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☕️ Trump menace encore de fermer TikTok si la Chine ne veut pas de son accord

25 juillet 2025 à 09:53

Le 19 juin dernier, Donald Trump avait une nouvelle fois donné un sursis de 90 jours à TikTok, en attendant de trouver l’accord qui satisferait toutes les parties concernées.

Ce jeudi 24 juillet, le secrétaire au Commerce des États-Unis Howard Lutnick a envisagé la fermeture de l’application aux États-Unis en cas de refus par la Chine de l’accord proposé par Donald Trump : « Si cet accord est approuvé par les Chinois, alors il sera conclu », a affirmé Howard Lutnick sur CNBC. « S’ils ne l’approuvent pas, TikTok disparaîtra, et ces décisions seront prises très prochainement », a-t-il ajouté.

dessin satirique de Flock

Selon lui, dans l’accord proposé par la Maison-Blanche, « la Chine peut posséder une petite partie ou bien ByteDance peut conserver une petite partie. Mais simplement, ce sont les Américains qui en auront le contrôle. Les Américains seront propriétaires de la technologie et contrôleront l’algorithme ».

Selon ArsTechnica, ByteDance pourrait être réticent à signer cet accord car, justement, l’algorithme de TikTok est une part importante de la propriété intellectuelle de l’entreprise.

Les bêtas publiques d’iOS/iPadOS 26 et macOS Tahoe sont disponibles

25 juillet 2025 à 09:17
Chaussures de sécurité obligatoires
Les bêtas publiques d’iOS/iPadOS 26 et macOS Tahoe sont disponibles

Les personnes équipées en appareils Apple et prêtes pour un peu d’aventure peuvent installer les bêtas publiques des nouveaux systèmes depuis hier soir. Elles correspondent aux bêtas 4 pour les développeurs.

La grande affaire, cette année, est le renouvellement d’interface Liquid Glass. Le parti pris d’Apple sur l’utilisation du verre a fait beaucoup parler de lui. Il suffit par exemple de lire les commentaires sur les actualités liées chez nos confrères de MacGeneration/iGeneration pour voir que Liquid Glass ne laisse pas indifférent. Apple ne semble d’ailleurs pas sûre d’elle, l’entreprise ayant déjà procédé à de nombreux changements depuis la présentation en grande pompe.

iOS/iPadOS 26 et macOS Tahoe

En dehors de ce redesign, commun à toutes les nouvelles plateformes, les nouveautés restent assez conséquentes. Sur iOS, on trouve notamment des applications remaniées pour Téléphone et Appareil photo, de nouvelles applications pour Aperçu et Jeux, ou encore des fonctions de traduction en direct pour Messages, FaceTime et Téléphone, via Apple Intelligence (en local).

iPadOS 26 reprend ces nouveautés et y ajoute une gestion des fenêtres entièrement repensée, très proche de macOS : boutons tricolores, redimensionnement, barre de menu, déplacement libre, fonctionnement en arrière-plan, etc.

Sur macOS, on note l’arrivée des applications Téléphone (en lieu et place de FaceTime) et Journal. Mais ce qui a concentré les attentions, c’est bien la refonte complète de Spotlight. Le moteur de recherche devient un lanceur complet, avec de nouvelles catégories et des résultats mieux rangés, la possibilité de chercher avec davantage de critères, etc.

Surtout, Spotlight peut créer des automatisations, qui seront suggérées avec le temps quand macOS repère des tâches courantes. On peut également affecter de petites séquences de lettres pour lancer des actions prédéfinies. macOS Tahoe embarque également l’API Metal 4 pour tout ce qui touche aux GPU intégrés.

Attention avec les bêtas

En dehors des trois systèmes, les nouveautés sont plus discrètes. watchOS 26 récupère par exemple Liquid Glass, l’application Notes, la traduction en direct, l’ajout d’un geste pour rejeter des notifications (brève rotation rapide du poignet), un remaniement d’Exercice et l’arrivée d’une application Workout Buddy, un coach vocal qui doit encourager pendant l’exercice et les résultats (uniquement en anglais pour l’instant).

Rappelons que l’installation de bêtas n’est jamais sans risque. Il semble que le cycle actuel, assez majeur dans les changements, nécessite encore beaucoup de travail. C’est surtout sur Liquid Glass, dont les effets de transparence notamment sont modifiés à chaque bêta. Sur iOS, le système entraine pour l’instant une chauffe des appareils, certains ralentissements et une perte d’autonomie.

L’installation des bêtas est simple, car il suffit de changer le profil dans la section « Mise à jour logicielle » de chaque plateforme. Mais gardez en tête qu’il s’agit de préversions et que les problèmes peuvent être plus ou moins nombreux.

USA : l’IA qui devait révolutionner les autorisations de médicaments hallucine des études

25 juillet 2025 à 08:37
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USA : l’IA qui devait révolutionner les autorisations de médicaments hallucine des études

Elsa, l’IA de la Food and Drugs Administration (FDA), devait « améliorer et optimiser les performances et le potentiel de chaque employé » de l’agence. Si elle permet de générer des documents de travail, elle ne manque pas d’ « halluciner » des études scientifiques ou de déformer des recherches, selon une enquête de CNN.

L’IA mise en place au sein de la Food and Drugs Administration (FDA) ne serait pas l’outil améliorant les performances tant vantée par son responsable Marty Makary, nommé le 1er avril dernier.

La très reconnue agence de sécurité alimentaire et du médicament avait publié début juin un communiqué de presse sur cette IA, qu’elle a nommé Elsa. « Cet outil innovant modernise les fonctions de l’agence et exploite les capacités de l’IA pour mieux servir la population américaine », expliquait la FDA.

Dans un extrait d’une interview donnée à Tucker Carlson et repérée par Gizmodo, le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux des États-Unis, Robert F. Kennedy Jr., affirmait que « Nous sommes à la pointe de l’IA » :

« Nous la mettons en œuvre dans tous nos départements. À la FDA, nous accélérons les autorisations de mise sur le marché [AMM] des médicaments afin de ne plus avoir besoin d’utiliser des primates ou même des modèles animaux. Grâce à l’IA, vous pouvez obtenir très, très rapidement les autorisations de mise sur le marché des médicaments. »

« À la suite d’un programme pilote très réussi mené avec les évaluateurs scientifiques de la FDA, j’ai fixé un calendrier ambitieux pour déployer l’IA dans toute l’agence d’ici le 30 juin », assurait Marty Makary dans le communiqué de l’agence : « Le lancement d’Elsa aujourd’hui est en avance sur son calendrier et en dessous du budget prévu, grâce à la collaboration de nos experts internes dans tous les centres ».

Pas d’analyse des autorisations de mise sur le marché pour l’instant

Moins d’un mois après cette date de déploiement, les dents grincent en interne, selon CNN. Comme une bonne partie des IA génératives mises en place dans les bureaux, celle de la FDA peut être utile pour générer des notes, des résumés de réunion, des mails et des communiqués.

Mais contrairement à ce qui a été annoncé, elle ne permettrait pas d’analyser les autorisations de mise sur le marché, puisqu’elle n’a pas accès aux documents des dossiers des industriels, expliquent les sources du média étasunien.

Des hallucinations, comme les autres IA génératives

Et, comme les autres IA génératives, Elsa « hallucine ». Selon plusieurs sources de CNN, ainsi que des documents qu’a pu consulter le média, elle a généré des références à des études inexistantes et déformé les contenus de véritables études. Ces problèmes concernant des informations scientifiques discréditent l’outil aux yeux des sources de CNN.

« Tout ce que vous n’avez pas le temps de vérifier deux fois n’est pas fiable. Elle hallucine en toute confiance », affirme l’une d’entre elles. Si ce problème est connu et doit être pris au sérieux à chaque fois qu’on utilise une IA générative, les responsables de la FDA qui ont annoncé la mise en place d’Elsa promettaient une plus grande efficacité des employés de l’agence grâce à cette IA.

« L’IA est censée nous faire gagner du temps, mais je peux vous garantir que je perds beaucoup de temps supplémentaire simplement à cause de la vigilance accrue dont je dois faire preuve pour vérifier les études fausses ou trompeuses », explique à CNN un autre agent de la FDA.

Le genre de travail effectué par l’agence demande une précision importante. « Si Elsa résume en un paragraphe un travail de recherche sur un nouveau médicament qui tient en 20 pages de recherche, il n’y a aucun moyen de savoir si cela déforme ou omet quelque chose qu’un évaluateur humain aurait considéré comme important », souligne l’un des employés interrogés par CNN.

Près de 30 millions de dollars pour le cabinet de conseil Deloitte

Dès l’annonce de juin, des employés de la FDA expliquaient au média Stat que la mise en place d’Elsa était « précipitée ». Notre consœur, spécialisée dans les technologies de la santé, donnait un peu plus de précisions sur le projet. Elsa serait basée sur le modèle Claude d’Anthropic et développée par le cabinet de conseil Deloitte (entreprise qui finançait déjà l’investiture de Donald Trump en 2017), comme le rapporte ArsTechnica.

Selon Stat, Deloitte a reçu 13,8 millions de dollars depuis 2020 pour développer une base de données de documents de la FDA qui a servi à fine-tuner Claude, et ainsi obtenir le modèle utilisé par Elsa. L’entreprise a obtenu un nouveau contrat de 14,7 millions de dollars en avril dernier pour le déploiement d’Elsa dans toute l’agence.

Interrogé par CNN, Jeremy Walsh, responsable IA de l’agence admet ces critiques : « Elsa n’est pas différente de nombreux [grands modèles de langage] et de l’ IA générative, ils peuvent halluciner ».

De plus, il affirme que les utilisateurs pourront dans les prochaines semaines ajouter des documents pour que cette IA puisse répondre en fonction de données spécifiques.

Reçu hier — 24 juillet 2025Next

☕️ Le Royaume-Uni utilisera de l’IA pour évaluer l’âge des migrants qui se déclarent mineurs

24 juillet 2025 à 16:39

Le gouvernement britannique a décidé de se reposer sur des outils d’intelligence artificielle pour déterminer l’âge des migrants qui se déclarent mineurs, rapporte Infomigrants.

« Lorsque les personnes impliquées dans le processus d’évaluation de l’âge ne sont pas certaines de l’âge d’une personne, ou n’acceptent pas l’âge qu’elle prétend avoir, l’estimation de l’âge facial offre un moyen potentiellement rapide et simple de confronter leurs jugements aux estimations produites par la technologie », a expliqué la ministre britannique de la Sécurité des frontières et de l’Asile au Parlement.

Un projet pilote a été lancé, en vue de déployer ce type d’outils courant 2026.

Une coalition de près de 100 ONG britanniques alertait récemment contre le fait que plus de 250 enfants demandeurs d’asile aient été placés à tort en détention ou dans des logements destinés à des adultes au premier semestre 2024, ce qui les expose à un danger accru de harcèlement ou d’abus.

Cela dit, comme dans d’autres contextes sociaux, les technologies de reconnaissance faciale ne sont pas exemptes de biais et de résultats faussés lorsqu’il s’agit de détecter l’âge des visages qui leur sont présentés.

Partout sur la planète, les populations migrantes sont par ailleurs surexposées aux technologies invasives de surveillance, et généralement dans des positions trop vulnérables pour pouvoir s’opposer à leur usage.

