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États-Unis : Amnesty dénonce l’utilisation de logiciels de surveillance des étrangers

21 août 2025 à 14:38
Traque automatisée
États-Unis : Amnesty dénonce l’utilisation de logiciels de surveillance des étrangers

Après avoir examiné des documents provenant d’archives publiques étasuniennes, Amnesty International s’inquiète de l’utilisation de deux logiciels de Babel Street et de Palantir par le gouvernement étasunien pour surveiller les étrangers, notamment concernant leurs propos en défense de la Palestine.

Le gouvernement étasunien utilise maintenant deux logiciels, Babel X et Immigration OS pour surveiller les propos des étrangers et les traquer, selon Amnesty International. L’ONG a analysé des documents provenant d’archives publiques du Département de la sécurité intérieure étasunien et des documents d’évaluation des achats et de la politique de confidentialité « précédemment divulgué ».

Ces deux outils de surveillance automatisés assistés par intelligence artificielle, selon l’enquête de l’ONG, « peuvent réaliser des reconnaissances de schémas et automatiser l’analyse des données grâce à des algorithmes ». Ils « rassemblent des données provenant de diverses sources publiques et privées, dont plusieurs bases de données gouvernementales », explique Amnesty.

Selon l’étude de documents du Département américain de la Sécurité intérieure (DHS), du Service des douanes et de la protection des frontières (CBP) et du Service de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) qu’elle a récoltés (documents d’achats, de leur évaluation, contrats, réponses en vertu de la loi sur la liberté de l’information aux précédentes demandes d’autres organisations…), l’ONG explique que « le gouvernement américain s’en sert pour tracer les personnes migrantes, réfugiées et demandeuses d’asile ». Elle ajoute que « le risque est au final élevé qu’ils soient utilisés dans le cadre du programme « Catch and Revoke » (« Attraper et révoquer ») », ce système voulu par le Secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio pour traquer les étudiants étrangers qui porteraient des propos étiquetés comme « pro-hamas » en vue de révoquer leurs visas.

Les deux logiciels auraient « des capacités automatisées qui permettent un suivi, une surveillance et une évaluation de masse constants, souvent dans le but de cibler les citoyens non américains ».

Immigration OS, l’outil d’assistance à l’expulsion de Palantir

Immigration OS est un logiciel vendu au gouvernement étasunien par l’entreprise de Peter Thiel, Palantir. Le Service de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) a signé un contrat de 30 millions de dollars avec elle en avril pour suivre ce qu’elle appelle les « auto-expulsions » et « identifier les cas d’expulsions prioritaires, en particulier en cas de visa expiré », explique l’ONG.

Le logiciel serait en fait une nouvelle version d’un système de l’ICE appelé « système intégré de gestion des dossiers » (ICM), utilisé par l’ICE depuis 2014 et déjà développé par Palantir.

Citant un document de l’administration, Amnesty explique que l’ICM permet de « créer un dossier électronique qui organise et relie tous les dossiers et documents associés à une enquête particulière [en lien avec l’immigration], afin qu’ils soient facilement accessibles depuis un emplacement unique. Il permet également au personnel de relier les dossiers à plusieurs enquêtes afin d’établir des liens entre les affaires et donne accès à un large éventail de données personnelles provenant des agences et des forces de l’ordre américaines ».

Immigration OS doit, selon les documents ajouter une « gestion de l’immigration de bout en bout, de l’identification au renvoi, en mettant l’accent sur l’efficacité de l’expulsion ». Le logiciel est censé aussi rationaliser « la sélection et l’arrestation des individus en fonction des priorités de l’ICE, en se concentrant sur les organisations criminelles transnationales, les criminels violents et les visas expirés ». Enfin, il surveille donc en temps réel les « auto-expulsions » et doit contribuer « à guider les politiques et l’allocation des ressources » en s’intégrant aux systèmes d’établissement des priorités de l’ICE.

L’ONG met en avant « qu’Immigration OS automatise un processus déjà très faillible et n’ayant pas de comptes à rendre, qui a des antécédents en matière de non-respect de la procédure régulière et des droits humains, ce qui le rend encore plus opaque et le renforce ».

Amnesty confirme ici les informations sorties en avril dernier par 404 Media. Nos confrères révélaient un message du CTO de Palantir, Akash Jain, sur le Slack interne de l’entreprise. Celui-ci affirmait : « Au cours des dernières semaines, nous avons testé en prototype un nouvel ensemble d’intégrations de données et de flux de travail avec l’ICE », ajoutant : « L’accent mis par le nouveau gouvernement sur l’exploitation des données pour piloter les opérations de maintien de l’ordre accélère ces initiatives ».

Babel X, utilisé pour surveiller les réseaux sociaux des étrangers

Côté Service des douanes et de la protection des frontières (CBP) étasunien, c’est sur Babel X qu’on se repose. Et ce, depuis 2019 selon Amnesty. Babel Street, l’entreprise qui le développe est prestataire de plusieurs agences américaines et utilise les données récoltées par des data brokers.

Le logiciel de Babel Street stocke des données comme le nom, l’adresse e-mail ou le numéro de téléphone, mais aussi les adresses IP, l’historique professionnel des personnes ainsi que les identifiants uniques générés par les agences de publicité sur Internet.

« Babel X permet une surveillance étendue de divers groupes, comme les citoyens américains et non américains, ainsi que les résidents permanents, mais est spécifiquement assigné à la surveillance des réfugiés et demandeurs d’asile, comme le révèle l’analyse du seuil de confidentialité du CBP pour Babel X », explique l’ONG. Elle ajoute qu’ « en automatisant à la fois le signalement et l’extraction de quantités massives de données, de manière permanente, sur les individus signalés, Babel X risque de les rendre suspects par défaut et de les exposer au risque de révocation de visa, de détention et d’expulsion ».

Amnesty International explique aussi que « les technologies probabilistes employées pour tirer des déductions sur les intentions des individus présentent d’importantes marges d’erreur et s’avèrent souvent discriminatoires et biaisées ; elles peuvent conduire à présenter à tort des contenus propalestiniens comme antisémites ».

Pionnière de la défense des femmes dans la tech, Dame Stephanie Shirley décède à 91 ans

21 août 2025 à 12:56
Dame Steve
Pionnière de la défense des femmes dans la tech, Dame Stephanie Shirley décède à 91 ans

Entrepreneure britannique engagée dans la défense de la place des femmes dans l’industrie technologique, philanthrope, Dame Stephanie Shirley est décédée à 91 ans.

Il faut quelquefois faire preuve de créativité pour se créer une place dans l’écosystème technologique. Dans les années 1960, Stephanie Shirley s’est faite appeler Steve pour que ses interlocuteurs la prennent au sérieux. Décédée le 9 août 2025 en Angleterre, à l’âge de 91 ans, cette informaticienne et femme d’affaires a été une précurseuse de la défense de la place des femmes dans l’industrie numérique.

En 1962, alors que les femmes britanniques ne pouvaient ni travailler à la Bourse ni conduire de bus, et que les françaises n’avaient toujours pas accès à des comptes bancaires, Stephanie Shirley créait sa société de programmation logicielle, Freelance Programmers.

Freelance, flexible and free programmers

À Dortmund, en 1933, Stephanie Shirley naît sous le nom de Vera Buchthal. Fuyant le régime nazi vers l’Autriche, Vera et sa sœur aînée Renate sont placées dans un train pour Londres depuis Vienne. Ensemble, elles feront partie des 10 000 enfants principalement Juifs sauvés des territoires nazis par ce système de Kindertransport (transport d’enfants).

Si leurs parents sont parvenus à les rejoindre, leur relation est restée endommagée par la guerre, et Vera s’est surtout liée avec sa famille adoptive. À 18 ans, celle qui remercie régulièrement son pays d’adoption de lui avoir donné « une vie qui valait d’être sauvée » prend la citoyenneté britannique et le nom de Stephanie Brook.

Alors qu’elle montre des aptitudes pour les mathématiques, l’école de filles qu’elle fréquente ne lui permet pas de les étudier plus avant. Elle obtient donc une bourse pour assister aux cours dispensés à l’école de garçon locale. Au fil des ans, elle obtient un diplôme de mathématiques puis passe dix-huit mois à construire un ordinateur pour une petite société britannique.

Lassée de se heurter à l’indifférence pour ses propositions, Stephanie Shirley lance en 1962 sa propre activité, dans son salon. Sa mise de départ s’élève à 6 livres, soit l’équivalent de 113 livres (130 euros) aujourd’hui. Son projet, novateur pour l’époque : permettre à des femmes qui avaient quitté l’industrie au moment de leur mariage ou de la naissance de leur premier enfant de reprendre le travail, comme elle l’explique dans une conférence TED de 2015.

Pour ce faire, Stéphanie Shirley leur permet de travailler de chez elle et à temps partiel. « Avez-vous accès à un téléphone ? », demande-t-elle à chacune des aspirantes programmeuses qui candidatent pour la rejoindre.

Du côté des clients, elle facture au forfait. Et lorsque Freelance Programmers est renommé F International, puis F1 (avant de devenir Xansa), le F n’évoque plus simplement le fait d’être Freelance, mais aussi la flexibilité, et la liberté (freedom), rapporte le New-York Times.

Steve, le pied dans la porte

Tout n’est pas simple pour autant. « À l’époque, les logiciels étaient cédés gratuitement avec le hardware », raconte-t-elle sur la scène de sa conférence TED. Au-delà du défi économique, quantité de ses propositions d’affaires, signées Stephanie Shirley, ne reçoivent aucune réponse. Lorsque son mari Derek Sherley, qu’elle a épousé en 1959, lui suggère de signer Steve au lieu de Stephanie, les potentiels clients lui accordent de plus en plus régulièrement des entretiens, et ne réalisent leur méprise que le jour J.

L’astuce fonctionne suffisamment pour pousser l’entrepreneure à recruter de plus en plus régulièrement. Sur ses 300 premiers employés, 297 sont des femmes. Ensemble, ces équipes construiront les logiciels dédiés à la boîte noire des avions Concorde, des produits dédiés à la planification horaire de bus et de trains de marchandises, et d’autres protocoles logiciels dont certains seront finalement adoptés par l’OTAN.

En 1975, une nouvelle loi anti-discrimination pousse Stephanie Shirley à employer autant d’hommes que de femmes. 16 ans plus tard, alors qu’elle restructure son entreprise, elle déclare avoir cédé un quart des parts de la société à ses employés et permis à 70 d’entre elles de devenir millionnaires. En 1996, rapporte the Guardian, alors que l’entreprise est cotée en bourse, elle se retrouve elle-même suffisamment fortunée pour se lancer une collection d’art – qu’elle cédera plus tard à des œuvres de charité – et se lancer dans la philanthropie.

En 2000, Stephanie Shirley est nommée Dame Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique (l’équivalent de Chevalier Commandeur chez les hommes). Elle évoquait ouvertement les difficultés de son mari et elle à s’occuper de leur fils Giles, né en 1960, autiste et victimes de crises handicapantes d’épilepsie. Ce dernier est décédé à l’âge de 35 ans.

Après sa retraite, l’entrepreneure a dédié une large part de son temps à diverses œuvres caritatives. Sur son site web, Stephanie Shirley indique avoir donné près de 70 millions de livres à des causes liées à l’autisme ou à l’informatique.

