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index.feed.received.today — 6 mai 2025

☕️ En dix ans, la Chine a nettement développé son indépendance technologique

6 mai 2025 à 10:21

« Made in China 2025 », tel était le nom du programme industriel dont TikTok, Temu ou DeepSeek peuvent être considérés comme des rejetons.

La Chine est parvenue à se défaire « de manière substantielle » de ses dépendances technologique à l’aide d’un vaste programme d’investissement que Donald Trump critiquait lors de son premier mandat, selon une étude de la Chambre du Commerce des États-Unis.

Lors du précédent bras de fer économique, Donald Trump avait tenté d’obtenir que l’état chinois amende son programme d’investissement, qu’il accusait de fausser la concurrence.

Xi Jinping avait cessé de mentionner « Made in China 2025 » en public, mais le plan de soutien au développement technologique, lui, s’est maintenu puis intensifié.

D’après le document cité par le Washington Post, les avantages fiscaux accordés aux secteurs cibles ont grimpé de près de 29 % par an entre 2018 et 2022. Avec 1 300 milliards de yuans (158 milliards d’euros), ils ont atteint plus de la moitié des dépenses totales des entreprises en termes de R&D.

Entre 2015 et 2023, le nombre d’entreprises profitant de déductions d’impôts ou d’autres types de subventions a plus que quadruplé, souligne encore la Chambre du Commerce. Au passage, la Chine a facilité l’accès à son marché pour pousser des sociétés étrangères à installer leurs centres de R&D sur son sol.

En développant les chaînes de production de nombreux produits, notamment technologiques, le document constate que le pays a réussi à réduire ses dépendances à l’importation dans de nombreuses industries, à commencer par celle du numérique, des machine-outils haut de gamme ou encore des outils médicaux.

L’aviation serait l’un des rares domaines dans lequel la Chine resterait derrière ses concurrents occidentaux.

index.feed.received.yesterday — 5 mai 2025

☕️ SignalGate épisode 372 : l’application TeleMessage a été hackée

5 mai 2025 à 17:14

Après l’invitation d’un journaliste dans une boucle de discussion Signal, voilà que le conseiller à la sécurité de Donald Trump Michael Waltz se connecte à son compte TeleMessage, un clone de l’application de messagerie, sous les yeux des caméras.

Le 1er mai, Reuters publiait un cliché d’une réunion du cabinet de Donald Trump. Au premier plan, M. Waltz consultait sous la table son téléphone, sur l’écran duquel s’affichait les messages de plusieurs hauts fonctionnaires états-uniens : le vice-président JD Vance, la directrice du renseignement Tulsi Gabbard, ou encore le secrétaire d’État Marco Rubio.

Surtout, il permettait de constater que Waltz recourait au logiciel de l’entreprise israélienne TeleMessage, qui déclare permettre d’utiliser Signal tout en sauvegardant tous les échanges entrants et sortants à des fins d’archivage.

Yeah, putting it under the table in a room full of cameras, totally going to work Mike.

[image or embed]

— Aaron Reichlin-Melnick (@reichlinmelnick.bsky.social) 1 mai 2025 à 21:30

Cet usage vient contrebalancer la protection qu’offre normalement le chiffrement des communications fournie par Signal, mais peut s’expliquer par les obligations qui reposent sur les fonctionnaires des administrations étatiques, généralement tenus de conserver les enregistrements de leurs communications.

Cela dit, ces obligations d’archivage doivent être opérées de manière à ne pas créer de risques pour ces messages.

Or, selon 404 media, TeleMessage a été hackée, permettant aux attaquants de récupérer des messages et contenus de conversations de groupe utilisées via ses clones de Signal, WhatsApp, Telegram ou encore WeChat, ainsi que des noms et contacts d’usagers (dont des responsables gouvernementaux), ou encore des couples d’identifiants / mots de passe.

Les attaquants n’auraient pas réussi à mettre la main sur les messages de Michael Waltz. En revanche, ils ont permis d’illustrer, si c’était encore nécessaire, les vulnérabilités à laquelle celui-ci s’exposaient.

Le 1er mai, Donald Trump a remplacé Michael Waltz par Marco Rubio.

Élections roumaines : une attaque DDoS et une nette progression de l’extrême-droite

5 mai 2025 à 15:57
SansNom
Élections roumaines : une attaque DDoS et une nette progression de l’extrême-droite

Plusieurs sites gouvernementaux ont été visés par des attaques DDoS alors que la population retournait aux urnes. L’élection présidentielle avait été repoussée à la suite d’ingérences probablement imputables à la Russie.

Alors que la Roumanie retournait aux urnes pour le premier tour de ses élections présidentielles, les sites gouvernementaux ont été visés par les attaques du groupe pro-russe NoName057(16), rapporte Politico.

Le groupe a attaqué le site de la Cour constitutionnelle roumaine, celui du ministère des Affaires étrangères et les sites de quatre des candidats à l’élection qui se rejouait. La direction roumaine de la cybersécurité a déclaré que tous les sites touchés étaient de retour en ligne à 14 h, ajoutant une référence à Star Wars et à la date dans ses publications sur les réseaux sociaux : « May the Force be with you ».

