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LinkedIn s’autorise à utiliser vos données pour l’IA générative, comment refuser

18 septembre 2025 à 16:09
En deux clics
LinkedIn s’autorise à utiliser vos données pour l’IA générative, comment refuser

Pour LinkedIn, utiliser vos données personnelles pour entrainer des IA génératives de contenus relève de l’intérêt légitime. Le réseau social laisse jusqu’au 3 novembre à ses utilisateurs européens pour désactiver cette fonctionnalité.

Il y a un an, jour pour jour, LinkedIn s’accordait le droit d’utiliser vos informations et publications « pour développer les produits et services de LinkedIn et de ses affiliés », y compris pour entrainer des IA génératives. Les utilisateurs avaient alors deux mois pour faire part de leur désaccord et couper cette fonctionnalité, activée par défaut.

LinkedIn utilisera vos données dès le 3 novembre

Les utilisateurs dans l’Espace économique européen, la Suisse et le Royaume-Uni étaient épargnés, mais le réseau social avait prévenu que cela arriverait prochainement. C’est désormais le cas. L’option est là encore activée par défaut et vous avez jusqu’au 3 novembre pour refuser que vos données soient utilisées.

LinkedIn affiche depuis aujourd’hui un message à ses utilisateurs européens, comme nous avons pu le voir à la rédaction : « À compter du 3 novembre 2025, certaines de vos données LinkedIn seront utilisées par l’intelligence artificielle générative pour améliorer votre expérience, sauf si vous le refusez dans vos préférences. Nos conditions générales évoluent aussi : consultez les changements et gérez vos données ». Un lien vers ce billet permet d’en savoir plus.

Pour désactiver cette option, c’est par là que ça se passe. Il suffit de cliquer sur le bouton pour activer/désactiver l’autorisation d’utiliser ses données pour entrainer des IA de génération de contenus.

« Nous nous fondons sur l’intérêt légitime »

« Nous nous fondons sur l’intérêt légitime pour traiter vos données à cette fin », explique LinkedIn pour justifier le « passage en force » avec un opt-out. Cet intérêt légitime est une des bases légales prévues par le RGPD pour des traitements de données personnelles.

« Le recours à cette base légale suppose que les intérêts (commerciaux, de sécurité des biens, etc.) poursuivis par l’organisme traitant les données ne créent pas de déséquilibre au détriment des droits et intérêts des personnes dont les données sont traitées », rappelle la CNIL. Tout est donc une question d’équilibre.

Si on voit bien l’intérêt pour LinkedIn et donc Microsoft de disposer de toujours plus de données, reste la question des « droits et intérêts » des personnes. Le réseau social en tout cas a pris sa décision et de plus amples précisions sur l’intérêt légitime vu du côté de LinkedIn se trouvent sur cette page.

On peut y lire que « les Membres ou les clients peuvent communiquer des données personnelles en tant qu’entrée dans une fonctionnalité d’IA ou d’IA générative, ce qui peut avoir pour effet que des données personnelles figurent dans la sortie ».

LinkedIn ratisse large : « les données que vous fournissez ou que d’autres fournissent dans le cadre de posts, commentaires, articles ou de tout autre contenu sur nos Services, y compris l’historique de recherches, le fil d’actualité, le contenu que vous consultez, le contenu que vous partagez, qui vous suivez ou qui vous suit, vos relations et votre participation, les pages que vous visitez ou les vidéos que vous visualisez, les actions que vous effectuez sur les publicités (vues et clics) et vos recherches d’emploi ».

Refuser l’entrainement n’empêche pas d’utiliser l’IA générative

LinkedIn précise que cette option ne s’applique qu’à « l’entraînement et à l’amélioration des modèles d’IA générative utilisés pour générer du contenu (par exemple, des posts ou messages suggérés). Elle ne s’applique pas à notre entraînement de modèles d’IA utilisés à d’autres fins, comme les modèles que nous utilisons pour personnaliser votre expérience sur LinkedIn ou à des fins de sécurité, de protection ou de lutte contre les abus ».

Si vous désactivez cette fonction, « vous pourrez continuer à utiliser nos fonctionnalités d’IA générative qui créent du contenu […] Cette préférence ne régit pas l’utilisation de vos données lorsque vous ou d’autres personnes utilisez des fonctionnalités d’IA générative sur LinkedIn. Elle régit uniquement l’utilisation de vos données pour l’entraînement des modèles susceptibles d’alimenter ces fonctionnalités ».

Et si vous vous demandez ce que peut proposer LinkedIn avec ses IA génératives : « Nos fonctionnalités d’IA générative peuvent aider les recruteurs à vous trouver et à vous contacter plus facilement, et assister les membres dans la création de contenu tel que des mises à jour de profil, des messages et des publications ».

NVIDIA investit 5 milliards dans Intel : bientôt des CPU avec un GPU RTX !

18 septembre 2025 à 15:09
Le mariage de la carpe et du lapin
NVIDIA investit 5 milliards dans Intel : bientôt des CPU avec un GPU RTX !

Intel et NVIDIA ont posé jeudi les bases d’une collaboration stratégique inédite, qui verra le spécialiste de la carte graphique investir à hauteur de 5 milliards de dollars dans le leader de l’architecture x86. L’accord prévoit notamment qu’Intel intègre des GPU NVIDIA dans certaines de ses puces, mais aussi que les deux industriels fassent converger leurs technologies autour de NVLink dans le datacenter.

Certains y verront un mariage de raison, d’autres un signe des temps : Intel et NVIDIA ont en effet annoncé jeudi un accord de collaboration sans précédent, dont la portée paraitra aussi stratégique que symbolique à ceux qui suivent depuis près de trente ans les démêlés de ces deux piliers du monde informatique.

Selon les termes d’un communiqué, cette collaboration doit leur permettre de développer conjointement « plusieurs générations de produits » sur les segments grand public, entreprises et datacenters, soit en théorie l’ensemble des marchés communs aux deux entreprises.

Des CPU Intel avec un GPU NVIDIA intégré

Quelle nature prendra cette collaboration ? « Intel développera et commercialisera des puces tout-en-un (system-on-chips) intégrant des GPU NVIDIA RTX », destinées à alimenter « une large gamme de PC nécessitant l’intégration de CPU et de GPU de classe mondiale ». La description qu’en font les deux entreprises augure donc des puces tout-en-un signées Intel, mais équipées d’un composant graphique NVIDIA, alors qu’Intel développe aujourd’hui sa propre gamme de contrôleurs graphiques, en intégré ou sous forme de carte dédiée.

Dans le monde du datacenter – de loin le plus significatif pour NVIDIA en matière de chiffre d’affaires, la collaboration porte sur deux aspects. D’abord, le recours à NVLink pour « connecter sans effort les architectures Intel et NVIDIA », ce qui confère en théorie un avantage concurrentiel à Intel vis-à-vis d’AMD dans les systèmes dédiés à l’intelligence artificielle basés sur des GPU NVIDIA.

L’accord prévoit également qu’Intel développe des CPU personnalisés à la demande de NVIDIA, pour que la firme au caméléon puisse les intégrer, à sa façon, dans ses propres plateformes complètes d’IA. Plutôt que de développer ses propres CPU (une intention qu’on prête de longue date à Jensen Huang) ou de devoir mettre en concurrence les différents fournisseurs du marché, NVIDIA disposerait donc ainsi d’une faculté de développement à la carte avec le concours d’Intel.

NVIDIA entre au capital d’Intel

La mise en œuvre de cette collaboration s’accompagne d’un volet financier : NVIDIA s’engage en effet à acquérir pour 5 milliards de dollars d’actions Intel, au prix déterminé de 23,28 dollars, soit un montant légèrement supérieur à celui négocié par l’administration Trump pour formaliser son entrée au capital de la firme de Santa-Clara.

« L’IA alimente une nouvelle révolution industrielle et réinvente chaque couche de la pile informatique, du silicium aux systèmes en passant par les logiciels. Au cœur de cette réinvention se trouve l’architecture CUDA de NVIDIA », souligne Jensen Huang, CEO de NVIDIA. Nul doute qu’il apprécie cette revanche, alors qu’un certain Pat Gelsinger, ancien patron d’Intel, s’est par le passé fendu de quelques déclarations méprisantes au sujet du coup de chance que représentait ce kit de développement conçu pour convertir les cartes graphiques au calcul.

L’accord, qui reste soumis à l’approbation des autorités compétentes, souligne l’inflexion stratégique engagée par Lip-Bu Tan, CEO d’Intel depuis le début d’année. Il illustre aussi combien le rapport financier s’est inversé entre les deux entreprises. Intel, un temps numéro un mondial des semi-conducteurs, pesait avant cette annonce un peu plus de 100 milliards de dollars en bourse quand son concurrent caracole à plus de 4 000 milliards de capitalisation…

Excited to team up with my good friend Jensen to jointly develop multiple generations of custom data center and PC products!

Our collaboration brings together the best of @Intel and @nvidia to benefit customers – and shows how vital x86 architecture and NVLink will be in… pic.twitter.com/lnEtmJW73A

— Lip-Bu Tan (@LipBuTan1) September 18, 2025

À l’IGN, « l’avenir de la carte » passe par Panoramax, les communs et jumeaux numériques

18 septembre 2025 à 14:34
Le retour des punks à chien, c’est pas commun
À l’IGN, « l’avenir de la carte » passe par Panoramax, les communs et jumeaux numériques

Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN, profite de l’université de la Transition Numérique des Territoires pour parler de sujets dans l’air du temps : les communs et jumeaux numériques, ainsi que le concurrent maison de Street View, Panoramax.

En janvier 2024, une start-up d’État soutenue par l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière), Etalab et OpenStreetMap proposait une alternative libre à Google Street View : Panoramax. La base de données comportait alors 14 millions de photos de 174 contributeurs, pour une distance de 90 000 km. Chacun peut déposer ses photos, sur un système décentralisé : « l’hébergement des photos est réparti entre plusieurs acteurs, chacun stockant des photos sur son serveur (on parle d’instance) », rappelle le projet.

Panoramax : 71 millions d’images et 673 000 km

Aujourd’hui, ce sont plus de 71 millions de photos provenant d’environ 1 500 contributeurs qui sont sur Panoramax, pour une distance totale de 673 000 km. Le premier contributeur avec 7,2 millions d’images est l’entreprise Sogefi, spécialisée dans la géomatique. La métropole européenne de Lille est deuxième avec 6,6 millions et StephaneP troisième avec 4,9 millions.

Nous retrouvons d’autres collectivités dans le classement : l’Eurométropole de Strasbourg est 6ᵉ avec 2,9 millions de photos, le conseil départemental de la Côte-d’Or est 8ᵉ avec 1,3 million (dont 700 000 dans les 30 derniers jours), le département de la Haute-Vienne 14ᵉ avec 1 million, etc.

Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN, précisait lors de sa présentation que la Côte-d’Or s’était même engagée à photographier toutes les routes et à les « verser dans Panoramax ». Sébastien Soriano connait bien le monde des télécoms puisqu’il a été président de l’Arcep.

Il ajoute que, en moins de deux ans, ce sont « 500 000 km de voiries » qui ont été photographiés (mais avec certaines prises plusieurs fois en photo), soit près de la moitié du million de km de voies diverses (nationales, départementales…) que compte le territoire. Le but est évidemment de cartographier toutes les routes de France pour devenir une alternative à Street Map, mais pas uniquement.

Panoramax vise bien plus large :

« Le projet accepte toutes les photos qui peuvent être utiles à des usages divers et variés. Le projet ne se limite pas à des vues depuis la rue. Vous pouvez même photographier les réseaux des égouts si cela a un intérêt pour vous. La seule limite est celle de votre imagination et de ce que vous pourriez faire de ces photos ».

Les communs : « ce ne sont pas que des punks à chien »

Sébastien Soriano prend l’exemple de Panoramax de l’IGN pour parler d’un sujet plus vaste : les communs numériques. Ils sont désignés par certains comme des piliers de la souveraineté. Le Conseil national du numérique en donne la définition suivante (reprise de celle de Sébastien Shulz ) : « une communauté de producteurs et d’utilisateurs qui gèrent une ressource numérique en vue de son enrichissement dans le temps à travers des règles de gouvernance conjointement élaborées et dont ils protègent le libre accès face aux tentatives d’appropriation exclusive ».

Pour le patron de l’IGN, le levier des communs (et du logiciel libre de manière générale) peut être « utilisé par des gens qui sont en position de challenger. Ils cherchent à atteindre la masse critique d’une manière différente que la plateforme dominante ». « Le système le plus simple, c’est l’ouverture. Les communs numériques, c’est une alternative quand on est challenger pour recréer de la masse critique et peser contre les acteurs dominants  […] Les communs, ce ne sont pas que des punks à chien, c’est une stratégie industrielle », ajoute-t-il. Cette stratégie doit s’installer, mais sans remettre en cause les modèles de business existants ; un équilibre pas toujours simple.

