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☕️ Deloitte de nouveau accusé d’avoir rendu un rapport en partie généré par IA

11 décembre 2025 à 09:22

Fin novembre, au Canada, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a dû demander à Deloitte de reprendre son travail après y avoir trouvé des citations erronées.

Pour 1,6 million de dollars canadiens (près d’1 million d’euros), d’après le média The Independent, la société de consultants avait rendu un rapport de 526 pages proposant un plan de dotation pour le secteur de la santé de la province canadienne.

Dans au moins deux cas, les noms de chercheurs réels ont été mentionnés alors que ces derniers n’étaient pas les auteurs des articles fictifs cités. 
Parmi eux, Martha McLeod, professeure émérite à l’Université du nord de la Colombie-Britannique, a déclaré ses citations « fausses » et « potentiellement générées par IA ».

Le but du rapport incluant lesdites citations est de proposer une série de mesures relatives aux soins à distance, aux incitations financières, de rétention et au recrutement de personnel de santé, ou encore aux répercussions de la pandémie de Covid-19 sur le personnel de santé.

Deloitte a reconnu la présence de citations erronées, tout en indiquant que l’intelligence artificielle n’avait « pas été utilisée pour la rédaction du rapport », mais simplement utilisée « de manière sélective pour étayer certaines citations de recherche ». 


Moins de deux mois avant cette affaire, Deloitte reconnaissait avoir rendu un rapport partiellement généré par IA au gouvernement australien et s’engageait à rembourser une partie des 439 000 dollars australiens (245 500 euros) déboursés pour obtenir cet audit du système informatique dédié à automatiser les sanctions dans le système social local.

Voitures, datacenters : RTE appelle à accélérer l’électrification des usages

10 décembre 2025 à 17:19
Electric feel
Voitures, datacenters : RTE appelle à accélérer l’électrification des usages

Dans son bilan prévisionnel annuel, RTE se fait l’avocat de l’accélération de l’électrification des usages pour assurer un meilleur équilibre entre consommation et production d’électricité.

Il faut accélérer l’électrification de la société française. C’est le constat principal que dresse RTE, le réseau public de transport d’électricité, dans son bilan prévisionnel 2025 – 2035.

Parmi ses missions, le gestionnaire doit anticiper l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité. Dans cet exercice annuel, RTE s’était penché en 2023 sur les stratégies permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050, scénarios qui permettraient d’obtenir des « bénéfices stratégiques et climatiques considérables », à commencer par une moindre dépendance aux sources d’énergie fossile et la réduction des pollutions associées à leur usage.

En cette fin 2025, RTE constate que la consommation électrique est « demeurée atone » depuis la pandémie de Covid-19 (elle reste inférieure de 6 % à son niveau de 2019), quand la production d’énergies renouvelables (hydraulique comprise) et nucléaire ont progressé. Le gestionnaire actualise donc ses prévisions, tout en détaillant les enjeux posés par l’actuelle surcapacité électrique de la France.

Si cette dernière n’est pas neuve – « dès la seconde partie des années 1980, la production d’électricité française est devenue structurellement excédentaire par rapport à la consommation » –, l’épisode de surcapacité actuel pourrait devenir préoccupant, notamment pour le poids qu’il créerait sur les dépenses publiques. Étudiant divers scénarios de décarbonation, RTE plaide pour une accélération de l’électrification des usages et pour la concrétisation de la majorité des projets industriels prévus, notamment dans l’industrie des centres de données.

Promotion de la décarbonation rapide

La stratégie de décarbonation de la France est autant un enjeu climatique que géostratégique, rappelle le document. À l’heure actuelle, l’import d’énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) constitue toujours près de 60 % de l’énergie finale consommée en France. Elles pèsent pour 50 à 70 milliards d’euros dans les factures nationales annuelles. Du côté de l’électricité, la France a battu son record historique d’exportations avec 89 TWh en 2024.

Pour répondre à ces enjeux, RTE a développé ses capacités de production électrique en rétablissant les capacités nucléaires à la suite de la pandémie, mais aussi en accélérant celles de production d’énergies renouvelables. Et de souligner : vu l’état du réseau comme de la production, « les risques de conflits d’usage entre filières à électrifier sont écartés ». À court terme, le problème réside plutôt dans la relative stabilité de la consommation électrique.