L’an passé, plusieurs ONG, dont Privacy International, avait déjà tiré la sonnette d’alarme au sujet d’IPIC (pour « Identification et Priorisation des Affaires d’Immigration »), un algorithme d’IA utilisé par le gouvernement britannique pour départager les demandes d’asile.

Comment la pétition contre la loi Duplomb est devenue virale

24 juillet 2025 à 16:15
Du plomb dans l'aile
Comment la pétition contre la loi Duplomb est devenue virale

En moins de deux semaines, la pétition contre la loi Duplomb a dépassé 1,8 million de signatures, devenant la deuxième mobilisation de ce type la plus soutenue en France.

Le 8 juillet 2025, la très critiquée loi Duplomb était votée par l’Assemblée nationale grâce aux voix d’une large partie du bloc présidentiel, de la droite et de l’extrême-droite. Entre autres dispositions, le texte prévoit la ré-autorisation de l’acétamipride, un néonicotinoïde dangereux pour la biodiversité et la santé humaine, la facilitation des projets de mégabassines ou encore celle des élevages intensifs.

Deux jours plus tard, l’étudiante de 23 ans Éléonore Pattery créait une pétition sur le site de l’Assemblée nationale. Elle y qualifiait la loi Duplomb d’ « aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire » et d’« attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire, et le bon sens ».

En quelques jours, les compteurs s’affolent : la pétition dépasse les 100 000 puis les 200 000 signatures. Repérée par des comptes influents dans les sphères écologistes, dont celui du média Bonpote créé par Thomas Wagner, l’initiative se répand sur les réseaux sociaux, appelant les internautes à signer. En jeu : dépasser la barre des 500 000 signatures, au-delà de laquelle la conférence des présidents peut décider de mettre un débat sur le sujet à l’ordre du jour (quoiqu’ils n’y soient pas obligés, et que le débat soit dédié à rester sans vote).

En ligne, un nombre croissant de personnalités influentes et d’internautes se sont lancés dans la promotion de la pétition, jusqu’à lui faire dépasser plusieurs records de nombre de signatures.

Plus de 1,8 million de signatures

En moins de deux semaines, la pétition a réuni plus de 1,8 million de signatures. Son initiatrice n’a pourtant rien d’une influenceuse : dans le texte de la pétition, elle indique être actuellement en Master qualité, sécurité, environnement et responsabilité sociétale des entreprises. « Je ne suis pas indispensable à ce débat : l’opinion publique, les voix qui s’élèvent partout dans le pays me représentent déjà très bien », déclare-t-elle sur son compte LinkedIn. Elle y encourage régulièrement les signataires mais demande à ce que les médias ne la contactent pas.

Plusieurs personnalités plus habituées à la diffusion à grande échelle prennent rapidement le relais, raconte Politico. Ainsi du fondateur de Bon Pote, média de vulgarisation des enjeux environnementaux, de créateurs de contenus engagés dans les questions environnementales, comme Hugo Clément et Camille Étienne, ou encore des ONG et militants écologistes.

Rapidement, leurs messages, doublés d’appels directs à des vidéastes comme Squeezie, Lena Situations ou Tibo InShape, décuplent la vitalité des appels à signer la pétition. Grâce à ces interpellations en dehors de leurs sphères déjà sensibilisées, ils et elles obtiennent bientôt le soutien des créatrices de contenu EnjoyPhoenix et Jujufitcats ou de l’acteur Pierre Niney. Pour le sénateur Laurent Duplomb (Les Républicains), interrogé sur RMC, il s’agit d’une « instrumentalisation par l’extrême-gauche et par les écologistes ».

Mais avant la rédaction de la pétition par Éléonore Pattery, les effets de la ré-autorisation de l’acétamipride inquiétaient déjà le grand public. Au moment du vote de la loi, le cri de la fondatrice du collectif Cancer Colère, Fleur Breteau, avait déjà fait le tour des réseaux sociaux. « Vous êtes les alliés du cancer et nous le ferons savoir ! », avait lancé à l’adresse des députés de la droite et de l’extrême-droite de l’Assemblée celle qui se bat contre son deuxième cancer du sein en quatre ans. Elle donnait alors un visage à une inquiétude croissante sur les effets cancérigènes des pesticides dont la loi Duplomb doit permettre à nouveau l’usage.

Devant la pétition des Gilets jaunes, derrière celle de l’Affaire du siècle

Forte de ce contexte et de ces soutiens, la pétition contre la loi Duplomb a réussi en quelques semaines à se hisser à un nombre de signatures record. Elle fait mieux que celle de Priscillia Ludosky, protestant en 2018 sur change.org contre la hausse du prix des carburants. Viral, déjà, ce texte signé par 1,29 million de personnes avait signé le coup d’envoi du mouvement des gilets jaunes. Elle dépasse aussi les scores de la pétition « Loi Travail : non, merci ! », qui avait récolté 1,35 million de signatures – le texte a été adopté en août 2016.

La seule mobilisation numérique plus importante, à l’heure actuelle, est celle portée en 2018 par la Fondation pour la nature et l’homme, Greenpeace France, Notre affaire à tous et Oxfam France pour faire reconnaître « l’inaction climatique de l’État français et son obligation à agir ». Elle avait récolté plus de 2,3 millions de signatures. À l’époque, sa médiatisation avait été aidée par des personnalités culturelles, parmi lesquelles les actrices Juliette Binoche et Marion Cotillard, l’humoriste Élie Semoun et les youtubeurs McFly et Carlito.

Trois ans plus tard, le tribunal de Paris avait effectivement reconnu l’État responsable de manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique – un jugement qui résonne avec celui de la Cour internationale de justice, qui a jugé le 23 juillet l’inaction climatique des États « illicite ».

Après avoir adopté la loi Duplomb sans débat – en adoptant une motion de rejet et en la renvoyant en commission mixte paritaire –, les législateurs semblent néanmoins surpris par le succès de la pétition contre la loi Duplomb. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est déclarée favorable à l’ouverture d’un débat, mais cela n’a pas empêché la ministre de l’Agriculture Annie Genevard de déclarer que le texte serait « de toute façon promulgué ». Le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur le recours déposé par les élus écologistes d’ici le 10 août.

Proton lance son assistant IA Lumo et déménage ses installations en Allemagne

24 juillet 2025 à 15:50
Toujours plus de chiffrement
Proton lance son assistant IA Lumo et déménage ses installations en Allemagne

Proton vient de lancer son tout premier assistant IA. Nommé Lumo, il veut faire la différence sur le terrain de la confidentialité et de la vie privée. La société suisse va également investir 100 millions d’euros pour ses activités d’intelligence artificielle. Le projet sera développé en Allemagne plutôt qu’en Suisse, un choix politique.

Sans trop de surprise, la position de Proton (entreprise dont l’actionnaire majoritaire est maintenant la fondation du même nom) sur l’IA est composite : « L’intelligence artificielle a le pouvoir de relever les défis de l’humanité, petits et grands, de la planification de réunions à la modélisation de molécules. Mais pour améliorer véritablement notre façon de vivre et de travailler, nous avons besoin d’un assistant IA construit de manière responsable, en donnant la priorité aux personnes et à la protection de la vie privée ».

Le nouvel assistant, Lumo, doit répondre à cette dualité : « les avantages de l’IA sont trop importants pour être négligés et que les risques sont trop graves pour être ignorés ». Proton affiche ses certitudes sur l’IA, qui est là pour rester, « que cela nous plaise ou non ».

Il est disponible dès à présent en version web, ainsi qu’à travers des applications mobiles dédiées pour Android et iOS. On peut l’utiliser sans compte Proton, mais connecter son compte déverrouille des fonctions supplémentaires.

Cap sur la vie privée

Proton précise d’emblée que sa technologie est alimentée par des modèles open source et qu’elle n’utilise pas les données des utilisateurs. Le contraire aurait été étonnant : les données en question sont protégées par le chiffrement de bout en bout, la société suisse n’ayant accès qu’à certaines métadonnées. Lumo est constitué de plusieurs modèles, la requête étant acheminée vers le plus adapté, selon Proton.

Consciente qu’elle arrive bien après les grands ténors américains armés de dizaines de milliards de dollars, la société suisse met l’accent sur l’Europe. « Lumo est basé sur des modèles linguistiques open-source et fonctionne à partir des centres de données européens de Proton. Vous bénéficiez ainsi d’une plus grande transparence sur le fonctionnement de Lumo que sur celui de tout autre assistant d’IA majeur. Contrairement à Apple Intelligence et à d’autres, Lumo n’est pas un partenariat avec OpenAI ou d’autres sociétés d’IA américaines ou chinoises, et vos requêtes ne sont jamais envoyées à des tiers », déclare ainsi Proton. La comparaison avec Apple est cependant assez hasardeuse : la firme a bien un partenariat avec OpenAI, mais il ne constitue pas le cœur de son infrastructure, axée sur la vie privée elle aussi.

Proton donne plusieurs points forts pour différencier son offre. Lumo ne crée ainsi pas de journaux pour sauvegarder tous les échanges. On retrouve le classique chiffrement de bout en bout et en accès zéro disponible sur les autres produits de l’éditeur, la promesse de ne jamais partager de données avec des tiers (la société indique d’ailleurs ne pas en avoir à cause de son architecture), ou encore un siège européen lui garantissant une imperméabilité à la « juridiction américaine ».

Proton dans la course

Ce n’est pas la première fois que Proton se lance dans l’IA. L’année dernière, l’entreprise a lancé un assistant d’écriture pour son service Mail. Lumo est cependant la première tentative de chatbot complet à usage général. On peut lui demander d’effectuer des recherches sur le web, de résumer des documents et autres fonctions aujourd’hui classiques. Si l’on connecte son compte Proton Drive, on peut également poser des questions sur les fichiers stockés. On peut aussi envoyer des fichiers manuellement à Lumo.

La question se pose de ses performances et de ses évolutions. Contrairement à des sociétés comme OpenAI, Anthropic, Meta ou Google, Proton n’est pas assise sur un immense trésor de données. Des sommes très importantes sont investies dans l’acquisition de données, alors que Proton ne peut utiliser celles de ses clients. Une partie de la réponse se trouve dans la présentation de Lumo : « Lumo peut rechercher sur le web des informations nouvelles ou récentes pour compléter ses connaissances existantes ».

Proton met surtout en avant la vie privée. Crédits : Proton

Il ne faut pas attendre Lumo comme un concurrent de ChatGPT ou de Claude, mais comme un assistant conçu pour la galaxie des services maison. Proton met d’ailleurs surtout en avant son respect de la vie privée, notamment avec le mode Fantôme, qui permet de ne pas enregistrer l’échange dans l’historique. Ce dernier est quoi qu’il en soit chiffré de bout en bout. Noter que cet historique n’est sauvegardé que si un compte Proton est connecté.

Comme de nombreux assistants, Lumo repose sur un modèle freemium : son utilisation basique est gratuite, mais limitée en requêtes et en fonctions. Pour déverrouiller le reste, il faudra passer par un abonnement Lumo Plus proposé à partir de 12,99 euros par mois, avec une promotion en cours à 9,99 euros. La formule autorise un nombre illimité de requêtes, la recherche sur le web, un nombre illimité de favoris, l’envoi et les requêtes sur de multiples fichiers volumineux, un accès à des modèles plus avancés et une assistance prioritaire. L’abonnement n’est pas intégré dans l’offre Unlimited.