Un exemple (ancien) : Google qui rachète Android pour se lancer dans le smartphone. Un autre avec les États-Unis face aux équipementiers télécoms chinois comme Huawei (et l’absence de concurrents étasuniens) : l’OpenRAN (Réseau d’Accès Radio Ouvert) « avec du logiciel qui va tourner de manière indifférenciée ». Cette architecture réseau « permet, via des protocoles et des interfaces ouverts, de construire des réseaux d’accès radio multi-vendeurs intelligents », explique Orange.

Sébastien Soriano veut aller plus loin avec les communs numériques : « Nous allons proposer la mise en place d’une fabrique de la donnée territoriale pour pouvoir collaborer et relever des défis ». Un projet bien connu dans cette idée est la base adresse nationale.

Les jumeaux numériques « c’est l’avenir de la carte »

Dernier point abordé par le patron de l’IGN : les jumeaux numériques. « Ce n’est pas un jouet, c’est l’avenir de la carte ». Ils permettront de « lire le territoire et de mesurer les conséquences de ses actes. La force du jumeau numérique, c’est de proposer des simulations ».

Il cite un exemple : « Si dans une forêt de chênes, je mets des hêtres et qu’il fait + 3 °C dans 50 ans, qu’est-ce que ça me donne comme prélèvement potentiel de bois ? ». Le jumeau numérique devrait permettre de répondre à ce type de question.

Avec Iniria et le Cerema, l’IGN a mis en place un consortium : « nous sommes en discussions très avancées avec France 2030 pour obtenir un financement dans un consortium public-privé, avec l’idée de développer des briques technologiques qui pourront être utilisées par tout un écosystème ». Elles seront « évidemment open-source ».

GNOME 49 disponible : nouvelles applications et quelques améliorations bien senties

18 septembre 2025 à 12:58
Bye bye Totem et Evince
GNOME 49 disponible : nouvelles applications et quelques améliorations bien senties

Nouvelle version majeure pour GNOME, avec à la clé plusieurs évolutions majeures. Une mouture particulièrement mise à l’honneur cet automne, puisque Fedora 43 et Ubuntu 25.10 vont l’utiliser dans leur variante classique.

La nouvelle version de GNOME se nomme Brescia, « en l’honneur d’une belle ville italienne qui a accueilli la GUADEC cette année ». La GUADEC est la grande conférence annuelle organisée par l’équipe de développement et visant à réunir la communauté. Cette année, elle avait lieu fin juillet.

GNOME 49 est particulièrement sous les feux des projecteurs, car embarqué dans les versions classiques de deux distributions majeures, même si KDE occupe une place importante, avec Kubuntu d’un côté et une version officielle pour Fedora (KDE Plasma 6.5 sortira dans un mois environ).

La récupération de cette nouvelle version de GNOME dépend de la distribution utilisée. Le plus souvent, sur les distributions n’étant pas de type rolling release, les évolutions majeures des environnements sont réservées aux versions suivantes des systèmes.

Passons donc sans plus attendre aux nouveautés.

Applications : ça se bouscule

La plupart des améliorations proposées par GNOME 49 se situent dans le domaine applicatif, à commencer par de nouvelles venues.

Côté lecture vidéo, le vieux Totem est ainsi remplacé officiellement par Showtime. Comme l’indique l’équipe dans son billet, le nouveau lecteur se distingue par une interface sans distraction. Il n’y a par exemple aucun contrôle affiché sur la vidéo pendant la lecture. Ils apparaissent en fondu si l’on bouge la souris. On y retrouve les fonctions que l’on peut attendre d’un lecteur moderne : régulation de la vitesse de lecture, rotation de la vidéo, capture, gestion des pistes audio et sous-titres, etc.

Papers est de son côté la nouvelle visionneuse par défaut, en remplacement d’Evince. GNOME 49 entérine ainsi un changement que l’on a déjà vu dans certaines distributions, notamment dans Ubuntu 25.04. Plus moderne et rapide, elle se débarrasse – comme Showtime – d’une ancienne application en GTK3 au profit du GTK4 et de libadwaita. Les formats PDF, DjVu, TIFF et les archives de bandes dessinées (CBR, CBZ, CBT, CB7) sont pris en charge, avec des fonctions de recherche, d’annotation, d’organisation et de gestion des signatures numériques.

Deux autres applications apparaissent. D’abord Mahjongg, déclinaison du jeu bien connu. Ensuite Wordbook, qui est exactement ce que son nom laisse penser : un dictionnaire. Compatible avec le français, l’application est alimentée par les bases WordNet et eSpeak.

Comme toujours avec les applications de GNOME, toutes ne sont pas présentes en fonction des choix des distributions. Sur une installation neuve de Fedora 43 bêta par exemple, ni le nouveau jeu ni le dictionnaire ne sont installés par défaut. On les trouve cependant dans la boutique Logiciels.

Du neuf dans les applications existantes

Aux côtés des deux nouvelles applications, plusieurs existantes reçoivent des améliorations, parfois significatives. C’est notamment le cas d’Agenda, qui sait enfin exporter des évènements vers un fichier ICS. Les informations sur l’évènement dans la grille ont été rendues plus lisibles. Le client profite aussi d’une adaptation plus efficace du contenu en fonction de la fenêtre et offre la possibilité de masquer manuellement la barre latérale.

La nouvelle version est également plus accessible. L’équipe est ainsi fière d’annoncer que l’application est pleinement adaptée « aux personnes qui comptent exclusivement sur la navigation au clavier, ainsi qu’à celles qui utilisent des technologies d’assistance ».

Du neuf aussi pour Cartes, avec l’arrivée des étiquettes interactives, qui permettent de cliquer sur des noms de rues et des numéros pour obtenir plus d’informations. Certaines icônes sont « localisées » : elles changent en fonction du lieu où l’appareil est utilisé. C’est le cas pour les stations de métro et de train, afin que les symboles soient plus parlants, selon les pays. Les photos de profil OpenStreetMap sont également présentes dans la boite de dialogue du compte.

GNOME 49 inclut en outre des améliorations pour le navigateur Web, même si Firefox et Chromium sont fournis avec la grande majorité des distributions. La nouvelle version se veut plus efficace dans le blocage des publicités et affiche un compteur de temps estimé pour la lecture de l’article sur la page en cours. Elle dispose également d’une boite de dialogue dédiée pour le gestionnaire de mots de passe, de la possibilité de quitter ou désinstaller une application web depuis leur menu intégré, d’un signalement des pages compatibles avec OpenSearch, ainsi qu’un nouveau mode Édition pour les signets.

Améliorations majeures pour Bureau à distance, boutique plus réactive

L’application Bureau à distance reçoit d’importantes améliorations, à commencer par le support des gestes multitouch, qui peuvent être transférés du client à une session distante. En clair, on peut exploiter l’écran tactile d’un appareil client. L’application prend aussi en charge l’entrée relative de la souris, requise par certains jeux et autres logiciels. Enfin, on peut ajouter des écrans virtuels supplémentaires pendant une session à distance, même si ces écrans ne sont pas physiquement présents.

Quant à la boutique Logiciels, elle a reçu des optimisations de performances. C’est surtout le cas avec les installations de paquets Flatpak, l’analyse des dépôts pouvant exiger beaucoup de temps. L’opération se veut donc beaucoup plus rapide et économe en mémoire. L’application elle-même est plus réactive.

Des réorganisations et informations supplémentaires

Comme toujours, la nouvelle version de GNOME déplace un certain nombre d’éléments et améliore l’accès à des fonctions. Un bon exemple est l’accès au mode Ne pas déranger, qui se fait maintenant depuis le panneau d’accès rapide plutôt que de la liste des notifications. Un choix plus cohérent avec ce que l’on peut voir sur d’autres plateformes, notamment macOS et Windows. Dans l’accès rapide, on trouve aussi maintenant le réglage de luminosité quand le HDR est activé.

L’écran verrouillé répare de son côté une vraie carence : il affiche enfin les contrôles de lecture pour le média en cours. Une demande de longue date, notamment pour les possesseurs d’ordinateurs portables, dont l’écran se met rapidement en veille (avec les paramètres par défaut), ce qui obligeait à déverrouiller la session.

Autre information pratique : l’icône de batterie dans la barre supérieure indique désormais quand l’ordinateur est connecté au secteur, mais qu’il ne recharge pas. L’information peut signaler aussi bien un dysfonctionnement qu’un fonctionnement normal, quand l’option « Préserver l’état de la batterie » est activée.

Et bien sûr, il n’y a pas de version majeure de GNOME sans une sélection de nouveaux fonds d’écran.

OpenAI, Microsoft, NVIDIA et Google promettent une pluie de milliards sur le Royaume-Uni

18 septembre 2025 à 10:44
All your base are belong to us
OpenAI, Microsoft, NVIDIA et Google promettent une pluie de milliards sur le Royaume-Uni

Quelques heures avant l’arrivée de Donald Trump à Londres mardi, OpenAI, NVIDIA, Microsoft et Google ont annoncé des projets d’investissements liés à l’IA au Royaume-Uni, pour une enveloppe globale de l’ordre de 44 milliards de livres. Entre promesses de retombées économiques et entente diplomatique, tous promettent un « Tech prosperity deal » aux vertus transatlantiques.

Accueilli en visite d’État par le roi Charles à Windsor mercredi, Donald Trump n’est pas venu les mains vides. La veille, quelques heures avant l’arrivée du président des États-Unis sur le sol britannique, plusieurs grands noms de la tech US ont formulé des promesses d’investissements significatifs autour de l’IA. Leurs discours respectifs convergent tous dans la même direction : ces dizaines de milliards de dollars, majoritairement consacrés à des infrastructures de calcul informatique, doivent contribuer à faire du Royaume-Uni une « superpuissance de l’IA ».

Plus de 40 milliards de livres sterling annoncés

La palme de l’investissement revient à Microsoft, qui annonce son intention de déployer une enveloppe globale de 30 milliards de dollars entre 2025 et 2028, dont 15 milliards de dollars dédiés spécifiquement à des projets d’infrastructure cloud et IA. Cette somme doit notamment financer la construction d’un supercalculateur doté de 23 000 GPU NVIDIA, en collaboration avec Nscale, le poids lourd britannique des datacenters.

« Cet investissement vise non seulement à répondre à la demande des clients, mais aussi à renforcer les liens économiques bénéfiques des deux côtés de l’Atlantique. Il marque également une avancée significative dans le partenariat technologique entre le Royaume-Uni et les États-Unis, démontrant à quel point une collaboration étroite favorise les progrès dans le cadre des plans d’action pour l’IA du président Donald Trump et du Premier ministre Keir Starmer. », vante Microsoft dans un communiqué qui donne le ton.

Quid des autres 15 milliards promis ? Sur ce volet, Microsoft se montre plus flou, expliquant que cette autre moitié de son investissement doit soutenir l’ensemble de ses projets et opérations outre-Manche, de la recherche de pointe aux forces commerciales, en passant par le développement de jeux vidéo ou le support client. Quel impact ces investissements programmés auront-ils sur l’effectif de l’éditeur au Royaume-Uni, de l’ordre de 6 000 personnes aujourd’hui, alors que l’éditeur multiplie les tours de vis et se prépare par exemple à se séparer de 10 % de ses équipes en France ?

Un Stargate UK porté par OpenAI

OpenAI se joint au mouvement, avec l’annonce d’un projet Stargate UK qui doit, selon les termes d’un communiqué, permettre au Royaume-Uni de se doter d’une infrastructure IA souveraine, là aussi au service de l’économie nationale. « Stargate UK garantit que les modèles d’IA de pointe d’OpenAI peuvent fonctionner sur la puissance de calcul locale au Royaume-Uni, pour le Royaume-Uni, en particulier pour les cas d’utilisation spécialisés où la juridiction est importante », avance la firme dirigée par Sam Altman.

L’annonce d’OpenAI était attendue : l’entreprise avait en effet déjà signé un accord préalable (memorandum of understanding, ou MoU) avec le gouvernement britannique en juillet dernier, dans le cadre de sa stratégie OpenAI for Countries. Dévoilée en mai dernier, cette dernière ambitionne pour mémoire de négocier de gré à gré la création d’au moins dix grands projets d’infrastructure avec des États dans le monde, avant de continuer à essaimer plus largement. Pour ce faire, OpenAI navigue dans la roue de Donald Trump, comme ici au Royaume-Uni, ou plus tôt dans l’année aux Émirats arabes unis.

