas dire qu’il faut rester passif !
La stratégie des démocrates américains, qui attendent que ces prédateurs finissent par se détruire, est insuffisante. D’abord, parce que rien ne nous dit qu’ils ne seront pas remplacés par d’autres qui seraient pires qu’eux. Ensuite, parce que certains prédateurs, d’une efficacité redoutable, tels Viktor Orbán ou Narendra Modi, ne montrent aucune tendance à l’autodestruction. Pour les affronter, il faut faire un profond effort de réinvention. Nous sommes encore très loin du compte.
Des boîtes de maïs et des produits cosmétiques remplies d’explosifs ? Ce qui ressemble un scénario de film d’espionnage est aujourd’hui au cœur d’une véritable enquête de sécurité nationale en Pologne. Selon le quotidien polonais Gazeta Wyborcza - dans un article publié début octobre et confirmé par plusieurs médias lituaniens - les services de renseignement polonais et l’Agence de sécurité intérieure (ABW) enquêtent sur une vaste opération de sabotage orchestrée par le renseignement militaire russe (GRU). L’affaire, restée confidentielle plusieurs mois, aurait éclaté à l’été 2024, en pleine période de l’Euro de football, alors que les pays d’Europe de l’Est étaient en état d’alerte renforcée.
Les enquêteurs polonais affirment avoir retrouvé des explosifs dissimulés dans des boîtes de conserve, étiquetées comme du maïs, ainsi que du matériel lié à la fabrication de drones. Ces éléments auraient été découverts en Pologne et en Lituanie. D’après les sources citées par Gazeta Wyborcza, le GRU aurait préparé des attaques coordonnées à l’aide de drones équipés de charges explosives."Une de [nos hypothèses] suppose que le GRU se préparait à un acte terroriste avec des drones et des boîtes de conserve, qui, à la place de maïs, contenaient une puissante matière explosive", affirme l’un des informateurs du journal.
Selon Gazeta Wyborcza, le GRU aurait recruté de simples exécutants, attirés par l’appât du gain plutôt que par une conviction politique. Parmi eux, Vladislas D., un Ukrainien de 27 ans installé à Katowice, présenté comme l’un des maillons clés du réseau. Recruté via la messagerie cryptée Telegram par un mystérieux interlocuteur se faisant appeler "Warrior", il aurait accepté de servir de coursier pour quelques centaines d’euros payés en cryptomonnaie. Selon les enquêteurs, son rôle consistait à transporter du matériel entre la Lituanie et la Pologne, en suivant des instructions précises, documentées par photo après chaque livraison.
Une enquête "vaste" impliquant "six suspects"
Dans le détail, Gazeta Wyborcza raconte qu’il se serait rendu à deux reprises dans un cimetière de Kaunas, en Lituanie, où il aurait déterré un sac contenant les fameuses conserves de maïs puis, plus tard, des pièces de drones destinées à l’Allemagne. Un expert militaire a ajouté au journal polonais que les quantités d’explosifs supposées avoir été impliquées auraient pu causer de graves dommages à une voiture et des blessures mortelles aux personnes à proximité.
De leur côté, les autorités polonaises confirment l’existence d’une enquête "vaste" impliquant six suspects déjà identifiés. Si le mobile exact reste à préciser, les services de renseignement évoquent une opération de guerre hybride orchestrée par Moscou, destinée à fragiliser la Pologne — l’un des alliés les plus résolus de Kiev depuis le début de l’invasion russe. Varsovie est en effet en première ligne du soutien à l’Ukraine : plus de 3,3 milliards d’euros d'aide militaire et humanitaire ont déjà été versés, et près d’un million de réfugiés. Un engagement sans faille qui fait de la Pologne une cible toute désignée pour le Kremlin, souligne Euronews.
