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Reçu hier — 20 novembre 2025

Le brise-glace "Stalingrad", ce nouveau géant nucléaire construit à Saint-Pétersbourg

20 novembre 2025 à 19:46

A Saint-Pétersbourg, un pan entier de la stratégie militaire russe vient de prendre forme sous l’objectif des médias nationaux. Ce mardi 18 novembre, le chantier naval de la Baltique a célébré le début de la construction d’un nouveau géant de l’Arctique, un brise-glace à propulsion nucléaire baptisé "Stalingrad". Le nom, chargé de mémoire, a donné à la cérémonie une dimension historique : parmi les invités, on remarquait la silhouette de Pavel Vinokourov, vétéran de la bataille de Stalingrad, qui s’apprête à souffler ses 103 bougies.

Vladimir Poutine, présent par visioconférence, a profité de l’événement pour marteler la souveraineté technologique de son pays : selon lui, aucune nation, hormis la Russie, n’est capable de produire en série des brise-glaces atomiques puissants et autonomes, fondés sur des technologies strictement nationales.

173 mètres de long et 34 mètres de large

Sous sa coque massive, le Stalingrad s’inscrit dans la lignée des navires du projet 22220, les plus impressionnants brise-glaces jamais construits. Long d’environ 173 mètres et large de 34 mètres, il embarque une puissance de 60 MW capable de propulser cette forteresse d’acier à près de 22 nœuds sur des eaux dégagées (environ 40 kilomètres-heure, NDLR) tout en brisant des glaces de trois mètres d’épaisseur. Sa longévité, pensée pour s’étirer sur quatre décennies, repose sur une architecture à double tirant d’eau et sur deux réacteurs nucléaires RITM-200 qui lui assurent presque sept ans d’activité sans recharge.

L’engin peut aussi bien se faufiler dans les zones profondes de l’océan Arctique que dans les eaux plus étroites et peu profondes à l’embouchure du Ienisseï ou dans la baie d’Ob, ce qui devrait permettre à la Russie d’optimiser les convois de gaz et de pétrole vers les marchés asiatiques. Sa largeur, plus conséquente que celle des générations précédentes, a été pensée pour lui permettre d’escorter les méthaniers et pétroliers les plus imposants actuellement en service.

Le 8e brise-glace nucléaire russe

Ce navire porte un nom inhabituel dans la flotte russe actuelle. Alors que l’appellation des unités nucléaires évoque le plus souvent les régions polaires, Stalingrad renoue de manière frontale avec l’ère soviétique. Le président russe a d’ailleurs salué cette symbolique : "Je suis sûr que le nouveau brise-glace Stalingrad portera dignement ce nom. Travailler dans les conditions difficiles de l’Arctique, ouvrir la voie à travers la glace, deviendra un autre symbole de talent, de force, d’énergie de notre peuple, de sa capacité à mettre en place et à mettre en œuvre les plans les plus audacieux, et à se lever dans les moments les plus difficiles", a-t-il déclaré lors de la pose de la quille du nouveau navire.

La Russie se targue de posséder aujourd’hui la flotte de brise-glaces nucléaires la plus importante au monde : sept unités sont déjà en activité, épaulées par plusieurs dizaines de navires diesel-électriques. Le projet 22220 constitue l’épine dorsale de cette flotte : son navire amiral, l’Arktika, et les trois autres, Sibir, Oural et Yakoutia escortent déjà les convois le long de la route maritime du Nord, assurant le transport de ressources vers l’Asie sans dépendre des détroits plus au sud. Deux autres unités, Tchoukotka et Leningrad, sont toujours en construction sur le chantier naval de la Baltique.

© AFP

Le brise-glace "Stalingrad", ce nouveau géant nucléaire construit à Saint-Pétersbourg

20 novembre 2025 à 19:46

A Saint-Pétersbourg, un pan entier de la stratégie militaire russe vient de prendre forme sous l’objectif des médias nationaux. Ce mardi 18 novembre, le chantier naval de la Baltique a célébré le début de la construction d’un nouveau géant de l’Arctique, un brise-glace à propulsion nucléaire baptisé "Stalingrad". Le nom, chargé de mémoire, a donné à la cérémonie une dimension historique : parmi les invités, on remarquait la silhouette de Pavel Vinokourov, vétéran de la bataille de Stalingrad, qui s’apprête à souffler ses 103 bougies.

Vladimir Poutine, présent par visioconférence, a profité de l’événement pour marteler la souveraineté technologique de son pays : selon lui, aucune nation, hormis la Russie, n’est capable de produire en série des brise-glaces atomiques puissants et autonomes, fondés sur des technologies strictement nationales.