À ce stade, OpenAI n’avance aucune enveloppe chiffrée pour ce Stargate UK, mais l’éditeur de ChatGPT évoque le déploiement, en local, de 8 000 GPU d’ici la fin du premier trimestre 2026, avec la possibilité de monter à 31 000 GPU au fil du temps, tous fournis par NVIDIA. Comme Microsoft, OpenAI s’appuiera sur Nscale pour opérer ces infrastructures.

Google et Coreweave également à la manœuvre

Chez Google (dont la filiale DeepMind est née en Angleterre) on promet 5 milliards de livres (6,82 milliards de dollars ou 5,76 milliards d’euros) sur deux ans en direction du Royaume-Uni, mais sans détailler comment cette enveloppe se ventile entre le nouveau datacenter de la firme (déjà construit donc, et inauguré mardi) à Waltham Cross, Hertfordshire, et ses futures activités dans le pays. Google ne tarit en revanche pas de chiffres sur les bénéfices attendus suite à ces investissements : son action aurait ainsi le potentiel de créer plus de 8 000 emplois et d’ajouter 400 milliards de livres au PIB britannique à l’horizon 2030…

Coreweave, concurrent américain de Nscale, avance lui aussi ses pions : mardi, il a indiqué son intention d’augmenter ses investissements sur le sol de la Couronne britannique. Alors qu’il envisageait initialement une enveloppe d’1 milliard de livres (1,15 milliard d’euros ou 1,36 milliard de dollars), annoncée en mai 2024, l’opérateur spécialisé dans le cloud et l’IA monte à 2,5 milliards de dollars, et ne cache pas son ambition de trouver les clients de ses futures infrastructures au sein du secteur public et des institutions de recherche du pays.

NVIDIA et Nscale grands gagnants de l’opération ?

L’opérateur avance avec d’autant plus d’aisance qu’il bénéficie depuis peu d’un accord de distribution privilégié avec NVIDIA : annoncé en début de semaine, il offre à Coreweave des garanties de rachat à hauteur de 6,3 milliards de dollars si ses approvisionnements en GPU NVIDIA ne trouvaient pas de débouchés auprès des clients finaux.

Principal fournisseur de ces différents marchés, NVIDIA ne cache pas son enthousiasme et salue dûment l’action du président Trump : sa visite d’État se traduirait en effet par un déploiement de l’ordre de 120 000 GPU Blackwell Ultra. Les perspectives s’annoncent d’autant plus radieuses que NVIDIA profite de l’occasion pour renforcer ses liens avec Nscale qui devrait, selon les termes du même communiqué, contribuer à distribuer et déployer quelque 300 000 Blackwell Ultra à l’échelle mondiale.

Des investissements en Norvège

Si la « diplomatie de l’IA » semble ici se concentrer sur le Royaume-Uni, son action se poursuit en effet plus discrètement en Norvège, où Microsoft et Nscale, associé au géant local Aker, ont révélé mercredi avoir signé un accord d’investissement conjoint portant sur 6,2 milliards de dollars d’infrastructures basées à Narvik, dans le nord du pays, à proximité d’importants foyers de production d’énergie renouvelable.

Là aussi, les géants américains de la tech avancent leurs pions de concert : cette offensive en direction des fjords norvégiens suit de quelques semaines celle d’OpenAI qui avait déjà proclamé, fin juillet, la création d’un Stargate norvégien incarné par un datacenter à 100 000 GPU fournis par NVIDIA… avec, là aussi, le concours de Nscale et d’Aker.

Ni la Norvège, ni le Royaume-Uni n’ont communiqué publiquement sur les conditions fiscales et les éventuelles subventions ou crédits d’impôts associés à ce déluge programmé d’investissements. Outre-Manche, ces promesses d’investissement sont assorties de quelques contreparties, dont la plus importante, d’un point de vue économique, réside sans doute dans l’abandon de l’idée de droits de douane nuls sur les importations états-uniennes d’acier et de produits sidérurgiques britanniques. Reste à savoir si le versement de cette manne sera aussi conditionné à d’autres engagements, liés par exemple à la taxation des géants du numérique…

☕️ Charlie Kirk : aux États-Unis, des opérations de désinformation accentuent les divisions

18 septembre 2025 à 09:50

Au milieu du chaos créé aux États-Unis par l’assassinat de l’influenceur Charlie Kirk, des agents étrangers ajoutent de l’huile sur le feu.

Des groupes russes, chinois et pro-iraniens participent activement à amplifier la circulation de désinformation, des théories du complot ou de récits décrivant les États-Unis comme violents, polarisés et dysfonctionnels.

De l'huile russe sur le feu RN selon Flock
Flock

Dans leur arsenal : de faux comptes de réseaux sociaux, des bots numériques, mais aussi des comptes influents comme celui de l’ultranationaliste russe Alexander Dugin, qui décrit la mort de Charlie Kirk comme un potentiel déclencheur de la « guerre civile qui vient ».

Chercheur à l’Institute for Strategic Dialogue, Joseph Bondir explique à AP que ces acteurs malveillants ne créent pas tellement de nouveaux récits, mais « choisissent des acteurs domestiques et les amplifient ».

Selon leur origine géographique, chaque groupe choisit les propos qui l’intéressent. La désinformation chinoise se focalise ainsi sur la nature violente du décès de Kirk, décrivant les États-Unis comme un pays d’extrémistes politiques et de violents détenteurs d’armes.

Les groupes pro-iraniens, eux, utilisent l’événement pour attaquer Israël, affirmant que l’état hébreu a fomenté l’assassinat et piégé le tueur – une thèse qui a trouvé un réel écho dans les groupes de suprémacistes blancs et antisémites des États-Unis.

Si ce type de pratiques n’est pas neuve, elles compliquent d’autant la possibilité de ramener le calme.
Iran, Chine et Russie ont tous nié avoir soumis la population des États-Unis à un feu de désinformation.

☕️ Linux Mint Debian Edition 7 est disponible en bêta

18 septembre 2025 à 08:29

La préversion de LMDE 7 est disponible au téléchargement. Pour rappel, LMDE (Linux Mint Debian Edition) diffère de la distribution Mint habituelle par son socle Debian, là où Mint repose sur Ubuntu LTS.

LMDE a gagné en popularité avec le temps, l’utilisation de Debian étant plus en phase avec la vision du libre d’une partie des utilisateurs. La version 7 était d’autant plus attendue qu’elle prend appui sur Debian 13, sortie le mois dernier. La distribution fait ainsi un grand bond, avec une vaste modernisation des paquets embarqués.

Les nouveautés de LMDE 7 se résument pourtant très vite : une base Debian 13 avec les apports de la récente version 22.2 de Linux Mint. On retrouve ainsi le support des empreintes digitales pour l’authentification via l’application Fingwit, la compatibilité améliorée avec libadwaita, des améliorations visuelles, etc. Visuellement, LMDE 7 est identique à Linux Mint 22.2.

On note quand même un apport spécifique à cette version : le support des installations OEM, que Mint possède depuis un bon moment. La fonction permet la pré-installation simplifiée à grande échelle pour les constructeurs intéressés. Signalons aussi une petite bizarrerie : LMDE 7 récupère le noyau Linux 6.12 de Debian 13, là où Linux Mint 22.2 dispose d’un noyau 6.14.

La bêta de LMDE 7 peut être téléchargée depuis la page de l’annonce, sous forme d’une image ISO. Seule l’architecture x86_64 est prise en charge.

Reçu hier — 17 septembre 2025Next

Plus de 70 % des requêtes ChatGPT (Free, Plus, Pro) n’ont rien à voir avec le travail

17 septembre 2025 à 17:43
ChatGPT lifestyle
Plus de 70 % des requêtes ChatGPT (Free, Plus, Pro) n’ont rien à voir avec le travail

OpenAI a mis en ligne une première étude sur les utilisateurs et utilisatrices de son chatbot. Celle-ci met notamment en avant que les abonnements personnels (Free, Plus et Pro) sont surtout utilisés pour des tâches non professionnelles et notamment pour ce que l’entreprise appelle des « conseils pratiques » incluant la formation et les tutoriels.

OpenAI a sorti cette semaine une étude sur les utilisateurs et utilisatrices de ChatGPT. L’article [PDF] a été mis en ligne sur la plateforme de preprint du Bureau étasunien de la recherche en économie.

Il analyse les usages du chatbot d’OpenAI en se concentrant sur les données des abonnements Free, Plus et Pro entre mai 2024 et juin 2025 (excluant donc les abonnés à Teams, Enterprise, Education). Selon les chercheurs d’OpenAI, la part non liée au travail est passée, pendant cette période, de 53 % à 73 %.

« Alors que la plupart des analyses économiques de l’IA se sont concentrées sur son impact sur la productivité dans le travail rémunéré, l’impact sur les activités en dehors du travail (production domestique) est d’une ampleur similaire, voire supérieure », concluent les chercheurs. Et ils affirment que « la diminution de la part des messages liés au travail est principalement due à une évolution des habitudes d’utilisation au sein de chaque cohorte d’utilisateurs plutôt qu’à un changement dans la composition des nouveaux utilisateurs de ChatGPT ».

Une étude maison qui a ses limites

Une des limites de leur étude semble d’avoir justement exclu les abonnements Teams, Enterprise, Education. Cette exclusion rend difficile l’interprétation des chiffres donnés plus haut. Ainsi, on peut se demander si les utilisateurs ont transféré leurs activités professionnelles vers des comptes liés à des abonnements Business chez OpenAI, par exemple. Ils peuvent avoir aussi basculé cette activité vers des offres des entreprises d’IA concurrentes, hypothèse non évoquée par les chercheurs.

On peut aussi questionner leur affirmation, formulée dans la conclusion, sur les gains en matière de bien-être : « le fait que l’utilisation à des fins non professionnelles augmente plus rapidement suggère que les gains en matière de bien-être liés à l’utilisation de l’IA générative pourraient être considérables ». Si les chercheurs d’OpenAI parlent des gains financiers pour les entreprises d’IA générative, on peut facilement les suivre. Mais on peut se demander, si l’utilisation de ce genre de chatbot apporte un réel gain pour le bien-être des utilisateurs. Ainsi, des chercheurs ont déjà alerté sur les réponses inappropriées des chatbots à propos des informations sur la santé mentale.

Relevons qu’OpenAI a aussi exclu toutes les données concernant des utilisateurs s’étant déclarés par eux-mêmes âgés de moins de 18 ans. Ainsi, aucune information sur les utilisations de ChatGPT par les mineurs ne peut ressortir de cette étude.

Plus généralement, l’analyse de cette étude par des chercheurs indépendants sera difficile, voire impossible : il est peu probable que l’entreprise partage les données brutes concernant ses utilisateurs avec des personnes extérieures.

Les « conseils pratiques », première utilisation du chatbot

Elle nous apporte pourtant quelques informations sur l’usage du chatbot d’OpenAI. Ainsi, au cours de cette année étudiée, le chatbot est (en proportion des usages) moins utilisé pour « écrire » du texte à la place de l’utilisateur. Cette part, comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, passe de 36 % courant juillet 2024 à 24 % en juillet 2025.

La première activité des utilisateurs de ChatGPT devient la demande de conseils pratiques (Practical guidance, en anglais). Stable depuis un an (aux alentours de 29 % pendant l’année écoulée), cette catégorie rassemble tout ce qui est tutoriel, conseils de type « how-to », santé, fitness, beauté, etc.

C’est, de fait, la « recherche d’information » qui devient de plus en plus importante dans les chiffres d’OpenAI. Passant de 18 % à plus de 24 % en un an, cette activité semble celle qui grimpe le plus depuis juillet 2024. À noter qu’OpenAI rassemble dans cette catégorie aussi bien la recherche d’informations spécifiques que des produits disponibles à l’achat ou des informations sur la cuisine et les recettes. Le champ est vaste.

Dans les activités plus annexes, on peut remarquer que la demande d’aide technique baisse progressivement de 12 % à 5 %. Les chercheurs émettent ici l’hypothèse d’une augmentation très rapide de l’utilisation des LLM via les API (en dehors de ChatGPT donc) chez les développeurs.

La création d’images et leur analyse ont connu un pic en avril 2025 quand l’entreprise a fait valoir que son chatbot avait de meilleures capacités, mais l’engouement est vite retombé.

Enfin, les chercheurs d’OpenAI mettent en avant le fait que « seuls 2,4 % de tous les messages ChatGPT traitent des relations et de la réflexion personnelle (1,9 %) ou des jeux et des jeux de rôle (0,4 %) ». Ils semblent ainsi minimiser les problèmes récemment mis en avant dans la presse sur des relations qui pourraient devenir toxiques, allant jusqu’au suicide.