RTE se penche donc sur deux scénarios : un de décarbonation rapide, qui conduirait à une augmentation toute aussi rapide de la consommation électrique, pour parvenir à 510 térawattheures (TWh) en 2030 et 580 TWh en 2035. Un autre, de « décarbonation lente », prévoit tout de même une augmentation de la consommation électrique, mais de 25 TWh seulement par rapport à la consommation actuelle, pour n’atteindre que 470 TWh en 2030 et 505 TWh en 2035. En 2024, la consommation française (corrigée des aléas météorologiques) était de 449 TWh, en hausse de 3 TWh (+ 0,7 %) sur un an.

En pratique, RTE appelle à la concrétisation, d’ici 2030, de 60 % des projets prévus en termes de production d’hydrogène, de développement de centres de données et d’autres projets industriels, ce qui permettrait d’augmenter leur consommation à 15 TWh par an pour le premier secteur, 15 TWh par an pour le deuxième (contre 5 TWh aujourd’hui) et 113 TWh par an pour les derniers.

Comme les deux derniers consomment de l’électricité mais ne réduisent pas pour autant les émissions de CO₂ (tandis que l’hydrogène produit électriquement remplacerait, lui, l’hydrogène produit par extraction chimique de combustibles fossiles), cette évolution ne peut se faire sans une évolution des usages d’énergie fossile, notamment du côté des transports. En la matière, RTE appelle à une augmentation de 17 TWh de la consommation électrique associée aux voitures électriques (contre 15 TWh en 2024), ce qui reviendrait à atteindre 8 millions de véhicules d’ici 2030 (contre 2 millions l’an dernier).

Un tel scénario permettrait de résorber la surcapacité tout en mettant la France sur la voie de ses objectifs de décarbonation. Autrement dit, répète le gestionnaire public au fil de son rapport, la situation actuelle est « très avantageuse pour décarboner rapidement ».

Les coûts de la décarbonation lente

Le gestionnaire constate néanmoins que « la consommation d’électricité n’est pas, pour le moment, alignée sur les objectifs de décarbonation et de réindustrialisation de la France ». Il l’explique de deux manières : par la sous-estimation des progrès effectivement réalisés, le seul passage à des éclairages LED ayant par exemple permis de réduire la consommation électrique de 10 TWh entre 2010 et 2020, et par les effets non anticipés des crises sanitaires et énergétiques, depuis lesquelles la consommation électrique stagne.

Or, « si la hausse de la consommation ne peut être considérée comme un but en soi », seule une « augmentation nette de la consommation d’électricité nationale » permettra la décarbonation du pays, insiste RTE. Dans un scénario de décarbonation lente (dans lequel seulement 15 % des projets liés à l’hydrogène, 10 % des projets industriels et 30 % des projets de datacenters seraient concrétisés), comme nous ne savons pas stocker massivement l’électricité excédentaire, il faudrait limiter la production.

Côté nucléaire, RTE esquisse la possibilité de réduire la production du parc nucléaire de l’ordre de 50 TWh, « pour absence de débouché économique ». L’export vers d’autres nations européennes ne représente qu’une faible possibilité, puisque nos voisins subissent des trop-pleins similaires, en particulier du côté des énergies solaires et éoliennes. En la matière, RTE préconise de limiter la production de renouvelable, en particulier en milieu de journée, dans les moments les plus ensoleillés. Elle prévoit pouvoir économiser 30 gigawatts (GW) de cette manière.

Le gestionnaire public alerte néanmoins sur le fait qu’une telle réduction aurait un coût. Elle entraînerait « une forte érosion des revenus des producteurs sur les marchés, de l’ordre de - 20 Md€/an », réduction qui serait « partiellement compensée par les dispositifs de soutien public », mais qui créerait donc une « hausse des charges budgétaires associées ».

Elle s’inquiète aussi des effets de logiques de « stop and go » sur les filières industrielles, susceptibles de « brider les efforts des filières renouvelables pour relocaliser une partie de leur industrie manufacturière en France et en Europe ». À moyen terme, une telle logique pourrait par ailleurs mettre en péril la possibilité de maintenir ou d’accélérer l’électrification en 2035.

Data centers : des centaines d’organisations environnementales demandent aux US de ralentir

9 décembre 2025 à 12:16
Stop the machine
Data centers : des centaines d’organisations environnementales demandent aux US de ralentir

Plus de 230 organisations de défense de l’environnement appellent le Congrès des États-Unis à prendre un moratoire sur le développement de nouveaux centres de données dans le pays.

