On a coutume de recommander le mode sombre pour économiser de l’énergie. Sur les appareils mobiles, toute économie peut se traduire par un allongement de l’autonomie. Pourtant, on sait que ce n’est vrai qu’avec les écrans OLED, car les pixels noirs peuvent être éteints.
Et ce n’est pas tout, selon la BBC. Le média britannique jette un pavé dans la mare : utiliser un thème sombre n’est pas une garantie d’économie et d’autonomie. Au contraire même, selon les cas. Durant une expérience réalisée, des personnes étaient ainsi invitées à s’installer devant un écran et à régler la luminosité jusqu’à ce que l’image soit jugée confortable. L’opération a été répétée pour les thèmes clair et sombre de la page d’accueil de BBC Sounds.
Résultats ? « Nous avons constaté que 80 % de nos participants ont augmenté la luminosité de manière significative pour la version en mode sombre », indique l’équipe de la BBC, qui parle « d’effet rebond ». Ce constat « remet en question l’hypothèse selon laquelle le mode sombre est le meilleur choix en matière d’économie d’énergie », ajoute le média.
La BBC s’est livrée à d’autres expériences, notamment l’intérêt du « web responsive » en matière de consommation d’énergie, sans trouver la moindre corrélation. Même constat sur la quantité de données transmises par un site : pratiquement aucun lien mis en évidence. Dans ce dernier cas, les testeurs disent s’être rendu sur le site de la COP28 et observé que la version « à faible teneur en carbone » pouvait dans certains cas consommer plus d’énergie.
La BBC, qui rappelle le cout environnemental élevé des terminaux, ne tire cependant pas de grandes conclusions de ses tests. « Avec quelques expériences simples, nous avons démontré que, comme c’est souvent le cas dans le domaine du développement durable, les récits simples et attrayants cèdent la place à la complexité lorsque l’on gratte la surface. La consommation d’énergie en ligne est pleine de compromis et il existe rarement des solutions uniques », explique le média.
Le réseau social d’Elon Musk cherche à lever 44 milliards de dollars de fonds pour réduire sa dette et ajouter de nouvelles fonctionnalités. Son propriétaire veut aussi se débarrasser du système de notes de communauté qui permet à certains utilisateurs du réseau d’indiquer quand un message diffuse des fausses informations.
Occupé avec son département du DOGE, Elon Musk n’en a pas oublié qu’il est aussi propriétaire du réseau social X. Selon Bloomberg, le milliardaire tente de lever de nouveau des fonds à hauteur du montant qu’il avait déboursé pour Twitter en 2022 : 44 milliards de dollars.
Résorber la dette
Selon nos confrères, une partie devrait servir à réduire la dette de l’entreprise. X planifierait aussi de mettre en place un système de paiement intégré au réseau social, ainsi qu’une plateforme de publication de contenus vidéo originaux.
Rappelons que les utilisateurs de X ont déjà la possibilité d’utiliser la version bêta de Grok 3, l’IA développée par xAI.
Mais Bloomberg explique que la levée de fonds n’est pas encore bouclée. « S’il se concrétise, ce financement marquerait un remarquable retournement de situation pour X, après que le rachat et la refonte de Musk ont fait fuir de nombreux utilisateurs et annonceurs », commente le média.
En effet, en septembre dernier encore, plus d’un quart des annonceurs prévoyaient de réduire leurs dépenses sur X à cause d’Elon Musk. Mais la concrétisation de son arrivée à la tête du département du DOGE, que lui a offert Donald Trump, pourrait aussi peser dans la balance pour un retour de certains d’entre eux.
Des menaces pour faire revenir les annonceurs
Apple, par exemple, faisait partie des entreprises qui, en 2023, avaient mis sur pause la sponsorisation de tweets suite à des messages antisémites et suprémacistes d’Elon Musk. Mais l’entreprise à la pomme publie de nouveau, depuis la semaine dernière, des publicités sur le réseau social X.
Le retour des annonceurs semble suivre l’utilisation de méthodes coercitives. Selon le Wall Street Journal, Interpublic Group, l’une des plus importantes agences de communication dans le monde, a reçu des coups de pression de la part de X. Selon plusieurs sources du journal, le réseau social aurait menacé plusieurs fois de façon à peine voilée l’agence pour qu’elle pousse ses clients à y dépenser plus d’argent en publicité.
Selon le média américain, les dirigeants de l’entreprise de communication ont interprété ces menaces comme des rappels du pouvoir qu’a nouvellement acquis Elon Musk. L’entreprise a récemment annoncé un accord de fusion avec son concurrent Omnicom d’une valeur de 13 milliards de dollars. Cependant, le milliardaire pourrait utiliser son influence dans le nouveau gouvernement pour torpiller ou ralentir l’opération.
Elon Musk n’aime pas les « notes de communauté »
Éditorialement, le propriétaire du réseau social a aussi évoqué un possible changement dans le fonctionnement de X. Alors que le programme de « notes de communauté », au départ nommé « Birdwatch » a été mis en place un an avant le rachat de Twitter (donc en 2021) pour remplacer le fact checking, Elon Musk critique ce système et veut les « corriger ».
Comme l’explique Gizmodo, « il semble que le milliardaire n’apprécie pas les notes qui sont apparues sous les tweets concernant l’Ukraine ces derniers jours, et qui vérifient les faits de plusieurs mensonges diffusés par le gouvernement américain ».
OpenAI travaillerait actuellement à doter son conseil d’administration de nouveaux droits de vote. La manœuvre permettrait non seulement de mieux contrôler la future entité à but lucratif, mais également de résister plus efficacement à des offres hostiles, comme celle récemment lancée par Elon Musk.
OpenAI est en pleins travaux. La structure à but non lucratif ne cache plus son souhait de créer une autre entité qui, elle, pourrait engranger des bénéfices et attirer d’autant plus facilement les investisseurs. Actuellement, OpenAI possède aussi une structure dite « capped profit », dont les bénéfices sont plafonnés. Ceux qui dépassent la limite sont reversés à la partie à but non lucratif. C’est donc cette limite qu’OpenAI aimerait faire sauter.
Cette annonce a provoqué de nombreux remous. Elon Musk, cofondateur d’OpenAI, veut empêcher coûte que coûte Sam Altman de réussir. Entre les deux hommes, la haine est palpable à chaque échange. Pour Musk, il n’y a pas de débat : cette conversion enverrait un très mauvais signal au monde de la tech en général, car OpenAI, en tant que structure à but non lucratif, a bénéficié de nombreux avantages fiscaux. Mark Zuckerberg avait abondé, jugeant qu’il était trop simple d’obtenir des avantages aussi importants pour ensuite retourner sa veste.
Il y a un peu plus d’une semaine, Elon Musk, en pleine ascension politique, mettait sur la table 97,4 milliards de dollars pour racheter OpenAI. Refus (plus ou moins) poli de Sam Altman, qui proposait en retour de racheter X pour le dixième de la somme. Ce à quoi Musk avait répondu d’un simple « Escroc ». Quelques jours plus tard, le conseil d’administration OpenAI refusait formellement par un vote unanime, comme noté par Associated Press.
Nouveaux pouvoirs pour le conseil d’administration ?
Dans un article du Financial Times, on apprend qu’OpenAI préparerait un renforcement des droits de vote pour son conseil d’administration. « Sam Altman et d’autres membres du conseil d’administration envisagent une série de nouveaux mécanismes de gouvernance après la conversion d’OpenAI en une société à but lucratif plus conventionnelle », indiquent nos confrères, qui citent des sources proches du dossier.
Toujours selon eux, une telle modification aurait plusieurs bénéfices. D’une part, la structure à but non lucratif pourrait maintenir un contrôle plus serré de la future entité commerciale. D’autre part, elle permettrait de « prendre le pas » sur les autres investisseurs, tout particulièrement Microsoft et SoftBank, qui ont injecté des milliards de dollars dans l’entreprise.
Enfin, le conseil d’administration serait mieux armé pour résister à des offres hostiles d’achat comme celle d’Elon Musk.
D’une pierre plusieurs coups
Pour nos confrères, un renforcement des droits de vote du conseil d’administration reviendrait à faire d’une pierre plusieurs coups. En outre, ces droits de vote permettraient de répondre à la critique principale d’Elon Musk, qui était de voir l’entité à but non lucratif se dissoudre au profit de l’entité commerciale et oublier sa mission première : fournir à l’humanité une IA bénéfique. Avec ces changements, le conseil d’administration gagnerait ainsi en contrôle et dirigerait plus fermement l’entreprise.
Ces droits de vote étendus pourraient également faciliter une éventuelle option « pilule empoisonnée ». C’était la piste initialement prise par Twitter en avril 2022, pour résister à l’offre de rachat de 43 milliards de dollars proposée par Elon Musk. On se souvient qu’après bien des rebondissements, le conseil d’administration avait finalement changé d’avis dix jours plus tard, pour accepter une offre à 44 milliards de dollars.
Musk, l’interférence
Comme nous l’avions indiqué, la valeur d’OpenAI est estimée actuellement dans une fourchette allant de 200 à 300 milliards de dollars, selon que l’on tient compte de la levée de fonds, qui prévoirait notamment d’aller chercher jusqu’à 40 milliards de dollars auprès de SoftBank. L’offre d’Elon Musk ne correspondrait donc même pas à la moitié de cette valorisation. Pourquoi le milliardaire tenterait-il dès lors une opération qui ne pouvait être que vouée à l’échec ?
Probablement pour perturber le processus de création de la future structure commerciale. Le fonctionnement d’OpenAI est en effet particulier, avec une partie « associative », sans but lucratif, et une structure à but lucratif, mais dont les bénéfices sont plafonnés. Pour parvenir à créer une entité commerciale plus classique, il faut que cette dernière puisse acheter la partie associative, ou tout du moins lui faire prendre une participation basée sur sa propre valeur.
C’est tout le problème : Sam Altman et le conseil d’administration ont tout intérêt à ce que cette valeur reste contenue, afin que l’opération ne révèle trop onéreuse. Or, l’offre d’Elon Musk, qui vise la structure à but non lucratif, vient tout à coup lui donner une valeur très concrète : presque 100 milliards de dollars.
Un simple outil ?
C’est ce qui ressortait notamment de plusieurs personnes interrogées par la BBC cette semaine. « Ce que M. Musk essaie de faire ici, c’est d’augmenter la valeur perçue de la branche à but non lucratif d’OpenAI, de sorte qu’OpenAI doive payer davantage pour se libérer de ses obligations envers son propre organisme à but non lucratif », indiquait par exemple Johnnie Penn, professeur à l’université de Cambridge.
Même son de cloche pour Lutz Finger, maître de conférences à l’université Cornell et fondateur et PDG de la startup R2Decide, spécialisée dans l’IA : « En fixant un prix pour la partie non lucrative, Musk rend la séparation beaucoup plus coûteuse pour Altman ». Outre la perturbation du processus, Lutz Finger estime que « Musk a quelque peu raté le train de l’IA. Il est en retard, et il a fait plusieurs tentatives pour le rattraper ».
Un simple outil pour ralentir et perturber ? Le chemin de Musk sur l’intelligence artificielle est en tout cas loin d’être une ligne droite. En 2014, le patron de Tesla n’hésitait pas à qualifier l’IA de « menace existentielle ». « Avec l’intelligence artificielle, nous invoquons le démon », était-il allé jusqu’à dire. Il appelait alors à « une supervision régulatrice, peut-être aux niveaux nationaux et internationaux », pour éviter que quelqu’un fasse « quelque-chose de stupide ».
On se souvient également de la fameuse lettre ouverte réunissant des centaines d’experts pour demander une pause dans le développement de l’IA. Cette lettre, qui appelait à un moratoire, a mal vieilli, évoquant notamment le risque de « laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges ». Surtout, parue en mars 2023, elle était suivie, à peine un mois plus tard, par la création de xAI, la propre entreprise IA d’Elon Musk.
Dénonçant une campagne de dénigrement « méticuleusement coordonnée » à son encontre, l’hebdomadaire Le Point sonne la charge contre Wikipédia, avec un appel à plus de neutralité, cosigné par 70 personnalités. Le magazine a dans le même temps adressé une mise en demeure à la Fondation Wikimedia, arguant de l’absence de moyen d’action permettant à une personne visée par un contenu malveillant d’en demander la suppression.
Cette fois, il ne s’agit plus d’une simple guerre d’édition dans les coulisses d’une fiche Wikipédia. Jeudi, l’hebdomadaire Le Point a lancé une double offensive en direction de l’encyclopédie collaborative. Sur le terrain médiatique, le magazine a mobilisé quelque 70 personnalités – journalistes, politiques, intellectuels – pour cosigner un appel à cesser les « campagnes de désinformation et de dénigrement menées sur Wikipédia ». Cette tribune se double d’une mise en demeure, adressée par les avocats du Point à la Fondation Wikimedia, l’organisation à but non lucratif qui finance et héberge Wikipédia.
« Des cabales organisées par des contributeurs militants »
« Nous, signataires de cet appel, exprimons notre profonde inquiétude face aux campagnes de dénigrement systématiques et sans contradicteurs orchestrées par des contributeurs militants anonymes sur Wikipédia », attaquent les signataires de l’appel du Point. Estimant que de nombreuses personnes, physiques ou morales, font l’objet de « traitements infamants », ils dénoncent tout particulièrement le traitement réservé à l’hebdomadaire de François Pinault, lequel ferait l’objet d’une sélection biaisée et partisane des faits présentés sur la page qui lui est dédiée. Ils accusent également Wikipédia de propager des « accusations graves sans contradictoire portées avec une apparence de fausse neutralité ». Ils reprochent par ailleurs à ses contributeurs de crier à la censure « dès que leur identité et leur motivation sont questionnées ».
Cet appel du Point suit pour mémoire la publication d’un article d’Erwan Seznec, journaliste à l’hebdomadaire, dans lequel ce dernier donne des éléments permettant d’identifier l’un des contributeurs de l’encyclopédie, actif sur la fiche dédiée au magazine. Ce « doxing » a été précédé de menaces non voilées, lesquelles ont déclenché la publication d’une lettre ouverte émanant de la communauté des contributeurs.
« La moindre des rigueurs intellectuelles exige de donner la parole à toutes les parties concernées, principe largement bafoué sur Wikipédia. Si l’anonymat peut et doit protéger les sources et les lanceurs d’alertes, il n’est pas acceptable qu’il soit devenu l’arme principale de vengeurs masqués dans leurs combats idéologiques contre des organisations qui ne correspondent pas à leur projet politique », concluent les signataires, qui demandent à la Fondation Wikimedia la mise en place de garde-fous plus efficaces contre les détournements idéologiques.
Parmi les signataires, on rencontre quelques personnalités qui ont déjà eu publiquement maille à partir avec les contributeurs de Wikipédia, comme Caroline Fourest, directrice de la rédaction de Franc-Tireur, l’éditorialiste du Figaro Eugénie Bastié. Il s’y trouve aussi d’autres noms, qui n’ont a priori pas d’affect particulier vis-à-vis de l’encyclopédie, comme le politologue et chercheur belge François Gemenne, connu notamment pour être l’un des co-auteurs du sixième rapport du GIEC.
« Je conçois que ma signature puisse surprendre, au milieu de celles de gens dont je ne partage souvent pas du tout les idées (pas tous néanmoins). J’ai signé parce qu’il me semble dangereux qu’on assimile Le Point à un journal d’extrême-droite, s’explique ce dernier sur X. Assimiler à l’extrême-droite tout propos de droite conservatrice avec lequel on n’est pas d’accord, ça déforce la lutte contre l’extrême-droite », ajoute-t-il, avant de préciser que sa signature ne vaut pas caution des intimidations lancées à l’encontre de contributeurs Wikipédia.
Un appel doublé d’une mise en demeure
La charge médiatique du Point s’accompagne d’une mise en demeure, adressée par les conseils du magazine à la Fondation Wikimedia. La teneur de ce courrier formel est révélée par un autre hebdomadaire enclin à dénoncer les travers de l’encyclopédie, Marianne. Les avocats y dénoncent notamment « la mise en ligne manifestement malveillante d’informations partielles, partiales et erronées » relatives au Point. Ils y voient une « violation du principe de neutralité » et l’attribuent à « un petit groupe de contributeurs, manifestement militants et en désaccord avec la ligne éditoriale du magazine ».
Sur ce cas particulier, ils demandent à l’hébergeur de protéger la page du Point, en l’assortissant par exemple d’un bandeau d’information stipulant qu’elle a fait l’objet d’une guerre d’édition, et regrettent qu’aucune sanction ne soit prise à l’encontre des contributeurs manifestement partisans dans leurs travaux.
Plus largement, ils reprochent à l’encyclopédie ses règles quant aux sources utilisées pour justifier la légitimité d’une contribution et font valoir que Wikipédia ne dispose d’aucun « moyen de notification ou d’action permettant à une personne visée par un contenu malveillant d’en demander la suppression » tel que prévu par le règlement européen relatif à un marché unique des services numériques (le fameux DSA, qui liste Wikimedia parmi les très grandes plateformes soumises au règlement).
De l’importance des sources
Dans leur lettre ouverte, les contributeurs de Wikipédia rappelaient quant à eux que leur travail communautaire d’édition est régi par les cinq principes fondateurs de l’encyclopédie, dont le caractère ouvert à tous se veut justement le principal rempart contre les tentatives d’ingérence, quelles qu’elles soient. N’importe qui peut en effet modifier un article de l’encyclopédie, sous réserve d’en respecter les règles et de ne pas être l’objet principal de l’article en question, et c’est ensuite par le biais des discussions associées qu’est censé émerger le consensus garantissant une forme de neutralité.
L’ambition encyclopédique suppose par ailleurs qu’un élément d’information ne soit ajouté à un article Wikipédia que s’il peut être rattaché à une source faisant autorité. C’est d’ailleurs l’un des reproches formulés par Erwan Seznec, journaliste au Point, à l’encontre de l’encyclopédie : les membres de cette dernière privilégieraient les sources apparentées à la pensée de gauche pour nourrir les critiques à l’encontre de son employeur.
Le vœu pieux de la neutralité
La très longue discussion associée à l’édition de la fiche dédiée au Point illustre la subtilité de l’exercice de sélection des sources, et la catégorisation de ces dernières entre sources primaires, secondaires et tertiaires, telles que définies dans les processus de l’encyclopédie. Comme le rappelle David Monniaux, chercheur en informatique et contributeur historique de Wikipédia, l’article relatif au Point ne dit pas que le magazine est d’extrême-droite : il « pointe des sources qui disent que certains thèmes du journal sont proches de ceux de l’extrême-droite ».