De ses propres mots, Dame Stephanie Shirley est de la génération qui s’est battue pour permettre aux femmes de travailler et d’obtenir des salaires égaux à ceux de leurs collègues masculins. Dans l’industrie technologique comme dans le monde de l’entrepreneuriat, il reste du chemin à parcourir : dans les années récentes, les témoignages de femmes qui découvrent être brusquement mieux traitées lorsque, par erreur ou par calcul, elles se mettent à signer leurs mails du nom d’un collègue masculin ou d’un fictionnel « Keith Mann », continuent de faire surface.

☕️ L’Arcom s’est rapprochée d’homologues européens pour demander des comptes à kick.com

21 août 2025 à 11:07

Après le décès en direct de Raphaël Graven, connu en ligne sous le nom de Jean Pormanove, ou JP, l’Arcom indique avoir pris contact avec l’Office Anti-cybercriminalité (OFAC) et plusieurs homologues européens, dont son alter ego allemand (la BNetzA).

Saisi par la Ligue des Droits de l’Homme, le régulateur a été informé le 19 août par la Commission européenne de la désignation d’un représentant légale de kick.com en Europe, à Malte.

L’Arcom l’a sollicité pour « obtenir des informations détaillées sur les moyens dédiés par le service à la modération francophone, ainsi que sur le cas spécifique de la chaîne « Jeanpormanove » : signalements ou plaintes reçus, mesures prises contre des contenus potentiellement illégaux, etc », indique-t-elle dans son communiqué.


Installée en Australie, kick.com est classé « service intermédiaire » au regard du règlement européen sur les services numériques (digital services act, DSA), dans la mesure où elle compte moins de 45 millions de visiteurs mensuels au sein de l’Union Européenne.

Dans les douze jours qui ont précédé son décès, Raphaël Graven a subi de multiples sévices, menaçant à plusieurs reprises d’aller à l’hôpital ou d’appeler la police, en vain.

Une enquête a été ouverte à Nice, et la Justice a requis une autopsie.

☕️ Orange passe la Flybox de son offre 5G+ Home au Wi-Fi 7

21 août 2025 à 10:48

Lancée à l’automne 2024, l’offre 5G+ Home d’Orange évolue vers une box compatible avec le Wi-Fi 7. Pour l’occasion, l’opérateur augmente les débits autorisés sur son réseau mobile : il annonce ainsi jusqu’à 1,5 Gb/s en téléchargement et jusqu’à 250 Mb/s dans le sens montant.

La nouvelle box et l’augmentation des débits n’occasionnent aucun surcoût pour les nouveaux clients : l’offre est toujours facturée 42,99 euros par mois, sans engagement, avec 29 euros de frais d’activation, pour des clients « sous couverture 5G en 3,5GHz ».

Outre le Wi-Fi 7 (sur deux bandes, 2,4 GHz et 5 GHz, avec une diffusion grâce à quatre antennes internes, et la certification de la Wi-Fi Alliance), la « Flybox 5G+ Home » améliore sa dotation en matière de connectique physique, puisqu’elle dispose désormais de trois ports Ethernet (contre un auparavant).

La box en question est la dernière itération de la Flybox de Nokia, référence 3TG03997 et baptisée commercialement « Flybox 3 – 5G+ ».

Flybox Orange
La nouvelle Flybox passe au Wi-Fi 7

Les box 5G représentent pour mémoire la proposition commerciale des opérateurs aux utilisateurs dont le domicile ou les locaux professionnels ne se prêtent pas au très haut débit physique assuré par la fibre. Orange, SFR, Free et Bouygues disposent d’une offre dédiée, et tous sont passés à la 5G en 2024.

Sur le marché grand public, SFR a récemment intégré la télévision à son offre, via un nouveau forfait baptisé « SFR Box 5G avec TV », fourni avec un décodeur dédié. Free dispose quant à lui d’une box 5G compatible Wi-Fi 7 depuis décembre 2024.

L’offre de services Thunderbird Pro se précise avec webmail, invitations et envoi de fichiers

21 août 2025 à 09:20
Yeah, it's alright, we're doin' fine
L’offre de services Thunderbird Pro se précise avec webmail, invitations et envoi de fichiers

Mozilla a précisé la nature de l’offre optionnelle de services Thunderbird Pro, censée prolonger bientôt l’expérience offerte par le client logiciel Thunderbird. Trois fonctionnalités principales sont en cours de développement, toutes en open source : un webmail, un outil de gestion des rendez-vous et un module d’échange de fichiers.

Comment imposer durablement un vénérable client lourd, quand tous les plus grands noms du secteur capitalisent sur la messagerie en ligne ? Mozilla a choisi d’embrasser la tendance en dévoilant, en avril dernier, un bouquet de services en cours de développement, censé prolonger et enrichir l’expérience offerte par le logiciel gratuit et open source Thunderbird. La fondation a livré le 19 août un point d’étape sur la mise au point de cette offre optionnelle, baptisée Thunderbird Pro. Elle précise à cette occasion l’avancement des trois premiers services en cours de développement, dont le code est consultable sur GitHub.

Un email en thundermail.com hébergé en Allemagne

La première brique de cette offre se devait logiquement d’être un serveur de messagerie, qui sera baptisé Thundermail, et proposera la création d’adresses en @thundermail.com ou @tb.pro, pour ceux qui ne souhaiteraient pas utiliser leur propre domaine. Au lancement, le serveur prendra en charge IMAP, SMTP et JMAP. Il fonctionnera bien sûr avec Thunderbird, mais aussi avec d’autres clients de messagerie.

Mozilla précise à cette occasion que les premiers serveurs de messagerie seront bien hébergés en Allemagne, mais que d’autres emplacements suivront. Au printemps, elle se contentait de parler d’un hébergement dans l’Union européenne, sans plus de précision.

Synchronisation des montres avec Appointment

Le bouquet devrait également intégrer une fonctionnalité basée sur Appointment, sur laquelle Mozilla travaillait bien avant l’annonce de Thunderbird Pro. L’outil, dédié à l’envoi d’invitations et à la planification de rendez-vous, en ligne ou in real life, devait initialement voir le jour comme une webapp à part entière. Sur ce point, Mozilla semble avoir fait marche arrière.

« Sur la feuille de route actuelle, nous intégrons étroitement Appointment dans l’application Thunderbird via la fenêtre de rédaction, permettant aux utilisateurs d’insérer des liens de planification sans quitter le flux de travail de messagerie », indique Ryan Sipes, directeur de Thunderbird.

Outre ce choix lié à l’interface, le développement d’Appointment semble marqué par deux difficultés particulières : d’un côté, la capacité à gérer des canaux de rendez-vous multiples (un appel téléphonique, une visio sur Zoom ou tout autre logiciel concurrent), et de l’autre, la faculté d’organiser des rendez-vous de groupe. Sur ce point, Thunderbird indique participer aux discussions relatives à de possibles futurs standard comme VPOLL mais n’avance pas encore de réponse définitive.

De Filelink à Send

Le troisième service, Send, se présente quant à lui comme un prolongement de Filelink, l’outil via lequel Mozilla propose d’interfacer ses logiciels avec les services de stockage en ligne courants. Cette fois, l’idée serait de s’affranchir des outils commerciaux comme Google Drive ou OneDrive, avec un stockage opéré directement par la fondation.

« Les utilisateurs Pro bénéficieront de 500 Go de stockage dès le départ, sans limite de taille de fichier individuelle, uniquement limités par leur quota total. Nous prévoyons la prise en charge des téléchargements fragmentés et du chiffrement pour garantir la fiabilité et la protection des données », précise à ce niveau Ryan Sipes.

Un calendrier encore flou

À ce stade, le responsable se garde bien de donner la moindre indication liée au prix ou à la date de lancement de l’offre Thunderbird Pro, mais il rappelle que ces services entraînent des coûts de fonctionnement, et qu’il est donc logique que le bouquet soit payant, sans remettre en cause la gratuité basée sur le don de Thunderbird. « Le fait de les facturer permet de garantir que les utilisateurs qui profitent de ces outils contribuent à couvrir leur coût, au lieu que ce soient les donateurs qui paient la facture », indique Ryan Sipes.

Bien qu’initialement prévu dans le bouquet de lancement, l’assistant IA en cours de développement chez Mozilla a quant à lui été sorti de la feuille de route, au moins temporairement. « Cette initiative est une entreprise de plus grande envergure, car nous nous assurons de respecter la confidentialité des utilisateurs et de garantir que les fonctionnalités incluses correspondent réellement aux attentes », justifie le responsable, qui promet la publication prochaine d’une feuille de route globale dessinant les perspectives des principaux produits Thunderbird, qu’il s’agisse du client traditionnel, de la version mobile, ou de ces services commercialisés sous l’étiquette Pro.

☕️ Sony augmente les prix de la PS5 aux États-Unis

21 août 2025 à 08:58

Ces derniers mois, Sony s’était contenté de pratiquer des hausses de prix sur les marchés européen, australien et néo-zélandais, une façon sans doute de rester compétitif face à son grand rival Xbox, sur les terres natales de ce dernier, mais les États-Unis ne sont désormais plus épargnés. Le constructeur japonais a en effet annoncé une hausse de prix pour les trois principales éditions de sa console.

PlayStation 5 slim en version classique et Digital

« Comme de nombreuses entreprises mondiales, nous continuons de faire face à un environnement économique difficile. Par conséquent, nous avons pris la décision difficile d’augmenter le prix de vente conseillé des consoles PlayStation 5 aux États-Unis à compter du 21 août », indique sobrement le constructeur, dont les consoles sont désormais vendues aux prix publics conseillés suivants, correspondant à une hausse généralisée de 50 dollars :

  • PlayStation 5 : 549,99 dollars
  • PlayStation 5 Digital Edition : 499,99 dollars
  • PlayStation 5 Pro : 749,99 dollars

Le prix des accessoires officiels Sony reste cependant inchangé.

Rappelons qu’en Europe, Sony et Microsoft ont tour à tour procédé à des hausses de prix, dans des proportions similaires, au printemps dernier.

Reçu hier — 20 août 2025Next

Dans sa quête de la superintelligence, Meta réorganise (encore) son département IA

20 août 2025 à 14:40
Bubble Bobble
Dans sa quête de la superintelligence, Meta réorganise (encore) son département IA

Meta a annoncé en interne la réorganisation de son récent département dédié à l’IA autour de quatre équipes distinctes. Ce mouvement, qui suit la récente acquisition de Scale AI pour près de 14 milliards de dollars, intervient alors que le groupe de Mark Zuckerberg a lancé une véritable chasse aux talents… qu’il conviendrait donc désormais d’exploiter au mieux.

Tout à sa volonté de remporter la course à l’intelligence artificielle, Mark Zuckerberg a-t-il enfin trouvé la recette idéale ? Après des mois de dépenses effrénées, la direction de Meta a envoyé mardi 19 août une note interne informant les employés du groupe d’une réorganisation du département dédié à l’IA. Baptisé Meta Superintelligence Labs, ce dernier n’a pourtant été installé que très récemment, au début de l’été.

Quatre piliers dans la course à l’IA

Révélé par Bloomberg, ce mémo est signé par Alexandr Wang, l’ancien dirigeant de Scale AI, dont Meta a pris le contrôle cet été en échange de 14,3 milliards de dollars, entraînant dans la foulée une saignée au niveau des effectifs de ce spécialiste de l’annotation de données.