Déménagement militant

En marge de son annonce, Proton annonce également avoir déménagé ses installations en Allemagne : « En raison de l’incertitude juridique entourant les propositions du gouvernement suisse d’introduire une surveillance de masse – propositions qui ont été interdites dans l’UE – Proton déménage la majeure partie de son infrastructure physique hors de Suisse. Lumo sera le premier produit à être transféré ». Un transfert politique, pour protester contre ce que l’entreprise juge comme une dérive.

Selon Le Temps, Proton investira également jusqu’à un milliard de francs suisses (1,07 milliard d’euros) en Allemagne et en Norvège afin de développer et renforcer ses infrastructures, notamment pour Lumo. Plus précisément, 100 millions seront investis très prochainement, les 900 millions restants devant être injectés avant 2030. « J’aimerais pouvoir réinvestir les 900 millions restants ici, à Genève. Le canton nous soutient fermement. Le problème est au niveau fédéral, à Berne », a déclaré Andy Yen, CEO de Proton, au journal.

Proton réaffirme également son désir d’investir dans une Europe numérique souveraine.

Trump impose son idéologie dans les modèles d’IA et vise une domination mondiale des USA

24 juillet 2025 à 14:43
Anti-diversité, anti-équité, anti-inclusion, anti-climat
Trump impose son idéologie dans les modèles d’IA et vise une domination mondiale des USA

Donald Trump a signé trois décrets visant à assurer la « domination mondiale » des États-Unis sur l’IA. Ces textes s’érigent contre la diversité, l’équité et l’inclusion dans les modèles utilisés par les administrations fédérales, les restrictions environnementales des entreprises d’IA et pour un effort massif d’export des technologies étasuniennes d’intelligence artificielle dans le monde.

La Maison-Blanche a publié ce mercredi 23 juillet trois décrets concernant l’IA et les grands modèles de langage qui devraient plaire aux milliardaires du numérique qui ont soutenu activement sa candidature.

Ces trois textes ont vocation à soutenir, d’une part, très activement leur export jusqu’à une « domination mondiale », en supprimant notamment les régulations environnementales et géopolitiques mises en place auparavant notamment par Joe Biden.

Donald Trump, d’autre part, impose aux entreprises d’IA de conformer leurs modèles à son idéologie, sous peine de perdre les marchés publics fédéraux concernant les outils d’IA générative.

Des décrets sur l’IA signés lors d’un show sponsorisé

Le Président des États-Unis a présenté pendant une heure, hier, sa vision dans une « keynote » lors du Sommet « Winning the AI Race », organisé et diffusé par le podcast All‑In géré par les responsables d’entreprises de capital risque Chamath Palihapitiya, Jason Calacanis, David Friedberg et David Sacks.

Rappelons que ce dernier, cofondateur de Palantir et ancien de PayPal, a été nommé « tsar » de la crypto et de l’IA à la Maison-Blanche par Donald Trump. Ce dernier a signé les décrets en direct à la fin de ce show sponsorisé par la Bourse de New York et Visa.

Financements publics fédéraux à foison

Dans un premier décret, Donald Trump facilite la création d’infrastructures de centres de données aux États-Unis en supprimant certaines normes en place jusqu’alors dans le pays. Il prévoit que les différentes agences fédérales subventionnent, fassent des prêts, mettent en place des incitations fiscales et signent des accords avec des projets déjà soutenus à hauteur de 500 millions de dollars, qui demandent une puissance de plus de 100 MW ou qui « protègent la sécurité nationale ».

Il révoque aussi les règles mises en place comme un baroud d’honneur par Joe Biden en début d’année afin de restreindre les exportations de GPU pour l’IA. Enfin, il assouplit considérablement les règles environnementales que devaient respecter les constructeurs de data centers.

Dans son explication de texte, la Maison-Blanche affirme qu’ « en simplifiant les procédures d’autorisation et en apportant un soutien financier, les États-Unis accéléreront le développement des centres de données et renforceront leur domination mondiale dans le domaine de l’IA, ce qui permettra de créer des emplois et d’améliorer la sécurité nationale ».

Vers une « domination mondiale »

Le deuxième texte signé par Donald Trump ce mercredi 23 juillet concernant l’IA affirme que « les États-Unis doivent non seulement être à la pointe du développement des capacités générales et de pointe en matière d’IA, mais aussi veiller à ce que les technologies, les normes et les modèles de gouvernance américains en matière d’IA soient adoptés dans le monde entier afin de renforcer les relations avec nos alliés et de garantir le maintien de notre domination technologique ».

Il appelle l’ensemble de l’industrie de l’IA étasunienne à répondre à un appel d’offre public pour un « programme américain d’exportation de l’IA afin de soutenir le développement et le déploiement de paquets d’exportation de l’IA étasunienne « full-stack » ».

Un alignement idéologique sur les idées de Trump sinon pas de subventions

Enfin, dans un troisième texte, Donald Trump impose à toute l’industrie de l’IA étasunienne qui voudrait bénéficier des financements fédéraux que ses modèles soient contre les politiques soutenant la diversité, l’équité et l’inclusion, qu’il qualifie d’ « une des idéologies les plus répandues et les plus destructrices ».

Rappelons que, récemment, la version Heavy de Grok 4 a déclaré s’appeler Hitler, que l’IA de xAI inclus dans X a fait l’éloge du dictateur allemand, généré des réponses antisémites et tourné en boucle sur un pseudo-génocide blanc en Afrique du Sud.

Mais le président des États-Unis préfère lutter contre ce qu’il appelle l’ « IA Woke » (terme employé dans le titre du décret). Sans le nommer, Donald Trump vise notamment le modèle de Google Gemini en prenant pour exemple « un modèle d’IA majeur [qui] a modifié la race ou le sexe de personnages historiques, notamment le pape, les pères fondateurs et les Vikings », oubliant au passage que le modèle générait aussi des SS noirs ou asiatiques et que ceci a eu lieu en février 2024.

L’ensemble des trois décrets aura sans doute un impact sur les entreprises d’IA qui, comme l’explique TechCrunch, pourront se sentir contraints d’aligner les résultats de leurs modèles et leurs jeux de données d’entrainement sur la vision de Donald Trump pour obtenir des fonds fédéraux alors qu’elles amassent beaucoup de chiffres d’affaires, mais sont toujours déficitaires.

☕️ Le nouveau Conseil national de l’intelligence artificielle et du numérique est installé

24 juillet 2025 à 11:33

Au numérique s’ajoute désormais officiellement l’intelligence artificielle : Clara Chappaz a procédé mercredi soir à l’installation officielle du « Conseil national de l’intelligence artificielle et du numérique », l’instance indépendante qui a vocation à éclairer les décisions du gouvernement sur ses domaines de prédilection.

Ce nouveau Conseil, dit CIAN, annoncé en juin dernier (PDF), prend la place du Conseil national du numérique (souvent abrégé en CNNum), créé au printemps 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Dans sa nouvelle configuration, le CIAN, composé de quinze membres et de deux co-présidents, reprend les missions de principe de son prédécesseur avec un périmètre étendu à l’IA, à savoir informer et conseiller le Gouvernement, éclairer le débat public, contribuer à l’élaboration des positions de la France sur ces sujets et formuler « en toute indépendance » des avis et recommandations.

« Que des numéros 10 », s’est réjouie jeudi matin la ministre déléguée chargée de l’IA et du numérique. « Plusieurs enjeux de société au cœur de l’action de mon Ministère pourront nourrir les réflexions et ses travaux dans les mois à venir : usages de l’IA, soutenabilité numérique, souveraineté technologique, protection des enfants en ligne », esquisse-t-elle dans un dossier de présentation (PDF).

La coprésidence du CIAN sera assurée par Anne Bouverot, présidente du conseil d’administration de l’ENS, et Guillaume Poupard, ex patron de l’ANSSI aujourd’hui directeur général adjoint de Docaposte, tous deux nommés par Bercy.

Ils sont entourés de quinze membres, dont trois personnalités issues d’autres instances, huit profils « qualifiés » issus de la société civile, et quatre élus respectivement désignés par la présidence de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Parmi les personnalités qualifiées figurent notamment Antonin Bergeaud, professeur d’économie à HEC Paris, Marie Cohen-Skalli, codirectrice d’Emmaüs Connect, Etienne Grass, responsable de l’IA chez Capgemini Invent, Guillemette Picard, senior vice-présidente chez Ubisoft, Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN (ex-Arcep), ou Serena Villata, directrice de recherche au CNRS.

Deux co-présidents et quinze membres composent le nouveau CIAN

☕️ Mastodon lance une campagne d’appel aux dons

24 juillet 2025 à 09:15

L’indépendance a un prix (Next en sait quelque chose), s’apprête à rappeler Mastodon à ses utilisateurs. L’équipe vient en effet d’indiquer dans un billet de blog qu’elle lancerait très prochainement une campagne d’appel aux dons sur les deux instances qu’elle opère (mastodon.social et mastodon.online).

« Gérer un serveur, modérer le contenu et développer le logiciel qui alimente ce réseau nécessitent des ressources. Nous souhaitons permettre à ceux qui apprécient Mastodon de faire des dons directement, de « renverser la situation » des entreprises financées par le capitalisme de surveillance et de bénéficier d’un soutien durable, alimenté par de nombreux petits dons. Lorsque les utilisateurs de la plateforme sont ses principaux contributeurs, leur fidélité à la plateforme leur est indéfectible », explique Mastodon.

Le projet Mastodon est déjà principalement financé grâce aux dons de particuliers et au mécénat de certaines entreprises, mais l’équipe n’a jamais, jusqu’ici, orchestré de véritable campagne de sensibilisation auprès de ses utilisateurs, comme sait par exemple le faire l’encyclopédie en ligne Wikipédia.

Pour cette première campagne, Mastodon prévoit d’afficher une bannière au sein des clients iOS et Android, uniquement pour les utilisateurs connectés à un compte créé sur l’une des deux instances mentionnées précédemment depuis au moins quatre semaines. « Pour l’instant, cette fonctionnalité n’apparaîtra que sur nos applications mobiles. Lors d’une prochaine campagne, nous espérons l’étendre également au web. La bannière est distincte du bouton « Faire un don » existant, présent dans les paramètres de l’application pour les utilisateurs de nos instances ».

Outre le recueil de dons, l’objectif affiché est aussi de mesurer les réactions de la communauté face à cette première. « Si cela fonctionne bien, nous souhaiterions rendre cette option de collecte de fonds accessible à toutes les autres instances Mastodon. Cela permettrait aux administrateurs de serveur de bénéficier d’un soutien direct de leurs utilisateurs. Chaque instance pourrait alors choisir d’activer ou non cette fonctionnalité, ce qui lui donnerait un outil supplémentaire pour assurer sa pérennité », envisage encore l’équipe.

Mastodon a pour mémoire engagé, en début d’année, un chantier de refonte de sa gouvernance, qui vise à lui donner les statuts et les moyens nécessaires à la pérennité du projet, mais aussi la capacité à se développer plus rapidement, tout en restant indépendant des logiques économiques basées sur l’attention ou l’exploitation des contenus publiés par les utilisateurs.

« De notre point de vue, un réseau social qui repose sur des incitations monétaires finira forcément par mal tourner. Il y a des investisseurs à contenter, donc il faut faire de l’argent. Pour faire de l’argent, il faut monétiser, donc mettre en place des pratiques hostiles aux utilisatrices et aux utilisateurs, que ce soit de la pub, de la vente de données, le fait de choisir les contenus que l’on veut exposer ou favoriser », expliquait à Next Renaud Chaput, directeur technique du projet.

