Début juin, la fragile coalition qui était au pouvoir aux Pays-Bas s’est effondrée après seulement 366 jours. Ce mercredi 29 octobre, les Néerlandais se rendent aux urnes pour des élections anticipées. Alors que les résultats s’annoncent très serrés, cette échéance devrait permettre d’évaluer l’ampleur de la poussée de l’extrême droite qui a le vent en poupe en Europe. Tour d’horizon.
Pourquoi le gouvernement a-t-il chuté ?
Le 3 juin, Geert Wilders, le patron du Parti pour la liberté (PVV) a soudainement retiré son parti de la coalition au pouvoir, frustré par la lenteur, à ses yeux, de la mise en œuvre d’une politique d’immigration stricte. "J’ai signé pour une politique d’asile la plus stricte, pas pour la chute des Pays-Bas", avait-il alors fulminé. L’homme politique avait alors lancé un ultimatum, menaçant de torpiller le gouvernement si son plan en dix points contre l’immigration n’était pas immédiatement mis en œuvre.
Malgré les tentatives des trois autres partis de la coalition d’instaurer un dialogue et des négociations dans l’espoir de maintenir le navire à flot, Geert Wilders a coupé court à leurs efforts. Furieuse, Dilan Yesilgoz, leader du parti libéral VVD, a qualifié l’élu d’extrême droite d'"irresponsable", excluant de gouverner à nouveau avec lui.
Qui est favori ?
D’après les sondages, l’extrême droite pourrait réitérer sa victoire retentissante de 2023. Mais les chances de Geert Wilders de devenir Premier ministre restent maigres, puisque les autres grands partis néerlandais ont exclu toute coalition avec lui, lui reprochant d’être à l’origine de la crise politique qui ébranle les Pays-Bas depuis près de cinq mois. Le candidat d’extrême droite, qui s’est illustré par ses positions anti-islam et anti-Union Européenne, ne perd toutefois pas espoir, et estime que "la démocratie sera morte" si on l’empêche à nouveau d’être Premier ministre malgré une nouvelle victoire électorale.
Reste que celle-ci n’est pas garantie : "Il est impossible de prédire pour l’instant qui pourrait remporter les élections, car quatre partis sont à égalité pour la première place", a indiqué à l’AFP Sarah de Lange, professeure de sciences politiques à l’Université de Leyde.
Dans le cas d’une victoire de l’extrême droite, la course à la deuxième place est cruciale, car celui qui la décrochera aura probablement le privilège de former une coalition, le PVV risquant d’être un vainqueur isolé.
A ce stade, c’est l’alliance Verts-Parti travailliste qui détient la deuxième position dans les sondages. Elle est menée par l’ancien vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, qui se présente comme une valeur sûre, dotée d’une forte expérience en matière de climat.
Mais l’alliance est concurrencée par l’étoile montante du centre droit, Henri Bontenbal (CDA, chrétiens-démocrates), 42 ans, qui promet un "retour à la normale" après le chaos de ces dernières années, appelant à combattre la polarisation politique. Après des années de prises de becs entre politiciens, les électeurs néerlandais semblent lassés : l a moitié déclarait encore être indécise à la veille du scrutin. Mais pour le patron des chrétiens-démocrates, une chose demeure certaine, "les Néerlandais ne sont extrêmes ni d’un côté ni de l’autre".
Quels étaient les principaux thèmes de campagne ?
Dans ce pays qui figure parmi les plus densément peuplés d’Europe, la crise du logement arrive régulièrement en tête des préoccupations des électeurs. Elle est ensuite suivie par l’immigration, la santé, la criminalité et le coût de la vie, selon un sondage de EenVandaag. Le climat semble être l’un des sujets les moins importants de cette campagne.
En matière de politique internationale, la défense du pays est la principale préoccupation des électeurs, suivie par la guerre en Ukraine, puis celle à Gaza.
Quant à la campagne en elle-même, elle ne s’est pas illustrée par son apaisement. Cette période a été entachée de violences lors de manifestations anti-immigration, et de désinformation. Deux députés du PVV ont anonymement diffusé des images générées par IA visant à discréditer le candidat Frans Timmermans, forçant Geert Wilders à lui présenter des excuses.
Comment se déroule le scrutin ?
Les électeurs ont le choix entre pas moins de 27 partis, chacun ayant une liste de candidats se disputant 150 sièges au Parlement. Le scrutin est proportionnel.
Cela signifie que les Néerlandais doivent composer avec un énorme bulletin de votede la taille d’une feuille A3, avec tous les noms des candidats. Le nombre total de voix est divisé par 150 et tout parti atteignant le seuil minimal - légèrement inférieur à 71 000 aux dernières élections - remporte un siège au Parlement.
Aux Pays-Bas, pays du compromis, aucun parti n’est assez dominant pour remporter une majorité absolue de 76 sièges. Les Néerlandais sont donc habitués aux coalitions multipartites. Les négociations pour former une coalition commencent immédiatement après les sondages de sortie des urnes et durent souvent plusieurs mois. La formation du dernier gouvernement a pris 223 jours. "Il est très probable que la formation d’une coalition prendra longtemps, disons entre six mois et un an", observe Sarah de Lange.
Les Etats-Unis ont informé la Roumanie et ses alliés qu’ils allaient réduire une partie de leurs troupes déployées sur le front oriental de l’Europe, a annoncé mercredi 29 octobre le ministère roumain de la Défense dans un communiqué.
"La décision des Etats-Unis est de suspendre la rotation en Europe d’une brigade qui avait des éléments dans plusieurs pays de l’Otan", a précisé le ministère, soulignant que quelque 1 000 soldats américains resteraient déployés sur son territoire après cette réévaluation.
"Nous ne parlons pas d’un retrait des forces américaines, mais de la cessation de la rotation d’une brigade qui avait des éléments dans plusieurs pays de l’Otan, y compris la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie", a précisé le ministre de la Défense, Ionut Mosteanu, lors d’une conférence de presse, tenue peu après la publication du communiqué de son ministère. "Environ 1 000 soldats américains resteront en Roumanie, contribuant à dissuader toute menace et représentant une garantie de l’engagement des Etats-Unis envers la sécurité régionale", a-t-il insisté.
Un "ajustement"
"Les capacités stratégiques restent inchangées", a-t-il encore dit, précisant que "le système de défense antimissile à Deveselu restait pleinement opérationnel. La base aérienne de Campia Turzii continue d’être un point essentiel pour les opérations aériennes et la coopération alliée, la base de Mihail Kogalniceanu continue d’être développée, et le drapeau américain restera présent sur ces trois sites". "Un groupe de combat aérien restera à la base de Kogzlniceanu, comme c’était le cas avant le déclenchement du conflit en Ukraine", a ajouté Ionut Mosteanu.
La réduction de la présence militaire des Etats-Unis en Europe est un "ajustement" qui n’empêchera pas les forces américaines de rester "plus importantes" qu’elles ne l’ont été depuis des années, a par ailleurs affirmé un responsable de l’Otan. "Même avec cet ajustement, la présence des forces américaines en Europe reste plus importante qu’elle ne l’a été depuis de nombreuses années, avec beaucoup plus de forces américaines sur le continent qu’avant 2022", année de l’invasion russe en Ukraine, a précisé ce responsable à l’AFP.
Après avoir frappé "des dizaines de cibles terroristes" dans la bande de Gaza dans la nuit de mardi à mercredi, en représailles à une attaque mortelle contre l’un de ses soldats, Israël a annoncé mercredi 29 octobre un retour au cessez-le-feu. La tension montait depuis plusieurs jours entre l’Etat hébreu et le Hamas, qui n’a toujours pas restitué l’ensemble des corps d’otages qu’il détient. Alors que les frappes israéliennes ont fait plus de 100 morts, selon la Défense civile et les hôpitaux de Gaza, Donald Trump a assuré que la trêve tenait malgré tout.
Les infos à retenir
⇒ Israël dit reprendre le cessez-le-feu à Gaza après ses frappes
⇒ La Défense civile et les hôpitaux de Gaza font état d’un bilan de plus de cent morts
⇒ Donald Trump affirme que "rien" ne compromettra le cessez-le-feu
Israël dit reprendre le cessez-le-feu à Gaza
L’armée israélienne a annoncé ce mercredi matin un retour au cessez-le-feu dans la bande de Gaza après avoir mené depuis la veille une série de frappes contre "des dizaines" de cibles. "Après une série de frappes au cours desquelles des dizaines de cibles terroristes et de terroristes ont été frappés", l’armée "a repris l’application du cessez-le-feu à la suite de sa violation par le Hamas", a annoncé un communiqué. L’armée a ajouté avoir visé "dans le cadre de ces frappes" 30 chefs de mouvements armés opérant dans le territoire palestinien.
Mardi, Israël avait accusé le Hamas d’avoir rompu la trêve en attaquant ses troupes et tuant l’un de ses soldats, Yona Efraim Feldbaum, 37 ans. Ce mercredi, le ministre israélien de la Défense a averti que les dirigeants du Hamas ne bénéficieraient pas d’immunité : "Il n’y a et il n’y aura aucune immunité pour quiconque dans la direction de l’organisation terroriste Hamas — ni pour ceux en costume ni pour ceux cachés dans les tunnels", a écrit Israël Katz dans un communiqué en faisant référence notamment aux dirigeants politiques du Hamas présents au Qatar. "Quiconque lèvera la main contre les soldats de Tsahal verra sa main tranchée", a-t-il déclaré.
🇮🇱 Depuis la signature de l’accord de paix entre Israël et le Hamas, les observateurs s’interrogent sur l’avenir politique du Premier ministre israélien. Pour Karim Emile Bitar, spécialiste du Moyen-Orient et de la politique étrangère des États-Unis, Benyamin Netanyahou "sait que l'heure des comptes va peut-être venir". 🔗 Lien en bio #israel#monde#trump#netanyahou#news#newsattiktok#apprendresurtiktok#sinformersurtiktok
La Défense civile et les hôpitaux de Gaza font état d’un bilan de plus de cent morts dans les frappes israéliennes
Plus de cent personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens pendant la nuit dans la bande de Gaza, ont annoncé mercredi la Défense civile et plusieurs hôpitaux.
"Au moins 101 morts ont été transportés dans les hôpitaux, dont 35 enfants, plusieurs femmes et personnes âgées, à la suite des frappes aériennes israéliennes en moins de 12 heures", a déclaré le porte-parole de la Défense civile, une organisation de secours opérant sous l’autorité du Hamas, Mahmoud Bassal.
Des sources dans cinq hôpitaux du territoire palestinien, qui ont reçu les victimes, ont confirmé le chiffre.
Donald Trump affirme que "rien" ne compromettra le cessez-le-feu
Après la reprise des frappes israéliennes sur le territoire palestinien, le président américain Donald Trump a affirmé mercredi que "rien" ne compromettra le cessez-le-feu à Gaza, estimant qu’Israël devrait "riposter" si ses soldats étaient tués. "Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent. Et ils devraient riposter", a déclaré le président américain aux journalistes à bord de son avion Air Force One.
Malgré les violences, le vice-président américain J.D. Vance a lui aussi affirmé que le cessez-le-feu tenait à Gaza. "Nous savons que le Hamas ou quelqu’un d’autre à Gaza a attaqué un soldat" israélien, "mais la paix du président (Donald Trump) va tenir", a-t-il déclaré.
Après un peu plus de quinze jours de cessez-le-feu fragile, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a ordonné mardi 28 octobre à ses armées de lancer des "frappes puissantes" sur Gaza, vers 19 heures. Quelques heures plus tôt, Israël avait accusé le Hamas d’avoir rompu la trêve en attaquant ses troupes et tuant l’un de ses soldats. "L’organisation terroriste Hamas le paiera cher après avoir attaqué les soldats de Tsahal (l’armée israélienne, NDLR) à Gaza et avoir violé l’accord concernant le retour des corps des otages", a prévenu le ministre de la Défense Israël Katz
Au moins 100 morts
Selon la Défense civile de la bande de Gaza, au moins 101 personnes, dont 35 enfants, ont été tuées dans les "frappes massives" israéliennes menées dans la nuit de mardi à mercredi 29 octobre. Ces bombardements constituent "une violation claire et flagrante de l’accord de cessez-le-feu" en vigueur depuis le 10 octobre, a ajouté la même source, évoquant une situation "catastrophique et terrifiante" dans l’enclave palestinienne.
A 07h00 ce mercredi matin (heure française), des frappes sporadiques se poursuivaient, selon des témoins. A 09h00, Israël a annoncé reprendre le cessez-le-feu après avoir frappé "des dizaines" de cibles à Gaza. L'armée a ajouté avoir visé "dans le cadre de ces frappes" 30 chefs de mouvements armés opérant dans le territoire palestinien.
Ce nouvel épisode de violences est le second après les frappes du 19 octobre menées, selon Israël, après une attaque contre ses soldats.
La mort d’un soldat israélien à l’origine de la reprise des frappes
Mardi, l’armée israélienne a confirmé la mort de l’un de ses soldats, Yona Efraim Feldbaum, 37 ans, dans la bande de Gaza. Le Hamas a aussitôt démenti toute implication, affirmant dans un communiqué "n’avoir aucun lien avec les tirs à Rafah (sud)" et "réaffirmer son engagement envers l’accord de cessez-le-feu". Cette promesse n’a pas convaincu Benyamin Netanyahou, qui a considéré cette mort comme un motif suffisant pour reprendre les bombardements sur l’enclave palestinienne.
Après une réunion de sécurité, le Premier ministre "a ordonné à l’armée de mener immédiatement des frappes puissantes", selon un communiqué de son bureau. La porte-parole du gouvernement, Shosh Bedrosian, a précisé que tout "se faisait en pleine coordination avec les États-Unis"
Donald Trump assure que "rien" ne compromet le cessez-le-feu
Informé des frappes, Donald Trump a affirmé mercredi qu’elles ne mettaient pas en péril le cessez-le-feu et qu’Israël devait riposter à la mort de son soldat. "Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent. Et ils devraient riposter", a déclaré le président américain à bord d’Air Force One, ajoutant que "rien" ne compromettra selon lui la trêve entre Israël et le Hamas.
Le vice-président américain J.D. Vance s’est montré plus prudent : "Nous savons que le Hamas ou quelqu’un d’autre à Gaza a attaqué un soldat israélien", a-t-il indiqué, "mais la paix du président Donald Trump va tenir".
Des tensions plus profondes sur les otages
La tension montait depuis plusieurs jours déjà, et le véritable point de friction semble à nouveau concerner la question des otages. Accusant Israël de "violations" du cessez-le-feu, le Hamas a annoncé mardi le report de la remise, initialement prévue dans la soirée, d’une nouvelle dépouille d’otage. Ce report s’ajoute à une situation déjà tendue autour du calendrier de retour des otages et de leurs corps. En vertu de la première phase de l’accord, le Hamas avait libéré au 13 octobre les 20 otages vivants qu’il retenait à Gaza. Il devait aussi restituer 28 corps, mais n’en a remis que 15. Le mouvement affirme que leur localisation est "complexe et difficile" dans un territoire ravagé.