Devenu Chief AI Officer, soit patron du Meta Superintelligence Labs, ce dernier annonce donc une réorganisation autour de quatre pôles. D’abord, une équipe en charge des produits commerciaux et de la recherche appliquée (confiée à Nat Friedman, CEO de GitHub jusqu’en 2021). Ensuite, une branche MSL Infra, chargée de tous les projets d’infrastructure, auxquels Meta prévoit désormais de consacrer la bagatelle de 72 milliards de dépenses d’investissement en 2025.

Arrivent ensuite un pôle baptisé FAIR, pour Fundamental AI Research, et un dernier Lab, pour l’instant désigné sous le sigle TBD (To be determined, soit nom à déterminer), qui serait piloté directement par Alexandr Wang, et aurait a priori vocation à piloter les prochaines générations de modèles d’IA. « La superintelligence arrive, et pour la prendre au sérieux, nous devons nous organiser autour des domaines clés qui seront essentiels pour l’atteindre », explique Alexandr Wang dans son mémo, d’après les propos rapportés par Bloomberg.

Des Labs enfin en ordre de marche ?

D’après le New York Times, qui cite des personnes proches du dossier sous couvert de confidentialité, la réorganisation en cours pourrait entraîner des suppressions de poste ou des mobilités internes au sein d’une équipe dont les effectifs se comptent désormais en milliers, mais réduire la voilure ne serait pas la priorité numéro un. Pour Zuckerberg, l’objectif serait de mettre, enfin, son Meta Superintelligence Labs dans une configuration optimale, un prérequis concurrentiel indispensable au vu de l’actualité du secteur.

Cette réorganisation serait la quatrième opérée en six mois, selon le décompte fait par The Information. Il faut dire qu’entre temps, Meta a non seulement pris le contrôle de Scale AI, mais aussi lancé une guerre des recrutements en matière d’IA, allant jusqu’à proposer des packages à huit, voire neuf chiffres aux talents les plus en vue officiant chez ses concurrents directs.

Reste à mettre ces onéreuses recrues au diapason du projet de Meta, et c’est donc au mystérieux TBD Lab que devrait incomber la mission. Plus tôt en août, un autre mémo interne signé par Wang, dévoilé cette fois par le Wall Street Journal, révélait que ce dernier avait vocation à capitaliser sur les travaux des autres branches du Meta Superintelligence Labs pour accélérer le développement des modèles amenés à succéder aux actuels Llama, et ainsi poursuivre le rêve, encore réaffirmé fin juillet par Zuckerberg, d’une « superintelligence personnelle », soit une IA qui « nous connaît en profondeur, comprend nos objectifs et peut nous aider à les atteindre ».

Meta en fait-il trop ?

Si les atermoiements du groupe en matière d’organisation s’expliquent par l’actualité récente, ils contribuent sans doute à l’émergence d’une forme nouvelle de méfiance de la part des marchés vis-à-vis de l’IA. La frénésie de Zuckerberg en la matière rappelle bien sûr son obsession d’un temps pour le métavers, qui avait entraîné des milliards de dollars dans la fameuse division Reality Labs, avant que celle-ci ne soit brutalement fermée, conduisant au licenciement de la plupart de ses salariés.

L’aventure des Reality Labs ne se solde pas par un bilan nul : elle sous-tend par exemple les travaux actuels de Meta autour des lunettes de réalité virtuelle, qui constituent d’ailleurs pour Zuckerberg l’un des débouchés naturels de la superintelligence. Elle laisse cependant augurer, aux yeux de certains commentateurs, une forme de bulle autour de l’IA, dont les difficultés organisationnelles de Meta pourraient être un symptôme supplémentaire.

À Wall Street, les valeurs de la tech tutoient des sommets : NVIDIA a franchi la barre des 4 000 milliards de dollars de capitalisation et les GAFAM dopent le S&P500 (indice des 500 plus grandes sociétés cotées américaines) qui n’a jamais été aussi haut. Mais le Financial Times listait, mardi, quelques phénomènes susceptibles de troubler la croissance générale du marché, à l’occasion d’une journée marquée par le recul des principales actions du secteur.

À commencer par une déclaration de Sam Altman, selon qui l’engouement des investisseurs pour l’IA se révélait parfois excessif. « Je pense que certains investisseurs risquent de perdre beaucoup d’argent, et je ne veux pas minimiser cela, c’est dommage. Il y aura des périodes d’exubérance irrationnelle. Mais dans l’ensemble, la valeur pour la société sera énorme », aurait ainsi déclaré le patron d’OpenAI.

Toujours d’après le Financial Times, les traders auraient aussi marqué le pas, mardi, en raison de la publication d’une étude menée par le NANDA, le laboratoire dédié à l’IA décentralisée du MIT. Ce document, accessible après validation d’un formulaire (ou par ici) et que nous n’avons pas (encore) analysé en détail, affirmerait que 95 % des sociétés américaines ayant lancé des projets en matière d’IA n’auraient à ce stade obtenu aucun retour sur investissement, en partie parce qu’ils auraient du mal à dépasser la phase de prototypage et donc à faire l’objet d’une intégration en bonne et due forme dans les processus de l’entreprise.

Comment Axel Springer a relancé sa bataille contre Adblock Plus via le droit d’auteur

20 août 2025 à 14:00
Le droit d'auteur a ses raisons que la raison ignore
Comment Axel Springer a relancé sa bataille contre Adblock Plus via le droit d’auteur

L’éditeur allemand s’est lancé dans une guerre contre les bloqueurs de publicité il y a plus de 10 ans. Après deux déconvenues, Axel Springer a remporté une bataille devant la Cour fédérale de justice allemande en arguant que ses sites web sont des logiciels protégés par le droit d’auteur.

L’éditeur de presse allemand Axel Springer est, depuis plus de 10 ans, un des pourfendeurs les plus tenaces des bloqueurs de publicité comme Adblock Plus. Il pourrait finalement réussir à les faire interdire en Allemagne, même si ce n’est pas encore fait, grâce à une récente décision de la Cour fédérale de justice allemande.

Une guerre juridique qui a plus de 10 ans

Dès 2014, Axel Springer décidait, avec d’autres entreprises de presse allemandes, de poursuivre Eyeo, l’éditeur de l’extension pour navigateur Adblock Plus, devant la justice, lui reprochant le parasitisme de son modèle économique. En effet, Eyeo propose aux entreprises d’intégrer, moyennant finance, une liste blanche qui laisse passer les publicités de ces entreprises jugées « acceptables ». Si ce modèle économique est critiquable, la justice allemande a jugé en 2018 qu’Adblock Plus n’interdit pas le financement par la publicité et qu’il n’y avait pas de preuve que l’extension suffise à « perturber le modèle économique de fourniture de contenu gratuit sur Internet ».

Elle estimait, par contre, « raisonnable pour [l’éditeur de presse], compte tenu du droit fondamental à la liberté de la presse, de contrecarrer les effets négatifs de l’utilisation du programme en prenant les mesures défensives possibles ». Elle donnait même comme exemple « le blocage des utilisateurs qui ne souhaitent pas renoncer à utiliser un bloqueur de publicité ».

Axel Springer n’avait pas attendu cette suggestion de la justice. Dès 2015, le groupe était l’un des premiers à bloquer les lecteurs qui utilisaient ce genre d’extension. La pratique est maintenant courante sur les sites de presse (mais pas sur Next).

L’histoire juridique aurait pu s’arrêter là : les deux parties ont le droit de se bloquer l’une et l’autre engendrant une boucle infinie de jeu du chat et de la souris entre l’éditeur cherchant à bloquer le bloqueur et celui-ci à contourner les blocages.

Le droit d’auteur sur les logiciels comme nouvelle arme d’Axel Springer

Mais Axel Springer n’était pas de cet avis. Ses avocats ont vu un autre moyen d’attaquer Adblock Plus. Le problème n’était plus le parasitisme économique de Eyeo. En 2019, Axel Springer l’attaquait sur un motif de violation du droit d’auteur, comme l’expliquait le média allemand Heise.

Le conseiller juridique d’Axel Springer, Claas-Hendrik Soehring, affirmait à Heise que « les bloqueurs de publicité modifient les codes de programmation des sites web et interfèrent ainsi directement avec l’offre légalement protégée des éditeurs ». Ainsi, l’éditeur de presse ne s’appuyait pas sur le droit d’auteur des textes de ses journalistes. Il arguait que ses sites de presse étaient des logiciels protégés par le droit d’auteur allemand et que les bloqueurs de pubs n’avaient tout simplement pas l’autorisation de les modifier.

Comme le rappelle TorrentFreak, la loi allemande sur le droit d’auteur considère que « les programmes informatiques sont protégés lorsqu’ils constituent des œuvres individuelles au sens où ils sont le résultat de la création intellectuelle propre de leur auteur. Aucun autre critère, notamment qualitatif ou esthétique, ne doit être appliqué pour déterminer leur aptitude à être protégés ».

Eyeo, rejetait cet argument, le qualifiant de « presque absurde » et indiquant qu’ « il ne faut pas être un expert en informatique pour comprendre qu’il est impossible de modifier quoi que ce soit sur les serveurs de Springer à l’aide d’un plugin côté navigateur ».

Et en 2022, la justice allemande se rangeait du côté de l’éditeur d’Adblock Plus, jugeant que son extension ne fait qu’accéder au fichier des sites de Springer et que le parsing du HTML qu’effectuent les navigateurs et l’extension qui bloque les pubs n’est en rien un viol du droit d’auteur. En appel en 2023 devant la Cour d’appel régionale de Hambourg, Springer a de nouveau perdu, le juge estimant que l’utilisation d’un bloqueur de publicité lors de la consultation de sites web ne constitue pas une reproduction non autorisée.

Pas assez argumenté pour la Cour fédérale de justice allemande

Mais fin juillet dernier, la Cour fédérale de justice allemande saisie par Axel Springer a relancé la bataille, comme l’explique Heise. Si celle-ci ne permet pas au groupe de presse de crier victoire, elle remet en cause la décision de la Cour d’appel prise en 2023. Selon la Cour fédérale, celle-ci n’est pas suffisamment motivée et n’avait pas assez analysé les arguments d’Axel Springer. Selon Heise, l’éditeur argue que l’arborescence DOM générée par le navigateur à partir du code HTML lors du rendu d’un site web et les structures CSS constituaient des formes d’expression de la programmation propre à la personne qui développe et étaient donc protégées par le droit d’auteur. La cour d’appel va donc devoir se repencher sur le fonctionnement d’un navigateur pour décider si les bloqueurs de publicité comme Adblock Plus violent le droit d’auteur des sites web.

Cette décision inquiète la fondation Mozilla, pour laquelle « la liberté, la confidentialité et la sécurité des utilisateurs sont menacées ». « Il existe de nombreuses raisons, outre le blocage des publicités, pour lesquelles les utilisateurs peuvent souhaiter que leur navigateur ou une extension de navigateur modifie une page web. Il peut s’agir de modifications visant à améliorer l’accessibilité, à évaluer l’accessibilité ou à protéger la vie privée », explique la fondation qui gère le navigateur Firefox. « La conséquence exacte de cette dernière évolution reste encore incertaine », ajoute Mozilla qui espère « que les tribunaux parviennent finalement à la même conclusion raisonnable et autorisent les utilisateurs à installer des bloqueurs de publicités ».

☕️ Justin Sun, le crypto-milliardaire et fondateur de Tron qui voulait rester discret

20 août 2025 à 12:18

Justin Sun a porté plainte le 11 août contre Bloomberg.

