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Jolla revient avec un nouveau smartphone sous Sailfish OS, le Do It Together

15 décembre 2025 à 17:33
Joli Jolla
Jolla revient avec un nouveau smartphone sous Sailfish OS, le Do It Together

Jolla est de retour avec un nouveau smartphone, le Do It Together. Présenté comme une alternative européenne, le smartphone fait l’objet d’une campagne participative, dont les deux premiers jalons sont déjà atteints.

Sailfish OS est née des cendres du projet MeeGo, un système d’exploitation développé conjointement par Nokia et Intel. En 2011, Stephen Elop, responsable chez Microsoft, devient président de Nokia, il est décidé que l’avenir de l’entreprise passera entièrement par la plateforme Windows Phone. On connaît la suite : malgré des modèles globalement réussis et disposant de qualités certaines, les modèles Windows Phone ne rencontreront qu’un succès limité. La faute principalement au manque d’applications sur la boutique.

De fait, l’entreprise finlandaise Jolla, qui développe le système, a été fondée par un groupe d’anciens employés de Nokia, partis quand Stephen Elop est arrivé. Quelques modèles sont sortis directement avec la marque Jolla, mais Sailfish OS s’est surtout fait connaître comme alternative à Android, bien qu’avec une liste réduite d’appareils compatibles, comme le Xperia 10 II de Sony.

Avec le temps, Jolla s’est tourné vers d’autres domaines pour son système (basé sur Linux), notamment l’industrie automobile. L’entreprise est devenue rentable en 2021, presque dix ans après sa fondation, comme l’indiquait alors TechCrunch.

L’entreprise est de retour avec un tout nouveau modèle. Baptisé Do It Together (en opposition au Do It Yourself), le nouveau smartphone est présenté comme une alternative européenne aux grands noms de la tech, pratiquement tous américains. Fourni avec Sailfish OS 5, dernière révision stable du système, il se veut entièrement tourné vers la confidentialité et le respect de la vie privée.

Un bouton configurable pour la vie privée

La base technique du nouveau téléphone est centrée sur une puce Mediatek « hautes performances » dont la référence est inconnue. Le téléphone est compatible 5G, embarque 12 Go de mémoire et 256 Go de stockage (extensibles jusqu’à 2 To via microSDXC) et présente un écran AMOLED 1080p de 6,36 pouces (environ 390 ppi, ratio de 20:9), recouvert d’une couche Gorilla Glass. La partie photo comprend deux capteurs, un grand angle de 50 MP et un ultra grand angle de 13 MP. Une caméra frontale grand angle est également présente, mais on n’en sait pas plus.

Le smartphone présente des dimensions de 158 × 74 × 9 mm, mais son poids n’est pas précisé. Il est disponible en trois couleurs : Snow White, Kaamos Black et The Orange. C’est cette dernière que la communication met surtout en valeur. On trouve aussi un lecteur d’empreintes latéral, du Wi-Fi 6 et du Bluetooth 5.4.

L’annonce ne donne pas tous les détails techniques. Dans la FAQ, on peut d’ailleurs lire que le reste des informations sera donné durant le premier trimestre 2026. En revanche, on sait déjà que le Jolla DIT se distinguera par deux caractéristiques. D’une part, la batterie (de 5 500 mAh) sera remplaçable rapidement par retrait de la coque arrière (d’ailleurs personnalisable). D’autre part, l’appareil présente sur la tranche un Privacy Switch. Ce bouton permet de couper physiquement le Bluetooth, le micro ou encore les applications Android. Son comportement peut être modifié afin d’ajouter ou retirer des éléments.

Jolla indique dans la page du projet que le DIT est une émanation de la communauté : les principales décisions prises sur les caractéristiques ont fait l’objet d’un vote. Précisons également que Sailfish OS intègre MicroG pour permettre le fonctionnement des applications Android, qui peuvent être installées notamment via la boutique F-Droid.

Succès quasi immédiat du financement participatif

Jolla n’a pas mis directement en vente son modèle. L’entreprise voulait s’assurer en effet que la demande serait au rendez-vous. Elle a donc proposé un financement participatif le 5 décembre, avec un objectif initial de 2 000 précommandes au prix de 499 euros. Ce jalon a été atteint en moins de 48 heures. Jolla a donc décidé d’ajouter un deuxième lot de 2 000 précommandes, cette fois à 549 euros. L’objectif a également été atteint.

Actuellement, le nombre de précommandes dépasse les 5 200, le nouveau palier étant de 10 000 unités. Jolla précise d’ailleurs que ce nouveau plafond ne sera pas repoussé, même si l’objectif est rempli. Les personnes intéressées ont encore 20 jours pour précommander le DIT, via un paiement de 99 euros. Dans la FAQ, il est précisé que cette précommande peut être annulée et que la somme sera rendue.

Ce n’est pas la première fois que Jolla recourt au financement participatif. L’entreprise s’en était par exemple servi dès 2014 pour sa tablette.

☕️ Viginum et Inria créent un prix de la recherche contre les manipulations de l’information

15 décembre 2025 à 17:14

Le service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères Viginum et l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique Inria s’associent pour créer un prix distinguant chaque année des « travaux scientifiques européens de haut niveau » dans les « sciences du numérique appliquées à la lutte contre les manipulations de l’information (LMI) ».

Doté de 5 000 euros pour le prix du jury, 2 000 euros pour le prix de l’innovation et 1 000 euros pour le prix du jeune chercheur, le prix Viginum-Inria valorise des articles de scientifiques de l’Union européenne, publiés ou acceptés depuis moins de trois ans dans une revue ou une conférence scientifique nationale ou internationale. 


Les travaux doivent contribuer à l’amélioration de la détection, de l’analyse ou de la lutte contre les ingérences numériques étrangères, et peuvent relever d’une variété de disciplines (sciences des données, intelligence artificielle, sciences sociales computationnelles, traitement du signal, algorithmique et modélisation des réseaux).

Des chercheurs en noir et blanc regardent une fiole sur laquelle est écrit

L’appel à candidatures a ouvert ce 15 décembre et court jusqu’au samedi 14 février 2026 à minuit.

Les candidatures doivent être déposées sur la plateforme dédiée : pvi-lmi.sciencescall.org

Sur Amazon, les écrivains face à l’IA générative

15 décembre 2025 à 16:56
AI book club
Sur Amazon, les écrivains face à l’IA générative

En déployant sur Kindle deux fonctionnalités appuyées sur de l’IA générative, Amazon ouvre de nouveaux débats sur les effets de ces technologies sur les œuvres littéraires, alors que la gestion de l’entreprise des textes générés par IA est déjà critiquée.

De nouvelles fonctionnalités alimentées à l’intelligence artificielle sur Kindle ! Le 10 décembre, au milieu d’autres annonces, Amazon indiquait ajouter à sa gamme de liseuses une fonctionnalité pour rattraper votre retard sur ce qui a déjà été lu, et une autre dédiée à surligner certains passages et obtenir des réponses sur le récit, « sans divulgâchage ».

Respectivement nommées « Story So Far » (l’histoire jusqu’ici) et « Ask this Book » (Demandez à ce livre), ces outils seront rendus disponibles d’ici la fin de l’année aux États-Unis sur l’application iOS de Kindle, puis début 2026 sur tous les appareils et les applications adaptées à Android. L’évolution soulève de nouvelles questions sur les droits des autrices et auteurs, alors que la gestion des outils et applications d’intelligence artificielle génératives par la plateforme de Jeff Bezos sont déjà critiqués par de multiples autrices et auteurs.

Un chatbot obligatoire dans les ouvrages de langue anglaise

Avec l’« assistant de lecture » Ask this Book, Amazon propose dans les faits un robot conversationnel intégré aux livres lus. Interrogé sur la possibilité, pour les écrivains qui le souhaiteraient, de retirer leurs œuvres de celles permettant de recourir à la fonctionnalité Ask this Book, un porte-parole d’Amazon a répondu au média spécialisé Publishers Lunch : « Pour garantir la cohérence de l’expérience de lecture, cette fonctionnalité est toujours activée et les auteurs ou éditeurs n’ont pas la possibilité de désactiver certains titres ».

Auprès du média, divers éditeurs et agents littéraires indiquent n’avoir pas été informés du déploiement de la fonctionnalité par Amazon, et avancent le besoin de réaliser des audits « légaux et techniques » pour comprendre les implications du déploiement de ces outils sur des œuvres soumises aux droits d’auteur.

Le lancement de fonctionnalités présentées uniquement d’un point de vue technique, malgré leurs potentielles retombées en termes de droits d’auteur, a déjà eu lieu, rappelle Writer Beware. En 2009, pour le Kindle 2, l’entreprise déployait par exemple une fonctionnalité de lecture automatique, qu’un représentant de la société décrivait en ces termes : « Ce ne sont pas des audiobooks. Le text to speech n’est qu’un logiciel qui fonctionne sur les équipements et lit du contenu. » À l’époque, les critiques des ayants-droits avaient été telles qu’Amazon avait finalement accepté de rendre l’outil optionnel.

La gestion de l’IA générative par Amazon, un enjeu à part entière

Au fil des trois dernières années, plus particulièrement, l’intelligence artificielle générative a créé tout un jeu de nouvelles questions. À l’échelle de l’industrie, il y a celle du droit des auteurs et autrices dont les œuvres ont été utilisées pour entraîner les modèles eux-mêmes, bataille autour de laquelle une soixantaine de plaintes ont été déposées rien qu’aux États-Unis, et au moins une dizaine d’autres en Europe.

Vis-à-vis d’Amazon, en revanche, les débats liés à l’IA se jouent plutôt du côté de certaines fonctionnalités : sur la plateforme d’auto-édition du géant de l’e-commerce, Kindle Direct Publishing (KDP), l’entreprise a publié en novembre un outil de traduction automatique, Kindle Translate. Celui-ci est présenté comme la fonctionnalité qui permettra aux autrices et auteurs de langue anglaise de toucher un public hispanophone ou germanophone, et inversement. Une pierre de plus dans le jardin des professionnels de la traduction, dont les métiers sont particulièrement touchés par l’apparition des outils d’IA générative.