« Aucun point de vue ne doit être présenté comme étant la vérité. Il ne faut jamais affirmer, sous-entendre ou même laisser croire qu’un des points de vue est d’une quelconque façon meilleur, égal ou moins bon qu’un autre. Ni imposer systématiquement un point de vue, en révoquant catégoriquement ce qui pourrait sembler diverger de sa propre opinion (même si le point de vue que l’on voudrait imposer est scrupuleusement sourcé ou trivialement répandu au sein de l’opinion publique) », promeuvent à ce sujet les principes fondateurs de Wikipédia.
Si l’équilibre entre les différents points de vue doit émerger du consensus, la recherche de neutralité ne relèverait-elle pas du vœu pieux ? « Parfois, les débats sont rugueux, voire violents, et on ne trouve pas beaucoup de volontaires pour prendre des coups, fait remarquer le blogueur (et contributeur Wikipédia) Authueil. Le problème est accentué par la taille, finalement assez réduite, de la communauté française, avec des débats qui peuvent se restreindre à une dizaine de personnes sur une page de discussion, et tourner en rond, sans que personne n’intervienne pour débloquer la situation, faute de règles claires ». Wikipédia en français compte pour mémoire un peu plus de 19 000 contributeurs actifs, pour environ 2,67 millions d’articles, et discute, comme le souligne Authueil, de l’élaboration de recommandations dédiées à la minimisation des polémiques.
Est-ce finalement à ce niveau que se situe le cœur du problème ? Dans un billet consacré à cette castagne, l’universitaire Jean-Noël Lafargue souligne le contexte très particulier dans lequel intervient la charge du Point, quelques semaines après qu’Elon Musk a intensifié ses attaques à l’encontre de Wikipédia. Et il reprend l’idée, déjà exprimée par David Monniaux, selon laquelle c’est peut-être le caractère anti-commercial de Wikipédia qui lui vaut cet opprobre : « Quoi de plus inquiétant, quoi de plus subversif, dans un monde marchand, que ce qui ne peut être acheté ? Si Wikipédia est politique, ce n’est pas par je ne sais quel tropisme « woke » (je connais plus d’un wikipédien clairement d’extrême-droite), c’est par sa résistance aux intérêts mercantiles, par sa défense de la connaissance, et par la solidité ses principes fondateurs ».
« N’empêche, malgré les sources empoisonnées et les coups de feu qui s’y échangent, Wikipédia reste l’un des derniers espaces sauvages du Web », concluait de son côté le Point en 2007 dans un article qui, déjà pointait du doigt les « dérives de ce système anti-élites ».
La revue Nature a analysé quelles institutions scientifiques dans le monde rétractaient le plus d’articles. On retrouve dans sa liste notamment des universités indiennes, l’Université du Roi-Saoud en Arabie saoudite et des universités chinoises, dont celle qui publie annuellement le fameux classement de Shanghai.
Nature, une des revues scientifiques les plus connues, a récupéré les données de plusieurs entreprises qui ont lancé des outils d’intégrité scientifique pour en tirer la liste des institutions qui rétractent le plus d’articles.
Dans le lot, la plus importante université d’Arabie Saoudite, l’Université du Roi-Saoud, est celle qui se distingue le plus. Mais on y retrouve aussi des universités chinoises, dont l’université Jiao Tong de Shanghai. Celle-ci est responsable du fameux « Classement de Shanghai » des universités qui, tous les 15 aout, met de la poudre aux yeux et de la pseudo-science dans la politique de la recherche et de l’enseignement supérieur, notamment en France.
Depuis quelques années, quelques journalistes scientifiques et chercheurs tirent le signal d’alarme à propos de l’augmentation des articles scientifiques qui sont, au bout d’un certain temps, rétractés. Next a déjà évoqué le site Retraction Watch créé en 2010 et l’outil Feet of Clay Detector du chercheur toulousain Guillaume Cabanac.
Rappelons quand même ici qu’une rétractation n’est pas un mal en soi, au contraire même : une rétractation est le signe que le système de publication a repéré un article qui était problématique et l’a écarté. Soit parce qu’il contenait une erreur, soit parce que la recherche était entachée d’un problème d’intégrité scientifique (plagiat, modification de données…).
Mais si les chercheurs d’une institution sont responsables de beaucoup d’articles rétractés, c’est qu’il y a sans doute un problème d’intégrité scientifique dans cette institution.
L’Université du Roi-Saoud dans le trio de tête
La revue Nature a voulu savoir quelles étaient les institutions les plus responsables de rétractations. Elle a contacté des startups qui ont lancé ces dernières années des outils autour de l’intégrité scientifique : Argos, Signals et Dimensions Author Check. Ceux-ci s’appuient notamment sur la base de données de Retraction Watch cédée en 2023 à l’ONG Crossref et qui a ouvert l’accès via une API.
Comme les outils n’agrègent pas les données de la même façon, le classement varie un peu suivant celui qui est utilisé. Par exemple, certains font la différence entre l’Université de Jilin et l’hôpital qui en dépend, d’autres non. La revue fait aussi remarquer que « les institutions qui comptent le plus grand nombre d’articles rétractés n’ont généralement pas les taux de rétractation les plus élevés, parce qu’elles sont de grande taille et publient donc beaucoup ».
On peut constater dans les graphiques de la revue repris ci-dessous que l’Université du Roi-Saoud figure toujours dans le trio de tête avec plus de 340 articles rétractés en 10 ans, soit 34 par an en moyenne.
La Chine, l’Arabie Saoudite et l’Inde doivent beaucoup rétracter
Si on se concentre sur les données des 10 dernières années, on peut voir que la plupart des universités présentes dans ce classement sont chinoises. Mais la seconde partie des graphiques, qui se concentre sur les années 2020 - 2024, montre une tendance à la disparition de ces universités chinoises au « profit » des saoudiennes et indiennes. Plusieurs hypothèses peuvent être creusées : une période post-covid différente en Chine, un changement de politique d’incitation à la publication ?
En tout cas, il existe des variations significatives entre les différentes institutions de recherche, et ce, au sein d’un même pays. « Il est tentant de se demander si les différences sont liées à des primes variables pour les chercheurs dans les différentes institutions », souligne le cofondateur du site web Retraction Watch, Ivan Oransky, interrogé par Nature.
Le chercheur indépendant Achal Agrawal a créé un outil qui scrute les rétractations en Inde : India Research Watch Il pointe à Nature le fait que, dans ce pays, la plupart des institutions qui affichent les taux de rétractation les plus élevés sont privées et situées dans l’État du Tamil Nadu. Achal Agrawal propose aussi un outil pour scruter les rétractations dans les autres pays du monde.
La revue scientifique (qui est donc aussi impliqué dans le processus de validation des articles scientifiques) précise que « les données relatives aux rétractations montrent qu’il s’agit d’événements rares » et ajoute, « sur les plus de 50 millions d’articles publiés au cours de la dernière décennie, par exemple, seuls 40 000 environ (moins de 0,1 %) ont été rétractés, selon les jeux de données ».
Mais ce chiffre ne représente pas tous les articles scientifiques publiés qui posent problème : certaines revues ou certains champs de recherche rechignent encore à faire la chasse aux articles qui devraient être rétractés pendant que d’autres, l’anesthésie-réanimation (anesthesiology en anglais) notamment, ont une petite communauté de chercheurs qui a pris à bras-le-corps le problème.
L’intelligence artificielle reproduit les biais humains, puisqu’elle est généralement entrainée sur des données biaisées. Mais l’IA peut aussi servir à mesurer et essayer de contrer les biais humains. Des chercheurs expliquent « comment l’IA générative pourrait aider à améliorer la prise en charge » des patients aux urgences.
L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) revient sur une étude publiée dans Proceedings of Machine Learning Research (PMLR). Elle est signée par des chercheurs de l’université de Bordeaux, qui se sont basés sur des données du CHU du chef-lieu de la Nouvelle-Aquitaine.
Des biais pendant le triage aux urgences de l’hôpital
L’Inserm explique, en guise d’introduction, que « les biais cognitifs humains peuvent particulièrement impacter la prise de décision lorsque celle-ci doit être rapide, en particulier lorsqu’elle présente un enjeu vital, comme lors de la prise en charge médicale aux urgences par exemple ». L’Institut ajoute que « les nouveaux algorithmes d’IA générative peuvent être mis à profit pour identifier et comprendre les biais cognitifs humains ».
Ce dont parle l’étude du jour sont des « raccourcis cognitifs » qui arrivent lorsque des personnes doivent se former une opinion ou prendre une décision « à partir d’une information incomplète ou peu nuancée ». Les biais sont toujours un peu les mêmes dans ce genre de situation – sexe/genre, l’âge, l’ethnie… – « et conduire à sous-estimer ou à surestimer la sévérité de l’état d’une personne ».
Les chercheurs ont voulu identifier ces biais et voir comment ils pouvaient diminuer leur impact. Ils ont pour cela utilisé une intelligence artificielle générative, sur un cas précis : le triage des patients aux urgences médicales. Pour une fois, elle ne va pas reproduire les biais des humains, mais au contraire tenter de les identifier.
Un enjeu doublement critique
L’équipe de recherche était dirigée par Emmanuel Lagarde (directeur de recherche Inserm). L’enjeu du triage aux urgences peut être critique : « la sous-estimation d’une urgence qui reporterait la prise en charge peut entraîner la dégradation du pronostic d’un patient. A contrario, surestimer la gravité de l’état de la personne peut entraîner une surutilisation de ressources qui peut être particulièrement préjudiciable en cas d’affluence forte ».
La première phase de l’opération est classique : entraîner l’intelligence artificielle à trier les patients arrivant aux urgences en se basant sur leur dossier, « reproduisant ainsi les éventuels biais cognitifs du personnel infirmier en charge de ce triage ». 480 000 entrées aux urgences du CHU de Bordeaux (entre janvier 2013 et décembre 2021) ont ainsi été analysées.
Les données disponibles
Les données comprennent notamment la date et heure l’admission, le sexe du patient, le motif d’arrivée aux urgences, l’historique et les antécédents médicaux, des signes vitaux (fréquence cardiaque, fréquence respiratoire et pression artérielle, entre autres) ainsi que le score de triage associé.
On retrouve également des informations relatives au personnel soignant au triage, notamment leur sexe, le nombre d’années d’expérience et s’ils ont reçu une formation spécialisée. Un exemple est donné :
Une IA évalue les patients « comme le ferait le soignant »
Une fois la phase d’apprentissage terminé, le modèle (un LLM de « taille moyenne ») était donc capable d’évaluer la sévérité de l’état du patient, « comme le ferait le soignant ».
Les chercheurs expliquent avoir testé Mistral 7B, BioMistral 7B Labrak, Mixtral 8x7B 3 et Llama 3 8B. Selon la publication scientifique, « Mistral 7B et Llama 3 8B sont capables d’imiter le triage d’urgence humain avec une précision satisfaisante ».
L’IA refait les calculs sur des dossiers « maquillés »
La seconde phase peut alors commencer : le dossier est « maquillé » en modifiant le genre du patient. Le modèle attribuait alors un nouveau score de sévérité. La différence entre les deux scores permet d’estimer le biais cognitif dû au genre.
Le résultat ne devrait pas surprendre grand monde :
« Les résultats ont montré un biais significatif de l’IA au détriment des femmes : à dossiers cliniques identiques, la sévérité de leur état avait tendance à être sous-évaluée par rapport à celle des hommes (environ 5 % étaient classées « moins critiques » tandis que 1,81 % étaient classées comme « plus critiques »). A contrario, la sévérité de l’état des hommes avait tendance à être légèrement surévaluée (« plus critiques » pour 3,7 % contre 2,9 % « moins critiques ») ».
D’autres conclusions intéressantes émanent de cette étude : « Ce biais est plus prononcé chez les infirmières ou lorsque les patients signalent des niveaux de douleur plus élevés, mais il diminue avec l’expérience du personnel soignant ».
Les chercheurs en arrivent à la conclusion que « les grands modèles de langage peuvent aider à détecter et à anticiper les biais cognitifs humains », c’est en tout cas ce qu’affirme Emmanuel Lagarde. Et s’ils y arrivent si bien, c’est qu’ils « sont capables d’identifier et de reproduire les biais qui guident la prise de décision humaine », ajoute Ariel Guerra-Adames, doctorant et premier auteur des travaux.
Ce n’est que le début, d’autres biais à analyser
Ce n’est que la première étape de l’étude, la suivante portera sur d’autres biais comme l’âge et le groupe ethnique des patients. « À terme, le système devrait également être affiné avec l’introduction de variables non verbales (expressions faciales, ton de la voix) qui n’apparaissent pas nécessairement dans les données écrites et peuvent être pourtant critiques dans la prise de décision », précise l’Inserm.
Pour l’open source et la reproductivité de l’étude, on repassera. Les données ne sont pas partagées pour des questions de confidentialité des patients et de l’accord des chercheurs avec le CHU de Bordeaux, peut-on lire dans l’étude. « Même chose pour le code, car certains des principaux scripts contiennent également des informations sensibles ».
Ce n’est pas la première fois que l’intelligence artificielle générative trouve son utilité dans le domaine médical. Nous en parlions récemment sur Next.
Hoan Ton-That a démissionné de son poste de PDG de Clearview AI, l’entreprise de reconnaissance faciale servant de prestataire aux forces de l’ordre. Il continuera à siéger à son conseil d’administration.
L’entreprise s’était fait connaître pour avoir téléchargé, sans leur consentement, des milliards de photos d’être humains sur le web et les réseaux sociaux, ce qui lui avait valu plusieurs poursuites des CNIL européennes notamment, et quelques condamnations.
En septembre 2024, TechCrunch avait calculé que Clearview AI avait accumulé « un total d’environ 100 millions d’euros d’amendes liées à la protection de la vie privée dans l’UE », que l’entreprise, qui n’a pas de représentant légal en Europe, refuse de payer.
Clearview AI se targue aujourd’hui de disposer d’une base de données de plus de 60 milliards d’images, dont l’usage serait réservé aux forces de police et agences gouvernementales.
D’après Forbes, il aurait quitté Clearview « après que l’entreprise ait eu du mal à décrocher d’importants contrats avec le gouvernement fédéral » états-unien. Une nouvelle direction a dès lors été mise en place « pour capitaliser sur les « opportunités émergentes » de l’administration Trump ».
L’entreprise est désormais co-dirigée par Hal Lambert, investisseur de la première heure et membre du conseil d’administration, co-PDG depuis décembre, aux côtés de Richard Schwartz, cofondateur de Clearview, qui supervise les opérations quotidiennes.
Les deux hommes « ont une longue histoire avec le parti républicain », relève TechCrunch. La société d’investissement de Lambert, Point Bridge Capital, est en effet connue pour avoir lancé en 2017 le MAGA ETF, un fonds d’investissement qui investit dans des sociétés soutenant les candidats républicains. Schwartz a pour sa part été conseiller principal de Rudy Giuliani lorsqu’il était maire de New York.
Ancien collecteur de fonds de Donald Trump, M. Lambert a déclaré qu’il était intervenu pour aider Clearview « avec la nouvelle administration », au motif qu’elle offrirait de nouvelles « opportunités », et qu’il entendait pouvoir « contribuer à cet effort ».
La première administration Trump avait déjà « fait pression » pour intensifier le recours à l’identification biométrique, notamment aux frontières du pays, afin de lutter contre l’immigration, rappelle Forbes.
Les priorités de la nouvelle administration, « Make America Safe Again », et la promesse de Trump d’entamer « la plus grande déportation de l’histoire de notre pays », font entrevoir à M. Lambert « une grande opportunité » pour Clearview :
« Sous l’administration Trump, nous espérons nous développer davantage que sous l’administration Biden… Nous discutons avec le [Pentagone], la Sécurité intérieure. Nous sommes également en dialogue actif avec nombre d’agences différentes ».
Clearview n’avait pas vraiment réussi à développer sous l’administration Biden, qui s’inquiétait de l’impact que la reconnaissance faciale pourrait avoir sur les droits civils, les libertés et la vie privée, souligne Forbes. Le responsable des ventes de Clearview au Pentagone et à la communauté du renseignement avait de son côté quitté l’entreprise en décembre.
Clearview aurait réalisé un chiffre d’affaires annuel récurrent de 16 millions de dollars, « dont une grande partie a été générée par des contrats avec des organismes locaux chargés de l’application de la loi ». Hal Lambert espère que Clearview, qui n’est toujours pas rentable, triplera son chiffre d’affaires cette année.
L’EFF et la coalition Repro Uncensored lancent une campagne contre la censure de l’information relative à l’avortement et aux droits reproductifs.
#StopCensoringAbortion. Cessez la censure de l’avortement. Sous ce hashtag, l’ONG de défense des droits numériques Electronic Frontier Foundation (EFF) et la coalition de défense des droits à l’information sur la santé reproductive Repro Uncensored lancent une campagne pour lutter contre la censure de l’information relative à l’avortement et aux droits reproductifs en ligne.
Leur but : répertorier les cas de censure des informations liées à la santé reproductive et à l’avortement sur les réseaux sociaux via une page dédiée, et lutter contre le phénomène.
De fait, sur TikTok, Instagram ou Facebook, de nombreuses publications liées à l’avortement « sont régulièrement signalées ou supprimées en raison de violations de « règles de communauté » vagues, quand bien même les contenus sont légaux et factuels », souligne dans un communiqué la juriste de l’EFF Rindala Alajaji.
Quelques semaines à peine après que Mark Zuckerberg eut annoncé en fanfare réduire les dispositifs de modération sur les plateformes de Meta au nom de la liberté d’expression, le New-York Times relevait par exemple le blocage et la suppression de comptes et de publications de fournisseurs de pilule d’avortement sur les deux réseaux sociaux de la société.
Le manque de transparence des plateformes sociales « laisse les organisations, les influenceurs et les individus dans le noir, alimentant du même coup une culture de la censure qui met en danger l’accès du public à des informations vitales sur les soins de santé », indique encore l’activiste de l’EFF.
Répercussions mondiales des restrictions états-uniennes
L’enjeu est d’autant plus important que la protection fédérale du droit à l’avortement a été cassée aux États-Unis en juin 2022. Et que les récentes coupes budgétaires décidées par Donald Trump touchent non seulement son pays, mais aussi tous ceux dans lesquels des institutions comme l’agence états-unienne pour le développement international (USAID) fournissaient des soins et de l’information sur la santé et les droits reproductifs – selon les estimations du Guttmacher Institute, la coupure de financement pourrait mener à plus de 4 millions de grossesses non désirées, et plus de 8 000 morts à l’accouchement.