Semer la peur
Pour le coordinateur des services spéciaux polonais, Tomasz Siemoniak, ces découvertes ne seraient qu’un épisode d’un plan plus vaste, visant également la Lituanie et l’Allemagne. Ces derniers mois, une série d’incidents a d’ailleurs ravivé les inquiétudes européennes : des violations de l’espace aérien ont été signalées dans plusieurs pays, la Russie étant largement soupçonnée d’en être à l’origine. En Allemagne, l’aéroport de Munich a dû suspendre ses activités, début octobre, après la détection de plusieurs drones non identifiés, provoquant l’annulation de dix-sept vols. D’autres épisodes similaires ont été observés en Estonie et en Roumanie, renforçant l’idée d’une pression coordonnée à l’Est. Ces incidents successifs ont relancé le débat sur la mise en place d’un "mur anti-drones" destiné à protéger la frontière orientale de l’Europe.
De son côté, le think tank américain Institute for the Study of War (ISW), cité par le média public lituanien LRT et relayé par Courrier International, estime que la Russie pourrait bien mener des opérations de sabotage en Pologne tout en cherchant à en attribuer la responsabilité à l’Ukraine, dans le but de semer la peur et la discorde au sein de l'Otan. À mesure que l’enquête progresse, les "conserves de maïs russes" apparaissent comme le dernier avatar d’une stratégie de déstabilisation désormais permanente — où même les objets les plus ordinaires peuvent se transformer en armes.
Un drone surveille la fumée émise par une cheminée à Katowice, au sud de la Pologne, pour lutter contre la pollution de l'air, sur une photo fournie par la police municipale
L'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur vendredi dans la bande de Gaza, précipitant des centaines de milliers de déplacés sur le chemin du retour à travers le territoire palestinien dévasté par deux ans de guerre.
Un premier déploiement de 200 soldats américains doit arriver en Israël pour contribuer à la surveillance du cessez-le-feu à Gaza entre le Hamas et Israël, conformément au plan de paix du président Donald Trump.
Aux termes de l'accord, les 48 otages ou dépouilles d'otages encore dans Gaza doivent être rendus à Israël d'ici à lundi 09h00 GMT. En échange, Israël doit libérer 250 "détenus pour des raisons de sécurité" dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1.700 Palestiniens arrêtés par l'armée israélienne dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre en octobre 2023.
Macron se rend lundi en Egypte pour soutenir la "mise en oeuvre" de l'accord entre Israël et le Hamas
Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi en Egypte pour marquer son "soutien à la mise en œuvre de l'accord présenté par le Président Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza" entre Israël et le Hamas, a annoncé samedi l'Élysée.
Emmanuel Macron échangera, à cette occasion, "avec ses partenaires sur les prochaines étapes de mise en œuvre du plan de paix", a expliqué la présidence française sans préciser s'il s'entretiendrait avec son homologue américain Donald Trump qui prévoit aussi de se rendre en Egypte.
Ce déplacement à Charm el-Cheikh "s'inscrit dans la continuité de l'initiative franco-saoudienne et des travaux engagés à New York en septembre dernier pour la mise en œuvre d'un plan de paix et de sécurité pour tous au Moyen-Orient, fondé sur la solution à deux États", a dit l'Élysée.
Le désarmement du Hamas est "hors de question"
Le désarmement du Hamas, prévu dans le cadre du plan du président américain Donald Trump visant à mettre fin à la guerre à Gaza, est "hors de question", a affirmé samedi à l'AFP un responsable du mouvement islamiste palestinien.
"La remise des armes proposée est hors de question et n'est pas négociable", a affirmé ce responsable sous couvert d'anonymat.
Israël et le Hamas ont conclu jeudi en Egypte un accord de cessez-le-feu, entré en vigueur vendredi, prévoyant une libération des otages retenus à Gaza dans les 72 heures contre des prisonniers détenus par Israël.
Cet accord est basé sur un plan annoncé fin septembre par Donald Trump pour mettre fin à deux ans de guerre dévastatrice dans le territoire palestinien.
La deuxième phase de ce plan en 20 points, au coeur de divergences entre Israël et le Hamas, concerne le désarmement du mouvement islamiste, l'exil de ses combattants et la poursuite du retrait par étapes d'Israël de Gaza.
Israël a regroupé les détenus devant être libérés en échange des otages de Gaza
Les autorités israéliennes ont rassemblé dans deux prisons les détenus devant être libérés en échange de la libération des otages à Gaza prévue dans le cadre du cessez-le-feu négocié avec le Hamas sous l'égide du président américain Donald Trump, a indiqué samedi l'administration pénitentiaire.