Au fil des mois passés, NoName057(16) s’en était aussi pris aux sites de plusieurs collectivités françaises et à ceux de villes belges, alors que celles-ci organisaient leurs élections municipales.

Ingérences et recul d’élections

Alors que le candidat d’extrême-droite Călin Georgescu était arrivé en tête du premier tour des élections présidentielles à la surprise général, en décembre dernier, les soupçons d’ingérence russe avaient poussé la Cour constitutionnelle à ordonner la réorganisation du processus électoral.

Officiellement, le Service roumain des renseignements s’est contenté d’évoquer une opération menée par un « acteur étatique ». D’après les informations de Mediapart, cela dit, le SRI soupçonne d’autant plus la Russie que les cyberattaques se sont multipliées contre la structure informatique utilisée pour les élections en décembre 2024. Le SRI a d’ailleurs réussi à attribuer l’une d’elles au groupe APT29, aussi connu sous les noms « Cozy Bear » et « The Dukes ».

Une fois les élections annulées, un service de renseignement européen a ensuite souligné comment la Russie et ses alliés diffusaient « massivement et de manière coordonnée » des récits accusant les autorités de commettre un « coup d’État ». D’après le SRI, la Russie prévoyait une action en deux temps : d’abord alimenter des sujets de mécontentements locaux, en évitant les discours trop ouvertement pro-russes, puis rediriger ces voix vers un candidat souverainiste.

Dans un rapport de février 2025, Viginum constatait : « L’un des principaux préjudices causés par cette campagne de manipulation a été d’altérer la confiance des électeurs dans la fiabilité des processus électoraux ».

40 % de voix pour l’extrême-droite

Cette fois-ci, aucune activité ne semble avoir été détectée dans l’espace informationnel roumain. C’est un second candidat d’extrême-droite, George Simion, qui se déclare « tout à fait d’accord avec l’idéologie MAGA » [Make America Great Again] et attaque la politique de l’Union européenne sur l’Ukraine, qui est arrivée en première place, avec une écrasante majorité de 40 % des voix.

Le 18 mai, cet allié de Georgia Meloni fera face au candidat centriste et pro-européen Nicusor Dan, arrivé deuxième avec 21 % des voix. 


À Boca Chica, le site de SpaceX devient une ville à part entière

5 mai 2025 à 13:41
Quand on arrive en ville
À Boca Chica, le site de SpaceX devient une ville à part entière

Au Texas, le site de SpaceX devient Starbase et prend pour maire le vice-président de l’entreprise.

Starbase, tel est le nom de la nouvelle municipalité. D’une surface de 4 kilomètres carrés, le site de l’entreprise spatiale SpaceX, dirigée par Elon Musk, est devenu ce 3 mai une ville à part entière au sein de l’état du Texas.

L’entrepreneur avait émis l’idée de créer Starbase dès sa visite du site de Boca Chica, il y a quatre ans, rapportait alors Forbes. La demande officielle, elle, a été déposée auprès des autorités texanes en décembre 2024, juste avant l’investiture de Donald Trump.

Après un vote des 283 électeurs concernés – des salariés, des personnes liées au site, et Elon Musk lui-même –, la décision de transformer cette enclave à la frontière du Mexique en ville a été validée par 97,7 % des voix.

Enjeux environnementaux

La création ne se fait pas sans protestations. En 2022, la Federal Aviation Administration (FAA) avait ordonné à Space X de mener 75 actions pour réduire son impact environnemental.

L’année suivante, des associations de défense de l’environnement avaient attaqué la FAA en justice pour l’autorisation de décollage qu’elle avait fourni à SpaceX, arguant que le lancement de Starship avait eu de graves conséquences sur les habitats naturels de la région, et que des zones abritant des espèces menacées avaient directement été touchées par l’épais nuage projeté par le lancement de la fusée.

Depuis, l’agence fait partie des entités gouvernementales qui ont été visées par Trump et le DOGE (ministère de l’efficacité gouvernementale). Auprès de l’AFP, Bekah Hinojosa, cofondatrice de l’une des organisations locales de défense contre l’environnement, s’inquiète d’autant plus de ce que la création de Starbase permette à SpaceX de créer « plus de décharges illégales », de réaliser plus « d’opérations dangereuses » avec ses fusées, et de provoquer « plus d’activité sismique qui secouera nos maisons et détruira plus d’habitats naturels ».

Conflits d’autorités ?

Quoiqu’il en soit, la création de Starbase est une réussite pour Elon Musk, alors que ses autres activités sont largement contestées. L’homme le plus riche du monde a annoncé qu’il réduirait « significativement » son rôle à la tête du DOGE à partir de ce début de mois de mai, alors que les résultats de sa société Tesla sont en chute libre. Le bilan des actions du DOGE est, lui aussi, contesté, que ce soit pour les sommes réellement économisées (en deçà de ce qui avait été annoncé) ou pour la violence des procédés employés.