Mardi, le Hamas a annoncé avoir retrouvé deux corps supplémentaires d’otages. Le même jour, le gouvernement israélien a accusé le mouvement d’avoir mis en scène la découverte supposée d’un corps, diffusant des images à l’appui. Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a alors appelé le gouvernement Netanyahou à "agir de manière décisive" contre le Hamas pour ses "violations" de l’accord. C’est désormais chose faite.
Le stratège prussien Carl von Clausewitz, affirmant que la "guerre n’est que la continuation de la politique par d’autres moyens", disait en miroir que c’est bien sur le plan politique que s’établit la victoire ou la défaite. Pour l’exprimer autrement, vaincre militairement sur le champ de bataille est nécessaire mais pas suffisant pour remporter à coup sûr la victoire finale en atteignant ses objectifs, critère tout à fait fondamental. A cette aune, certains ont hâtivement considéré des mois durant après le 7-Octobre que si Israël ne pouvait perdre militairement, il perdrait en revanche politiquement.
Ce schéma eut été assez conforme à la majorité des confrontations Etats/Infra-Etats depuis plus d’un demi-siècle ; le "fort" finit par échouer face au "faible", soit du fait de la lassitude de son opinion publique devant ses propres pertes, soit à cause du défi moral consistant dans les coups terribles portés aux civils, soit encore sous la pression de pays tiers, y compris alliés. En général, c’est l’ensemble qui prévaut. Or le conflit qui vient de s’achever (dans sa phase active du moins) dément cette réalité ; quoi qu’il arrive dorénavant, le Hamas a perdu la guerre, comme le traduisent les réalités suivantes.
Maintien des traités de paix
L’objectif affiché du chef fanatique et apocalyptique Sinwar, organisateur du grand pogrom du 7-Octobre, était l’effondrement de la société israélienne et l’effacement de l’Etat juif sous la domination d’un Hamas soutenu dans son invasion par ses alliés du Hezbollah, de la Syrie d’Assad, d’autres forces arabes et iraniennes. Non seulement la société, l’Etat et l’armée ont tenu bon, mais le Hamas ne domine rien d’autre que des ruines sur 40 % du territoire de Gaza, sans plus de chef réel, de missiles, d’armes lourdes ni d’accès aux tunnels sous la frontière égyptienne ; le Hezbollah a été écrasé dans un Liban qui s’en libère et dont le président propose de négocier avec Israël ; le régime d’Assad a disparu corps et biens ; et l’espace aérien iranien est ouvert aux F-35 israéliens.
Autre "exploit" du Hamas : pour la première fois, la grande majorité des 22 membres de la Ligue arabe a demandé son désarmement, tout comme la Turquie de Recep Erdogan ! Logique à Washington, Paris ou Londres, cette exigence traduit un revers désastreux pour le groupe islamiste radical qui se prétend le fer de lance de la "nation musulmane", d’autant que l’Arabie saoudite en fait carrément une condition de la reconstruction de Gaza… Très concrètement, cela signifie que le monde demande à un seul des deux belligérants de désarmer voire de se "démanteler" (Emmanuel Macron à l'ONU). Pis, six des Etats de la Ligue ainsi que tous les Etats musulmans en paix avec Israël – en dépit de la longueur et de la grande destructivité de la guerre pour la population civile de Gaza – ont maintenu leurs traités de paix respectifs avec l’Etat hébreu ; il ne s’agit pas là d’un signal faible, mais de sa principale victoire politique, surtout considérant qu’au moins deux de ces Etats ont… renforcé leur coopération militaire avec celui-ci en plein conflit.
Incandescence
Le Hamas peut certes se targuer d’avoir mobilisé contre Israël des millions de manifestants dans le monde, mais c’est le gouvernement ultranationaliste hébreu (incluant au moins deux ministres complètement fanatiques) qui fait l’unanimité de ses homologues occidentaux contre lui et non l’Etat en soi, ni même le maintien de son exceptionnel rapport de force militaire.
Depuis le cessez-le-feu d’octobre, déjà l’Allemagne acquiert pour 2 milliards de matériels militaires, déjà la géante et musulmane Indonésie approche la reconnaissance d’Israël, déjà la Syrie souhaite signer la paix, déjà les assassinats de civils palestiniens rappellent à l’opinion la vraie nature du Hamas… Enfin, ni l’inscription dans le plan Trump de la nécessaire perspective des deux Etats, ni la reconnaissance de l’Etat palestinien par Paris et Londres ne peuvent être mis au crédit d’un Hamas qui en a toujours rejeté la perspective dans son incandescence antisioniste et antisémite. Une défaite réelle et bienvenue donc, mais qu’il convient à présent de transformer en processus de paix entre Israël et une autorité palestinienne légitime.
Des combattants du Hamas accompagnent l'otage israélien Eliya Cohen avant de le remettre à la Croix-Rouge à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 février 2025
C'est une pluie meurtrière, qui chaque nuit ou presque, s’abat sur l’Ukraine. Des drones, des missiles, des bombes téléguidées. Lancés vers les infrastructures ou les quartiers de villes, dans le but de détruire, de tuer, de répandre la peur à Kiev, Kherson ou Odessa.
Cette guerre se déroule avec une intensité toujours plus forte et des munitions toujours plus nombreuses. Donald Trump a fini par le comprendre : non seulement Vladimir Poutine n’est pas prêt à négocier, mais il ne cesse de renforcer son arsenal, d’affûter de nouvelles armes. Comme le "Tchernobyl volant", surnom du nouveau missile russe à propulsion nucléaire, qui a réussi son essai final le 21 octobre. Ou comme ces deux millions de réservistes russes, qui, grâce à une nouvelle loi en cours d’adoption, pourraient être mobilisés pour rejoindre les 700 000 soldats russes présents en Ukraine, selon The Institute for the study of war (ISW).
Un choc face à la Russie
Face à cette logique implacable, le chef d’État-major des armées françaises, Fabien Mandon, sait de quoi il parle quand il déclare que nous devons nous tenir prêts pour "ce choc face à la Russie dans trois ou quatre ans". Et comment l’éviter sinon en aidant l’Ukraine, plus que jamais ? Volodymyr Zelensky porte ce discours sans relâche depuis trois ans et demi. Lui sait le danger russe, cette ligne de front qu’il faut stabiliser à tout prix, ces centaines de drones russes que son armée tente chaque nuit d’intercepter. Mais les armes et l’argent manquent, même si la Suède vient de promettre 150 avions Gripen et la France s’est engagée à livrer de nouveaux Mirage et des missiles Aster.
Si Europe et Etats-Unis ont fourni depuis 2022 à parts égales un volume annuel de 60 milliards d’euros d’aide militaire à l’Ukraine, cette année, le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, marque un tournant : depuis la fin de l’été, le robinet américain s’est tari. "Le défi, pour les Européens consiste à doubler la mise s’ils veulent maintenir le niveau d’aide à Kiev", calcule François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique.
En sont-ils capables, à l’heure des tours de vis budgétaires et au moment où chaque pays doit accroître son propre effort de réarmement ? Oui, à condition de puiser dans les actifs russes gelés en Europe. Une manne de 250 milliards d’euros, dans laquelle les Européens entendent prélever 140 milliards, grâce à une ingénierie financière aussi créative que complexe. Si les Belges hésitent encore, l’Allemagne, longtemps très réticente, a fini, sous l’impulsion du chancelier Merz, par se rendre à l’évidence : ce pactole, découpé en tranches annuelles, offre une vraie planche de salut pour l’Ukraine. "Cela permet de financer l’aide militaire à l’Ukraine, en sollicitant le contribuable russe et non le contribuable européen", résume François Heisbourg, avocat de cette solution. Un scénario auquel la France, longtemps méfiante, a fini par se rallier, et qui devrait voir le jour dès qu’un accord sera trouvé avec le gouvernement belge – certainement avant la fin de l’année. Les bonnes nouvelles sur le front de l’Est ne sont pas nombreuses : celle-ci, fruit d’un accord européen, mérite d’être soulignée.
Qu’il fait beau en Espagne. Alors que le déficit et la dette publique de la France sont en pole position pour tutoyer respectivement 6 % et 115 % du PIB en 2025, Madrid promet de maintenir son déficit en dessous des 3 % et de contenir sa dette à 103 % du PIB. Plus spectaculaire encore, là où la moyenne des pays de la zone euro affiche des taux de croissance inférieurs à 1 %, celle que l’on appelle désormais "la Floride de l’Europe" devrait clôturer l’année avec une croissance à 2,6 % de son PIB - après un bond de 3,2 % en 2024. Le temps s’est également éclairci du côté des ménages espagnols, qui ont vu le salaire minimum progresser de 61 % depuis l’arrivée au pouvoir du socialiste Pedro Sanchez en 2018, contre seulement 18 % en France.
Autant de chiffres qui, au de-là du massif des Pyrénées, boisent l’argumentaire d’un Olivier Faure fanfaronnant devant les supposés bienfaits d’une politique économique socialiste, résultats à l’appui. Le Premier ministre espagnol est d’ailleurs (très) souvent érigé en modèle par le chef du parti socialiste et ses soutiens. Sauf que pour Alban Magro, économiste dans la fonction publique et chercheur associé au think tank libéral Thomas More, le miracle économique espagnol ne doit absolument rien au socialisme. Bien au contraire… Entretien.
La bonne santé économique de l’Espagne, dirigée par la gauche, semble être devenue pour le PS, la démonstration imparable qu’une politique socialiste peut faire prospérer une économie moderne. Une rhétorique fallacieuse selon vous. Expliquez-nous.
Cette lecture est fallacieuse parce qu’elle confond étiquette politique et politique réellement menée. L’Espagne va mieux, mais pas grâce à un socialisme enchanté : elle va mieux parce qu’elle a accepté le réel. Contrairement à ce que veut faire croire Olivier Faure, le miracle espagnol n'est pas socialiste. Derrière les bons chiffres, on trouve des ingrédients très peu "à la française", parmi lesquels des dépenses publiques largement plus faibles (autour de 45 % du PIB, bien en dessous des 57 % français) ou encore une réforme des retraites assumée jusqu’à 67 ans. Ce n’est pas exactement le catalogue rêvé du Parti socialiste français, surtout dans le débat politique actuel.
Ensuite, il faut ajouter une nuance essentielle : le succès espagnol s’explique aussi par un effet de rattrapage. Le pays a subi l’une des récessions les plus sévères de l’UE en 2020 (-10,8 % du PIB), notamment parce que le tourisme représente près de 15 % de son économie. Quand l’activité redémarre, il est mécaniquement plus facile d’afficher une croissance supérieure. Ce rebond post-Covid, en plus de s’ajouter à un rattrapage plus ancien, consécutif à la crise de 2008, s’explique également par des investissements massifs financés par les fonds européens de relance, dont l’Espagne est l’un des principaux bénéficiaires. Reconnaître ces facteurs n’enlève rien aux efforts réalisés, cela évite simplement de transformer une dynamique de rattrapage statistique en miracle idéologique.
Le PSOE de Pedro Sanchez est-il moins "socialiste" que la maison rose française ? À entendre Olivier Faure, il ne semble y avoir que l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarettes entre les deux partis…
Sur le papier, les deux se ressemblent. Dans la pratique, le PSOE gouverne avec la calculette allumée. Le PS français proclame un discours social, puis s’allie à LFI qui défend un programme budgétaire totalement irréaliste. C’est le moment où la bande-annonce promet un film que le budget ne peut pas tourner. Le PSOE, lui, assume la contrainte budgétaire. Le PS préfère la commenter. L’étiquette peut être similaire, mais le logiciel n’est pas du tout le même.
Tandis qu’Olivier Faure a bataillé pour obtenir la suspension de la réforme des retraites portant l’âge de départ à 64 ans, de l’autre côté des Pyrénées, les Espagnols partent à la retraite à 67 ans. Si le PSOE n’est pas forcément moins socialiste que le PS, n’est-il pas au minimum plus pragmatique ?
Oui, et surtout plus cohérent. Les socialistes espagnols ont admis un principe simple : un pays qui vieillit doit travailler un peu plus longtemps pour financer son modèle social. C’est de l’arithmétique. En France, on a crié à "l’ultra-libéralisme" pour les 64 ans, pendant que l’Espagne avance vers 67 ans sans psychodrame. C’est bien la preuve que les substantifs "droite" ou "gauche" ne veulent plus dire grand-chose sans regarder les actes.
Cela s’explique par une différence de culture politique. L’Espagne a traversé une crise conséquente après 2008 et a été soumise à des exigences fortes de l’Europe et de ses institutions : elle sait que le réel finit toujours par rappeler la note. La France, elle, continue de croire que le débat s’arrête au logo sur l’affiche. On entend parfois dans la même bouche qu’Emmanuel Macron est un ultra-libéral" et Pedro Sanchez un "socialiste", mais quand l’un fait des réformes que l’autre suspend, cette lecture devient intellectuellement paresseuse.
À la faveur de politiques budgétaires pragmatiques et rigoureuses, l’Espagne a-t-elle aujourd’hui les moyens de conduire une politique "socialiste", là où la France, traînant comme un boulet son déficit public qui tutoie les 6 % du PIB, ne les a plus ?
C’est exactement cela. L’Espagne dispose de marges parce qu’elle a d’abord assaini ses finances. La France, elle, promet d’abord et cherche ensuite comment financer. Une politique sociale généreuse ne tient que sur des comptes crédibles. L’Espagne peut augmenter son salaire minimum de 60 % en six ans, relever certaines pensions et investir parce qu’elle a joué le match dans le bon ordre, en faisant notamment passer son déficit de 6,7 % à 2,8 % en cinq ans. Avec un déficit prévu à 5,8 % en 2025, la France joue à l’envers : elle dépense d’abord et s’étonne ensuite de la facture.
Même si la France parvenait à redresser sa situation financière, une politique de gauche façon PSOE serait-elle vraiment opportune, comme le martèle Olivier Faure ?
Eventuellement, mais seulement si la France accepte la même logique que l’Espagne : d’abord restaurer la compétitivité, l’emploi, la soutenabilité des retraites et l’investissement productif ; ensuite, seulement, utiliser les marges créées pour financer des politiques sociales. Le débat ne se joue pas sur "plus ou moins à gauche", mais sur la capacité à gouverner sous contrainte. Le PSOE est en mesure de distribuer, non pas parce qu’il est plus socialiste mais parce qu’il a fait ses devoirs avant. La justice sociale, sans sérieux budgétaire, n’est qu’une promesse à crédit.