Les "prisonniers relevant de la sécurité nationale ont été transférés vers les centres d'expulsion des prisons d'Ofer [en Cisjordanie occupée, NDLR] et de Ktziot [sud d'Israël], en attendant les instructions des autorités politiques et la poursuite des opérations pour permettre le retour des otages en Israël", écrit l'administration dans un communiqué.
Aux termes de l'accord, les 48 otages ou dépouilles d'otages encore dans Gaza doivent être rendus à Israël d'ici à lundi 09h00 GMT. En échange, Israël doit libérer 250 "détenus pour des raisons de sécurité" dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1.700 Palestiniens arrêtés par l'armée israélienne dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre en octobre 2023.
Pas de déploiement américain à Gaza, réaffirme un chef de l'armée américaine
Le nouveau chef du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), Brad Cooper a annoncé samedi s'être rendu à Gaza pour discuter de la "stabilisation" de la situation, assurant qu'aucune troupe américaine ne serait déployée sur le territoire palestinien.
L'amiral Brad Cooper a précisé sur X qu'il venait de rentrer d'une visite à Gaza pour discuter de la création d'un "centre de coordination civilo-militaire" dirigé par le Centcom, qui "soutiendra la stabilisation du conflit".
Un premier déploiement de 200 soldats américains doit arriver en Israël pour contribuer à la surveillance du cessez-le-feu à Gaza entre le Hamas et Israël, conformément au plan de paix du président Donald Trump. "Ce grand effort sera réalisé sans déploiement de troupes à Gaza", a-t-il ajouté.
L'armée américaine doit coordonner une force opérationnelle multinationale qui se déploiera à Gaza et qui comprendra probablement des troupes d'Égypte, du Qatar, de Turquie et des Émirats arabes unis.
GAZA CITY, GAZA - 11 OCTOBRE : Les Palestiniens reviennent vers les routes, les bâtiments et les infrastructures endommagés, qui ont été gravement détruits après deux ans d'attaques israéliennes à Gaza City, Gaza, le 11 octobre 2025. Les Palestiniens continuent de revenir du sud vers le nord de Gaza au deuxième jour du cessez-le-feu dans le quartier d'Al-Karama. Khalil Ramzi Alkahlut / Anadolu (Photo de Khalil Ramzi Alkahlut / Anadolu via AFP)
"Macron renomme le kamikaze Lecornu sur un champ de ruines", a lâché hier soir Blick, quotidien suisse de langue allemande, après l'annonce vendredi soir d'Emmanuel Macron qui a reconduit son Premier ministre Sébastien Lecornu contre l'avis général. Dans ses colonnes, le journal décrit cette décision comme "l’une des options les plus risquées pour diriger la France". Le Soir, de son côté, se montre moins dramatique mais plutôt désabusé : "Retour à la case départ", résume le quotidien belge. "À l’issue d’une semaine aussi confuse que théâtrale, le président français l’a annoncé à 22 h vendredi 10 octobre : il y aura bien un gouvernement Lecornu II."
Partout, c'est la consternation. Parmi la presse anglo-saxonne, The Guardian évoque une "crise politique qui s’aggrave en France", tandis que la chaîne américaine CNN qualifie cette nomination de "surprenante". D'autres expriment un sentiment de fin de règne. "Après une semaine de chaos (...) il est devenu de plus en plus clair que l'expérience de près d'une décennie de la France avec la politique centriste rebelle de Macron touche à sa fin", écrit le Financial Times, alors que la popularité du chef de l'Etat est au plus bas.
De nouveau sous la menace de censure par les partis d’opposition, le fidèle allié d’Emmanuel Macron doit constituer, dans un délai ultra-court, son nouveau gouvernement. D’après l’Élysée, Sébastien Lecornu "aura carte blanche dans la composition du gouvernement" — une concession qui pourrait être son seul levier d’action réel, analyseIl Corriere della Sera, qui note que c’est peut-être là que réside "le faible espoir qu’il réussisse cette fois la tâche qu’il n’a pas réussi à accomplir ces trente derniers jours".