Les utilisateurs de ChatGPT abandonnent petit à petit l’idée de lui faire faire quelque chose

Les chercheurs d’OpenAI ont aussi analysé les utilisations de ChatGPT en les séparant en trois autres catégories : « asking », « doing » et « expressing ».

«Asking » rassemble tous les prompts cherchant des informations sur un sujet, « doing » ceux où l’utilisateur demande à ChatGPT d’effectuer une tâche, et « expressing » rassemble le reste. En juillet 2024, les utilisateurs de ChatGPT demandaient autant au chatbot de faire quelque chose que de leur donner des informations sur un sujet. Un an après, on peut observer que les utilisateurs du Chatbot abandonnent petit à petit l’idée de lui faire faire quelque chose :

Les chercheurs ajoutent, après avoir analysé les noms des utilisateurs dans leurs conversations, que l’écart entre les genres des utilisateurs de ChatGPT s’est résorbé. D’environ 80 % d’utilisateurs masculins peu après sa sortie, le chatbot aurait maintenant une utilisation quasiment paritaire entre hommes et femmes.

Fedora 43 s’avance comme une version solide, malgré un manque de nouveautés visibles

17 septembre 2025 à 17:00
L'automne en douceur
Fedora 43 s’avance comme une version solide, malgré un manque de nouveautés visibles

Fedora 43 vient de paraitre en bêta. Comme toujours avec cette distribution, on peut compter sur les dernières versions des paquets et des choix avant-gardistes. Mais si cette version se présente comme solide, elle propose peu de nouveautés visibles.

Les nouvelles versions de Fedora sont toujours attendues. Par une partie des utilisateurs bien sûr, ceux en quête de nouveautés. Mais aussi par les personnes qui observent l’évolution des distributions Linux en général. Fedora est le laboratoire à ciel ouvert de Red Hat et l’entreprise y teste en avance des choix et technologies, parfois de manière radicale, avant de les inclure dans sa propre distribution commerciale RHEL.

Côté utilisateurs cependant, Fedora 43 est assez calme. Ses changements les plus significatifs sont sous le capot.

L’habituelle modernisation généralisée

Contrairement à la plupart des distributions et à l’opposé d’une Debian, la philosophie de Fedora est de toujours proposer les dernières versions des paquets. Puisqu’il s’agit de la bêta, ces versions ne sont d’ailleurs pas toutes finalisées. On trouve par exemple le noyau Linux 6.17, qui est actuellement en RC6. Dans ce dernier, on peut trouver notamment des améliorations de performances pour le système de fichiers Btrfs, le support des processeurs Wildcat Lake d’Intel, la prise en charge de la Branch Record Buffer Extension pour ARM ou encore une amélioration du support des CPU et GPU.

Dans son édition classique Workstation, on retrouve bien sûr GNOME 49, dont la version finale est intégrée dans la bêta de Fedora et qui doit être annoncée aujourd’hui. Nous reviendrons donc très bientôt sur ses nouveautés. Cette version devait en tout cas désactiver X11 pour ne laisser que Wayland, mais l’équipe de développement a finalement repoussé cette bascule. La transition vers Wayland reste complexe, comme nous l’avons vu en détail récemment. Ce qui n’effraie pas Fedora, puisque la version 43 supprime les paquets liés à X11 et ne laisse que Wayland (et XWayland pour la compatibilité).

Côté KDE, c’est Plasma 6.4 qui est aux commandes. Rappelons que Fedora, depuis sa version 42, dispose d’une variante officielle KDE, qui n’est donc plus seulement un Spin.

De manière générale, on retrouve les dernières versions de Firefox, LibreOffice et des quelques applications livrées avec le système. Côté développement, c’est le même traitement : GCC 15.2, GNU Binutils 2.45, GNU C Library 2.42, GDB 17.1, LLVM 21, Golang 1.25, Perl 5.42, RPM 6.0, Python 3.14, PostgreSQL 18, Ruby on Rails 8.0, Dovecot 2.4, MySQL 8.4, Tomcat 10.1, etc.

Sous le capot, c’est beaucoup plus intéressant

Pour cette version en particulier, les évolutions les plus significatives sont sous le capot, loin du « simple » choix des versions pour les paquets les plus courants. Par exemple, l’installeur Anaconda, utilisé dans sa nouvelle mouture Web UI depuis Fedora 42, est désormais utilisé pour l’ensemble des Spins de la distribution et pour Fedora KDE. Pour la future version 44, Fedora compte s’en servir pour l’ensemble des éditions atomiques (dont Silverblue), tandis que Fedora 45 s’en servirait pour son édition Server. Après, les anciens composants GTK d’Anaconda seraient dépréciés.

Dans la même « veine », l’installeur se sert maintenant de DNF5 pour toutes les applications basées sur des paquets. Pour l’équipe de développement, c’est un pas supplémentaire vers la dépréciation de DNF4, qui est d’ailleurs entré en mode maintenance. En clair, plus aucune nouveauté ne lui sera ajoutée et les modifications ne concerneront que les corrections de bugs. Le passage à DNF5 est une réponse aux demandes de la communauté, car il doit simplifier les déploiements et rendre les installations plus rapides.

Citons également l’installation automatique des mises à jour dans Fedora Kinoite (version immuable sous KDE), la construction de Fedora CoreOS en utilisant Containerfile, la compression d’initrd avec zstd par défaut dans toutes les variantes du système, la réécriture complète de Greenboot (pour les systèmes basés sur bootc et rpm-ostree) en Rust, le retrait de python-nose (déprécié depuis cinq ans et incompatible avec Python 3.14), ou encore la prise en charge de la virtualisation confidentielle basée sur la plateforme TDX d’Intel.

On note aussi l’utilisation de RPM 6.0 dans Fedora 43. Comme la fiche du changement le précise cependant, cette adoption n’est réalisée que pour des questions de sécurité. Cette nouvelle version majeure améliore notamment plusieurs aspects dans la gestion des clés cryptographiques, en plus de la possibilité pour un paquet de supporter désormais plusieurs signatures. En revanche, Fedora n’adopte pas le nouveau format de paquet de RPM 6.0 par défaut. La génération se fait toujours sur la v4. L’équipe indique en outre que la vérification forcée des signatures était prévue pour Fedora 43, mais qu’elle n’a pas eu le temps de finir le travail.

La suite des opérations

Pour l’instant, la date prévue pour la version finale de Fedora 43 est fixée au 11 novembre. Il est souvent arrivé que l’équipe rate ses fenêtres de sortie, mais ce type de problème semble avoir été relégué au passé sur les dernières versions. On note que la période de test est donc assez longue, notamment face à une Ubuntu qui ne laisse le plus souvent que deux ou trois semaines entre la bêta et la version finale. Canonical devrait d’ailleurs sortir sous peu la bêta d’Ubuntu 25.10.

Sur l’installation proprement dite, elle ne réserve aucune surprise. Le passage à Anaconda dans Fedora 42 se confirme, l’assistant étant particulièrement simple : il n’y a que quatre panneaux avant que l’installation commence. Le reste, dont la création du compte principal, se fait après le redémarrage.

On conseillera comme toujours de ne pas utiliser le système sur une machine de production ou au moins utilisée quotidiennement. La bêta est surtout proposée aux développeurs pour vérifier la compatibilité de leurs applications.

Pour télécharger cette nouvelle Fedora, il suffit de suivre les liens de téléchargement affichés en tête du billet d’annonce, selon l’édition que vous souhaitez installer. Pour les Spins (Cinnamon, Xfce, MATE, Budgie…), il faut se rendre sur leur page dédiée, cliquer sur la variante voulue et activer le bouton « Show Beta downloads » à droite.

☕️ Dématérialisation : le Sénat alerte sur l’exclusion irrésolue d’une partie des citoyens

17 septembre 2025 à 16:43

44 % des Françaises et Français sont à la peine dans leurs relations avec l’administration. C’est le constat que dresse le rapport du Sénat rendu public ce 16 septembre, en s’appuyant sur le baromètre 2025 du numérique de l’Arcep et l’Arcom.

Près d’une personne sur deux rencontre donc des difficultés à échanger avec l’État, que ce soit pour obtenir une carte grise, faire renouveler sa carte d’identité, obtenir un passeport, ou réaliser une autre de ces démarches, dont 82 % sont désormais effectuées en ligne chaque année.

Produit à la fois d’une logique de restructuration des services publics vers le « tout-numérique » depuis plus de trente ans et par la « contraction du maillage territorial de nombreux services publics », cette fameuse « fracture numérique » a pris une forme de relative normalité. Loin de l’image d’un problème qui ne concernerait que les personnes âgées, donc serait voué à réduire dans le temps, il concerne les autres tranches d’âge : près d’un jeune adulte de 18 - 24 ans sur quatre, « pourtant nés avec le numérique, a « peur de se tromper » en effectuant ces démarches ».

Un coq chantant un message chiffré
Flock

Plusieurs inflexions ont bien été prises depuis la pandémie : le « plan téléphone » devait par exemple permettre d’atteindre 85 % d’appels décrochés par l’administration, mais reste grevé par des temps d’attente trop élevés. Créé en 2020, le réseau France Services atteint de son côté les 2 800 structures à travers le pays, permettant à qui le souhaite de réaliser l’essentiel de ses démarches dans un lieu unique, à moins de 30 minutes de chez soi.

Auprès des sénateurs, cela dit, ce dernier dispositif est décrit par certains maires comme un témoignage de l’abandon des territoires par l’État et des coûts supplémentaires pour la collectivité – autant d’enjeux dont la déléguée au numérique responsable de la métropole de Nantes Louise Vialard s’est faite l’écho auprès de Next.

Outre technique, l’enjeu est éminemment politique, relevaient les sénateurs dès le début de leur mission d’information. Début 2025, 72 % des répondants à un sondage mené pour le think tank Le Sens du Service déclaraient que l’état des services publics avait un vrai rôle à jouer dans leurs choix électoraux.

Pour lutter contre le « sentiment de déshumanisation » que provoquent ces difficultés, la mission formule 20 recommandations. Parmi elles : l’expansion du droit à l’erreur, ou encore le fait, pour l’État, de permettre aux Français de choisir le canal qu’ils souhaitent utiliser pour contacter l’administration – une logique qui rejoint des demandes répétées des Défenseurs des droits.

Les sénatrices et sénateurs appellent aussi à renforcer les outils pénaux contre les pratiques frauduleuses, dans la mesure où un nombre croissant d’acteurs développe des offres payantes pour tromper des internautes et leur proposer de réaliser des démarches normalement gratuites.

L’AfriNIC se relance avec un nouveau bureau mais les obstacles restent nombreux

17 septembre 2025 à 12:46
They didn't broke the line
L’AfriNIC se relance avec un nouveau bureau mais les obstacles restent nombreux

Le registre régional d’adresses IP desservant l’Afrique, AfriNIC, vient d’élire son nouveau bureau. Une première étape pour assainir la structure placée sous administration judiciaire en septembre 2023 et qui ne délivre plus d’adresses IP depuis. Mais la route est encore longue.

Les élections au bureau de l’AfriNIC qui ont finalement eu lieu en fin de semaine dernière semblent s’être bien passées. Le registre régional de l’internet pour le continent africain a validé l’élection de huit personnes pour siéger dans ce bureau, ce qui va lui permettre de se réunir, chose qui ne s’était pas produite depuis 2022. La volonté de Cloud Innovation, un broker d’adresses IP très fortement lié à une société établie à Hong Kong, d’amener le registre à la liquidation a échoué. De nombreux dossiers sont encore en cours pour que le registre soit réellement en ordre de marche.

7 membres élus soutenus par une organisation intergouvernementale africaine

L’AfriNIC a diffusé en début de semaine la liste des huit nouveaux membres de son bureau. Ainsi, le registre (desservant l’Afrique mais aussi la zone de l’océan Indien) se donne un peu d’air alors qu’il avait dû annuler ses élections fin juin et qu’il est affaibli par une guerre judiciaire menée par des brokers d’IP depuis plusieurs années jusqu’à paralyser l’organisation.

Dans le détail, sept des huit membres élus étaient officiellement soutenus par Smart Africa, une organisation intergouvernementale africaine créée en 2013 pour améliorer l’adoption des technologies numériques à travers le continent et regroupant 40 pays. Ainsi, les gouvernements africains ont réussi à se mettre d’accord pour contrer les attaques de Cloud Innovation contre l’AfriNIC.

Ces élections ont eu lieu car la justice mauricienne, pays où se situe le siège social de l’AfriNIC, a nommé un administrateur judiciaire en 2024 après les nombreuses plaintes déposées par Cloud Innovation. Cet administrateur a été chargé d’organiser de nouvelles élections pour le bureau de l’AfriNIC.