Surtout, l’essentiel des frictions se concentrait jusqu’ici sur le fonctionnement de sa place de marché et sur la manière dont les œuvres atteignent leur public. Dès le lancement d’outils d’IA générative facilement utilisables par le grand public, le nombre de livres écrits grâce à, voire entièrement par IA a explosé. Dans certains cas, ils sont venus peupler de nouvelles niches de publication, comme celle des livres sur l’utilisation de ChatGPT entièrement écrits par ChatGPT.

Dans d’autres, en revanche, le nom de vraies écrivaines, dont celui de Sam Blake, nom de plume de Vanessa Fox O’Loughlin, s’est retrouvé accolé à celui de productions que celle-ci qualifie de « Sam Fakes », de « faible qualité » et générés par IA. Présidente du syndicat états-unien Society of Authors (SoA), cette dernière appelle Amazon à améliorer ses protections contre les « contrefaçons », alors que ces « faux » livres ont été commercialisés grâce à son nom. Depuis, les faux livres de Sam Blake ont vu le nom de leur autrice modifié, mais Amazon ne les a pas supprimés de sa plateforme, selon The Bookseller.

En 2023, une autre autrice, Jane Friedman, avait dû se battre pour obtenir d’Amazon le retrait d’ouvrages qui n’avaient pas été écrits par elle. Près de trois ans après ces premières alertes, la plateforme de vente de livres reste décrite comme remplie d’ouvrages d’ « AI slop », c’est-à-dire de « bouillie d’IA », susceptibles de tromper les consommateurs, tout en privant autrices et auteurs d’une partie des revenus qui auraient pu leur échoir sans cette concurrence automatisée.

Sur les sujets les plus sensibles, notamment ceux liés à divers troubles comme ceux de l’attention, des auteurs en appellent à la responsabilité éthique de l’entreprise à ne pas permettre à des contenus de désinformation de rester en ligne. Mais le modèle d’affaires de l’entreprise est tel qu’elle tire profit de chaque vente, indépendamment du contenu concerné, ce qui lui donne peu d’intérêt à agir concrètement.

Législation sur l’IA : Donald Trump tente de préempter le sujet au détriment des États US

15 décembre 2025 à 16:31
One state beyond
Législation sur l’IA : Donald Trump tente de préempter le sujet au détriment des États US

Plusieurs États américains sont en pleine réflexion pour légiférer sur l’IA ou même, comme la Californie, ont déjà voté une loi sur le sujet. La semaine dernière, Donald Trump a signé un décret qui prétend créer un cadre réglementaire fédéral qui prévaudrait sur les lois des États, suivant ainsi les volontés de l’industrie du secteur. La légalité de ce texte est contestée.

Donald Trump veut reprendre la main sur le volet législatif encadrant l’industrie de l’intelligence artificielle aux États-Unis. Dans un décret publié jeudi 11 décembre, le dirigeant des États-Unis assure « garantir un cadre politique national pour l’intelligence artificielle ».

« Il s’agit d’un décret qui ordonne à certains services de votre administration de prendre des mesures décisives pour garantir que l’IA puisse fonctionner dans un cadre national unique dans ce pays, plutôt que d’être soumise à une réglementation au niveau des États qui pourrait potentiellement paralyser le secteur », a affirmé à CNN le conseiller à la Maison Blanche, Will Scharf.

Le fédéral avant l’étatique, concernant l’IA

Dans son texte, Donald Trump insiste : « Mon administration doit agir avec le Congrès pour garantir l’existence d’une norme nationale peu contraignante, et non pas 50 normes étatiques discordantes », ajoutant que « le cadre qui en résulte doit interdire les lois étatiques qui entrent en conflit avec la politique énoncée dans le présent décret. Ce cadre doit également garantir la protection des enfants, empêcher la censure, respecter les droits d’auteur et préserver les communautés ».

Donald Trump vise ici les velléités des cinquante États qui forment son pays de légiférer localement. De fait, comme l’explique le média public NPR, des dizaines d’États ont déjà pris des décisions pour encadrer l’industrie de l’intelligence artificielle et ses conséquences. Ainsi, comme le recense la NCSL (une association non partisane de fonctionnaires composée de législateurs en exercice), « au cours de la session législative de 2025, les 50 États, Porto Rico, les Îles Vierges et Washington, D.C., ont présenté des projets de loi sur ce sujet cette année. Trente-huit États ont adopté ou promulgué une centaine de mesures cette année ».

David Sacks, membre de la « PayPal Mafia » et financeur de Palantir devenu son conseiller IA, affirmait sur X que « cette ordonnance ne signifie pas que l’administration contestera toutes les lois des États relatives à l’IA. Loin de là ». Mais il ajoutait tout de suite après que « l’accent est mis sur les lois étatiques excessives et contraignantes ».

Une demande du secteur et notamment d’OpenAI

Les entreprises étatsuniennes du secteur ont plusieurs fois plaidé en faveur d’une harmonisation des textes au niveau fédéral. Ainsi, OpenAI a, par exemple, envoyé une lettre ouverte au gouverneur californien Gavin Newsom en août dernier pour critiquer la nouvelle loi de l’État sur l’intelligence artificielle et son encadrement. « Les États-Unis sont confrontés à un choix de plus en plus urgent en matière d’IA : établir des normes nationales claires ou risquer un patchwork de réglementations étatiques », affirmait l’entreprise dans le billet de blog qui accompagnait la lettre.

Elle y faisait aussi une comparaison hasardeuse avec l’industrie spatiale dans les années 1960 : « imaginez à quel point il aurait été difficile de remporter la course à l’espace si les industries aérospatiales et technologiques californiennes avaient été empêtrées dans des réglementations étatiques entravant l’innovation dans le domaine des transistors ».

Une contestation possible devant les tribunaux

Mais les capacités législatives du décret pris par Donald Trump pourraient être remises en question. Selon NPR, « il est presque certain que ce décret sera contesté devant les tribunaux, et les chercheurs spécialisés dans les politiques technologiques affirment que l’administration Trump ne peut pas restreindre la réglementation des États de cette manière sans que le Congrès n’adopte une loi ».

Cette volonté de préemption du sujet par le niveau fédéral est critiquée par diverses associations concernées. « Empêcher les États d’adopter leurs propres mesures de protection en matière d’IA porte atteinte à leur droit fondamental de mettre en place des garde-fous suffisants pour protéger leurs résidents », estime Julie Scelfo, l’avocate de l’association Mothers Against Media Addiction, citée par la BBC.

Avec ce décret, « Donald Trump fait tout son possible pour prendre soin de ses amis et donateurs des grandes entreprises technologiques », affirme de son côté Robert Weissman, coprésident de Public Citizen. « Cette récompense accordée aux grandes entreprises technologiques est une invitation honteuse à un comportement irresponsable de la part des plus grandes entreprises mondiales et un mépris total des principes fédéralistes que Trump et MAGA prétendent vénérer », ajoute-t-il. Pour lui, « la bonne nouvelle, c’est que ce décret présidentiel n’est que du vent. Le président ne peut pas passer outre unilatéralement la législation des États ».

☕️ Protection de la vie privée : la distribution Tails passe directement en version 7.3.1

15 décembre 2025 à 14:58

Petite anomalie dans le cycle de mise à jour de Tails, la distribution GNU/Linux axée sur l’anonymat en ligne au nom de la protection de la vie privée. Alors que la version 7.3 était sur le pas de tir, l’équipe en charge du projet a stoppé le processus et procédé à une correction en urgence, aboutissant à la publication d’une version intermédiaire estampillée 7.3.1.

« Aujourd’hui, nous publions la version 7.3.1 au lieu de la version 7.3 car une faille de sécurité a été corrigée dans une bibliothèque logicielle incluse dans Tails pendant que nous préparions la version 7.3. Nous avons relancé le processus de publication pour inclure ce correctif », explique l’équipe dans le billet daté du 11 décembre qui annonce la mise à jour.

En dépit d’un changelog très complet, elle ne précise pas la nature de la vulnérabilité concernée et il faut fouiller dans la liste des tickets ouverts sur le GitLab de Tails pour identifier la fautive. En l’occurrence, c’est une alerte de sécurité émise par Debian, la DSA-6076-1, qui a motivé le décalage de publication. Elle concerne libpng (gestion des images PNG) qui pouvait, sous certaines conditions, être détournée pour permettre l’exécution de code malveillant.

Basée pour mémoire sur Debian 13 Trixie, Tails 7.3.1 suit le cycle de mise à jour de ses principaux composants, avec une mise à jour vers Tor Browser 15.0.3, un client Tor passé en 0.4.8.21 et Thunderbird rafraichi en version 140.5.0. La version 7.2 publiée mi-novembre inaugurait pour mémoire la v15 de Tor Browser, elle-même basée sur la version 140 de Firefox ESR (Extended Support Release).

Les mises à jour de Tails sont automatiques, que l’on soit sur la 7.0 sortie en septembre ou sur les versions ultérieures, sur un support amovible ou permanent. Pour les personnes tentées par la distribution, le téléchargement se fait depuis le site officiel.

La DGSI renouvelle encore son contrat avec Palantir

15 décembre 2025 à 13:46
Pierre de vision ou Panopticon ?
La DGSI renouvelle encore son contrat avec Palantir

La DGSI vient de signer avec Palantir pour renouveler son contrat relatif à ce que le milieu appelle un « outil de traitement des données hétérogènes » (OTDH). Cette solution a été mise en place après les attentats du 13 novembre 2015. Elle est renouvelée régulièrement tout en étant présentée comme « transitoire » par les services français qui n’ont visiblement pas trouvé adéquates les alternatives développées en France.

Dans un communiqué de presse, Palantir a confirmé lundi le renouvellement « pour trois ans de son contrat avec la DGSI, l’agence française de renseignement intérieur, prolongeant ainsi un partenariat qui dure depuis près d’une décennie ».