Pour le quotidien italien milanais, la reconduction de Lecornu est d’autant plus étonnante que son mandat précédent avait échoué après seulement 27 jours, et qu’il avait lui-même considéré sa mission comme accomplie lors de sa démission. Le journal de centre-droit reprend même la citation de Jean-Luc Mélenchon, à la tête de La France insoumise : "La reconduction de Lecornu est une gifle pour les Français." En plus de partager "sa surprise", la BBC essaie de deviner à quoi pourraient ressembler les prochains jours et rappelle "la course contre la montre" dans laquelle le nouveau Premier ministre se trouve avec la présentation du budget devant le Parlement d’ici lundi 13 octobre.
"Une instabilité sans précédent sous la Ve République"
Côté américain, le New York Times estime que le choix d’Emmanuel Macron est risqué et particulièrement illisible : "Il n’apparaît absolument pas clairement en quoi la renomination de M. Lecornu va pouvoir améliorer la situation de blocage de la France." Le quotidien new-yorkais suggère qu'Emmanuel Macron semble miser sur la peur d’une nouvelle élection pour imposer un compromis budgétaire, mais ce pari est périlleux face à des désaccords profonds. "Les partis d’opposition réclament du sang et menacent de renverser le gouvernement lors d’un vote de confiance dès que les ministres", indique de son côté le quotidien britannique Times, suivi de son voisin irlandais, l’Irish Times : "Le président français a perdu six Premiers ministres en moins de deux ans, dans un contexte de crise politique croissante."
Dans les pages d’El Pais, les journalistes espagnols voient dans ce choix un symptôme de l’impasse politique française, signe d’un pouvoir à court d’options et "d’absence d’alternatives". Et du côté du Bloomberg, l’analyse se déplace vers les marchés : le média américain souligne l’inquiétude croissante des investisseurs face à des ministres qui peinent à gérer les difficultés budgétaires "qui ont laissé la France avec le plus gros déficit de la zone euro". "Ce cocktail de risques politiques et budgétaires a effrayé les investisseurs, provoquant des ventes massives d’actifs français et une hausse des coûts d’emprunt."
En Allemagne, le Der Spiegel opte quant à lui pour l’ironie, tournant en dérision la crise politique française avec un titre sans détour : "La mauvaise comédie de Macron." Et de prolonger la métaphore théâtrale par une pique acérée : "Si l’on voulait employer une image moins aimable, on pourrait dire que la France ne tourne pas rond : elle s’enfonce dans une dangereuse spirale descendante." Une manière de souligner à la fois la lassitude et l’incrédulité face à un pouvoir français qui semble rejouer la même pièce à chaque crise.
Le geste est fort, et le timing semble soigneusement calculé. Alors que dessénateurs américains appelaient à durcir les sanctions contre la Chine, cette dernière a répliqué sans attendre, jeudi 9 octobre, avec de nouveaux contrôles. En étendant son régime de licences aux produits fabriqués à partir de terres rares chinoises, même hors de son territoire, le régime de Xi Jinping place un secteur stratégique – celui des métaux indispensables à la transition énergétique et à la défense – sous sa coupe directe. Un coup de semonce qui intervient à quelques semaines du sommet de l’APEC – Coopération économique Asie-Pacifique - qui se tient les 31 octobre et 1er novembre en Corée du Sud.
Que comportent les annonces de Pékin sur les terres rares ?
Pékin a frappé un grand coup cette semaine en étendant radicalement son contrôle sur les terres rares, ces métaux qui servent à fabriquer les aimants indispensables à la tech et à la défense américaine et dont les Chinois ont le quasi-monopole. Désormais, tout produit, composant ou technologie contenant plus de 0,1 % de terres rares d’origine chinoise devra faire l’objet d’une licence d’exportation. Cette exigence s’appliquera non seulement aux biens fabriqués sur le sol chinois, mais aussi à ceux produits à l’étranger dès lors qu’ils utilisent des matériaux ou des technologies issues de Chine.