Alors qu’à travers l’Europe, la plupart des gauches ont infléchi leur discours sur la sécurité et l’immigration, les gauches françaises et espagnoles font figure d’exceptions. Si la première se voit reprocher son aveuglement sur les enjeux régaliens, comment expliquer que la seconde échappe à cette critique ?
Même si la gauche espagnole n’est pas particulièrement offensive sur les sujets régaliens, elle gouverne dans un pays confronté à des réalités sécuritaires plus concrètes, notamment trois points de pression migratoire conséquente - les Canaries, Ceuta, Melilla - qui imposent des arbitrages. Cela forge une culture politique moins naïve, même si le discours reste modéré. En France, une partie de la gauche est perçue comme moraliste et opposée aux outils policiers proposés par ses adversaires, ce qui nourrit l’image d’aveuglement. En Espagne, le réel fait une partie du travail : les flux migratoires obligent l’administration à prendre des décisions concrètes, parfois loin des grands principes. On ne gère pas l’arrivée de centaines de personnes par jour sur des endroits précis avec des slogans ou des pétitions. On gère avec des policiers, des garde-côtes et des accords diplomatiques. Cette proximité avec la réalité sécuritaire rend le débat moins théorique et désamorce naturellement les critiques. Quand les citoyens voient que l’État agit, même discrètement, la polémique s’essouffle d’elle-même.
Changement de genre administratif possible dès 16 ans, réforme culturelle à dimension "décoloniale", soutien aux manifestations pro-palestiniennes, reconnaissance de la Palestine… Le PSOE semble plus proche de la gauche woke que ne l’est en France le PS. Est-ce le cas ?
Sur les sujets culturels, oui, le PSOE a fait des gestes symboliques très visibles qui parlent à son électorat. Mais cela ne doit pas masquer l’essentiel : il n’a jamais sacrifié la soutenabilité budgétaire ni la cohérence économique pour ces positionnements. Sa hiérarchie des priorités reste claire : d’abord l’équilibre des comptes, ensuite l’agenda culturel. En France, une partie de la gauche a souvent fait l’inverse, concentrant une énergie disproportionnée sur des débats identitaires tout en relâchant l’attention sur la dette, la dépense publique ou l’efficacité de l’action sociale. Cette asymétrie explique en grande partie pourquoi le PSOE gouverne dans un cadre budgétaire crédible, là où le PS nourrit parfois l’image d’une gauche plus préoccupée par la posture que par la soutenabilité de ses choix.
En allant sur ces terrains, le PSOE a-t-il marginalisé le mouvement d’extrême gauche Podemos ? Le PS doit-il faire pareil avec LFI ?
Le PSOE a absorbé la façade culturelle de la gauche radicale, tout en neutralisant son danger économique. Résultat : Podemos s’est vidé de sa substance. En France, le PS a fait l’inverse : il a sous-traité son récit économique à LFI, se coinçant dans un angle irréaliste. S’il veut marginaliser LFI, le PS doit reprendre sa colonne vertébrale économique. On ne bat pas l’utopie par plus d’utopie, mais par des résultats et du réel.
En avril, c'est le suicide d'Adam Raine, un adolescent californien en détresse psychologique, qui met le feu aux poudres. Rapidement, les enquêtes mettent en cause la responsabilité de ChatGPT. Ses parents décident alors de porter plainte, en août, contre la maison mère de la plateforme, OpenAI. Ils accusent cette dernière d'avoir encouragé le geste de leur enfant, notamment en lui mettant à disposition une fiche technique du procédé qu'il utilisera finalement pour se donner la mort.
"Si une plateforme d'intelligence artificielle devient le coach suicide d'un adolescent vulnérable, cela doit nous alerter collectivement", réagit à l'époque l'association américaine spécialisée dans l'impact des technologies sur les enfants Common Sense Media.
Lors de l'ouverture du procès, OpenAI reconnaît des failles dans son modèle, admettant que la sécurité "peut se dégrader" lors de longues conversations avec le chatbot. Deux mois plus tard, l'entreprise revient en détail sur la proportion de ses utilisateurs atteints de troubles psychologiques.
"Illusion de la réalité"
Selon elle, 0,15 % des utilisateurs actifs au cours d’une semaine font part d’intentions suicidaires à ChatGPT, 0,07 % présentent "de possibles signes d’urgence de santé mentale liée à la psychose ou à la manie" et 0,15 % des "niveaux potentiellement intenses d’attachement émotionnel à ChatGPT".
Des proportions qui peuvent sembler infimes, mais qui représentent tout de même plusieurs centaines de milliers de personnes, sur les 800 millions d'utilisateurs hebdomadaires que compte ChatGPT. En clair, environ 1,2 million de personnes envoient chaque semaine au chatbot des messages suicidaires, et 560 000 des messages laissant penser qu'ils traversent des troubles maniaques ou psychotiques.
De plus en plus d'utilisateurs souffrent de psychose liée à l'IA, car "les chatbots créent l'illusion de la réalité", a déclaré à la BBC la professeure Robin Feldman, directrice de l'Institut de droit et d'innovation en IA de l'Université de droit de Californie. "C'est une illusion puissante."
170 professionnels de santé mobilisés
OpenAI assure avoir d'ores et déjà mis en place des mesures pour orienter les utilisateurs concernés vers des professionnels de santé ou des numéros d'urgence lorsque nécessaire et permettre à tout le moins "une désescalade" dans certaines conversations. Selon la plateforme, de telles précautions auraient permis de faire chuter le nombre de réponses inadéquates de près de 80 %.
"Dans le cadre de ces travaux, des psychiatres et des psychologues ont examiné plus de 1 800 modèles de réponses impliquant des situations graves de santé mentale et ont comparé les réponses du nouveau modèle de chatGPT-5 aux modèles précédents", a expliqué l'entreprise au Guardian.
Si l’entreprise reste vague sur la façon dont elle détecte les problématiques de santé mentale de ses utilisateurs, elle assure s'être entourée de 170 médecins et psychologues, originaires d’une soixantaine de pays, pour faire évoluer son modèle. Mais ces avancées méritent toutefois d'être évaluées sur la durée.
Car les récentes déclarations du PDG d'OpenAI n'ont pas été des plus convaincantes... Le 14 octobre, sur X, Sam Altman avait dit vouloir "relâcher les restrictions" visant à préserver la santé mentale, après avoir estimé qu'elles rendaient ChatGPT "moins agréable". Avant de rassurer, le lendemain, précisant qu'il traiterait les utilisateurs qui ont des problèmes de santé mentale "très différemment de ceux qui n’en ont pas".
0,15 % des utilisateurs actifs au cours d’une semaine font part d’intentions suicidaires à ChatGPT, selon la dernière étude menée par la maison-mère de la plateforme, Open AI, qui assure avoir mis en oeuvre des stratégies pour contrer ce phénomène.
L’événement serait historique. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), d’ici 2030, la dette des Etats-Unis devrait dépasser celle de l’Italie et de la Grèce, régulièrement pointées comme étant les mauvais élèves en la matière. Alors que les deux pays européens adoptent une politique de réduction des dépenses pour diminuer leur endettement, Washington suit une doctrine aux antipodes.
Un déficit croissant
Selon les analyses prévisionnelles du FMI, la dette publique brute des Etats-Unis devrait augmenter de plus de 20 points pour atteindre 143,4 % du PIB du pays, d’ici la fin de la décennie. Un seuil qui dépasserait ainsi le record de 132,5 % établi en 2020, en pleine pandémie de Covid-19. Aujourd’hui, elle est établie à 125 % du PIB. A titre de comparaison, celle de la Grèce atteint 146,7 % du PIB cette année. Celle de l’Italie est de 136,8 % du PIB.
L’institution anticipe également que le déficit budgétaire américain restera supérieur à 7 % du PIB chaque année jusqu’en 2030, ce qui en ferait le plus élevé de tous les pays riches suivis par le FMI, et ce pour la suite de la décennie.
Dans ses colonnes, le Financial Times souligne que l’endettement des Etat-Unis ne peut pas être imputé exclusivement à la politique de Donald Trump. Le déficit fédéral américain s’étant "rapidement" creusé sous l’administration Biden, malgré un taux de chômage qui oscillait autour d’un niveau historiquement faible. Selon le journal, les projections du FMI témoignent du fait que le gouvernement de Donald Trump ne s’efforce pas vraiment d'y remédier.
L’administration Trump tournée vers la dépense
Rome, qui surveille attentivement ses dépenses, devrait pouvoir s’attendre à une moyenne à 0,5 % de croissance au cours des deux prochaines années. De son côté, la Grèce qui s’est également engagée dans une dynamique de réduction des coûts devrait voir sa dette publique brute passer de 146 % du PIB à 130 % sur la même période.
A l’inverse, Washington ne compte pas emprunter la voie de l’austérité. Cet été, Donald Trump est parvenu à faire adopter son budget, le "big, beautiful bill" - littéralement la "grande, magnifique loi" - qui, en réduisant les taxes pour les classes moyennes et supérieures, accroît considérablement les dépenses de l’Etat. Selon le Guardian, l’augmentation des dépenses prévues par l’administration Trump pourrait faire grimper le déficit budgétaire de 7 000 milliards de dollars par an d’ici à la fin de son mandat, en janvier 2029.
Toutefois, contrairement à l’Italie et à la Grèce, les Etats-Unis accumulent quelques avantages. Déjà, comme l’analyse le Financial Times, Washington "dirige de la monnaie de réserve mondiale - le dollar -", ce qui lui donne une capacité d’emprunt "bien supérieure à celle des nations européennes". Ensuite, Mahmood Pradhan, responsable macroéconomique mondial à l’Amundi Investment Institute, indique que les perspectives de croissance de l’Italie sont moins favorables que celles des Etats-Unis. Enfin, toujours selon le Financial Times, il existe un autre indice de mesure : la dette publique nette. En se fiant à ce dernier, les prévisions sont toutes autres : les Etats-Unis seraient environ 10 points de pourcentage en deçà de Rome en 2030.
Attirés par les promesses d'un avenir meilleur, de nombreux Kényans se rendent en Russie où leur sont proposés des emplois mieux rémunérés que ceux auxquels ils peuvent prétendre dans leur pays. Mais derrière ces offres alléchantes - dans l'hôtellerie, la logistique et le bâtiment notamment - se cache bien souvent un piège. Aussitôt arrivés en Russie, ces Kényans sont privés de leur passeport, contraints de signer un contrat dans une langue qu'ils ne comprennent pas... Au lieu de commencer un nouveau travail, ils se retrouvent ainsi enrôlés de force dans l'armée russe... pour combattre contre l'Ukraine.
Manipulation et enrôlement de force dans l'armée russe
Si l'enrôlement de jeunes Africains, et en particulier de Kényans, est déjà à l'oeuvre depuis plusieurs mois, il prend désormais une ampleur qui préoccupe Nairobi. Lundi 27 octobre, le ministère des Affaires étrangères kényan a ainsi publié un communiqué à ce sujet. Il y accuse des agents prétendant travailler pour le gouvernement russe d'avoir abusé de la précarité de jeunes kényans, sans toutefois fournir de chiffres sur le nombre de personnes concernées.
"Ces agents utilisent de fausses informations et des promesses mensongères pour attirer nos citoyens en Russie", dénonce la diplomatie kényane, affirmant que "plusieurs Kényans innocents ont été trompés par des recruteurs aux méthodes peu scrupuleuses et se sont retrouvés sur les champs de bataille face aux troupes ukrainiennes".
La diplomatie kényane affirme être en contact avec Moscou "afin de garantir la libération de citoyens kényans en détresse et leur retour en sécurité". La mission kényane en Russie dit également avoir organisé le rapatriement en urgence de plusieurs Kényans détenus dans des bases militaires russes.
Accord bilatéral en vue entre Moscou et Nairobi
Autres mesures prises par le Kenya : le pays négocierait un nouvel accord bilatéral avec la Russie, censé permettre aux Kényans d'accéder à un emploi sûr et légal en Russie, rapporte le quotidien local The Nation. "Le Kenya souhaite renforcer ses relations avec la Fédération de Russie sur le plan économique et dans d'autres domaines d'intérêt commun", a déclaré le Premier secrétaire du Cabinet (équivalent du Premier ministre) au Kenya Musalia Mudavadi.
Le pays d'Afrique de l'Est n'est pas le seul à être concerné par ce phénomène. Des ressortissants originaires d'autres Etats comme le Nigeria, la Zambie, la Tanzanie, le Togo, la Centrafrique ou le Cameroun sont aussi pris pour cible, comme l'a montré une enquête de France 24. Si une grande partie est manipulée et enrôlée contre leur gré, certains jeunes Africains choisissent aussi consciemment de combattre dans les rangs de l'armée russe, séduitspar des salaires mirobolants ou encore l’obtention de la nationalité russe.
Surnommés “les Wagners noirs”, des centaines d'Africains ont été recrutés par l’armée russe pour se battre contre l’Ukraine. Certains d'entre eux ont été manipulés et enrôlés de force.
Optimiste, Kirill Dmitriev. Les États-Unis,l’Ukraine et la Russie sont proches d’une "solution diplomatique", avait assuré le "représentant spécial" de Vladimir Poutine, en arrivant à Washington, le 24 octobre, pour rencontrer des membres du gouvernement américain. Deux jours plus tard, le chef du Kremlin annonce aux Américains que le Bourevestnik, son nouveau missile de croisière à propulsion nucléaire, a réussi son vol d’essai : cette "création unique", que "personne d’autre au monde ne possède" a, précise-t-il, une "portée illimitée".
Dans l’art de souffler le chaud et le froid, Poutine est passé maître. Déjà, en Alaska, le 15 août dernier, lors d’une rencontre avec Trump qui n’avait donné aucun résultat, Poutine louait son "cher voisin" américain. Cinq jours plus tard, un missile russe frappait une usine du groupe américain Flex, dans l’ouest de l’Ukraine. Dans la foulée, Kiev subissait un bombardement particulièrement meurtrier. Mais que les Ukrainiens, ce "peuple frère", se rassurent, Poutine reste "intéressé par la poursuite des négociations"…
Quand Molotov humiliait Churchill
"C’est typique de la diplomatie soviétique, analyse l’historienne Françoise Thom. Souvenez-vous de Staline et Molotov qui, en 1942, à Moscou, alternaient la cordialité et l’arrogance face à Churchill…" Pour cette spécialiste du poutinisme, il faut voir au contraire dans cette tactique un signe de fébrilité. Contrairement à ce que prétend Dmitriev, les récentes sanctions américaines contre deux majors pétroliers russes créent, affirme-t-elle, "la panique à Moscou". De fait, Trump semble d’être lassé de cette douche écossaise permanente. Plutôt que de tester des missiles, a-t-il commenté, Poutine "devrait mettre fin à la guerre". Espérons maintenant qu’il ne se fasse pas "retourner" une nouvelle fois par Poutine, qui a plus d’une technique de manipulation dans son sac…
Après les droits de douane annoncés par les Etats-Unis et l'Union européenne sur l'acier, Londres envisage une alliance avec Bruxelles et Washington pour protéger son marché de la concurrence étrangère, notamment chinoise, qui pèse sur le secteur, selon des informations de presse. Le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'UE pourraient ainsi "harmoniser leurs taux d'imposition sur les importations d'acier en provenance de l'extérieur du bloc tout en autorisant les ventes sans droits de douane au sein de la nouvelle zone commerciale", selon The Times.