« Alimentée par l’intelligence artificielle générative (IA) et le boom des cryptos », l’expansion du secteur est présentée dans la lettre ouverte de ces entités comme « l’une des plus grandes menaces environnementales et sociales de notre génération. » 

Greenpeace, les Amis de la Terre, Food & Water Watch et des dizaines de groupes locaux se sont réunis pour demander à leurs parlementaires de mettre une pause au développement de ces entrepôts, dont les besoins en énergie et en eau « aggravent les impacts significatifs et préoccupants de l’IA sur la société, notamment les pertes d’emplois, l’instabilité sociale et la concentration économique ».

Au total, plus de 230 organisations signent la lettre ouverte, dont l’appel au « moratoire » fait écho à celui demandé à plusieurs reprises par l’industrie de l’IA elle-même, cette fois au motif qu’une potentielle « superintelligence » risquait d’émerger.

Freins aux Accords de Paris et enjeux de santé publique

L’appel au moratoire se fait dans un contexte dans lequel l’industrie des centres de données, tirée par celle de l’intelligence artificielle, est aussi accusée d’empêcher d’atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris. En France, le Shift Project considérait par exemple en octobre que les autorités nationales comme européennes « manquaient d’anticipation » des risques posés par la filière.

Si les États-Unis se sont retirés à nouveau des accords de Paris dès le retour de Donald Trump à la tête du pays, cela n’empêche pas que l’industrie des data centers soit régulièrement décrite comme participant à accroître la détérioration de l’environnement. La multiplication de centres de données refroidis à l’eau, notamment dans des zones subissant déjà des stress hydriques, comme la Californie, fait par exemple régulièrement débat.

Mais les préoccupations varient selon les lieux d’implantation. À Memphis, les générateurs du supercalculateur de xAI sont par exemple accusés d’aggraver la pollution de l’air déjà subie dans les quartiers les plus pauvres, majoritairement habités par des populations noires, de la ville. Dans le comté de Morrow, dans l’Oregon, la multiplication d’hyperscalers d’Amazon est accusée d’amplifier la pollution de l’eau aux nitrates et nitrites déjà provoquée par l’implantation de grands acteurs agricoles et agroalimentaires.

Début 2025, des chercheurs des universités UC Riverside et Caltech estimaient que le coût global de la filière sur la santé publique états-unienne s’élevait à 5,4 milliards de dollars sur les cinq années précédentes.

De l’énergie fossile (et chère) avant tout

L’enjeu est tel que des personnalités politiques de bords opposés se sont emparées du sujet, relève the Guardian, comme Bernie Sanders à gauche et Marjorie Taylor Greene à l’extrême droite. Dans la mesure où Donald Trump nie la réalité de la crise climatique et qualifie les énergies propres d’ « arnaques » (parmi les décrets pris lors de son retour au pouvoir, l’un visait explicitement à « revigorer la belle industrie américaine du charbon propre »), ces derniers pointent plus spécifiquement les effets de l’IA sur le coût de la vie, notamment par l’intermédiaire de l’accès à l’énergie.

Les besoins du secteur des centres de données sont tels, rappellent en effet les signataires de la lettre ouverte au Congrès, que leurs impacts sur les factures d’électricité de la population se font déjà sentir. À Columbus, dans l’Ohio, la facture moyenne a ainsi augmenté de 27 dollars, tandis qu’à Philadelphie, en Pennsylvanie, elle a grimpé de 17 dollars.

Aux États-Unis, plus de la moitié de l’électricité est par ailleurs créée par la consommation d’énergie fossile : en 2023, le gaz naturel représentait plus de 43 % de l’électricité créée, le charbon plus de 16 %, et différents dérivés de pétrole plus de 0,4 %. Les sources renouvelables fournissaient 21,4 % de l’énergie disponible, et le nucléaire, 18,6 %, d’après l’agence étatique de l’information sur l’énergie.

Le rachat de Warner par Netflix provoque des remous, Paramount contre-attaque

8 décembre 2025 à 17:23
L'empire (Ellison) contre-attaque
Le rachat de Warner par Netflix provoque des remous, Paramount contre-attaque

Alors qu’Hollywood s’inquiète des effets du rachat de Warner Bros. par Netflix sur l’industrie cinématographique, Paramount dévoile ce 8 décembre une contre-offre.

Ç’aurait pu être Paramount. Ce vendredi, Netflix a finalement remporté la vente aux enchères de Warner Bros., devançant les offres concurrentes de Comcast et du géant Paramount, racheté il y a quatre mois à peine par Skydance grâce aux financements du patron d’Oracle, Larry Ellison.

