OpenAI et Google demandent à Trump d’adoucir les lois qui encadrent l’entrainement des IA

S’appuyant sur la concurrence de la Chine, OpenAI a affirmé, en s’adressant à la Maison-Blanche, que « la course à l’IA est effectivement terminée » si les entreprises américaines d’IA générative ne peuvent pas utiliser les contenus copyrightés dans le cadre du « fair use » (usage raisonnable). Google plaide pour la reconnaissance d’exemptions pour l’entrainement des IA sur les données privées publiquement disponibles
Plusieurs entreprises de la tech américaine ont récemment publié des propositions d’orientation politique concernant leur domaine, répondant à la consultation entreprise par le gouvernement de Donald Trump sur un futur plan d’action pour l’IA, « AI Action Plan ».
Dans leurs recommandations, OpenAI et Google demandent au nouveau pouvoir en place aux États-Unis de leur assurer un futur juridique plus serein concernant l’utilisation des œuvres sous copyright pour entrainer leurs IA. Rappelons que les entreprises d’IA générative (dont Google et OpenAI) font face à divers procès pour violation du copyright aux États-Unis, justement dans le cadre de l’entrainement de leurs modèles.
- Le New York Times attaque OpenAI et Microsoft pour violation du Copyright
- Google attaquée en justice pour l’entraînement de Bard
Sans le fair use, « la course à l’IA est effectivement terminée » pour OpenAI
Dans le document envoyé par OpenAI [PDF], l’entreprise s’appuie sur la concurrence de DeepSeek pour implorer le gouvernement américain de faire pencher clairement la balance en faveur de l’application de la doctrine du « fair use » en faveur des entreprises de l’IA : « Les progrès rapides observés avec le DeepSeek de la RPC [République populaire de Chine], entre autres développements récents, montrent que l’avance de l’Amérique dans le domaine de l’IA d’avant-garde est loin d’être garantie ».
Et l’entreprise ajoute : « si les développeurs de la RPC [République populaire de Chine] ont un accès illimité aux données et que les entreprises américaines n’ont pas accès au fair use, la course à l’IA est effectivement terminée ».
Ce plaidoyer tranche avec celui que l’entreprise met en place dans son procès contre le New York Times. En effet, l’année dernière, pour sa défense, l’entreprise se montrait beaucoup plus confiante sur l’usage actuel du fair use dans le droit américain : « l’entraînement de modèles d’intelligence artificielle à l’aide de contenu Internet accessible au public constitue un usage raisonnable [« fair use » en anglais], comme le montrent des précédents anciens et largement acceptés ». Il semble que cette position ait besoin de renfort venant du nouveau pouvoir en place.
Google veut des exemptions sur les données privées publiquement disponibles
Du côté de Google, le discours appuie moins sur la peur de la concurrence chinoise. L’entreprise affirme, elle, dans son document [PDF] que les lois « équilibrées » en place sur le copyright permettent déjà de développer des modèles ou de faire de l’expérimentation scientifique. Mais l’entreprise propose de mettre en place des « lois équilibrées sur la protection de la vie privée qui reconnaissent des exemptions pour les informations accessibles publiquement [qui] éviteront les conflits involontaires avec l’IA ou les normes en matière de copyright, ou d’autres obstacles au développement des systèmes d’IA ».
L’entreprise plaide pour un « cadre réglementaire fédéral en matière de protection de la vie privée » qui « devrait définir des catégories de données accessibles publiquement et de données anonymes qui sont traitées différemment des données d’identification personnelle ».