Interrogé par l'AFP, le ministère du Commerce britannique a dit "poursuivre son dialogue avec l'UE" et "travailler avec des partenaires internationaux sur des solutions qui peuvent répondre" à cette concurrence sur le marché de l'acier. "Nous sommes en discussion permanente", a pour sa part indiqué au Financial Times (FT) le secrétaire d'Etat au commerce Chris Bryant, évoquant les hypothèses d'une alliance "à trois, à deux", tout en précisant qu'il n'y a à ce stade pas de proposition écrite.
Les Etats-Unis font pression sur le Royaume-Uni et l'UE
L'Union européenne a dévoilé le 7 octobre des mesures sans précédent sur l'acier, dont le doublement des droits de douane sur les importations à 50 %, afin de protéger les sidérurgistes face à une concurrence chinoise jugée déloyale et de plus en plus écrasante. Ces taxes européennes, qui doivent entrer en vigueur d'ici juillet 2026, grimperont ainsi à des niveaux similaires à ceux mis en place aux Etats-Unis avec qui l'UE négocie parallèlement.
Au Royaume-Uni, qui a de son côté obtenu des Etats-Unis un taux plus faible de 25 % sur l'acier britannique, l'industrie sidérurgique s'était alarmée de l'annonce européenne, "une menace existentielle", alors qu'environ 80 % des exportations d'acier du pays sont destinées à l'Europe.
Selon The Times, les Etats-Unis font pression sur le Royaume-Uni et l'UE pour qu'ils adoptent le taux de droit de douane universel de 50 % instauré par le président Donald Trump pour toutes les importations d'acier, mais Londres et Bruxelles voudraient plus de flexibilité pour ne pas plomber leurs industries utilisant ce métal. "On se croirait vraiment dans les années 1950 (...) quand l'Europe discute d'un accord sur l'acier", a souligné Chris Bryant dans le FT - en référence à la création en 1951 de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (un précurseur de l'UE) par les pays du Benelux, l'Italie, l'Allemagne de l'Ouest et la France.
Londres envisage une alliance avec Bruxelles et Washington pour protéger son marché de la concurrence étrangère, notamment chinoise, qui pèse sur le secteur, selon des informations de presse.
Alors que le Hamas a rendu lundi à Israël des restes présentés comme étant ceux d’un 16e otage retenu dans la bande de Gaza, le bureau de Benyamin Netanyahou a fait savoir ce mardi 28 octobre qu’ils appartenaient en réalité à un otage dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée par l’armée deux ans plus tôt. Dénonçant les "violations par le Hamas" de l’accord de cessez-le-feu, le Forum des familles a en réaction appelé le gouvernement israélien à "agir de manière décisive" contre le mouvement palestinien. La veille, les proches des otages avaient déjà appelé à suspendre les prochaines étapes de l’accord de cessez-le-feu tant que toutes les dépouilles n’auraient pas été rendues.
Les infos à retenir
⇒ Benyamin Netanyahou ordonne des frappes immédiates sur la bande de Gaza
⇒ Israël accuse le Hamas de violer le cessez-le-feu en ne rendant pas de nouveaux corps d'otages
⇒ La Défense civile à Gaza fait état d'au moins trois frappes israéliennes
La Défense civile fait état de cinq autres morts dans une frappe aérienne israélienne
La Défense civile dans la bande de Gaza a indiqué que cinq personnes avaient été tuées mardi dans une frappe israélienne dans le sud du territoire palestinien, portant à sept le bilan des morts dans les bombardements de la journée.
Une frappe israélienne a touché un "véhicule civil (...) à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza" et a tué "au moins cinq civils", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Mahmoud Bassal avait fait état plus tôt de la mort de deux personnes lors d'une frappe aérienne israélienne dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire.
La France appelle toutes les parties à respecter le cessez-le-feu
Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot a déploré mardi "la reprise des opérations militaires" à Gaza, appelant toutes les parties à respecter le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre. "Je veux déplorer (...) la reprise des opérations militaires, appeler toutes les parties à respecter le cessez-le-feu", a déclaré le chef de la diplomatie française lors d'une audition devant la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat.
"Les informations selon lesquelles des éléments du Hamas auraient ouvert le feu sur des soldats et selon lesquelles le mouvement terroriste aurait menti sur la restitution du corps d'un otage sont évidemment inacceptables si elles sont avérées", a-t-il ajouté, souhaitant que le cessez-le-feu "puisse être mis en œuvre pleinement".
Il a également affirmé que la France co-organisera "dans les prochaines semaines" avec les Etats-Unis et l'Egypte une conférence internationale sur les questions humanitaires et de reconstruction sur Gaza.
Le Hamas dément avoir attaqué des troupes israéliennes à Gaza
Le Hamas a démenti mardi soir être impliqué dans une attaque contre des soldats israéliens dans la bande de Gaza, après qu'Israël a accusé le mouvement islamiste palestinien d'avoir visé ses troupes.
"Le Hamas affirme n'avoir aucun lien avec la fusillade de Rafah", dans le sud de la bande de Gaza, "et réaffirme son engagement envers l'accord de cessez-le-feu" avec Israël, entré en vigueur le 10 octobre, selon un communiqué.
Le ministre de la Défense israélien, Israel Katz, avait auparavant évoqué une attaque du Hamas contre les troupes israéliennes sans préciser la localisation de l'incident.
La Défense civile à Gaza fait état d'au moins trois frappes israéliennes
La Défense civile de la bande de Gaza et des témoins ont fait état mardi soir d'au moins trois frappes aériennes israéliennes sur la ville de Gaza. "L'occupation (Israël, ndlr) est en train de bombarder Gaza avec au moins trois frappes aériennes en dépit du cessez-le-feu" en vigueur depuis le 10 octobre entre le Hamas et Israël, a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, un service de secours opérant sous l'autorité du Hamas.
Des témoins ont indiqué à l'AFP avoir entendu des explosions. Selon des témoins et M. Bassal, l'armée israélienne a mené plusieurs frappes sur la cour de l'hôpital al-Chifa, dans l'ouest de la ville de Gaza. Une information confirmée à l'AFP par le directeur de cet établissement, Mohammed Abou Salmiya. Une frappe a par ailleurs eu lieu dans la rue Abou Hassira et une autre dans le quartier d'al-Zeitoun, dans la ville de Gaza, selon des témoins.
Benyamin Netanyahou ordonne des frappes immédiates sur la bande de Gaza
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a ordonné mardi des frappes "immédiates" sur la bande de Gaza, accusant le mouvement islamiste palestinien Hamas de violer le cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre.
A la suite d'une réunion sur la sécurité, "le Premier ministre Netanyahou a ordonné à l'armée de mener immédiatement des frappes puissantes dans la bande de Gaza", selon un communiqué du bureau du Premier ministre.
Israël accuse le Hamas de violer le cessez-le-feu en ne rendant pas de nouveaux corps d'otages
Israël a accusé mardi le Hamas de violer l'accord de cessez-le-feu à Gaza, après que le groupe islamiste palestinien a restitué des restes d'un otage dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée par l'armée, provoquant le courroux de proches d'otages.
Lundi soir, l'armée israélienne avait annoncé que la Croix-Rouge avait reçu un cercueil contenant la dépouille d'un otage retenue dans la bande de Gaza, après l'annonce par la branche armée du Hamas de la restitution d'un 16ème corps de captif enlevé le 7-Octobre. Mais après les examens d'identification, le bureau du Premier ministre israélien a annoncé mardi que les restes humains rendus n'étaient pas ceux d'un des 13 otages dont le Hamas doit encore rendre les corps à Israël, en vertu de l'accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre dans le territoire palestinien.
Ils "appartenaient à l'otage Ofir Tzarfati" dont une partie des restes avait été ramenée de la bande de Gaza "lors d'une opération militaire il y a environ deux ans", a-t-il précisé dans un communiqué. Ofir Tzarfati avait été enlevé le 7 octobre 2023, à 27 ans, au festival de musique Nova lors de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël qui a déclenché la guerre à Gaza.
"Il s'agit là d'une violation flagrante" de l'accord de trêve, négocié sous l'égide du président américain Donald Trump, a dénoncé le bureau de Benyamin Netanyahou, annonçant une réunion de sécurité dans la journée pour discuter "des mesures que prendra Israël en réponse à ces violations".
Le Forum des familles d’otages appelle à agir contre le Hamas faute de remise d’un nouveau corps
Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages de Gaza, a appelé mardi à agir contre le Hamas après l’annonce que des restes humains rendus lundi à Israël appartiennent à un otage dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée par l’armée.
"Du fait des violations par le Hamas" de l’accord de cessez-le-feu, "le gouvernement israélien […] doit agir de manière décisive", a affirmé le Forum, après que le bureau du Premier ministre israélien a annoncé que les restes humains remis la vieille par le mouvement islamiste palestinien "appartenaient à l’otage Ofir Tzarfati" enlevé le 7 octobre 2023 au festival de musique Nova et dont une partie des restes avait été ramenée de la bande de Gaza "lors d’une opération militaire il y a environ deux ans".
La France a repris ses évacuations de Palestiniens de Gaza
La France a repris dimanche ses évacuations de Palestiniens de Gaza, avec l’arrivée sur son sol de 20 personnes, un nombre inférieur à ce qui était prévu en raison de la complexité de ce type d’opération, a-t-on appris mardi auprès de sources diplomatiques.
Le ministère français des Affaires étrangères avait suspendu au milieu de l’été les évacuations de Gaza après une faille dans la procédure de vérification ayant permis la venue en France d’une étudiante qui avait publié des messages antisémites.
"Nous veillons scrupuleusement à ce que les personnes évacuées vers notre pays respectent les valeurs et principes de la République", ont tenu à préciser les sources diplomatiques. "En dépit de nos efforts, toutes les autorisations nécessaires n’ont pu être réunies à temps pour l’opération du 26 octobre, et le nombre de personnes évacuées a dû malheureusement être revu à la baisse", ont expliqué ces sources sans préciser combien de personnes au total étaient susceptibles d’être accueillies en France.
Cisjordanie : les forces israéliennes disent avoir tué trois Palestiniens
Les forces israéliennes ont annoncé mardi avoir tué trois Palestiniens, présentés comme membres d’une "cellule terroriste", lors d’un raid mené par la police et l’armée dans le village de Kafr Qud, à l’ouest de Jénine, en Cisjordanie occupée.
"Au cours d’une opération offensive menée par les forces du Yamam", commando d’élite du contre-terrorisme policier, à Kafr Qud, "les combattants […] ont agi pour neutraliser une cellule terroriste qui prévoyait de commettre un attentat et qui faisait partie d’une organisation terroriste active dans le camp de Jénine", indique un communiqué de la police israélienne. "Les forces ont repéré les membres de la cellule sortant d’une grotte. Les tireurs d’élite de l’unité ont alors ouvert le feu avec précision, éliminant les trois terroristes", ajoute le communiqué.
Un nuage de fumée s'élève après une frappe israélienne qui a visé un bâtiment dans le camp de réfugiés palestiniens de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 octobre 2025
Vilnius et Bruxelles ont dénoncé lundi 27 octobre une "attaque hybride" biélorusse après l’intrusion en Lituanie de dizaines de ballons transportant des cigarettes de contrebande, et qui ont entraîné la fermeture temporaire des aéroports de Vilnius et Kaunas. "Nous considérons cela comme une attaque hybride", a déclaré la Première ministre, Inga Ruginiene, à des journalistes, ajoutant qu’elle considérait l’inaction de Minsk pour arrêter les lancements de ballons comme un signe de l’implication des autorités.
En réponse, la Lituanie a fermé lundi les deux derniers points de passage frontaliers avec la Biélorussie, alliée de la Russie, et doit décider mercredi de la durée d’application de cette mesure. La fermeture de la frontière est un "signal envoyé à la Biélorussie pour dire qu’aucune attaque hybride ne sera tolérée", selon Inga Ruginiene.
La Lituanie a reçu le soutien de plusieurs capitales européennes ainsi que de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui a évoqué une "menace hybride". "C’est de la déstabilisation, c’est de la provocation", a-t-elle affirmé sur son compte X.
Les prochains ballons seront abattus
Vilnius a précisé que l’armée lituanienne abattrait désormais les ballons qui entreraient illégalement sur son territoire, sans dévoiler quelles armes seraient utilisées pour les cibler. "C’est une information sensible", a dit Inga Ruginiene.
La contrebande de tabac est une source de revenus pour les autorités de Minsk, selon l’opposition biélorusse. La semaine dernière, plusieurs personnes ont été arrêtées en Lituanie après avoir tenté de récupérer les cigarettes transportées par les ballons.
Le ministre biélorusse des Affaires étrangères, Maxim Ryzhenkov, a récusé les accusations de Vilnius, y voyant une "provocation" lituanienne destinée à justifier "des actions contre la Biélorussie, contre la Russie". Le chargé d’affaires lituanien en Biélorussie a été convoqué au ministère biélorusse des Affaires étrangères où il s’est vu remettre une note de protestation.
La fermeture des passages terrestres à la frontière lituano-biélorusse complique entre autres la communication avec l’enclave russe de Kaliningrad, nombre de marchandises passant en transit par la Lituanie. Le gouverneur de Kaliningrad, Alexeï Besprozvannykh, a ainsi dénoncé sur le réseau Telegram une "violation des conditions de l’adhésion de la Lituanie à l’Union européenne en 2004".
Plus de 500 ballons depuis le début de l’année
L’an dernier, la Lituanie a enregistré 966 ballons similaires entrant dans le pays et plus de 500 cette année, selon les données officielles publiées début octobre. Plus d’une centaine d’incidents semblables ont été enregistrés en Pologne voisine cette année, selon les garde-frontières polonais.
La Lituanie, membre de l’UE et de l’Otan, reste sensible aux violations de son espace aérien après des incidents impliquant des drones utilisés par la Russie qui ont pénétré sur son territoire depuis la Biélorussie en juillet, dont l’un transportait des explosifs.
En 2021, Vilnius et Bruxelles ont déjà accusé Minsk d’orchestrer une crise migratoire aux frontières orientales de l’UE en réponse aux sanctions imposées à la suite de la répression brutale de l’opposition biélorusse, qualifiant également cela d’attaque hybride.