Concrètement, les licences pour des usages militaires seront systématiquement refusées ; celles concernant les semi-conducteurs et l’intelligence artificielle ne seront accordées qu’au cas par cas, tandis que les exportations à visée humanitaire resteront exemptées de ces contrôles. A noter qu’en avril dernier, la Chine avait soumis les exportations de sept terres rares stratégiques à des licences difficiles à obtenir. Pour Pékin, il s’agit de les utiliser comme levier diplomatique, en s’octroyant un droit de regard extraterritorial sur les chaînes de valeur mondiales — à l’image des dispositifs américains, comme la Foreign Direct Product Rule, cette règle de contrôle des exportations qui inspire directement la mesure chinoise, compare La Tribune.
Quelles conséquences pour les chaînes d’approvisionnement mondiales ?
Les conséquences de cette décision chinoise s’annoncent considérables pour les industries occidentales, déjà fragilisées par la guerre technologique sino-américaine. Camille Brugier, une spécialiste de la Chine résume sur LinkeDin : "Si la France veut vendre un avion aux Pays-Bas, et que cet avion est composé à plus de 0,1 % de produits visés, le constructeur français devrait théoriquement demander une licence d’exportation au Ministère du Commerce chinois pour exporter son produit vers les Pays-Bas." Et la chercheuse d’ajouter qu’en vertu du seuil "très bas", à peu près tous les produits ayant des composantes digitales seront concernés : "Vu l’absence d’annonce visant à renforcer les équipes chinoises du Ministère du Commerce et de l’administration des douanes, il faut s’attendre à de longs délais."
De son côté, l'Union européenne tente bien de diversifier ses approvisionnements : d’après les informations d’Eurostat, ses importations d’aimants de terres rares depuis le Vietnam ont doublé en un an. Mais la domination chinoise reste écrasante : si Pékin n’extrait qu’environ 60 % du minerai mondial, il en raffine près de 90 %, d’après les données de l’Agence internationale de l’énergie, reprises par nos confrères des Echos. En imposant ces licences, la Chine instrumentalise son avantage industriel pour peser sur les grandes entreprises mondiales, déjà contraintes de reformuler leurs chaînes d’approvisionnement depuis trois ans.
Et quelle a été la réaction de Washington ?
Aux États-Unis, la réaction a été immédiate. Donald Trump, pourtant plutôt conciliant avec Xi Jinping depuis son retour à la Maison-Blanche, a publié sur son réseau Truth Social un message incendiaire, mentionnant l’éventuelle annulation de leur rencontre prévue fin octobre à Séoul, en marge du sommet de l’APEC. "Je devais rencontrer le président Xi dans deux semaines, mais il semble maintenant qu’il n’y ait plus aucune raison de le faire", écrit l’ex-magnat de l’immobilier. Il menace d’imposer "une taxe supplémentaire de 100 %" sur les produits chinois dès le 1er novembre et accuse Pékin de vouloir contrôler "pratiquement tout ce qui lui passe entre les mains, même hors de Chine".
La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre : Wall Street a perdu 2,7 % et le Nasdaq 3,5 %, tirant vers le bas les valeurs technologiques européennes. À trois semaines du sommet, la tension remonte brutalement entre les deux premières puissances mondiales. En brandissant l’arme des terres rares, Pékin montre qu’il est prêt à jouer sur le terrain préféré de Washington : celui du contrôle des technologies critiques. Mais en exerçant une pression aussi frontale, la Chine prend aussi un risque : celui de provoquer un nouvel emballement de la guerre commerciale, à un moment où aucune des deux économies n’a vraiment les moyens d’en assumer le coût.
Les terres rares sont des métaux essentiels à la fabrication des aimants utilisés dans les éoliennes, les véhicules électriques, les radars ou les missiles.
On sort inconsolable de Ce pays qui n’aimait pas l’amour, un livre aussi chagrinant que le titre le laisse entrevoir. Le roman (Éditions Istya & Cie, traduit de l’anglais par Jean Esch, 528 pages, 23 euros) retrace le destin poignant d’une jeune juive d’Ukraine au milieu du XXe siècle et, à travers lui, met au jour les racines d’une tragédie dont les derniers actes se jouent aujourd’hui dans les steppes du Donbass.
"Ce pays qui n'aimait pas l'amour", de Yaroslav Trofimov.