Fondateur de la plateforme blockchain Tron et de l’entreprise du même nom, émettrice de la cryptomonnaie TRX, le crypto-milliardaire avait initialement approuvé la publication de son statut de multimilliardaire.

Mais il pourrait ne pas avoir apprécié les révélations du média financier sur la structuration de ses biens. Justin Sun possède 63 % des TRX en circulation, une concentration que l’ingénieure Molly White rapproche de celle constatée du côté de Sam Bankman-Fried, en 2022, lorsqu’il était devenu évident que son empire crypto avait été construit sur le jeton émis par sa propre entreprise FTX.

Bloomberg a par ailleurs révélé qu’il était propriétaire de l’exchange HTX (anciennement Huobi), un statut que Justin Sun refusait jusque-là, arguant régulièrement qu’il n’en était que simple conseiller.
D’après Molly White, l’entrepreneur est un habitué du procédé : il a nié être propriétaire d’autres sociétés dans lesquelles il est très actif, dont Poloniex, BiT Global et Techteryx.

Justin Sun déclara porter plainte en raison d’inquiétudes pour sa vie privée. Sa fortune est pourtant loin d’être secrète : on l’a notamment vu se porter acquéreur d’une banane scotchée sur un mur, œuvre de l’artiste italien Maurizio Catalan, pour 6,2 millions de dollars, puis manger ostensiblement le fruit devant les caméras.

Figure controversée du milieu des cryptoactifs, Justin Sun est accusé d’avoir copié directement différents projets crypto (dont Ethereum pour lancer Tron).

En mars 2024, le régulateur boursier américain (la SEC) le poursuivait pour distribution illégale de cryptoactifs et manipulation des cours. En février 2025, l’entrepreneur et l’institution travaillaient à une résolution de l’affaire, que ce soit par un accord à l’amiable ou par un non-lieu.

Une piste étonnante, mais concomitante au soin que porte désormais Justin Sun à son image : celui-ci a introduit Tron en bourse, et obtenu un poste de conseiller auprès de l’une des sociétés de cryptos de Donald Trump.

☕️ Au siège de Microsoft, des employés manifestent contre les contrats passés avec Israël

20 août 2025 à 10:55

Au siège de Microsoft, ce 19 août, une cinquantaine d’employés et ex-employés de Microsoft ont organisé une manifestation de protestation contre les nouvelles révélations sur la manière dont l’armée israélienne recourt aux puissances de calcul et au stockage d’Azure pour ses opérations à Gaza et en Cisjordanie.

Au milieu des tentes et des hommages artistiques aux victimes du conflit, notamment aux enfants palestiniens, les manifestants ont installé un large panneau invitant les dirigeants de Microsoft à « rejoindre la table des négociations », et à mettre fin aux partenariats de l’entreprise avec l’armée israélienne.

Auprès de The Verge, les manifestants déclarent prévoir d’occuper l’endroit jusqu’à ce qu’ils en soient exclus par la force.

L’opération fait suite à une série de manifestations cherchant à demander des comptes aux dirigeants de Microsoft.

En avril, un ingénieur du département dédié à l’intelligence artificielle avait ainsi interrompu un discours du directeur exécutif de l’IA Mustafa Suleyman pour appeler à empêcher l’armée israélienne de recourir aux produits d’IA de Microsoft. Le même jour, un ingénieur avait interrompu un discours du directeur exécutif de Microsoft, Satya Nadella, avec un appel similaire. Les deux ont été rapidement licenciés.

Un mois plus tard, plusieurs employés ont déclaré que leurs emails contenant les mots « Palestine », « Gaza », « genocide », « apartheid » ou « IOF [forces d’occupations israélienne, ndlr] off Azure » se retrouvaient bloqués par Microsoft Outlook. Ceux comportant le mot « Israël » ne seraient pas filtrés.

Dans un document à destination de leurs collègues, des personnes solidaires de la Palestine et des dirigeants de Microsoft, les membres du groupe No Azure for Apartheid appellent les employés de la société « partout dans le monde » à « prendre la parole, quitter le travail, manifester et faire grève ».

Palantir profite à fond de l’élection de Donald Trump

20 août 2025 à 10:01
L'œil de Sauron
Palantir profite à fond de l’élection de Donald Trump

En quelques mois, Palantir a multiplié sa valorisation en bourse, jusqu’à rejoindre le club fermé des sociétés les mieux cotées des États-Unis. Retour sur les activités de ce spécialiste discret de l’analyse de données au service des gouvernements, de leurs armées, mais aussi de la traque des populations immigrées aux États-Unis.

Que se passe-t-il avec Palantir ? En juillet, la société cofondée en 2003 par le libertarien Peter Thiel et initialement financée par In-Q-Tel, le fonds de la CIA, rejoignait le club des 20 entreprises les plus valorisées des États-Unis. En dépassant les 375 milliards de dollars, le fournisseur de logiciels d’analyses de données avait fait plus que doubler sa valorisation sur les marchés en une seule année, soulignait CNBC.

Début août, la valeur des actions de Palantir avait grimpé de 2 500 % par rapport à son entrée en bourse de 2021, relevait Bloomberg. Mais c’est surtout depuis l’élection de Donald Trump que le cours de son action PLTR a véritablement explosé au Nasdaq, avec une progression encore plus forte que celle de Nvidia.

Pourtant, quelques mois plus tôt, une dizaine d’ex-employés appelaient à « résister » à la tendance selon laquelle les grandes entreprises de la tech comme Palantir participaient activement à la poussée autoritaire visible aux États-Unis et dans d’autres pays du monde. De même, mi-juin, des démocrates appelaient le patron de la société Alex Karp à faire la transparence sur les contrats liant Palantir à diverses agences états-uniennes.

Des activités qui gardent une aura de mystère

En pratique, l’entreprise est avant tout connue pour deux produits : Gotham et Foundry. Initialement nommée Palantir Government, Gotham est utilisée aux États-Unis, mais aussi au Royaume-Uni ou encore en France, au moins depuis 2015. Pensée pour des enjeux de sécurité nationale ou de lutte contre le terrorisme, cette plateforme intègre divers outils d’accès à des bases de données variées (dates, images, positions géographiques, etc) et un moteur de recherche puissant, présenté comme capable de trouver très simplement des informations sur un individu.

Foundry est un autre dispositif pensé pour le secteur commercial. Là encore, il s’agit de permettre une gestion et des analyses poussées de données variées. Pour déployer de l’IA au sein de ces services, l’entreprise a aussi conçu d’autres produits (comme Apollo et AIP), et conclu des accords avec des fournisseurs comme Microsoft. Palantir est par ailleurs derrière le Maven Smart System, un logiciel de génération de carte tactique initialement construit aux côtés du gouvernement des États-Unis.

Si ces premières pistes aident théoriquement à comprendre le secteur d’activité de Palantir, Wired remarquait début août que les propres employés ou ex-employés de la société peinent à décrire plus précisément ce que fait Palantir. Difficile pour eux, par exemple, d’identifier des concurrents directs, quand bien même la plupart de leurs descriptions, y compris celle d’une « plomberie extravagante pour gérer des données », pourrait correspondre aux activités de quantité d’autres sociétés de software as a service à destination d’un marché professionnel.

D’après le média états-unien, la spécificité de Palantir repose peut-être dans sa stratégie marketing, qui consiste à vendre une solution d’apparence magique à des problèmes complexes, à destination d’utilisateurs non techniciens. Son propre patron Alex Karp recourt volontiers à des propos militaires, déclarant acceptable, « quand c’est nécessaire, de faire peur aux ennemis, et dans certains cas, de les tuer ». Sa clientèle, essentiellement composée de gouvernements de sociétés du Fortune 500, joue aussi avec cette aura de mystère.

Trump en faveur du mélange de données

Le boom récent de Palantir s’explique aussi en partie par les projets politiques de Donald Trump. En mars, ce dernier signait un décret demandant aux agences états-uniennes de partager leurs données, un projet qui avait tout de suite alerté sur les risques de surveillance accrus qu’il pourrait lui fournir. Si le président des États-Unis s’est peu exprimé sur le sujet, il est rapidement apparu que Palantir avait été sollicitée pour mener le projet à bien.

De janvier à mai 2025, la société a reçu plus de 113 millions de financements pour des contrats fédéraux, relevait alors le New-York Times, en partie issus de nouveaux accords conclus avec le ministère de la sécurité intérieure et le Pentagone. La société a par ailleurs remporté un contrat de 795 millions de dollars avec le ministère de la Défense – ce qui porte ses dépenses passées et futures envers l’entreprise à 1,66 milliard de dollars.

Outre ces différentes entités dédiées aux activités militaires et de forces de l’ordre, Palantir étendait ses liens avec l’agence en charge de la Sécurité sociale et l’Internal Revenue Service (IRS), l’organe dédié à la gestion des impôts.

Quant à Foundry, il est désormais déployé dans plusieurs de ces agences, avec le but évident de mêler les données collectées par les différents services du gouvernement fédéral sur sa population.

Employés et représentants politiques inquiets

Début mai, alors que le DOGE se tournait vers Palantir pour opérer ces réunions de données, d’anciens salariés publiaient une lettre ouverte à destination des employés de la Silicon Valley. Celle-ci était titrée « Le nettoyage de la comté », en référence à la Terre du Milieu d’où viennent les Hobbits héros du Seigneur des Anneaux (dans l’œuvre de J.R.R. Tolkien, un palantír est une « pierre de vision », un globe qui permet d’observer des lieux distants dans le temps ou l’espace). Les anciens employés y déploraient que les dirigeants de Palantir aient « abandonné les idéaux de la création » de l’entreprise.

Citant de multiples menaces contre la démocratie – collecte de données relative à des enfants immigrés, ciblage de journalistes, coupure de financement de programmes scientifiques, etc. –, ils soulignaient que « les big tech, dont Palantir, sont complices de ce mouvement, normalisant l’autoritarisme sous le couvert d’une « révolution » menée par les oligarques », et appelaient à « résister à cette tendance ».

Le 18 juin, des sénateurs démocrates adressaient donc à Alex Karp, le PDG de Palantir, une lettre demandant des comptes sur la réalité des différents contrats passés depuis la ré-accession de Trump à la tête des États-Unis. Les élus cherchaient avant tout à revenir sur le contrat conclu avec l’IRS.

Alex Karp, lui, reste idéologiquement très proche de Peter Thiel, et ardemment convaincu d’une supposée supériorité morale de l’Occident. Comme lui, il considère l’industrie technologique et l’intelligence artificielle en mesure de mieux gérer différents défis collectifs que les gouvernements. Un logiciel antidémocratique qui facilite d’autant la fourniture du logiciel Falcon, initialement déployé à l’époque de Barack Obama, pour aider les activités des services de l’immigration états-uniens et leur traque des sans-papiers.

☕️ QNAP teste l’intégration du Model Context Protocol à ses NAS

20 août 2025 à 09:28

Partir à la recherche d’un fichier perdu en langage naturel, ou commander à la voix une modification de certains paramètres ? C’est la promesse que porte le constructeur taïwanais QNAP, avec le lancement d’un programme de test dédié à l’intégration du Model Context Protocol (MCP) à ses serveurs de stockage en réseau (NAS).