On connaissait les "flottes fantômes", ces navires appartenant à des propriétaires opaques et des sociétés écrans, qui permettent aux navires russes de transporter clandestinement leur pétrole. On apprend désormais dans leWall Street Journalque Moscou a trouvé un nouveau schéma pour contourner les sanctions contre son économie, en s'appuyant sur la Chine pour la livraison de son gaz naturel liquéfié (GNL).
Depuis août, la Russie aurait ainsi réussi à expédier une dizaine de pétroliers, à destination du port chinois de Beihai, devenu un noeud central pour les exportations de ressources naturelles russes - tout en renforçant ses liens avec Pékin. En effet, depuis le début de la guerre en Ukraine, les Etats-Unis tentent d'asphyxier l'économie russe, en imposant des sanctions sur ses exportations de gaz et de pétrole.
Un projet à 25 milliards
Dernières en date, celles imposées par Donald Trump la semaine dernière contre deux géants du secteur des énergies : Rosneft et Lukoil. Ce qui n'a pas empêché que des livraisons arrivent, le même jour, au port de Beihai. "Cela profite à la fois à l'économie chinoise et à la machine de guerre russe", résume auprès du WSJ Alexander Gabuev, spécialiste des relations sino-russes.
Pour la Russie, échapper aux sanctions est vital afin de financer sa machine de guerre, à un moment où le pays traverse de plus en plus de difficultés économiques. Cela fait quatre ans que ce géant des hydrocarbures ne peut plus, par exemple, écouler ses stocks sur le marché européen.Moscou parie ainsi sur le projet Arctic LNG 2, d'une valeur de 25 milliards de dollars, qui va servir à liquéfier le gaz naturel, réduisant son volume et facilitant son transport maritime.
Une aubaine pour la Chine
De son côté, la Chine est devenue de plus en plus dépendante du GNL : le pays, qui cherche à sortir du charbon, est désormais le premier importateur mondial de gaz naturel liquéfié. Le gaz russe, vendu à des prix moins élevés, a ainsi vu sa part dans les importations chinoises passer de 6,4 % en janvier 2025 à 17 % en septembre (+ 10,6 points, en un semestre).
En pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis, la Chine, qui dispose d'un rapport de force grâce au monopole des terres rares, semble de moins en moins préoccupée par les sanctions américaines. Tout le gaz en provenance de Russie est ainsi acheminé vers un seul et même port, Beihai, dont l'opérateur (la société d'Etat China Oil & Gas Pipeline Network), qui possède principalement des actifs en Chine, est peu touché par les menaces américaines.
Malgré tout, les sanctions en provenance de Washington continuent de faire leur effet, en ciblant les sociétés exploitantes du projet Arctic LNG 2, les navires de stockage, ou encore les compagnies maritimes qui voudraient participer au transport. Il est de plus en plus compliqué pour la Russie de se procurer des composants, tandis que les acheteurs de GNL craignent également les représailles. A titre d'exemple, rien que sur l'année 2023, les recettes mensuelles de la Russie provenant des exportations du pétrole ont baissé de -41,7 % sur un an, selon les données du Conseil de l'Union européenne.
Des milliards de livres d'argent public engloutis dans des hôtels. C'est le constat dressé par la commission des affaires intérieures de la Chambre des communes, dans rapport publié ce lundi 27 octobre. Le document de plus de cent pages décrit en détail comment la politique d'hébergement des demandeurs d'asile s'est transformée, depuis 2019, en un système "chaotique et onéreux", au bénéfice d'entreprises privées.
Selon leurs estimations, le coût global de cette politique pourrait atteindre 15,3 milliards de livres d'ici 2029 (soit 17,5 milliards d'euros), contre 4,5 milliards initialement prévus en 2019. "Nous nous sommes simplement retrouvés avec plus de personnes que ce que les contrats avaient anticipé et cela a fait exploser les coûts", a souligné lundi Karen Bradley, présidente de la commission à l'origine du rapport, sur la radio BBC4.
En vertu de la loi sur l'immigration et l'asile de 1999, les demandeurs d'asile peuvent se voir proposer un hébergement pendant l'examen de leur dossier s'ils remplissent certaines conditions. Mais ce dispositif, pensé pour être temporaire, a basculé dans la durée. La pandémie de Covid-19 et l’augmentation "spectaculaire" des arrivées de migrants dans des embarcations de fortune ont conduit à cette augmentation de l'hébergement en hôtel, souligne le rapport.
Plus de 32 000 migrants étaient hébergés dans des hôtels en juin dernier, sur un total de 103 000 migrants présents au Royaume-Uni, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. "Le ministère de l’Intérieur a sans aucun doute dû faire face à un environnement extrêmement difficile, mais sa réponse chaotique a démontré qu’il n’était pas à la hauteur du défi", tranchent les parlementaires.
Les prestataires privés également pointés du doigt
Le rapport parlementaire épingle également la gestion des contrats passés avec trois prestataires : Clearsprings, Mears et Serco, chargés de fournir les hébergements. Le coût moyen d'une nuitée dans un logement partagé pour demandeurs d’asile est de 23,25 livres contre près de 145 livres pour une nuit à l'hôtel. Les députés dénoncent une "conception défaillante" des contrats qui aurait encouragé les prestataires à privilégier les hôtels, plus rentables, afin de maximiser leurs profits. Clearsprings et Mears devront d'ailleurs reverser respectivement 32 millions et 13,8 millions de livres sterling au ministère de l'Intérieur, conformément à une clause imposant de partager les bénéfices au-delà d'un seuil de 5 %.
Ce rapport tombe mal pour le gouvernement travailliste de Keir Starmer, déjà critiqué pour son incapacité à réduire le nombre de traversées de la Manche. Le Premier ministre s'est engagé à mettre fin à l'hébergement en hôtels d'ici 2029, en développant d'autres solutions, notamment sur d'anciennes bases militaires. Ces derniers mois, des rassemblements ont été signalés devant certains hôtels, attisés par des groupes d'extrême droite qui dénoncent une "menace pour la sécurité locale".
La clôture extérieure de l'hôtel Crowne Plaza London Heathrow, à West Drayton en Angleterre, qui accueille des migrants depuis plusieurs années, a récemment été recouverte de plusieurs couches de messages liés à la question migratoire.
Ex-numéro 2 de l’ambassade de Corée du Nord à Londres, Thae Yong-ho, 64 ans, fait défection en 2016 avec sa famille. Passé au Sud, il est élu député de 2020 à 2023. Aujourd’hui secrétaire général du Conseil consultatif pour la réunification pacifique, il vit à Séoul sous protection policière. Ses dix ans d’expérience en tant que diplomate offrent une plongée unique dans l’appareil politique nord-coréen. Ce brillant professionnel, qui a fait le récit de sa vie sous un régime dictatorial dans son livre Passcode to the Third Floor : An Insider’s Account of Life Among North Korea’s Political Elite (Columbia university press, non traduit), se souvient des sentiments de "colère" et de "révolte" qui l’ont assailli en constatant l’écart entre, d’un côté, le luxe que s’autorise la famille Kim, les sommes faramineuses dépensées dans le programme nucléaire ; et, de l’autre, la condition misérable d’une bonne partie de la population. Entretien.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (au centre) encourage des soldats nord-coréens lors de la cérémonie d'inauguration des travaux de construction du "Musée commémoratif des exploits militaires" à Pyongyang, le 23 octobre 2025
L'Express : En tant qu’ancien membre de l’appareil diplomatique nord-coréen, comment décririez-vous la personnalité et la psychologie de Kim Jong-un ?
Thae Yong-ho : Il est brutal, impatient, colérique, mais très intelligent. Doté d’une vraie capacité de raisonner, il sait où sont ses priorités, et manœuvre habilement. Illustration de son tempérament : en 2015, lors d’une visite d’une ferme de tortues, il avait remarqué que les animaux étaient presque morts. Après que le directeur avait prétexté un manque d’électricité et de nourriture, Kim Jong-un l’avait sévèrement réprimandé. "Il est absurde de dire que la production ne peut pas être normalisée à cause de problèmes d’électricité, d’alimentation et d’équipement." Les officiels de haut rang qui accompagnaient Kim gardaient la tête baissée et notaient fébrilement ses instructions. De retour dans la voiture, il ordonna l’exécution du directeur.
Autre exemple, après qu’un destroyer avait chaviré sous ses yeux dans un port le jour de son inauguration, en mai dernier, le dictateur puni de nombreux dirigeants au sein du système nord-coréen. Une photo a en outre été publiée dans la presse officielle nord-coréenne. Alors que, dans une version précédente, le commandant général de la marine nord-coréenne apparaissait aux côtés de Kim Jong-un lors d’une inspection, son image avait été effacée dans la nouvelle photo. C’est une longue tradition du système de propagande de procéder ainsi, quand un haut responsable est poursuivi.
Pouvez-vous nous parler de la fois où vous avez accompagné le frère de Kim Jong-un à des concerts d’Eric Clapton à Londres, au Royal Albert Hall ?
J’ai été pendant 61 heures le chaperondu frère aîné de Kim Jong-un, Kim Jong-chul, venu assister à des concerts d’Eric Clapton, dont il est un grand fan, à Londres, en 2015. Des journalistes l’ont repéré, et la star du show n’était plus Clapton, mais lui… En sa compagnie, je me suis rendu compte que les frères Kim sont très au courant de la géopolitique mondiale, des jeux de pouvoir entre Etats, et qu’ils connaissent bien l’Europe, où ils ont fait leurs études (en Suisse). Mais le train de vie de Kim Jong-chul m’a stupéfié et mis en colère : on m’a demandé de lui réserver une suite à l’hôtel Savoy à 2000 euros la nuit, plus du double de mon salaire mensuel.Bon guitariste, il a insisté pour acheter un modèle de guitare que nous n’avons jamais trouvé. Il était très déçu. Kim Jong-chul a aussi voulu que je fasse ouvrir pour lui un magasin de disques sur Oxford street le soir de son arrivée alors qu’il était 22 heures, et que l’endroit était fermé depuis longtemps. "Si un diplomate le demande, le propriétaire ne viendra-t-il pas ? N’avez-vous pas ce genre de réseau ?", m’a-t-il demandé. Sans succès évidemment.
Dans votre livre, vous estimez que, dans les années 1990 et 2000, la France était particulièrement bien renseignée sur le programme nucléaire nord-coréen. Pourquoi ?
Au début des années 2000, nombre de pays, dont les Etats-Unis et la Corée du Sud, pensaient que l’on pouvait dénucléariser la Corée du Nord via la négociation. Mais la France n’y a jamais cru, car, à mon avis, elle avait accès aux conversations de hauts responsables nord-coréens ou de membres de la famille Kim qui se faisaient soigner dans les hôpitaux français, et restaient parfois des mois à Paris. Je suis sûr que les services de renseignement français suivaient ces personnes et écoutaient ce qu’elles disaient au restaurant ou ailleurs. Lorsque l’Union européenne a décidé, en 2001, d’établir des relations diplomatiques avec Pyongyang, la France a été le seul pays à s’y opposer.
Pourriez-vous nous expliquer comment les diplomates nord-coréens collectaient de l’argent pour le régime à l’époque où vous étiez diplomate ?
Dans les ambassades, les diplomates n’ont pas d’objectifs ciblés de sommes à récolter pour le régime, mais doivent se débrouiller pour compléter leur budget. D’autres, envoyés par leur ministère, se voient fixer des montants à atteindre. C’est pourquoi des diplomates sont impliqués dans le trafic d’armes, de cigarettes ou d’alcool. Certains ont même été arrêtés en Europe pour avoir vendu de la drogue. La Corée du Nord n’a aucun scrupule dans sa quête de devises étrangères.
Ces comportements ont-ils joué dans votre volonté de faire défection ?
Beaucoup de gens meurent de faim en Corée du Nord. Est-ce pour autant un pays pauvre ? Il peut lancer des satellites, construire des sous-marins, fabriquer des chars d’assaut, mais il n’utilise pas son budget pour le bien-être de son peuple.C’est ce qui m’a le plus révolté. Les Nord-coréens ne bénéficient même pas des prestations sociales de base. Ils vivent beaucoup moins bien que leurs voisins, et se contentent de survivre. Même à Pyongyang, où la vie est meilleure qu’à la campagne, la plupart des gens manquent de nourriture de qualité, d’électricité et de soins médicaux.
Croyez-vous à une future réunification des deux Corées ?
Je suis convaincu que la Corée sera réunifiée d’ici 15 ou 20 ans. Les dirigeants qui entourent Kim Jong-un sont tous des hommes âgés, nés dans les années 1950 ou 1960. Kim Jong-un est le seul à être né dans les années 1980. Mais il craint de les remplacer par des responsables issus de la jeune génération qui n’ont aucun lien avec le passé de la Corée du Nord. Cependant, lorsque l’actuelle hiérarchie partira à la retraite, et que les nouvelles générations les remplaceront, la Corée du Nord pourra devenir un État normal.
Les mentalités sont-elles prêtes ?
Les élites nord-coréennes comprennent qu’il n’y a pas d’avenir pour le système nord-coréen, mais l’ennui, c’est qu’elles n’ont jamais, dans leur histoire, testé le système démocratique. Elles ont été sous la domination de l’empire japonais, puis des Soviétiques, puis des Kim. C’est une grande différence avec l’Allemagne de l’Est avant la chute du mur, où les élites, même si elles étaient communistes, avaient connu le système démocratique avant la Seconde Guerre mondiale. Ils ne comprennent donc pas comment la démocratie et un système fondé sur le droit peuvent fonctionner.
Photo diffusée par l'agence de presse officielle de Pyongyang KCNA montrant le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un au téléphone, le 12 août 2025 en Corée du Nord
Aujourd’hui, en Corée du Nord, la plupart des élites craignent d’être désavantagées sur le plan économique, si la Corée est réunifiée. De mon côté, j’essaye de faire passer le message que si elles disent adieu au régime de Kim Jong-un et coopèrent avec le système libre et démocratique sud-coréen, elles peuvent se créer un avenir meilleur en travaillant dur. J’en suis la preuve vivante ! Le fait que les Nord-Coréens utilisent désormais des téléphones portables facilite la transmission de ce genre de message.
Kim Jong-un est-il en train de préparer sa fille, qui l’a accompagné lors de plusieurs événements officiels, à prendre sa succession ?
Au vu du nombre d’événements publics auxquels elle a participé récemment en Corée du Nord, il semble que la fille de Kim Jong-un pourrait être la prochaine dirigeante. Mais, il est peut-être aussi en train de préparer secrètement un fils et d’attendre qu’il grandisse suffisamment pour devenir le prochain dirigeant. Il pourrait ainsi changer de successeur à tout moment à l’avenir.
Avez-vous des nouvelles de votre famille en Corée du Nord ?