La création de Starbase se fait par ailleurs dans un contexte de promotion croissante des cités-start-ups et des « villes libres » (freedom cities, en pratique des villes gérées comme des entreprises privées, hors des régulations nationales) dans le monde et auprès du gouvernement des États-Unis. Dès 2021, l’investisseur, influenceur en cryptoactifs et promoteur du concept d’État-réseau Balaji Srinavasan citait Starbase aux côtés de Prospéra, créée et contestée au Honduras ; de Culdesac, une communauté dédiée au travail à distance qui a pris ses quartiers en Arizona ; ou encore de Praxis, cette start-up qui veut créer une ville libertarienne au Groenland.

En l’occurrence, Starbase sera gérée par un maire et deux commissaires en charge de sujets de planification, de fiscalité (la ville peut prélever jusqu’à 1,5 % d’impôt foncier) et d’autres enjeux spécifiques à l’endroit, détaille la BBC. Le premier maire de la ville, qui s’est présenté sans opposant, sera le vice-président de SpaceX, Bobby Peden.

Un projet de loi en cours d’examen par l’État du Texas pourrait lui permettre de fermer une route locale et l’accès à la plage et au parc national de Boca Chica lors des lancements de fusée, que SpaceX compte augmenter de 5 à 25 par an. Le juge du comté de Cameron, où est situé Starbase, est fermement opposé à ce que la nouvelle municipalité obtienne ce type de pouvoir. En cas d’adoption du texte, cela pourrait créer des conflits d’autorité.

☕️ Cryptomonnaies : un homme libéré après deux jours de séquestration, sept interpellations

5 mai 2025 à 10:05

Enlevé jeudi matin à Paris, le père d’un homme ayant fait fortune dans les cryptomonnaies a été libéré samedi soir après un assaut de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) dans un pavillon de Palaiseau.

Opéré par quatre hommes cagoulés qui l’avaient embarqué à bord d’un fourgon de livraison, le kidnapping s’accompagnait d’une demande de rançon.

Comme lors de l’enlèvement du patron de Ledger, les ravisseurs auraient coupé un doigt au quinquagénaire.

Une enquête est ouverte pour arrestation, enlèvement, séquestration et détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie, association de malfaiteurs criminelle, et extorsion avec arme, en bande organisée, relève TV5 Monde.

Citant le Parquet, Le Parisien relève que quatre hommes nés en 1998, 1999, 2002 et 2005, ont été dans l’appartement où la victime était séquestrée ; un cinquième, né en 1999, au volant d’un des véhicules des malfaiteurs ; et deux personnes supplémentaires, nées en 1995 et 1997, arrêtées ce 4 mai.

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Modération, étiquetage de données : visibiliser le rôle de l’industrie africaine

30 avril 2025 à 14:25
Intelligence Africaine
Modération, étiquetage de données : visibiliser le rôle de l’industrie africaine

L’African Content Moderators’ Union et Personaldata.IO publient une nouvelle cartographie de la modération de contenu et de l’étiquetage de données pratiqués en Afrique. Celle-ci illustre les dépendances de l’industrie europénne et états-unienne.

« Il n’y a pas d’intelligence artificielle, seulement l’intelligence africaine. » Ces mots sont ceux de l’un des « travailleurs du clic » kényans rencontrés par le documentariste Quentin Sombsthay. Qui sont les personnes derrière les systèmes d’intelligence artificielle ? D’où travaillent les équipes en charge de la modération de contenu et de l’étiquetage des données nécessaires au bon fonctionnement des plateformes et outils que nous utilisons couramment ?

L’African Content Moderators’ Union (ACMU) et l’association Personaldata.IO se sont associées pour cartographier l’écosystème du travail du clic en Afrique. Ce faisant, leur projet illustre le rôle prépondérant de sociétés états-uniennes, européennes, émiraties et kényanes dans l’emploi de travailleurs du clic un peu partout sur le continent.

Une industrie à trois étages

La difficulté de leurs emplois surgit dans l’actualité lorsque certains s’organisent en syndicat, lorsque des plaintes sont déposées au Kenya ou au Ghana pour demander des conditions de travail qui prennent en compte les effets délétères d’une exposition répétée aux contenus les plus violents du web. Pour autant, saisir les liens reliant les différents acteurs de la chaîne de production des systèmes d’IA peut rester compliqué.

Auprès de Next, le sociologue Antonio Casilli rappelait début janvier que cette chaîne comprend trois principaux types d’acteurs : les géants numériques qui développent les systèmes ; les grandes entreprises spécialisées dans la sous-traitance – des spécialistes du numérique comme Scale AI, Appen ou Lionbridge comme des acteurs historiques des call centers, dont Teleperformance et Majorel ; et le maillage de « petites entreprises, plateformes, applications, qui captent des travailleurs directement chez eux, ou quelquefois en petits groupes, partout dans le monde. »

78 sociétés de business process outsourcing

Maillons essentiels de cette chaîne de fabrication d’IA, les sociétés de sous-traitance animent donc l’industrie du BPO (business process outsourcing, externalisation des processus métier) liée à la modération et à l’annotation de données.