☕️ Désinformation transphobe : le couple Macron attaque Candace Owens

24 juillet 2025 à 09:10

Emmanuel et Brigitte Macron ont déposé plainte contre l’influenceuse Candace Owens devant un tribunal du Delaware, aux États-Unis.

Depuis le début de l’année 2025, cette dernière a donné un écho mondial à la thèse selon laquelle Brigitte Macron serait née homme en propulsant l’ouvrage Becoming Brigitte (« Devenir Brigitte »), écrit par le Français Xavier Poussard.

Dans la plainte, les avocats du couple présidentiel indiquent que Candace Owens est parfaitement au courant de la fausseté de ses affirmations, mais qu’elle refuse toute demande d’amendement.

Le document souligne aussi son audience importante : plus de 6,9 millions d’abonnés sur X et 4,9 millions sur YouTube.

Les deux femmes françaises à l’origine de cette théorie, Natacha Rey et Amandine Roy, ont été condamnées par la justice hexagonale en septembre 2024. Elles ont été relaxées en appel le 10 juillet 2025.

Brigitte Macron et son frère se sont pourvus en cassation

NASA : un budget réduit de 25 %, des milliers de départs et une fronde qui s’organise

24 juillet 2025 à 08:41
Rogue Three : a NASA story
NASA : un budget réduit de 25 %, des milliers de départs et une fronde qui s’organise

Donald Trump a présenté au congrès étasunien un budget de la NASA amputé de 25 % par rapport aux années précédentes. Plusieurs milliers d’employés vont quitter l’agence spatiale. En réaction, certains ont signé la « Voyager Declaration », qui dénonce les attaques du gouvernement Trump contre la NASA.

Comme annoncé en mai [PDF], le régime de Donald Trump a prévu de couper drastiquement dans le budget de la NASA. L’agence étasunienne verrait son budget passer de 24,9 milliards de dollars en 2025 à 18,8 milliards de dollars en 2026. Le pouvoir en place prévoit de reconduire ce même budget jusqu’en 2030. Cette coupe de 25 % s’accompagnerait du départ prévu de 5 000 employés, comme l’explique Atlantico.

Près de 3 000 départs déjà actés

Selon nos confrères, 2 694 employés de la NASA auraient déjà accepté de partir, dont au moins 2 145 cadres supérieurs de l’agence, avec une concentration particulière au haut niveau de la hiérarchie.

« Vous perdez l’expertise managériale et technique fondamentale de l’agence », a déploré Casey Dreier, le responsable de la politique spatiale à la Planetary Society (association très connue dans le milieu de l’astrophysique et regroupant plus de 60 000 membres), cité par Atlantico. « Quelle est la stratégie et qu’espérons-nous accomplir ici ? », a-t-il ajouté.

Comme ses anciens collègues de la NASA, l’ancien numéro 3 de la NASA, Kartik Sheth, viré par Donald Trump en mars, cherche un endroit où atterrir. Il affirme à nos confrères de La Provence : « Je veux travailler à Marseille ».

Makenzie Lystrup, la responsable du Goddard, sur le départ

Dans ces près de 3 000 départs déjà actés, il y a celui de Makenzie Lystrup, a appris ArsTechnica. Elle était jusque-là responsable du principal centre scientifique de la NASA, le Goddard Space Flight Center depuis avril 2023. Ce centre rassemble plus de 8 000 fonctionnaires avec un budget d’environ 4,7 milliards de dollars. Il gère, par exemple, les télescopes James Webb et Hubble, ainsi que l’assemblage du télescope Nancy Grace Roman, dont le lancement était prévu pour mai 2027.

Ce départ est acté alors que le budget scientifique de la NASA est particulièrement visé par les coupes prévues par Donald Trump. Comme signalé déjà en mars, il devrait être réduit de moitié, passant de 7,3 milliards à 3,9 milliards de dollars, une baisse qui entraînerait l’annulation de dizaines de missions de la NASA en cours dans l’espace ou en phase de développement, comme l’explique ArsTechnica.

Comme le soulignent nos confrères, les commissions responsables de ces budgets au congrès et au Sénat étasunien ont proposé de rétablir le budget de la NASA au niveau de cette année, mais aucun vote sur le sujet n’a encore eu lieu et Donald Trump doit ensuite le signer. ArsTechnica souligne que le président peut contourner ces votes et imposer des coupes durables dans le budget de la NASA.

« Voyager Declaration », plusieurs centaines de salariés de la NASA signent une lettre ouverte

Quelques heures avant l’annonce du départ de Makenzie Lystrup, une lettre ouverte a été adressée à Sean Duffy, le secrétaire des transports de l’administration Trump, nommé administrateur intérimaire de l’agence le 9 juillet. Le président des États-Unis l’a finalement préféré à Jared Isaacman, qui avait les faveurs d’Elon Musk.

Dans cette lettre ouverte, des salariés de la NASA dénoncent « les politiques récentes qui ont gaspillé ou menacent de gaspiller les ressources publiques, compromettent la sécurité humaine, affaiblissent la sécurité nationale et sapent la mission fondamentale de la NASA ».

Ils y expliquent que « les changements programmatiques majeurs à la NASA doivent être mis en œuvre de manière stratégique afin que les risques soient gérés avec prudence ». Mais ils constatent qu’ « au lieu de cela, les six derniers mois ont été marqués par des changements rapides et inutiles qui ont compromis [leur] mission et eu des conséquences catastrophiques sur le personnel de la NASA ».

Et ils implorent le nouveau responsable de l’agence : « Nous vous exhortons à ne pas mettre en œuvre les coupes budgétaires préjudiciables proposées par cette administration, car elles ne sont pas dans l’intérêt de la NASA. Nous souhaitons préserver la mission vitale de la NASA telle qu’elle a été autorisée et approuvée par le Congrès ».

Reçu avant avant-hierNext

Amazon rachète Bee et son bracelet qui écoute tout ce que vous faites

23 juillet 2025 à 17:04
Avec mes grandes oreilles, au loin j'entends les abeilles
Amazon rachète Bee et son bracelet qui écoute tout ce que vous faites

Amazon se prépare à conclure l’acquisition de la startup californienne, inventrice d’un bracelet connecté à un système d’IA générative et capable d’écouter l’ensemble des conversations de celui qui le porte. Baptisé Bee, ce bracelet dans lequel a investi Xavier Niel est l’une des incarnations de cette nouvelle famille d’objets connectés censés servir d’assistants quotidiens.

Promis, Bee va améliorer votre vie quotidienne… pour peu que vous ayez beaucoup d’interactions vocales avec d’autres humains ! Ce bracelet, affiché en précommande à 49 dollars et livré, pour l’instant, exclusivement aux États-Unis, se propose en effet d’écouter l’ensemble de vos conversations du jour à l’aide d’un micro embarqué.

L’objectif est de pouvoir ensuite les passer au crible d’une intelligence artificielle générative, et ainsi vous permettre de consulter la synthèse d’une réunion, rechercher une information précise évoquée par un interlocuteur, ou tout simplement vous souvenir des « moments importants » de votre vie.

Un micro au poignet branché sur un service d’IA

D’après la startup Bee AI, qui envisage d’associer son bracelet à un abonnement payant, facturé 12 dollars par mois, les modèles d’IA distribués au travers de sa plateforme pourront apprendre des conversations et des habitudes de son utilisateur pour gagner, au fur et à mesure, en pertinence. Au point de passer progressivement d’une écoute passive à des fonctionnalités plus interactives, comme la suggestion de tâches, le rappel de rendez-vous, etc.

« Pour nous servir pleinement, l’IA doit vivre à nos côtés, s’inspirant non seulement des commandes, mais aussi de la texture de nos vies : nos relations, nos émotions et nos aspirations. Ce n’est qu’en s’immergeant dans nos vies que l’IA peut véritablement comprendre qui nous sommes et ce qui compte le plus », précise la startup sur son site.

La promesse vous parait orwellienne ? Bee, fondée en 2022 par deux anciens d’une application de chat vidéo, Squad, rachetée par Twitter, y voit les prémices d’un service capable aussi d’interagir avec votre boîte mail, votre agenda ou votre carnet d’adresses. Bref, un majordome IA, caché dans un bracelet qui, pour l’instant, fait surtout penser visuellement aux trackers d’activités premier prix.

L’appareil, dépourvu d’écran, embarque deux microphones, dispose d’un dispositif de filtration de bruit pour améliorer la capture des voix, et dispose d’un simple bouton qui permet de déclencher ou d’interrompre les enregistrements. Doté d’un simple connecteur USB type-C, il offrirait jusqu’à sept jours ou 160 heures d’autonomie. Bee AI prévoit par ailleurs de déployer son service sur Apple Watch via une application dédiée, et propose déjà une avant-première de sa future application Android.

Pour l’instant, Bee indique à Wired exploiter une combinaison de modèles sur étagère, dont ChatGPT et Gemini, avec une inférence réalisée à distance, dans le cloud, les capacités du bracelet ne permettant pas à ce stade un traitement local.

Sur son site, Bee AI revendique le soutien financier de trois investisseurs : le fonds Exor de la famille Agnelli (Fiat), la société de capital-risque américaine Greycroft et un certain Xavier Niel, cité nommément bien que la participation ait vraisemblablement été réalisée via son fonds Kima Ventures.

Bee bientôt reconfiguré aux couleurs d’Alexa ?

Bee AI n’a pas réellement fait sa preuve de marché, mais la startup a déjà attiré l’intention d’un poids lourd. Maria de Lourdes Zollo, cofondatrice de Bee AI, a en effet annoncé mardi 22 juillet que son entreprise allait passer dans le giron d’Amazon :

« Lorsque nous avons lancé Bee, nous imaginions un monde où l’IA serait véritablement personnelle, où votre vie serait comprise et enrichie par une technologie qui apprend avec vous. Ce qui a commencé comme un rêve avec une équipe et une communauté incroyables trouve désormais un nouveau foyer chez Amazon. »

Le géant du e-commerce n’a de son côté pas communiqué officiellement, mais une porte-parole de l’entreprise confirme le rachat à The Verge, et en profite pour rassurer : « Nous concevons nos produits pour protéger la confidentialité et la sécurité de nos clients et pour leur permettre de contrôler facilement leur expérience — et cette approche s’applique bien sûr à Bee ».

Qu’adviendra-t-il de Bee chez Amazon ? La marque risque logiquement de disparaître, puisqu’Amazon englobe ses produits et travaux liés à l’IA générative sous l’ombrelle Alexa. En février dernier, la firme de Jeff Bezos avait présenté la dernière version en date de son IA, baptisée Alexa+ :

« Elle vous divertit, vous aide à apprendre, vous permet de rester organisé, résume des sujets complexes et peut discuter de pratiquement tout. Alexa+ peut gérer et protéger votre maison, effectuer des réservations, vous aider à suivre, découvrir et apprécier de nouveaux artistes. Alexa+ peut également vous aider à rechercher, trouver ou acheter presque n’importe quel article en ligne, ainsi que vous faire des suggestions utiles en fonction de vos intérêts. »

Déjà distribuée sur les appareils Amazon (tablettes, applications mobiles, enceintes domestiques, etc.), Alexa+ pourrait logiquement trouver son chemin vers le bracelet conçu par Bee AI.

