Dans les entrailles de la Switch 2
Sans faille cette fois-ci le SoC ?

Si Nintendo communique allègrement sur le design et les jeux de la Switch 2, le fabricant est bien plus timide lorsqu’il s’agit de parler de ses entrailles. Il n’y a pourtant rien de « honteux », avec des changements importants à tous les étages ou presque.
Le 2 avril, Nintendo présentait officiellement sa nouvelle console portable : la Switch 2. Elle sera disponible dans trois semaines, le 5 juin, à partir de 470 euros sans jeu (contre 510 euros avec Mario Kart World), alors que la Switch Lite est proposée à partir de 220 euros, 300 euros pour la Switch classique et 350 euros pour la version OLED.
Sur les jeux aussi les tarifs sont largement en hausse : 90 euros pour Mario Kart World en physique, 80 euros pour Donkey Kong Bananza, 10 euros pour une mise à jour de Zelda: Breath of the Wild ou Tears of the Kingdom « pour profiter d’une résolution, de textures et d’une fréquence d’images améliorées ainsi que de la compatibilité HDR sur Nintendo Switch 2 ». Quoi qu’il en soit, sur un an, Nintendo prévoit d’écouler 19,5 millions de Switch, dont 15 millions de Switch 2.
Le gap est important sur le prix, mais qu’en est-il des caractéristiques techniques ?
Nintendo présente les grandes lignes de sa Switch 2, rien de plus
Quelle que soit la génération de la Switch, Nintendo utilise un SoC Tegra de NVIDIA pour les parties CPU et GPU, mais ils sont loin de jouer dans la même cour entre les deux générations de Switch. Que le combat commence : à gauche le Tegra X1 de la Switch, à droite le Tegra T239 de la Switch 2.
Sachez d’abord que Nintendo propose une page dédiée aux « caractéristiques » de sa console de jeu. Si le mot « techniques » n’est pas associé aux caractéristiques, c’est « normal ». Le fabricant détaille les dimensions, le poids, l’écran (LCD de 7,9 pouces, 1080p à 120 Hz et HDR10), le stockage (256 Go UFS), etc. Par contre pour le cœur du réacteur, on ne retrouve qu’une phrase : « CPU/GPU : Processeur personnalisé fabriqué par NVIDIA ».
Rien de très surprenant pour autant, cela fait longtemps que Nintendo ne fait plus la course aux dernières « technologies » et laisse cela à Microsoft (Xbox) et Sony (PlayStation). Le constructeur préfère miser sur son écosystème et ses jeux, avec la licence Mario (Kart) en figure de prou.
Dans la Switch 2, un SoC Tegra T239 de NVIDIA
Mais il est toujours intéressant de regarder sous le capot et surtout de comparer la nouvelle génération avec l’ancienne, afin de voir les évolutions sur la partie matérielle, qui auront forcément des implications sur la partie logicielle.
Avec la Switch première du nom, Nintendo avait fait le choix d’un SoC légèrement modifié, basé sur le Tegra X1 de NVIDIA, qui était d’ailleurs victime d’une faille permettant de contourner les protections de la console. Tegra 1 n’est pas une exclusivité de Nintendo, la Shield aussi exploite ce SoC. Sur la Switch 2, il est question d’un Tegra T239, une puce de silicium bien plus personnalisée, comme le rapporte Eurogamer.
Nos confrères publient depuis très longtemps des rumeurs et autres informations sur ce SoC et viennent de mettre en ligne ce qu’ils présentent comme les « caractéristiques techniques finales », sur la base des diverses confirmations qu’ils ont pu obtenir.
Cortex A78C et GPU Ampere aux commandes
Premier point, le SoC dispose de huit cœurs ARM Cortex A78C. Ils datent de 2020 et visaient, selon ARM, le marché des ordinateurs portables. Le Tegra X1 utilise pour sa part seulement quatre cœurs : des Cortex-A57 de… 2013.
Côté GPU, ce sont aussi les grandes manœuvres. Premier point, un changement d’architecture puisqu’on passe de Maxwell à Ampere. Pour vous resituer par rapport aux cartes graphiques, l’architecture Maxwell était lancée avec les GeForce GTX 750 (Ti), puis une seconde génération avec les GTX 970 et 980, il y a plus de 10 ans.
Ampere est bien plus récente puisqu’on la retrouve sur les GeForce RTX de série 30. La suite, on la connait bien : Ada Lovelace avec la série 40 des RTX et Blackwell avec la série 50 des cartes graphiques de NVIDIA ; une gamme qui est encore en train de s’étoffer.
Pour revenir aux consoles de Nintendo, en plus de sauter deux générations (Pascal et Turing), la Switch 2 passe à 1 536 cœurs CUDA contre seulement 256 pour la Switch de première génération. La fréquence grimpe à 1,4 GHz maximum contre 0,921 GHz.
Ajoutons à cela 12 Go de mémoire LPDDR5 sur 128 bits à la place des 4 Go de LPDDR4 sur 64 bits, et on obtient une bande passante mémoire qui fait x4. Eurogamer annonce jusqu’à 102 Go/s lorsque la console est installée sur sa station d’accueil et 68 Go/s en mode nomade.
Nos confrères en profitent pour faire le point sur les « réservations » sur la partie matérielle, c’est-à-dire ce que Nintendo se garde de côté pour le système d’exploitation. Pour les développeurs de jeux et d’application, six cœurs (sur huit) et 9 Go de mémoire (sur 12 Go) sont utilisables. Auparavant, seul un cœur et 0,8 Go de mémoire étaient dédiés au système, contre respectivement deux cœurs et 3 Go maintenant.
Stockage UFS, carte SD Express et File Decompression Engine
La Switch 2 dispose de 256 Go de stockage par défaut, au format UFS (Universal Flash Storage). Vous pouvez l’augmenter via une carte SD Express. Ce format remonte à 2018 avec la norme SD 7.0. Suivant les versions de la norme SD, il peut d’une ou deux lignes PCIe 3.0 ou 4.0, avec des débits théoriques pouvant donc atteindre 3 938 Mo/s. Ce qu’il en est pour la Switch 2 n’est pas précisé.

Eurogamer annonce enfin la présence d’un FDE ou File Decompression Engine afin de décharger le CPU de ce trainement des données. « Ce moteur devrait être plus rapide et plus économe en énergie […] pour décompresser les fichiers compressés LZ4. Tout cela fait partie du traitement des fichiers au sein des packages NSP contenant les jeux et les DLC » ; NSP pour Nintendo Switch Package.