Personaldata.IO et l’ACMU constatent que cette industrie s’est étendue sur tous les continents, puisque 39 des 54 pays africains comptent au moins un centre d’annotation ou de modération. En pratique, le Nigeria est le plus actif : les deux entités y dénombrent 8 centres de BPO, sur les 78 qu’elles ont cartographiés en Afrique.

Parmi les acteurs qui y emploient annotatrices et modérateurs figurent également l’entreprise espagnole Sigma AI, la néerlandaise Toloka, l’émiratie iSON Xperiences, la kényane Africa AI, ou les états-uniennes Telus International, Hugo, Cloud Factory, StepWise et Sama. En 2023, cette dernière avait renoncé à fournir des services de modération à Meta après une plainte conjointe pour abus et frein à la syndicalisation formulée par des employés kényans.

Certaines, comme la filiale de ScaleAI Remotasks, installée aux Philippines, emploie aussi les travailleurs sur la logique du travail à la tâche. En mars 2024, rapportent l’ACMU et PersonalData.IO, elle a brusquement cessé d’opérer dans plusieurs pays, privant notamment des travailleurs du Kenya et du Nigeria d’activité.

Si cette cartographie-ci se concentre sur l’Afrique, les BPO sont loin de se cantonner à ce seul continent. En Asie comme en Amérique latine, l’industrie s’étend, reproduisant d’ailleurs les dépendances économiques historiques des pays du Sud mondial envers ceux du Nord.

Data4Mods

La cartographie ainsi produite est le résultat de Data4Mods, un projet conjoint de l’ACMU et de PersonalData.IO qui vise à aider les travailleurs et travailleuses de la modération et de l’étiquetage de données à reprendre le contrôle sur leurs données personnelles comme à collecter des éléments sur leurs conditions de travail.

Outre les conditions de travail complexes, Data4Mods a permis à ses auteurs de constater que, « malgré leurs obligations légales, les entreprises ont souvent ignoré, retardé ou tronqué leurs réponses aux demandes de données. Ces obstacles documentés révèlent des violations systémiques des droits d’accès aux données, en particulier dans les chaînes d’externalisation mondialisées dominées par les grandes plateformes. »

☕️ Un tribunal indien ordonne le blocage de Proton mail

30 avril 2025 à 12:20

En Inde, la haute cour de Karnataka a ordonné le blocage du fournisseur de mails chiffrés Proton Mail à travers le pays, rapporte TechCrunch.

La décision fait suite à une plainte de la société M Moser Design Associates, qui affirme que ses employés ont reçu de courriels obscènes par l’intermédiaire de Proton Mail.

En janvier, l’entreprise a demandé la réglementation ou le blocage de Proton Mail dans la mesure où le service de messagerie refusait de fournir des détails sur l’expéditeur des courriels déclarés offensants.

Devant la haute cour, l’avocat général représentant le gouvernement indien a suggéré de solliciter les informations en question directement auprès des autorités suisses.

espion sur fond de drapeau indien

Si le blocage n’est pas encore effectif, c’est la deuxième décision de justice visant à empêcher l’accès à Proton Mail en Inde.

La première avait suivi le constat que des emails de fausses alertes à la bombe avaient été envoyées à des écoles indiennes via le service suisse.

☕️ Xiaomi se joint à la course à l’IA avec son modèle MiMo

30 avril 2025 à 11:12

Constructeur chinois de smartphones et de véhicules électriques, Xiaomi a publié le 25 avril un grand modèle de langage, MiMo, affirmant au passage prévoir d’intégrer le système dans ses produits de hardware.

Avec 7 milliards de paramètres, Xiaomi affirme que MiMo dépasse les performances d’OpenAI o1-mini et de QwQ-32B-Preview, développé par Alibaba.

L’annonce survient après plusieurs indices évidents du souhait de Xiaomi de se lancer dans la course : l’entreprise a par exemple fait une offre à l’ancienne employée de DeepSeek Luo Fuli, qualifiée de « prodige de l’IA » en Chine (celle-ci l’a finalement refusée).

Des médias locaux ont aussi rapporté que Xiaomi avait acquis 10 000 processeurs graphiques en décembre pour entraîner ses modèles, selon le South China Morning Post.

☕️ Electronic Arts annule Titanfall et licencie des centaines de personnes

30 avril 2025 à 09:40

Electronic Arts licencie entre 300 et 400 personnes, dont une centaine travaillaient pour sa filiale Respawn Entertainment, connue pour les jeux Apex Legends et Star Wars Jedi
.

Au passage, le géant des jeux vidéos annule le titre Titanfall que Respawn était en train de développer.

Sur X, Respawn précise : « Nous avons pris la décision de nous retirer de deux projets en phase d’incubation et de procéder à des ajustements ciblés au sein de l’équipe. »

intelligence artificielle tenant le crachoir à un personnage joueur décédé d'ennui

Début 2025, Electronic Arts a revu ses prévisions de recettes à la baisse à la suite de l’échec de son dernier jeu de football EA Sports FC 25, note Bloomberg.

Après la sortie de Dragon Age : the Veilguard, qui aurait manqué ses prévisions de vente de 50 %, elle a aussi réduit les forces de sa filiale BioWare.