Grand reporter au Wall Street Journal, deux fois finaliste du prix Pulitzer pour ses articles sur l’Afghanistan (2022) et l’Ukraine (2023), Yaroslav Trofimov, qui est né à Kiev, a construit sa fresque épique autour de Debora, personnage librement inspiré de sa grand-mère, qui portait le même prénom. Cependant, si les protagonistes sont fictionnels, les convulsions historiques dans lesquelles ils évoluent sont véridiques jusque dans les détails.
L’auteur raconte l’histoire d’une jeune femme ballottée par les bouleversements de son époque mais déterminée à survivre quoi qu’il en coûte, et qui devra pour cela faire des choix déchirants. Elle va peu à peu perdre ses illusions - et son amour. On suit Debora depuis sa ville d’origine, Ouman, dont la moitié de la population était juive avant les drames du XXe siècle, jusqu’à Kharkiv, Kiev et Stalingrad.
L’histoire de la résilience de l’âme humaine
A travers les tribulations de son héroïne, Yaroslav Trofimov aborde l’Holodomor, la famine dévastatrice qui fit des millions de morts en 1932 et 1933, orchestrée par les Bolcheviks dans le "grenier de l’Europe" pour tenter de briser la résistance ukrainienne à la collectivisation. Il évoque l’élimination de nombreux intellectuels et artistes ukrainiens, quelques années plus tard, sur ordre de Moscou ; puis la Seconde Guerre mondiale, l’invasion nazie et la Shoah ; l’insurrection ukrainienne contre le pouvoir soviétique, qui a marqué les années d’après-guerre jusqu’à la mort de Joseph Staline en 1953 ; l’antisémitisme aussi, qui court comme un fil rouge dans son ouvrage. Derrière tous ces drames, Trofimov narre la construction de la nation ukrainienne, qui va parvenir à se forger une identité en traversant des tueries d’une ampleur jamais connue auparavant.
Ce pays qui n’aimait pas l’amour est aussi, et peut-être surtout, l’histoire de la résilience de l’âme humaine lorsqu’elle est confrontée au totalitarisme et à la barbarie. Trofimov explore le cynisme des uns, la médiocrité des autres, les renoncements et les trahisons de beaucoup. Il ne cache rien de la cruauté de ceux qui n’ont d’autre choix que de se battre pour leur survie. Mais il montre que la fraternité et l’amour, même s’ils pèsent peu face aux pires atrocités, valent la peine d’être vécus. Et on entrevoit, derrière l’épopée de ses personnages, les raisons qui incitent les Ukrainiens à se montrer unis et déterminés face à l’invasion des armées de Vladimir Poutine : par expérience, ils savent ce qu’il en coûte de se soumettre au joug de l’oppresseur.
Alors que la crise politique en France s’est encore accentuée, empêchant pour le moment un vote sur le prochain budget, certains conseillent à Emmanuel Macron de s'inspirer de nos voisins : pourquoi pas plus de compromis à l’allemande, des coalitions comme en Suisse... Et les regards se tournent surtout vers l’Italie. De l’autre côté des Alpes, la stabilité politique est de mise et l’économie semble s’être redressée, et ce depuis l’arrivée de Giorgia Meloni à l’automne 2022.
Des cercles économiques à Ursula von der Leyen, en passant évidemment par l’extrême droite française, la dirigeante italienne semble séduire toute l’Europe. On aurait presque oublié les racines néofascistes de son parti. Mais alors quelle est la méthode de la présidente du Conseil italien, et faut-il vraiment s’en inspirer ? Dans cette série, on analyse donc son bilan, à prendre avec des pincettes.
Episode 1 : La fin de l’homme malade de l’Europe ?
Hausse de la note italienne, assainissement des finances publiques, baisse du taux de chômage... L’économie de l’Italie semble se relever depuis l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni. Mais il faut en réalité aussi porter le regard vers le bilan de ses prédécesseurs.
Sous-traiter les demandes d’asile dans des centres en Albanie. L’idée de Giorgia Meloni, qui avait fait beaucoup de bruit, semble avoir fait long feu, et met un coup à la politique migratoire de la cheffe du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia.
Elle avait promis de changer l’Europe si elle était élue. Trois ans plus tard, son discours s’est radouci et Giorgia Meloni se rapproche même de Bruxelles. Au point de vouloir porter la voix des Européens auprès d'un certain Donald Trump.