Après l’annulation des élections en juin, due à des suspicions de fraude liées au broker, celui-ci a tout fait pour donner le coup de grâce au registre jusqu’à demander à la justice mauricienne la liquidation de l’AfriNIC. C’est cette dernière action qui a fait sortir l’Icann de sa position de non-intervention dans les affaires d’un registre régional, réfutant toute volonté de sa part d’aller dans le même sens que Cloud Innovation, au contraire.

L’autorité de régulation d’Internet responsable de l’attribution des noms de domaines et des adresses IP au niveau mondial affirme vouloir laisser le plus possible d’indépendance aux registres régionaux. Mais elle s’est sentie obligée de réagir alors que l’existence même de l’AfriNIC était remise en question et que son nom était utilisé pour appuyer cette remise en cause.

Pas sorti de l’auberge

L’élection de ces huit personnes permet au bureau de se réunir, chose qui n’avait pas eu lieu depuis 2022. Mais ce n’est que le début d’un possible nouveau départ pour l’AfriNIC. En effet, celle-ci doit maintenant nommer un nouveau CEO, la place étant vacante depuis le départ d’ Eddy Kayihura en 2022, suite à une décision judiciaire et une campagne violente de dénigrement.

L’AfriNIC doit aussi remettre en place une équipe de salariés. Si un petit noyau est resté en place, une partie des personnes travaillant pour le registre est partie, ayant peur notamment que des responsabilités judiciaires retombent sur elles. Le nouveau bureau doit aussi voir avec la justice mauricienne si elle considère que les conditions actuelles permettent le dégel des comptes bancaires qu’elle avait ordonné. Après tout ça, l’AfriNIC pourra espérer se remettre au travail pour gérer au quotidien l’allocation des adresses IP en Afrique qui est bloquée depuis septembre 2023.

Cette marche vers l’avant peut néanmoins être bloquée par un éventuel recours contre l’élection de la part de Cloud Innovation cette semaine.

Comme nous l’expliquions dans notre précédent article, la guerre des IPv4 en Afrique menée par Cloud Innovation menace la gestion mondiale d’Internet. Si les autres registres régionaux d’Internet semblent avoir une communauté plus solidement structurée qui les protègent mieux, ils ne sont pas à l’abri d’attaques de brokers. Certains d’entre eux ont une réelle volonté de transformer le système et de remplacer les registres régionaux en des places de marché qui leur permettraient de vendre les millions d’adresses IP qui leur ont été allouées gratuitement.

☕️ Ciblés par une série d’attaques DDoS, Glitz Paris et Indigo Publications portent plainte

17 septembre 2025 à 11:46

Propriété du groupe Indigo Publications, qui édite aussi La Lettre, Africa Intelligence et Intelligence Online, le média spécialisé dans le luxe Glitz Paris a été victime de cinq attaques par déni de service (DDoS), dont l’effet a été de rendre le média quasiment indisponible sur la semaine de la rentrée.

Ces opérations ont fait partie d’une vague plus large de 16 attaques contre le groupe de publications, qui sont montées en ampleur au fil de l’été. Par effet domino, les trois autres médias ont aussi pâti de millions de requêtes envoyées par un acteur malveillant pour rendre l’infrastructure numérique du groupe inaccessible.

Directeur général d’Indigo Publications, Quentin Botbol a saisi le procureur de la République et déposé plainte contre X.

Dans une newsletter envoyée le 4 septembre à ses 2 000 abonnés, l’équipe de Glitz Paris indique qu’une « série d’enquêtes publiées récemment semble être l’élément déclencheur ».

Indigo Publications ne donne pas le nom de la personne qu’il suspecte, mais une corrélation semble apparaître entre la date des attaques et celle de la publication de plusieurs articles sur un jeune homme d’affaires français. 
Avant les attaques, explique le rédacteur en chef de Glitz Paris au Monde, cette personne avait « fait savoir sans détour son déplaisir de figurer dans nos colonnes ».

Contacté par Indigo Publications, l’homme a nié avoir joué un rôle dans ces attaques, qui ont cessé depuis cet échange et le dépôt de plainte.

Data center : les pays peinent à fournir de l’énergie, la tech déploie ses générateurs

17 septembre 2025 à 11:19
CO2 génératif
Data center : les pays peinent à fournir de l’énergie, la tech déploie ses générateurs

Les réseaux électriques peinent à suivre la demande en énergie des data centers, poussant leurs opérateurs à se tourner vers des générateurs quelquefois plus polluants.

Un nombre croissant de pays peinent à suivre la demande énergétique des centres de données. Au Mexique, où Microsoft, Google, Amazon Web Services et divers autres fournisseurs ont investi plus de 7 milliards de dollars depuis 2020, le projet de se constituer en hub des centres de données vient se heurter à la réalité du réseau électrique.

Car la demande en énergie que tire l’explosion de l’IA et du cloud, en particulier lorsqu’elle se traduit par la construction de centres « hyperscalers » – de véritables usines de données – a un coût.

Essoré par la soif d’énergie de ces bâtiments, le Mexique pourrait avoir à gérer un déficit de 48 000 megawatt-heures d’ici 2030, détaille Rest of World, soit plus de la moitié de ce qu’il produisait en 2023. En août, le gouvernement local a annoncé un investissement de 8 milliards de dollars pour améliorer son infrastructure d’ici 2030. Comme le Mexique, le Nigeria et l’Irlande (dont un cinquième de l’électricité produite est déjà captée par l’industrie numérique) peinent à suivre le rythme.

60 % d’électricité issue des énergies fossiles

Dans le monde, près de 60 % de l’électricité utilisée par les centres de données vient déjà des énergies fossiles, note l’Agence internationale de l’énergie (IEA).

Si la part des énergies renouvelables allouée à ces activités augmente, elle est loin d’égaler l’explosion de la demande en énergie de l’industrie numérique, sur laquelle l’IEA alerte depuis plusieurs mois. L’institution projette néanmoins une évolution dans les pratiques, avec une part croissante des énergies renouvelables dans le mix global.

Relevés et projections de l’IEA – « Energy and AI », avril 2025

Fin 2024, Gartner envisageait de son côté des pénuries d’énergie dans 40 % des centres de données d’ici 2027.

Outre ces entités, divers patrons d’entreprises spécialisées se sont eux-mêmes exprimés sur le sujet, à commencer par Sam Altman (OpenAI), qui affirmait avant l’été qu’à terme, une « fraction significative » de l’énergie produite sur Terre serait allouée au seul domaine de l’IA.

Des générateurs pour pallier les manques

En attendant l’adaptation des réseaux, un nombre croissant de sociétés recourent à leurs propres solutions, qui sont parfois plus polluantes que celles disponibles publiquement. Cela s’est vu aux États-Unis, avec l’installation de 36 générateurs pour alimenter le supercalculateur Colossus de xAI, qui permet au modèle Grok de tourner. Sur place, des accusations attaquent la société d’Elon Musk à la fois pour cet usage effectué sans autorisation complète, mais aussi pour ses effets en matière de santé publique.

Au Mexique, où Microsoft a construit un centre de données près de la ville de Colón, l’entreprise a obtenu l’autorisation d’utiliser sept générateurs pour alimenter l’établissement de manière temporaire, dans la mesure où le réseau ne serait pas prêt à l’alimenter avant 2027.

Le problème, relève la chercheuse Marina Otero Verzie auprès de Rest of World, est que « dans certains cas, les sociétés présentent ces générateurs à combustibles fossiles comme des solutions temporaires », mais qu’avec le temps, ces dernières « finissent par devenir la norme ». Un scénario d’autant plus probable à Colón que, d’après des documents obtenus par le média, les générateurs auraient fourni 70 % de l’énergie nécessaire 12 heures par jour entre février et juillet 2025, pour une production de CO2 équivalente à celle d’environ 54 000 foyers moyens (la ville voisine compte 67 000 habitants).

☕️ Spotify permet enfin aux comptes gratuits de lire des titres spécifiques

17 septembre 2025 à 11:18

Si les comptes Premium peuvent faire ce qu’ils veulent dans leur consommation de musique, les comptes gratuits sont fortement limités. Au-delà de la publicité récurrente, il n’est ainsi pas possible de lire spécifiquement un titre, ou dans l’ordre un album ou une liste.

Ce comportement vient de changer. Dans un communiqué publié lundi soir, Spotify annonce trois nouveautés, dont la principale est Pick & Play : on peut chercher un morceau et lancer sa lecture. De même, on peut lancer le titre que l’on souhaite dans un album ou une liste. Ces possibilités en ouvrent une autre : on peut désormais partager un titre avec les comptes gratuits pour qu’ils puissent le lire directement. Cette fonction simple n’avait jamais été disponible jusqu’à présent, étant réservée aux abonnés payants.

Spotify ne lève cependant pas toutes les barrières, afin que les comptes gratuits et Premium ne soient pas séparés uniquement par la présence de publicités. Si vous ouvrez un album ou une liste, le titre choisi basculera automatiquement vers un autre morceau aléatoire une fois fini.

On peut se demander pourquoi Spotify se décide maintenant à lever ces blocages pour les comptes gratuits. L’entreprise suédoise en avait peut-être assez de voir les utilisateurs partir vers YouTube quand ils voulaient écouter une musique spécifique, car quitte à avoir une publicité, le service de Google permet effectivement de lancer n’importe quel contenu.

Ces fonctions en accompagnent également une autre lancée récemment : le mode Lossless pour les comptes Premium (disponible en France dans les semaines à venir). Spotify a peut-être décidé de lancer en peu de temps plusieurs fonctions qui lui étaient réclamées depuis longtemps, pour redorer un blason abimé par la problématique des musiques générées par IA.

Firefox 143 permet d’épingler des sites dans la barre des tâches de Windows

17 septembre 2025 à 10:07
Presque des PWA... mais non
Firefox 143 permet d’épingler des sites dans la barre des tâches de Windows

La nouvelle mouture du navigateur embarque à son bord une capacité qui lui a été longtemps réclamée et que les navigateurs Chromium possèdent depuis des années (pour la plupart) : la possibilité d’épingler un site à la barre des tâches de Windows et de s’en servir comme d’une application web.

La fonction n’est disponible pour l’instant que sur le système de Microsoft et uniquement dans la version téléchargée sur le site de Mozilla, pas encore depuis le Store de Windows.

Pour s’en servir, il suffit de cliquer sur le nouveau bouton à droite de la barre des tâches, représentant une flèche vers le bas dans un rectangle. L’interface est alors réduite, avec une barre de titre plus simple, mais laissant toujours apparaitre le champ d’adresse. Firefox récupère simplement la favicon du site pour en faire l’icône dans la barre des tâches.

Contrairement au processus sur Chrome ou Edge, la fenêtre n’est pas vraiment considérée comme une application (PWA). On peut l’épingler à la barre des tâches, mais pas l’installer dans le menu Démarrer. Firefox ne possède pas non plus de liste des sites « installés » de cette manière.

Plusieurs autres modifications sont spécifiques à Windows. Par exemple, la compatibilité avec l’assistant Copilot, que l’on peut utiliser avec les autres dans la barre latérale, si elle est activée. Firefox 143 se rend également compatible avec l’automatisation de l’interface utilisateur Windows pour une meilleure accessibilité générale. Cet ajout doit simplifier l’utilisation d’outils intégrés comme le narrateur et le pilotage vocal.

Du neuf côté confidentialité

Parmi les autres nouveautés, citons la prévisualisation de l’image renvoyée par la caméra quand un site demande à s’en servir, toujours pratique. Une nouvelle option apparait également pour demander systématiquement si les téléchargements doivent être supprimés après une session de navigation privée. Sur Windows, macOS et Android, Firefox peut en outre lire les contenus xHE-AAC.

La barre d’adresse évolue pour afficher les dates importantes, mais uniquement aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, en France et en Italie. Pour les personnes utilisant les onglets verticaux, on peut aussi glisser-déposer les onglets dans le haut de la colonne pour les épingler plus facilement. Pendant la manipulation, cette zone s’éclaire en rose pour guider le geste.

Firefox renforce aussi sa protection contre les empreintes laissées par la navigation. Le navigateur va par exemple introduire des métadonnées aléatoires pour les images chargées afin que leur analyse par les sites ne serve pas au pistage. Firefox n’utilisera pas non plus les polices personnalisées installées sur l’ordinateur, uniquement celles fournies en standard par le système d’exploitation.

La version Android évolue également, avec notamment l’affichage de la progression des téléchargements avec des boutons d’actions (pause, reprendre, annuler, recommencer), ou encore la possibilité de configurer DNS over HTTPS depuis les paramètres du navigateur.