Un design que n’auraient pas renié Fitbit et consorts vers 2016

Des grandes oreilles encore bien imparfaites

Le lancement en Europe d’un tel appareil serait probablement scruté de près par les défenseurs d’un respect strict de la vie privée, au regard notamment de textes comme le RGPD. En attendant, le bracelet de Bee AI livre des résultats contrastés, témoignent outre-Atlantique plusieurs journalistes de la presse tech, qui ont eu l’occasion de le tester pendant quelques semaines. Soit parce que l’appareil ne distingue pas toujours bien les voix, cherche à résumer la radio ou la TV qui tourne en fond, et produit un certain nombre de contre sens ou d’approximations. Soit parce qu’il résume des moments personnels, et élabore des suggestions qui n’ont pas toujours lieu d’être…

Dans son retour d’expérience, The Verge note toutefois que le bracelet Bee est de loin le plus abordable des appareils qui surfent sur cette idée d’une écoute permanente destinée à nourrir une IA personnelle. Ce point n’a probablement pas échappé à Amazon, qui envisage souvent ses appareils hardware comme des leviers d’acquisition pour ses services sur abonnement.

Reste à savoir si le marché est prêt ? Jusqu’ici, plusieurs startups se sont positionnées sur le segment des appareils connectés dopés à l’IA, avec parfois des échecs retentissants. L’AI Pin, sorte de broche connectée censée remplacer à terme le smartphone de l’utilisateur, a par exemple atteint des records de valorisation, avant que ses actifs ne soient finalement rachetés par HP pour une fraction des fonds levés suite à un lancement calamiteux. D’autres creusent ce filon d’un appareil connecté à une IA, mais avec une approche plus spécialisée, comme Plaud AI qui commercialise des accessoires dédiés à la prise de notes.

Droits de douanes : Trump joue les défenseurs de l’industrie technologique

23 juillet 2025 à 15:39
el padrino
Droits de douanes : Trump joue les défenseurs de l’industrie technologique

Alors que la remontée des droits de douanes décidée par les États-Unis s’approche à grands pas, Washington accentue la pression pour que ses partenaires commerciaux évitent un maximum les taxes ou régulations de ses géants numériques.

La guerre commerciale des États-Unis, outil de la préservation des bastions technologiques d’outre-Atlantique ? C’est en tout cas la stratégie qu’applique Washington.

Fin juin, Donald Trump a brutalement tordu la main au Canada, annonçant suspendre les discussions commerciales dans la mesure où le pays maintenait son projet de taxe sur les services numériques. Dans les deux jours qui ont suivi, le gouvernement canadien a annoncé suspendre la taxe en question.

Alors que les nouveaux droits de douanes imposés par les États-Unis doivent être appliqués au plus grand nombre de ses partenaires à partir du 1er août 2025, le pays cherche encore à lever divers projets de réglementations et de taxes visant spécifiquement la tech. Le Brésil, la Corée du Sud et l’Union européenne, sont particulièrement dans le viseur du gouvernement Trump, détaille le Wall Street Journal.

Bras armé de l’industrie technologique

En l’occurrence, la nouvelle administration états-unienne se plie parfaitement aux requêtes exprimées par ses géants numériques.

Celles-ci sont audibles dans le champ de l’IA depuis plusieurs années, où l’on a vu Sam Altman plaider à la fois pour plus de régulation dans son propre pays, dans l’espoir de s’allier les législateurs locaux, et pour une approche dérégulée ailleurs. Dans le reste de l’industrie, une partie des dirigeants ont directement participé à la réélection du candidat Trump, toujours avec le même but : éviter la moindre régulation.

Si lui-même les a régulièrement attaqués dans le champ domestique – Meta n’a d’ailleurs pas réussi à éviter le procès pour pratique anti-concurrentielles –, Donald Trump considère toute tentative de taxation ou de régulation à l’extérieur comme une ponction de profits destinés aux États-Unis.

Assouplir ou raffermir la position européenne ?

C’est dans ce contexte que le chef d’État avait, lors de son premier mandat, qualifié Margrethe Vestager de « tax lady » qui « détesterait les États-Unis ».

Alors qu’un nombre croissant de pays cherchent à limiter la désinformation, protéger les internautes, renforcer leurs dispositifs de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles, voire simplement toucher une plus grande part des bénéfices des sociétés numériques qui agissent sur leur territoire, le directeur exécutif de la Computer & Communications Industry Association se félicite auprès du Wall Street Journal que le gouvernement actuel ait « enfin reconnu qu’il y avait un incendie que nous devions éteindre ».

Auprès du journal états-unien, le Brésil a indiqué être focalisé sur la réouverture des discussions commerciales plutôt que sur des mesures de rétorsion. La Commission européenne n’a, de son côté, pas souhaité commenter. Elle déclarait cependant au début du mois être prête à assouplir ses positions si cela lui permet d’obtenir un accord commercial. À l’inverse, ce 22 juillet, la France appelait Bruxelles à faire preuve d’une plus grande fermeté.

☕️ Cybersécurité : l’administrateur du forum XSS.is a été arrêté en Ukraine

23 juillet 2025 à 15:23

Le parquet de Paris signale mercredi l’arrestation, en Ukraine, de l’administrateur du forum majoritairement russophone XSS.is, connu comme un lieu d’échanges et de transactions liées au vol de données et à la distribution d’outils spécialisés.

« Actif depuis 2013, ce forum était l’un des principaux lieux de la cybercriminalité mondiale. Il permettait la vente de malwares, d’accès à des systèmes compromis, de données dérobées et de services liés aux ransomwares. Le forum était doublé d’un serveur Jabber de messagerie chiffrée, facilitant les échanges anonymes entre cybercriminels », décrit la procureure Laure Beccuau, dans un communiqué (PDF) partagé par le Parquet de Paris sur LinkedIn.

C’est ce serveur Jabber, thesecure.biz, qui aurait permis à l’enquête, ouverte dans le cadre d’un dossier d’information judiciaire ouvert par le parquet de Paris en 2021, d’aboutir grâce à la « mise en place de captations judiciaires ».

« Les messages interceptés ont révélé de nombreuses activités illicites en lien avec la cybercriminalité et les ransomwares, et permis d’établir qu’elles avaient engendré au moins 7 millions de dollars de bénéfice », avance encore la procureure.

Une seconde captation a permis de mener à l’arrestation, mardi 22 juillet en Ukraine, de celui que le parquet présente comme l’administrateur du forum. L’opération a été réalisée par les autorités ukrainiennes, en présence de la police française et d’Europol.

Le site s’était précédemment fait connaître sous le nom DaMaGeLaB, avant que l’arrestation d’un de ses administrateurs, n’entraîne la création d’une nouvelle identité. XSS.is tire son nom de la vulnérabilité dite cross-site scripting, abrégée en XSS dans le jargon informatique.

IA : Mistral apporte de la transparence sur l’impact environnemental d’un modèle

23 juillet 2025 à 13:43
Un vent de transparence ?
IA : Mistral apporte de la transparence sur l’impact environnemental d’un modèle

Alors que les entreprises d’IA génératives donnent de moins en moins d’information sur l’impact environnemental de leurs modèles, Mistral a travaillé avec l’agence Carbone 4 et l’ADEME sur celui de son modèle Large 2. L’entreprise explique notamment que l’entrainement de ce modèle a émis l’équivalent de 20 400 tonnes de CO₂.

Il est difficile de connaître l’impact environnemental des modèles de langage puisque jusque-là, les entreprises qui les créent étaient peu bavardes sur le sujet. Les chercheuses de Hugging Face, Sasha Luccioni, Bruna Trevelin et Margaret Mitchell ont bien tenté de le mesurer, mais elles déploraient, en septembre 2024, qu’ « il existe actuellement peu de transparence sur les demandes énergétiques des applications spécifiques de l’IA ».

Dans un article mis en ligne en juin dernier sur la plateforme de preprints arXiv, Sasha Luccioni, avec Boris Gamazaychikov de Salesforce, Theo Alves da Costa de Ekimetrics et Emma Strubel de l’Université Carnegie Mellon, déploraient encore une « désinformation par omission » sur le sujet.

Ils écrivaient que « la tendance actuelle à la réduction de la transparence concernant l’impact environnemental de l’IA contribue à la désinformation et entrave la prise de décisions éclairées à tous les niveaux, des chercheurs et développeurs individuels aux organisations et décideurs politiques ». Ils ajoutaient que « cette baisse de transparence est particulièrement préoccupante compte tenu de l’impact environnemental croissant de l’IA dans un contexte de préoccupations climatiques mondiales et de limites planétaires imminentes ».

Dans cet article, ils expliquaient que « les données de mai 2025 indiquent que parmi les 20 modèles les plus utilisés, un seul (Meta Llama 3.3 70B) a directement publié des données environnementales et trois (DeepSeek R1, DeepSeek V3, Mistral Nemo) les ont publiées indirectement (en partageant des données de calcul telles que le type de GPU et la durée de formation, ainsi qu’en publiant les poids de leurs modèles afin de permettre une analyse de l’efficacité) ».

Mistral ouvre le capot de Large 2

En cette mi-juillet, Mistral ouvre (un peu) le capot de son modèle Large 2 concernant son impact environnemental. Dans un billet de blog, l’entreprise explique avoir travaillé avec l’agence Carbone 4 et l’ADEME sur « l’analyse du cycle de vie d’un modèle d’IA ». Sans donner les chiffres bruts ni publier, à ce stade, l’étude qu’elle a faite, l’entreprise livre divers chiffres sur la consommation de son modèle et assure que son étude a été examinée par deux autres agences (Resilio et hubblo). Elle ajoute que cette étude suit le référentiel général pour l’IA frugale développé par l’AFNOR et est conforme aux normes internationales, notamment la norme Green House Gas (GHG) Protocol Product Standard et la norme ISO 14040/44.

Ainsi, elle confirme d’abord que l’entrainement et l’inférence (qu’elle mélange dans l’infographie ci-dessous) sont les parties qui émettent le plus d’émissions de gaz à effet de serre (85,5 %) pour le modèle Large 2 de Mistral.

Mistral résume ses conclusions dans une infographie

Néanmoins, concernant ce point, l’entreprise rappelle que la fabrication et la gestion de la fin de vie du matériel utilisé ne sont pas à négliger puisqu’elles représentent 11 % des émissions du modèle.

L’entreprise rappelle que la localisation des datacenters est un facteur clé de son impact environnemental puisque de celle-ci va dépendre de la nature de l’énergie qu’ils vont dépenser. Ainsi, en entrainant son modèle en France, avec de l’énergie provenant notamment de centrales nucléaires et un climat encore relativement tempéré, Mistral émet moins de CO2 et consomme moins d’eau que dans beaucoup d’autres régions du monde.

20 400 tonnes de CO₂ et 281 000 m³ d’eau

L’entreprise donne des chiffres plus précis sur l’impact environnemental de l’entrainement de son modèle Large 2. Ainsi, elle explique qu’en janvier 2025, après 18 mois d’utilisation, Large 2 a émis l’équivalent de 20 400 tonnes de CO₂ (tCO₂e), consommé 281 000 m³ d’eau et l’équivalent de 660 kg d’antimoine en ressources matérielles (660 kg sb eq, une unité de mesure de la consommation de ressources matérielles qui se base sur la consommation de l’élément chimique antimoine, sb).

Mistral précise, concernant l’inférence, qu’une réponse de son assistant « Le Chat » utilisant ce modèle avec 400 tokens consomme l’équivalent de 1,14 g de CO₂, 45 mL d’eau et l’équivalent de 0,16 mg d’antimoine. Elle qualifie ces impacts de l’inférence de « marginaux ».