Je n’ai aucune information sur ce qui est arrivé à ma famille après ma défection. J’espère qu’ils me pardonneront, car je suis presque sûr qu’ils ont connu des malheurs et qu’ils ont été expulsés de Pyongyang. Je suis vraiment désolé pour mon frère, ma sœur et mes neveux.
Donald Trump a récemment exprimé son désir de rencontrer Kim. Pour l’instant, celui-ci ne s’est pas montré d’un enthousiasme débordant…
Une rencontre me semble peu probable dans l’immédiat. La guerre en Ukraine alimente les caisses nord-coréennes, ce qui fait qu’il n’y a plus de sentiment d’urgence à négocier avec Washington comme en 2018. En chose est certaine : la question de la dénucléarisation est un motif d’annulation de toute discussion. A l’heure actuelle, Kim Jong-un s’intéresse davantage à ses relations avec Poutine.
Est-il illusoire de penser que la Corée du Nord puisse se dénucléariser ?
Pour Kim Jong-un, l’arme nucléaire est une question de vie ou de mort. C’est pourquoi la dénucléarisation de la Corée du Nord est une illusion absolue. La Corée du Nord a passé plus 60 ans pour arriver là où elle est aujourd’hui.
Avec le nouveau président sud-coréen, le progressiste Lee Jae-myung, les relations entre le Nord et le Sud pourraient s’apaiser un peu, mais il ne peut y avoir de changement fondamental, pour la bonne raison que la Corée du Nord ne renoncera pas à ses armes nucléaires.
Comment la Corée du Nord bénéficie-t-elle de sa participation à la guerre en Ukraine ?
La Corée du Nord a d’abord beaucoup profité de cette guerre en Ukraine sur le plan diplomatique. Pendant la guerre froide, l’Union soviétique était le plus grand allié de la Corée du Nord (sur les plans économique, diplomatique et militaire). Mais après l’effondrement de l’URSS, la Russie s’est affaiblie sur le plan économique et militaire et les relations entre Moscou et Pyongyang se sont distendues. Par la suite, la Corée du Nord a tenté de devenir une puissance nucléaire, mais elle n’a pas obtenu le soutien de la Russie pour réaliser cette ambition. Moscou a même voté les sanctions imposées par l'ONU à la Corée du Nord.
Mais, avec la guerre en Ukraine, la Russie a soudainement eu besoin de la Corée du Nord, de ses armes conventionnelles et de ses soldats. Poutine a alors décidé de soutenir l’ambition de la Corée du Nord de devenir une puissance nucléaire. Moscou a apposé son veto au renouvellement du comité de surveillance des sanctions imposées par l’ONU, et s’est opposée à toute forme de sanctions économiques et politiques contre son petit voisin. Pour Pyongyang, ce fut un grand succès diplomatique, car son ancien allié, l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, revenait à ses côtés.
Comment ce soutien s’est-il traduit, concrètement ?
Après la pandémie, la Corée du Nord était encore plus isolée du reste du monde, son économie était au bord de l’effondrement. Les relations entre la Corée du Nord et la Chine s’étaient détériorées. Mais soudain, la guerre en Ukraine a éclaté et la Russie a commencé à acheter des armes obsolètes, puis modernisées, ainsi que de la main-d’œuvre à la Corée du Nord.
Et maintenant, la Russie fournit des fonds et de nouvelles technologies militaires. Aujourd’hui, la Corée du Nord a relancé ses installations et son industrie de production d’armes conventionnelles. Rien que cette année, la Corée du Nord a lancé deux destroyers de 5 000 tonnes et encore perfectionné ses systèmes de missiles. Elle a annoncé qu’elle souhaitait construire un sous-marin à propulsion nucléaire dans les années à venir. Elle dispose aussi de satellites espions, de bonnes armes conventionnelles, de grands destroyers, de chars modernes. Rien de tout cela n’aurait été possible sans le soutien économique et financier de la Russie. Pour Pyongyang, la guerre en Ukraine a constitué opportunité inespérée.
Comment la Chine perçoit-elle ce rapprochement entre la Corée du Nord ?
La Chine reste silencieuse à ce sujet. Elle n’est pas satisfaite de ce rapprochement entre la Russie et la Corée du Nord, mais dans le même temps, elle observe que l’administration Trump concentre tous ses efforts contre la Chine. Elle a donc besoin d’un allié puissant en Asie-Pacifique pour contrer l’influence américaine.
Sur cette photo collective diffusée par l'agence d'Etat russe Sputnik, Vladimir Poutine marche aux côtés du président chinois Xi Jinping et du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un avant un défilé militaire marquant le 80e anniversaire de la victoire sur le Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale, sur la place Tiananmen à Pékin, le 3 septembre 2025.
Parallèlement, la Russie et la Chine ont une longue frontière commune ; et sont très dépendantes l’une de l’autre sur le plan économique - la Chine a besoin des ressources naturelles de la Russie, mais aussi de ses technologies militaires. De façon générale : la Russie, la Chine et la Corée du Nord, ne peuvent à mon avis pas être séparés : ils n’ont pas d’autre choix que d’avancer ensemble.
Quelles technologies militaires la Russie est-elle susceptible d’avoir transmises à la Corée du Nord depuis le début de la guerre en Ukraine ?
La principale demande de la Corée du Nord concerne un moteur et un réacteur nucléaires de petite taille, qu’elle pourrait utiliser pour construire un sous-marin à propulsion nucléaire. Kim Jong-un sait en effet très bien que les bombes anti-bunkers américaines peuvent détruire ses installations nucléaires souterraines, comme l’ont prouvé les frappes sur des sites iraniens au mois de juin. Dès les années 1950 et 1960, la Corée du Nord a commencé à construire des bunkers et des tunnels militaires très profonds, anticipant de possibles bombardements dans le futur. C’est aussi pour cela que le métro de Pyongyang est si bas sous terre. Seul hic, au cours des dernières décennies, la technologie américaine a beaucoup progressé et est désormais capable de frapper très profondément, à plus de 60 mètres de profondeur.
La prochaine étape, pour Pyongyang, consiste donc à déplacer ses installations nucléaires vers la mer, comme l’ont fait la Russie et les États-Unis. Et donc à construire un sous-marin nucléaire capable de transporter au moins un ou deux missiles nucléaires. Si la Russie lui fournit effectivement la technologie nécessaire pour développer un réacteur nucléaire, cela pourrait changer la donne de manière très dangereuse dans cette région.
Le fait de participer à la guerre en Ukraine fait-il progresser l’armée nord-coréenne ?
Oui, sans aucun doute. En fait, c’est la première fois que la Corée du Nord participe à une véritable guerre conventionnelle dans la durée depuis la guerre de Corée (1950-1953). Elle constitue une très bonne expérience pour eux. D’autant que ce conflit utilise désormais les technologies les plus avancées, comme les drones. Chaque jour, des milliers de soldats nord-coréens y sont confrontés, aux côtés des Russes.
C’est la raison pour laquelle l’armée nord-coréenne s’entraîne actuellement en vue d’une éventuelle guerre des drones à l’avenir. De son côté, Kim Jong-un se rend régulièrement dans des usines fabriquant des drones et assiste à des exercices militaires qui les utilisent. A l’inverse, l’armée sud-coréenne et les troupes américaines stationnées en Corée du Sud n’ont pas véritablement expérimenté de guerres de drones.
Quelles sont les ambitions nucléaires de la Corée du Nord ?
La Corée du Nord souhaite être reconnue comme une puissance nucléaire, à l’instar du Pakistan ou de l’Inde, qui ont été acceptés comme tel par les États-Unis et le reste du monde. Jusqu’à présent, l’Amérique et ses alliés occidentaux lui refusent ce statut, mais la Corée du Nord reste convaincue que si elle prouve aux États-Unis que ses armes nucléaires sont capables de détruire ce pays en cas de guerre entre les deux nations, Washington finira par venir négocier avec elle.
Pyongyang pourrait par exemple renoncer à ses installations nucléaires capables de frapper les États-Unis. En échange, la Corée du Nord demanderait que les États-Unis retirent leurs troupes de Corée du Sud et la levée de certaines sanctions imposées par l'ONU. Cela signifierait concrètement que les États-Unis acceptent le statut nucléaire de la Corée du Nord.
Il appartient désormais à l’administration Trump de décider si les États-Unis vont maintenir leurs sanctions contre la Corée du Nord ou conclure un accord sur le contrôle des armes nucléaires avec la Corée du Nord.
Les Etats-Unis pourraient-ils être tentés de bombarder les sites nucléaires nord-coréens de façon préventive, comme ils l’ont fait avec l’Iran ?
Le cas de la Corée du Nord est très différent de celui de l’Iran. Car alors qu’il existe une distance importante entre l’Iran et Israël, Séoul ne se trouve qu’à 50 kilomètres des armes conventionnelles de la Corée du Nord. Donc si les États-Unis lançaient une frappe chirurgicale contre les installations nucléaires nord-coréennes, tous les canons nord-coréens bombarderaient Séoul, où vit un tiers de la population sud-coréenne.
Capture d'écran créée le 17 août 2016 d'images filmées par l'AFPTV le 3 novembre 2014, montrant Thae Yong-ho, alors ambassadeur adjoint de Corée du Nord en Grande-Bretagne
C’est une nouvelle mission de taille pour Anna Paulina Luna, députée républicaine de Floride. Après avoir pris la tête, en février, d’un "groupe de travail" chargé de déclassifier "des secrets fédéraux" réels ou fantasmés – comme des preuves de l’assassinat de JFK ou l’existence "d’ovnis" - cette élue pro-Trump s’est vue confier certaines négociations avec le Kremlin. Ce week-end, elle a rencontré l’envoyé russe Kirill Dmitriev pour "favoriser les conversations de paix et de commerce" entre Moscou et Washington. Mais qui est donc cette républicaine aux propos polémiques et quelles sont ses positions ?
Opposée à l’aide à l’Ukraine
Agée de 36 ans, cette ancienne militaire d’origine mexicaine est une défenseure de la première heure du mouvement MAGA. Historiquement opposée au soutien à l’Ukraine, elle a voté à plusieurs reprises contre les aides militaires américaines à l’Ukraine, allant jusqu’à défendre, en 2023, la "Résolution sur la fatigue ukrainienne", un projet de loi du Congrès exigeant la fin du soutien militaire et financier à Kiev. "Pas un seul dollar ne devrait être versé à ce pays" déclarait-elle alors.
"Je présenterai un projet de loi qui obligera tout homme politique qui prône l’envoi de troupes américaines en Ukraine à combattre en première ligne à leurs côtés", ajoutait-elle encore en 2024, rapporte le site GOP for Ukraine.
Négociations avec la Russie
Alors que les négociations entre les Etats-Unis et la Russie perdent de l’élan, Donald Trump ayant annoncé l’annulation d’un sommet Trump-Poutine à Budapest, début novembre, l’émissaire russe Kirill Dmitriev a tout de même rencontré, vendredi, samedi et dimanche, des responsables du gouvernement américain. Ainsi que, selon lui, des "représentants de la communauté américaine qui souhaitent un dialogue positif avec la Russie", notamment l’élue républicaine de Floride à la chambre des Représentants, Anna Paulina Luna.
"Il est important, non seulement pour mes compatriotes américains, mais pour le monde entier, que nous continuions à favoriser les relations et les conversations de paix et de commerce entre la Russie et les Etats-Unis, comme le président Trump l’a si ouvertement appelé", écrivait la républicaine sur X début octobre, en annonçant cette rencontre. "Nos deux pays ne doivent pas être ennemis. Des alliances commerciales profitent à tous. Je sais que je ne suis pas le seul membre du Congrès ou Américain à penser qu’il est essentiel de maintenir ce dialogue ouvert."
C’est "une voix forte pour un dialogue et la paix", a écrit Kirill Dmitriev sur X, à l’issue de leur entretien. Il a précisé qu’Anna Paulina Luna allait organiser une réunion entre des députés américains et russes pour "encourager un dialogue parlementaire".
Madame "secrets fédéraux"
L’occasion, peut-être, de leur exposer ses thèses sur les petits hommes verts. Dans une interview à la chaîne NewsNation donnée en septembre, elle affirmait avoir parlé avec des responsables du gouvernement russe d’enregistrements d’ovnis, et disait espérer pouvoir s’étendre davantage sur la question lors d’une réunion bipartite avec des membres du parlement russe. L’élue a déclaré à plusieurs reprises que le Congrès avait vu des preuves de l’existence d'"êtres interdimensionnels".
En février, Anna Paulina Luna a en effet pris la tête d’un groupe de travail "axé sur la déclassification des secrets fédéraux" (réels ou fantasmés, comme les ovnis), placé sous l’autorité de James Comer, le président du comité de contrôle de la Chambre des représentants. "Luna devrait se pencher sur […] la liste des clients de Jeffrey Epstein et les dossiers relatifs au 11 septembre 2001, aux origines du Covid-19, aux phénomènes aériens non identifiés et à d’autres sujets", précise Fox News.
"Mme Luna s’engage à faire la lumière sur la vérité et à mettre fin à l’ère du secret", a déclaré à Fox News James Comer. "Il est temps de faire la lumière sur la situation et d’apporter enfin les réponses que le public américain réclame depuis longtemps".
Donald Trump sur le mont Rushmore
Mais débusquer la vie sur Mars n’est pas le seul projet qui occupe l’élue républicaine. En janvier, elle avait déposé au Congrès une proposition de loi visant à graver le visage de Donald Trump sur le mont Rushmore. Pour rappel, ces sculptures visibles sur le sommet des Black Hills (Dacota du Sud) représentent quatre présidents mémorables de l’histoire américaine des années 1770 aux années 1900 : George Washington, Thomas Jefferson, Theodore Roosevelt et Abraham Lincoln.
"Les réalisations remarquables [de Donald Trump] pour notre pays et le succès qu’il continuera de lui apporter méritent la plus grande reconnaissance et le plus grand honneur sur ce monument national emblématique. C’est parti pour la gravure !", s’était enthousiasmée Anna Paulina Luna, sur le réseau social X.
Une trentaine de pétroliers appartenant à la "flotte fantôme" russe - des bâtiments vieillissants à haut risque pour l'environnement utilisés afin de contourner les sanctions occidentales - ont été identifiés dans le golfe de Finlande en l'espace d'une semaine, a informé lundi 27 octobre la chaîne de télévision publique finlandaise Yle.
En l'espace d'une semaine en octobre, Yle a détecté 31 navires figurant sur la liste des sanctions de l'Union européenne (UE) et faisant partie de cette "flotte fantôme" dans cet étroit couloir de la mer Baltique.
La Russie recourt à ces bateaux, dont il est souvent difficile de déterminer à qui ils appartiennent réellement, dans le but de poursuivre l'exportation de son pétrole brut en dépit des sanctions occidentales. Mikko Hirvi, le responsable de la sécurité maritime au sein du corps des garde-frontières finlandais, n'est pas surpris par ce chiffre. "Les cargaisons russes dans le golfe de Finlande sont à leur niveau d'avant-guerre, ce qui signifie que ce trafic est en grande partie assuré par la flotte fantôme", a-t-il déclaré à l'AFP.