Ç’aurait pu être Paramount, réuni sous la férule de David Ellison, fils de son père, et a priori soutenu par Donald Trump. À moins, suggère le Los Angeles Times, que ce lien avec le président des États-Unis n’ait directement desservi Paramount. À moins aussi que la famille Ellison n’ait sous-estimé ses concurrents, en proposant trois offres successives (dont la première à 19 dollars l’action) à des montants chaque fois rejetés comme trop faibles par le conseil de direction de Warner.

Ce sera peut-être Paramount ? Ce 8 décembre, la société, fusionnée il y a quatre mois à peine avec Skydance, formule une contre-offre à 30 dollars l’action pour reprendre l’intégralité de Warner Bros. Discovery.

L’industrie du cinéma aux aguets

À Hollywood, on s’inquiète des répercussions des rachats de Paramount par Skydance et de celui à venir, avec Warner Bros., sur le nombre de films et de séries produits, donc sur le nombre d’emplois disponibles. Si certains se félicitent que ce soit Netflix, plutôt que n’importe quelle autre entreprise de la tech moins implantée dans l’industrie cinématographique, d’autres passent en « mode panique totale », à en croire Vanity Fair.

« Le rachat par la plus grande entreprise mondiale de streaming de l’un de ses principaux concurrents est précisément ce que les lois anti-monopoles visent à empêcher », écrit la Writers Guild of America, qui appelle à son blocage pur et simple. « Cela entraînerait des suppressions d’emplois, une baisse des salaires, une détérioration des conditions de travail pour tous les professionnels du divertissement, une augmentation des prix pour les consommateurs et une réduction du volume et de la diversité des contenus proposés à tous les téléspectateurs. » Les syndicats n’ont pas tous adopté une position aussi tranchée, quoiqu’ils soulignent tous leurs interrogations sur les effets de l’opération « sur le futur de l’industrie du divertissement », comme l’écrit le SAG-AFTRA, qui représente les acteurs.

Après tout, le modèle de Netflix est largement indépendant de celui du circuit classique des salles de cinéma. Certes, l’entreprise y a diffusé 30 titres en 2025 avant de les proposer sur sa plateforme – comme l’a rappelé son co-PDG Ted Sarandos lors d’un échange avec les investisseurs, le 5 décembre – mais elle l’a fait sur des durées plus courtes que le reste du milieu.

« Tout ce qui doit sortir en salle via Warner Bros. continuera à sortir en salle via Warner Bros. », a-t-il encore déclaré. Le dirigeant a tout de même laissé entendre qu’à long terme, les « fenêtres d’exploitation évolueront », pour rendre les films plus rapidement disponibles en streaming. Et de profiter de l’appel pour décrire cet accord comme « pro-consommateur, pro-innovation, pro-travailleurs, pro-créateurs et pro-croissance ». Pour certains commentateurs, une telle opération, si elle est menée à son terme par Netflix, ne serait qu’un clou de plus dans le cercueil de l’industrie des salles de cinéma.

Un nouveau monopole ?

Le rachat de Warner Bros., qui doit être acté à la fin du troisième trimestre 2026 au plus tôt s’il est bien réalisé par Netflix, devra dans tous les cas composer avec un intense contrôle des régulateurs et du monde politique. La sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, critique régulière des géants du numérique, a par exemple déjà pris la parole pour contester ce qu’elle qualifie de « cauchemar de la lutte contre les monopoles », qui créerait un « géant des médias contrôlant près de la moitié du marché du streaming ».

Ce 7 décembre, Donald Trump a exprimé ses propres doutes, relevant lui aussi que Netflix avait déjà « une très grosse part de marché », ce qui pourrait « poser problème ». L’actuel président des États-Unis est très proche de Larry Ellison, fondateur d’Oracle et co-financier de l’acquisition de Paramount par Skydance. Ted Sarandos s’est de son côté rendu à la Maison Blanche en novembre pour argumenter en faveur de son propre projet, qui impliquerait notamment d’avaler la troisième plateforme mondiale de streaming (HBO Max), alors que Netflix est la première.

Quoiqu’il en soit, la société Skydance-Paramount présidée par David Ellison propose ce 8 décembre un nouveau deal aux actionnaires de Warner Bros. Discovery, à 30 dollars par action, en numéraire. Celui-ci est de nouveau formulé grâce au soutien de la famille Ellison, mais aussi grâce à celui de la société d’investissement Redbird Capital, en capitaux propres. S’y ajoutent 54 milliards de dollars de dette auprès de la Bank of America, de Citi et d’Apollo Global Management. Paramount-Skydance cherche de nouveau à racheter l’intégralité de Warner Bros. Discovery, chaînes de télé (comme CNN et TNT Sports) comprises.