Avec 30 % des intentions de vote, la popularité de Giorgia Meloni et de son parti ne faiblit pas depuis son élection. Mais l'absence de grandes réformes à l’intérieur du pays pourrait la fragiliser. Son premier vrai défi : son positionnement sur le conflit israélo-palestinien, qui ne satisfait pas une partie de la société italienne.
A la demande de Caracas, une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l'ONU se tient ce vendredi 10 octobre dans l'après-midi à New York. Le Venezuela dénonce l'"escalade des agressions" des Etats-Unis et le déploiement de navires de guerre dans les Caraïbes.
Depuis des semaines, Caracas s’exprime sur les craintes d’une intervention américaine et a mobilisé miliciens et troupes, de nombreux médias et sources proches du pouvoir américain faisant état de frappes imminentes sur le territoire vénézuélien.
Des tensions qui s’accentuent
Début septembre, Washington a déployé huit navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire au large des côtes du Venezuela, officiellement dans le cadre d’une opération contre le narcotrafic. A ce jour, l’administration Trump a frappé en mer au moins quatre embarcations qu’elle a présentées comme celles de narcotrafiquants. Au moins 21 personnes ont été tuées. Nicolás Maduro a fustigé une "agression armée", accusant Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte "pour imposer un changement de régime" et s’emparer des réserves de pétrole du pays, parmi les plus importantes au monde.
La Maison-Blanche accuse le président vénézuélien d’être le "chef fugitif" du Cartel des Soleils, qualifié par le gouvernement américain d’organisation "terroriste", accusation que l’intéressé réfute. Malgré les dénégations de Nicolás Maduro, Washington promet une prime de 50 millions de dollars pour son arrestation.
Selon les informations du New York Times, le Pentagone a déployé 10 000 soldats dans la région, la majorité étant stationnée sur une base de Porto Rico, territoire américain des Caraïbes.
Lundi, le Venezuela a dénoncé des préparatifs "d’attentat" à l’explosif contre l’ambassade américaine à Caracas placée sous sa protection, évoquant une manipulation pour exacerber les tensions avec les Etats-Unis.
La réunion tenue ce jour doit avoir pour objectif de "déterminer l’existence d’une menace pour la paix et formuler des recommandations afin de freiner les plans d’agression", conclut un communiqué officiel.
Le Qatar tente de réengager le dialogue
Fin septembre, la Maison-Blanche avait rejeté l’offre de dialogue de Nicolás Maduro. Le président vénézuélien, qui se défend des accusations de l’administration Trump, assure que son pays lutte efficacement contre le narcotrafic et que seule une infime partie de la drogue colombienne passe par son territoire.
Qu’importe, afin de donner un cadre juridique aux frappes américaines, Donald Trump a décrété que les Etats-Unis sont engagés dans un "conflit armé" contre les cartels du narcotrafic, selon une notice envoyée par le Pentagone au Congrès.
La communication est quasi-impossible entre les Etats qui ont officiellement rompu leurs relations diplomatiques depuis 2019. C’est dans ce contexte d’importantes tensions que le Qatar tente de s’imposer comme médiateur.
"Ils [les Qataris] essaient de trouver un moyen d’encourager un dialogue plus structuré ou une voie de communication parallèle entre les deux parties, mais ils n’ont pas obtenu beaucoup de résultats avec l’administration Trump", confie Juan Gonzalez, directeur des affaires de l’hémisphère occidental au Conseil national de sécurité sous l’administration Biden, au New York Times. Et le diplomate de préciser : "Je sais que le Qatar transmet des messages dans les deux sens".
Egalement dans les colonnes du New York Times, un responsable actuel, resté anonyme, décrit les efforts du Qatar comme une tentative de maintenir les canaux de communication ouverts entre les Etats-Unis et le Venezuela. Efforts qu’il interprète comme une volonté qatarie de s’imposer dans la diplomatie mondiale.