En pratique, l’EFF et Repro Uncensored cherchent à collecter des récits d’internautes dont les contenus liés à la santé reproductive ont été signalés, supprimés ou dont la visibilité a été réduite via une page spécialement créée sur le site de l’EFF. La page recense aussi diverses études sur la censure de ce type spécifique de contenu, ainsi que des guides de sécurité et de protection de la vie privée pour les activistes fournissant l’accès à l’avortement, les personnels médicaux, et les patients.
Dans son communiqué, le fabricant explique que son « SSD 4600 est le premier SSD client Gen 5 de Micron ». Il est au format M.2, avec une interface x4, le débit maximum théorique est donc de 16 Go/s. Micron se rapproche de cette limite avec jusqu’à 14,5 Go/s en lecture et 12 Go/s en écriture. Les IOPS sont de 2,1 millions dans les deux cas.
Micron affirme que son « SSD 4600 offre une efficacité énergétique jusqu’à 107 % améliorée (Mo/s par watt) par rapport aux SSD de performance Gen 4 », c’est-à-dire le SSD 3500. Puisque les débits sont doublés, cela signifie qu’il n’y a très certainement quasiment aucune différence sur la consommation. Mais c’est toujours mieux présenté comme le fait Micron…
Le SSD exploite des puces TLC 3D NAND G9 (9e génération). Nous en avions déjà parlé l’été dernier, elles disposent de 276 couches, permettant ainsi d’augmenter la densité. Le contrôleur est un SM2508 (huit canaux) de chez SiliconMotion. La fiche technique est disponible par ici. Le tarif n’est pas précisé.
Ce nouveau venu est donc assez proche du Crucial T705 (Crucial est une marque de Micron, pour rappel). Il est annoncé jusqu’à 14,5 Go/s en lecture et 12,7 Go/s en écriture), avec de la 3D NAND TLC sur 232 couches de Micron. Le contrôleur est un Phison PS5026-E26.
D’autres fabricants n’ont pas attendu 2025 pour passer au PCIe 5.0, une norme finalisée en 2019. On en parlait déjà en 2021 avec le SSD CD7 de Kioxia (PCIe 5.0 x2) et le PM1743 de Samsung (PCIe 5.0 x4, jusqu’à 13 Go/s et 2,5 millions d’IOPS). Corsair aussi répond présent avec son MP700 (PCi 5.0 x4,. jusqu’à 10 Go/s et 1,5 millions d’IOPS).
Les agences FTC, FCC et SEC régulent les marchés américains et surveillent notamment les entreprises américaines du numérique. Elles opéraient jusque ici de manière indépendante du pouvoir exécutif fédéral américain. Un décret de Donald Trump publié le 18 février dernier veut leur imposer une supervision présidentielle.
La FTC, la FCC et la SEC sont des agences américaines importantes dans la régulation du monde économique puisqu’elles ont un pouvoir de contrôle sur les entreprises américaines. C’est au président des États-Unis qu’il revient de nommer le ou la responsable de chacune d’entre elles. Donald Trump a, par exemple, nommé à la FTC Andrew Ferguson, Brendan Carr à la tête de la FCC et Mark Uyeda à celle de la SEC. Mais ces agences avaient, jusque-là, une certaine indépendance dans leurs décisions et pouvaient être en désaccord avec le président des États-Unis.
Trois agences importantes dans l’écosystème du numérique
La FTC (Federal Trade Commission), qui a plus de 110 ans, fait appliquer le droit de la consommation américain et contrôle notamment les pratiques anticoncurrentielles. Encore récemment, cette agence ouvrait une enquête sur les pratiques de Microsoft sur le cloud. Elle est aussi intervenue en décembre pour interdire à trois entreprises de vendre des données de localisation sensibles. En 2020, elle accusait Facebook de « maintenir illégalement son monopole », sans pour autant aller jusqu’à imposer à Meta la cession d’actifs comme Instagram et WhatsApp, comme on pouvait l’imaginer.
La FCC (Federal Communications Commission) régule les télécoms américains et a, par exemple, rétabli la réglementation sur la neutralité du net aux États-Unis en avril 2024. Elle travaille sur la sécurité des réseaux mobiles. C’est aussi elle qui régule le lancement des satellites de communication comme ceux de Starlink.
Enfin, la SEC (Securities and Exchange Commission) est l’autorité américaine des marchés financiers. En 2018, celle-ci avait par exemple décidé de deux amendes contre Tesla et Elon Musk d’un montant total de 40 millions de dollars après avoir accusé le dirigeant de l’entreprise de fraude. Avant de s’accorder avec Elon Musk et l’entreprise sur ces montants, l’autorité avait demandé qu’il soit interdit de fonctions dirigeantes dans une société cotée. Finalement, Elon Musk avait accepté de quitter la présidence de l’entreprise tout en gardant les fonctions de DG.
Supervisé et contrôlé par le président
Mais comme le rapporte ArsTechnica, Donald Trump a donc publié un décret qui affirme que « les fonctionnaires qui exercent de vastes pouvoirs exécutifs doivent être supervisés et contrôlés par le président élu par le peuple ». La Maison-Blanche a accompagné ce décret d’un texte d’explication dans lequel elle affirme qu’il s’applique aux « agences dites indépendantes comme la Federal Trade Commission (FTC), la Federal Communications Commission (FCC) et la Securities and Exchange Commission (SEC) ».
Elle ajoute que « toutes les agences doivent (1) soumettre leurs projets de régulation à l’examen de la Maison-Blanche – sans aucune exception pour les agences dites indépendantes, à l’exception des fonctions de politique monétaire de la Réserve fédérale ; et (2) consulter la Maison-Blanche sur leurs priorités et leurs plans stratégiques, et la Maison-Blanche fixera leurs normes de performance ».
Pas d’interprétation légale différente de celles du Président ou du procureur général
Le décret de Donald Trump interdit aussi à tout employé d’une agence fédérale quelle qu’elle soit (l’une des trois citées plus haut, mais aussi les autres agences fédérales) de donner un avis différent de Donald Trump : « aucun employé de la branche exécutive agissant à titre officiel ne peut avancer une interprétation de la loi comme étant la position des États-Unis allant à l’encontre de l’avis du président ou du procureur général sur une question de droit, y compris, mais sans s’y limiter, l’émission de règlements, d’orientations et de positions avancées dans le cadre d’un litige, à moins d’y être autorisé par le président ou par écrit par le procureur général ».
« Dans ce dernier décret, le régime Trump prétend s’approprier le pouvoir que le Congrès a délégué aux agences de régulation indépendantes et, tel qu’il est rédigé, déclare que l’interprétation de la loi par la Maison-Blanche fait « autorité », sans aucune mention des tribunaux », explique à ArsTechnica, John Bergmayer responsable juridique de l’ONG Public Knowledge. Il ajoute que, « bien entendu, le président n’est pas, et n’a jamais été, l’arbitre final de ce qui est légal. Les avocats qui travaillent pour le gouvernement doivent leur allégeance au peuple américain, et non au président Donald J. Trump ».
Nos confrères pointent que l’entourage de Donald Trump affichait déjà une vision différente du sujet avant son investiture. Le tout juste nommé responsable du Bureau de la gestion et du budget américain, Russ Vought, affirmait, dans une interview donnée à Tucker Carlson, « il n’existe pas d’agences indépendantes. Le Congrès a pu les considérer comme telles – la SEC ou la FCC, la CFPB, toute la soupe à l’alphabet – mais ce n’est pas quelque chose que la Constitution comprend. Il peut donc y avoir des stratégies différentes avec chacune d’entre elles sur la manière de les démanteler, mais en tant qu’administration, la notion même d’agence indépendante devrait être rejetée ».
Selon le Wall Street Journal, ce décret touche aussi l’agence, jusque-là indépendante, chargée d’administrer et de faire appliquer la loi sur le financement des élections fédérales dans ce pays.
Alors que la guerre commerciale s’intensifie entre la Chine et les États-Unis, des entreprises de la filière du lithium suspendent leurs exportations avant même qu’une loi en la matière ne soit officiellement adoptée.
La société chinoise Jiangsu Jiuwu Hi-Tech a cessé d’exporter des pièces dédiées au traitement du lithium, l’un des composants essentiels des batteries de véhicules électriques. L’entreprise avait prévenu ses clients qu’elle suspendrait ses exports de sorbants à partir du 1ᵉʳ février, d’après Reuters.
La Chine est le plus important producteur des sorbants utilisés pour extraire le lithium des saumures et autres solutions. La décision de Jiangsu souligne que la menace formulée en janvier par la Chine de réduire les exports de certaines de ses technologies et batteries liées au lithium a déjà des effets, quand bien même la proposition de loi n’est pour le moment pas adoptée.
Jiangsu et Sunresin New Materials, un autre acteur majeur de la production de sorbant, sont en cours de négociation avec le gouvernement chinois, d’après les sources de Reuters. Si la piste de la restriction des exports était adoptée, les sociétés auraient besoin d’obtenir des licences gouvernementales pour vendre leurs produits à l’étranger.
Autres signaux des évolutions en cours : des représentants du gouvernement chinois ont visité plusieurs entreprises du secteur. Dans un cas, ils ont même formulé une mise en garde contre la poursuite d’un contrat d’exportation d’un milliard de dollars, d’après l’agence de presse.
Face à l’augmentation des tensions économiques, certaines banques demandent des autorisations supplémentaires avant de financer l’exportation de produits figurant sur la liste de la proposition de loi.
Évolution sur les chaînes de production
À court terme, une restriction des sorbants pourrait freiner les activités des sociétés d’extraction du lithium, parmi lesquelles Exxon Mobil ou Koch Industries, qui avait signé en 2023 un accord pour utiliser les produits de la société chinoise Xi’An Lanshen New Material Technology pour ses opérations en Amérique du Nord.
Des producteurs occidentaux comme Vulcan Energy Resources se positionnent cela dit pour fournir l’aide nécessaire aux sociétés minières.
Depuis le début décembre 2024 et sa restriction de l’export de métaux comme le gallium et le germanium vers les États-Unis, la Chine montre clairement qu’elle compte utiliser sa puissance sur le marché des matériaux critiques. Le cours de l’antimoine a flambé à plusieurs reprises, en réaction aux restrictions chinoises.
La logique protectionniste de Trump tend le commerce mondial
Le risque est de voir le scénario se reproduire ailleurs sur la chaîne d’approvisionnement, d’autant que Donald Trump s’applique à chambouler le commerce mondial en imposant de nouveaux droits de douanes face à tous ses partenaires.
Début février, il a notamment appliqué 10 % de droits de douane supplémentaires sur tous les produits importés de Chine, celle-ci répliquant avec des taxes supplémentaires sur les hydrocarbures, une enquête contre Google, et, encore hier, avec 10 % de droits supplémentaires sur les importations de Ford et General Motors sur ses marchés (déjà en difficulté dans le pays, les constructeurs s’y voient désormais taxés à 25%).
En réaction, le Président des États-Unis vient d’adoucir le ton en déclarant qu’un accord commercial était « possible » avec Pékin. Face à lui, le porte-parole du ministère chinois du Commerce He Yadong et un autre du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun, ont eu des mots relativement proches de ceux de la commissaire européenne à la Concurrence, lorsqu’elle appelait en début de semaine les États-Unis à ne pas opter pour l’intimidation.
Les États-Unis ne devraient pas « brandir le bâton des droits de douane à tout bout de champ, en les utilisant partout comme un outil de coercition », a ainsi déclaré He Yadong. Guo Jiakun appelait de son côté à ce que « les deux parties devraient résoudre leurs préoccupations respectives par le dialogue et la consultation, fondés sur l’égalité et le respect mutuel ».
Après avoir tenté pendant des années d’imposer son kiosque applicatif sur Android, mais aussi sur Windows, Amazon jette finalement l’éponge pour tout ce qui n’est pas son propre matériel.
« À compter du 20 août 2025, le fonctionnement des applications téléchargées depuis l’Amazon Appstore ne sera plus garanti sur les appareils Android. L’Amazon Appstore continuera d’être disponible ailleurs, notamment sur les appareils Fire TV et les tablettes Fire », indique le géant du e-commerce.
La société annonce dans le même temps l’arrêt immédiat de la commercialisation de sa monnaie virtuelle, les Amazon Coins. Lancée au printemps 2013, elle avait vocation à simplifier l’achat de jeux ou de contenus in-apps sur les terminaux Kindle ou Fire.
Les Amazon Coins déjà achetés restent accessibles jusqu’au 20 août 2025. « Tous les Coins achetés et qui seront encore sur votre compte après le 20 août 2025 seront remboursés », affirme Amazon, précisant que les modalités précises seront communiquées ultérieurement.
Pour mémoire, l’Amazon Appstore va également tirer sa révérence sur Windows. La date de mise hors service est cette fois fixée au 5 mars 2025. La décision découle ici de l’arrêt programmé, au sein de Windows, du sous-système dédié à la prise en charge des applications Android (WSA, pour Windows Subsystem for Android).
« Microsoft met fin à la prise en charge du sous-système Windows pour Android (WSA). Par conséquent, l’Amazon Appstore sur Windows et toutes les applications et jeux dépendants de WSA ne seront plus pris en charge à partir du 5 mars 2025. Jusqu’à cette date, l’assistance technique restera disponible pour les clients », indiquait alors l’éditeur.
Une étude montre que les réseaux sociaux TikTok et X renforcent la visibilité des contenus en faveur du parti d’extrême droite allemand AfD alors que la campagne pour élections législatives anticipées bat son plein en Allemagne.
L’Allemagne connait une campagne électorale tumultueuse en vue de ses élections législatives anticipées dont le vote aura lieu le 23 février prochain. Et certaines entreprises de réseaux sociaux s’en mêlent.
Dès le 20 décembre, Elon Musk a exprimé sur son propre réseau social, X, sa préférence pour le parti d’extrême droite allemand AfD.
Mais une étude menée par l’ONG Global Witness [PDF], qui se concentrait jusque-là sur la corruption politique dans des pays en développement, et repérée par TechCrunch, montre que les algorithmes de recommandation de TikTok et de X ont des biais majeurs mettant en avant les contenus en faveur du parti d’extrême droite AfD.
Global Witness a voulu étudier les biais des flux « Pour vous » proposés par les trois réseaux sociaux les plus populaires en Allemagne : Instagram, TikTok et X. Alors que la plateforme de partage d’images de Meta n’a favorisé aucun contenu politique, les deux autres plateformes ont largement mis en avant des messages pro-AfD.
Des comptes créés pour l’occasion
Pour son étude, l’ONG a créé, sur chacune des trois plateformes, trois comptes en Allemagne (pour X et Instagram sur des ordinateurs avec un historique de cookies et de navigation vierge pour chaque test, pour TikTok sur un smartphone après avoir fait une réinitialisation d’usine pour chaque test). Avec chacun de ces comptes, ils ont suivi les 4 partis les plus importants et leurs leaders. Enfin, ils ont cliqué sur 5 posts de chacun de ces comptes en visionnant pendant au moins 30 secondes les vidéos postées si ces publications en comportaient.
Global Witness explique dans son rapport sa démarche : « Nous avons cherché à alimenter les comptes avec un intérêt égal pour les quatre grands partis allemands – les chrétiens-démocrates (CDU), l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts – en cliquant sur « suivre » sur l’un des comptes officiels de leur parti et sur le compte de leur leader, et en regardant le contenu ».
3/4 de contenus mis en avant par TikTok pro-AfD, 2/3 sur X et aucun chez Instagram
Résultat ? Du côté d’Instagram, la quasi-totalité des publications politiques proposés par la plateforme dans le flux des comptes tests de l’ONG provenaient des comptes suivis par les comptes test. La plateforme de Meta n’a montré qu’un contenu politique qui ne venait pas des comptes suivis. Celui-ci a été publié par un compte pro-SPD.
TikTok et X proposent, par contre, dans les flux « Pour vous », beaucoup plus de contenus politiques qui proviennent de comptes qui n’étaient pas suivis par l’ONG. Sur TikTok, 3/4 d’entre eux étaient des contenus favorables à l’AfD et sur X, 2/3 étaient favorables au parti d’extrême droite allemand :
L’ONG a aussi recueilli les messages recommandés qui critiquaient les différents partis allemands et montre que ces critiques concernaient plus le parti d’extrême droite que les autres :
Pas de surpublication de l’AfD pour l’expliquer
Global Witness affirme qu’on ne peut pas attribuer ces chiffres à une surpublication de l’AfD sur ces réseaux par rapport aux autres partis : « sur TikTok, l’AfD et son leader ne sont pas ceux qui publient le plus de contenus. La CDU et son leader ont publié 69 % de contenus en plus que l’AfD et son leader en 2025, et les Verts et leur leader ont publié 24 % de contenus en plus ».
Et sur X, « l’AfD et son chef ont publié plus de contenus que les autres partis jusqu’à présent en 2025 » mais l’ONG remarque : « les Verts et leur chef y ont publié le deuxième plus grand nombre de messages et, dans nos tests, le contenu favorable aux Verts était le moins visible, tandis que le contenu favorable à l’AfD était le plus visible. La fréquence des publications ne nous renseigne pas beaucoup sur la hiérarchisation algorithmique ».
L’ONG explique qu’on ne sait pas trop ce qui joue dans la mise en avant par ces plateformes. « Ma meilleure inférence est qu’il s’agit d’une sorte d’effet secondaire involontaire des algorithmes qui sont basés sur l’engagement », explique Ellen Judson de Global Witness à TechCrunch : « Et c’est ce qui se produit lorsque, essentiellement, les entreprises conçues pour maximiser l’engagement des utilisateurs sur leurs plateformes finissent par devenir des espaces de discussion démocratique – il y a là un conflit entre les impératifs commerciaux et l’intérêt public et les objectifs démocratiques ».
D’autres hypothèses peuvent être faites. La semaine dernière, Karine Caunes et Florent Lefebvre, du Think tank Digihumanism, ont mis en ligne [PDF] une analyse d’une « possible présence d’une manipulation de l’information concernant les élections allemande de 2025 » sur le réseau social X. Sur LinkedIn, Florent Lefebvre, la résume ainsi : « dans le sillage d’Elon Musk, des milliers de comptes Twitter/X se sont créés pour soutenir l’AFD, le parti d’extrême droite allemande. Et cette fois-ci, ça va beaucoup plus loin que les petites opérations russes, parce que ça marche et ça fait des DIZAINES DE MILLIONS DE VUES ».