Une "bombe à retardement pour l'environnement"
La semaine dernière, l'Union européenne a ajouté plus de cent pétroliers sur sa liste noire dans le cadre d'un nouveau train de sanctions, interdisant à ces bâtiments d'accéder aux ports et de recevoir des services au sein de l'UE.
L'Union européenne cherche également à renforcer la capacité de ses Etats membres à effectuer des inspections sur ces navires. Transportant principalement du pétrole brut mais aussi des produits raffinés tels que l'essence et le diesel, ces bateaux desservant principalement les ports russes d'Oust-Louga et de Primorsk, sur les rives de la Baltique, constituent une "bombe à retardement pour l'environnement", selon des experts interrogés par Yle. "Le risque d'accidents environnementaux, en particulier dans la mer Baltique et dans le golfe de Finlande, est clairement à un niveau élevé", a mis en garde Mikko Hirvi. "Cela est dû au mauvais état des vieux navires de la flotte fantôme, combiné au brouillage du GNSS", a-t-il ajouté, faisant référence à la désactivation des systèmes de suivi de la navigation.
Seuls six des bâtiments identifiés par Yle ont moins de 15 ans. Une éventuelle marée noire "pourrait se traduire par des coûts très importants" pour la Finlande, d'après le responsable de la sécurité maritime.
La mer Baltique, semi-fermée, est entourée de pays industriels et agricoles : l'Allemagne, la Pologne, la Russie, la Finlande, la Suède, le Danemark et les trois Etats baltes. Reliée à l'Atlantique par l'étroit détroit du Danemark, cette mer est connue pour ses eaux peu profondes et à la faible salinité, très sensibles aux changements environnementaux.
Musées fermés, fonctionnaires au repos forcé, services gouvernementaux au ralenti, mais militaires… bientôt payés ? Comme de nombreux autres agents fédéraux américains, les soldats de l’US Army pâtissent du shutdown. Alors que la situation au Congrès paralyse les institutions du pays depuis plus de trois semaines, aucune autorisation n’a en effet été délivrée cette fois par le Parlement américain pour permettre malgré tout le paiement des troupes, comme ce fut le cas lors des récents blocages budgétaires de ce type. Pendant ce temps, les désaccords entre républicains et démocrates s’enlisent, rendant toute perspective de sortie de crise difficile à anticiper.
Les militaires devront-ils donc attendre encore plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pour avoir la garantie de recevoir bientôt leurs salaires ? Jeudi 23 octobre, Donald Trump a répondu à cette interrogation avec une annonce énigmatique. Le président américain a expliqué qu’un "ami", un "grand patriote", avait fait don de 130 millions de dollars pour payer les soldats. Pas question pour ce mécène de voir son identité être révélée. "Il préfère que son nom ne soit pas mentionné, ce qui est assez inhabituel dans le monde d’où je viens", a détaillé Donald Trump vendredi, lors du vol l’emmenant en Malaisie pour le début de sa tournée asiatique. "En politique, on a envie que son nom soit mentionné."
Un milliardaire pro-Trump derrière le don
Le mystère aura fait long feu : samedi, le New York Times a dévoilé le nom du donateur en question. D’après le quotidien américain, il s’agirait du milliardaire Timothy Mellon, un homme d’affaires issu d’une famille de riches magnats. Son grand-père, secrétaire américain au Trésor dans les années 20, avait fait fortune dans le secteur bancaire. Aujourd’hui octogénaire, Timothy Mellon vit dans une complète discrétion dans un ranch du Wyoming.
Mais il n’est pas inactif pour autant dans la sphère politique : en 2024, il a financé pour plusieurs dizaines de millions de dollars la campagne présidentielle de Donald Trump et d’autres républicains. Il fut également un des soutiens financiers de l’actuel ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr., et de son ONG antivax Children’s Health Defense, relais de théories farfelues en matière sanitaire. En 2023, le Texas Tribune avait par ailleurs découvert qu’il avait participé au projet de financement d’un mur souhaité par le gouverneur républicain de l’État entre son territoire et le Mexique.
Avec ce don conséquent de 130 millions de dollars, ce partisan du président américain ne permettrait en réalité que d’offrir environ 100 dollars à chacun des 1,3 million de soldats du pays. Un geste avant tout symbolique, mais aux conséquences politiques importantes. En effet, l’opposition démocrate, mais aussi une myriade d’experts juristes, remettent en cause la légalité d’une telle opération. "Je suis de ceux qui pensent qu’il n’y a aucune justification légale valable pour déplacer l’argent de cette manière", a confirmé au Guardian Phil Wallach, chercheur principal à l’American Enterprise Institute et spécialiste de la question de la séparation des pouvoirs aux États-Unis.
Démarche potentiellement problématique
D’après le Pentagone, le don a été accepté dans les règles, en vertu de "l’autorité générale d’acceptation des dons" faits à l’armée, a précisé l’institution dans un communiqué. Mais les spécialistes alertent sur le fait qu’un tel versement pourrait contrevenir à l’Antideficiency Act – la loi anti-déficience. Ce texte fédéral "interdit aux agences fédérales d’engager ou de dépenser des fonds fédéraux à l’avance ou au-delà d’une affectation budgétaire, et d’accepter des services bénévoles", indique la page du site du gouvernement consacrée à ses dispositions.
Ainsi, les opposants à ce don, vivement salué par Donald Trump, craignent qu’il ne crée un précédent en remettant en cause les compétences du Congrès en matière budgétaire. Tandis que le versement des salaires des soldats n’a pas été approuvé, les quelques deniers qui leur seraient apportés pourraient donc en quelque sorte contrevenir aux décisions parlementaires. Autre effet pervers également évoqué : la possibilité de voir le shutdown se prolonger si ce versement se matérialisait dans les faits, tant l’opposition pourrait se sentir trahie par un tel procédé, outrepassant son rôle de contrepouvoir.
Pire encore, Christopher Mirasola, un autre professeur de droit, enseignant à l’université de Houston (Texas), estime que ce don pourrait être utilisé par Donald Trump pour faciliter les opérations menées par la Garde nationale dans plusieurs grandes villes du pays, comme Chicago ou Washington. "Si ma théorie selon laquelle les crédits budgétaires constituent la limite la plus importante à ces déploiements militaires nationaux est vraie, alors des mesures comme celle-ci, visant à écarter le Congrès du processus d’affectation des crédits budgétaires, constituent en réalité une atteinte à l’un des amendements les plus importants concernant l’autorité du président à utiliser l’armée aux États-Unis", justifie l’universitaire, toujours auprès du Guardian.
Alors que le Hamas n’a rendu à ce jour que 15 des 28 dépouilles d’otages qu’il aurait dû rendre le 13 octobre, une équipe technique égyptienne a été "autorisée à entrer au-delà de la ligne jaune" qui délimite la zone contrôlée par Israël dans Gaza, "pour rechercher nos otages", a confirmé ce lundi 27 octobre une porte-parole du bureau de Benyamin Netanyahou.
"Il est difficile de localiser certains corps de captifs israéliens, car l’occupation a modifié le relief de Gaza (pendant la guerre, NDLR). De plus, certaines personnes qui ont enterré ces corps ont elles-mêmes été tuées ou ne se souviennent plus de l’endroit où elles les ont enterrés", avait déclaré samedi le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya. Ce dernier a répété la volonté du mouvement islamiste palestinien de rendre les dépouilles, malgré ces complications. "Nous ne donnerons pas à l’occupation (israélienne) une excuse pour reprendre la guerre", a-t-il ajouté.
Les infos à retenir
⇒ Israël annonce que la Croix-Rouge, le Hamas et une équipe égyptienne cherchent des corps d'otages à Gaza
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Le Hamas annonce qu'il va restituer à Israël la dépouille d'un 16e otage
La branche armée du mouvement islamiste Hamas a annoncé lundi que la dépouille d'un 16e otage retenu depuis l'attaque du 7 octobre 2023 dans la bande de Gaza, serait restituée à Israël dans la soirée.
Dans un message sur leur chaîne Telegram, les Brigades Ezzedine al-Qassam ont précisé que la dépouille serait remise "aujourd'hui dans la bande de Gaza à 21H00 (19H00 GMT)".
Le Hamas a libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu'il retient, mais il n'en a restitué à ce jour que 15, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire ravagé par la guerre.
Israël annonce que la Croix-Rouge, le Hamas et une équipe égyptienne cherchent des corps d'otages à Gaza
La Croix-Rouge, une personne du Hamas et une équipe égyptienne sont en train de chercher des dépouilles d'otages retenus depuis l'attaque du 7 octobre 2023 dans la bande de Gaza, a annoncé lundi le gouvernement israélien.
Les équipes de recherches munies d'engins de chantier ont obtenu l'autorisation des autorités israéliennes d'entrer "au-delà de la ligne jaune (...) sous la supervision étroite de l'armée israélienne pour identifier l'emplacement de nos otages", a déclaré la porte-parole du gouvernement, Shosh Bedrosian.
Une source à la Croix-Rouge a confirmé que l'organisation participait à ces recherches.
Israël lève l'état d'urgence pour les localités près de Gaza
Israël a levé lundi l'état d'urgence dans les localités du sud du pays proches de la bande de Gaza, instauré depuis l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. "J'ai décidé d'adopter la recommandation de l'armée et de lever, pour la première fois depuis le 7 octobre, le régime spécial sur le front" sud, a affirmé le ministre de la Défense, Israël Katz, cité dans un communiqué de son bureau.
Cette "décision reflète la nouvelle réalité sécuritaire dans le sud du pays, obtenue grâce à l'action résolue et puissante de nos vaillants combattants" depuis deux ans contre le Hamas, a-t-il ajouté.
Gaza : des proches d’otages font pression pour le retour de tous les corps
La principale association israélienne militant pour la libération des otages à Gaza a appelé ce lundi à suspendre les prochaines étapes de l’accord de cessez-le-feu tant que le Hamas n’aura pas rendu les 13 dernières dépouilles encore retenues dans le territoire palestinien. Rappelant qu’aux termes de l’accord, tous les otages morts et vivants auraient dû être rendus il y a deux semaines, le Forum des familles appelle dans un communiqué "le gouvernement israélien, l’administration américaine et les médiateurs à ne pas passer à la phase suivante de l’accord tant que le Hamas n’aura pas rempli toutes ses obligations".
Cette deuxième phase comprend notamment le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants et la poursuite des retraits israéliens dans Gaza, des points qui restent sujets à discussion.
Le Hamas a libéré au 13 octobre l’ensemble des 20 otages vivants. Mais il n’a restitué à ce jour que 15 des 28 corps des captifs qu’il détenait, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire ravagé par l’offensive israélienne de représailles.
Israël affirme son droit de veto sur une force internationale à Gaza
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a affirmé dimanche son droit de veto sur les membres de la force internationale qui devrait sécuriser l’après-guerre dans la bande de Gaza, que son allié américain tente de mettre en place.
En vertu du plan du président Donald Trump, sur lequel est basé l’accord de cessez-le-feu, une force internationale de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l’armée israélienne s’en retirera.
"Nous avons […] clairement indiqué au sujet des forces internationales qu’Israël déciderait quelles forces sont inacceptables pour nous", a déclaré Benyamin Netanyahou, opposé au déploiement de forces de Turquie, pays qui entretient des liens étroits avec le Hamas. "Nous sommes un Etat indépendant", a-t-il martelé devant ses ministres. "Notre politique de sécurité est entre nos mains."
Vendredi, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a dit au sujet de cette force qu’il faudrait "que ce soient des personnes ou des pays avec lesquels Israël se sente à l’aise", après qu’une source du ministère turc de la Défense avait fait état de discussions sur une participation turque.
Israël accuse la Finul d’avoir abattu un de ses drones au Liban
L’armée israélienne a accusé lundi la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) d’avoir abattu l’un de ses drones de renseignement dans le sud du Liban.
La Finul œuvre avec l’armée libanaise à l’application de l’accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d’un an de conflit entre le mouvement pro-iranien Hezbollah et Israël, dont deux mois de guerre ouverte. L’armée israélienne occupe quant à elle toujours cinq positions dans le sud du Liban, frontalier du nord d’Israël, et mène régulièrement des frappes sur le territoire libanais en affirmant viser le Hezbollah, malgré l’accord.
"Une première enquête suggère que les forces de la Finul ont délibérément tiré sur le drone et l’ont abattu", a écrit sur X le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l’armée, en annonçant l’ouverture d’une enquête. Selon lui, "l’activité du drone ne représentait aucune menace pour la Finul. Après la destruction du drone, les troupes israéliennes ont largué une grenade vers la zone où le drone est tombé".
Dimanche, la Finul a affirmé dans un communiqué qu'"un drone israélien a survolé l’une de (ses) patrouilles de manière agressive. Les Casques bleus ont appliqué les contre-mesures défensives nécessaires pour neutraliser le drone".
Ce dimanche 26 octobre, Scott Bessent était de toutes les émissions du week-end aux États-Unis. Après une nouvelle rencontre avec le vice-Premier ministre chinois He Lifeng à Kuala Lumpur (Malaisie), le secrétaire américain au Trésor a fait le tour des télévisions outre-Atlantique pour détailler l’avancée des négociations commerciales entre Pékin et Washington. Cette dernière entrevue a abouti à "une trame significative" en vue d’un accord, s’est réjoui le responsable américain. Une déclaration qui intervient avant une semaine cruciale dans ce dossier, puisque le président américain Donald Trump doit rencontrer son homologue chinois Xi Jinping jeudi en Corée du Sud.
Pour Pékin, éviter de nouveaux droits de douane
Samedi, le milliardaire républicain, qui a entamé ce week-end une longue tournée asiatique, a lui-même estimé qu’il y avait "vraiment de bonnes chances de parvenir à un accord global" avec la Chine. Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a lancé une importante offensive douanière vis-à-vis de la plupart de ses partenaires commerciaux, y compris Pékin. Après plusieurs épisodes de représailles, les surtaxes entre les deux pays sont aujourd’hui limitées jusqu’au 10 novembre. Mais la fin de cette trêve expire donc bientôt, ce qui a conduit le dirigeant américain à menacer une nouvelle fois la puissance asiatique.
L’arme brandie par Donald Trump ? Une imposition de droits de douane à hauteur de 100 % contre les importations chinoises sur le territoire américain. Pour éviter un tel scénario, le républicain réclame à Xi Jinping plusieurs mesures, en particulier la fin des restrictions posées par Pékin sur les terres rares. Ces métaux précieux, dont la Chine est le premier producteur mondial, sont essentiels à de nombreux secteurs, y compris dans l’industrie technologique. Après les différentes réunions entre les deux parties, un progrès semble avoir été établi contre un renforcement du verrou chinois sur ces ressources. La Chine "va retarder cela d’un an, le temps qu’elle réexamine la situation", a ainsi assuré Scott Bessent sur ABC dimanche.