À l’inverse, l’accord conclu le 5 décembre avec Netflix est évalué à 27,75 dollars par action, dont 23,25 dollars en cash et le reste en actions Netflix, pour un total de 83 milliards de dollars (71 milliards d’euros). L’accord concerne les studios de Warner Bros. et le service de streaming HBO Max, mais implique la poursuite du projet de scission des activités de studios et celles de chaînes de télévision. Ces dernières seraient alors réunies dans la société cotée en bourse Discovery Global.

Sur GitHub, la promotion de l’IA fait fuir certains utilisateurs

8 décembre 2025 à 14:30
Montagne de code
Sur GitHub, la promotion de l’IA fait fuir certains utilisateurs

La promotion de l’IA générative sur GitHub et l’intégration de la plateforme à l’équipe « CoreAI » de Microsoft font fuir certains développeurs de la plateforme.

Le langage de programmation Zig quitte GitHub, alors que la fondation qui le promeut s’agace du déclin du site web. Le projet rejoint Codeberg, un service d’hébergement Git à but non lucratif.

Ce cas spécifique n’est qu’un exemple d’un mouvement plus large de protestations quelquefois suivies de départs de GitHub. Alors qu’en août, le CEO de GitHub Thomas Dohmke appelait les utilisateurs à « utiliser l’IA ou quitter leur carrière », certains préfèrent quitter la plateforme phare de gestion et d’hébergement de logiciels, déçus des effets de son adoption accélérée d’outils d’intelligence artificielle et de sa dépendance réaffirmée à Microsoft.

« Excellence technique » en baisse

« Il est évident que l’excellence technique qui a longtemps tiré le succès de Github n’est plus le moteur de son développement », écrivait le président et directeur du développement de la Zig Software Foundation, Andrew Kelly, dans un article détaillant les raisons du déplacement du langage. Et de citer des « bugs inexcusables », dont l’un avait été signalé en avril 2025 et n’a été réglé que début décembre, après sa très publique critique. Andrew Kelly fustige par ailleurs l’accent mis sur la « vibe-planification » des tâches du runner GitHub Actions, ou encore la « poussée agressive » de l’usage de Copilot.

Outre ce projet, le créateur du navigateur Dillo, Rodrigo Arias Mallo, déclarait lui aussi fin novembre prévoir une migration hors de GitHub. Il regrette que la plateforme s’appuie trop sur JavaScript et que ses performances décroissent. Il critique aussi la politique de GitHub consistant à « se sur-focaliser sur les grands modèles de langage et l’IA générative, qui détruisent le web ouvert (ou ce qu’il en reste), entre autres problèmes ».

Eldred Jabber, un autre développeur, a indiqué migrer en septembre pour les mêmes raisons. Sur Reddit, des internautes se plaignent de la poussée générale vers l’IA générative, ou d’outils spécifiques, comme la génération de tickets à l’aide de l’IA, impossible à désactiver, qui conduit à la multiplication de retours de faible qualité. Annoncée en juin, cette dernière fonction avait été si critiquée que GitHub l’avait un temps suspendue.

Alternatives à Microsoft

Régulièrement, le fait que GitHub ait été racheté (pour 7,5 milliards de dollars en 2018) par Microsoft réapparaît comme point de friction à part entière. La société est par exemple accusée par le programmeur Daniel Andrlik d’être experte de la stratégie du « Embrace, Extend and Extinguish » (Adopter, étendre et éliminer) envers les standards open source.

En l’occurrence, le dernier CEO de GitHub, Thomas Dohmke, quittera son poste fin décembre sans être remplacé. GitHub, elle, sera intégrée plus avant à l’équipe CoreAI de Microsoft.

Si elles sont mécaniquement moins courues, diverses alternatives existent, de GitLab à Gitea en passant par Sourcehut ou Codeberg, qui a séduit plusieurs des développeurs cités précédemment. Gérée par l’association allemande du même nom créée en 2019, la plateforme fonctionne grâce au logiciel libre Forgejo, et amasse régulièrement de nouveaux utilisateurs.

Les ordres de grandeur restent néanmoins loin d’être comparables : fin novembre, Codeberg annonçait 1 000 membres dans son association, plus de 200 000 comptes et plus de 300 000 dépôts, Gitlab déclare plus de 50 millions de comptes et GitHub plus de 150 millions de comptes pour 420 millions de dépôts.

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