Après avoir essuyé un échec commercial à la sortie de son AI Pin, initialement promu comme un potentiel remplaçant des smartphones, Humane passe dans le giron de HP.
Humane voulait remplacer les smartphones avec l’AI Pin, une broche connectée. Ses débuts s’étaient faits en fanfare : créée en 2018, Humane avait levé 230 millions de dollars auprès de Qualcomm, de Microsoft, ou encore du fondateur d’OpenAI Sam Altman. En 2023, encore, la société était valorisée proche du milliard de dollars.
Mais depuis le lancement du fameux AI Pin, l’histoire s’est ternie. Vendu 699 dollars, auxquels s’ajoute un abonnement de 24 dollars par mois, le badge devait rendre les appels téléphoniques, l’envoi de texto, la prise de notes, la recherche d’informations ou quantités d’autres opérations réalisables sur smartphone… plus simples qu’avec un smartphone.
Peu fiable et peu pratique, l’AI Pin a rapidement collecté les tests et avis négatifs, que ce soit pour sa lenteur de réaction, pour ses bugs le poussant à réciter ses propres instructions ou à répondre à côté, pour le fait que sa batterie chauffe sans cesse… ou simplement pour son prix.
HP reprend le logiciel et une partie des équipes
Au bout de cinq ans d’existence, la société revend donc à HP sa plateforme logicielle Cosmos, qui a suscité le dépôt de plus de 300 brevets et demande brevets, pour 116 millions d’euros. Le constructeur doit aussi embaucher une partie des employés de Humane – une fin plus positive que la cessation d’activité pure et simple, mais bien loin du milliard de dollars que visaient ses fondateurs Imran Chaudhri et Bethany Bongiorno à peine une semaine après le lancement de leur produit.
Comme nous l’expliquions il y a quelques mois, Sam Altman a investi dans d’autres activités visant à créer du hardware dédié à l’IA, aux côtés de l’ancien directeur du design d’Apple Jony Iver et de la veuve du fondateur d’Apple Laurene Powell Jobs. Le fondateur d’OpenAI a par ailleurs financé une autre tentative malheureuse de créer du hardware : Magic Leap, qui annonçait créer un nouveau marché du côté des casques de réalité augmentée mais n’a pas su convaincre.
La société se disait alors consciente qu’il pouvait être difficile de se procurer ces cartes après leur lancement. Avec ce programme, elle disait contacter des joueurs et créateurs de contenus pour leur donner la possibilité d’acheter le plus puissant GPU du moment.
NVIDIA vient de remettre le couvert, mais avec quelques différences. Si le programme consiste toujours à fournir un accès prioritaire à des cartes graphiques aux États-Unis, il concerne d’entrée de jeu les RTX 5090 et 5080 Founders Edition. Il n’est pour le moment pas question des cartes des partenaires.
En outre, l’entreprise passe cette fois par un formulaire, dans lequel il faut donner certaines informations, dont le compte NVIDIA (qui doit avoir été créé au plus tard le 30 janvier dernier). On ne sait pas comment la société procèdera ensuite, mais les personnes sélectionnées recevront une invitation. Les messages commenceront à être envoyés la semaine prochaine.
NVIDIA ne précise pas dans son message combien de cartes seront ainsi disponibles. Une nouvelle fois, elle se dit consciente qu’il peut être complexe de se fournir en cartes graphiques récemment lancées. Et pour cause : les RTX 5080 et 5090 ont été officiellement lancées il y a trois semaines, mais sont très difficiles à obtenir.
Plutôt qu’améliorer la gestion des stocks en période de lancement, le fabricant propose donc un « concours » maison pour espérer avoir « la possibilité d’acheter une carte graphique GeForce RTX 5090 ou RTX 5080 Founders Edition sur le site de NVIDIA ».
Pour Tom’s Hardware, c’est un bon moyen pour NVIDIA de faire parler de ses cartes, à moindres frais : « Étant donné que [les clients sélectionnés] sont de fidèles utilisateurs de GeForce et inscrits sur les forums de NVIDIA, la société verte peut s’attendre à ce qu’ils fassent passer le mot à quel point les cartes graphiques GeForce RTX 5080 et GeForce RTX 5090 sont performantes, ce qui fonctionnera comme de la publicité ».
Rappelons d’ailleurs que c’est aujourd’hui que seront lancées les cartes RTX 5070 Ti. Pour les RTX 5070 classiques, il faudra attendre le 5 mars.
En l’espace de quelques jours, le fabricant de NAS a lancé plusieurs nouveaux produits. Plusieurs annonces concernent le réseau à 10 Gb/s, aussi bien en Ethernet (port RJ45) qu’en SFP+ (une cage). Le fabricant a aussi dans ses cartons un adaptateur USB4 vers SFP28 en 2x 25 Gb/s.
Switch QSW-3205-5T : cinq ports Ethernet à 10 Gb/s
Commençons par le switch QSW-3205-5T. Il s’agit d’un modèle non manageable (sans interface d’administration) avec cinq ports Ethernet à 10 Gb/s. Un switch tout ce qu’il y a de plus basique, sans surprise particulière.
Il est déjà en vente chez quelques revendeurs pour un peu moins de 300 euros tout de même. Sur Amazon, on trouve des modèles à moins de 240 euros, comme le GP-S100-0500T de GiGaPlus (nous avions testé une version 2x 2,5 Gb/s + 2x SFP+). Si vous sacrifiez un Ethernet 10 Gb/s pour un port dédié à la gestion, le MikroTik CRS304-4XG-IN vous tend les bras aux alentours de 200 euros.
QDA-UMP4A : un adaptateur pour SSD M.2 vers U.2
Il y a quelques jours, QNAP lançait son QDA-UMP4A. Il s’agit d’un adaptateur pour SSD M.2 (NVMe) vers un format U.2 (SFF-8639) de 2,5 pouces en PCIe 4.0 x4. Il permet ainsi d’installer un SSD M.2 (2230 à 2280) dans un emplacement U.2, par exemple pour les séries de NAS TS-h987XU, TS-h973AX et TS-h2490FU
Il est possible de remplacer le SSD à chaud dans l’adaptateur. « Le QDA-UMP4A inclut un tampon thermique et un dissipateur de chaleur pour empêcher la surchauffe des SSD M.2 et la réduction des performances », ajoute le constructeur.
QNAP proposait déjà un adaptateur quasiment identique – le QDA-UMP4 –, mais celui-ci prenait la forme d’un boîtier fermé de 2,5 pouces, alors que la version « A » est ouverte.
On trouve le QDA-UMP4A aux alentours de 60/65 euros chez certains revendeurs, tandis que le QDA-UMP4 est plus cher, aux environs de 80 euros.
QNA-UC10G1T/SF : des adaptateurs USB4 vers du réseau à 10 Gb/s
Nous avons enfin les QNA-UC10G1T et QNA-UC10G1SF. Il s’agit dans les deux cas d’adaptateurs USB4 et Thunderbolt 3/4 (connecteur Type-C) vers respectivement un port 10 Gb/s Ethernet et une cage SFP+. C’est donc d’une évolution des QNA-T310G1T et QNA-T310G1SF qui étaient en Thunderbolt 3 seulement.
Le fabricant revendique des performances identiques dans les deux cas : jusqu’à 1 181 Mo/s, aussi bien en lecture qu’en écriture. Leurs prédécesseurs en Thunderbolt 3 étaient dans les mêmes eaux, à 1 070 Mo/s.
Le prix n’est pas précisé, mais un revendeur propose la version 10 GbE à 270 euros. Dans les deux cas, un câble USB4 d’un mètre est inclus.
QNAP va doubler la mise avec 2x 10 GbE et 2x SFP+
QNAP annonce l’arrivée future de deux autres versions : les QNA-UC10G2T et QNA-UC10G2SF. La différence avec les QNA-UC10G1T et QNA-UC10G1SF ? La présence d’un « 2 » dans la référence et donc deux ports Ethernet à 10 Gb/s et deux SFP+ respectivement.
L’USB4 est pour rappel capable de proposer un débit de 40 Gb/s et jusqu’à 80 Gb/s dans sa version 2.0 (qui permet aussi une asymétrie entre le download et l’upload).
QNA-UC25G2SF : un adaptateur USB4 vers… SFP28 en approche
Le fabricant prévoit aussi de proposer un QNA-UC25G2SF, un adaptateur USB4 Type-C vers… 2x 25 Gb/s en SFP28. Il y aura deux ports USB4 sur ce produit : un pour les données, un autre pour l’alimentation (Power Delivery, 27 watts minimum).
On ne pourra pas dire que Valve ne prend pas soin de ses jeux, tant l’éditeur revient régulièrement avec de vastes mises à jour surprises pour ses titres phares. Half-Life 2, qui a fêté ses 20 ans en novembre dernier, avait reçu à cette occasion d’importantes améliorations.
C’est au tour de Team Fortress 2. Via une mise à jour du SDK Source, Valve publie le code de son titre, aussi bien côté client que serveur. Ce code n’est pas simplement mis à disposition pour étancher la curiosité des curieux : les développeurs intéressés pourront en faire ce qu’ils voudront. « Cette mise à jour permettra aux créateurs de contenu de créer des jeux entièrement nouveaux basés sur TF2 », indique ainsi Valve dans son billet d’annonce.
L’éditeur ajoute que les possibilités vont beaucoup plus loin que l’écriture de mods locaux ou que le Workshop de Steam. La licence du SDK permet une réécriture de tout ou partie du code, pour proposer des mods aussi poussés que souhaité. La même licence interdit l’utilisation commerciale (aucun bénéfice ne peut être réalisé), mais les créations pourront être publiées sur Steam, apparaissant comme d’autres jeux dans la liste.
Valve ajoute que la majorité des objets actuellement présents dans Team Fortress 2 proviennent du travail de nombreuses personnes sur le Workshop de Steam. L’éditeur demande donc aux développeurs intéressés par le SDK de respecter ces efforts et de ne pas créer de mods les reprenant à leur compte.
Le nouvel iPhone 16e est officiel, à partir de 719 euros. S’il reprend le format de l’iPhone 16 (et son écran), les différences sont nombreuses entre les deux smartphones. Le nouveau venu fait des sacrifices à plusieurs niveaux : fonctionnalités, SoC, Wi-Fi, caméra…
Comme prévu, Apple a présenté un « nouveau membre de la famille » ce jour : l’iPhone 16e. Les rumeurs parlaient aussi d’un iPhone SE de 4ᵉ génération, mais le fabricant a visiblement souhaité garder une proximité avec la série des iPhone 16 annoncés en septembre. On se demande d’ailleurs si cette déclinaison « e » ne serait pas une réponse à Google et ses variantes « a » pour les Pixel. De quoi remettre le couvert chaque année ?
Un SoC A18 castré sur la partie GPU
Comme sur le reste de la gamme, on retrouve un SoC A18 aux commandes. Il comprend 6 cœurs CPU (2x performance et x4 efficacité) et 4 cœurs GPU, soit un de moins que sur l’A18 classique. Le NPU à 16 cœurs est toujours présent, de même que les 8 Go, ouvrant la voie à Apple Intelligence. Apple annonce aussi une puce C1, « le premier modem cellulaire » 5G développé maison.
Modem C1 maison : 5G (4×4) mais Wi-Fi 6 et pas d’UWB
Cette puce souffre par contre d’une différence de taille avec les autres modems de la série 16 : elle ne prend pas en charge le DC‑HSDPA (DC pour Dual Cell ou Dual Carrier). Le Wi-Fi reste en version 6 (contre Wi-Fi 7 pour le reste de la gamme des iPhone 16). Il n’y a pas de puce Ultra Wideband (alors que c’est le cas depuis de nombreuses générations) et l’iPhone 16e ne prend pas en charge Thread, selon le comparatif Apple.
Écran OLED de 6,1 pouces, comme l’iPhone 16 et caméra « 2-en-1 »
Le smartphone dispose d’un écran OLED Super Retina XDR de 6,1 pouces (2 532 x 1 170 px). La face avant est de type « Ceramic Shield avec une formulation avancée, plus résistante que n’importe quel verre de smartphone, et le verre arrière le plus résistant jamais vu sur smartphone ». Le bouton action des iPhone 16 (et iPhone 15 Pro) est présent, mais pas celui pour la commande de l’appareil photo.
Comparé visuellement à l’iPhone 16, l’iPhone 16e se démarque par une caractéristique : il ne dispose que d’un seul capteur à l’arrière, mais Apple a la parade et parle de caméra « 2-en-1 ». On retrouve donc un capteur Fusion de 48 Mpx (26 mm, ƒ/1,6, stabilisation optique) combiné avec un « téléobjectif 2x 12 Mpx » (52 mm).
Apple affirme que grâce au « téléobjectif 2x intégré, les utilisateurs ont à leur disposition l’équivalent de deux caméras en une, et peuvent zoomer en qualité optique pour se rapprocher du sujet et cadrer facilement leur photo ». On apprécie la pirouette sur la « qualité optique » du zoom.
À l’avant, on retrouve une caméra de 12 Mpx (ƒ/1,9).
Les absents : Dynamic Island, MagSafe 30 W…
L’iPhone 16e est certifié IP68 avec une protection « jusqu’à 6 mètres de profondeur pendant 30 minutes maximum ». La connectique comprend un port USB Type-C (USB 2 jusqu’à 480 Mb/s).
Apple indique que « les fonctionnalités par satellite d’Apple permettent d’envoyer des SMS par satellite en l’absence de réseau mobile ou Wi-Fi. Ces fonctionnalités incluent Messages par satellite pour envoyer des SMS aux proches, SOS d’urgence par satellite pour contacter les secours, et l’Assistance routière par satellite pour joindre un service d’assistance routière en cas de problème de voiture ».
Si on compare les iPhone 16 et 16e, quelques fonctionnalités supplémentaires disparaissent selon Apple : les photos et vidéos spatiales, Dynamic Island (on reste sur une encoche sur l’écran), la recharge MagSafe jusqu’à 30 W (Qi jusqu’à 7,5 watts sur le 16e). Enfin, les dimensions de l’iPhone 16e (146,7 x 71,5 x 7,8 mm pour 167 grammes) sont très proches de celles de l’iPhone 16 (147,6 x 71,6 x 7,8 mm pour 170 grammes).
De 719 euros à 1 099 euros
Les précommandes débuteront ce vendredi 21 février à partir de 719 euros avec 128 Go de stockage, avec une disponibilité une semaine plus tard, le vendredi 28. iOS 18 est évidemment de la partie.
Comptez 849 euros pour 256 Go et 1 099 euros pour 512 Go. Pour rappel, l’iPhone 16 – de 6,1 pouces également – est vendu à partir de 969 euros avec 128 Go. Pour les coloris, l’iPhone 16e se contente de deux choix : blanc ou noir.
L’iPhone 16e représente quoi qu’il en soit un bond certain par rapport au dernier iPhone SE, avec des composants récents et un écran passant du 4,7″ en LCD à du 6,1″ en OLED, ainsi que la compatibilité Apple Intelligence. Les personnes qui attendaient un nouveau téléphone à moins de 500 euros ou avec une petite dalle en seront cependant pour leurs frais.
Google a détecté une campagne de phishing menée par des pirates proches de la Russie contre des troupes militaires ukrainiennes. Celle-ci utilisait des failles du système de code QR de Signal, qui permet d’envoyer un lien pour rejoindre un groupe ou lier un appareil à son compte. Les équipes de la messagerie ont, depuis, mis à jour leurs applications.
L’équipe de recherche de Google qui travaille sur les cyberattaques a publié un rapport ce mercredi 19 février. Elle y explique avoir repéré l’utilisation par des groupes de pirates proches de la Russie d’une faille dans la fonctionnalité de partage de liens via code QR de Signal.
Les chercheurs de Google précisent que Signal a collaboré étroitement avec eux dans cette enquête et l’en remercient. L’équipe ajoute que « les dernières versions de Signal sur Android et iOS contiennent des fonctionnalités renforcées conçues pour aider à protéger contre des campagnes de phishing similaires à l’avenir ». Logiquement, ils encouragent vivement à mettre à jour l’application vers la dernière version pour activer ces fonctionnalités.
Signal principalement ciblée, mais WhatsApp et Telegram aussi
Ils soulignent aussi que la popularité de Signal chez les cibles d’opération de surveillance et d’espionnage que sont les militaires, politiques, journalistes et activistes font de cette application de messagerie sécurisée un objectif de choix pour les pirates.
Mais Google précise avoir repéré le même genre de tentatives d’attaques contre WhatsApp et Telegram. Les chercheurs de Google renvoient d’ailleurs vers le billet de blog de leurs homologues chez Microsoft sur la campagne ciblant WhatsApp, que nous avions détaillée le mois dernier.
La cible : la fonction de liaison vers un nouvel appareil
« La technique la plus novatrice et la plus largement utilisée par les pirates liés à la Russie pour compromettre les comptes Signal est l’utilisation abusive de la fonction légitime « appareils liés » de l’application, qui permet d’utiliser Signal sur plusieurs appareils simultanément », expliquent-ils. Cette fonction, qui permet d’ajouter l’application à un nouvel appareil, propose de scanner un code QR pour vérifier l’identité. Les pirates ont ainsi créé des codes QR qui renvoient vers une instance de Signal qu’ils contrôlent.
« En cas de succès, les futurs messages seront transmis de manière synchrone à la fois à la victime et à l’acteur malveillant en temps réel, ce qui constitue un moyen permanent d’écouter les conversations sécurisées de la victime sans qu’il soit nécessaire de compromettre l’ensemble de l’appareil », commentent-ils.
Kropyva, une application militaire ukrainienne en cible secondaire
Ils expliquent que le groupe de pirates UNC5792 a réussi à modifier des pages légitimes d’« invitation de groupe » pour les diffuser dans des campagnes d’hameçonnage. Il a remplacé la redirection prévue vers un groupe Signal par une autre vers une URL malveillante, conçue pour lier un appareil contrôlé par le pirate au compte Signal de la victime.
Selon eux, un autre groupe de pirates russes, UNC4221, utiliserait un kit de phishing conçu spécialement pour Signal, afin de cibler les troupes ukrainiennes. En effet, ils utiliseraient la même méthode qu’UNC5792, mais pour cibler l’application Kropyva, utilisée par l’armée ukrainienne pour guider ses troupes.
GameStop, la chaîne de magasins de jeux vidéo, dont le cours de bourse avait brusquement été tiré à la hausse par les adeptes du subreddit r/WallStreetBets, au début de la pandémie, ne s’en sort pas.
La société a annoncé vouloir se séparer de ses filiales françaises et canadiennes. Dans l’Hexagone, cela signifie la mise en vente de l’enseigne Micromania, qui indique compter plus de 300 magasins à travers le pays.