L’information avait été annoncée dans Les Échos ce dimanche 14 décembre. Le DG de Palantir France, Pierre Lucotte, se disait heureux de « pouvoir continuer à accompagner dans les prochaines années les renseignements français sur leurs missions critiques incluant le contre-terrorisme, mais pas uniquement ». L’entreprise expliquait à nos confrères que ce contrat avec la DGSI était renouvelé pour les trois prochaines années, après près de dix ans d’existence.

En effet, juste après les attentats du 13 novembre 2015, le service français signait en 2016 son premier contrat avec l’entreprise fondée par Peter Thiel, Joe Lonsdale, Stephen Cohen et Alex Karp. Maintenant, l’agence française scrute aussi les données sur les réseaux pour surveiller les ingérences étrangères ou les menaces concernant la cybersécurité.

Rappelons qu’en parallèle, Palantir a profité à fond du retour de Donald Trump au pouvoir et a notamment accentué son rôle dans la gestion des données des différentes agences fédérales états-uniennes. L’entreprise s’est aussi très bien positionnée parmi d’autres acteurs comme Oracle pour construire l’infrastructure numérique envisagée à Gaza.

Son cofondateur, Peter Thiel, mêle de plus en plus le religieux à ces considérations techno-politiques en transformant les volontés de régulation dans le secteur en supposée fin du monde, faisant des références à l’Antéchrist. Alex Karp, de son côté, a récemment affirmé que les entreprises d’informatique les plus importantes sont celles dont les produits « renforcent la supériorité évidente et innée de l’Occident » et « apportent violence et mort à nos ennemis ».

Un choix « transitoire » très durable et toujours un manque d’alternatives françaises

Le choix de la solution de Palantir par la DGSI ne serait que « transitoire » en attendant une offre française solide. C’était déjà ce que disait le service français en 2019, lors du premier renouvellement du contrat. À l’époque, Thales, Sopra Steria et Dassault Systèmes étaient évoqués comme candidats potentiels.

Depuis, c’était plutôt ChapsVision qui s’était mis sur les rangs. En 2022, l’entreprise française rachetait Deveryware, spécialiste de l’interception légale et de la géolocalisation qui travaillait pour les ministères de l’Intérieur et de la Justice. L’année dernière, elle annonçait une levée de fonds de 85 millions d’euros pour financer l’acquisition de la start-up Sinequa et se montrait confiante sur ses capacités à remplacer Palantir. Mais la DGSI a finalement choisi de ne pas basculer vers cette solution française et de rester liée à l’entreprise états-unienne.

Palantir à l’assaut du monde

Alors que Palantir renforce donc sa position en France, l’entreprise s’étend aussi dans d’autres administrations. Ainsi, comme nous l’évoquions, l’OTAN s’est offert un système d’IA militaire signé Palantir en avril dernier. Mais l’entreprise d’Alex Karp vise aussi d’autres pays d’Europe.

Le ministre de la Défense belge, Theo Francken, vient d’exprimer son souhait d’utiliser ses logiciels : « Si l’Otan et la plupart des pays européens signent des contrats avec cette firme, je ne vois pas où est le problème. Au cours des prochaines années, nous allons construire en Belgique trois centres de données pour un demi-milliard d’euros. Pour être sécurisés, ils doivent pouvoir être débranchés d’internet. Palantir est capable de construire cela », affirme-t-il au média L’Echo.

De leur côté, les autorités suisses, courtisées par Palantir, ne se sont pas laissé séduire. Comme le journal Le Temps l’explique, l’entreprise a été écartée d’un appel d’offres de l’armée suisse en 2020 et est revenue à la charge en 2024, « en s’adressant directement au chef de l’armée Thomas Süssli ». Un rapport de l’armée rendu public [PDF] par Republik a de nouveau fermé la porte.

En France, les liens d’une porte-parole du PS, Julie Martinez, avec l’entreprise (elle y était déléguée mondiale à la Protection des Données) avaient soulevé des questions. Elle a finalement quitté récemment ces deux postes, comme l’expliquait fin novembre Libération. Elle s’est officiellement retirée pour se consacrer aux prochaines municipales à Clichy-la-Garenne en tant que tête de liste le PS.

☕️ Les faux comptes d’actualités, un business à part entière sur TikTok

15 décembre 2025 à 10:56

Utiliser l’IA pour créer des contenus à la chaîne et obtenir de l’argent de géants numériques, voilà une dynamique que nous couvrons régulièrement chez Next, en particulier du côté de Google. 
Sur TikTok, dans une dynamique similaire, des internautes s’appuient sur des images et vidéos d’illustrations et des voix-off générées par IA pour créer de faux contenus d’actualité.

Le but : faire le buzz, monétiser les clips, et ainsi obtenir des rémunérations.

Auprès de l’Agence France Presse (AFP), Victor, 29 ans, affirme par exemple gagner entre 1 500 et 4 500 euros bruts par mois.

Maxime, 19 ans, qui vient de se lancer dans ce type d’activité, a de son côté récupéré l’accès au programme de monétisation et 60 euros après le buzz d’un deepfake de la dirigeante italienne Georgia Meloni, en novembre.

Ce type de vidéos contrevient normalement aux règles du « Creator Rewards Program », qui permet aux comptes de plus de 10 000 abonnés, cumulant 100 000 vues sur les 30 derniers jours et aux vidéos de plus d’une minute d’être monétisées.

À l’AFP, TikTok assure d’ailleurs prendre des mesures « contre la désinformation ».

Mais du côté du public, les contenus présentant de faux faits divers ou évoquant de faux couvre-feux pour les mineurs après 23 h attirent énormément de commentaires, partages et réactions, autant d’indicateurs qui permettent de faire grimper les potentielles rémunérations.

iRobot et son Roomba déposent le bilan, rachetés par leur sous-traitant chinois

15 décembre 2025 à 10:17
Roy Lewis aurait apprécié
iRobot et son Roomba déposent le bilan, rachetés par leur sous-traitant chinois

iRobot Corporation, maison-mère des célèbres robots aspirateurs, a annoncé dimanche se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites des États-Unis. Cette démarche doit donner le temps au groupe de finaliser l’acquisition de l’intégralité de son capital par le sous-traitant chinois qui fabriquait pour son compte les fameux robots Roomba.

Écrasé par ses dettes et face à des ventes en berne, iRobot a fini par capituler. Le groupe a annoncé dimanche s’être placé sous la protection du fameux Chapter 11 de la loi américaine sur les faillites. Il dispose ainsi de quelques semaines de répit pour finaliser une opération de sauvetage, qui conduira les célèbres robots aspirateurs Roomba à, demain, battre pavillon chinois.

iRobot, jusqu’ici coté à Wall Street, sortira en effet du marché, et passera sous contrôle du groupe Picea, basé à Hong Kong. Ce dernier n’est pas précisément un inconnu dans le monde de la robotique domestique : c’est en effet lui qui produit les robots de marques telles que iRobot ou Roborock via sa filiale PICEA Robotics, installée à Shenzhen.

Reprise à la barre du tribunal

La direction actuelle assure que l’activité d’iRobot sera maintenue pendant cette étape intermédiaire, nécessaire pour que le tribunal valide le plan de restructuration proposé :

« Afin de maintenir la continuité de ses activités, iRobot a déposé auprès du tribunal une série de requêtes habituelles qui permettront à la société de fonctionner normalement, notamment de respecter ses engagements envers ses employés et d’effectuer en temps voulu le paiement intégral des sommes dues aux fournisseurs et autres créanciers avant, pendant et après la procédure supervisée par le tribunal. »

L’entreprise affirme encore qu’à l’issue de cette procédure, elle sera mieux armée « pour mettre en œuvre sa stratégie d’innovation à long terme sous la direction de Picea ». Les actionnaires d’iRobot en seront cependant pour leurs frais : telle qu’elle est envisagée, la faillite ne prévoit aucune compensation, et l’entreprise n’est pas en position de négocier des contreparties.

Son dernier formulaire 10Q, déposé (PDF) le 6 novembre dernier auprès du gendarme de la bourse aux États-Unis (la SEC) montre en effet qu’iRobot était très lourdement endettée, notamment vis-à-vis de son fournisseur Picea. « Au 31 octobre 2025, nous devions à notre principal sous-traitant, Picea, 158,3 millions de dollars pour la fabrication de nos produits, dont 29,1 millions de dollars étaient en souffrance », y déclare l’entreprise.

Poids de la dette, frais de douane et ventes en berne

Pour justifier cette défaillance, l’entreprise invoque plusieurs facteurs. Elle estime par exemple à 18 millions de dollars sur l’année 2025 l’impact négatif des droits de douane décidés par Donald Trump. Elle rappelle par ailleurs qu’elle affronte des vents contraires sur son marché de prédilection, avec une activité en baisse qui s’incarne au travers de ses résultats financiers trimestriels.

Sur les trois mois clos au 27 septembre dernier, iRobot annonçait ainsi un chiffre d’affaires de 145,8 millions de dollars, à comparer aux 193,4 millions de dollars enregistrés un an plus tôt. À cette occasion, l’entreprise indiquait avoir enregistré un recul de l’activité de 33 % sur son marché domestique, les États-Unis, de 13 % sur la zone EMEA et de 9 % au Japon.

Outre ces performances commerciales en baisse qui affectent la trésorerie disponible, iRobot accuse enfin le poids d’une dette significative, contractée pendant que l’entreprise négociait les conditions de son rachat par Amazon pour 1,7 milliard de dollars. Problème : la transaction n’est pas allée à son terme, en partie à cause de l’opposition manifestée par la Commission européenne, ce qui avait conduit Amazon à jeter l’éponge début 2024.

Picea, qui produisait donc les produits iRobot dans ses usines de Chine et du Vietnam, revendique près de 7 000 employés, un portefeuille de plus de 1 600 brevets, 3 700 m² de laboratoires dédiés à la recherche et développement et 200 000 m² d’usines en activité. Fondé en 2016, cet OEM a commencé à développer des produits sous sa propre marque, 3i, à partir de 2022. Son S10 Ultra, vendu aux alentours de 800 euros en France, se présente comme une alternative directe au Roomba Max 705 Combo d’iRobot.