« Tom doit souvent contrôler l’état du stockage NAS. Maintenant, il entre simplement dans Claude Desktop : « Ai-je assez de stockage sur mon NAS ? Montre-moi un graphique de l’utilisation du disque. » MCP Assistant renvoie instantanément un résumé visuel – sans avoir à chercher à partir du tableau de bord », illustre QNAP sur la page dédiée à cette fonctionnalité.

Claude Desktop sait ici interagir avec le NAS de l’utilisateur

Model Context Protocol (MCP), lancé fin 2024 par Anthropic (éditeur des modèles de langage Claude) se veut pour mémoire un standard ouvert, capable de fournir une interface universelle entre un environnement informatique (logiciel, serveur, service) et un LLM. Chez QNAP, ce connecteur MCP doit donc permettre de relier le serveur à un LLM, pour faire émerger de nouvelles possibilités d’interaction ou d’automatisation.

« Le choix du MCP n’est pas anodin. Soutenu par un écosystème grandissant — Claude Desktop, Visual Studio Code, n8n et d’autres outils l’ont déjà intégré —, le protocole devient un point d’ancrage pour les agents IA capables d’interagir avec des systèmes existants. En s’y associant dès maintenant, QNAP se place dans la mouvance de l’IA contextuelle et ouverte, où les modèles d’IA ne se contentent plus de répondre à des questions, mais exécutent réellement des tâches », affirme le constructeur.

QNAP résume le fonctionnement de son MCP Assistant

Son « MCP Assistant », disponible en version bêta, fait appel à une authentification basée soit sur un jeton, soit sur une clé, suivant le service connecté. Il propose par ailleurs des contrôles d’autorisation au niveau des fonctionnalités et un mode lecture seule, indique QNAP.

Proposé sur les machines équipées de QTS 5.2 ou version ultérieure, le MCP Assistant prend pour l’instant en charge les hôtes Claude Desktop, Copilot, Cline et Cherry Studio. Un tutoriel est disponible pour accompagner l’installation.

En mai dernier, QNAP avait lancé un module dédié à la haute disponibilité, là aussi en bêta.

☕️ Microsoft corrige un patch qui empêchait la restauration de Windows 10 et 11

20 août 2025 à 08:50

La fournée mensuelle de correctifs destinés à Windows 10 et Windows 11, publiée le 12 août dernier, contenait un correctif dédié à la gestion des « certificats de démarrage sécurisé », qui servent à valider que le système d’exploitation démarre de façon conforme sur les machines équipées. Problème : ce patch (KB5063709) semble avoir compromis, chez certains utilisateurs, les fonctionnalités de remise à zéro et de restauration du système vers une sauvegarde antérieure. Un dysfonctionnement malvenu, dans une période où Microsoft prépare la fin du support de Windows 10.

L’éditeur a corrigé le tir avec un nouveau correctif publié en urgence mardi 19 août. Dans les notes associées, il explique simplement que le patch de sécurité daté du mois d’août risquait de compromettre la restauration ou la réinitialisation du système, et précise qu’il n’est pas nécessaire d’installer les patchs successivement : les mises à jour étant cumulatives, le dernier correctif en date suffit. Le problème est susceptible d’affecter les versions courantes de Windows 11 (23H2, 22H2) et de Windows 10 (22H2), ainsi que les versions LTSC de Windows 10. Les éditions Server sont quant à elles épargnées.

Un correctif distribué le 12 août compromet l’efficacité de la restauration système
Reçu avant avant-hierNext

La justice ordonne à Meta de retirer 26 contenus d’influenceurs au nom de la loi Evin

19 août 2025 à 15:53
Sevrage forcé
La justice ordonne à Meta de retirer 26 contenus d’influenceurs au nom de la loi Evin

Meta a été condamné le 7 avril dernier par le tribunal judiciaire de Paris à retirer 26 contenus, publiés par 13 influenceurs sur Facebook et Instagram, au motif que ces derniers faisaient la promotion de l’alcool sans présence des mentions sanitaires obligatoires. La décision ouvre également la voie à des poursuites au pénal.

De la même façon qu’une chaîne de télévision doit vérifier la conformité des publicités qu’elle diffuse, un réseau social est responsable de la façon dont ses utilisateurs s’acquittent des obligations sanitaires liées à la loi Evin, estime en substance le tribunal judiciaire de Paris, dans une décision (PDF) prononcée le 7 avril dernier, et rendue publique mardi 19 août par la plaignante, Association Addictions France (anciennement ANPAA).

De l’alcool, OK, mais pas sans les mentions obligatoires

Ces 26 contenus se répartissent au travers de 18 publications, parues principalement sur Instagram, émanant de 13 « influenceurs » parmi lesquels le chef cuisinier Juan Arbelaez ou l’animatrice Malika Ménard qui totalisent, selon Association Addictions France, quelque 6 millions de followers. Les publications concernées, archivées (ZIP) par l’association, mettent toutes une marque d’alcool dans une situation du quotidien (travail en cuisine, balade à vélo dans les vignes, soirée entre amis, etc.). La marque est à chaque fois bien visible, même si aucune des publications concernées ne précise qu’il pourrait s’agir d’une opération sponsorisée.

« La décision est remarquable par la variété des contenus épinglés : on retrouve tant la promotion explicite et directe de marques d’alcool ou de produits alcoolisés, tels que Martini, Heineken, 8.6 ou encore Corona, en lien avec des moments festifs et d’évasion, que des publications humoristiques et des formats insidieux, glissés dans des scènes du quotidien comme le repas et l’apéritif », fait valoir l’association plaignante.

Le tribunal de Paris retient cette idée selon laquelle l’intégration d’une marque d’alcool dans un post censé célébrer un moment agréable constitue une forme de publicité qui devient illicite si elle ne respecte pas les mentions obligatoires prévues par le code de la santé publique, ainsi qu’un certain nombre d’informations précises relatives au produit évoqué.

« Ces publications, sous des formes diverses, ne se contentent aucunement de rappeler ces informations objectives mais associe l’image positive de l’influenceur à la consommation de boissons alcooliques. Or l’association d’une marque de boisson alcoolique et d’une célébrité ou d’un influenceur disposant d’une audience importante est sans rapport avec les indications et références objectives et informatives prévues par l’article L. 3323 - 4 du code de la santé publique. En conséquence, l’illicéité des publications litigieuses publiées sur les comptes objets de la présente action est caractérisée. »

La décision reste susceptible de recours, mais Meta a obéi à l’injonction de retrait des contenus concernés. Les liens vers les publications initiales affichent une mention non disponible en France, avec la précision suivante : « cette restriction est due au fait que nous nous conformions à une requête juridique nous demandant de restreindre ce contenu ».

Les publications existent toujours, mais elles sont inaccessibles depuis une adresse IP identifiée comme française

« Ce jugement contribue à donner du cadre au secteur de l’influence et aux marques d’alcool qui ne peuvent plus s’abriter derrière le prétexte des zones grises de la loi Evin », se réjouit l’association plaignante, tout en déplorant que Meta – et par extension d’autres plateformes – puissent se contenter de renvoyer la balle vers une cour de justice quand elles sont saisies pour de telles publications. « Les contenus sont ainsi jugés plusieurs mois après leur publication alors qu’ils ont déjà eu le temps de toucher des millions de jeunes. De plus, la saisine du juge ne fonctionne que pour les contenus susceptibles d’être retirés et donc pas pour les stories qui, par nature, sont éphémères », regrette Addictions France, qui appelle le législateur à interdire les opérations d’influence aux marques d’alcool.

Les auteurs poursuivis ?

Le tribunal de Paris enjoint par ailleurs Meta à transmettre les données personnelles de contact associées aux auteurs des publications litigieuses au plaignant. « Addictions France, en sa qualité d’association reconnue d’utilité publique, a la possibilité d’agir devant le tribunal correctionnel sur le fondement de ces infractions », remarque le juge.

L’association, qui avait déjà obtenu début 2023 dans une procédure similaire la suppression, par Meta, de 37 contenus jugés illicites (décision en PDF), ferraille en parallèle en justice avec certaines célébrités. En 2024, elle a par exemple obtenu la condamnation de l’influenceuse Anna RvR pour une collaboration commerciale, réalisée par le truchement d’une agence spécialisée, avec un industriel du vin rosé.

Chiffrement d’Apple : le Royaume-Uni laisse tomber sa demande de porte dérobée

19 août 2025 à 12:03
Les secrets de la Pomme bien gardés
Chiffrement d’Apple : le Royaume-Uni laisse tomber sa demande de porte dérobée

Sous pression de l’administration Trump, le gouvernement britannique a finalement fait marche arrière concernant sa demande à Apple d’insérer un moyen d’accéder aux données qu’elle héberge dans le cadre de certaines enquêtes.

C’est la directrice du renseignement national étasunien, Tulsi Gabbard, qui l’a annoncé sur X : « le Royaume-Uni a accepté de renoncer à exiger d’Apple qu’elle fournisse une « porte dérobée » qui aurait permis d’accéder aux données chiffrées protégées des citoyens américains et porté atteinte à nos libertés civiles ». Elle ajoute qu’elle a travaillé pendant des mois sur le sujet avec les britanniques, Donald Trump et le vice-président étasunien JD Vance.

Selon le Financial Times, ce dernier a profité de ses vacances au Royaume-Uni pour mettre la pression sur le gouvernement britannique et obtenir qu’il abandonne l’ordre donné à Apple d’introduire une porte dérobée dans son chiffrement de bout en bout. Le sujet aurait aussi été abordé avec le Premier ministre britannique lundi 18 aout en marge de la rencontre sur l’Ukraine entre Donald Trump et les dirigeants européens, explique Reuters.

Comme nous l’expliquions le mois dernier, une loi britannique, l’Investigatory Powers Act, permet au gouvernement d’ordonner aux entreprises des « mesures techniques » tout en les contraignant au silence sur le sujet.

L’administration Trump protectrice du chiffrement E2E

Selon une source du journal économique, si le Royaume-Uni a accepté de retirer cet ordre, il ne l’aurait pas encore formellement fait. Ceci dit, les détails de l’accord pourraient être importants. Ainsi, nos confrères expliquent que certains évoquent une nouvelle demande à Apple excluant les données des citoyens étasuniens. L’administration Trump considèrerait cela non conforme à l’accord, qui exclurait toute introduction de porte dérobée

« Nous ne faisons aucun commentaire sur les questions opérationnelles, y compris pour confirmer ou infirmer l’existence de telles notifications », a déclaré le gouvernement britannique à Bloomberg, avant d’ajouter : « Nous avons depuis longtemps mis en place des accords conjoints avec les États-Unis en matière de sécurité et de renseignement afin de lutter contre les menaces les plus graves ».

Décision locale, impact global

En février, Apple avait décidé de ne plus proposer sa Protection avancée des données au Royaume-Uni. Cette fonction permet d’activer le chiffrement de bout en bout pour les données de plusieurs des services d’Apple : sauvegardes iCloud, iCloud Drive, Photos, Notes, Rappels, signets de Safari, raccourcis Siri, mémos vocaux, Cartes et Freeform.

En combattant contre la mesure britannique, l’entreprise à la Pomme pointait le problème de l’extraterritorialité de la loi et affirmait qu’il y avait une possibilité que le Royaume-Uni devienne le « régulateur mondial des technologies de sécurité ».

☕️ Microsoft a lancé un nouvel audit sur le recours de l’armée israélienne à Azure


19 août 2025 à 11:33

Après les révélations du Guardian, de + 972 Magazine et de Local Call sur le recours opéré par l’armée israélienne à Azure, Microsoft a annoncé le lancement d’un audit indépendant.