Fin 2024, GameStop avait déjà annoncé vouloir réduire ses activités européennes.
Si sa filiale italienne a été rachetée par l’entreprise Cidiverte, sa branche allemande a été contrainte de fermer ses portes.
En juin 2023, Mozilla prévoyait d’arrêter le support des trois vieux Windows pour Firefox en septembre 2024. Une décision qui tenait compte, selon la fondation, d’une base utilisateurs encore présente.
Le plan était alors de laisser Firefox 115 ESR (Extended Support Release) terminer le travail. Les anciens Windows n’étaient d’ailleurs pas seuls : les moutures 10.12, 10.13 et 10.14 de macOS étaient également concernées.
Pourtant, dès juillet dernier, des signes clairs allaient dans le sens d’une nouvelle extension. Nous avions contacté Mozilla, qui nous avait confirmé son intention d’étendre le support de Firefox pour les six systèmes. Un peu plus tard, l’éditeur avait précisé que cette extension était de six mois, courant jusqu’en mars 2025.
Maintenant que nous y sommes presque, Mozilla remet le couvert. « Nous avons décidé d’étendre le support d’ESR 115 uniquement pour Windows 7 - 8.1 et macOS 10.12 - 10.14 jusqu’en septembre 2025 », peut-on lire sur le site réservé au calendrier des versions de Firefox. Cette fois, Mozilla prend aussi les devants : « Nous réévaluerons cette décision en août 2025 ». En clair, Firefox 115 ESR va continuer d’être mis à jour sur ces six anciens systèmes jusqu’à la rentrée prochaine, et peut-être encore après.
Nous avons demandé à Mozilla quels étaient ses plans pour Windows 10 et mettrons à jour cette actualité en cas de réponse.
Dans un rapport envoyé à la Commission européenne, WhatsApp informe que son nombre d’utilisateurs actifs mensuels dans les chaînes a atteint 46,8 millions. Le service de messagerie instantanée est donc désormais considéré comme une très grande plateforme en ligne, selon les critères du DSA.
« Conformément à l’article 24(2) du règlement sur les services numériques (UE), pour la période de six mois allant du 1er juillet 2024 au 31 décembre 2024, il y a eu environ 46,8 millions de destinataires actifs mensuels moyens des chaînes WhatsApp dans l’UE. Nous avons estimé le nombre de destinataires actifs mensuels moyens des chaînes WhatsApp dans l’UE en nous référant aux utilisateurs actifs mensuels moyens de ce service. Pour les chaînes WhatsApp, nous définissons un utilisateur actif mensuel comme un utilisateur actif de l’application mobile WhatsApp qui a ouvert une chaîne au cours des 30 derniers jours à la date de la mesure »
C’est en quelques lignes, presque laconiques, que WhatsApp a informé la Commission européenne de ce changement. Il est loin d’être anodin pour WhatsApp, car le service est désormais considéré comme une VLOP (Very Large Online Platform) en vertu du DSA, le cap des 45 millions d’utilisateurs mensuels actifs ayant été dépassé. Avec de nouvelles obligations à la clé pour la maison mère, Meta.
Les chaînes et uniquement les chaînes
En tant que messagerie privée, WhatsApp n’était que partiellement soumis au DSA. Le règlement ne s’applique en effet pas totalement aux services permettant simplement des échanges entre personnes. Il y avait cependant un point à surveiller : les chaînes.
Contrairement aux conversations classiques, celles-ci sont des canaux de diffusion à sens unique, comme l’expliquait l’entreprise au lancement de la fonction en juin 2023. Les utilisateurs de WhatsApp peuvent s’y abonner pour y lire les messages publiés. Ces chaines sont souvent utilisées par des entreprises, des médias, personnalités publiques, etc. WhatsApp propose un annuaire, dans lequel on peut chercher ces sources d’informations. Autre différence majeure avec les conversations, les chaines ne sont pas chiffrées de bout en bout.
Lorsque WhatsApp parle du franchissement des 45 millions d’utilisateurs actifs, l’entreprise signifie les personnes se servant des chaines. Les utilisateurs de la messagerie ne sont pas comptabilisés.
Quelles obligations pour WhatsApp ?
Maintenant que l’application est pleinement soumise au DSA, plusieurs obligations s’appliquent, même si elles ne concernent que les chaînes.
La principale est que les personnes présentes sur les chaînes doivent avoir un moyen de signaler tout contenu leur paraissant illégal. Non seulement WhatsApp doit permettre l’envoi de ces informations, mais le service doit s’assurer de leur suppression rapide.
En outre, le DSA limite les informations pouvant être utilisées pour personnaliser les contenus publicitaires. L’orientation sexuelle, la religion, le groupe ethnique ou encore les convictions politiques ne peuvent faire l’objet d’un profilage quelconque. Toujours dans le domaine publicitaire, les enfants ne doivent pas être ciblés. Quand la règle s’applique d’ailleurs, les VLOP doivent faire preuve de transparence sur leurs algorithmes, qu’il s’agisse de publicité, de tout système de recommandation ou de la modération des contenus.
Ce n’est pas tout. Les plateformes concernées doivent se pencher sur les risques liés aux contenus illicites, aux droits fondamentaux (liberté d’expression, liberté des médias…), à la sécurité publique, à la violence sexiste, à la santé publique ou encore à la protection des mineurs. Elles doivent « établir une fonction de conformité interne qui s’assure que les risques cernés sont atténués ».
Un audit indépendant a ensuite lieu une fois par an pour contrôler l’ensemble de ces points. Toute demande liée de la Commission européenne ou des autorités nationales doit faire l’objet d’un partage de données. Ces dernières doivent également être mises à disposition des chercheurs agréés, quand la « recherche contribue à la détection, à l’identification et à la compréhension des risques systémiques ».
Meta a l’habitude
La situation ne change pas automatiquement avec le cap des 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels. La Commission européenne doit officialiser l’ajout de WhatsApp sur la liste des plateformes actuellement concernées par le statut VLOP ou VLOSE (Very Large Online Search Engine), dont elle sera la 21ᵉ entité. L’entreprise aura ensuite quatre mois pour se mettre en conformité.
Ce ne devrait pas être un problème pour Meta, la maison mère. Facebook et Instagram sont déjà soumis au DSA, et leur situation est nettement plus complexe que WhatsApp, car les algorithmes y sont légion, pour gérer la publicité comme les contenus à pousser auprès des utilisateurs.
Et Meta connait d’autant mieux le sujet que la Commission a ouvert en mai de l’année dernière deux procédures formelles. La première concerne des pratiques potentiellement trompeuses et un manque d’efficacité dans la lutte contre la désinformation. La seconde doit déterminer si l’entreprise « a pu enfreindre la législation sur les services numériques dans des domaines liés à la protection des mineurs ».
Meta possède aujourd’hui les deux messageries les plus utilisées sur la planète : Messenger et WhatsApp. Vient s’y ajouter Instagram, dont les messages privés sont largement utilisés eux aussi. Or, l’entreprise avait de grandes ambitions dans ce domaine, en voulant interconnecter ses trois services, permettant aux personnes de communiquer librement. WhatsApp travaillait également sur l’interconnexion entre ses services et les messageries tierces, une obligation imposée par le DMA.
Concernant ce dernier point, les deux messageries proposent effectivement un moyen. Meta avait expliqué ses plans au printemps de l’année dernière. La solution, dans les deux cas, passait par un serveur intermédiaire, contrôlé par Meta, dans lequel les protocoles pouvaient se « serrer la pince ». Nous en avions expliqué le fonctionnement, qui n’était cependant disponible que pour les services basés, eux aussi, sur le protocole Signal. D’autres protocoles pouvaient être utilisés, mais il fallait faire la preuve que l’autre protocole offrait les mêmes garanties de sécurité.
Pourquoi cette limitation au protocole Signal ? Parce que WhatsApp l’utilise depuis 2016 et Messenger depuis décembre 2023. Dans le second cas, il s’agissait initialement d’un mode séparé, qu’il fallait activer manuellement (les conversations secrètes, en tête-à-tête). Depuis un peu plus d’un an, le chiffrement de bout en bout est utilisé par défaut pour tous les échanges personnels, discussions comme appels.
Le mystère de la grande fusion
Qu’en est-il alors de la fameuse interopérabilité entre les messageries de Meta ? Actuellement, on ne sait pas. Ce grand projet avait été annoncé en janvier 2019, mais l’entreprise n’en a pratiquement plus reparlé. Les projets semblent avoir changé, avec un accent mis sur le chiffrement de bout en bout. En outre, les nouvelles réglementations européennes sont passées par là et l’entreprise a dû s’y conformer pour chacun de ses services.
Pourtant, on ne peut s’empêcher de penser que l’infrastructure proposée pour les messageries tierces pourrait tout aussi bien servir pour les propres services de Meta, d’autant que WhatsApp et Messenger se servent du même protocole.
« Nous devons nous en tenir à nos forces et à nos principes », a déclaré la deuxième fonctionnaire la plus puissante de la Commission européenne après la présidente Ursula von der Leyen, la commissaire à la concurrence Teresa Ribera, à Reuters.
Si l’Europe doit négocier avec la Maison-Blanche et écouter ses inquiétudes en matière commerciale, elle ne doit pas être poussée à modifier des textes approuvés par les régulateurs. « Nous devons être flexibles, mais nous ne pouvons transiger ni sur les droits humains, ni sur l’unité de l’Europe, et nous ne transigerons ni sur la démocratie, ni sur nos valeurs », a-t-elle précisé.
Teresa Ribera, Commissaire européenne à la Concurrence depuis le 1ᵉʳ décembre 2024, lors d’un Conseil des Ministres espagnols, le 5 octobre 2018.
Et de critiquer la manière dont le vice-président des États-Unis J.D. Vance a déclaré la semaine dernière que l’Union européenne s’attaquait à la liberté d’expression, via les mesures du Digital Services Act susceptibles de s’appliquer à plusieurs géants numériques états-uniens.
« L’intimidation » ne permet pas « d’entrer à la table des négociations », a déclaré Teresa Ribera. La femme politique a souligné que la situation aux États-Unis n’était pas de nature à rassurer le monde des affaires sur le long terme. Elle considère que Bruxelles devrait offrir la stabilité et la prédictibilité qu’il manque actuellement de l’autre côté de l’Atlantique.
L’Union européenne doit rendre ses décisions relatives au respect du Digital Markets Act par Apple et Meta le mois prochain, a encore confirmé la première vice-présidente exécutive de la Commission européenne à Reuters.
Une autre enquête de la Commission européenne est en cours, sur la probabilité que X ait violé ou non les règles de l’Union en matière de gestion des contenus illégaux.
Le DOGE et le gouvernement de Donald Trump visent maintenant la FAA, la NASA et la FDA, des agences qui sont directement en lien avec les différentes activités des entreprises d’Elon Musk. Un de ses employés prépare aussi une IA s’appuyant sur le modèle Grok de xAI, dirigée par le milliardaire.
Elon Musk a investi pleinement le service temporaire de « l’Efficacité gouvernementale » que lui a confié Donald Trump en s’emparant de l’infrastructure informatique de différentes agences américaines. En parallèle, les agences fédérales annoncent les unes à la suite des autres des plans de suppressions d’effectifs. Si le DOGE n’a pas le pouvoir d’imposer à ces agences ces plans, ils ont une cohérence certaine avec les actions de ce service « de l’Efficacité gouvernementale ».
SpaceX met les mains dans le contrôle du trafic aérien
Alors que la Federal Aviation Administration (FAA) était en début de semaine dans la ligne de mire de Trump et du DOGE de Musk, l’agence a déjà licencié environ 400 personnes en période d’essai. Comme l’explique le Washington Post, l’agence a prévu de s’appuyer sur une équipe de l’entreprise d’Elon Musk SpaceX pour revoir son système de contrôle du trafic aérien.
Elon Musk a déclaré sur son réseau social que « la sécurité du transport aérien est une question non partisane. Les ingénieurs de SpaceX contribueront à rendre le transport aérien plus sûr ». Mais la FAA est aussi responsable des autorisations pour faire décoller les fusées sur le sol américain et d’enquêter sur leurs accidents, comme la retombée de débris suite à la récente explosion de Starship, par exemple.
SpaceX a obtenu des milliards de dollars de contrats fédéraux et l’agence a affirmé plusieurs fois que l’entreprise avait violé les règles de sécurité par le passé. Encore en septembre 2024, la FAA réclamait 633 009 dollars à SpaceX pour « ne pas avoir respecté les exigences de sa licence lors de deux lancements en 2023 ». Le milliardaire ne s’est pas gêné ces dernières années pour critiquer les décisions de l’agence.
Interrogés par le Washington Post, les responsables de l’agence n’ont pas répondu aux questions concernant l’expertise de SpaceX en matière de contrôle du trafic aérien alors que l’entreprise est spécialisée dans le vol spatial.
La NASA dans le flou
Du côté de la NASA, le flou est total sur d’éventuelles coupes importantes dans les effectifs. Alors qu’ArsTechnica annonçait, hier après-midi, une baisse de 10 % des effectifs, nos confrères expliquaient cette nuit que la Maison-Blanche avait finalement décidé à la dernière minute de ne pas licencier les employés de la NASA. Selon le média, la démarche qui était mise en place à l’agence n’était « pas sans rappeler les suppressions d’emplois lors de fusions ou de faillites d’entreprises » et était vécue comme un « processus désordonné et douloureux ».
ArsTechnica remarque tout de même que l’agence spatiale a dépensé plus de 3 milliards de dollars par an au cours de la dernière décennie pour développer la fusée de transport lourd Space Launch System alors que l’industrie du New space, dont SpaceX fait partie, changeait clairement la donne en parallèle.
Le service de la FDA qui contrôle Neuralink aussi touché
La Food and Drug Administration (FDA) est aussi visée par des coupes d’effectifs, explique le Guardian. Les liens avec des activités commerciales d’Elon Musk ne sont pas évidents à la lecture du nom de l’agence. Mais celle-ci, en tant qu’agence de contrôle du secteur médical, a aussi pour mission d’expertiser les divers implants corporels comme les neurostimulateurs. La FDA est donc directement responsable des autorisations données à Neuralink, l’entreprise de neurotechnologie d’Elon Musk.
Le média britannique explique que les suppressions de postes « concernent une vingtaine de personnes du bureau de la FDA chargé des appareils de médecine neurologique et physique, dont plusieurs ont travaillé sur Neuralink ».
Le DOGE s’appuie sur Grok pour construire son IA
En parallèle de ces diminutions d’effectifs dans les agences concernant directement les intérêts financiers d’Elon Musk, TechCrunch a repéré qu’un ingénieur de SpaceX travaille à la création d’un chatbot dédié aux missions du DOGE. Celui-ci, appelé « Assistant IA du département de l’efficacité gouvernementale », s’appuierait sur le modèle de langage Grok2 développé par l’entreprise d’Elon Musk xAI tout en étant spécialement développé avec des « principes directeurs » libertariens qui ont justifié la création du DOGE. Ce projet fait suite à la volonté déjà affichée par les agents du DOGE d’intégrer de l’IA dans l’informatique de l’État américain.
Réintégration compliquée de salariés de l’agence nucléaire licenciés
Le DOGE est aussi intervenu récemment pour faire des coupes dans une agence qui n’est pas en lien direct avec les activités économiques d’Elon Musk : la National Nuclear Security Administration. Mais, comme l’explique le Time, l’usine de Pantex a été l’une des plus touchées par cette décision, perdant environ 30 % de ses effectifs. Or, les personnes licenciées travaillent notamment sur l’assemblage d’ogives, « l’un des postes les plus sensibles de l’entreprise d’armement nucléaire, avec les niveaux d’habilitation les plus élevés » commente le magazine américain.
« Les centaines de personnes licenciées à la NNSA faisaient partie d’une purge du DOGE dans l’ensemble du ministère de l’énergie, qui visait environ 2 000 employés », explique le Time, qui ajoute que l’agence a ensuite fait marche arrière mais « les employés de la NNSA qui ont été réintégrés n’ont pas tous pu être joints après leur licenciement, et certains reconsidèrent leur retour au travail, compte tenu de l’incertitude créée par le DOGE ».
Des nuisances pour l’État du Nouveau-Mexique pas suffisantes pour instruire
Plusieurs plaintes contre l’accès aux données par le service d’Elon Musk ont déjà été déposées. Gizmodo explique que, concernant celle déposée par l’État du Nouveau-Mexique [PDF], la juge Tanya Chutkan, « qui a été nommée par le président Barack Obama », a refusé d’« arrêter la destruction du gouvernement américain par Elon Musk ».
Celle-ci a écrit que « le tribunal est conscient que les actions imprévisibles du DOGE ont entraîné une incertitude et une confusion considérables pour les plaignants et nombre de leurs agences et résidents […] mais que la « possibilité » que les accusés prennent des mesures qui nuisent irrémédiablement aux plaignants « n’est pas suffisante » ». Cette décision concerne une plainte d’un État et ne préjuge pas de l’évaluation des nuisances envers d’autres plaignants.
Nous avons mis à jour notre extension pour Chrome et Firefox, avec plusieurs nouveautés. La première, largement demandée par la communauté : une version pour Firefox sur Android. De plus, la liste des sites identifiés passe à 2 000 et vous pouvez désactiver l’alerte sur certains sites.
Nous avons fait le choix de rendre cette extension disponible pour tout le monde, mais elle est financée grâce à nos abonnés. Merci à eux. Si ce n’est pas déjà fait, n’hésitez pas à sauter le pas du Premium pour accéder en illimité à tous nos articles, participer aux débats, partager nos contenus, etc. Cela nous permet aussi de travailler sur divers outils, comme cette extension et des enquêtes au long cours.
Notre extension est disponible pour Firefox sur Android !
Passons à la liste des nouveautés. Quelques jours après la première version de l’extension, nous avons actualisé la base de données en passant à 1 500 sites. On est désormais à 2 000 sites dans la dernière version 1.3.
Vous pouvez utiliser le lien pour y accéder depuis votre smartphone. Sinon, rendez-vous dans le menu « ⋮ » de Firefox (en haut à droite), puis cliquez sur Extensions. Allez en bas de la liste, cliquez sur « Trouver plus d’extensions », puis saisissez GenAI dans le champ de recherche. Cliquez sur notre extension pour arriver sur sa page. Il n’y a plus qu’à l’installer (« Ajouter à Firefox »).
Le fonctionnement est le même que sur desktop : lorsque vous visitez un site de notre base de données, un avertissement s’affiche sur votre écran.