☕️ Cinq sociétés savantes alertent contre les dangers des écrans avant six ans

30 avril 2025 à 07:43

« Les activités sur écrans ne conviennent pas aux enfants de moins de 6 ans : elles altèrent durablement leurs capacités intellectuelles », tel est tel titre de la tribune publiée ce 29 avril par la Société Française de pédiatrie aux côtés de la Société française de santé publique (SFSP), la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SFPEA), la Société française d’ophtalmologie (SFO) et la Société francophone de santé et environnement (SFSE).

Il y a un an, un comité d’experts avait remis à Emmanuel Macron un rapport appelant déjà à proscrire « l’usage des écrans avant l’âge de 3 ans ».

« Le doute n’est plus permis », écrivent cette fois-ci les sociétés savantes : « ni la technologie de l’écran ni ses contenus, y compris ceux prétendument éducatifs, ne sont adaptés à un petit cerveau en développement ». Et de citer les « retards de langage, troubles de l’attention, de la mémorisation, agitation motrice », conséquences d’une exposition régulière aux écrans, que constatent chaque jour « les pédiatres, médecins généralistes, pédopsychiatres, neuropédiatres, les orthophonistes, psychomotricien-ne-s, ergothérapeutes, et les enseignants de maternelle et de cours préparatoire ».

La « cadence infernale » des images et jeux auxquels sont exposés les enfants « emprisonnent [leur] attention irrésistiblement, donnant une fausse illusion de « concentration » ». En réalité, expliquent les scientifiques, leurs cerveaux ne peuvent gérer de tels stimuli, qui épuisent les « ressources attentionnelles » des petits.

Les auteurs de la tribune soulignent aussi les « conséquences rétiniennes à long terme » auxquelles sont exposés les plus jeunes, du fait d’une « sensibilité plus importante de la rétine » à la lumière des écrans. En dégradant la qualité de leur sommeil, l’exposition aux écrans tard dans la journée participe aussi à perturber l’apprentissage des jeunes enfants.

« Si tous les milieux socio-éducatifs sont concernés, les expositions sont plus fortes dans les foyers défavorisés, contribuant à l’accroissement des inégalités sociales », alertent par ailleurs les scientifiques.

« À la lumière des connaissances récentes », ils appellent à la mobilisation des institutions et de l’État pour sensibiliser parents et professionnels de la santé et de l’éducation. Les sociétés savantes demandent aussi d’actualiser les messages de prévention pour que ceux-ci indiquent clairement : « pas d’écran avant 6 ans », à la maison comme à l’école.

☕️ Duolingo va remplacer des sous-traitants par des IA

29 avril 2025 à 16:45

Duolingo « cessera progressivement de recourir à des sous-traitants pour réaliser des tâches que l’IA peut prendre en charge », selon un mail envoyé par le cofondateur et PDG de l’entreprise, Luis von Ahn.

Le document, dans lequel Duolingo annonce devenir « AI first », a été publié sur le compte Linkedin de la société.

Parmi les évolutions permettant d’atteindre ce but, Luis von Ahn indique que « des effectifs ne seront accordés que si une équipe ne peut pas automatiser une plus grande partie de son travail », un discours qui ressemble fortement à celui formulé par le patron de Shopify au début du mois.

« L’IA n’est pas seulement un gain de productivité, écrit Luis von Ahn. Elle nous aide à nous rapprocher de notre mission. Pour bien enseigner, nous devons créer une quantité massive de contenu, et le faire manuellement n’est pas rentable. »

☕️ Sur Reddit, des chercheurs ont mené une expérience « non autorisée » de persuasion par IA

29 avril 2025 à 10:56

Des chercheurs de l’université de Zurich ont mené une expérimentation « non autorisée » visant à comprendre si des bots parvenaient à changer l’avis du public sur des questions controversées.

Sur le subreddit r/changemyview, suivi par 3,8 millions de personnes, l’équipe de modération a publié une alerte à l’attention des internautes pour les informer de l’existence de cette expérience, qui a consisté à lancer des robots alimentés à l’IA générative dans la conversation.

Les machines ont publié 1738 commentaires en quatre mois, se faisant passer tour à tour pour des « victimes de viols », un « homme noir » opposé au mouvement Black Lives Matter, ou encore une personne « travaillant dans un centre d’accueil de victimes de violences domestiques ».

Dans des explications publiées sur le subreddit, les chercheurs évoquent un nombre « très modeste » de commentaires – supprimés depuis, une partie des commentaires générés par IA ont été archivés par 404 media.

Ils expliquent par ailleurs ne pas avoir rendu leur expérimentation publique avant de la mener, faute de quoi leur recherche sur la capacité de modèles de langage à influencer l’opinion d’internautes n’aurait pas été réaliste. « Bien que nous reconnaissions que notre intervention n’a pas respecté la prescription anti-IA [fixée pour ce subreddit, ndlr] dans son cadre littéral, nous avons soigneusement conçu notre expérience pour honorer l’esprit » de la règle, écrivent-ils.

L’équipe de recherche affirme par ailleurs – y compris dans un article qui n’est pour le moment pas revu par ses pairs, et n’est pas signé – que l’expérience montre une relative efficacité de l’IA à changer l’opinion d’internautes.