☕️ X : La géolocalisation des comptes attaquée devant la CNIL

15 décembre 2025 à 09:30

En novembre, le réseau social X a affiché une nouvelle information sur le profil de ses utilisateurs : leur géolocalisation. Si elle a semé le doute à propos de l’origine de certains comptes influents, certains utilisateurs se plaignent de la divulgation d’informations qui serait contraire au RGPD.

Ainsi, comme le rapporte l’Informé, l’avocat Jérémy Roche a adressé une plainte à la CNIL. « Cette divulgation est effectuée sans consentement préalable, sans information claire et préalable, et par défaut sans possibilité de refus initial », affirme-t-il dans le document envoyé à l’autorité que notre confrère, Marc Rees, a pu consulter.

Selon l’avocat, le traitement de la géolocalisation de l’utilisateur par X serait illicite puisqu’il ne s’appuierait pas sur une des bases légales d’autorisation de traitement des données.

X n’a pas explicitement demandé le consentement de ses utilisateurs avant de mettre en place cette fonctionnalité. Si le réseau social pourrait plaider l’intérêt légitime, celui-ci doit être étudié en balance avec les droits des utilisateurs de la plateforme qui doivent être protégés. Or l’avocat met en avant « le risque pour un utilisateur d’être repéré lorsqu’il est en vacances dans un pays étranger ». Enfin, si X s’appuie sur la base légale du contrat, Jérémy Roche considère que la fonctionnalité « ne fait pas partie de la prestation contractuelle fondamentale » puisque le réseau social a fonctionné sans pendant des années.

Puisque le siège social européen de X est situé en Irlande, la CNIL devrait transmettre cette plainte à la Data Protection Commission du pays.

La 2G vit ses derniers mois, mais 2,66 millions de terminaux l’utilisent encore

15 décembre 2025 à 09:05
Chérie ça va couper !
La 2G vit ses derniers mois, mais 2,66 millions de terminaux l’utilisent encore

Au dernier décompte, il restait encore 2,66 millions de cartes SIM 2G seulement en service, dont 1,57 million dans des terminaux pour des services de type voix, SMS et Internet mobile. Dans trois ans, ce sera au tour de la 3G, encore utilisée par 2,99 millions de terminaux.

La 2G est en train de vivre ses derniers instants. À partir de mars 2026, elle sera progressivement éteinte par Orange. Bouygues Telecom et SFR feront de même à partir de fin 2026. Free ne communique pas officiellement sur la 2G, mais l’opérateur n’a pas de réseau en propre (il en a eu un pendant cinq mois seulement fin 2022), il passe par un contrat d’itinérance (renouvellé à plusieurs reprises) avec Orange.

Alors que la tension monte entre les usagers (santé, ascenseurs, alarmes, voitures…) d’un côté et les opérateurs de l’autre, l’Arcep a mis en place un Observatoire trimestriel des cartes SIM utilisées dans les terminaux compatibles avec la 2G et la 3G uniquement.

L’Arcep compte les cartes SIM 2G et 3G… sauf celles dans les véhicules

Le premier observatoire a été publié en septembre, sur des données de juin 2025. Il restait alors encore 5,9 millions de terminaux en circulation, dont 2,8 millions seulement en 2G et donc en fin de vie dans un an maximum. Aujourd’hui, il en reste encore respectivement 5,61 millions, soit une baisse de 4,8 % en trois mois (285 000 de moins), et 2,66 millions (140 000 de moins en trois mois).

L’Arcep distingue deux cas de figure. D’un côté les terminaux pour des usages voix, SMS et Internet mobile (en particulier des téléphones mobiles et des tablettes de clients). De l’autre, les cartes SIM pour des services Machine to Machine (MtoM)… mais à l’exception des « cartes SIM montées par les constructeurs automobiles dans les véhicules » qui ne sont donc pas comptabilisées.

Voici le bilan :

  • Cartes SIM 2G seulement (voix/SMS/internet) : 1,57 million (- 60 000 en trois mois)
  • Cartes SIM 2G/3G (voix/SMS/internet) : 1,05 million (- 20 000 en trois mois)
  • Total (voix/SMS/internet) : 2,62 millions (- 80 000 en trois mois)
  • Cartes SIM 2G (MtoM) : 1,09 million (- 130 000 en trois mois)
  • Cartes SIM 2G/3G (MtoM) : 1,90 million (- 70 000 en trois mois)
  • Total (MtoM) : 2,99 millions (- 200 000 en trois mois)

« À l’aune des calendriers annoncés d’extinction de la technologie 2G sur les réseaux des opérateurs, il est attendu que la dynamique de décroissance de ces parcs s’intensifie dans les prochains mois », explique (ou espère ?) le régulateur des télécoms.

Il ajoute qu’il sera attentif « aux actions mises en œuvre par les opérateurs pour accélérer la transition vers des terminaux compatibles avec les technologies 4G ou 5G à l’approche des échéances d’extinction des technologies 2G puis 3G ». L’Arcep propose une page dédiée à la fermeture des réseaux 2G et 3G ici.

Rendez-vous fin 2028 pour l’extinction de la 3G

L’Arcep explique que, fin septembre, « le nombre de cartes SIM dans des terminaux pour des services Machine to Machine compatibles uniquement avec les technologies 2G et 3G est de 3 millions d’unités », ce qui représente environ 12 % « du parc des cartes SIM dans ce type de terminal ».

En France, la 3G a droit à un sursis, mais son acte de décès est déjà prononcé. Orange et SFR arrêteront cette technologie à partir de fin 2028, tandis que Bouygues Telecom a pour le moment l’intention de pousser plus loin, jusqu’à fin 2029.

De son côté, Free arrête à partir d’aujourd’hui sa 3G. Comme nous l’avons déjà expliqué, l’opérateur indique désormais sur sa fiche standardisée d’information : « Service accessible en itinérance 2G/3G sur le réseau de l’opérateur historique partenaire ».

Free passe donc par Orange pour la 2G et la 3G, lui permettant ainsi de réaffecter une partie de ses fréquences de la 3G pour améliorer débits et couverture de la 4G… au grand dam de Bouygues Telecom qui était encore une fois vent debout contre la prolongation de l’itinérance de Free sur le réseau d’Orange.

☕️ Orange signe un accord engageant pour racheter les 50 % manquants de MasOrange

15 décembre 2025 à 08:07

Il y a un peu plus d’un mois, Orange annonçait avoir conclu un accord non engageant pour racheter au fonds britannique Lorca les 50 % qu’il détient de l’opérateur espagnol MasOrange. Orange passe la seconde, avec un accord engageant cette fois.

Les conditions financières pour récupérer les 50 % manquants du « premier opérateur sur le marché espagnol en nombre de clients » sont les mêmes, à savoir 4,25 milliards d’euros en numéraire. Pour Orange, l’Espagne est le deuxième marché en Europe, après la France.

La finalisation de cette transaction est maintenant prévue pour le premier semestre 2026. Orange deviendra alors le propriétaire exclusif de l’opérateur espagnol aux 31 millions de clients sur le mobile et 7,1 millions de clients sur le fixe.

Ce rachat s’inscrit dans la nouvelle stratégie « Lead the future » lancée il y a trois ans. Son objectif : se recentrer sur son cœur de métier en Europe, à savoir les télécoms et la cyberdéfense.

MasOrange y contribue, notamment avec l’arrivée de l’ex-patron de l’ANSSI Guillaume Poupard comme Chief Trust Officer chargé de la « confiance et souveraineté ».

☕️ Eutelsat lève 1,5 milliard d’euros et l’État devient le premier actionnaire

15 décembre 2025 à 07:50

Comme prévu, Eutelsat a effectué une levée de fonds, mais plus importante que prévue. Alors qu’il était question de 1,35 milliard d’euros au mois de juin, elle est finalement de 1,5 milliard d’euros. L’État aussi revoit sa participation à la hausse avec 749,3 millions d’euros au lieu de 717 millions annoncés.

« La participation de l’État au capital d’Eutelsat est désormais de 29,65 %, ce qui en fait le premier actionnaire », explique le ministère de l’Économie et des Finances. Les actionnaires de référence de l’entreprise que sont Bharti Space (17,88 %), le Gouvernement britannique (10,89 %), CMA CGM (7,46 %), et le Fonds Stratégique de Participations (4,99 %) ont également participé. Le flottant est de 29,13 %.

Cette levée de fonds doit permettre le « développement d’Eutelsat dans le domaine des constellations LEO, segment stratégique pour les télécommunications de demain et dont le marché connaît un fort développement ». Un segment où Starlink de SpaceX est déjà en place et sur lequel Amazon Leo (ex-Kuiper) se prépare aussi, au grand dam des syndicats.

Le ministère explique d’ailleurs que cette manne financière servira aux « investissements dans sa constellation en orbite basse (LEO) et la future constellation européenne souveraine IRIS² », ou Infrastructure de Résilience et d’Interconnexion Sécurisée par Satellites.

IRIS² sera le « le premier réseau de satellites multi-orbitaux en Europe ». Cette constellation sera « constituée d’environ 300 satellites et devrait voir le jour en 2030 », rappelle le CNES. Elle fournira une « infrastructure de communication sécurisée aux organismes et agences gouvernementales de l’UE ».

Le gouvernement assure la promotion d’Eutelsat et rappelle que le groupe « se distingue à ce titre par sa position unique au niveau mondial : il est aujourd’hui le seul opérateur à combiner une flotte en orbite géostationnaire (GEO) et une constellation en orbite basse (LEO), lui conférant un avantage technologique et stratégique sans équivalent ».

Reçu avant avant-hier Next

☕️ Plusieurs associations féministes s’insurgent de leur invisibilisation par Meta

12 décembre 2025 à 16:50

Dans une tribune publiée dans le Nouvel Obs, des associations féministes comme le Planning familial tirent la sonnette d’alarme : « sur les réseaux sociaux, nos contenus disparaissent des fils d’actualité, étouffés par des algorithmes opaques, et nos combats sont relégués au rang de « sujets sensibles » indésirables par Meta ».