Une option pour « ne plus m’alerter sur ce site »
Sur Chrome et Firefox, nous avons ajouté une case à cocher pour ne plus être alerté sur un domaine précis. Pratique par exemple en cas de faux positif sur un site que vous consultez régulièrement. Nous continuons bien sûr d’actualiser notre liste blanche en fonction de vos retours.
Cochez la case, cliquez sur Fermer et le tour est joué. Ce paramètre est enregistré dans le local storage de la machine, et n’est donc utilisé que sur cette dernière.
Il n’est pour le moment pas possible de modifier cette liste (nous tâcherons de le proposer dans une prochaine mise à jour). Attention, désinstaller et réinstaller l’extension efface le local storage et donc votre liste personnalisée.
L’extension permet aussi de nous signaler des sites : cliquez simplement sur son icône dans la barre d’outils pour afficher un menu. Vous avez déjà été nombreux à utiliser cette fonctionnalité, merci à vous !
Pour rappel, nous avons décidé de ne pas rendre publique cette liste, pour plusieurs raisons déjà expliquées dans notre premier article : « Nous ne voulons pas, d’une part, que cette base de données puisse aider ceux qui voudraient améliorer leurs générateurs d’articles automatisés, et qui se targuent de ne pas être reconnus comme GenAI […] Nous ne voulons pas non plus faire de « name and shame » et mettre sur le même plan des auto-entrepreneurs SEO ayant créé quelques sites de façon opportuniste et les entreprises (y compris individuelles) en ayant créé plusieurs dizaines ».
Passage au « Shadow DOM » pour la notification
Dans les commentaires toujours, M@cGyver proposait d’utiliser le Shadow Dom pour que le style ne soit pas affecté par celui du site visité. Nous avons là encore mis à contribution Claude pour modifier le code de l’extension.
La publication du code source arrive
Vous avez également été plusieurs à nous demander le code source. Comme nous l’avions déjà annoncé, il sera très prochainement publié en intégralité, nous vous tiendrons informés.
Pour rappel, nous avons aussi monté de toutes pièces – en 2 heures seulement – un site composé uniquement d’actualités rédigées par des IA, à partir de communiqués de presse et/ou d’annonces officielles. Les « robots » travaillent au quotidien et continuent donc de publier des articles.
Si vous voulez voir à quoi ressemble des actualités réécrites par des IA, n’hésitez pas à y faire un tour. Vous avez également le lien de la source en bas afin de comparer la réécriture avec l’original.
Google a publié au cours des dernières 24 heures plusieurs informations en lien avec son assistant dopé à l’IA générative, Gemini (qui désigne également ses familles de modèles de langage).
D’une part, sur iOS, les utilisateurs de l’application principale Google sont actuellement prévenus que l’assistant Gemini va disparaître. Ils sont invités à s’orienter vers l’application Gemini pour continuer à se servir de ses fonctions. L’application mobile Google avait servi de porte d’entrée, mais l’application dédiée a pris le relai depuis plusieurs mois maintenant et dispose de capacités supplémentaires.
« Nous apportons quelques changements pour améliorer encore l’expérience Gemini sur iOS. Gemini est maintenant disponible sous la forme d’une application propre, et c’est désormais le meilleur endroit pour utiliser Gemini. Pour continuer à utiliser Gemini, téléchargez la nouvelle application Gemini sur l’App Store », explique ainsi Google dans un e-mail, comme l’indique 9to5Mac.
D’autre part, Google fait un petit ménage dans cette fameuse application. Cette fois, ce sont les versions web, Android et iOS qui sont concernées, avec le retrait des modèles 1.5 Pro et 1.5 Flash, arrivés respectivement en mai et juillet 2024.
Ces retraits font suite à l’arrivée de Gemini 2.0 Flash. Ce dernier est le modèle par défaut, aussi bien pour les abonnés gratuits que payants. Ceux-ci, via l’abonnement Advanced, ont cependant des fonctions supplémentaires et un contexte étendu à 1 million de jetons (soit environ 1 500 pages de texte).
On peut noter cependant que la suppression du modèle 1.5 Pro survient avant que Gemini 2.0 Pro soit disponible en version finale. En revanche, Google a mis à disposition il y a une semaine environ des moutures expérimentales de ses modèles 2.0 Pro et 2.0 Flash Thinking Experimental, ce dernier étant capable de « raisonner », c’est-à-dire analyser ses résultats pour y détecter des erreurs.
Dans un e-mail envoyé actuellement aux personnes abonnées, Google prévient que d’autres mises à jour « excitantes » vont arriver, dont de nouvelles manières de créer des vidéos, images et de l’audio avec de nouveaux outils. Il est également fait mention « d’outils agentiques » et de « mises à jour de modèles » en approche.
Aldebaran est une société d’origine française (2005) qui a développé plusieurs robots humanoïdes, notamment Nao puis Romeo, un robot à taille humaine d’accompagnement.
En juin 2021, SoftBank annonçait l’arrêt de la production de son robot humanoïde Pepper. L’entreprise expliquait alors avoir mis en place un plan de restructuration des équipes de Pepper. SoftBank se sépare de sa branche Robotics Europe en 2022, qui est rachetée par l’allemand United Robotics Group (URG).
En janvier, Aldebaran était « placé sous sauvegarde judiciaire » et cherchait un repreneur, expliquait alors l’Informé. Nos confrères ajoutaient qu’Aldebaran avait supprimé 164 postes en 2021, mais enregistrait encore « une perte d’exploitation de 26 millions en 2023… Le tout après avoir déjà cumulé 156 millions d’euros de déficit net entre 2019 et 2022 ». Bref, une période sombre… qui se prolonge.
Selon Les Échos, qui se base sur des sources présentes au tribunal, « l’entreprise a annoncé lundi, lors de son audience, le licenciement de 72 salariés dans les prochaines semaines, sur un total de 166 collaborateurs ».
Toujours selon nos confrères, « subitement, à l’été 2024, la direction et les syndicats dénoncent avoir été « lâchés » par l’actionnaire URG, qui aurait refusé d’injecter de nouveaux financements ». Du côté d’United Robotics Group, on indique n’avoir jamais eu (malgré une demande) de nouveau business plan suite à l’échec du robot Plato, explique Les Échos.
Aldebaran est maintenant dans l’attente d’une offre de reprise « suffisamment solide » et qui « soit formulée dans les prochaines semaines ».
Depuis hier, une nouvelle obligation s’applique aux éditeurs d’applications. En vertu du DSA, toutes les personnes physiques et morales recevant un bénéfice financier de la vente d’applications, de services, d’achats in-app ou de publicités sont considérées comme des commerçants.
En conséquence, les fiches des applications doivent fournir des informations complètes sur cette personne, à des fins de contact. Doivent figurer notamment une adresse électronique, une adresse postale et un numéro de téléphone.
Comme indiqué par TechCrunch, la date butoir était connue depuis un moment. On peut lire çà et là sur Reddit des échanges à ce sujet, les développeurs s’interrogeant sur la meilleure marche à suivre. Plusieurs mentionnent d’ailleurs des situations plus complexes, leur nationalité ne cadrant pas avec le pays de résidence. Beaucoup évoquent la création d’une petite entreprise ou l’indication d’une boite postale pour se conformer au DSA.
Le sujet n’est pas simple pour une partie d’entre eux. De nombreux développeurs ne proposent en effet pas une application comme activité professionnelle principale. Il s’agit souvent d’un complément, le DSA étant parfois perçu comme une complication d’une situation jusqu’ici jugée simple.
Les développeurs avaient jusqu’au 17 février pour se mettre en conformité. Dans une note, Apple a rappelé hier que le changement s’appliquait désormais et que les applications sans les informations demandées avaient été supprimées de l’App Store. Selon Appfigures, environ 135 000 applications ont ainsi été retirées. Apple fournit sur son site dédié aux développeurs la liste des informations à transmettre ainsi que quelques conseils.
Selon Bloomberg, qui s’appuie sur des déclarations de plusieurs sources proches du dossier souhaitant rester anonymes, Niantic Inc serait « en pourparlers pour vendre son activité de jeux vidéo à Scopely Inc., propriété de l’Arabie saoudite ». L’accord, qui inclurait Pokémon Go et d’autres jeux mobiles, pourrait être annoncé dans les semaines à venir, pour la bagatelle de 3,5 milliards de dollars. Rien n’est encore fait pour autant, précisent les sources.
Scopely a pour rappel été racheté par la société saoudienne Savvy Games, pour 4,9 milliards de dollars. La finalisation de cette transaction a été annoncée en juillet 2023. À l’époque, il était question de laisser Scopely « autonome sous l’égide de Savvy ». Scopely (et donc Savvy Games) est propriétaire pour rappel de Monopoly Go!
En 2022, nous dressions un rapide tour de Savvy Games, dont les ramifications sont nombreuses : « Déjà acquéreur de l’ESL (ligue E-Sport) et de Faceit (jeux en ligne), Savvy Gaming a pris des participations dans Activision Blizzard, Take Two, Electronic Arts, avant de s’inviter chez Nintendo à hauteur de 5 % et d’investir aussi chez Nexon et Embracer Group. Il s’est ensuite offert SNK, les anciens géants de l’arcade à qui l’on doit la légendaire Neo Geo. 38 milliards vont encore être distribués dans différentes entreprises pour faire du pays un des acteurs majeurs du jeu d’ici à 2030 ».
Dans les pas de la reprise en main de toutes les agences américaines par le DOGE d’Elon Musk et Donald Trump, la CISA, l’agence de cybersécurité américaine, met sur pause tout son travail sur la sécurité électorale.
Les agents de la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) ont reçu un message de leur direction les informant que l’agence « interrompra toutes les activités liées à la sécurité des élections jusqu’à la fin » d’une évaluation de tous les postes de l’agence liés à cette question et à la lutte contre la désinformation, explique Wired.
Ce message a été envoyé par Bridget Bean, la responsable par intérim de l’agence nommée par Donald Trump. En novembre dernier, la directrice de l’agence, Jen Easterly, et son directeur adjoint, Nitin Natarajan, avaient annoncé leur départ dès le 20 janvier, date d’investiture de Donald Trump.
Leur travail avait été salué pour l’occasion par des personnes de la communauté comme l’expert en cybersécurité Kevin Beaumont : « Bravo à Jen et Nitin. Ils ont fait un travail incroyable avec la CISA, et c’est vraiment le modèle que les autres cybergroupes régionaux peuvent copier maintenant. La version actuelle, et non la version qu’elle peut devenir ».
Confirmation de mise en congé d’une partie des effectifs
Bridget Bean confirme aussi dans son texte que l’agence a mis en congé administratif le 7 février des employés « initialement identifiés comme étant associés aux activités de sécurité des élections et au programme MDM [Mésinformation, désinformation et malinformation] », comme l’affirmait Politico le 7 février. Elle y ajoute qu’ « il est nécessaire de redéfinir les activités de l’agence en matière de sécurité électorale afin de garantir que la CISA se concentre exclusivement sur l’exécution de sa mission de sécurité physique et cyber ».
Bridget Bean justifie ces diverses décisions et notamment la pause sur les sujets de sécurisation des élections qui doit s’achever le 6 mars par le décret pris par Donald Trump le 20 janvier dernier qui prétend vouloir « mettre fin à la censure fédérale ». Sans apporter de preuve, les républicains ont affirmé que la CISA et les grandes entreprises du numérique comme Twitter ou Meta ont conspiré, sous le gouvernement Biden, pour « censurer » les voix conservatrices en ligne. La Cour suprême avait annulé un procès en juin 2024 contre la CISA à ce sujet.
La responsable par intérim de l’agence prévoit de remettre un rapport détaillé à la Maison Blanche sur les modifications à apporter pour « corriger toutes les activités identifiées comme des fautes commises dans le passé par le gouvernement fédéral en matière de censure de la liberté d’expression ».
Suivant la politique voulue par Donald Trump, elle indique vouloir rationaliser les services de sécurité des élections qui sont assurés par la CISA auprès des États et des collectivités locales, mais aussi écarter « tout le personnel, les contrats, les subventions, les programmes, les produits, les services et les activités » qui ne seraient pas en adéquation avec le décret de Donald Trump ou que la nouvelle direction jugerait qu’ils outrepassent les pouvoirs de l’agence.
La CISA n’est pas une vieille agence américaine. Elle a même été créée en 2018 sous le premier mandat de Donald Trump, résultat d’une montée en puissance d’un programme qui existait au sein du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Mais l’actuel président américain avait décidé de limoger le directeur de l’agence de l’époque, Christopher Krebs, en novembre 2020 car elle avait rejeté ses théories du complot à propos des élections qu’il avait perdues à ce moment-là.
Le constat parait évident, mais il ne l’est pas pour tout le monde. C’est ce qui a poussé nos confrères de 9to5Mac à revenir sur la question.
Sur iPhone, l’activation du mode Économie d’énergie coupe différents processus. Ce n’est pas un mystère, ils sont listés par Apple depuis bien longtemps : coupure ou réduction de la 5G, extinction plus rapide de l’écran, baisse de la luminosité, limite du rafraichissement de l’écran à 60 Hz, désactivation de certains effets visuels, coupure de nombreux processus automatiques et, l’une des mesures les plus importantes, coupure de l’actualisation en arrière-plan des applications.
Apple précise que « la mise à jour ou l’exécution de certaines fonctionnalités peuvent s’en trouver ralenties ». Le fonctionnement du téléphone serait-il plus lent ? Oui. Mais de combien ?
Un petit test rapide mené par 9to5Mac en donne un aperçu. Sur un iPhone 16 Pro, les notes obtenues en fonctionnement normal sur GeekBench 6 sont de 3 341 en single-core et 8 270 en multi-core. Avec le mode Économie d’énergie, ces scores chutent à 1 384 et 4 093 respectivement.
Soit moins de la moitié, ce qui fait dire à nos confrères que le mode divise par deux les performances de l’appareil, expliquant la sensation d’appareil plus lent. Ils rappellent que dans ce mode, les opérations passent en grande majorité par les cœurs basse consommation de la puce, moins rapides (forcément) que ceux orientés performances.
Bien que ces constats puissent amuser, ils reflètent une certaine incompréhension chez nombre de personnes. Il n’y a pourtant pas de secret : les deux grands axes d’amélioration de l’autonomie sur un appareil sont une limitation des opérations à traiter et une réduction des performances matérielles.
Ce fonctionnement n’est pas propre à Apple : des économiseurs d’énergie existent depuis des années aussi sur Android. Selon les marques et les modèles, le fonctionnement peut varier légèrement, mais comporte souvent les mêmes éléments.
Sur un Android « stock » (sans surcouche, cf capture ci-dessous sur un Pixel 9 avec Android 15), on trouve par exemple dans les paramètres de l’Économiseur un descriptif très proche de ce que dit Apple pour iOS. On peut même trouver une option, active par défaut, limitant la vitesse du CPU à 70 %, illustrant cette baisse des performances.
Près de 600 contributeurs Wikipedia dénoncent dans une lettre ouverte les « menaces » adressées à l’un d’entre eux par un journaliste du Point. Auteur d’une récente enquête à charge contre l’encyclopédie, il n’avait pas apprécié certaines modifications apportées à la page consacrée au magazine qui l’emploie. Mardi, il a publiquement exposé le contributeur en question dans un nouvel article et affirme que le Point prépare une action en justice.
La défiance réciproque qui alimente depuis des mois les relations entre certains journalistes de l’hebdomadaire Le Point et l’équipe de contributeurs de l’édition en français de Wikipedia vient d’atteindre un nouveau point de crispation. Lundi, les bénévoles qui éditent et supervisent les pages francophones de la célèbre encyclopédie collaborative ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent les pressions subies par l’un de leurs membres, FredD.
(article mis à jour mardi 18 février à 19 heures, avec la réaction de Rémy Gerbet, directeur exécutif de Wikimédia France)
Menaces et pseudonymat
« Nous, bénévoles contribuant à Wikipédia — en français ou en d’autres langues — apportons notre plein soutien à notre pair FredD, cible de courriels d’intimidation par un journaliste du magazine Le Point, menaçant de divulguer son identité et sa profession », écrivent-ils.
Les faits en question se seraient déroulés samedi 15 février quand, après avoir édité la page consacrée au Point, FredD aurait eu « la très désagréable surprise » de recevoir un courrier électronique adressé depuis l’adresse professionnelle d’Erwan Seznec, journaliste au Point. « Nous allons faire un article sur vous, sur notre site, en donnant votre identité, votre fonction, en sollicitant une réaction officielle de [l’employeur supposé de FredD]. », aurait écrit ce dernier, avant de doubler son courrier d’un appel téléphonique à FredD.
« Les propos tenus dans ces courriels relèvent explicitement de la menace et sont, à ce titre, tout à fait inadmissibles », estiment les auteurs de la lettre ouverte. Ils contribuent, pour la plupart, à l’encyclopédie sous pseudonyme, et présentent le respect de ce pseudonymat comme l’une des garanties du bon fonctionnement de Wikipedia. « La menace de divulgation d’informations personnelles est de nature à intimider et à provoquer l’autocensure d’autres bénévoles sur les articles que ce journaliste du Point a pris pour cible », ajoutent-ils à cet égard.
Du dénigrement envers Le Point ?
Erwan Seznec confirme implicitement la prise de contact, mais nie la menace. « Je ne suis pas en train de le menacer,répond-il mardi à France Culture, Je dis juste que « le ciel est menaçant » ». À nos confrères, il explique voir du « dénigrement » dans la façon dont la page Wikipedia présente le magazine Le Point, notamment parce que cette dernière aurait parlé de « dérive trumpiste » de l’hebdomadaire, trois ans avant l’élection de Donald Trump.
Un passage par l’historique des modifications de la page consacrée au Point montre effectivement que FredD a procédé à plusieurs modifications, datées du 15 février, dont certaines au niveau de deux sections désormais fusionnées, « Affaires (2014 et 2017) » et « Tournant populiste après 2015 ».
Exemple d’édition réalisée le 15 février sur la page Wikipedia consacrée au Point (la modification apparaît surlignée en bleu)
La plupart des modifications datées du 15 février et attribuées à FredD concernent une portion qui liste soit les affaires judiciaires dans lesquelles l’hebdomadaire a été impliqué, soit les critiques formulées à son encontre. Lister ces affaires et ces critiques, par ailleurs systématiquement sourcées et dûment attribuées à leurs auteurs respectifs, relève-t-il du dénigrement ?