Autre dossier sensible : les échanges commerciaux sur le plan agricole. L’administration Trump espère convaincre la Chine d’achats "substantiels" de soja américain. Depuis le début de la guerre commerciale, la filière de cette légumineuse souffre beaucoup aux États-Unis. Pékin a interrompu ses commandes aux producteurs américains en riposte aux tarifs douaniers imposés par Washington. Là aussi, Scott Bessent s’est montré rassurant. "Je pense que lorsque l’annonce de l’accord avec la Chine sera rendue publique, nos cultivateurs de soja seront très contents, à la fois pour cette saison et pour les prochaines, pour plusieurs années", a-t-il souligné, toujours sur ABC.
Cession de TikTok à finaliser
Plusieurs autres thèmes de discorde seront par ailleurs au menu du tête-à-tête Trump/Xi jeudi. Un accord définitif sur la vente d’une partie de TikTok aux États-Unis pourrait être conclu. Le mois dernier, lors de négociations à Madrid (Espagne), les deux pays avaient avancé autour d’une cession de la majorité des activités outre-Atlantique de l’application chinoise, développée par la firme ByteDance, à des investisseurs américains et internationaux, notamment des proches de Donald Trump.
"Les données et la confidentialité seront gérées par l’une des plus grandes entreprises technologiques américaines, Oracle, et l’algorithme sera également contrôlé par l’Amérique", avait ainsi détaillé en septembre la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, sur Fox News. Oracle est dirigé par le milliardaire Larry Ellison, un allié du président américain. L’opération, estimée à 14 milliards de dollars, devrait donc de nouveau être évoquée jeudi, en Corée du Sud. "Nous sommes parvenus à un accord final sur TikTok", a exposé Scott Bessent, sur CBS. "Tous les détails sont réglés, et il appartiendra aux deux dirigeants de finaliser cette transaction."
Enfin, Washington entend profiter de la rencontre des deux présidents pour obtenir un autre succès, sur la crise du fentanyl. Cet opioïde fait des ravages aux États-Unis depuis des années. Plus de 500 000 personnes en sont mortes dans le pays en vingt ans. Or, Donald Trump accuse Pékin de faciliter son arrivée sur le territoire américain. L’accord commercial "va inclure une coopération très importante pour bloquer les précurseurs de drogues [servant à fabriquer] le fentanyl entrant par le Mexique, par le Canada", a promis Scott Bessent, cette fois lors d’un programme sur NBC.
Côté chinois, la prudence est davantage de mise avant le rendez-vous de jeudi. Sans nommer directement les États-Unis, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a fait passer des messages à l’égard de son rival américain ce lundi, lors d’un discours à Pékin. Le responsable a exhorté à "en finir avec la politisation des questions économiques et commerciales, la fragmentation artificielle des marchés mondiaux et le recours aux guerres commerciales et aux batailles de droits de douane". Dans le même temps, Li Chenggang, le représentant pour le commerce international du gouvernement chinois, a indiqué qu’un "consensus préliminaire" avait été obtenu avec les États-Unis au niveau commercial.
Les négociations de paix entre Moscou et Kiev sont au point mort, malgré les efforts de médiation du président américain qui avait promis de mettre rapidement fin au conflit en Ukraine à son retour à la Maison-Blanche en janvier. Disant ne pas vouloir de discussions "pour rien", Donald Trump a reporté mardi dernier sine die un projet de rencontre, tout juste annoncé, avec Vladimir Poutine à Budapest, et les Etats-Unis ont imposé le lendemain de nouvelles sanctions sur les hydrocarbures russes. Samedi, Donald Trump a répété qu’il ne "perdrait pas son temps" à programmer une nouvelle rencontre avec son homologue russe sans accord en vue pour mettre fin à la guerre en Ukraine. La Russie a de son côté dénoncé dimanche 26 octobre des "tentatives" de saper son dialogue "constructif" avec les Etats-Unis.
Les infos à retenir
⇒ Donald Trump juge "inapproprié" l’essai du missile russe à propulsion nucléaire
⇒ L'armée russe revendique la prise de trois villages dans le sud-est de l'Ukraine
⇒ Vladimir Poutine va recevoir la cheffe de la diplomatie nord-coréenne à Moscou
Donald Trump juge "inapproprié" l’essai du missile russe à propulsion nucléaire
Donald Trump a jugé "inappropriée" ce lundi l’annonce faite la veille par son homologue russe Vladimir Poutine de l’essai final réussi d’un missile de croisière russe à propulsion nucléaire. "C’est inapproprié de la part de Poutine de dire cela. Il devrait mettre fin à la guerre en Ukraine", a affirmé le président américain. "Cette guerre qui devait durer une semaine entrera bientôt dans sa quatrième année. Voilà ce qu’il devrait faire plutôt que de tester des missiles", a-t-il poursuivi lors d’un échange avec les journalistes à bord de l’avion l’emmenant au Japon, au deuxième jour d’une tournée en Asie.
"C’est une création unique que personne d’autre au monde ne possède", s’est félicité de son côté lundi le président russe, selon lequel le Bourevestnik ("oiseau de tempête" en russe) a une "portée illimitée". Lors du dernier essai le 21 octobre, le missile de croisière a passé dans l’air "environ 15 heures", en survolant 14 000 km, a précisé pour sa part le chef de l’état-major russe, Valéri Guérassimov, en ajoutant que "ce n’est pas une limite" pour cet armement.
"Ils savent que nous avons un sous-marin nucléaire, le meilleur du monde, juste au large de leurs côtes", a également souligné Donald Trump, qui avait déjà mentionné ce déploiement récemment.
Vladimir Poutine va recevoir la cheffe de la diplomatie nord-coréenne à Moscou
Le président russe Vladimir Poutine recevra ce lundi à Moscou la ministre des Affaires étrangères nord-coréenne Choe Son-hui dans le cadre de sa visite en Russie, pays avec lequel Pyongyang entretient des liens de plus en plus étroits, a annoncé le Kremlin.
La cheffe de la diplomatie de la Corée du Nord a salué dans la matinée la "proximité spirituelle" entre son pays et la Russie, lors d'un entretien avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou.
L'armée russe revendique la prise de trois villages dans le sud-est de l'Ukraine
L'armée russe a revendiqué ce lundi la prise de trois villages dans le sud-est de l'Ukraine, où ses troupes continuent de grignoter lentement du terrain dans certains secteurs, malgré de lourdes pertes, face à des forces ukrainiennes moins nombreuses.
Sur Telegram, le ministère russe de la Défense a affirmé que ses troupes se sont emparées des localités de Novomykolaïvka et Pryvilné dans la région ukrainienne de Zaporijjia (sud), ainsi que de celle de Egorivka dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est). L'AFP n'est pas en mesure de confirmer ces revendications de source indépendante.
Ces derniers mois, les troupes russes utilisent une tactique consistant à mener de nombreuses attaques avec de très petits groupes de soldats afin de s'infiltrer dans les défenses ukrainiennes en évitant de former de grands groupes d'assaut, particulièrement exposés aux frappes de drones. La priorité du Kremlin reste la prise de la région orientale de Donetsk. Ces derniers jours, la pression s'est fortement accentuée sur l'agglomération de Pokrovsk-Myrnograd, un bastion de la région de Donetsk que Moscou cherche à prendre depuis des mois.
La Russie dit avoir intercepté 193 drones ukrainiens dans la nuit
Le ministère russe de la Défense a annoncé lundi matin avoir intercepté 193 drones ukrainiens dans la nuit de dimanche à lundi, une attaque qui a fait un mort selon des autorités locales. Un chauffeur de minibus a été tué et cinq passagers ont été blessés dans le village de Pogar, a affirmé lundi matin sur Telegram Aleksandre Bogomaz, gouverneur de la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine. Parmi les drones décomptés, 47 ont survolé la région de Briansk et 40 la région de Moscou, dont la majorité se dirigeait vers la capitale russe, selon le ministère de la Défense. Il s'agit d'un nombre de drones relativement important pour une attaque ukrainienne sur la Russie, mais pas d'un record.
Depuis le début de son offensive il y a trois ans et demi, la Russie lance quasi-quotidiennement drones et missiles sur l’Ukraine, qui répond régulièrement en frappant le territoire russe. Kiev intensifie ses frappes et vise notamment les infrastructures énergétiques russes.
Dans la région ukrainienne de Lougansk (est), sous occupation russe, les autorités locales nommées par Moscou ont par ailleurs affirmé lundi que deux dépôts de carburant avaient été frappés pendant la nuit par des drones ukrainiens.
Pour sa part, l'Ukraine a été attaquée pendant la nuit de dimanche à lundi par 100 drones russes, dont 66 ont été abattus, a affirmé l'armée de l'air ukrainienne. Selon cette source, qui n'a pas fourni plus de précisions, 26 de ces drones ont frappé des endroits dans 9 localités.
Moscou dénonce des "tentatives" de saper son dialogue "constructif" avec Washington
La Russie a dénoncé dimanche des "tentatives" de saper son dialogue "constructif" avec les Etats-Unis en vue d’un règlement du conflit en Ukraine, quelques jours après le report sine die d’un projet de rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
"Nous sommes témoins de tentatives titanesques de saper tout dialogue entre la Russie et les Etats-Unis", a déclaré dans un message vidéo un émissaire du Kremlin pour les questions économiques, Kirill Dmitriev, qui enchaîne depuis vendredi des rencontres avec des responsables du gouvernement américain à Washington.
"Nous sommes disposés à un dialogue constructif et à une communication claire de la position de la Russie sur plusieurs questions", a-t-il souligné. "La Russie souhaite un règlement pacifique" en Ukraine, a-t-il assuré, tout en estimant que "le respect" des intérêts russes et "l’éradication des causes profondes de la crise ukrainienne" devraient servir de base pour des "solutions justes".
Le président ultralibéral argentin Javier Milei a obtenu un éclatant vote de confiance pour poursuivre ses réformes, après son large succès aux législatives de mi-mandat dimanche 26 octobre, avec un peu plus de 40 % des voix au niveau national.
Ces élections sont "la confirmation du mandat que nous avons reçu en 2023" à la présidentielle, pour "avancer sur la voie réformiste" a lancé un Javier Milei triomphant, mais sans excès ni outrances, à ses partisans dans son QG électoral, dans un hôtel de Buenos Aires.
Le résultat, qui dément bien des sondages, est un immense soulagement pour l’exécutif, alors que l’incertitude liée au scrutin avait placé l’économie argentine, et sa monnaie, sous une intense pression depuis deux mois. Déclenchant la promesse d’une aide massive de son allié américain Donald Trump, jusqu’à 40 milliards de dollars. "Félicitations au président Javier Milei pour sa Victoire Ecrasante en Argentine. Il fait un travail formidable ! Notre confiance en lui a été justifiée par le peuple argentin", a réagi le président américain sur son réseau Truth Social.
La Libertad Avanza, le parti de Javier Milei, a recueilli 40,7 % des voix au niveau national, selon des résultats officiels à 97 % du décompte, et est vouée à quasi-tripler sa base parlementaire, sans pour autant atteindre la majorité absolue.
Presque trois fois plus de députés
Suffisant, toutefois, pour accroître la capacité du président "anarcho-capitaliste" à réformer et déréguler - sur ses deux ans restants de présidence - une économie fragile aux faibles réserves de changes et sujette aux turbulences financières. Selon des projections exprimées dimanche par Javier Milei lui-même, mais non confirmées par l’autorité électorale, son bloc de députés passerait de 37 à 101 (sur 257 députés), et ses sénateurs de six à 20, sur un total de 72 sénateurs. Javier Milei avait estimé qu’obtenir un tiers des sièges, serait un "bon chiffre", seuil lui permettant en particulier d’imposer ses vetos aux parlementaires le cas échéant.
"J’ai crié comme si c’était le but du dernier Mondial quand l’Argentine a été championne !", a déclaré à l’AFP Facundo Campos, consultant marketing de 38 ans, à l’extérieur du QG de Javier Milei. "Je ressens tellement de bonheur, d’enthousiasme. Je ne m’attendais pas à un chiffre si élevé !"
"Une victoire sans appel, surprenante", a convenu pour l’AFP le politologue Sergio Berensztein. "L’Argentine a donné un soutien très fort au président, qui a maintenant l’opportunité de démontrer qu’avec un Parlement plus favorable, il est effectivement en mesure de tenir ses promesses." Comme celle maintes fois répétée "d’éradiquer" l’inflation totalement d’ici mi-2026.
Javier Milei arrivait au scrutin déjà auréolé d’un succès contre l’inflation, ramenée en 20 mois de plus de 200 % à 31,8 % en interannuel, et d’un équilibre budgétaire inédit depuis 14 ans. Mais son "plus grand ajustement budgétaire de l’histoire" — comme il aime à répéter — a vu plus de 200 000 emplois perdus, une activité anémiée, en contraction de 1,8 % en 2024, une reprise en 2025 qui s’essouffle. Et une société plus que jamais à deux vitesses.
Depuis 2023, le chef de l’Etat a beaucoup légiféré par décrets, ou accords législatifs ponctuels dans l’hémicycle. Mais il s’était vu de plus en plus entravé par un Parlement braqué par sa rigidité, voire ses insultes : "nid à rats", "dégénérés"…
Virage en vue ?
L’opposition modérée, des secteurs de l’économie productive mais aussi des bailleurs internationaux, à l’instar du FMI, demandaient avec insistance à l’exécutif "de renforcer le soutien politique et social" à ses réformes.
Et nombre d’analystes estiment qu’au-delà du scrutin, Javier Milei devra prendre un virage pragmatique. "Faire preuve de flexibilité, d’humilité et de disposition à des accords avec les gouverneurs de province, des forces d’opposition en vue de majorités fortes lui permettant d’adopter des lois", estime Sergio Berensztein.
Javier Milei a paru dimanche soir tendre une main, affirmant qu'"il y a des dizaines de députés et de sénateurs avec lesquels nous pouvons arriver à des accords de base" sur des réformes. Dans son viseur d’ici 2027 : des réformes fiscales, de flexibilisation du marché du travail, et du système de protection sociale.
Dans l’opposition péroniste, régnaient le dépit et "le sentiment que ce qui est en train de gagner, c’est l’indifférence", se désolait Mariano, 61 ans, un des militants réunis sous les fenêtres de l’ex-présidente (2007-2015) Cristina Kirchner, 72 ans, désormais condamnée et inéligible.
La participation dimanche, de 67,9 %, était quasiment la plus faible de toutes les élections depuis le retour de la démocratie en 1983.