De vieux ciseaux posés sur une surface en bois
Ciseaux par Ivan Radic, licence Creative Commons By

Elles font le même constat que celui fait sur Next la semaine dernière par l’UNICEF France, la Fondation des femmes, et plusieurs ONG. « 28 % de nos publications ont été rejetées », nous expliquait la directrice Marketing et Développement de l’Unicef France, Marie-Charlotte Brun.

« Aujourd’hui, Meta veut nous faire taire », affirment dans la tribune les associations féministes. « Ses algorithmes, déjà peu enclins à promouvoir les contenus politiques, ciblent désormais [depuis le début du mois d’octobre] spécifiquement les messages féministes. Des comptes sont  » shadow bannés » (invisibilisés sans avertissement), des publications effacées des fils d’actualité, et des mots-clés féministes sont systématiquement pénalisés ».

Comme nous l’expliquions, Meta affirme que ce sont des « conséquences imprévues » du nouveau règlement de l’UE sur la transparence et le ciblage de la publicité à caractère politique (TTPA) entré en application le 10 octobre dernier.

Mais le Guardian rapporte aujourd’hui le même genre de problèmes rencontrés par une cinquantaine d’associations à travers le monde (dont certaines au Brésil ou aux Philippines par exemple), dont des lignes d’assistance téléphonique sur l’avortement.

☕️ Le ministère de l’Intérieur victime d’une cyberattaque

12 décembre 2025 à 14:36

Le soir du jeudi 11 décembre, le ministère de l’Intérieur confirmait à BFMTV avoir découvert l’existence « d’activités suspectes visant ses serveurs de messagerie ». L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a été prévenue et est venue épauler la place Beauvau.

Ce matin, au micro de RTL, Laurent Nuñez a confirmé qu’ « il y a eu effectivement une attaque informatique » ciblant « les messageries » du ministère dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 décembre.

Le ministre parle d’ « un assaillant qui a pu pénétrer sur un certain nombre de fichiers » (sic), sans préciser si des fichiers auraient été téléchargés. « On a mis en place les procédures habituelles », affirme-t-il.

« On n’a pas de trace de compromission grave, on investigue à la fois au niveau judiciaire et on a renforcé notre niveau de sécurité. Notamment, les modalités d’accès au système d’information de tous nos agents ont été durcies », ajoute Laurent Nuñez.

Le ministre n’a pas précisé s’il s’agissait de serveurs d’emails, de serveurs de messagerie instantanée type Tchap ou d’un autre genre de messagerie.

Réseaux sociaux avant 15 ans : Macron veut une loi en 2026, Reddit attaque en Australie

12 décembre 2025 à 12:10
Laisse pas trainer ton fils
Réseaux sociaux avant 15 ans : Macron veut une loi en 2026, Reddit attaque en Australie

Emmanuel Macron a réinsisté ce mercredi 10 décembre sur sa volonté que la France adopte une loi pour interdire les réseaux sociaux avant 15 ou 16 ans avant son départ de l’Élysée. En parallèle, Reddit attaque la loi mise en place en Australie qui impose cette limitation, montrant que le milieu est prêt à bloquer toute loi qui ne serait pas suffisamment solide.

Emmanuel Macron veut faire savoir qu’il a vraiment envie que les réseaux sociaux soient interdits aux mineurs de moins de 15 ou 16 ans. Lors d’une nouvelle étape, à Saint-Malo cette fois, de son tour de France organisé en collaboration avec la presse quotidienne régionale, le président français a de nouveau insisté sur sa volonté d’« imposer à tous les réseaux sociaux la vérification de l’âge » et de les interdire en dessous de « 15 ou 16 ans ».

Le mois dernier, Emmanuel Macron avait déjà fait part de sa volonté d’interdire les écrans aux enfants de moins de trois ans, de minimiser l’exposition avant six ans et d’imposer une majorité numérique à 15 ans. Selon lui, « toutes nos études montrent que nos enfants, ados, sont de plus en plus perturbés par ces réseaux sociaux ».

Un projet de loi présenté en janvier 2026

« L’objectif, c’est de déposer un texte de loi du gouvernement en début d’année prochaine » a affirmé Emmanuel Macron, pour que cette loi soit votée « avant la fin de [son] mandat ». De fait, le chef de l’État reprend à son compte le calendrier déjà programmé par le parti Renaissance. Gabriel Attal a indiqué sur RTL la semaine dernière que la proposition de loi sur le sujet émanant de son parti sera débattue le 19 janvier 2026.

La députée Renaissance Laure Miller a déposé le mardi 18 novembre 2025 cette proposition de loi « visant à protéger les mineurs des risques auxquels les expose l’utilisation des réseaux sociaux », suite notamment au rapport de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs.

Le texte de Laure Miller propose notamment que « les fournisseurs de services de réseaux sociaux en ligne exerçant leur activité en France refusent l’inscription à leurs services des mineurs de quinze ans ». Et il ajoute qu’ils devront suspendre « également, dans les meilleurs délais, les comptes déjà créés et détenus par des mineurs de quinze ans ». Comme nous l’évoquions fin novembre, il prévoit aussi d’étendre aux lycées l’interdiction de l’utilisation des téléphones portables.

Retour à une loi française après avoir tenté de passer par l’Europe

C’est un sujet qui n’est pas nouveau. En mai dernier, Clara Chappaz, l’alors ministre déléguée chargée du Numérique, espérait « rallier une coalition, avec l’Espagne, la Grèce et maintenant l’Irlande, pour convaincre la Commission européenne » d’aller plus loin que les obligations déjà imposées par le règlement sur les services numériques. Mais les députés Renaissance et le président de la République semblent abandonner l’idée d’une loi européenne et se replient sur une interdiction à l’échelle française.

Pour Emmanuel Macron, néanmoins, « le consensus est en train de se forger » sur la question. Il a ainsi rappelé que « l’Australie vient de le faire ».

Une loi en vigueur en Australie depuis mercredi

En effet, l’Australie a adopté en novembre 2024 l’une des restrictions les plus strictes du monde en interdisant les réseaux sociaux au moins de 16 ans. Celle-ci est entrée en vigueur ce mercredi 10 décembre. Facebook, Instagram, YouTube, TikTok, Snapchat, Reddit, Kick, Twitch, Thread et X sont tous concernés.

La semaine dernière, YouTube a affirmé que cette loi « ne garantira pas la sécurité des adolescents sur Internet ». L’entreprise argue que « comme la loi sur l’âge minimum pour utiliser les réseaux sociaux oblige les enfants à utiliser YouTube sans compte, elle supprime les contrôles parentaux et les filtres de sécurité mis en place pour les protéger, ce qui ne rendra pas les enfants plus en sécurité sur notre plateforme ». Pourtant, la plateforme bloque déjà l’accès sans compte à certaines vidéos.

Reddit attaque

Mais ce jeudi 12 décembre, c’est Reddit qui a passé la vitesse supérieure face à cette loi australienne en l’attaquant devant la Haute Cour d’Australie. Le réseau social argumente dans sa plainte [PDF] en affirmant qu’il ne peut être considéré comme une plateforme de réseau social réservée à certains âges, catégorie encadrée par une loi australienne votée en 2021.

Mais elle remet aussi directement en cause cette nouvelle loi en affirmant qu’elle enfreint celle sur la liberté de communication politique prévue dans le pays et qui défend la possibilité, pour les électeurs, d’être bien informés. Or, selon la plainte, « les opinions politiques des enfants influencent les choix électoraux de nombreux électeurs actuels, notamment leurs parents et leurs enseignants, ainsi que d’autres personnes intéressées par les opinions de ceux qui atteindront bientôt l’âge de la maturité ». Ainsi, pour Reddit, « empêcher les enfants d’exprimer leurs opinions politiques pèse directement sur la communication politique en Australie ».

Enfin, le réseau social affirme que « dans le cours normal des choses, les citoyens australiens âgés de moins de 16 ans deviendront électeurs d’ici quelques années, voire quelques mois. Les choix que feront ces citoyens seront influencés par la communication politique à laquelle ils seront exposés avant l’âge de 18 ans ».

Il n’est pas sûr que la Haute Cour australienne soit convaincue par ces arguments. Mais cette première attaque contre une loi de ce genre montre que, si les législateurs sont de plus en plus convaincus que les réseaux sociaux doivent être interdits aux moins de 15 ou 16 ans, ceux-ci n’hésiteront pas à utiliser toutes les lois sur la liberté d’expression pour annuler de nouvelles mesures.

☕️ La CNIL condamne Ledger sans publier la décision : un juge ordonne de la recevoir

12 décembre 2025 à 11:39

« C’est une première : Ledger doit dévoiler sa sanction CNIL non publique », titre l’Informé. Dévoiler à un juge pour le moment, pas publiquement.

L’affaire remonte à 2020 quand des pirates avaient récupéré une partie de la base de données clients de l’entreprise française de portefeuilles de crypto-monnaies Ledger. Elle avait été publiée quelques mois plus tard, comme l’avait annoncé la société sur X. Une seconde fuite avait suivie en 2021.

Il y a un an, nous apprenions que Ledger était condamnée par la CNIL à 750 000 euros d’amende pour ne pas avoir « mis en place des mesures de sécurité adéquates pour protéger ses données privées ». Nous n’avons pas plus de détails puisque la CNIL avait décidé de ne pas publier sa décision.

Dans la liste des sanctions de la CNIL, on ne trouve en effet pas le nom de Ledger associé aux 750 000 euros d’amende administrative. Par contre, en date du 10 octobre, il est question d’une « société commercialisant des portefeuilles de cryptomonnaie », avec deux griefs : « Défaut de sécurité des données » et « Durée de conservation ». 750 000 euros d’amende administrative. Il s’agit donc de Ledger.

Avec les données des clients dans la nature, des campagnes de phishing ont été lancées, avec pertes et fracas pour certaines victimes. « Plusieurs ont décidé d’attaquer l’entreprise dès juin 2021 », explique L’informé. Alors que le jugement devait être rendu début 2025, la sanction de la CNIL est tombée entre temps, relançant la machine judiciaire.