☕️ Nike poursuivi en justice par des utilisateurs de sa plateforme de NFT

29 avril 2025 à 10:02

En 2021, pour tenter de capitaliser sur le succès des NFT (Non-Fungible Tokens) qui explosaient dans le monde de cryptoactifs, Nike rachetait la plateforme RTFKT, qui proposait des NFT.

À l’époque, elle annonçait s’appuyer sur « une innovation de pointe pour proposer des objets de collection de nouvelle génération qui fusionnent la culture et le jeu ».

En décembre 2024, alors que la frénésie autour des NFT et du Web3 étaient largement retombée, RTFKT annonçait sa fermeture.

Ce 25 avril, un groupe d’acheteurs a déposé plainte contre Nike, rapporte Reuters, déclarant que cette brusque fermeture avait asséché toute demande pour leurs NFT. L’action en justice vise l’obtention de plus de 5 millions de dollars de dommages et intérêts pour violation présumée des lois de protection des consommateurs dans quatre États des États-Unis.

Aux États-Unis, un procureur proche de Trump menace Wikipédia

28 avril 2025 à 17:20
Je me battrai jusqu'à la mort pour que vous (n') ayez (pas) le droit de le dire
Aux États-Unis, un procureur proche de Trump menace Wikipédia

Nommé par Donald Trump, Ed Martin a envoyé une lettre à la fondation Wikimedia pour lui demander des comptes sur le fonctionnement de l’encyclopédie la plus utilisée au monde.

Le procureur des États-Unis pour le district de Columbia Ed Martin, nommé par Donald Trump, a envoyé jeudi une lettre à la fondation Wikimedia, organisation mère de l’encyclopédie Wikipédia. Il l’y accuse de commettre « une série d’actions susceptibles de violer ses obligations » en tant que société à but non lucratif.

Dans la lettre, traduite en français par Jules, un administrateur de Wikipédia en français, le procureur états-unien accuse l’encyclopédie de permettre « à des acteurs étrangers de manipuler des informations et de diffuser de la propagande auprès du public américain ». Une attaque de plus, alors que l’encyclopédie est régulièrement prise à partie par des acteurs conservateurs.

Accusations d’ingérences

« Wikipédia autorise la manipulation d’informations sur sa plateforme, y compris la réécriture d’événements historiques clefs et d’informations biographiques sur des dirigeants américains actuels et antérieurs, ainsi que d’autres sujets relatifs à la sécurité nationale et aux intérêts des États-Unis, écrit le procureur. Dissimuler la propagande qui influence l’opinion publique sous couvert de fournir du contenu d’information est contraire à la mission « éducative » de Wikimédia. »

Ed Martin affirme aussi que le conseil d’administration de la fondation Wikimedia d’être « composé principalement de ressortissants étrangers, ce qui nuit aux intérêts des contribuables américains ».

Offensive politique

La lettre a ceci d’inhabituel que les enquêtes sur le respect du statut des sociétés à but non lucratif sont habituellement réalisées par l’Internal Revenue Service (IRS), l’agence en charge de la gestion des impôts aux États-Unis, relève The Free Press.

Certains éléments du document reprennent des critiques formulées par l’Anti-Defamation League, une organisation de défense des droits de Juifs qui estime que Wikipedia est « plein d’antisémitisme et de biais anti-Israël », remarque the Washington Post. L’association avait déjà critiqué l’encyclopédie après que ses contributeurs ont collectivement décidé de la qualifier de source peu fiable sur les questions relatives au conflit israélo-palestinien.

Surtout, la lettre a été envoyée alors qu’Ed Martin est accusé d’utiliser sa fonction pour étouffer toute dissidence : il a notamment menacé de poursuivre les personnes qui critiqueraient la Cour Suprême ou le DOGE, et ouvert une enquête contre une revue scientifique dont il considère le traitement partisan.

La lettre vient par ailleurs s’ajouter à des critiques répétées d’acteurs états-uniens conservateurs, parmi lesquels Elon Musk. L’homme le plus riche du monde a notamment appelé à cesser les donations à destination de la fondation Wikimedia, qui héberge et gère une partie des activités administratives de l’encyclopédie. En France, c’est l’hebdomadaire Le Point qui, dans les derniers mois, s’est attaqué à l’encyclopédie.

Sans réagir à la lettre d’Ed Martin, cette dernière a déclaré au Washington Post : « Wikipédia est l’un des derniers lieux en ligne qui témoigne de la promesse d’Internet, abritant plus de 65 millions d’articles écrits pour informer et non pour persuader. » En février, l’encyclopédie était reconnue « bien public numérique » par la Digital Public Good Alliance.

Au Canada, feu de désinformation pro-conservateurs en amont des élections

28 avril 2025 à 15:47
Trouvez moi l'extincteur
Au Canada, feu de désinformation pro-conservateurs en amont des élections

Alors que les Canadiens élisent ce 28 avril un nouveau Parlement, ils ont subi en ligne un feu nourri de désinformation et de contenus pro-conservateurs.