Enfin, le nouveau Firefox colmate 11 brèches de sécurité, dont 3 critiques. Comme toujours, il est recommandé d’installer rapidement la mise à jour. Sur ordinateur, il suffit le plus souvent de redémarrer le navigateur.

Les États-Unis auraient trouvé un accord sur TikTok avec un algorithme sous licence

17 septembre 2025 à 08:48
All of which are American dreams
Les États-Unis auraient trouvé un accord sur TikTok avec un algorithme sous licence

Donald Trump serait en passe de finaliser un accord avec ByteDance et le gouvernement chinois autour du cas TikTok. Les activités du réseau social seraient transférées à une entité détenue à 80 % par des capitaux basés aux États-Unis, et les internautes américains profiteraient d’une nouvelle application hébergée chez Oracle, dont l’algorithme serait concédé sous licence par le géant chinois…

Épilogue en vue ? Donald Trump s’est dit confiant quant à la capacité de son administration à trouver un accord définitif avec le géant chinois ByteDance quant à l’avenir des activités de TikTok aux États-Unis. « Nous avons un accord sur TikTok. J’ai conclu un accord avec la Chine. Je vais parler au président Xi [Jinping] vendredi pour tout confirmer », a déclaré mardi le président des États-Unis, confirmant des signaux optimistes déjà envoyés la veille par Scott Bressent, secrétaire d’État au Trésor.

Le deal est peut-être proche, mais il n’est pas encore signé, alors que le dernier ultimatum accordé par la Maison-Blanche fixait le 17 septembre comme date limite. Donald Trump a donc signé mardi un décret autorisant un nouveau délai de 90 jours, ce qui porte désormais l’échéance au 16 décembre 2025.

Dans le même temps, le Wall Street Journal a dévoilé mardi ce que seraient les grandes lignes de cet accord. Rien n’est encore confirmé, mais le montage décrit semble effectivement conforme aux aspirations de Donald Trump, qui pour mémoire souhaitait déjà lors de son premier mandat le transfert de TikTok US sous une gouvernance des États-Unis ou, à défaut, son interdiction.

80% de capitaux US et des serveurs chez Oracle

Réunis à Madrid, les négociateurs des deux premières puissances mondiales auraient mis plus de deux jours à converger vers cet accord, qui prendrait donc la forme d’une structure indépendante chargée de piloter les activités de TikTok aux États-Unis.

ByteDance en resterait le principal actionnaire, mais avec une part limitée à 19,9 % du capital. Les 80 % restants se répartiraient entre des investisseurs américains : les grands fonds déjà présents au capital du géant chinois (dont Susquehanna International, KKR et General Atlantic) et quelques nouveaux entrants, dont certains sont déjà pressentis depuis le printemps.

Dans le lot figureraient notamment Silver Lake, fonds bien connu de la sphère tech outre-Atlantique, et Andreessen Horowitz via son véhicule a16z, par ailleurs engagé depuis peu dans une politique de lobbying en faveur de l’IA.

Oracle, dont la valorisation tutoie des sommets à Wall Street sur fond de croissance liée aux investissements dans les infrastructures liées à l’IA, se positionnerait à la fois comme actionnaire et comme prestataire du nouveau TikTok US. C’est, en effet, toujours d’après le Wall Street Journal, dans ses datacenters du Texas que tourneraient les serveurs alimentant la future application.

Reste à poser des chiffres pour équilibrer l’équation. Pour l’instant, aucune information tangible n’a filtré quant à la valorisation précise associée à cette nouvelle entité. Les négociations ne peuvent toutefois ignorer la croissance significative dont témoigne ByteDance à l’échelle internationale. N’étant pas coté en bourse, le géant n’est pas tenu de publier ses chiffres, mais son chiffre d’affaires aurait grimpé de 25 % sur un an, dépassant les 48 milliards de dollars (41,27 milliards d’euros), relevait Reuters fin août, et des programmes de rachat d’action internes esquissent une valorisation de l’ordre de 330 milliards de dollars (environ 280 milliards d’euros).

Une nouvelle appli et un algorithme sous licence ?

La négociation se révèle probablement d’autant plus complexe que l’accord n’est pas qu’une question de capitaux : Trump et son administration affichent l’ambition d’évincer la Chine de la gouvernance opérationnelle de TikTok sur leur sol, ce qui signifie avoir la main, ou un minimum de garantie, sur les algorithmes qui sous-tendent le fonctionnement du réseau.

Sur ce point, les sources du Wall Street Journal indiquent que les équipes de TikTok ont entrepris de développer une nouvelle application spécifique aux États-Unis, et de re-créer un jeu d’algorithmes dédiés, en utilisant, sous licence, la technologie développée par ByteDance. Autrement dit, le savoir-faire du géant chinois serait conservé, mais les mécaniques de recommandation automatisées pourraient adopter un fonctionnement différent entre la version US de TikTok et ses autres déclinaisons dans le monde…

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L’onde de choc de l’assassinat de Charlie Kirk se propage en ligne et hors ligne

16 septembre 2025 à 17:44
McCarthyism all over again (but make it international)
L’onde de choc de l’assassinat de Charlie Kirk se propage en ligne et hors ligne

D’un vice-président transformé en podcasteur à une eurodéputée harcelée, l’assassinat de Charlie Kirk alimente autant la violence ultra-conservatrice aux États-Unis que les thèses extrême-droitières de ce côté-ci de l’Atlantique.

Animation du « Charlie Kirk Show » par le vice-président des États-Unis J.D. Vance, menaces de mort contre l’eurodéputée Nathalie Loiseau après que celle-ci s’est opposée à la tenue d’une minute de silence au Parlement européen… Aux États-Unis comme en Europe, l’assassinat de l’activiste d’extrême-droite Charlie Kirk à l’université de Utah Valley, le 10 septembre, crée des remous numériques et politiques d’une rare ampleur.

Dans les heures qui ont suivi l’assassinat par balle de Charlie Kirk, 31 ans, Donald Trump avait déjà donné le ton. Sur son réseau Truth Social, le président des États-Unis avait écrit : « Personne ne comprenait mieux la jeunesse des États-Unis d’Amérique que Charlie ». Quelques jours plus tard, Donald Trump accusait la « gauche radicale » d’avoir contribué à son décès. Mais un nouveau seuil vient d’être franchi, tant sur le fond que dans la forme, avec la récente performance de J.D. Vance.


Depuis la Maison Blanche, le vice-président des États-Unis a pris le micro pour animer un épisode du « Charlie Kirk show », en mémoire de cet ami proche, dont il a accompagné le cercueil vers Phoenix, jeudi dernier. Installé dans l’Eisenhower executive office, J.D. Vance a multiplié les références bibliques et ouvertement nommé des ennemis, en l’occurrence les « gens de gauche », mais aussi les « antifas » (antifascistes), qu’il souhaite désigner comme organisation terroriste quand bien même il s’agit de groupuscules éclatés plutôt que d’un groupe défini.

À ses côtés, le communicant et icône des suprémacistes blancs Stephen Miller a renchéri, se déclarant prêt à poursuivre les organisations de gauche pour terrorisme et ciblant des catégories professionnelles entières, employés fédéraux, infirmières, professeurs. Les deux hommes ont globalement rangé dans une même catégorie rejet des idées de Kirk, mauvais goût propre à toute une sous-culture numérique, et incitation au meurtre.

Égérie de la droite « la plus radicale » 

Mais qui était Charlie Kirk ? Quand bien même l’homme gravitait dans les cercles de Donald Trump et J.D. Vance, il n’était, en réalité, pas connu de toute la jeunesse des États-Unis. Son public était plutôt composé d’une population républicaine, pro-MAGA, et proche de l’extrême-droite américaine, souligne le chercheur associé à l’IRIS Romuald Sciora auprès de RFI.

En 2012, alors âgé de 18 ans, le garçon avait créé l’ONG Turning Point, un projet dédié à diffuser des idées conservatrices dans les universités à tendances progressistes. Créé pour promouvoir « les principes de la responsabilité fiscale, des marchés libres et d’un gouvernement limité » auprès des plus jeunes, le projet compte désormais des émanations dans plus de 850 établissements d’enseignement supérieur.

L’une des marques de fabrique de Kirk, aussi visible sur ses réseaux sociaux qu’audible dans son podcast quotidien, consistait à débattre avec des étudiants sur des sujets comme le changement climatique, les valeurs familiales ou les armes, à la possession desquelles lui-même se déclarait favorable.

« Égérie de la droite la plus radicale », pour reprendre les mots de Romuald Sciora, Kirk cultivait publiquement, aux côtés de sa femme Erika Kirk, son christianisme évangélique. Militant anti-avortement, il a par ailleurs participé à l’affrètement de bus pour attaquer le Congrès des États-Unis, en janvier 2021.

Des memes internet sur les balles de l’assassin

Les idées défendues par Charlie Kirk ont fait de sa mort un nouveau foyer de la radicalisation politique qui traverse les États-Unis. Dans les heures qui ont suivi le coup de feu fatal, rumeurs et hypothèses sur les motivations de l’assassin se sont répandues en ligne bien plus vite et probablement bien plus loin que les faits, alimentée par des personnalités aussi en vue – politiquement et algorithmiquement – qu’Elon Musk. Avant même que le décès de l’activiste ne soit confirmé, celui-ci a déclaré : « la gauche est le parti du meurtre ».

En ligne et dans les médias, plusieurs thèses ont été étudiées pour comprendre le geste du tueur, à commencer par celles d’un supposé soutien aux droits des personnes LGBT ou d’une appartenance à une mouvance d’extrême-gauche. L’hypothèse s’appuyait sur les phrases retrouvées gravées sur les balles, tirées ou non, du tueur.

Ces dernières sont, en réalité, difficiles à analyser sans se plonger dans divers pans de la culture web – régulièrement présents dans les épisodes meurtriers des dernières années, de l’attentat de Christchurch diffusé en ligne à l’assassinat du CEO de UnitedHealthcare Brian Thompson, pour lequel Luigi Mangione, dont le procès s’ouvrira en décembre, aurait gravé « deny », « defend » et « depose » sur ses balles.

Press conference announces that the shooter's bullets said: Fired bullet: "Notices bulges owo whats this?" Other unfired cases: "hey fascist! Catch! Uparrow, right arrow, three downarrow" "O bella ciao, bella ciao, ciao, ciao" "If you read this you are gay lmao"

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— Erin Reed (@erininthemorning.com) 12 septembre 2025 à 16:11

Dans le cas des munitions utilisées pour tuer Charlie Kirk, la citation « Oh bella ciao, bella ciao, bella ciao ! », par exemple, peut certes être lue comme une référence au chant italien antifasciste de la Seconde Guerre mondiale, mais elle est depuis passés dans la pop culture, notamment via son usage récurrent dans la série Netflix La Casa de Papel.

Le morceau a même été intégré à une playlist partagée par le groupe d’extrême-droite Groypers, qui revendique un nationalisme chrétien et est mené par le militant suprémaciste, antisémite et masculiniste Nick Fuentes. Ce dernier s’en est régulièrement pris à Charlie Kirk et à tout autre soutien de Donald Trump qu’il jugeait trop modéré, mais il conteste toute association de sa personne ou de son groupe avec le meurtre.

La phrase « Hey, fascist! Catch! ↑ → ↓↓↓ », de son côté, inclut la suite de symboles nécessaires pour exécuter l’un des coups spéciaux « les plus destructeurs » du jeu Helldivers 2, relève Polygon. Outre le fait d’être clairement homophobe, une autre phrase, « if you read this you are gay LMAO » relève de son côté des logiques de piégeage et d’autres trolling en ligne, à la manière des rickrolls, ces liens qui renvoient les internautes inattentifs vers la vidéo de la chanson « Never Gonna Give You Up ».

De la thèse de l’assassin de gauche à la chasse aux critiques de Kirk

Interpellé 33 heures après les faits, le tireur de 22 ans, Tyler Robinson, est en réalité loin d’avoir le profil du militant d’extrême-gauche, supposément démocrate et/ou défenseur des droits des personnes LGBT décrit par les ténors du camp conservateur.

Élevé dans une famille de la classe moyenne blanche et conservatrice des États-Unis, comme le décrit Le Monde, Robinson est le fils d’un couple encarté au parti républicain et a grandi avec deux frères et sœurs dans la banlieue de Saint George, une ville essentiellement conservatrice. Peu disert sur les questions politiques, il avait en revanche déjà exprimé sa détestation de Charlie Kirk.