Des plaignants souhaitaient en effet y avoir accès pour connaitre les détails de l’enquête de la CNIL, tandis que Ledger (sans surprise) refusait catégoriquement. Au terme d’une bataille judiciaire racontée par l’Informé, le juge ordonne que Ledger lui transmette – à lui seul – la version confidentielle de la décision et une autre expurgée d’éléments sensibles pour l’entreprise, avec des justifications. À voir ce qu’en fera ensuite le juge.

Courrier papier frauduleux adressé à un client de Ledger

On notera que le phishing des clients de Ledger n’en finit pas des années plus tard. Les attaques se sont déplacées de la boite email à la boite aux lettres physiques, avec de faux courriers à entête plus vrais que nature, doublés de la mise en place d’un vrai faux site pour piéger les (anciens) clients de Ledger.

☕️ Clair Obscur : Expedition 33 sacré Jeu de l’année aux Game Awards

12 décembre 2025 à 10:42

Lancé au printemps et immédiatement auréolé d’un double succès, commercial et critique, le jeu vidéo Clair Obscur : Expedition 33 du studio montpelliérain Sandfall Interactive s’est illustré jeudi soir à Los Angeles, lors de la soirée des Game Awards 2025.

Non content d’être nommé « Jeu vidéo de l’année », il a raflé un total de neuf statuettes, dont les prix de « meilleur jeu indépendant », « meilleure direction artistique » et « meilleure narration ».

Une consécration pour l’équipe de Sandfall, dont la trentaine de membres avait fait le déplacement en Californie. Et un joli rappel qu’il n’est pas forcément nécessaire d’investir des centaines de millions de dollars dans le développement d’un jeu pour rafler cette récompense honorifique.

Astro Bot, récompensé en 2024, émanait d’une équipe de 65 personnes et avait mobilisé un budget de développement de l’ordre de 100 millions de dollars, marketing compris. Clair Obscur aurait pour sa part nécessité un budget inférieur à 10 millions de dollars, indique Sandfall au New York Times.

« Je tiens à remercier toutes les personnes qui publient sur YouTube des tutoriels pour apprendre à faire un jeu vidéo, car on n’en avait aucune idée avant de se lancer dans ce projet », a déclaré sur scène Guillaume Broche, ancien chef de projet chez Ubisoft et cofondateur du studio, avant de rendre hommage à Hironobu Sakaguchi, créateur de Final Fantasy.

Clair Obscur, qui se présente pour mémoire comme un RPG (jeu de rôle) fantasy mêlant tour par tour et combats en temps réel, dans un univers esthétique inspiré du Paris de la Belle Époque (fin du XIXe siècle), a reçu un score de 92 sur Metacritic, et a franchi la barre des 5 millions d’exemplaires vendus début octobre.

Le jeu est développé sous Unreal Engine 5 – crédit Sandfall Interactive

[MàJ] Pop OS 24.04 LTS et l’environnement COSMIC sont disponibles en version finale

12 décembre 2025 à 10:22
It's just a cosmic desktop
[MàJ] Pop OS 24.04 LTS et l’environnement COSMIC sont disponibles en version finale

La nouvelle mouture de la distribution Linux s’annonce comme une étape importante chez System76. En plus de son évolution technique, elle s’apprête à proposer pour la première fois COSMIC comme environnement de bureau, en lieu et place de GNOME. COSMIC arrivera sur d’autres distributions, notamment chez Fedora dont c’est l’un des Spins.

Mise à jour du 12 décembre à 10h20. La distribution est désormais disponible en version finale, comme vient de l’annoncer Systeme76. Pour les téléchargements, c’est par ici.


Article original du 29 septembre à 9h28. Le constructeur System76 propose depuis longtemps des ordinateurs vendus exclusivement avec Linux. L’entreprise a fini par proposer sa propre distribution, Pop!_OS, qui s’est progressivement orientée vers la simplicité et la personnalisation de l’interface. Comme Linux Mint et d’autres, Pop!_OS se base sur les moutures LTS d’Ubuntu.

La société a cependant décidé en 2021 qu’elle voulait son propre environnement de bureau. La transition s’est faite « simplement » : elle a pris l’ensemble des modifications qu’elle avait apportées à GNOME et les a déportées dans un projet neuf, intégralement écrit en Rust, en ajoutant au passage toutes les idées que l’équipe avait eues entre temps.

Nous avions pris en main COSMIC Desktop, via l’une de ses versions alpha. Le potentiel était clairement là : rapide, très personnalisable et présentant bon nombre de petites idées pour aider dans le maniement quotidien. Il s’est écoulé six mois depuis, et System76 vient de lancer à la fois la bêta publique de son COSMIC et celle de Pop!_OS 24.04, qui en fait son environnement par défaut.

COSMIC en bêta : comme l’alpha, mais en mieux

Sans surprise, la bêta de l’environnement COSMIC fonctionne mieux que les alphas qui l’ont précédée. De nombreux bugs ont été corrigés, mais d’autres ont probablement fait leur apparition. Toutes les fonctions n’étaient en effet pas prêtes au moment des alphas, tandis que la bêta les a toutes. Dans son annonce, l’équipe prévient d’ailleurs qu’il faut s’attendre à quelques problèmes et en liste plusieurs (nous y reviendrons) et que les efforts se concentrent maintenant sur le polissage.

Les applications intégrées Files, Terminal, Text Editor et Player remplacent officiellement leurs équivalents dans GNOME. Même chose pour la boutique Logiciels, remplacée par COSMIC Store, compatible avec Flathub. La bêta apporte son lot de nouveautés avec, dans Files par exemple, les aperçus de fichiers, le mode Galerie pour les images, les autorisations de fichiers, la recherche instantanée, les chemins de navigation avec saisie semi-automatique, ou encore un meilleur comportement du contenu de la fenêtre quand on la redimensionne.

Parmi les forces vives de COSMIC, on peut bien sûr citer sa souplesse. On la retrouve partout, notamment dans le maniement des fenêtres. On peut par exemple les empiler pour créer une fenêtre commune avec des onglets, leur faire occuper rapidement une moitié ou un quart d’écran en les faisant glisser vers un coin ou un bord (ces manipulations peuvent se faire aussi au clavier), activer la gravité sur les bords et coins pour attirer les fenêtres qui s’en approchent, etc. Souplesse également dans les bureaux virtuels, qui peuvent s’afficher partout ou indépendamment sur chaque écran, être épinglés pour devenir statiques, s’utiliser horizontalement ou verticalement…

Cette personnalisation poussée se retrouve dans les options liées à l’interface, dans le choix des couleurs, du style graphique, de la forme des coins, du liseré de couleur pour la fenêtre active ou encore de la densité des fenêtres.

Support de Wayland et fonctions absentes ou incomplètes

La bêta introduit également un vrai support de Wayland, avec XWayland pour assurer la compatibilité des applications X11. Il existe quelques limitations cependant. Entre autres, on ne peut pas déplacer d’éléments d’une application Wayland vers une autre en X11, par exemple de Files vers Slack. Pour l’instant, dans ce type de cas, il est recommandé de passer par la fonction intégrée de l’application pour envoyer des fichiers. Côté navigateurs, à partir de Chrome 140 (et de ses dérivés), il n’y a normalement plus de problème. Pour les jeux, l’équipe de développement signale que tout fonctionne bien dans la plupart des cas, mais que certains titres (dont Goat Simulator) démarrent « partiellement hors écran ». Dans ce cas, il faut presser F11 ou Super + F11 pour activer le mode plein écran.

La bêta de COSMIC n’est cependant pas tout à fait complète. Certaines fonctions ne seront réellement finalisées qu’avec la Release Candidate, qui n’a pas encore de date fixée. Par exemple, Text Editor ne prend pas encore en charge les imprimantes. Les suggestions d’addons Flatpak ne s’affichent pas non plus dans le Store, le lecteur d’écran ne fonctionne pas encore aussi bien qu’il le devrait, certaines applications n’ont pas de notifications dans la zone dédiée…

Sur le tableau prévisionnel du projet, on peut voir que la liste des améliorations et corrections s’allonge pour la Release Candidate. Rappelons enfin que COSMIC Desktop n’est pas exclusif à Pop!_OS. Plusieurs distributions le proposent déjà, même en préversion. Fedora a par exemple son propre Spin COSMIC. CachyOS, NixOS, Arch Linux, openSUSE ou encore Slackware le proposent également.

Les personnes ayant l’un de ces systèmes n’ont normalement qu’à effectuer les mises à jour en attente pour passer sur la version bêta de COSMIC.

Et Pop!_OS 24.04 alors ?

Du côté de la distribution elle-même, la grande majorité des nouveautés se concentre dans l’environnement COSMIC. Pour les utilisateurs, cette version 24.04 s’annonce cependant comme un grand saut, bien que l’on ne sache pas encore complètement ce qui se passe durant la mise à jour. Sur les installations neuves en tout cas, le système abandonnera GNOME pour COSMIC pour l’environnement, avec plusieurs remplacements d’applications par défaut.

Bien que basée sur Ubuntu 24.04, Pop!_OS 24.04 embarque globalement des composants plus récents que ceux qui étaient fournis l’année dernière par Canonical. Le noyau Linux fourni est en version 6.16.3, actuellement la dernière révision stable. Le temps que la version finale du système sorte, il est probable que la version 6.17 soit utilisée. On trouve également Mesa en version 25.1.5 - 1, les pilotes NVIDIA 580 (une image ISO dédiée existe pour installer le système sur les machines concernées), libwayland/libwayland-client 1.23.1 - 3 ou encore libdrm 2.4.125 - 1.