Mistral précise que « ces chiffres reflètent l’ampleur des calculs impliqués dans l’IA générique, qui nécessite de nombreux processeurs graphiques, souvent dans des régions où l’électricité est très polluante et où il y a parfois des problèmes d’approvisionnement en eau ». Elle ajoute qu’ « ils incluent également les « émissions en amont », c’est-à-dire les impacts liés à la fabrication des serveurs, par exemple, et pas seulement à la consommation d’énergie ».

Dans leur article de juin, Sasha Luccioni et ses collègues rappelaient que Google avait estimé en octobre 2024 [PDF] que l’entrainement de sa famille de modèles Gemma avait consommé l’équivalent de 1 247,61 tonnes CO2 et que, de son côté, Meta avait estimé la consommation de l’entrainement de sa famille Llama 3 à l’équivalent de 11 390 tonnes de CO2.

Plaidoyer pour une transparence accrue dans le milieu

« Notre étude montre également une forte corrélation entre la taille d’un modèle et son empreinte », explique Mistral. L’entreprise précise que « les benchmarks ont montré que les impacts sont à peu près proportionnels à la taille du modèle : un modèle 10 fois plus grand générera des impacts d’un ordre de grandeur supérieur à ceux d’un modèle plus petit pour la même quantité de jetons générés. Cela souligne l’importance de choisir le bon modèle pour le bon cas d’utilisation ».

Elle ajoute que cette étude est « une première approximation compte tenu de la difficulté à effectuer des calculs précis dans le cadre d’un tel exercice en l’absence de normes relatives à la responsabilité environnementale des environnements LLM et de facteurs d’impact accessibles au public ». Elle fait remarquer, par exemple, qu’ « aucun inventaire fiable du cycle de vie des GPU n’a encore été réalisé ». Ainsi leurs impacts intrinsèques « ont dû être estimés, mais ils représentent une part importante des impacts totaux ».

Mistral propose que les futurs audits sur le sujet dans le secteur prennent exemple sur son étude qui a « utilisé une approche basée sur la localisation des émissions liées à l’électricité et à inclure tous les impacts significatifs en amont, c’est-à-dire non seulement ceux liés à la consommation électrique des GPU, mais aussi toutes les autres consommations électriques (CPU, dispositifs de refroidissement, etc.) et la fabrication du matériel ».

L’entreprise s’engage à mettre à jour ses rapports sur l’impact environnemental et à participer aux discussions sur des normes industrielles internationales sur le sujet, plaidant pour une plus grande transparence « tout au long de la chaine de production de l’IA ». Elle ajoute qu’elle va partager les résultats sur la base de données « Base Empreinte » de l’ADEME « établissant une nouvelle norme de référence pour la transparence dans le secteur de l’IA ». On attend avec impatience la publication de ces données dans cette base pour que la transparence soit encore un peu plus complète.

☕️ PayPal crée PayPal World pour faciliter les paiements transfrontaliers

23 juillet 2025 à 11:07

PayPal annonce le lancement de PayPal World, « vers la fin de l’année 2025 », une plateforme destinée à faciliter les paiements commerciaux transfrontaliers… et à toucher plus de deux milliards d’internautes sur la planète.

Pour y parvenir, l’entreprise et son service Venmo s’associent à TenPay Global (branche du chinois Tencent), qui gère l’écosystème de paiement de WeChat, à la National Payments Corporation of India (NPCI), qui gère le système de paiement mobile indien UPI (Unified Payments Interface), ou encore à Mercado Pago, une fintech qui propose carte bancaire et paiements mobiles en Amérique latine.

Les partenaires cités touchent effectivement des masses importantes d’usagers, rappelle TechCrunch : en volume, Mercado Pago a traité 58,3 milliards de dollars de transaction au premier trimestre 2025 et UPI 238 milliards de dollars sur le seul mois de juin.

La plateforme permettra aux détenteurs de comptes PayPal ou Venmo d’envoyer de l’argent n’importe où sur le globe, y compris vers des internautes qui n’ont pas de compte chez les deux entreprises.

De même, elle permettra à des utilisateurs indiens de l’UPI de payer aux États-Unis sans s’être créé de compte chez un fournisseur local de moyen de paiement.

Un incident cyber expose les données de 340 000 usagers France Travail

23 juillet 2025 à 10:09
Recherche plombier expérimenté
Un incident cyber expose les données de 340 000 usagers France Travail

France Travail a alerté par email certains de ses usagers d’un incident de cybersécurité survenu au niveau d’un service dédié au suivi des formations. Il est susceptible d’avoir conduit à l’exposition des données personnelles de 340 000 inscrits.

France Travail a envoyé, mardi 22 juillet au soir, un courrier d’information à certains des usagers inscrits à son service, alertant d’un acte de cyber malveillance susceptible d’avoir entrainé la consultation illégitime de leurs données personnelles. Dans son email, que Next reproduit ci-dessous, l’ex Pole Emploi indique que la fuite est survenue au niveau « du portail emploi destiné à [ses] partenaires ».

Nom, prénom, adresses, téléphone et statut France Travail

L’agence affirme par ailleurs avoir immédiatement fermé le service concerné, lancé des analyses pour déterminer l’origine de l’attaque, et rempli ses obligations de signalement en informant la CNIL dès le 13 juillet, date de la découverte de cet incident.

« Les données compromises sont vos nom, prénom, adresses postale et électronique, numéro de téléphone, identifiant France Travail et statut (inscrit, radié). Vos données bancaires ou vos mots de passe ne sont pas concernés par cet incident », informe France Travail.

Comme toujours en de telles circonstances, l’agence invite les utilisateurs concernés à la prudence, notamment vis à vis des risques de phishing (hameçonnage).

Cet email a été adressé par France Travail à certains inscrits mardi 22 juillet en fin de journée

Une application de suivi des formations mise en cause

Contactée par Next, la direction de France Travail apporte quelques précisions sur la nature de l’incident et surtout sur son périmètre. L’alerte est d’abord partie du CERT-FR de l’ANSSI, le 12 juillet. Son traitement a permis aux équipes internes de France Travail d’identifier le service par lequel est intervenue la fuite.

« Il s’agit de l’application Kairos permettant aux organismes de formation d’agir sur le suivi des formations des demandeurs d’emploi. Le service a été immédiatement fermé ainsi que tous les autres services hébergés sur le portail Emploi destiné à nos partenaires », explique France Travail. La fuite aurait été rendue possible grâce à la compromission, via un malware de type infostealer (logiciel spécialisé dans le vol d’informations personnelles) d’un compte utilisateur rattaché à un organisme de formation basé dans l’Isère.

340 000 demandeurs d’emploi concernés

Outre le signalement à la CNIL, France Travail indique avoir déposé plainte auprès des autorités, en parallèle de la procédure obligatoire d’information des personnes concernées. « Les données de 340 000 demandeurs d’emploi ont été consultées et seraient donc susceptibles d’être divulguées et exploitées de manière illégale », révèle à ce niveau l’agence.

Les services concernés par cette fermeture préventive devraient être réactivés jeudi. France Travail affirme en parallèle avoir intensifié ses mesures de protection, et accéléré le déploiement d’une authentification double facteur dédiée à Kairos, initialement programmée pour octobre prochain.

« Face à la menace croissante de cyber attaques, nous renforçons en continu nos dispositifs de protection, procédures et consignes et appelons nos partenaires utilisateurs de nos services et appli à la plus grande vigilance concernant la robustesse et la confidentialité de leurs mots de passe », promet encore France Travail.

Rappelons que le service dédié aux demandeurs d’emploi a été victime, début 2024, d’une fuite de données massive qui avait conduit à l’exposition des informations relatives à quelque 43 millions d’inscrits. La portée réelle de l’intrusion avait toutefois été relativisée par la suite.

☕️ US : l’agence chargée des armes nucléaires attaquée via les failles SharePoint

23 juillet 2025 à 09:15

Aux États-Unis, l’agence en charge de gérer et maintenir les caches d’armes nucléaires du pays fait partie des entités victimes de l’exploitation des failles récemment découvertes dans Microsoft SharePoint.

Aucune information sensible ou classifiée n’aurait été compromise, d’après une source de Bloomberg à la National Nuclear Security Administration (NNSA), la branche du ministère de l’Énergie chargée de la production et du démantèlement des armes atomiques.

D’autres parties du ministère ont été victimes de la même attaque.

Outre le ministère de l’Énergie, les pirates ont atteint des systèmes du ministère de l’Éducation et des administrations d’États. L’Europe et le Moyen-Orient sont également concernés.

Microsoft accuse des pirates soutenus par l’État chinois, spécifiquement les groupes LInen Typhoon et Violet Typhoon, d’être à l’origine de ces attaques.

Au Royaume-Uni, les exigences sur le chiffrement d’Apple créent des tensions géopolitiques

23 juillet 2025 à 08:04
The tea is spilled
Au Royaume-Uni, les exigences sur le chiffrement d’Apple créent des tensions géopolitiques

Le gouvernement anglais exige d’Apple qu’elle perce son propre chiffrement pour donner accès aux données hébergées dans le cadre de certaines enquêtes. La société refuse catégoriquement, faisant monter le ton aussi bien au Royaume-Uni qu’aux États-Unis. La Maison-Blanche n’a pas hésité à comparer les demandes britanniques à des tactiques chinoises.

En février, Apple coupait sa Protection avancée des données pour l’iPhone au Royaume-Uni. Comme nous l’indiquions récemment dans notre dossier consacré à la sécurité du smartphone, ce mécanisme optionnel élargit le chiffrement de bout en bout sur la quasi-totalité des services en ligne proposés par l’entreprise, ne laissant plus que la sécurité par défaut sur les comptes iCloud.

Apple avait décidé de cette coupure en réponse à une demande du gouvernement anglais à laquelle l’entreprise ne comptait pas obtempérer. En vertu de l’Investigatory Powers Act, le pays peut en effet réclamer à des entreprises des « mesures techniques ». Or, tout portait à croire qu’Apple avait reçu pour instruction d’introduire une porte dérobée dans son chiffrement de bout en bout. En outre, la loi anglaise interdit aux entreprises d’évoquer publiquement ces demandes.

Tensions entre Downing Street et la Maison-Blanche

Selon le Financial Times, cette situation crée de puissantes ondes de choc entre le cabinet du Premier ministre anglais et la Maison-Blanche, plus particulièrement JD Vance, vice-président des États-Unis. Selon un fonctionnaire (anonyme) du ministère britannique de la Technologie, le vice-président « est très mécontent de cette situation, qui doit être résolue ».

On sait que la Maison-Blanche a une idée très claire des règles auxquelles les entreprises américaines doivent obéir : les siennes. Donald Trump a évoqué plusieurs fois le racket que représentent pour lui les amendes infligées par la Commission européenne sur les grandes entreprises. Quand les récentes amendes contre Apple et Meta ont été prononcées, la Maison-Blanche a fait savoir que le DMA et le DSA seraient examinés de près, de même que toutes les lois qui viendraient influer sur le fonctionnement des entreprises américaines. L’Investigatory Powers Act semble l’une d’elles.

C’est ce qu’indique l’un des fonctionnaires interrogés par le Financial Times : « L’un des défis pour les partenariats technologiques sur lesquels nous travaillons est la question du chiffrement. Il s’agit d’une ligne rouge importante pour les États-Unis, qui ne veulent pas que nous nous mêlions de leurs entreprises technologiques ».