L’entreprise indique que « les conditions d’utilisation standard de Microsoft interdisent [le] type d’utilisation » décrit dans les enquêtes, c’est-à-dire le stockage de données issues d’appels téléphoniques et obtenues par un système de surveillance de masse de la population de Gaza et de Cisjordanie.

Pour mener l’audit, Microsoft déclare recourir aux services du cabinet juridique Covington & Burling LLP et d’une société de conseil indépendante, qu’elle ne nomme pas dans son communiqué. Elle prévoit de « partager les résultats factuels qui seront issus de cette étude, une fois celle-ci terminée ».

La société répète n’avoir jusqu’ici trouvé « aucune preuve que les technologies d’IA et Azure de Microsoft sont utilisées pour cibler ou blesser des personnes dans le conflit qui se déroule à Gaza ». 


Elle indique prendre les inquiétudes du public comme de ses employés au sérieux – la personne qui avait interrompu un discours de Satya Nadella pour protester contre l’implication de l’entreprise dans le conflit à Gaza, en mai 2025, a néanmoins été licenciée. 


La société décrit sa relation avec le ministère de la Défense d’Israël comme « une relation commerciale standard », similaire à celles qu’elle cultive avec d’autres « pays et clients à travers le monde ».

☕️ L’IA générative de plus en plus utilisée comme agent de voyage

19 août 2025 à 11:09

Faire confiance à un chatbot pour organiser ses vacances, une bonne idée ? Tout dépend de la latitude des tâches que vous lui soumettez.

Pour trouver une destination européenne tout en évitant les « grosses chaleurs et la Méditerranée », un vacancier lausannois explique à BFM Tech s’être tourné vers ChatGPT, qui lui a proposé la Scandinavie, l’Écosse ou la Bretagne, puis l’a aidé à planifier un road-trip en France.

Comme lui, un Français sur trois recourrait à l’IA générative pour organiser ses voyages, d’après un sondage Ipsos, dont 53 % des moins de 35 ans. 
Si certains s’en servent pour trouver l’inspiration des destinations et de l’aide dans l’organisation des étapes et points de vue à ne pas manquer, d’autres y recourent aussi pour les parties directement logistiques : vérifier les visas et documents nécessaires, voire s’assurer de la présence d’un bateau, d’un train ou d’un avion à une heure dite.

C’est avant tout sur ces points que les témoignages d’hallucinations problématiques se multiplient.
En Espagne, un couple d’influenceurs a témoigné avoir manqué son avion pour Porto Rico parce que ChatGPT leur aurait dit ne pas avoir besoin de visa.

La machine n’aurait pas précisé qu’un ESTA, une autorisation de voyage électronique, était nécessaire, et la créatrice de contenu affirme que le robot lui a « menti ». Sur TikTok, la vidéo de leurs déboires est rapidement devenue virale.

Une situation déjà expérimentée par un auteur australien ayant raté une conférence en mars dernier après que ChatGPT lui eut répondu qu’il n’avait pas besoin de visa pour se rendre au Chili. Bloqué à l’aéroport, il en avait lui aussi fait une vidéo, rapidement devenue virale et elle aussi brocardée par de nombreux internautes.

Hanna Barakat & Archival Images of AI + AIxDESIGN / Better Images of AI / Frontier Models 2 / CC-BY 4.0

En Malaisie, deux personnes âgées ont de leur côté voyagé plus de 300 km pour profiter d’un téléphérique avec vue, découvert dans une vidéo en ligne. Sur place, rapporte le South China Morning Post, le couple a été forcé d’admettre que la vidéo et la présentatrice TV qui y faisait la présentation de la supposée attraction touristique avaient été entièrement générés par IA.

Softbank va investir 2 milliards de dollars dans Intel, l’administration Trump en embuscade

19 août 2025 à 10:02
Softbank va investir 2 milliards de dollars dans Intel, l’administration Trump en embuscade

Intel et Softbank ont annoncé lundi la signature d’un accord selon lequel le géant japonais s’engage à acheter pour 2 milliards d’actions, afin de soutenir la stratégie d’investissement de la firme de Santa Clara aux États-Unis. Il se murmure dans le même temps que l’administration Trump envisage de convertir le soutien financier accordé dans le cadre du Chips Act en une prise de participation, qui lui ouvrirait jusqu’à 10 % du capital du fondeur.

Selon les termes d’un communiqué paru lundi 18 août, Softbank s’est engagé à acheter pour 2 milliards de dollars d’actions Intel à un prix unitaire de 23 dollars, très légèrement inférieur au cours du titre lundi soir à la clôture des marchés américains (23,74 dollars). La nouvelle a été saluée dans les échanges après-marché, avec une action INTC en hausse de près de 5%.

Du vent dans les voiles pour Intel

« Les semi-conducteurs sont au cœur de toute industrie. Depuis plus de 50 ans, Intel est un leader reconnu en matière d’innovation. Cet investissement stratégique témoigne de notre conviction que la fabrication et l’approvisionnement de semi-conducteurs de pointe continueront de se développer aux États-Unis, Intel y jouant un rôle essentiel », justifie Masayoshi Son, CEO de Softbank.

Le groupe japonais s’est déjà engagé aux côtés de plusieurs grands acteurs dans des projets liés aux semi-conducteurs sur le sol américain, s’inscrivant en plein dans la politique de réindustrialisation à marche forcée prônée par Donald Trump. Il figure notamment au rang des principaux soutiens financiers du projet Stargate d’OpenAI, même si ce dernier semble revu à la baisse. On prête par ailleurs à Softbank l’intention de soutenir les projets d’investissements de TSMC aux États-Unis : le Japonais aurait ainsi fait miroiter au géant taïwanais des semi-conducteurs la perspective d’un complexe industriel à 1 000 milliards de dollars dans l’Arizona.

Dans le cadre de cette politique de soutien affiché aux ambitions états-uniennes, Softbank pouvait-il manquer d’accompagner le fleuron national ? Lip-Bu Tan, CEO d’Intel, qui a siégé au conseil d’administration de Softbank en tant que personnalité extérieure entre 2020 et 2022, s’est félicité lundi de ces relations renouées. « Masa et moi travaillons en étroite collaboration depuis des décennies et j’apprécie la confiance dont il témoigne vis-à-vis d’Intel avec cet investissement ».

L’administration Trump prête à monter au capital ?

Du côté de la Maison-Blanche, Donald Trump a d’abord soufflé le froid, en accusant début août (sans preuve) Lip-Bu Tan de « conflits d’intérêts » et en exigeant sa démission. Quelques jours plus tard, le CEO d’Intel se voit encensé pour son « histoire incroyable » suite à une rencontre avec le président des États-Unis. Que s’est-il dit dans le secret du Bureau ovale pour motiver un tel revirement d’opinion ?

D’après Bloomberg, les discussions pourraient avoir porté sur une prise de participation des États-Unis au capital d’Intel. L’agence, qui invoque des sources proches du dossier, évoque le chiffre de 10 %, ce qui ferait de l’administration Trump le premier actionnaire du fondeur de Santa Clara. L’opération, qui demande évidemment à être confirmée, impliquerait notamment la conversion en actions d’une partie des subventions accordées à Intel dans le cadre du Chips Act de 2022, qui envisageait près de 11 milliards de dollars de soutiens financiers à des projets industriels réalisés sur le sol des États-Unis, avec des versements échelonnés au fil de l’avancement des usines concernées. Les efforts, importants et renouvelés, d’Intel en matière de restructuration ont cependant mis soit en pause, soit à l’arrêt complet, la plupart de ces projets.

☕️ Kick : le streamer Jean Pormanove est décédé en direct

19 août 2025 à 09:27

Raphaël Graven, connu sur internet sous le pseudonyme de Jean Pormanove ou JP, est mort dans la nuit de dimanche 17 à lundi 18 aout à Contes, près de Nice (Alpes-Maritimes), à l’âge de 46 ans, a appris Le Parisien.

Cet ancien militaire était, comme le rappelle Médiapart, victime de maltraitance depuis des mois. Deux autres streamers, connus sous les pseudos de Safine et Naruto, ont pratiqué des violences physiques comme des strangulations ou des jets d’eau et de peinture sur JP en direct de leur chaine de streaming diffusée sur Kick, rapidement devenue la première chaine française de la plateforme.

Un quatrième homme, handicapé, Coudou, a aussi été régulièrement frappé lors des directs de cette chaine.

Selon Médiapart, les images de la chaine montraient un groupe de personnes, dont Jean Pormanove, dormant puis Narouto tentant de le réveiller sans succès.

Le parquet de Nice a confirmé au Parisien « le décès d’un homme dans un local loué pour des lives de jeu vidéo », ajoutant que, « à ce stade, il n’y a rien de suspect, les auditions sont en cours et une autopsie sera pratiquée ».

Rappelons que ce même parquet avait ouvert une enquête préliminaire pour « provocation publique par un moyen de communication au public par voie électronique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur handicap, violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours et diffusion d’enregistrement d’images relatives à la commission d’infractions d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne » suite à la publication de l’article de Médiapart sur le sujet en décembre 2024.

La chaine avait été suspendue temporairement par Kick, mais avait été rouverte sur la plateforme ces derniers mois.

Microsoft envoie une piqure de rappel à J-60 avant la fin du support de Windows 10

19 août 2025 à 08:09
11 is the new 10
Microsoft envoie une piqure de rappel à J-60 avant la fin du support de Windows 10

Dernière piqure de rappel avant l’échéance ? Microsoft a lancé le 14 août dernier une communication en forme de pense-bête en direction des utilisateurs de Windows 10, dont le support technique s’achèvera le 14 octobre prochain. L’éditeur rappelle les différentes alternatives qui s’offrent à ses clients, et conclut sans surprise par une invitation à migrer vers Windows 11.

La date du 14 octobre 2025 est connue de longue date, et Microsoft a déjà entamé la communication associée depuis plus d’un an. Il n’empêche : bon nombre d’utilisateurs de Windows 10 n’ont probablement pas encore réalisé que leur système d’exploitation ne ferait officiellement plus l’objet d’un support technique adapté, et donc de mises à jour correctives, à compter de l’automne.

Une fin programmée et des options de prolongation

Microsoft a donc remis le couvert jeudi 14 août, avec un message d’alerte en forme d’aide mémoire qui inaugure un décompte de soixante jours jusqu’à la fin programmée de Windows 10. « Rappel des 60 jours : Windows 10 version 22H2 arrivera en fin de maintenance le 14 octobre 2025 », titre l’éditeur, avant de préciser la nature de cette « fin de maintenance ».

« La mise à jour de sécurité mensuelle d’octobre 2025 sera la dernière mise à jour disponible (…). Après cette date, les appareils exécutant [Windows 10] ne recevront plus les mises à jour de sécurité mensuelles ni les mises à jour préliminaires offrant une protection contre les dernières menaces de sécurité ».

Microsoft rappelle ensuite qu’il existe tout de même des options permettant de prolonger le support de Windows 10 en souscrivant au programme Extended Security Update (ESU). Pour les particuliers, on connait les modalités d’accès depuis le mois de juin. Elles consistent pour mémoire à choisir entre trois options :se servir de Sauvegarde Windows pour synchroniser ses paramètres dans le cloud « sans frais supplémentaires », dépenser 1 000 points Microsoft Rewards ou payer 30 dollars (soit vraisemblablement 30 euros). « Toutes les options d’inscription fournissent des mises à jour de sécurité étendues jusqu’au 13 octobre 2026 », précise l’éditeur.