Ce lundi, les Canadiens sont appelés aux urnes pour des élections législatives. Le contexte politique est clairement influencé par la menace de guerre commerciale avec les États-Unis.

Depuis près d’un an, le Parti conservateur mené par Pierre Poilievre était donné favori par les sondages canadien. Dirigé par le premier ministre Mark Carney, qui vient de remplacer Justin Trudeau, le Parti libéral souffrait de « l’usure du pouvoir », selon le politologue Luc Turgeon interrogé par France Info. Mais les attaques de Donald Trump ont tout changé : depuis quelques semaines, la cote des libéraux a brusquement remonté.

En ligne, la population a par ailleurs fait face à un déferlement de désinformations d’autant plus préoccupant que Meta bloque depuis l’été 2023 tous les contenus médiatiques sur sa plateforme (une décision qui ne l’empêche pas d’utiliser les contenus journalistiques pour alimenter son IA, soulignait Radio Canada un an plus tard).

Sur d’autres réseaux, dont TikTok et X, les internautes sont bombardés de contenus pro-conservateurs. Leur portée est démultipliée par des pratiques inauthentiques, dont certaines poussées depuis les États-Unis.

Pas d’information ? Désinformons

Les élections législatives sont le premier rendez-vous politique de grande ampleur depuis la suspension de l’accès des médias aux plateformes de Meta, relève la société de lutte contre la désinformation Newsguard.

Résultat, sur Instagram, Facebook et Threads, la société a repéré huit mensonges liés aux élections, dont sept visant le premier ministre libéral Mark Carney. Un message l’accuse d’avoir vendu l’intégralité des réserves d’or canadienne lorsqu’il dirigeait la Banque du Canada, un autre lui reproche d’avoir formulé des incantations sataniques, un montage le montre nageant avec le pédocriminel Jeffrey Epstein…

Sur les trois plateformes, ces publications ont collecté plus d’un million de vues et 116 000 likes. Celle ayant recueilli le plus d’engagements affirme, à tort, que Carney a accusé les électeurs de Trump d’avoir causé « des dommages aux États-Unis pour des générations ».

Et si certaines ont été fact-checkées par les médias canadiens, Meta empêche ces contenus vérifiés de circuler sur ses réseaux sociaux. Or, d’après un sondage mené par le Reuters Institute après le blocage des contenus journalistes, 25 % des Canadiens interrogés continuent d’utiliser Facebook comme source d’informations.

Ingérence états-unienne ?

Outre ces éléments, deux enquêtes relèvent une promotion anormalement élevée de contenus pro-conservateurs.

Sur TikTok, le média Pivot détaille les activités de 928 profils qualifiés de « spammeurs », car très prolifiques : tous ont commenté plus de 100 fois en trois semaines, pour un total de 176 000 commentaires sur la période.

Dans le lot, 600 comptes tiennent des propos pro-conservateurs, 225 des propos pro-libéraux. Cela signifie que 0,2 % des internautes de l’échantillon analysés par le média sont responsables de 15 % de tous les commentaires, sachant que deux tiers de ces comptes sont pro-conservateurs.

Dans la mesure où les propos publiés sont reproduits à l’identique ou presque de multiples fois, la société Agoratlas, qui a réalisé l’analyse pour Pivot, évoque un comportement inauthentique. Des méthodes qui rappellent celles utilisées en Roumanie, où le candidat d’extrême-droite Călin Georgescu, crédité de 1 % d’intention de vote un mois avant le scrutin, avait obtenu 23 % des voix après des actions menées sur TikTok (la nouvelle élection roumaine se jouera les 4 et 18 mai).

En parallèle, le Financial Times a produit sa propre analyse de 350 000 publications sur X. Là encore, le média constate des activités coordonnées de promotion de Pierre Poilievre et d’attaques contre son concurrent Mark Carney.

Spécificité de ces opérations, selon les experts interrogés par le média : un volume important de désinformations est poussé par des acteurs états-uniens, dont des podcasters et influenceurs gravitant à l’extrême-droite de l’échiquier politique. Elon Musk lui-même, propriétaire de X, a ouvertement soutenu Poilievre en janvier, de la même manière qu’il avait soutenu les candidats d’extrême-droite en Allemagne et de droite au Royaume-Uni.

Dans un sondage mené par le Canadian Digital Media Research Network, 68 % des Canadiens répondants se sont déclarés inquiets de possibles ingérences états-uniennes dans leurs élections. Le pays est en tête de leurs préoccupations en la matière, devant le rôle que pourraient jouer la Chine, la Russie et l’Inde.

☕️ Au Ghana, un sous-traitant de Meta poursuivi en justice par des modérateurs de contenu

28 avril 2025 à 11:51

Après le Kenya, le Ghana. Un des prestataires de Meta est poursuivi en justice dans le pays d’Afrique de l’Ouest pour les effets psychologiques subis par ses modérateurs de contenu.

Près de 150 personnes employées à supprimer des contenus violents d’Instagram et Facebook, dont des meurtres et des violences sexuelles, y compris sur mineurs, se joindraient à la plainte. L’action en justice vise un sous-traitant de Meta, Majorel, qui appartient au groupe français Teleperformance.