Une chose est sûre : Erwan Seznec ferraille depuis près d’un an avec les contributeurs qui éditent la page dédiée au Point, qu’il accuse sans ambages de parti pris à l’égard du magazine. « Il apparaitra tôt ou tard que la page du Point a été délibérément gauchie pour ternir l’image du magazine. J’en resterai là pour un certain temps », écrivait-il par exemple, sous son nom propre, le 8 mars 2024 dans la discussion associée à la page en question.
Mi-décembre, le journaliste dégainait ses propres armes, sous la forme d’un long article titré « Wikipédia, plongée dans la fabrique d’une manipulation ». Il y mettait à profit l’historique des éditions sur certaines fiches particulièrement polémiques pour illustrer comment certains contributeurs intervenaient massivement dans l’orientation éditoriale de l’encyclopédie sur certains sujets.
Un mois plus tard, l’hebdomadaire sonne une nouvelle charge contre Wikipedia en racontant, sous la plume d’une autre journaliste, comment un collectif pro Palestine « forme » ses membres aux bonnes pratiques pour éditer de façon militante, mais discrète, les pages de l’encyclopédie.
Pour Seznec, il ne fait aucun doute que le noyau dur des contributeurs de Wikipedia a un problème avec le Point en particulier, et avec la pensée de droite en général. « La vérité est à gauche, tendance ultraprogressiste. Et quiconque aura osé une analyse critique du wokisme – et en particulier des excès des militants de la cause trans – ou tenu une ligne intransigeante face à l’islamisme ou face aux dogmes de l’écologie radicale sera frappé de leurs foudres », écrivait-il le 13 décembre.
Le Point divulgue les données personnelles d’un contributeur
Dans ce même article, il exposait déjà des indices permettant de lever le pseudonymat de certains contributeurs.
Mardi, Erwan Seznec a mis ses menaces à exécution, en affichant publiquement, dans un nouveau papier en forme de tribune, les éléments permettant de remonter à l’identité réelle de FredD.
Dans son article du 18 février, le Point évoque une action en justice contre Wikipedia. Le nom du photographe qui apparait dans le crédit semble être une coïncidence
« L’annonce de la préparation d’une action en justice a sans doute été interprétée comme une tentative d’intimidation. Il ne s’agissait en aucun cas d’un bluff, mais d’une annonce : des démarches juridiques sont engagées, Le Point aura l’occasion de revenir sur cette action juridique », écrit le journaliste.
Dans cette nouvelle charge, il dénonce le choix des sources opéré par les contributeurs de Wikipedia pour alimenter la fiche dédiée au Point, et parle de « cabale ».
« Ainsi, pour nos contributeurs anonymes et prétendus apolitiques, Le Point ne serait « pas une source fiable » dans le monde des médias, à l’inverse de Mediapart, Arrêt sur images, Acrimed, Le Monde Diplomatique, Reporterre, ou Politis… sources abondamment citées pour « crédibiliser » la fiche Wikipédia du Point. Le fait que tous ces médias soient classés à (l’extrême) gauche ne semble pas leur poser le moindre problème de déontologie aux censeurs moralistes ».
Wikipedia et ses principes fondateurs
« On rappellera à Erwan que doxxer [divulguer l’identité, ndlr] les gens est illégal et que c’est une réaction complètement disproportionnée au vue des faits reprochés », fait remarquer DameMedea dans la discussion dédiée au Point.
Dans leur lettre ouverte, les contributeurs rappellent les principes fondateurs de l’encyclopédie, qui prévoient, depuis sa création, que les choix éditoriaux soient opérés par consensus.
« Elle s’appuie sur cinq principes fondateurs, parmi lesquels la visée encyclopédique, la neutralité de point de vue (qui consiste à mentionner les points de vue en fonction de leur place dans le champ des savoirs, c’est-à-dire des sources de qualité) et le respect de règles de savoir-vivre. Les décisions y sont prises par consensus. »
« L’encyclopédie n’est pas parfaite — à titre d’exemple, des discussions animent régulièrement la communauté sur la manière d’améliorer les biographies de personnes vivantes et le traitement des événements récents ou des polémiques médiatiques. Mais son fonctionnement et ses règles garantissent son indépendance de tous les pouvoirs », ajoutent-ils encore.
Wikimédia France avait quant à elle réagi avant la publication du nouvel article du Point, en affirmant que « rien ne justifie et ne justifiera jamais des menaces envers des personnes qui offrent leur temps pour contribuer à la connaissance libre ».
Contactée mardi en fin d’après-midi par Next, l’association confirme qu’une action en justice émanant d’un média serait une première en France. « Ce n’est pas la première fois que le Point menace Wikipedia de poursuites, nous précise Rémy Gerbet, directeur exécutif de l’association Wikimédia France. On ne sait d’ailleurs pas qui ils voudraient assigner, ou sur quoi ils s’appuieraient pour attaquer ». En tant qu’hébergeur, c’est la Fondation Wikimédia, et non Wikimédia France, qui porte la responsabilité légale.
L’association, dont la mission consiste à animer et soutenir la communauté des contributeurs, se dit en revanche prête à soutenir FredD si ce dernier choisissait de faire valoir ses droits face au magazine. « C’est évidemment sa décision, puisque c’est lui qui est visé, mais nous serons à ses côtés, affirme Rémy Gerbet, pour qui les mécaniques de l’encyclopédie autorisaient d’autres voies de conciliation. Wikipedia et la communauté sont toujours ouvertes aux critiques. L’article qui concerne le Point a fait l’objet de nombreux travaux et il est toujours en amélioration. Il y avait moyen de discuter de façon intelligente plutôt que de formuler des menaces inutiles ».
Elon Musk a présenté cette nuit la prochaine version de son intelligence artificielle générative maison, Grok 3. Présenté comme plus performant que la concurrence, le nouveau modèle est en fait une famille et va disposer d’un mode « raisonnement ». Ses résultats les plus précis seront en revanche accessibles depuis une option payante pour les abonnés.
C’est au cours d’une retransmission en direct que xAI, l’entreprise d’Elon Musk dédiée à l’intelligence artificielle, a présenté la nouvelle famille Grok 3. Il a surtout été question du modèle principal et de ses performances.
Le nouveau modèle a été entrainé sur le supercalculateur Colossus, lancé l’année dernière avec 100 000 GPU H100 de NVIDIA. Elon Musk a précisé que l’entrainement avait bénéficié d’une puissance dix fois supérieure à celle utilisée pour Grok 2. Les données sont décrites comme beaucoup plus nombreuses que précédemment, avec notamment des dépôts de dossiers d’affaires judiciaires, comme le rappelle notamment TechCrunch.
« Plus fort » que la concurrence
Très vite, les performances de Grok 3 ont été abordées. Sans surprise, le nouveau modèle est présenté comme plus puissant que la concurrence, particulièrement GPT-4o, Claude 3.5 Sonnet, Gemini 2.0 Pro et même DeepSeek. Sur les graphiques fournis par xAI, le dernier modèle génératif « classique » d’OpenAI est même battu à plate couture.
Les tests utilisés par xAI pour comparer son modèle sont notamment AIME (pour l’évaluation des performances sur les problèmes mathématiques), GPQA (pour les problèmes de physique, biologie et chimie), ainsi que LCB pour les performances en développement logiciel. La présentation a également abordé Chatbot Arena, dans lequel Grok 3 s’en tire encore premier.
« Grok 3 est beaucoup plus performant que Grok 2. C’est une IA qui recherche au maximum la vérité, même si cette vérité va parfois à l’encontre de ce qui est politiquement correct », a affirmé Elon Musk.
Et sur le raisonnement ?
xAI était également attendue de pied ferme sur les modèles dits « de raisonnement ». L’expression désigne les modèles capables de « raisonner » sur leurs réponses pour en évaluer la précision. Le processus, nettement plus couteux en puissance de calcul, permet d’éviter de nombreux pièges élémentaires des IA génératives.
Dans ce domaine, l’entreprise avait aussi des annonces à faire. Elle a comparé la variante Reasoning à o3 mini, o1, DeepSeek R1 et Gemini 2.0 Flash Thinking, là encore pour remporter haut la main le combat. Même la version mini de Grok 3 Reasoning ferait mieux que la concurrence. Les scores ont été obtenus encore une fois sur une série de benchmarks, dont la mouture 2025 du test mathématique AIME.
Toutes les capacités de Grok 3 et de la fonction DeepSearch seront disponibles au travers de l’API d’ici « quelques semaines ».
Quelle disponibilité ?
Peut-on utiliser Grok 3 ? Oui, mais uniquement si vous disposez d’un abonnement Premium+ sur X, dont le tarif en France commence à 21,90 euros par mois. Le nouveau modèle est en cours de déploiement depuis cette nuit, il ne sera donc peut-être pas utilisable sur l’ensemble des comptes à l’heure où nous publions ces lignes.
Mais attention, car la formule Premium+ n’est qu’une porte d’entrée pour la version standard. Si vous souhaitez utiliser les capacités de raisonnement, il faudra attendre que xAI propose le pack SuperGrok, qui devrait être lancé « bientôt » au prix de 30 dollars par mois (ou 300 dollars par an), somme qui viendra s’ajouter au tarif déjà payé pour Premium+.
La formule débloquera également les capacités DeepSearch, réponse de xAI à OpenAI pour tout ce qui touche à la récupération d’informations sur le web (fonction Recherche approfondie). DeepSearch puise aussi dans le réseau X et pourra en outre fournir des analyses sur les informations et en livrer un résumé. Des fonctions désormais communes sur ce type d’outil.
Elon Musk a en outre annoncé l’arrivée d’un mode vocal pour Grok 3 dans une semaine. Peu de détails ont été fournis, sinon qu’il dotera à l’interface associée au modèle la possibilité d’échanger par la voix, comme ce que propose notamment ChatGPT dans ses applications.
Enfin, xAI a promis d’ouvrir les sources de son nouveau modèle, « quand le suivant sera prêt ». La firme gardera ce fonctionnement, attendant qu’un certain modèle soit « assez mûr », pour libérer les sources du précédent. Dans le cas de Grok 3, cela devrait prendre « quelques mois ». Les sources de Grok 2 seront alors libérées. Quant à celles de Grok 3, il faudra bien sûr attendre Grok 4, sur lequel l’entreprise n’avait rien à ajouter.
Reprendre la main
Les annonces tonitruantes sur le plan des performances ont été faites dans le calme. Elon Musk a joué la carte de la présentation tranquille, entourée pendant la retransmission de trois membres de xAI.
Pourtant, ce descriptif calme cachait une opération de communication bien rodée destinée à détourner l’attention d’un OpenAI au centre de bien des projets. Lorsque Donald Trump a présenté lui-même les grandes lignes du projet Stargate et ses investissements pouvant aller jusqu’à 500 milliards de dollars. Un projet pharaonique dont OpenAI est la pièce maitresse, puisque les centres de calculs en construction ou qui le seront serviront à entrainer ses modèles. Aucune autre entreprise spécialisée en IA ne fait partie du programme.
Elon Musk avait rapidement fait part de son avis sur la question en accusant Sam Altman, cofondateur et CEO d’OpenAI, de ne pas avoir l’argent nécessaire pour un tel projet. Il l’avait accusé de mentir, alors que le projet était présenté quelques heures plus tôt par le président américain, dont il est désormais un proche. Il y a quelques jours, Elon Musk a même proposé à OpenAI un rachat pour 97,4 milliards de dollars. Une offre plus ou moins poliment refusée par Sam Altman, qui a proposé en échange un rachat de X pour 9,74 milliards de dollars.
En outre, la présentation de Grok 3 ne s’est pas déroulée sans quelques piques à OpenAI. Certains graphiques montraient par exemple combien xAI avait progressé en peu de temps, là où il avait fallu des années à OpenAI pour parvenir à un tel résultat. Dans la course à l’intelligence artificielle, Elon Musk investit lourdement pour attirer les clients et les investisseurs. Mais les performances réelles de Grok 3 et de ses variantes, particulièrement Reasoning, restent à constater.
Au-delà des pures notes de synthèse dans les benchmarks, Musk s’est d’ailleurs montré prudent sur la question. « Nous devons souligner qu’il s’agit d’une sorte de bêta, ce qui signifie que vous devez vous attendre à quelques imperfections au début, mais nous allons l’améliorer rapidement, presque tous les jours », a-t-il ainsi déclaré pendant la présentation.
Depuis début février, Donald Trump a mis dans la balance des négociations en Ukraine un accès privilégié des États-Unis aux terres rares et métaux du pays. L’Ukraine est en effet un lieu de ressources pour divers métaux utilisés dans les appareils numériques. Mais celles-ci semblent surtout un prétexte pour débuter ces discussions de façon commerciale.
Ce mardi 18 février, les États-Unis et la Russie se réunissent à Riyad en l’absence des Ukrainiens et des Européens alors que cette rencontre doit poser les prémices de négociations sur l’Ukraine.
Samedi 15 février, Volodymyr Zelensky annonçait avoir refusé un accord avec les États-Unis sur les minerais ukrainiens tout en n’en fermant pas définitivement la porte : « Je n’ai pas autorisé les ministres à signer l’accord parce qu’il n’est pas prêt. À mon avis, il ne nous protège pas », affirmait-il en marge de la conférence sur la sécurité de Munich, selon l’AFP.
Donald Trump demande 500 milliards de dollars de terres rares
En effet, deux jours avant, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio avait déclaré qu’il espérait parvenir à un accord sur ce sujet. Depuis le début du mois, Donald Trump veut négocier un accord qui donne un accès privilégié des États-Unis aux terres rares et métaux du pays contre leur protection ou au moins leur aide. La semaine dernière, sur Fox News, le président américain a affirmé : « Je leur ai dit [à l’Ukraine] que je voulais l’équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares. Et ils ont accepté de le faire, ce qui nous évite de nous sentir stupides ».
Hier, The Telegraph publiait un projet de contrat pré-décisionnel daté du 7 février, affirmant que que « les États-Unis et l’Ukraine devraient créer un fonds d’investissement commun pour veiller à ce que « les parties hostiles au conflit ne profitent pas de la reconstruction de l’Ukraine » ». Ce projet prévoit que les États-Unis prennent 50 % des revenus de l’extraction des ressources de l’Ukraine et 50 % de la valeur financière de « toutes les nouvelles licences délivrées à des tiers » en vue de la monétisation future des ressources.
Les terres ukrainiennes riches en matériaux utiles pour les nouvelles technologies
Toujours selon nos confrères britanniques, c’est Volodymyr Zelensky qui aurait lui-même proposé l’idée d’un accord de participation directe aux revenus tirés des terres rares de son pays lors d’une visite à la Trump Tower en septembre dernier. Le président ukrainien aurait utilisé les matières premières accessibles sous le sol de son pays pour attirer l’attention de Donald Trump et essayer de lui faire poursuivre les livraisons d’armes sur lesquels repose la défense ukrainienne.
Comme l’expliquait en 2023 le Financial Times, l’Ukraine possède d’importants gisements souterrains que le journal économique évalue à 11,5 milliards de dollars. Des chercheurs de l’Université de Dnipro expliquent [PDF], par exemple, que « l’Ukraine possède d’importants gisements de lithium, estimés à 500 000 tonnes (jusqu’à 10 % des réserves mondiales) ».
Mais les sous-sols ukrainiens sont aussi riches en graphite, cobalt et en titane. Le pays extrait aussi des terres rares indispensables à l’industrie numérique. Rappelons que le qualificatif de « rare » est trompeur, car ces matériaux ne se trouvent pas en si petites quantités sur Terre, comme l’explique Emilie Janots, enseignante-chercheuse à l’Université Grenoble Alpes.
Selon un document de la Commission européenne de 2020 [PDF], l’Ukraine produisait 5 % du Gallium mondial (sachant que la Chine en produit 80 % et l’Allemagne 8 %) et 7 % du Scandium (la Chine produit 66 % et la Russie 26 %). Le premier est utilisé dans les semi-conducteurs et les cellules photovoltaïques et le second dans les piles à combustible à oxyde solide et les alliages légers pour l’aérospatial par exemple. D’autres terres rares comme le lanthane, le cérium et le néodyme se trouvent en Ukraine. Celles-ci sont utilisées pour créer des aimants très utilisés dans l’industrie des véhicules électriques, du numérique ou encore les générateurs éoliens.
Comme le souligne The Telegraph, une partie des bassins miniers se trouve près de la ligne de front dans l’est de l’Ukraine ou dans des zones occupées par la Russie. La proposition de Volodymyr Zelensky lui permet donc d’intéresser le président américain à la possible récupération de cette zone, alors que son pays est en mauvaise position militaire pour reprendre ces territoires occupés.
Mais la partie reste serrée. Selon Volodymyr Zelensky, un tel accord devrait comporter « des garanties de sécurité » pour l’Ukraine, expliquait-il en rejetant l’accord, ce qui n’est apparemment pas le cas.
L’économie ukrainienne dans les mains étasuniennes ?
D’autre part, comme nous l’évoquions, l’Ukraine fait partie des pays comme l’Australie qui ont récemment signé des accords avec l’Europe sur les matériaux critiques. Et l’accord avec les États-Unis pourrait être en contradiction avec celui-ci. « Je pense que cela va être très mal perçu en Europe », a affirmé l’ancien diplomate britannique Ian Bond à The Telegraph, ajoutant « Trump semble agir comme si les Américains avaient le droit de saisir les biens nationaux de l’Ukraine en échange de l’aide qu’ils ont apportée jusqu’à présent ».
Le journal britannique n’hésite pas à qualifier de « colonie économique américaine », ce que deviendrait l’Ukraine avec cet accord.
Meta voit les choses en grand pour son câble sous-marin Waterworth, avec pas moins de 50 000 km de longueur et 24 paires de fibres. Il assurera aux deux côtes des États-Unis une connectivité avec l’hémisphère Sud (Amérique, Afrique et Australie) et s’autorisera une petite incartade en Asie avec l’Inde.
Début décembre, des rumeurs faisaient état d’un câble sous-marin déployé par Meta. L’entreprise a officialisé son projet sous le nom de Waterworth : « Ce projet s’étendra sur cinq continents majeurs et s’étendra sur plus de 50 000 km (plus long que la circonférence de la Terre [qui mesure 40 000 km, ndlr]), ce qui en fera le plus long projet de câble sous-marin au monde ».
Waterworth ne passe pas du tout en Europe
Il reliera la côte est à la côte ouest des États-Unis, en passant par l’Amérique du Sud, le sud du continent africain, l’Inde et l’Australie. Il ne passera donc pas du tout par l’Europe et évitera des zones tendues actuellement, comme les mers Rouge et Baltique.