Tyler Robinson n’est lui-même affilié à aucun parti. Plusieurs analystes soulignent sa fréquentation d’espaces profondément nihilistes et violents du web, évoquant sa potentielle proximité avec une mouvance émergente de terrorisme « dépourvu de la dimension politique ou idéologique qui anime les attaques extrémistes classiques », comme le détaille l’Institute for Strategic Dialogue. D’autres soulignent néanmoins la percolation entre ces tendances apparemment dépourvues de projets politiques et d’autres espaces numériques aux thématiques néonazies bien identifiées, dont le mouvement Terrorgram.

D’anciens opposants à Charlie Kirk utilisent d’ailleurs déjà sa mort pour tenter de radicaliser toujours plus d’internautes, relève Wired.

Violences accrues et instrumentalisation jusqu’en Europe

Loin de conduire à la moindre évolution des discours, l’interpellation de Tyler Robinson n’a été suivie que par une surenchère de violences de la part du camp conservateur états-unien. Alors que la défense de la liberté d’expression était brandie par plusieurs d’entre eux, des journalistes et divers autres internautes ayant critiqué les positions de Charlie Kirk ou s’étant exprimé sur sa mort – dans certains cas pour la célébrer – se sont retrouvés licenciés, après que des activistes d’extrême-droite se sont coordonnés pour les repérer et les dénoncer à leurs employeurs.

En parallèle, plusieurs universités historiquement noires ont reçu des menaces terroristes, les obligeant à organiser des confinements. De même, alors qu’un néo-nazi de 19 ans a été arrêté pour avoir menacé de perpétrer un « assassinat de masse » de minorités, plusieurs représentants démocrates ont reçu des menaces ou été obligés de suspendre leurs activités après des alertes à la bombe.

Alimenté par l’accès simplifié aux armes à feu et la promotion de contenus extrêmes par les réseaux sociaux, l’épisode pourrait ouvrir aux États-Unis un épisode de violences politiques plus grave encore que celui des années 1960, pendant lesquelles John F. Kennedy et Marthin Luther King avaient été assassinés.

En Europe, divers appels à honorer la mémoire du militant d’extrême-droite ont été formulés, dans un étonnant deux poids deux mesures pour qui compare la réception de ce drame à celle de l’assassinat de Melissa Hortman. Représentante démocrate à la Chambre du Minnesota, cette dernière a été abattue avec son mari et son chien, chez elle, le 14 juin 2025, par un militant anti-avortement.

Précisant que la mort de Charlie Kirk était un « crime odieux », l’eurodéputée Renew Nathalie Loiseau n’en a pas moins refusé d’en faire une « icône », alors que ses collègues d’extrême-droite réclamaient une minute de silence au Parlement européen.

Elle indique avoir, elle aussi, reçu des menaces de mort à la suite de ce positionnement, un procédé que la chercheuse Stéphanie Lamy déchiffre comme l’aboutissement d’une opération d’astroturfing, c’est-à-dire visant à faire croire à un réel soutien populaire. Le refus de Nathalie Loiseau a en effet très rapidement été diffusé et amplifié par divers relais bien identifiés de l’extrême droite française en ligne, avant d’être repris par des médias de la sphère Bolloré.

Hop, l’UFC Que Choisir et 20 organisations s’insurgent contre la fin de Windows 10

16 septembre 2025 à 16:41
Tout le monde sous Vista et on n'en parle plus
Hop, l’UFC Que Choisir et 20 organisations s’insurgent contre la fin de Windows 10

L’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP), l’UFC-Que Choisir et 20 autres organisations ou entreprises lancent un appel à pétition autour de la question de la fin programmée du support de Windows 10. Si leur texte s’adresse en premier lieu à Microsoft, à qui sont réclamés cinq ans supplémentaires de mises à jour, il vise aussi et surtout à sensibiliser l’opinion publique à une possible réponse réglementaire.

À un mois de l’échéance, est-il encore vraiment temps de tirer la sonnette d’alarme ? C’est a priori l’avis des 22 cosignataires d’une pétition baptisée « Non à la taxe Windows », officiellement lancée mardi 16 septembre, pour appeler au maintien des mises à jour de sécurité non payantes de Windows 10 jusqu’en 2030.

Le texte rappelle la fin programmée du support de Windows 10 (sorti pour mémoire en juillet 2015), fixée depuis deux ans au 14 octobre 2025. Une date régulièrement rappelée par l’éditeur, qui en profite pour inciter les utilisateurs à passer vers la dernière version en date de son environnement, et invite ceux dont la machine ne serait pas compatible avec les exigences de Windows 11 à renouveler leur matériel, de préférence au profit d’une machine compatible avec les fonctions d’IA Copilot+.

Paie, passe à la caisse ou tremble ?

À défaut, l’éditeur prévoit des options, payantes ou assorties de certaines obligations d’usage de ses produits, pour prolonger de un à trois ans le support de Windows 10. Une possibilité d’extension que les signataires voient comme un argument à charge pour dénoncer le « hold-up numérique » dont se rendrait coupable Microsoft. Puisque des mises à jour seront distribuées aux souscripteurs de ces options, pourquoi ne pas en faire profiter l’ensemble du parc Windows 10 ?

Les auteurs de la pétition reprennent à leur compte le chiffre, largement repris dans les médias, selon lequel 400 millions de machines dans le monde seraient condamnées à une forme d’impasse, avec d’un côté le renouvellement forcé (et donc la mise au rebut) et de l’autre la perspective de continuer à fonctionner avec une sécurité dégradée faute de correctifs.

À l’appui de leur appel, les 22 premiers cosignataires joignent quelques chiffres censés donner la mesure de l’impact attendu, que ce soit sur le climat ou en termes financiers. « 400 millions d’ordinateurs remplacés, cela représente plus de 70 millions de tonnes de gaz à effet de serre, et l’équivalent du poids de près de 32 000 tours Eiffel de matières premières extraites », écrivent-ils.

L’option permettant de prolonger le support est quant à elle présentée comme une « taxe Windows » dont l’enveloppe pourrait représenter 10,4 milliards d’euros, si l’on compte que 400 millions de machines souscrivent la formule à 30 dollars (soit 26 euros environ) pour un an, et ramènent le chiffre à l’équivalent de 481 000 années de SMIC pour le rendre plus impressionnant. La réalité sera certainement plus nuancée, mais la réalité des cycles de renouvellement en entreprise fait que des millions de machines souscriront probablement le programme ESU (Extended Security Updates), générant de ce fait une manne de revenus pour Microsoft.

Imposer 15 ans de mises à jour par la loi ?

De façon plus concrète, la pétition livre quelques exemples chiffrés, mais anonymes, des conséquences financières attendues dans le secteur public. « HOP a par exemple reçu le témoignage d’un département d’1,3 million d’habitants, pour lequel le remplacement du matériel est estimé à 1,1 million d’euros, dont un surcoût imprévu de 550 000 €. Une entreprise de service public, qui compte payer les extensions de mise à jour pour ses 48 000 postes incompatibles, devra faire face pour la première année seulement à un coût d’environ 2,5 millions d’euros. », expliquent les signataires dans un dossier de presse (PDF).

Et les auteurs d’appeler à médiatiser un maximum le sujet : « Le cas Windows 10 illustre un modèle économique où les grands acteurs du numérique : Profitent de leur position dominante pour imposer de nouvelles rentes. Font peser le coût de leur stratégie sur les ménages, les services publics et l’environnement. Dissimulent derrière un discours technologique des impacts environnementaux ».

En réponse, les instigateurs de la démarche expliquent se réunir sous la coordination de HOP, et joindre leur voix à celle de la coalition européenne Right to repair pour demander la fin de ces pratiques d’obsolescence logicielle.

« Plus généralement, nous défendons l’encadrement légal des pratiques, afin d’assurer la mise à disposition gratuite et sans contrepartie des mises à jour logicielles pendant au moins 15 ans, ainsi que l’obligation d’information des utilisateur·ices sur le passage à un système d’exploitation libre. »

Le rappel est effectivement de circonstance : si la décision de Microsoft place les utilisateurs de Windows 10 face à une forme de mur, des alternatives existent, de Linux Mint à GLF OS en passant par tous les autres grands (ou moins grands) noms de la scène du logiciel libre. Reste à savoir si l’éditeur de Redmond finira par faire les frais de ce passage en force.

La pétition, qui comptait 330 signatures lundi soir avant sa médiatisation, réunissait quelque 4 300 noms mardi à 16h30.

IA : les sous-traitants de Google ont licencié 200 salariés demandant de meilleures conditions

16 septembre 2025 à 14:00
Intelligence pas très artificielle
IA : les sous-traitants de Google ont licencié 200 salariés demandant de meilleures conditions

Plus de 200 personnes qui évaluaient et modéraient les résultats des modèles d’IA générative de Google ont été licenciées alors qu’elles se battaient pour obtenir de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaires. Le conflit se passe chez les sous-traitants de Google (notamment chez GlobalLogic, filiale d’Hitachi) qui ont pour tâche de filtrer les résultats erronés.

Depuis l’avènement des modèles de langage et de leur utilisation dans tous les produits d’IA générative, les entreprises comme Google ont redoublé le recours à la sous-traitance du travail de la donnée, que ça soit dans des pays comme le Venezuela, le Kenya, le Brésil, Madagascar ou la France, avec des situations bien différentes. Ce système maintient « les dépendances économiques historiques et génère des inégalités qui s’ajoutent à celles héritées du passé », exposent les sociologues Antonio Casilli, Paola Tubaro, Maxime Cornet, Clément Le Ludec, Juana Torres-Cierpe et Matheus Viana Braz.

Après avoir utilisé des « travailleurs du clic », les entreprises d’IA génératives ont cherché à faire appel à des « experts » susceptibles, théoriquement, de mieux évaluer les réponses de leurs modèles qui hallucinent et génèrent toujours des réponses problématiques et ainsi améliorer les réponses des produits boostés à l’IA générative comme AI Overviews.

Ainsi, des entreprises comme TuringAI ou Toloka se sont lancées dans ce marché. Du côté de chez Google, c’est essentiellement GlobalLogic qui fournit cette main d’œuvre depuis 2023. Filiale d’Hitachi, cette entreprise a embauché des évaluateurs qui doivent noter et modérer des contenus créés par les modèles de Google. Mais, comme l’explique le Guardian, ces travailleurs se plaignent de pressions énormes, d’exposition à des contenus violents et de salaires peu élevés.

Des experts payés au lance-pierre pour évaluer des contenus parfois très violents sans en être informés

Contactés sur LinkedIn et recrutés pour leurs connaissances spécialisés et leurs diplômes de master ou même de thèse sur des postes aux intitulés vagues comme « analyste en rédaction », des enseignants et des rédacteurs techniques se retrouvent, aux États-Unis, à être payé entre 16 dollars et 21 dollars de l’heure pour ces évaluations de contenus parfois extrêmement violents ou sexuels.

« J’ai été choqué que mon travail implique de traiter des contenus aussi pénibles », explique au Guardian Rachael Sawyer, qui travaille en tant qu’ « évaluatrice généraliste » depuis mars 2024. « Non seulement parce que je n’ai reçu aucun avertissement et qu’on ne m’a jamais demandé de signer de formulaire de consentement lors de mon intégration, mais aussi parce que ni le titre ni la description du poste ne mentionnaient la modération de contenu ».

En décembre dernier, TechCrunch expliquait que les évaluateurs experts de GlobalLogic avaient reçu la consigne (venue de Google) de répondre même sur des questions se trouvant en dehors de leur champ de compétence.

Des licenciements dans un contexte de conflit social

Wired raconte que l’entreprise employait depuis une dizaine d’années des évaluateurs généralistes. Et en 2023, Google a demandé à GlobalLogic d’embaucher des « super » évaluateurs pour ses IA génératives et notamment pour AI Overviews. De 25 « super » évaluateurs en 2023, l’entreprise serait montée à près de 2 000 récemment.

Mais GlobalLogic et les autres sous-traitants seraient en train de brusquement licencier leurs évaluateurs, explique Wired. 200 personnes auraient été licenciées sans préavis lors d’au moins deux vagues au mois d’août dernier.

Interrogé par Wired, Ricardo Levario, l’un des évaluateurs licenciés et ancien enseignant dans le Texas, explique que les problèmes ont commencé quand GlobalLogic a elle-même fait appel à des sous-traitants. Les super évaluateurs de GlobalLogic étaient payés entre 28 et 32 dollars de l’heure, mais ses sous-traitants payent maintenant entre 18 et 22 dollars de l’heure pour le même travail.

Ricardo Levario raconte à Wired la construction d’un mouvement social interne à GlobalLogic notamment à travers un groupe WhatsApp après que certains aient forgé des liens sur les espaces sociaux numériques laissés à disposition par Google. Ce mouvement a notamment abouti à la création de la branche des évaluateurs d’IA au sein du syndicat de Google. En réaction, l’entreprise a interdit l’utilisation des espaces sociaux pendant les heures de travail.