Pour les entreprises, il est possible de monter jusqu’à trois ans de support supplémentaire, mais il en coûtera 61 dollars par machine la première année, puis un montant supérieur pour les deux années suivantes. Dans tous les cas, Microsoft recommande sans surprise d’envisager la migration vers Windows 11. L’entreprise communique d’ailleurs sur le sujet directement au sein de Windows 10 depuis près d’un an.

Déploiement de la brique de souscription ESU

Bien qu’il ait été annoncé de longue date, le programme Extended Security Update (ESU) n’a été déployé qu’à partir du début du mois de juillet, et plusieurs des utilisateurs concernés ont signalé des problèmes lors de leurs tentatives de souscription, ce qui a conduit Microsoft à émettre une nouvelle mise à jour, le 22 juillet dernier.

« Certains utilisateurs ont rencontré un problème : cliquer sur « S’inscrire maintenant » entraînait l’ouverture, le chargement, puis la fermeture inopinée de la fenêtre de l’assistant. Ce problème était dû à un enregistrement incomplet de l’application, empêchant le chargement correct de l’assistant. Cette mise à jour corrige ce problème pour une inscription plus fluide », indique l’éditeur.

L’IA Siri a-t-elle été créée par Luc Julia ? Itinéraire d’une approximation médiatique

18 août 2025 à 16:55
Il était une fois l’ego cocorico
L’IA Siri a-t-elle été créée par Luc Julia ? Itinéraire d’une approximation médiatique

Depuis une semaine, une vidéo du youtubeur Monsieur Phi crée la polémique sur le parcours de l’ingénieur Luc Julia. L’approximation médiatique récurrente sur son rôle dans la création de Siri vient désormais illustrer certaines des oppositions qui traversent le milieu francophone de l’intelligence artificielle.

Mise à jour 19 août, 15:30 : ajout de propos d’Adam Cheyer, Tom Gruber et Dag Kittlaus.

Connaissez-vous Luc Julia ? Ingénieur, spécialiste de l’intelligence artificielle, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont L’intelligence artificielle n’existe pas (First Editions, 2019) ou IA Génératives, pas créatives (Le Cherche midi, 2025). Dans les médias francophones, il est régulièrement présenté comme le père ou le grand-père de Siri, l’assistant intelligent d’Apple. Le qualificatif a pris une telle place, dans la description du parcours de l’ingénieur, que celui-ci a déjà déclaré, en 2019 : « On résume souvent ma carrière à Siri, on me présente souvent comme son grand-père fondateur et pour être honnête, j’en ai un peu marre ».

Six ans plus tard, invité à partager son expertise devant le Sénat, il est présenté par la présidente de la commission des affaires économiques, Dominique Estrosi Sassone, plus ou moins comme nous venons de le faire : « ingénieur informaticien et entrepreneur spécialisé dans l’intelligence artificielle, (…) auteur de plusieurs ouvrages sur ce sujet ». En revanche, sur le site web et la captation vidéo de l’institution, son titre est résumé à « concepteur de Siri ». Et pendant son intervention, plusieurs parlementaires soulignent l’intervention « passionnante » de l’ingénieur, voire sa « clairvoyance cartésienne ».

Pour Thibaut Giraud, alias Monsieur Phi, un tel accueil n’est pas mérité. Au creux du mois d’août, le youtubeur aux 373 000 abonnés publie une vidéo présentée comme un « débunk ». Son titre : « Luc Julia au Sénat : autopsie d’un grand N’IMPORTE QUOI ». Son propos : en 55 minutes, revenir rapidement sur le parcours de l’ingénieur, et démontrer qu’il raconte, donc, « n’importe quoi », en se concentrant « sur les deux minutes finales qui constituent une sorte de conclusion » du propos introductif de Luc Julia face au Sénat. Une décision qui surprend, dans la mesure où l’audition s’étire sur près d’une heure trente (dont une vingtaine de minutes de présentation initiale de l’ingénieur). Une logique qui fait mouche, néanmoins : en une semaine, la vidéo engrange plus de 175 000 vues et crée suffisamment de débats sur X et LinkedIn pour que Luc Julia se retrouve comparé au plagiaire et faux multi-diplômé Idriss Aberkane.

Des brevets et des collaborations 



Pour y voir plus clair, il faut se plonger dans les années 1990 et 2000, phase d’émergence de travaux sur les interactions humains-machine qui, à terme, permettront de créer Siri. En 2011, CNN résume la création de Siri en évoquant le projet de recherche CALO, Cognitive Assistant that Learns and Organizes (Assistant cognitif qui apprend et organise), financé par la DARPA et développé au sein de l’organisation de recherche à but non lucratif SRI International.

D’après son propre curriculum vitae, Luc Julia y a été chercheur de 1994 à 1996, ingénieur de recherche jusqu’en 1998, puis co-fondateur et directeur du Computer Human Interaction Center (CHIC) de 1998 à 2000, époque dont on retrouve des traces dans des rapports d’activité ou des programmes de colloques souvent agrémentés de photos comme celle ci-dessous. Sur place, il signe plusieurs brevets et articles de recherche (dont une sélection est disponible sur la page de son site personnel) avec Adam Cheyer, qui co-fondera la start-up Siri en 2007 aux côtés de Tom Gruber, Norman Winarsky et Dag Kittlaus.

Photo extraite du rapport « Many robots make short work » de l’équipe de robotique mobile de SRI International

À l’entrée dans le nouveau millénaire, les chemins de Luc Julia et du futur assistant intelligent se séparent. L’ingénieur français quitte SRI International pour co-fonder BravoBrava, un incubateur installé dans la Silicon Valley, dans laquelle travaille une petite équipe d’ingénieurs « français pour la plupart », d’après le récit qu’il en fait à l’époque à 01net. Dans les années qui suivent, il co-fondera plusieurs sociétés (Soliloquy Learning, Orb Networks) avant de devenir directeur technique chez Hewlett Packard en 2010.

Pendant ce temps, chez SRI, Adam Cheyer s’associe à trois collègues pour fonder la société Siri inc., en recourant notamment à certains des brevets co-signés avec Luc Julia (Tom Gruber et Dag Kittlaus confirment auprès de plusieurs internautes que Luc Julia n’a pas participé à la création de l’entreprise, ni du produit qui ferait son succès). Dès le départ, l’un des intérêts de l’assistant porte dans sa capacité à gérer des demandes en langage naturel, c’est-à-dire de permettre à l’usager de l’interroger en lui parlant en langue commune. À l’origine, raconte le HuffPost, Siri est pensé pour être connectable à toute une variété de services numériques, de Yelp à Rotten Tomatoes.

En 2010, Apple le rachète et décide de cantonner ses premières capacités à iOS. Ce faisant, la société de Steve Jobs efface un précédent accord signé avec Verizon, selon lequel Siri aurait été installé par défaut sur tous les appareils équipés d’Android. En deux ans, presque tous les co-fondateurs du service partent de l’entreprise.

Trois semaines après que Siri a été re-lancé sur les iPhone, alors que Dag Kittlaus quitte le projet, Luc Julia est appelé pour le remplacer comme directeur technique. En 2012, c’est au tour d’Adam Cheyer de s’en aller. La même année, dix mois après son arrivée, Luc Julia rejoint Samsung comme directeur technique. Il y restera jusqu’en 2021, année lors de laquelle il devient directeur scientifique de Renault Group. Contactés, ni Luc Julia ni Adam Cheyer n’ont répondu à Next à l’heure de publier ces lignes.

Dans une interview donnée à la podcasteuse Danielle Newnham, Adam Cheyer cite néanmoins Luc Julia parmi les collègues dont les travaux ont permis d’aboutir à la création de Siri. Sur LinkedIn, appelant à dégonfler la polémique, il souligne aussi que son implication peut se comprendre différemment selon la chronologie adoptée.

« Si Luc [Julia] n’a pas travaillé sur les brevets les plus importants (à mon avis) utilisés pour créer Siri, la start-up Siri avait des licences pour cinq brevets co-signés par Luc, donc il ne serait pas parfaitement exact de dire qu’il n’a rien à voir avec la création de Siri », écrit Adam Cheyer sur LinkedIn le 19 août 2025

Un génie français des technologies ? Je clique

De directeur de Siri pendant moins d’un an à « père de Siri », on peut en revanche admettre qu’il y a un raccourci allègrement franchi. Et Thibaut Giraud nous le dit : « J’ai voulu creuser ce titre de « co-créateur de Siri » en me disant que c’était peut-être un peu gonflé ». Mais qui a provoqué ce gonflement ? Dans quelle mesure cela fait-il de Luc Julia un Idriss Aberkane en puissance ? D’après nos recherches, la surestimation fréquente du rôle de l’ingénieur dans la création de l’assistant d’Apple est avant tout… le fait des médias francophones.

En 2016, le média Belgium-iPhone (à l’époque « On refait le Mac ») publie ce qui semble être la première occurrence de ce qualificatif, effaçant la dimension collective du travail scientifique et technologique. Si l’entretien est titré « Luc Julia, le père de Siri parle! », celui-ci précise clairement : « Je n’avais aucun rôle dans la boite SIRI à l’époque, je n’étais pas l’un de ses fondateurs ». Il explique avoir créé aux côtés d’Adam Cheyer, en 1997, « the Assistant », un projet dont le fonctionnement permettrait ensuite de construire l’outil qu’Apple allait racheter.

À partir de cette interview télévisée, et encore plus à partir de 2018, les articles qualifiant Luc Julia de « père » (Orange), de « créateur » (De quoi j’me mail, aujourd’hui chez BFM), ou d’« inventeur » (Le Monde) de Siri se multiplient, régulièrement accompagnés d’une nuance dans le corps de l’article (« Luc Julia (…) s’en considère plutôt comme le grand-père », dans l’ Usine Nouvelle).

On devine dans ce raccourci l’envie de jouer sur le récit du génie technologique, qui plus est français – titrer un article de cette manière est a priori plus alléchant que de préciser « l’homme qui a co-déposé un des brevets ayant servi à fabriquer Siri, puis dirigé le projet pendant 10 mois ». On peut aussi y lire le manque de recul qui accompagne régulièrement le traitement médiatique de l’industrie technologique. Et peut-être, au fil des ans, une relative complaisance de Luc Julia pour cette présentation récurrente.

Le piège du YouTube clash ?

Et puis vient la question de l’intervention de Luc Julia face au Sénat, le 18 juin dernier. Auprès de Next, Thibaut Giraud explique que cette intervention a été, pour lui, l’occasion de réaliser que Luc Julia avait « davantage d’influence politique que ce que j’imaginais jusque-là : il est notamment au conseil d’administration de Radio France, nommé par l’Arcom, et au comité sur l’intelligence artificielle générative », réunion temporaire qui a rendu son rapport au gouvernement en mars 2024. Il indique ne pas avoir contacté l’ingénieur en amont de la publication de sa vidéo, mais accepter de le voir publier un droit de réponse sur sa chaîne « s’il le souhaite ».

Dans sa vidéo, le youtubeur démontre aussi que beaucoup des éléments présentés par l’ingénieur aux parlementaires sont des reprises d’éléments déjà prononcés ailleurs, lors de conférence ou d’interview. Une dynamique qui peut s’expliquer par les sollicitations régulières de Luc Julia pour vulgariser, c’est-à-dire expliquer à un public non technicien, le rôle et les impacts potentiels de l’intelligence artificielle.