Le Qatar tente de s’imposer sur la scène mondiale de la diplomatie
A ce jour, le petit Etat de la péninsule arabique est impliqué dans 12 réductions de conflits diplomatiques. Darfour, Tchad, République démocratique du Congo… Le Qatar impose sa diplomatie principalement sur le continent africain. Mais l’émirat, qui rêve en grand, est aussi parvenu à trouver une place à la table des grands dirigeants, notamment sur des dossiers où s’implique également Donald Trump, tels que la guerre entre Israël et le Hamas ou celle menée par la Russie en Ukraine.
Des intérêts doubles qui poussent à s’interroger sur la longévité de cette nouvelle médiation, pour l’instant ignorée par l’administration Trump qui continue de renforcer sa présence militaire.
L’obsession de Donald Trump pour les contributions – toujours trop faibles à ses yeux – des pays membres de l’Otan n’est pas nouvelle, et demeure, depuis son premier mandat, l’une des constantes de ses relations à ses alliés. Cette fois-ci, c’est l’Espagne qui a fait l’objet de sa vindicte. Alors qu’il tenait ce jeudi 9 octobre une conférence de presse aux côtés du chef d’Etat finlandais Alexander Stubb, le président américain a commencé par se féliciter de la récente décision des pays membres de l’Otan de passer leur contribution à 5 % du PIB, lors du dernier sommet de l’organisation, le 5 juin, avant de déplorer le "retard" espagnol et de lancer : "Ce qui est curieux, c’est que grâce à beaucoup de choses que nous avons faites, ils se portent bien. Ils n’ont aucune excuse pour ne pas le faire. Mais ce n’est pas grave. Vous devriez peut-être les expulser de l’Otan", a-t-il suggéré à son homologue finlandais, qui venait de signer l’achat de 11 brise-glace américains pour 6,1 milliards de dollars.
30 milliards d’euros pour la défense
Menacée de sanctions commerciales par le passé pour les mêmes raisons, l’Espagne – dirigée par le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez – avait quelque peu renâclé à hisser sa contribution à 5 % lors du sommet de La Haye. Un compromis avait été trouvé selon lequel Sánchez s’engageait à consacrer le pourcentage du PIB nécessaire au respect des objectifs de capacités militaires approuvés par les ministres de la Défense de l’Otan. Ce qu’il a mis en œuvre : le pays a augmenté ses crédits budgétaires dans le domaine jusqu’à atteindre 2 % de son PIB. Soit un montant proche de 30 milliards d’euros, supérieur à ce qu’il investit chaque année dans ses infrastructures. Toute nouvelle augmentation des dépenses de défense se heurterait, de plus, au refus du bloc à gauche du PSOE, le parti de Sánchez, composé de formations telles que Sumar, Podemos ou ERC.
Les paroles de menace du président américain ont fait le miel des opposants au Premier ministre. Le leader du parti populaire, Alberto Núñez Feijóo, a ainsi écrit sur le réseau social X : "[Sánchez] n’est pas digne de confiance, mais cela ne doit pas entraîner le pays dans son sillage. Notre nation n’a pas à payer pour sa frivolité et son irresponsabilité." Et de poursuivre : "Nous savons qui sont nos alliés. L’Espagne ne quittera pas l’Otan. Sánchez quittera La Moncloa."
"Un membre de plein droit"
L’exécutif, de son côté, n’a pas tardé à répliquer. "L’Espagne est un membre de plein droit et engagé de l’Otan. Elle remplit ses objectifs de capacités autant que les Etats-Unis", ont affirmé des sources gouvernementales à l’AFP. "L’Espagne est un partenaire loyal et un membre à part entière de l’Otan, et cela va continuer à être le cas", a renchéri le ministre en charge de la présidence et des relations avec le Parlement, Félix Bolaños, lors d’une conférence de presse vendredi midi. L’engagement de l’Espagne à consacrer 2 % de son PIB […] a été convenu et signé avec le secrétaire général de l’Otan lors du dernier sommet" afin de "ne pas affecter d’autres postes de dépenses sociales, qui sont, pour nous, fondamentales", a-t-il poursuivi.
Une partie importante de l’augmentation des dépenses approuvée par l’Otan est destinée à l’achat de matériel militaire américain, les Etats-Unis disposant en outre de deux bases sur le territoire espagnol, à Rota et à Morón, où opèrent des milliers de soldats américains. Pas sûr que cela suffise à apaiser le courroux de Donald Trump.