Principalement installé à Accra, les modérateurs et modératrices concernés ont subi des dépressions, de l’anxiété, des insomnies et des problèmes de dépendance en réaction directe à leur emploi, d’après The Guardian. Un des plaignants déclare même avoir tenté de se suicider à cause de la nature de son travail.

Illustration chimérique d'internautes
User/Chimera – Clarote & AI4Media – Better Images of AI

L’affaire est similaire à celle des 140 modératrices et modérateurs kényans diagnostiqués en état de stress post-traumatique à l’issue de leur travail pour Sama, un autre sous-traitant proposant des services de modération à Meta.

En mai 2024, 97 de ces travailleurs avaient signé une lettre ouverte à destination du président états-unien d’alors, Joe Biden, pour lui demander de mettre fin à des conditions de travail qu’ils comparaient « à de l’esclavage moderne ».

Au Ghana, l’action en justice est préparé par Foxglove, une ONG britannique qui soutient aussi les modérateurs kenyan.

Le supercalculateur de xAI accusé de polluer l’air de Memphis

28 avril 2025 à 11:18
Asthma police
Le supercalculateur de xAI accusé de polluer l’air de Memphis

À Memphis, le data center de xAI est accusé d’aggraver la pollution de l’air de quartiers résidentiels historiquement exposés à des désagréments industriels.

Installé à Memphis, aux États-Unis, le data center de xAI divise. L’édifice héberge le supercalculateur Colossus, qui permet au modèle Grok de tourner.

En moins d’un an, les résidents et des activistes pour l’environnement estiment qu’il est devenu le plus gros pollueur d’atmosphère du comté, tandis que des représentants locaux soutiennent la société, déclarant qu’elle investit dans Memphis.

En amont de la première audition devant le département de la santé du comté, ce 25 avril, des habitants ont reçu des tracts anonymes affirmant que xAI produisait très peu de pollution.

Colossus énergivore

Construit à toute vitesse par les équipes d’Elon Musk – qui se vantent sur le site officiel de l’avoir édifié en 122 jours (4 mois) plutôt que les 24 mois qui auraient plus classiquement été alloués à la tâche – l’édifice est aussi un gros consommateur d’électricité, rapporte the Guardian. L’entreprise a établi un contrat d’approvisionnement pour 150 MW, soit suffisamment pour alimenter 100 000 foyers à l’année, avec le fournisseur local, et a obtenu l’autorisation d’installer 15 turbines à gaz pour générer de l’énergie supplémentaire.

Mais l’entreprise veut plus : début avril, le Southern Environmental Law Center obtenait des images aériennes qui lui faisaient suspecter la présence de 35 turbines, suffisamment pour générer 420 MW d’électricité. Dans les jours qui suivent, le maire Paul Young déclare que les générateurs sont certes présents sur place, mais non utilisés : une demande d’autorisation pour des générateurs supplémentaires était en cours auprès du département de la santé du comté de Shelby.

Quartier historiquement exposé à la pollution

En amont de l’audition de ce 25 avril, le Southern Environmental Law Center fait prendre de nouvelles images avec vision thermique, explique Ars Technica. Les photos montrent 33 turbines générant de la chaleur. Or, argumente le centre, ces générateurs rejettent dans l’air des oxydes d’azotes nocifs, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Steve Jones/Flight by Southwings for Southern Environmental Law Center

L’usine est par ailleurs située à quelques kilomètres de quartiers résidentiels historiquement exposés à de la pollution industrielle. Majoritairement noire, la population y présente des taux de cancers et d’asthme plus élevé que dans le reste de la ville, et une espérance de vie plus faible.

Alors que la majorité des data centers du pays sont alimentés grâce à des énergies fossiles, leur impact sur la santé publique commence à être étudié. En mars, une étude estimait ainsi qu’au sein du pays, l’IA pourrait être responsable de 600 000 nouveaux cas d’asthmes et 1 300 décès prématurés. Ses auteurs indiquaient que l’entraînement d’un modèle comme Llama-3.1 générait suffisamment de pollution pour entraîner « un coût de santé qui excède de 120 % le coût de l’électricité nécessaire ».

Tracts anonymes

Le Southern Environmental Law Center demande donc la suspension de l’usage des générateurs et une amende de 25 000 $ par jour de refus d’opérer, au titre d’une potentielle violation du Clean Air Act, une loi fédérale états-unienne de lutte contre la pollution de l’air.

En amont de l’audition auprès du département de santé, des milliers d’habitants des quartiers proches du data center de xAI déclarent avoir reçu des tracts d’un groupe anonyme appelé Facts over Fiction (les faits plutôt que la fiction). Les documents décrivent les turbines de l’usine comme des « technologies propres » générant des pollutions « mineures ».

Un représentant de l’État de Tennessee, dans lequel se trouve Memphis, a publiquement exigé de savoir qui se trouve derrière ces publications. Il les accuse de « mentir sur la pollution au gaz méthane ».

En mars, xAI a acheté un second terrain de 92 000 m2 pour étendre son supercalculateur, rapporte Data Center Dynamics.

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