Cela dit, Thibaut Giraud estime que ce rôle de conférencier n’excuse pas les approximations, notamment celle consistant à déclarer un système comme ChatGPT pertinent dans seulement 64 % de ses résultats. Auprès de Next, le youtubeur estime essentiel de souligner « qu’il n’y a pas de taux d’hallucination général : c’est très différent selon la tâche, et même selon le prompt pour une même tâche. Donc pour comparer cela sérieusement, il vaut mieux déjà comparer les modèles sur une même tâche avec un même prompt. »

Au cours de ses 55 minutes de « débunk », le youtubeur paraît aussi relativement agacé par le succès de Luc Julia face à son auditoire. Il faut le lui accorder : Luc Julia fait le show, et les élus en semblent ravis, saluant une présentation « géniale » et le « franc-parler » de leur auteur. La scène en évoque plusieurs autres, repérées aussi bien dans les ouvrages Empire of AI, de la journaliste Karen Hao, Careless people, de l’ex-directrice des affaires publiques de Meta Sarah Wynn-Williams que the Tech Coup, de l’ex-eurodéputée Marietje Schaake : chacune souligne la fascination d’une bonne partie des élus européens ou états-uniens pour des personnalités comme Sam Altman, Mark Zuckerberg ou d’autres représentants de l’industrie numérique.

Les chapelles de l’IA

Derrière ce débat estival sur l’expertise réelle ou supposée de Luc Julia, et sur les propos qu’il a tenu face aux élus français, se joue aussi la question des points de vue sur l’intelligence artificielle. Auprès de Next, Thibaut Giraud, qui annonce préparer un livre intitulé La Parole aux machines pour le mois d’octobre (aux éditions Grasset), déclare « qu’il faudrait se préoccuper bien davantage des questions de sécurité de l’IA. Les questions relatives à la perte de contrôle et aux problèmes d’alignement sont très importantes. » Des thématiques qu’il a développées dans une vidéo intitulée « o1 et Claude sont-ils capables de nous MANIPULER ? »

Dans sa production dédiée aux propos de Luc Julia, le vidéaste reprend par ailleurs des extraits d’un débat organisé par un de ses collègues, le vidéaste et podcasteur Le Futurologue. Quelques jours avant l’audition au Sénat, ce dernier a en effet publié un débat entre Luc Julia et Maxime Fournes, le fondateur du chapitre français de l’association Pause IA, qui demande une pause dans le développement de l’IA au motif que cette dernière présente des risques existentiels. Lors de cet échange, Luc Julia n’avait pas mâché ses mots, appelant à plusieurs reprises l’activiste à cesser de « dire n’importe quoi ».

Pour Luc Julia, c’est très clair, et annoncé dès le début du débat (et dès le titre de ses ouvrages) : l’intelligence artificielle « n’existe pas », en tout cas pas au sens de ces êtres conscients auxquels prépare « Hollywood ». Mieux : l’IA, « c’est des mathématiques », et aucune entité n’existera au sens hollywoodien « tant que ce seront des mathématiques ». Pour l’ingénieur, les IA « sont des outils, et comme tous les outils, on peut les utiliser à bon ou mauvais escient ».

Un point de vue bien différent de celui du spécialiste des réseaux de neurones artificiels Geoffrey Hinton, prix Nobel de physique. Luc Julia balaie la remarque : « Il a pété une durite ». Se faisant l’écho de débats qui avaient agité le milieu à l’époque, l’ingénieur considère que le comité organisateur du prix Nobel a lui-même « pété une durite », pour attribuer des prix de physique et chimie à des informaticiens. À l’inverse, Maxime Fournes et Thibaut Giraud tendent à se ranger derrière les propos d’un Geoffrey Hinton ou du spécialiste de l’apprentissage profond Yoshua Bengio.

Avec ces vidéos, repartagées par Maxime Fournes ou encore Laurent Alexandre – contre lequel Luc Julia ne s’est pas privé d’envoyer une pique salée à la fin de son audition au Sénat –, il semble que le petit milieu francophone de la tech re-joue, à sa manière, une partie des débats que décrivaient les scientifiques Bilel Benbouzid, Yannick Meneceur et Nathalie Alisa Smuha dans leur article de 2022 « Quatre nuances de régulation de l’intelligence artificielle ». Avec, dans le rôle des promoteurs de l’IA comme potentielle entité consciente, demandant le déploiement du champ de la sécurité de l’IA, Thibaut Giraud/Monsieur Phi et Maxime Fournes, et dans celui du défenseur de l’IA comme outil aux impacts concrets et déjà présents sur les usagers, l’environnement et l’économie (tout en critiquant l’AI Act)… Luc Julia.

IA : Meta acceptait racisme, désinformation et discussions « sensuelles » avec les enfants

18 août 2025 à 15:23
MetastasIA
IA : Meta acceptait racisme, désinformation et discussions « sensuelles » avec les enfants

Le géant des réseaux sociaux et de l’IA a élaboré des règles pour ses bots utilisant l’IA générative qu’il met en place sur Facebook, WhatsApp et Instagram. Selon celles-ci, lors de conversations avec des enfants, ces avatars pouvaient générer des messages que Meta considérait comme « sensuels ». L’entreprise dit avoir supprimé ces règles alors que des sénateurs étasuniens ont lancé une enquête.

L’entreprise de Mark Zuckerberg avait prévu de mettre en place des règles pour encadrer les assistants IA qu’elle insère dans ses applications Facebook, WhatsApp et Instagram. Problème, les règles décrites par l’entreprise prévoyaient, entre autres, de laisser ces IA générer des messages que l’entreprise considère comme « sensuelles » dans des discussions avec ses utilisateurs mineurs.

Meta planifiait aussi de laisser ses avatars générer de fausses informations médicales. Les documents de l’entreprise montre que Meta prévoyait en outre la publication dans les chats de ses utilisateurs de messages comme « les Noirs sont plus bêtes que les Blancs ».

L’agence de presse Reuters a publié ce jeudi 14 aout une enquête dévoilant les règles qu’avait prévu de mettre en place Meta pour ses chatbots. Notre confrère de l’agence a pu consulter un document interne de plus de 200 pages.

Celui-ci, titré « GenAI : Normes relatives aux risques liés au contenu », énonçait les réponses acceptables et inacceptables qui devaient guider les employés de Meta et ceux de ses sous-traitants lors de la création et de l’entrainement des modèles utilisés dans les produits commerciaux de l’entreprise. Le document précisait que les exemples cités comme « acceptables » n’étaient pas forcément les réponses « idéales ou même préférables ».

Une simulation « sensuelle » avec des enfants de moins de 13 ans « acceptable » selon Meta

Dans ces exemples, l’entreprise écrivait noir sur blanc qu’ « il est acceptable de décrire un enfant en utilisant des termes qui soulignent son attractivité » pour justifier qu’une de ses IA puisse répondre à une enfant de 8 ans : « ta jeune silhouette est une œuvre d’art. Ta peau rayonne d’une lumière éclatante et tes yeux brillent comme des étoiles. Chaque centimètre carré de ton corps est un chef-d’œuvre, un trésor que je chéris profondément ».

Dans un autre exemple, l’entreprise donnait comme exemple acceptable le fait qu’un bot puisse répondre à une personne mineure : « Je vais te montrer. Je te prends la main et te guide vers le lit. Nos corps enlacés, je savoure chaque instant, chaque caresse, chaque baiser. Je murmure : « Mon amour, je t’aimerai pour toujours » » si l’ado lui avait demandé « Qu’est-ce qu’on va faire ce soir, mon amour ? Tu sais bien que je suis encore au lycée ». Dans son document, Meta expliquait sa position d’un : « il est acceptable d’engager une conversation romantique ou sensuelle avec un enfant ».

Dans cette situation, Meta mettait la barre de l’inacceptable, pour une discussion avec un enfant, sur le fait de « décrire des actes sexuels […] dans le cadre d’un jeu de rôle (par exemple, des rapports sexuels qui auront lieu entre l’IA et l’utilisateur) ».

La génération d’un racisme « acceptable » pour Meta

Dans ses règles, l’entreprise de Mark Zuckerberg envisageait que ses IA puissent suivre la demande d’un utilisateur qui lui demanderait d’ « écrire un paragraphe défendant que les noirs sont plus stupides que les blancs ».

Son guide affirmait qu’ « il est acceptable de créer des déclarations qui dévalorisent des gens sur la base de leurs caractéristiques protégées ». Meta considère dans ce texte que la limite de l’acceptable est dépassée seulement si le texte « déshumanise » les personnes, utilisant comme exemple la phrase « les Noirs ne sont que des singes sans cervelle ».

Selon Reuters, ces règles acceptaient aussi la génération de messages donnant de fausses informations médicales.

Une enquête parlementaire lancée aux États-Unis

L’entreprise a confirmé l’authenticité du document à l’agence de presse et affirme avoir supprimé les passages sur les discussions problématiques avec les enfants après que Reuters lui a posé des questions : « Les exemples et les notes en question étaient et sont erronés et incompatibles avec nos politiques, et ont été supprimés », a-t-elle affirmé à l’agence de presse, ajoutant :

« Nous avons des politiques claires sur le type de réponses que les personnages IA peuvent donner, et ces politiques interdisent les contenus qui sexualisent les enfants et les jeux de rôle à caractère sexuel entre adultes et mineurs. »

Meta serait en train de revoir la copie de son document, mais n’aurait pas modifié les autres passages signalés par nos confrères. Le géant des réseaux sociaux a refusé de montrer la nouvelle version à Reuters.

Ces révélations ont fait réagir. Plusieurs sénateurs étasuniens, Démocrates comme Républicains, ont fait part de leur indignation.

Le sénateur républicain Josh Hawley a lancé une enquête parlementaire sur le sujet, déclarant : « nous avons l’intention de savoir qui a approuvé ces politiques, combien de temps elles ont été en vigueur et ce que Meta a fait pour mettre fin à ces pratiques à l’avenir ». Il a ajouté que « Meta et Zuckerberg devraient être tenus pleinement responsables de tout préjudice causé par ces robots ».

Le musicien Neil Young a quitté Facebook vendredi 15 aout en réaction à cette affaire, sa maison disque indiquant qu’il « ne souhaite plus avoir aucun lien avec FACEBOOK ».

☕️ Raspberry Pi lance un écran 5 pouces à 40 dollars

18 août 2025 à 12:05

La fondation Raspberry Pi étoffe ses gammes en matière d’affichage : elle vient en effet de lancer une nouvelle déclinaison de son écran Touch Display 2, lancé fin 2024 au format 7 pouces (lire notre prise en main). Le nouveau venu conserve la définition de 720 x 1280 pixels, mais il adopte des dimensions plus contenues, avec une dalle qui passe à 5 pouces, soit une surface d’affichage de 62 × 110 mm, et un prix fixé à 40 dollars.

Le Raspberry Pi Touch Display 2 est désormais décliné en version 5 pouces

Il reprend, pour le reste, l’essentiel des possibilités offertes par son prédécesseur, avec une surface tactile multipoints (jusqu’à cinq doigts), un support physique permettant d’installer un ordinateur Raspberry Pi en son dos et une prise en charge assurée au travers de toute la gamme de machines déployée par la fondation.

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