Pour le reste, Pop!_OS 24.04 est essentiellement une modernisation générale de la base par rapport à la version 22.04, comme on s’en doute. Notez que dans l’annonce, System76 indique que l’on peut mettre à jour l’actuel système stable vers la bêta, via la commande suivante dans le terminal :

pop-upgrade release upgrade -f

cependant, l’opération n’est recommandée qu’à des fins de tests. Des bugs restent présents, certaines fonctions sont incomplètes et des problèmes spécifiques apparaissent lors de la mise à jour. Par exemple, les favoris épinglés dans le Dock ne sont pas migrés. Le processus désactive aussi les PPA pour ne pas provoquer d’erreurs. Il faut manuellement les réactiver une fois l’opération finie.

Disney, qui vient de signer avec OpenAI, accuse Google d’avoir pillé son catalogue pour ses IA

12 décembre 2025 à 09:35
La bourse ou la vie
Disney, qui vient de signer avec OpenAI, accuse Google d’avoir pillé son catalogue pour ses IA

Disney a fait parvenir mercredi une lettre de cease and desist à Google. Le géant du divertissement y accuse le moteur de recherche d’avoir massivement exploité sa propriété intellectuelle pour entraîner ses modèles d’IA générative, et d’avoir par ce biais contribué à la diffusion d’images ou de vidéos enfreignant ses droits.

Difficile d’y voir une rencontre fortuite de circonstances : quelques heures avant d’annoncer la signature d’un accord à grande échelle avec OpenAI, le groupe Disney a sorti la hache de guerre à l’encontre de Google, autre grand acteur de la scène de l’intelligence artificielle générative.

L’attaque a pris la forme d’une ordonnance de cessation et d’abstention (en anglais, on parle de cease and desist), un courrier formel par lequel Disney demande à Google de cesser d’exploiter sa propriété intellectuelle sous peine de poursuites à venir.

« Un distributeur automatique virtuel »

Consultée et révélée par plusieurs médias, dont Variety ou Deadline, la missive cible explicitement le champ de l’intelligence artificielle générative, qu’il s’agisse de l’entraînement des modèles ou de la diffusion de contenus graphiques exploitant la propriété intellectuelle de Disney, soit précisément les deux champs couverts par l’accord de licence sur trois ans passé avec OpenAI.

« Google fonctionne comme un distributeur automatique virtuel, capable de reproduire, de traiter et de diffuser à grande échelle des copies du précieux catalogue de personnages et autres œuvres protégées par le droit d’auteur de Disney. Pour aggraver encore cette violation flagrante, nombre d’images contrefaites générées par les services d’IA de Google sont estampillées du logo Gemini, laissant faussement croire que l’exploitation de la propriété intellectuelle de Disney par Google est autorisée et approuvée par Disney », attaque notamment le géant du divertissement.

Le courrier serait par ailleurs étayé d’exemples de visuels générés via les modèles de Google et mettant en scène des personnages emblématiques de la sphère Disney, dont Dark Vador, Yoda ou Groot. Disney exige dans ce contexte que Google implémente sans délai des « mesures technologiques » dans ses différents services de façon à garantir qu’aucune production future n’enfreigne les droits associés à son catalogue.

Disney assume une défense « agressive »

« Nous nous sommes montrés agressifs dans la protection de notre propriété intellectuelle, a admis jeudi Bob Iger, CEO de Disney, au micro de CNBC. Nous avons eu des échanges avec Google, essentiellement pour exprimer notre inquiétude à ce sujet, et au final nous n’avons fait aucun progrès, nos échanges n’ont pas porté leurs fruits. Nous nous sommes donc sentis dans l’obligation de leur envoyer un cease and desist. »

Dans une déclaration transmise à Deadline, Google a de son côté défendu l’idée d’un dialogue avec le géant du divertissement, et soutenu l’idée selon laquelle ses différents services et plateformes disposaient de tous les outils nécessaires à la protection des ayant-droits.

« Nous entretenons une relation de longue date et mutuellement fructueuse avec Disney, et nous continuerons à collaborer avec eux. Plus généralement, nous utilisons des données publiques issues du web ouvert pour développer notre IA et avons mis au point des systèmes de contrôle des droits d’auteur innovants, tels que Google-extended [l’user agent que les éditeurs de site peuvent utiliser pour contrôler, d’après Google, le comportement de ses robots d’indexation dédiés à l’IA] et Content ID pour YouTube, qui permettent aux sites et aux titulaires de droits de contrôler leur contenu. »

Disney, qui avait engagé en juin dernier des poursuites formelles à l’encontre de MidJourney, a déjà fait parvenir un courrier similaire à Character.AI fin septembre.



☕️ OpenAI lance GPT-5.2 pour contrer le succès du nouveau Gemini de Google

12 décembre 2025 à 09:12

OpenAI a annoncé ce jeudi 11 décembre la sortie de son nouveau modèle GPT-5.2. L’entreprise a avancé ce lancement pour faire face à la concurrence du pionnier des modèles de langage qui revient dans la course : Google.

En effet, il y a 10 jours, le Wall Street Journal a obtenu un mémo envoyé par Sam Altman en interne poussant ses salariés en « code rouge » pour augmenter la qualité de ChatGPT quitte à retarder d’autres produits. Selon le journal économique américain, le CEO d’OpenAI s’inquiétait de la pression de la concurrence et notamment de Google qui a lancé son Gemini 3 Pro il y a un peu moins d’un mois. Celui-ci a rencontré un certain succès auprès des utilisateurs d’IA générative, rebattant les cartes sur le marché.

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Dans un point presse, Fidji Simo, la responsable applications et numéro 2 d’OpenAI, a néanmoins nié que ce lancement de GPT-5.2 était le résultat de ce « code rouge », tout en admettant qu’il a pu aider, explique Wired.

Le modèle est dès à présent disponible en trois versions : GPT‑5.2 Instant, Thinking et Pro. Comme on peut s’y attendre, OpenAI les présente comme ses meilleurs modèles, en s’appuyant sur des benchmarks.

Si, sans surprise, l’entreprise affirme que « GPT‑5.2 Thinking hallucine moins que GPT‑5.1 Thinking », le modèle d’OpenAI génère donc toujours des fausses informations.

Elle clame de nouveau que « l’un de nos espoirs concernant l’IA est qu’elle accélère la recherche scientifique au bénéfice du plus grand nombre » et que ses nouveaux modèles sont les « meilleurs au monde pour aider les scientifiques et accélérer leurs travaux ».

Cette fois, l’entreprise veut rassurer les utilisateurs de ses anciens modèles en expliquant n’avoir « actuellement aucun projet de suppression de GPT‑5.1, GPT‑5 ou GPT‑4.1 dans l’API ». Le déploiement est en cours et commence par les formules payantes (Plus, Pro, Business, Enterprise).

Epic gagne en grande partie son appel contre Apple, qui sauve sa « commission »

12 décembre 2025 à 08:43
Epic gagne en grande partie son appel contre Apple, qui sauve sa « commission »

Deux annonces importantes pour Epic Games ces dernières heures. Tout d’abord, Fortnite est de retour sur le Google Play aux États-Unis. Epic et Google continuent de travailler pour faire valider leur accord. Toujours aux États-Unis, Apple perd en grande partie son appel contre Epic, mais gagne quand même la possibilité de faire payer des commissions « raisonnables ».

Epic et Google toujours main dans la main

Via un message sur X, Fortnite annonce le retour de son jeu dans le Google Play aux États-Unis. Les smartphones Android peuvent donc de nouveau le télécharger via la boutique officielle. Le mois dernier, Google avait proposé au juge des modifications en profondeur du Play Store, avec le soutien d’Epic.

Ce retour fait « suite au respect par Google de l’injonction du tribunal. Nous continuons de collaborer avec Google afin d’obtenir l’approbation du tribunal pour notre accord », explique Epic Games. Tim Sweeney (cofondateur et CEO d’Epic) lance un « grand merci à Google pour son soutien exceptionnel ». Fortnite reste toujours disponible dans l’Epic Games Store partout dans le monde.

Apple vs Epic : la cour d’appel confirme en « grande partie »

Changeons de crémerie pour aller sur les iPhone. Comme l’explique Engadget, « la 9e Cour d’appel des États-Unis a en grande partie confirmé une décision antérieure pour outrage au tribunal concernant les frais qu’Apple prélevait sur les systèmes de paiement tiers ». Ce n’est pas une victoire sur toute la ligne pour autant et Apple sauve une partie de ses revenus.

En effet, la décision va néanmoins dans le sens d’Apple sur un point important pour l’entreprise : « les juges ont décidé d’annuler la décision interdisant à Apple de percevoir des commissions sur ces paiements externes ». TechCrunch (qui publie aussi la décision dans son intégralité) ajoute que cette décision permet à Apple de « demander aux développeurs de ne pas rendre les liens vers leurs systèmes de paiements plus grands ou plus visibles que ceux d’Apple ».

Voici le détail de la décision :

  • « Apple peut interdire aux développeurs de placer des boutons, liens ou autres dans des polices plus visibles, des tailles plus grandes, en plus grande quantité et à des endroits plus visibles que ceux utilisés par Apple,
  • Apple peut interdire aux développeurs d’utiliser un langage qui enfreint ses conditions générales de contenu, si de telles normes existent,
  • Apple n’est pas expressément empêchée d’exclure les développeurs participant aux programmes VPP et NPP,
  • Apple n’est pas empêchée d’imposer une commission ou des frais sur les achats effectués par les consommateurs dans une application iOS en dehors de l’Apple Store. »

La commission doit être « raisonnable », précise Reuters, sans définir ce qui est raisonnable… Tim Sweeney se félicite dans tous les cas, affirmant ainsi que les développeurs vont éviter de payer des « giant junk fees » (frais abusifs exorbitants, en VF).

2020 – 2025 : cinq ans de procédures

Les débuts de cette bataille juridique remontent pour rappel en 2021, quand la juge Yvonne Gonzalez Rogers ordonnait à Apple de supprimer ses règles « interdisant aux développeurs d’informer les utilisateurs des alternatives au système d’achat intégré d’Apple ».

En mai dernier, Apple se prenait de plein fouet les foudres de la juge qui affirmait qu’Apple avait « délibérément choisi de ne pas se conformer à l’injonction de la Cour » et qu’un de ses vice-présidents avait menti sous serment. Quelques semaines plus tard, la justice refusait à Apple un sursis en attendant que l’appel ait lieu.