Par rapport aux rumeurs, le câble Waterworth fait une escale supplémentaire en Amérique du Sud. Selon Submarine Cable Map, ce sera le seul câble à relier l’Amérique du Nord à l’Afrique du Sud, en passant par l’Amérique du Sud. D’autres routes existent évidemment, mais il faut passer par au moins deux câbles différents.
Ce câble sera composé de 24 paires de fibres, soit plus que les « 8 à 16 paires de fibres » que l’on retrouve généralement sur les autres câbles sous-marins, selon Meta. NEC a pour rappel annoncé un câble sous marins avec 24 paires de fibre en 2021.
24 paires de fibres, comme le câble Unitirreno
Waterworth ne sera pas le premier câble sous-marin avec 24 paires à prendre place dans les fonds marins. Meta s’est fait griller la politesse par Unitirreno, qui sera installée cette année en mer Méditerranée : « Le projet d’environ 890 kilomètres reliera Mazara del Vallo à Gênes avec un point de jonction à Rome et en Sardaigne », explique le site officiel du câble.
Ce câble méditerranéen sera mis en service au troisième trimestre, avec une capacité de 20 Tb/s par fibre, soit 480 Tb/s au total. Meta ne donne pas pour l’instant de détails sur la bande passante qui sera disponible avec Waterworth.
Meta annonce que son « projet Waterworth sera un investissement de plusieurs milliards de dollars, pluriannuel ». L’entreprise ne donne toutefois aucun délai ni de précision sur la manière dont le câble va être installé (quels seront par exemple les premiers segments).
Pour la maison mère de Facebook il s’agit de renforcer la connectivité et la fiabilité « des autoroutes numériques du monde en ouvrant trois nouveaux corridors océaniques […] avec beaucoup de bande passante et le débit nécessaire pour stimuler l’innovation en IA dans le monde entier ». On se demandait quand l’IA allait débarquer dans la communication de Facebook, c’est fait !
L’entreprise explique qu’elle va procéder à un déploiement « unique en son genre, en maximisant la pose du câble dans les eaux profondes – jusqu’à 7 000 mètres – et en utilisant des techniques d’enfouissement améliorées dans les zones à haut risque ».
Meta parle notamment des zones côtières avec des eaux peu profondes et donc des risques d’accrochage avec les ancres des bateaux. La technique pour s’en protéger, l’ensouillage (enfouissement des câbles sous-marins), n’a rien de nouveau.
L’ensouillage des câbles sous marins
Orange, par exemple, explique que sa charrue Elodie sur le câblier René Descartes « peut opérer jusqu’à 2 000 m pour ensouiller le câble pendant la pose. Elle creuse un sillon allant jusqu’à 3 m, dans lequel le câble sera enfoui – ou ensouillé – pour le protéger notamment des ancres et chaluts ». Meta là encore ne donne aucune précision supplémentaire.
Le risque est réel, comme nous avons eu l’occasion de l’évoquer au cours des derniers mois. À plusieurs reprises en effet des ancres de bateaux raclant les fonds marins et abîmant des câbles de fibres optiques ont été identifiés, aussi bien à l’ouest de l’Afrique, en mer Baltique et en mer Rouge.
Sur cette page, Orange explique en vidéo la pose d’un câble sous-marin.
Durant le week-end, l’équipe de développement de GNOME a publié coup sur coup deux versions. La première, stable, contient des améliorations pour l’actuelle branche 47 et est diffusée sur l’ensemble des distributions Linux l’utilisant. L’autre, en bêta, représente la prochaine branche majeure et contient des nouveautés plus importantes.
On commence donc avec GNOME 47.4, qui ne devrait pas provoquer un trop fort enthousiasme, de l’aveu même des développeurs, qui estiment la mise à jour « ennuyeuse ». Contrairement à KDE 6.3 que nous évoquions la semaine dernière, GNOME 47.4 vient principalement corriger des problèmes, moins d’un mois après la version 47.3.
Des corrections liées aux performances
Plusieurs points sont quand même intéressants. Ainsi, sur le gestionnaire de fichiers Nautilus, l’équipe met en avant une hausse des performances sur les opérations de suppression de fichiers par lots. Éditeur de texte reçoit lui aussi des modifications liées aux performances. Par exemple, l’application s’assure désormais que le contexte de recherche est bien effacé à la fermeture d’un onglet pour empêcher des calculs en arrière-plan.
Même chose pour Moniteur système, qui rencontrait plusieurs problèmes gênants. L’application avait ainsi parfois du mal avec les sorties de veille. Des utilisateurs avaient aussi noté de nombreuses écritures sur le disque pendant le redimensionnement de la fenêtre ainsi que des fuites mémoire durant l’affichage des graphiques. Enfin, la nouvelle version s’assure que le bouton « Recherche » n’est actif que sur l’onglet Processus.
Citons enfin d’autres correctifs, dont certains presque « amusants » :
GNOME Web avait parfois du mal dans le défilement des éléments de l’historique dans la barre d’adresse
Une régression dans Mahjongg provoquait parfois la création de parties trop difficiles à résoudre
Des soucis de compatibilité avec OneDrive ont été résolus dans la section « Comptes en ligne » des paramètres de GNOME
Une amélioration dans l’analyse des URI de type « geo: » dans GNOME Maps
Les développeurs notent que cette version « devrait » être sûre à installer, puisqu’elle n’introduit rien de vraiment nouveau.
GNOME 48 change sa police par défaut
Du côté de la prochaine version majeure de l’environnement, les apports se bousculent un peu plus. Cette bêta marque l’étape que l’équipe qualifie de « The Freeze » : toutes les nouveautés sont présentes, il n’y aura donc plus que des corrections dans les prochaines semaines.
Le changement le plus visible est le remplacement de la police par défaut, qui devient Adwaita Sans. Comme le faisait remarquer Phoronix fin janvier, cette bascule a été décidée très tardivement. Il faut donc dire au revoir à la police Cantarell, utilisée par défaut dans GNOME depuis dix ans, même si l’on peut bien sûr la remettre en place. Sur Phoronix d’ailleurs, les réactions étaient mesurées, mais le changement d’une police par défaut est toujours un sujet délicat.
Du neuf dans les applications, une nouvelle visionneuse
Pour le reste, GNOME 48 tape un peu dans toutes les directions. Outre le traditionnel nouveau fond d’écran apporté par chaque version majeure, on trouve bon nombre d’améliorations sous le capot. Par exemple, le support de la configuration HDR via l’API DisplayConfig D-Bus. Signalons aussi un apport important pour GDM (GNOME Display Manager) : la présence de Xwayland n’est plus requise dans les environnements utilisant uniquement Wayland.
D’autres apports sont nettement plus pratiques. La calculatrice reçoit ainsi un mode Conversion qui lui faisait défaut. Calendrier permet également de définir des fuseaux horaires différents pour les heures de début et de fin d’un évènement. Dans Maps, plusieurs indicateurs visuels ont été retravaillés, dont les plus importants : l’emplacement actuel de l’utilisateur et les marqueurs d’étapes sur les itinéraires, en utilisant notamment la couleur d’accentuation définie par l’utilisateur dans les paramètres du thème GNOME.
GNOME 48 introduit aussi une nouvelle application : Papers, qui remplace Evince en tant que visionneuse de documents. Elle prend en charge des formats comme PDF, PS, EPS, XPS, DjVu, TIFF, ou encore les archives Comic Books (CBR, CBT, CBZ, CB7).
Des améliorations un peu partout
Citons également dans cette nouvelle version :
Le support des installations Flatpak en passant par les liens « flatpak+https: »
Le déplacement du champ de recherche en bas de la fenêtre pour Éditeur de texte
Diverses améliorations dans Builder, dont le style se rapproche davantage de libadwaita, et une meilleure intégration dans Elementary
Le support des pochettes HiDPI dans GNOME Music
Un meilleur support de Temps d’écran à travers tout GNOME ; la possibilité de supprimer la limite de temps et l’arrivée d’un panneau bien-être
L’abandon de GStreamer par LocalSearch pour l’extraction de métadonnées au profit de FFmpeg
La version finale de GNOME 48 est attendue pour le 19 mars, avec une Release Candidate dans deux semaines environ. Cette version 48 devrait donc être disponible à temps pour les prochaines versions majeures de Fedora et Ubuntu, toutes deux attendues pour avril. GNOME 48 sera également présent dans Debian 13.
L’application WinRAR revient dans une mouture 7.10, dont la principale nouveauté est d’inclure – enfin – un thème sombre. Dans les paramètres, une nouvelle section Interface fait son apparition, dans laquelle on peut choisir désormais le thème. Une option permet d’ailleurs de suivre le thème du système.
Outre ce petit apport, cette version 7.10 introduit d’autres améliorations, comme l’option « Large memory pages », qui permet d’utiliser des pages de mémoire de 2 Mo au lieu de 4 ko par défaut. À la clé, de meilleures performances pour la compression et dans certains cas d’extraction. L’option nécessite l’activation du paramètre « Verrouiller les pages en mémoire ». S’il n’est pas déjà actif, WinRAR l’activera dans la foulée, ce qui réclamera un redémarrage de Windows.
Parmi les autres apports, citons des améliorations pour le menu contextuel sous Windows 11, le placement de l’attribut NTFS « Compressé » en début de fichier pour améliorer la vitesse d’extraction, ou encore plusieurs corrections de problèmes divers.
À noter que WinRAR 7.10 n’est pour l’instant disponible qu’en anglais. Les versions traduites doivent arriver sous peu.
Entre la genèse et la « mort » d’une information, il peut s’en passer des choses. On vous propose de plonger dans les premiers instants de vie d’une information sur Next, et sur la manière dont nous appréhendons les choses. Un édito sous la forme d’une confession intime.
Dans la revue des médias, Christian Delporte (professeur d’histoire contemporaine et président de la Société pour l’histoire des médias) expliquait en 2016 que « l’émergence de la radio puis de la télévision au XXe siècle n’a pas bouleversé les logiques d’information installées par la presse à la fin du XIXe siècle. Ce qui change, c’est la transformation de la temporalité : de quotidienne, elle devient instantanée ».
Les réseaux sociaux et l’omniprésence des smartphones connectés h24 à Internet n’ont fait qu’accélérer les choses. Face à cette instantanéité, se pose la question du temps de l’information. De manière générale, il faut distinguer deux types d’informations.
L’information officielle : aller droit au but
Il y a tout d’abord l’annonce officielle : un communiqué de presse, une déclaration d’un dirigeant, etc. Suivant l’importance de l’information (et l’appétence des médias pour le sujet en fonction de leur ligne éditoriale), se lance alors plus ou moins une course contre-la-montre pour publier au plus vite, être parmi les premiers.
En plus d’informer, c’est aussi l’occasion de parfois engranger un maximum de visiteurs, d’apparaitre en bonne position dans les moteurs de recherche et donc de se faire connaitre. C’est un enjeu important pour bon nombre de médias, avec une finalité différente. Sur Next, on ne cherche pas à multiplier les pages vues pour vendre de la publicité, toutefois on cherche à toucher de nouveaux lecteurs pour ensuite les convaincre de nous soutenir et de s’abonner.
Il faut faire la part des choses entre le besoin de rapidité et celui d’ajouter un minimum de contexte et des précisions si nécessaire. Avoir l’information, c’est une chose, jauger de son importance en est une autre. À chacun d’appliquer sa recette.
Sur Next, on donne au moins un peu d’éléments aux lecteurs et on peut évidemment y revenir plus tard, avec une analyse plus poussée.
Nos sources et nos enquêtes
L’autre grande source d’information n’est pas officielle et les possibilités sont alors nombreuses. Il y a des messages (anonymes) envoyés par une source, ce qui demande de plus ou moins longues vérifications avant de décider si nous allons en parler.
Il y a des enquêtes dont le journaliste est à l’origine. Citons dans les exemples récents l’enquête de Jean-Marc avec plus de 1 500 sites GenAI qui polluent le web et Google, et la mienne sur des applications pour surveiller son conjoint, sous couvert de contrôle parental. Dans mon cas, c’est la partie la plus intéressante du travail… même s’il faut parfois accepter de faire chou blanc.
Les sources publiques 2.0 : TikTok, X, forum
Autre source prisée de certains médias et influenceurs : des publications sur des réseaux sociaux, des forums, etc.
Le phénomène n’est pas nouveau, il est au moins aussi vieux que les réseaux eux-mêmes, mais plusieurs exemples récents montrent qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Nous en avons quelques-uns en tête. Tout d’abord, des vidéos TikTok sur de prétendues amendes (que personne n’a pu produire) pour avoir payé au péage avec Apple Pay, qui ont été jusqu’à faire réagir Emmanuel Macron.
La « fuite » de données chez EDF, ensuite. Les premières actualités se sont uniquement basées sur un message publié par un pirate dans un forum spécialisé. Quel crédit lui accorder ? Dans notre cas, pas grand-chose sans une confirmation. Et, effectivement, il s’est avéré que c’était un coup de bluff.
Dans un registre un peu différent, il y a eu début février également le cas de l’Ademe et des gros forfaits. Nous n’allons pas revenir sur les détails de cette affaire, mais certains se sont un peu vite emballés sur un projet de loi qui « se prépare ». L’Ademe nous avait alors confirmé ne pas avoir ce pouvoir. L’Assemblée nationale l’indique aussi sur son site.
Plus récemment, nous avons eu un tweet avec une capture d’écran sur la fermeture du réseau câble de SFR. D’une situation personnelle, on est rapidement passé à une fermeture globale, actée pour certains à la fin de l’année. SFR nous indique finalement que la migration « s’étalera sur plusieurs années ».
Il faut laisser le temps au temps, mais…
Des exemples récents provenant de plusieurs sources différentes. Sur Next, cela fait des années qu’on a décidé de ne pas céder aux sirènes de la course à l’information dans ce genre de cas, et donc de se laisser le temps nécessaire pour confirmer (ou pas) ce genre de message.
Nous aurions pu parler d’EDF, de l’Ademe et de SFR quasiment en même temps que tout le monde. Mais nous avons à chaque fois contacté le service concerné afin d’avoir un retour. Les exemples mis en avant dans cet édito sont évidemment choisis et ce n’est pas toujours possible d’avoir une réponse, mais il faut au moins essayer. Nous ne sommes bien sûr pas les seuls à agir ainsi.
…le temps est aussi mon précieuuuuuuux
Nous ne le savons que trop bien : le temps est précieux et il faut en garder pour nos enquêtes et nos dossiers. Un équilibre – une histoire de curseur dans notre jargon interne – pas toujours facile à trouver et en constante évolution.
Sur telle faille, faut-il entrer dans tous les détails techniques ou bien parler des conséquences et des correctifs ? Sur tel rapport d’une institution, doit-on le lire en entier et vous en proposer un digest ou mettre l’accent sur un point précis.
Il y a l’actu « chaude » sur laquelle, sans faire la course, on part du principe qu’elle mérite un relais rapide après vérification. Il y a ensuite l’information qui, en plus d’une confirmation, mérite un approfondissement ou une remise en contexte, dans le but de faciliter sa compréhension par le lecteur. Enfin, il y a nos enquêtes, interviews et dossiers qui peuvent parfois prendre de longs mois avant de sortir.
Sur Next, nos contenus sont pour le moment séparés en plusieurs catégories. On retrouve les briefs pour les informations factuelles rapides ou des revues de presse. Pour des contenus un peu plus fouillés ou importants, nous avons l’actu simple (avec une image). Enfin, nous avons une mise en avant pour des contenus prémiums ou des articles dont on estime avoir mené un travail supplémentaire d’information et/ou d’analyse.
On se pose beaucoup de questions sur Next (pas toujours avec la réponse).
Dans un communiqué, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) demande aux entreprises Tesskoni Tech et Bogdan Constantin Ecobici « de procéder au retrait du marché français et au rappel des téléphones Ulefone Note 16 Pro et Oukitel WP28 à la suite d’un dépassement de la limite de débit d’absorption spécifique (DAS) constaté sur ces modèles ».
Comme c’est le cas en pareille situation, l’Agence rappelle que « les distributeurs sont tenus de mettre en œuvre ces mesures de retrait et de rappel », que ce soit dans les boutiques physiques ou des plateformes de vente en ligne. De leur côté, « les propriétaires de ces téléphones sont invités à les rapporter à leur point de vente », précise enfin l’Agence.
L’Ulefone Note 16 Pro a été flashé avec un DAS membre de 4,78 W/kg contre 4,06 W/kg pour l’Oukitel WP28, alors que la limite réglementaire est de 4 W/kg (depuis le 1ᵉʳ juillet 2020). Face à ces constatations, l’ANFR « a mis en demeure les sociétés […] de prendre toutes les mesures appropriées pour mettre fin aux non-conformités », aussi bien sur les équipements sur le marché et ceux déjà commercialisés.
La suite, on la connait : « Ces mesures n’ayant pas été prises, l’ANFR a adopté deux décisions administratives enjoignant ces sociétés à procéder au retrait du marché français et au rappel des téléphones ».
Après avoir mis la main sur les systèmes informatiques de plusieurs agences fédérales américaines, le service DOGE d’Elon Musk, censé se concentrer sur « l’efficacité gouvernementale », devait se rendre ce lundi 17 février dans les locaux de Federal Aviation Administration (FAA), qui régule l’espace aérien étasunien, explique Reuters.
Rappelons que l’entreprise d’Elon Musk, SpaceX, a besoin des autorisations de cette agence pour faire décoller ses fusées. Elle doit aussi, par exemple, se prononcer sur l’explosion de Starship lors de son septième lancement test raté, dont les débris sont tombés sur des plages et routes des îles Turques-et-Caïques.
Selon Associated Press, l’administration de Donald Trump n’a pas attendu cette visite pour décider de licencier plusieurs centaines d’employés de la FAA. Ces licenciements ont eu aussi des conséquences directes sur la gestion des vols, alors que le week-end dernier était particulièrement chargé dans le ciel américain.
L’agence de presse américaine cite le président du syndicat Professional Aviation Safety Specialists, David Spero, qui a expliqué dans un communiqué que les salariés en période d’essai ont été particulièrement ciblés. Ils ont reçu des emails tard dans la nuit de vendredi à samedi leur annonçant leur licenciement. Selon ce responsable syndical, ces décisions ont été prises « sans motif, ni sur la base de leurs performances ou de leur conduite ». Les mails provenaient « d’une adresse électronique Microsoft » et non d’une adresse gouvernementale.
Selon un contrôleur aérien interrogé par AP, les licenciements concernent, entre autres, des personnes affectées à la maintenance des radars, aux aides à l’atterrissage et à la navigation.