Ricardo Levario a envoyé une plainte à la maison-mère Hitachi, en tant que lanceur d’alerte. Suite à cet envoi, il a été convoqué à un entretien à distance quatre jours après durant lequel il a été licencié au bout de cinq minutes.

Alors que les outils basés sur l’IA générative comme Overview montrent régulièrement leurs limites, le travail de ces évaluateurs permet néanmoins aux entreprises du secteur d’éviter les enjeux les plus problématiques et de faire croire que leurs produits sont des outils doués d’une intelligence artificielle qui ne déclament pas des horreurs à leurs utilisateurs. « En tant qu’évaluateurs, nous jouons un rôle extrêmement important, car les ingénieurs, entre le code et tout le reste, n’ont pas le temps de peaufiner le bot et d’obtenir les commentaires dont ils ont besoin », explique Alex, une évaluatrice généraliste interrogée par Wired. « Nous sommes comme les sauveteurs en mer sur la plage : nous sommes là pour veiller à ce qu’il n’arrive rien de grave ».

Chez Google, la gestion des correctifs de sécurité a basculé sur un système de risque

16 septembre 2025 à 11:58
Sans agence, sans Looping
Chez Google, la gestion des correctifs de sécurité a basculé sur un système de risque

Au cours des derniers mois, la gestion des mises à jour de sécurité a évolué chez Google. Désormais, elle est basée sur une évaluation des risques, avec une priorité donnée aux failles présentant un risque accru. Pour le reste, la diffusion des correctifs adopte un rythme davantage trimestriel. Il semble que le changement ait été mis en place pour soulager les constructeurs.

Le changement a été révélé par Android Authority le 13 septembre et confirmé à demi-mot par Google. Nos confrères relèvent ainsi que le bulletin de juillet ne contenait aucune vulnérabilité corrigée, une rupture face aux 120 failles corrigées depuis le début de l’année. À l’inverse, le bulletin de septembre comportait des correctifs pour 119 failles à lui seul. Comment expliquer une telle différence ?

Une évaluation des risques

Google donne à présent la priorité aux failles comportant un risque élevé, qui ne tient pas uniquement compte de la criticité d’une vulnérabilité. L’entreprise ne détaille pas les critères d’évaluation, mais on peut supposer que le nombre de cibles potentielles et la facilité de mise en œuvre font partie des principaux, de même que l’existence d’une exploitation connue. Selon Android Authority, le mécanisme est nommé Risk-Based Update System, ou RBUS.

La règle est simple : si la faille présente un risque élevé, elle est publiée comme telle dans le bulletin mensuel, et si elle peut attendre, elle partira dans le bulletin trimestriel. Pour nos confrères, ce changement a été mis en place pour soulager les constructeurs intégrant Android dans leurs smartphones (OEM). Les failles à haut risque ont ainsi des chances accrues d’avoir un correctif rapidement diffusé, la diffusion des solutions étant parfois complexe à maintenir en fonction du nombre d’appareils concernés.

Toujours selon Android Authority, ce changement explique pourquoi le bulletin de juillet était vide : aucune faille à haut risque n’était répertoriée. Il explique aussi celui de septembre comptait autant de failles corrigées : elles avaient toutes été mises de côté pour le grand bulletin trimestriel.

Avantages et inconvénients

Bien que Google n’ait pas documenté ce changement, la société l’a confirmé à demi-mots à Android Authority :

« Les bulletins de sécurité Android et Pixel sont publiés tous les mois. Pour assurer la sécurité des utilisateurs, nous intégrons une sécurité puissante profondément ancrée dans les fondations d’Android. Android arrête la plupart des exploitations de vulnérabilité à la source grâce à un renforcement complet de la plate-forme, comme notre utilisation du langage Rust et des protections anti-exploitation avancées. Android et Pixel corrigent en permanence les failles de sécurité connues et donnent la priorité à la correction des vulnérabilités les plus risquées en premier »

Côté utilisateurs, rien ne change vraiment dans la plupart des cas. Les constructeurs décidant d’appliquer quand même les correctifs de sécurité tous les mois pourront continuer à le faire. Ceux souhaitant un rythme plus souple ne diffuseront alors des correctifs mensuels que si des failles à haut risque y sont présentes, et se contenteront d’une grosse mise à jour tous les trois mois dans le cas contraire.

Les avantages ne concernent a priori que les OEM, qui ont parfois du mal à tenir le rythme, selon les gammes commercialisées et le nombre de modifications faites sur la base d’Android. En leur offrant un nouveau cycle trimestriel, ils peuvent en théorie mieux préparer le terrain.

L’approche a également ses inconvénients. Retarder la publication des mises à jour peut laisser le temps à certaines failles d’être exploitées. Car les informations circulent : si des failles sont trouvées, les entreprises sont averties, de même que les équipes d’ingénieurs. Plus il y a de personnes au courant, plus le risque de fuite augmente, et avec lui la probabilité d’une exploitation.

Un système complexe

Le problème des mises à jour de sécurité sur Android est débattu depuis longtemps, avec toujours le même constat : les constructeurs doivent jouer le jeu. La pluralité des gammes et le nombre de modifications apportées à la base d’Android peuvent ralentir l’application des correctifs, car il faut mener suffisamment de tests pour s’assurer du bon fonctionnement. Plus il y a d’appareils dans les gammes, plus ce travail est conséquent.

Comme le rappelle d’ailleurs Android Authority, les entreprises ne jouent pas toutes le jeu de la même manière. Si l’on voit depuis deux ans des annonces très importantes sur la durée du support, notamment sur les Pixel et les Galaxy S de Samsung, un bon support est trop souvent dépendant de la gamme. De nombreux appareils d’entrée ou milieu de gamme ont un support limité de quelques années, les correctifs de sécurité n’arrivant pas tous les mois. C’est d’ailleurs ce qui a poussé l’Union européenne à imposer un nouveau minimum de cinq ans pour les mises à jour logicielles sur tous les nouveaux appareils.

Google connait bien le problème. Le projet Mainline (initié avec Android 10, mais arrivé concrètement dans les versions suivantes) a notamment été instauré pour augmenter le nombre de composants pouvant être mis à jour directement par Google Play. Mais de nombreux composants bas niveau ne peuvent être modifiés que par les constructeurs. Aussi, lorsque Google signale une faille et prépare une modification de code, celle-ci n’est pas publiée immédiatement dans AOSP (Android Open Source Project), pour que les modifications de code ne révèlent pas les détails de la brèche.

Le nouveau mécanisme ne remet pas en cause l’Android Security Bulletin mensuel. L’ASB dispose pour rappel de deux versions : une publique pour lister les failles corrigées, et une privée pour avertir les OEM un mois avant et leur laisser le temps d’intégrer les correctifs. En revanche, certains bulletins seront parfois vides, qu’ils soient publics ou privés. Les bulletins complets seront désormais alignés sur le rythme trimestriel d’Android depuis sa dernière version 16.

Free mVPN : Free intègre un VPN à ses forfaits mobiles

16 septembre 2025 à 10:24
Cette vidéo n'est pas sponsorisée par Nord VPN
Free mVPN : Free intègre un VPN à ses forfaits mobiles

Free annonce l’intégration, sans surcoût, d’un service VPN à ses forfaits mobile Free 5G et Série Free. Proposé sans quota et accessible aux appareils en partage de connexion, il doit permettre à terme de sélectionner son pays de sortie.

D’après l’opérateur, il s’agirait d’une première mondiale : Free a annoncé, mardi 16 septembre, l’ajout gratuit d’un service de réseau privé virtuel (VPN) à ses forfaits mobiles Free 5G et Série Free. Disponible sans surcoût, ce dernier permet donc à l’utilisateur d’activer une option permettant de router son trafic Internet sur le réseau de l’opérateur jusqu’à un point de sortie, situé pour l’instant en Italie ou aux Pays-bas. « Le choix du pays de sortie sera bientôt disponible », promet à ce sujet la filiale du groupe Iliad, sans préciser quelles seront les options possibles.

L’option n’est pas proposée sur les forfaits à 2 euros et les formules vendues via Veepee – capture d’écran

Un VPN activé en un clic pour 12 heures

Baptisé Free mVPN, le service est accessible depuis le téléphone de l’abonné, mais aussi via les appareils en partage de connexion, prend soin de souligner l’opérateur, qui revendique d’offrir gratuitement à ses abonnés un service habituellement payant, sans quota quant au volume de données échangé.

D’après Free, le service s’active « en un clic », soit depuis l’espace client sur le site de l’opérateur, soit depuis ses applications mobiles iOS ou Android (rubrique Mes options), et ce pour une durée de 12 heures « au terme de laquelle l’abonné retrouve automatiquement un accès Internet local sans avoir rien à faire ». Dans l’intervalle, la désactivation manuelle reste possible, précise l’opérateur, qui indique également que l’utilisation de Free mVPN rend « indisponibles » les MMS.

Un service opportun(iste) ?

« Un VPN, ça ne devrait pas être un luxe réservé à quelques-uns. Alors on a décidé de l’intégrer à vos forfaits, directement et sans surcoût, comme l’illimité ou la 5G. Encore une fois, Free rend du pouvoir d’achat aux Français », clame Xavier Niel dans un communiqué (PDF). L’opérateur y déclare que « plus de 40 % des Français ont déjà utilisé un VPN », alors que ce service « reste souvent payant et contraignant ».

Popularisé par des acteurs tels que Nord VPN, qui déploient d’importants budgets marketing sur YouTube ou auprès des médias financés par la publicité, le secteur des VPN connait en ce moment un regain d’intérêt dans le cadre de la polémique liée à l’accès aux sites pornographiques conditionné à un contrôle de l’âge.

En réponse aux injonctions de l’Arcom, plusieurs grands éditeurs de sites pornographiques ont mis en place ces dernières semaines des restrictions d’accès spécifiques aux internautes français, activées en fonction de l’adresse IP (et à l’efficacité largement discutable). Un forme de géo-blocage que Free propose donc de contourner « en un clic ».

Rappelons que contrairement à ce que laissent parfois entendre les articles promotionnels ou les réclames des éditeurs spécialisés, un VPN ne garantit ni anonymat, ni protection absolue contre les menaces informatiques.

☕️ Affaire du Great 78 Project : Internet Archive a conclu un accord avec Universal et Sony

16 septembre 2025 à 09:15

En 2023, plusieurs des plus grandes maisons de disques mondiales, dont Universal Music Group et Sony Music Entertainment, attaquaient Internet Archive en visant son « Great 78 Project ».

Sur son blog, l’organisation à but non lucratif annonce qu’elle a scellé un accord avec ces maisons de disques. Le message est très bref et Internet Archive explique seulement que « les parties sont parvenues à un accord confidentiel concernant toutes les réclamations et ne feront plus aucune déclaration publique à ce sujet ».

On n’en saura donc pas plus sur la continuité du projet de mise en ligne de la numérisation de vinyls au format 78 tours publiés entre 1898 et les années 1950 qu’avait en tête Internet Archive. Les titres déjà mis en ligne peuvent toujours être écoutés, dont un « Don’t Blame Me » crachotant, interprété par Tab Smith et son orchestre.

On ne connait pas non plus l’éventuelle compensation versée par Internet Archive aux maisons de disques. Au dépôt de la plainte en 2023, on parlait de 412 millions de dollars réclamés. L’année dernière l’estimation faite par les maisons de disques était cependant montée à 621 millions de dollars.

☕️ Apple a publié également iOS 18.7 et macOS 15.7 pour corriger des failles de sécurité

16 septembre 2025 à 08:50

Apple a ouvert grand les vannes lundi pour les versions 26 de toutes ses plateformes. Dans le même temps, l’entreprise a lancé de nouvelles mises à jour intermédiaires pour les moutures précédentes.

iOS/iPadOS 18.7 et macOS 15.7 ont été mis à disposition en même temps que les versions majeures hier soir. Dans l’interface de mise à jour sur iOS, cette version apparaissait même avant la mouture 26. Elles ont été publiées pour colmater une série de failles de sécurité, dont on trouve la liste sur le site d’Apple. Les correctifs concernent des composants comme CoreAudio, le noyau, libc, MobileStorageMounter, Raccourcis ou encore WebKit.

iPhone 15

Apple a également publié des mises à jour de sécurité pour des versions plus anciennes de ses systèmes. Pour iOS/iPadOS, on trouve ainsi les versions 15.8.5 et 16.7.12. Sur Mac, les machines sous Sonoma reçoivent la 14.8.

S’agissant de correctifs de sécurité, il est conseillé d’appliquer rapidement les mises à jour, qui réclament un redémarrage.

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