Pour un autre haut fonctionnaire, lui aussi sous couvert d’anonymat, le ministère britannique de l’Intérieur a très mal géré la question du chiffrement d’Apple. Il chercherait aujourd’hui à se dépêtrer d’une situation tendue. Et pour cause : le Royaume-Uni tient à ce que ses lois soient appliquées et gouterait peu l’idée de devoir reculer face au courroux américain.

Échos multiples

Si l’affaire cristallise actuellement une partie des tensions entre les États-Unis et l’Europe, c’est qu’elle se situe au croisement de plusieurs problématiques. Il y a bien sûr le chiffrement de bout en bout lui-même, souvent attaqué, comme ce fut le cas en France cette année. Les tentatives reviennent régulièrement et les acteurs impliqués réagissent à chaque fois de la même manière. À l’instar de la fondation Signal, dont la présidente Meredith Whittaker a dit et répété qu’elle quitterait tout pays se dotant d’une législation anti-chiffrement.

Ces tensions rappellent l’opposition farouche d’Apple au FBI en 2015, après l’attentat de San Bernardino, quand les autorités fédérales avaient exigé de l’entreprise qu’elle perce ses propres défenses. Le FBI s’en était finalement sorti en achetant une faille de sécurité, qui lui avait permis d’accéder aux informations – lesquelles n’avaient d’ailleurs rien révélé. Cependant, le rôle du FBI est ici tenu par une puissance étrangère et la Maison-Blanche se montre particulièrement jalouse des grandes entreprises nationales.

La tension intervient en outre à une période charnière, où les États-Unis doivent négocier d’importants accords avec l’Europe et le Royaume-Uni. Et la portée de la loi britannique agace nettement outre-Atlantique, puisque les forces de l’ordre anglaises seraient en capacité de récupérer des données de citoyens américains si Apple obtempérait. Une ordonnance qualifiée de « violation flagrante » de la vie privée des personnes concernées, selon la directrice du renseignement national des États-Unis, Tulsi Gabbard.

Équilibrisme

La situation actuelle est complexe. Interrogée par le Financial Times, Apple a répondu, comme d’habitude dans ce genre d’affaire : « Nous n’avons jamais construit de porte dérobée ou de clé principale pour aucun de nos produits, et nous ne le ferons jamais ».

Selon les fonctionnaires britanniques interrogés, le gouvernement anglais chercherait désormais une échappatoire, mais n’a pour l’instant pas reculé sur ses demandes. Downing Street sait à quoi s’en tenir, puisque dès février, Donald Trump s’était entretenu avec le Premier ministre travailliste, Keir Starmer. « Vous ne pouvez pas faire ça », avait déclaré le président américain, ajoutant que ce type de demande était « quelque chose… dont on entend parler avec la Chine ». Les États-Unis ne sont pourtant pas en reste sur la portée extraterritoriale de certaines lois, comme le Cloud Act et le FISA.

Bien que la procédure soit toujours en cours, Apple finira sans doute par emporter la manche, pas parce qu’elle aura combattu l’ordonnance devant l’Investigatory Powers Tribunal, mais parce que le ministère anglais de l’Intérieur aura trouvé une échappatoire. En dépit d’un réchauffement diplomatique entre les chefs d’États américain et anglais, la pression exercée par la Maison-Blanche va vraisemblablement mettre un coup d’arrêt à la procédure.

Stargate d’OpenAI et SoftBank : plus difficile à mettre en place qu’annoncé

22 juillet 2025 à 17:22
Une plus petite porte ?
Stargate d’OpenAI et SoftBank : plus difficile à mettre en place qu’annoncé

Le projet Stargate d’OpenAI annoncé en grande pompe par Donald Trump prévoyait 500 milliards de dollars sur quatre ans dont 100 milliards devaient être investis « immédiatement ». Le projet est revu à la baisse avec, pour l’instant, un seul data center qui devrait être implanté dans l’Ohio à la fin de l’année.

Dès le lendemain de son investiture, Donald Trump annonçait en grande pompe le projet Stargate. Il promettait des centaines de milliards de dollars sur quatre ans pour cette « porte des étoiles » avec comme principaux partenaires financiers SoftBank, OpenAI, Oracle et MGX.

Mais la création « presque immédiatement » de « 100 000 emplois », selon le nouveau président, et même les « centaines de milliers d’emplois » promis par OpenAI se font attendre aux États-Unis. Selon le Wall Street Journal, six mois après, la coentreprise créée pour l’occasion n’a pas encore signé un seul contrat pour la création d’un data center.

Difficulté à sceller l’accord entre SoftBank et OpenAI

Selon les sources du média financier étasunien, les deux entreprises qui dirigent le projet, SoftBank et OpenAI, ne sont toujours pas tombées d’accord sur certains enjeux cruciaux du projet, notamment les sites sur lesquels les data centers devraient être construits.

Pour l’instant, un seul petit datacenter est dans les tuyaux. Il s’appuierait sur une « nouvelle conception moins coûteuse » que les projets habituellement prévus par ce genre d’entreprises. Ce projet ne s’accompagne néanmoins d’aucun chiffre de la puissance nécessaire pour le faire fonctionner. Puissance utilisée depuis quelque temps pour afficher la taille importante des projets de data centers.

En soi, ce n’est pas un mal que le premier data center de cette « porte des étoiles » se fasse en s’appuyant sur une réflexion sur les coûts, au contraire. Mais cela tranche avec le gigantisme et la quasi-immédiateté de l’annonce faite en janvier dernier.

Le Wall Street Journal qualifie ce retard de « lancement léthargique de Stargate » et affirme que celui-ci est un « revers pour les ambitions importantes » du CEO de SoftBank, Masayoshi Son « qui, malgré des milliards de dollars dépensés au fil des années, essaye toujours de rattraper son retard dans le secteur de l’IA, qui évolue rapidement ».

Si SoftBank a du mal à ouvrir la porte des étoiles de l’IA, elle n’a pas abandonné l’idée d’épauler les investissements d’OpenAI. En février, les deux entreprises s’alliaient pour conquérir à la fois le marché entreprises et le Japon. Et l’entreprise de Sam Altman annonçait, en avril, un nouveau tour de table mené par SoftBank. La holding japonaise avait donné son accord pour remettre au pot 10 milliards de dollars à la mi-avril et 30 milliards de dollars supplémentaires en décembre 2025.

Mais de nouveaux projets pour OpenAI avec d’autres

L’inertie de l’accord entre SoftBank et OpenAI sur Stargate ne reflète pas forcément l’état de tous les partenariats annoncés récemment autour de nouveaux data centers. Par exemple, OpenAI et Oracle (qui fait aussi partie de l’accord Stargate) ont récemment conclu un accord pour un data center demandant une puissance de 4,5 gigawatts, explique Reuters. Selon le Wall Street Journal, OpenAI va verser, dans ce cadre, 30 milliards de dollars par an à Oracle pour plusieurs centres de données qui doivent être implantés aux États-Unis, sans plus de précision.

En ajoutant un autre accord plus petit avec CoreWeave, le journal financier étasunien remarque même qu’OpenAI arrive même à la promesse [.PDF] de 100 milliards de dollars investis dans des data centers pour une puissance de 5 gigawatts, cette année.

Rappelons, par contre, que si l’entreprise de Sam Altman revendiquait en juin dernier 10 milliards de dollars d’activité, en octobre 2024, elle ne prévoyait déjà pas d’être rentable avant 2029.

Récemment, l’entreprise affichait ses velléités de s’affranchir de Microsoft en menaçant même de procès pour abus de position dominante concernant certaines clauses de leur contrat.

Ces difficultés entre OpenAI et SoftBank pourraient toutefois remettre en question le modèle d’accord rapidement copié en France avec une annonce du même ordre par Emmanuel Macron un mois après son homologue étasunien. Le président français avait indiqué « 109 milliards d’euros » d’investissements « dans les prochaines années ».

☕️ Firefox 141 est là, avec des améliorations pour Linux et WebGPU pour Windows

22 juillet 2025 à 15:28

La nouvelle mouture de Firefox ne brillera pas par ses nouveautés visibles, la plupart des améliorations étant situées sous le capot. Sous Linux, le navigateur utilise ainsi un peu moins de mémoire vive et ne requiert plus un redémarrage forcé après sa mise à jour par un gestionnaire de paquets.

L’autre « grande » nouveauté de Firefox 141, c’est la prise en charge de WebGPU, d’abord dans la version Windows. Les moutures Mac et Linux seront concernées dans les mois qui viennent, comme l’indiquait récemment Mozilla. WebGPU est pour rappel l’API héritière de WebGL et exploite les API de plus bas niveau sur les systèmes hôtes pour aller plus loin dans l’utilisation de la carte graphique.

Parmi les autres nouveautés, Firefox 141 propose d’utiliser l’IA (locale) pour « suggérer des onglets et des noms pour les groupes d’onglets ». Le navigateur peut ainsi pointer visuellement plusieurs onglets pour proposer de les regrouper et de nommer le tout. Cette fonction est cependant déployée progressivement et n’est donc pas disponible partout. Activée par défaut, elle peut être coupée dans les paramètres du navigateur.

Logo de la fondation Mozilla

Si vous utilisez les onglets verticaux, vous pouvez désormais modifier la taille de la zone réservée aux outils, située en bas à gauche. Sous Windows, on note la reprise des icônes de polices fournies par le système pour augmenter la cohérence graphique. Le nouveau Firefox permet également d’utiliser la barre d’adresses pour convertir les unités. Quant au remplissage automatique des adresses, il est désormais disponible au Brésil, en Espagne et au Japon.

Côté développeurs, Firefox 141 signe surtout le retour du support de CHIPS (Cookies Having Independent Partitioned State).

Enfin, Firefox 141 colmate 18 failles de sécurité, dont 6 critiques.

Langues, Notre-Dame de Paris, culture : Microsoft poursuit sa séduction en Europe

22 juillet 2025 à 14:20
Notre-Dame du Cloud
Langues, Notre-Dame de Paris, culture : Microsoft poursuit sa séduction en Europe

Microsoft poursuit son opération de séduction en Europe avec l’annonce de deux initiatives. D’abord, un travail spécifique sur les langues européennes pour augmenter leur représentativité dans les modèles d’IA générative. Ensuite, une numérisation complète de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dans le cadre de son programme Culture AI.

Face aux tensions géopolitiques, aux étincelles provoquées par les DMA et DSA ou encore aux questions de souveraineté, Microsoft applique une méthode de « bon élève pragmatique ». La société américaine tâche de ne pas faire de vagues et d’appliquer le cadre juridique sans trop contester. Elle a par exemple rationalisé son offre cloud pour proposer le même type d’infrastructure que pour Bleu (la coentreprise Capgemini-Orange), a priori non soumis à l’extraterritorialité des lois américaines.

Dans cette optique, et toujours dans le cadre des engagements envers l’Europe annoncé le 16 juin, Microsoft présente plusieurs initiatives, dont une visant à « combler le fossé linguistique » existant dans les grands modèles de langage actuellement, selon l’éditeur.

Cap sur les LLM multilingues

D’après Microsoft, la domination actuelle de l’anglais dans les contenus en ligne peut créer un problème de représentativité linguistique. « Une grande partie de ce contenu reflète une perspective américaine », indique Microsoft. Le problème serait particulièrement visible en Europe, le Vieux continent comptant plus de 200 langues. « L’IA qui ne comprend pas les langues, l’histoire et les valeurs de l’Europe ne peut pas servir pleinement ses citoyens, ses entreprises ou son avenir », affirme l’entreprise.