Fortnite est, pour rappel, de nouveau disponible sur l’App Store iOS depuis mai dernier. Tim Sweeney affirme que, depuis son retour, « Fortnite est devenu le deuxième jeu iOS le plus téléchargé aux États-Unis en 2025 ».

Après cinq ans de bataille judiciaire, le jeu phare d’Epic est donc disponible dans les boutiques officielles sur Android et iOS aux États-Unis.

Le Cyber Panorama veut recenser les offres françaises souveraines de cybersécurité

12 décembre 2025 à 07:58
Toi, toi et toi
Le Cyber Panorama veut recenser les offres françaises souveraines de cybersécurité

Le CESIN et Hexatrust lancent un panorama pour recenser les offres souveraines en matière de cybersécurité pour la France. La liste sera régulièrement mise à jour et devrait s’étendre à toute l’Europe.

Jamais la question de la souveraineté numérique n’a autant été débattue. Largement alimentée par l’attitude peu consensuelle de la Maison-Blanche depuis le retour de Donald Trump à la présidence américaine, elle revient constamment sur le devant de la scène. 

En juillet, nous avions rassemblé les principales pour en offrir une vue de synthèse. Fin octobre, la Cour des comptes fustigeait la mauvaise gestion de cette question, soulignant notamment le manque de cohérence dans les décisions gouvernementales. Mais le sujet est loin d’être nouveau : en octobre 2021, Jean-Paul Smets estimait déjà que la France avait « tout d’un pays colonisé ».

Dans ce contexte, le CESIN (Club des Experts de la Sécurité de l’Information et du Numérique) et Hexatrust, deux associations centrées sur la cybersécurité, ont uni leurs forces. Elles proposent un Cyber Panorama : un « outil opérationnel pour guider les organisations vers des solutions souveraines ».

Sérieux déséquilibre

Cette initiative a été lancée le 9 décembre. Le Cyber Panorama recense ainsi 320 noms environ d’acteurs français proposant des solutions souveraines. Dans le communiqué, on peut lire que le projet est né du constat alarmant que les organisations européennes éprouvent des difficultés majeures à identifier des alternatives crédibles aux solutions extra-européennes, majoritairement américaines. Et pour cause : selon un rapport du Cigref en avril dernier, 83 % des achats de technologies en Europe se font auprès d’acteurs extra-européens.

L’outil sert plusieurs objectifs. D’abord, réduire certains risques, toujours les mêmes sur ce thème : dépendance critique à des technologies étrangères (essentiellement américaines), exposition non maitrisée aux risques liés à l’extraterritorialité juridique (dont le fameux Cloud Act) et vulnérabilité stratégique face aux tensions géopolitiques.

Ensuite, le Cyber Panorama peut être abordé sous l’angle économique : en achetant des produits européens, les capitaux restent en Europe. C’était le cœur du rapport du Cigref, qui abordait aussi les nombreux emplois que la réorientation créerait. Jean-Noël de Galzain, président d’Hexatrust, insiste sur ce point : porter la part des achats purement européens à 30 % représenterait un chiffre d’affaires de 690 milliards d’euros d’ici dix ans, et jusqu’à 500 000 emplois.

Les acteurs sont déjà là

Le communiqué commun du CESIN et d’Hexatrust le clame haut et fort : l’Europe a déjà tout ce qu’il faut. Le problème majeur, pour les deux associations, est surtout que les organisations européennes ne savent pas qui sont ces acteurs. Le Cyber Panorama se propose donc de les recenser.

Le critère de souveraineté n’est pas expliqué dans le communiqué du Cyber Panorama. Selon le MagIT, qui assistait à la présentation, il est requis que le siège de l’entreprise et ses équipes de développement soient situés en France. Les cabinets de conseil, sociétés de services et intégrateurs ont été mis de côté. Sur le sujet du capital en revanche, les deux associations se seraient plus souples, acceptant qu’une part puisse provenir d’une société extra-européenne.

La structure de l’offre est fondée sur le NIST Cybersecurity Framework, référentiel largement utilisé venant des États-Unis. « Nous avons voulu opter pour une nomenclature qui parle à tout le monde », a déclaré Alain Bouillé, délégué général du CESIN. Elle établit six grandes fonctions : Gouverner, Identifier, Protéger, Détecter, Répondre et Récupérer. Chaque fonction est ensuite divisée en catégories plus spécifiques correspondant aux différents domaines de la cybersécurité (surveillance, sécurité des données, sensibilisation, etc.).

Pour l’instant, il s’agit d’une liste statique de noms. Prochainement, tout sera rassemblé au sein d’une interface web dynamique permettant de filtrer les acteurs selon ce que l’on cherche. Le CESIN et Hexatrust précisent que la liste sera régulièrement mise à jour, de sorte que les résultats devraient toujours être « frais ».

Une dimension européenne à venir

La liste des 320 acteurs est d’ailleurs présentée comme « une première étape ». Dans une future version, les deux associations ambitionnent d’ajouter les suites bureautiques et collaboratives, ainsi que les solutions de « Cloud de Confiance », dont les offres labellisées SecNumCloud, et Digital Workplace. Une nouvelle catégorie « Héberger » fera son apparition.

À plus long terme, l’outil devrait référencer les solutions européennes et devenir un outil utilisable par les autres. Les deux associations espèrent en outre que l’outil favorisera l’émergence d’une BITC (Base Industrielle et Technologique de Cybersécurité), équivalente numérique de la BITD (Base Industrielle et Technologique de Défense).

L’outil devrait avoir au moins le mérite d’accroitre la visibilité des acteurs mentionnés. Selon un baromètre publié en septembre (pdf) par Hexatrust et EY, 40 % des entreprises interrogées n’effectuent aucune veille des solutions françaises existantes.

La surveillance géolocalisée de l’ICE détourne les femmes enceintes des soins médicaux

11 décembre 2025 à 17:32
Smart ?
La surveillance géolocalisée de l’ICE détourne les femmes enceintes des soins médicaux

Aux États-Unis, les femmes enceintes sans-papiers peuvent être obligées de porter des montres connectées spéciales qui les surveillent en permanence. Certains personnels hospitaliers constatent, avec la massification des poursuites, que des patientes ont peur de les enlever lorsqu’une intervention le nécessite.

Dans le Colorado, des femmes enceintes ayant besoin de soins médicaux urgents ont peur quand le personnel médical des urgences veut leur enlever le dispositif de surveillance qui leur est imposé.

Le Guardian raconte qu’en septembre dernier, une femme enceinte de neuf mois est entrée dans les urgences obstétriques d’un hôpital du Colorado munie d’une montre connectée qu’elle ne voulait surtout pas enlever. Les médecins ont diagnostiqué qu’une césarienne était nécessaire pour que l’accouchement se passe le mieux possible. Mais pour faire cette césarienne, ils ont besoin d’utiliser un outil de cautérisation qui nécessite que la patiente enlève tout bijou ou objet métallique.

Une smartwatch très particulière

Le problème était que la montre connectée n’était pas commune. En effet, le Service de l’immigration et des douanes des États-Unis (ICE) avait imposé à cette femme de porter en permanence une montre VeriWatch de l’entreprise Bi Inc.

Celle-ci permet aux autorités de surveiller en permanence la personne qui la porte. Elle a d’autres fonctionnalités comme la vérification que la personne est encore en vie ou la reconnaissance faciale du porteur à des fins de contrôle.

Elle ne peut pas être retirée facilement mais elle n’est pas accompagnée non plus d’information concernant la sécurité de son port lors d’intervention médicale comme celle évoquée plus haut. De plus, l’ICE ne fournit aux hôpitaux états-uniens aucune information pour la contacter pour savoir quoi faire. Lorsque le personnel hospitalier a expliqué à la femme enceinte qu’il allait sans doute falloir couper le bracelet, elle a paniqué.

En arrivant à l’hôpital, elle avait aussi peur car la batterie était faible. Elle avait besoin de la recharger pour ne pas que les services d’immigration croient qu’elle essayait de se cacher. La notice de la montre, sur le site du fabricant [PDF], indique que la batterie a une durée de vie de 16 heures, avec une possibilité d’aller jusqu’à 32 heures si on utilise la batterie externe adaptée.

Finalement, selon le Guardian, la montre a été enlevée et la femme est repartie avec son bébé sans que l’ICE ne vienne à l’hôpital. Mais le personnel signale que c’est la troisième femme enceinte qui arrive avec ce dispositif de surveillance en quelques mois.

La massification de programmes « plus humains » que l’incarcération

De fait, le système carcéral du pays est saturé depuis longtemps et ce dispositif de surveillance n’est pas nouveau aux États-Unis. En effet, depuis 2004, comme l’explique le média Jezebel, un programme d’ « alternatives à la détention » existe, option « plus humaine » pour les personnes menacées d’expulsion considérées comme « à moindre risque ».

Pour la plupart, l’alternative consiste à mettre en place un bracelet électronique, comme cela existe en France. Depuis 2009, l’ICE n’utilise plus ce genre de bracelet pour les femmes enceintes à cause d’un taux de complication élevé et a penché pour ces montres connectées en 2023.

Mais, depuis son retour la tête des États-Unis, Donald Trump a intensifié la politique de traque massive de personnes étrangères qui ne peuvent pas prouver leur droit d’y résider, et se prépare à muscler encore le budget de l’ICE. Cette politique augmente mécaniquement le nombre de personnes concernées par les dispositifs de coercition mis en place par le système judiciaire étasunien.

Et, même si le taux de complication est moins élevé avec les montres qu’avec les bracelets, leur usage massif se double d’une absence d’information en cas de problème et de la peur des personnes concernées, qui amènent les personnels hospitaliers à constater des problèmes.

« Elle était en larmes à ce sujet. Elle avait cette peur profonde que l’ICE vienne à l’hôpital et lui enlève son bébé », explique l’un d’entre eux au Guardian, en parlant de la femme enceinte en question.

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