« L’Union européenne compte 24 langues officielles, auxquelles s’ajoutent des dizaines d’autres reconnues au niveau national ou régional. Pourtant, nombre de ces langues – même celles qui font partie des 24 langues officielles, comme le danois, le finnois, le suédois et le grec – représentent moins de 0,6 % du contenu du web. D’autres, comme le maltais, l’irlandais, l’estonien, le letton et le slovène, sont à peine visibles en ligne. Alors que seulement 5 % de la population mondiale parlent l’anglais comme première langue, les textes en anglais représentent la moitié du contenu des sites web et dominent les données utilisées pour former les modèles d’intelligence artificielle »

Pour illustrer le problème, Microsoft dégaine les résultats sur le modèle open source Llama 3.1 de Meta. Particulièrement à l’aise avec l’anglais, les performances du modèle deviennent moyennes en grec, voire franchement mauvaises en letton.

Source : Microsoft

Données librement accessibles

La solution proposée ? Utiliser ses centres de recherche à Strasbourg et ses employés pour constituer des réserves linguistiques associées à chaque langue parlée en Europe, afin de créer un socle d’entrainement pour les modèles. Microsoft déploie ici tout son charme, faisant miroiter l’explosion des possibilités face à l’élimination des barrières linguistiques, des IA plus en phase avec les spécificités de chaque pays, ou encore la préservation de langues classées comme en danger par l’UNESCO, comme le breton, l’occitan et le romanche.

Microsoft indique qu’elle va collaborer avec des partenaires dans toute l’Europe (entreprises, universités, dont celle de Strasbourg) et mettre à disposition les ressources de son Open Innovation Center (MOIC) et de son AI for Good Lab à Strasbourg. Viendra s’y ajouter une équipe de « 70 ingénieurs, scientifiques des données et professionnels de la politique de Microsoft ».

Tout ce petit monde commencera par exploiter le stock de données multilingues de Microsoft, pour le rendre accessible librement en Europe, y compris aux développeurs de logiciels libres, promet l’entreprise. Ces données seront notamment disponibles sur Hugging Face. Un partenariat avec Common Crawl permettra de financer des travaux chez ce dernier, dont la participation de locuteurs natifs pour « pour annoter et ensemencer des données en langues européennes dans l’ensemble de données Common Crawl accessible au public ».

Une opération qui devrait certes aider à augmenter la représentativité des langues européennes, mais qui contribuera également à fournir des données fraiches à Microsoft pour l’entrainement de ses modèles. L’éditeur promet cependant que toutes ces données seront accessibles publiquement. Elles pourront servir, en théorie, à l’entrainement d’autres modèles de la concurrence.

Un jumeau numérique de Notre-Dame

Microsoft, qui se pose en champion de la culture en Europe, a également annoncé une extension de son programme Culture AI. Dans le cadre de ce dernier, un jumeau numérique de la cathédrale Notre-Dame de Paris va être réalisé en « haute fidélité ».

L’entreprise ne se lance pas seule dans ce projet. Elle s’est associée au ministère français de la Culture et à la société Iconem, spécialisée dans ce domaine. À noter que le programme Culture AI de Microsoft ne s’occupe jamais directement de la création de ces jumeaux numériques. Il finance des opérations conjointes pour le patrimoine historique. Ces projets ont débouché notamment sur des jumeaux de l’ancienne Olympie en Grèce, du mont Saint-Michel, de la basilique Saint-Pierre de Rome ou encore de certains lieux emblématiques du débarquement des alliés en Normandie.

Microsoft promet que ce jumeau « préservera en permanence sous forme numérique chaque détail de Notre-Dame, garantissant ainsi que sa structure, son histoire et son symbolisme seront protégés et accessibles pour les générations à venir ». La copie sera donnée à l’État français et exploitée notamment dans le futur musée Notre-Dame de Paris.

Tous azimuts sur la culture

En parallèle, l’entreprise américaine annonce plusieurs autres partenariats. Avec la Bibliothèque nationale de France et Iconem, Microsoft va par exemple numériser 1 500 maquettes cinématographiques provenant de spectacles à l’Opéra National de Paris entre 1800 et 1914. Les données alimenteront des programmes éducatifs et seront mises à disposition de la plateforme Gallica de la BNF. Avec le Musée des Arts Décoratifs, Microsoft va également fournir des descriptions numériques détaillées d’environ 1,5 million d’objets du Moyen-Âge.

Microsoft affirme présenter ces « nouvelles mesures avec humilité et respect ». L’entreprise dit reconnaitre « que la préservation de la diversité linguistique et culturelle de l’Europe est une tâche qui incombe aux Européens et qui doit être menée par les Européens ». Elle se place ainsi dans un rôle de prestataire d’arrière-plan, avec à la clé, peut-être, une hausse de sa cote de popularité.

Meta laisse passer sur Facebook des campagnes de dons en soutien à l’armée israélienne

22 juillet 2025 à 12:35
Meta guerre
Meta laisse passer sur Facebook des campagnes de dons en soutien à l’armée israélienne

Des publicités d’appels aux dons pour financer des équipements militaires et le soutien moral à l’armée israélienne circulent sur Facebook, Instagram et Threads, alarme l’association étasunienne Ekō. Ces appels aux dons auraient permis de lever plus de 2 millions de dollars pour des équipements militaires comme des drones.

Sur Facebook, les utilisateurs du réseau social peuvent tomber sur des publicités pour des appels aux dons pour l’armée israélienne.

« Nous sommes l’équipe de snipers de l’unité Shaked, stationnée à Gaza, et nous avons besoin de toute urgence de trépieds de tir pour mener à bien notre mission à Jabalia », affirme l’une d’entre elles, explique le Guardian. Nous avons pu retrouver un message du même auteur avec le même contenu publié le 16 janvier 2025 et qui est encore en ligne.

117 publicités de ce genre depuis mars 2025

La publicité, accompagnée d’une vidéo, renvoie vers une page de campagnes de dons hébergées par thechesedfund.com. Outre l’appel aux dons pour l’unité de snipers de l’armée israélienne, cette page propose de financer de la musique et des barbecues pour les soldats.

L’association étasunienne Ekō en a repéré au moins 117 depuis mars 2025, explique The Guardian. Mais elle avait déjà repéré ce genre de publicité en décembre 2024, comptant à ce moment-là 98 autres publicités renvoyant vers ces appels aux dons. Dans son document [PDF] publié fin 2024, l’association détaillait les publicités qui ciblaient différents pays européens, dont la France.

Des campagnes pour financer des drones modifiables pour larguer des grenades

Elle donnait l’exemple d’une campagne pour « un appel à financer un drone thermique à 8 000 dollars pour un soldat retournant à Gaza ». Celui-ci a pu être diffusée du 1er juillet 2024 au 6 septembre 2024. Facebook indique l’avoir ensuite suspendue « car [sa] technologie ou [ses] équipes ont déterminé qu’il ne respectait pas [ses] règles sur : Publicités portant sur un enjeu social, électoral ou politique ». Entre temps, selon les informations de Facebook, elle a été affichée entre 15 000 et 20 000 fois.

Si Facebook évoque cette règle, sa politique indique aussi que l’entreprise n’autorise pas le contenu qui « tente d’acheter, de vendre ou d’échanger des armes à feu, des pièces d’armes à feu, des munitions, des explosifs ou des améliorations à visée meurtrière » ou qui « tente de faire don d’armes à feu, de pièces d’armes à feu, de munitions, d’explosifs ou d’améliorations à visée meurtrière, ou d’en offrir ».

Elle admet des exceptions pour des « entités physiques légitimes ». Mais, l’un des deux diffuseurs repérés par Ekō, Mayer Malik, se présente comme un musicien basé en Israël. Celui-ci aurait collecté plus de 2,2 millions de dollars de dons pour l’armée israélienne.

L’autre est l’association Vaad Hatzedaka. Celle-ci aurait levé plus de 250 000 dollars sur les 300 000 qu’elle s’était fixée pour fournir, entre autres, des drones, selon la page de dons que le Guardian a consultée.

Comme l’explique le Guardian, il n’est pas établi que ces fonds ont bien été versés aux soldats ou à l’armée israélienne. Mais, selon une enquête des médias + 972 Magazine et Local Call, les soldats israéliens utilisent abondamment de modèles EVO de drones Autel produits en Chine pour une utilisation civile de photographie aérienne. « Grâce à un accessoire militaire connu sous le nom de « boule de fer », une grenade peut être fixée au drone et larguée en appuyant sur un bouton pour exploser au sol », explique + 972.

☕️ En interne, Anthropic se dit ouvert aux fonds du Golfe, même s’ils viennent d’un dictateur

22 juillet 2025 à 11:35

Dario Amodei, CEO d’Anthropic, aurait admis dans un message publié sur le Slack interne de l’entreprise qu’il n’était pas fermé à accueillir des fonds venus des Émirats arabes unis ou du Qatar, même si le fait d’accepter ces investissements risquait de contribuer, à terme, à enrichir des « dictateurs ».

« C’est un véritable inconvénient et je n’en suis pas ravi », aurait précisé Dario Amodei, avant d’ajouter : « malheureusement, je pense qu’on ne peut pas gérer une entreprise en appliquant le principe du « aucune mauvaise personne ne devrait bénéficier de notre succès » ».

Ce propos daté du dimanche 20 juillet, qui n’avait a priori pas vocation à être rendu public, a été révélé par Wired dans un article publié lundi.

D’après la description qu’en fait le magazine, Dario Amodei profitait de ce mémo pour peser le pour et le contre au sujet d’une ouverture du capital d’Anthropic aux structures d’investissement des États du Moyen-Orient.

Anthropic

Dario Amodei affirmait en octobre dernier dans un essai que les IA les plus puissantes devaient rester l’apanage des démocraties, pour éviter que des régimes autoritaires en prennent le contrôle. Quelques mois plus tôt, il avait, selon CNBC, fermé la porte au fonds souverain d’Arabie saoudite, qui se portait candidat pour acquérir les actions Anthropic détenues par la société FTX avant l’effondrement de cette dernière.

La donne aurait donc changé. « Si nous voulons rester à la pointe de la technologie, l’accès à ce capital est un atout majeur », évoquant un fonds disposant d’une enveloppe de l’ordre de 100 milliards de dollars.

S’agit-il de MGX, le fonds souverain émirati qui participe déjà aux 500 milliards de dollars prévisionnels d’investissement programmés par OpenAI ? Dario Amodei ne le précise pas, mais il explique que refuser d’aller au Moyen-Orient ou manquer l’opportunité que constituent les perspectives d’investissement dans des infrastructures locales mettrait la société dans une situation concurrentielle complexe.

« En fait, cela pourrait avoir des avantages importants pour le monde, notamment en améliorant la santé humaine, en contribuant au développement économique, etc. », veut-il encore croire.

Dans la foulée du voyage organisé par Donald Trump au Moyen-Orient pour renforcer les liens commerciaux avec la région, OpenAI s’est engagée à participer à un partenariat commercial plus large entre les États-Unis et les Émirats arabes unis, signé le 15 mai dernier, qui prévoit, entre autres, que l’administration Trump soutienne la création de 5 GW d’infrastructures dédiées à l’IA hébergées par les sept émirats.

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