173 mètres de long et 34 mètres de large

Sous sa coque massive, le Stalingrad s’inscrit dans la lignée des navires du projet 22220, les plus impressionnants brise-glaces jamais construits. Long d’environ 173 mètres et large de 34 mètres, il embarque une puissance de 60 MW capable de propulser cette forteresse d’acier à près de 22 nœuds sur des eaux dégagées (environ 40 kilomètres-heure, NDLR) tout en brisant des glaces de trois mètres d’épaisseur. Sa longévité, pensée pour s’étirer sur quatre décennies, repose sur une architecture à double tirant d’eau et sur deux réacteurs nucléaires RITM-200 qui lui assurent presque sept ans d’activité sans recharge.

L’engin peut aussi bien se faufiler dans les zones profondes de l’océan Arctique que dans les eaux plus étroites et peu profondes à l’embouchure du Ienisseï ou dans la baie d’Ob, ce qui devrait permettre à la Russie d’optimiser les convois de gaz et de pétrole vers les marchés asiatiques. Sa largeur, plus conséquente que celle des générations précédentes, a été pensée pour lui permettre d’escorter les méthaniers et pétroliers les plus imposants actuellement en service.

Le 8e brise-glace nucléaire russe

Ce navire porte un nom inhabituel dans la flotte russe actuelle. Alors que l’appellation des unités nucléaires évoque le plus souvent les régions polaires, Stalingrad renoue de manière frontale avec l’ère soviétique. Le président russe a d’ailleurs salué cette symbolique : "Je suis sûr que le nouveau brise-glace Stalingrad portera dignement ce nom. Travailler dans les conditions difficiles de l’Arctique, ouvrir la voie à travers la glace, deviendra un autre symbole de talent, de force, d’énergie de notre peuple, de sa capacité à mettre en place et à mettre en œuvre les plans les plus audacieux, et à se lever dans les moments les plus difficiles", a-t-il déclaré lors de la pose de la quille du nouveau navire.

La Russie se targue de posséder aujourd’hui la flotte de brise-glaces nucléaires la plus importante au monde : sept unités sont déjà en activité, épaulées par plusieurs dizaines de navires diesel-électriques. Le projet 22220 constitue l’épine dorsale de cette flotte : son navire amiral, l’Arktika, et les trois autres, Sibir, Oural et Yakoutia escortent déjà les convois le long de la route maritime du Nord, assurant le transport de ressources vers l’Asie sans dépendre des détroits plus au sud. Deux autres unités, Tchoukotka et Leningrad, sont toujours en construction sur le chantier naval de la Baltique.

© AFP

Des personnes assistent à la cérémonie de mise à l'eau du brise-glace nucléaire Yakutia au chantier naval Baltic à Saint-Pétersbourg, le 22 novembre 2020.

Quand Donald Trump s'en prend aux Etats américains qui régulent l'IA

20 novembre 2025 à 17:07

Mardi 18 novembre, sur Truth Social, Donald Trump n’a laissé aucune place au doute. En quelques lignes, écrites en lettres capitales, il a exigé une règle fédérale unique pour encadrer l’intelligence artificielle. "Nous DEVONS disposer d'une norme fédérale unique au lieu d'un patchwork de 50 régimes réglementaires étatiques. Si nous ne le faisons pas, la Chine nous rattrapera facilement dans la course à l'IA. Intégrez-la dans la NDAA ou adoptez un projet de loi distinct, et personne ne pourra jamais rivaliser avec les Etats-Unis." Et l’ordre n’est plus seulement politique : la Maison-Blanche a déjà signé une ordonnance obligeant le ministère de la Justice à poursuivre les Etats qui tenteraient de réguler l’IA à leur manière. Le républicain accuse notamment les Etats américains de freiner l’innovation. Et quoi de pire pour le chantre du MAGA que de risquer de voir son pays dépassé par la Chine.

Une copie de l’ordonnance a été examinée par le Washington Post et le Wall Street Journal, et confirmée auprès de ces médias par une source proche de l’exécutif. Silence total, en revanche, du côté de l’administration Trump, qui refuse pour l’instant de commenter cette information.

Une offensive fédérale pour reprendre le pouvoir

Cette décision de Donald Trump n’était pas imprévisible. Depuis des mois, la Maison-Blanche cherche un moyen de neutraliser les initiatives étatiques. Dans les couloirs du Capitole, ses équipes jouent des coudes pour introduire une forme de moratoire national sur les lois des Etats, en l’associant au conséquent projet de dépenses de défense actuellement débattu.

Une première tentative d’adoption de décret avait tourné court en juillet dernier. Plusieurs élus républicains, dont l’ancienne figure trumpiste Steve Bannon et la sénatrice Marsha Blackburn, s’étaient rebellés. Ils craignaient que la dérégulation totale de l’intelligence artificielle expose les enfants à des risques accrus en ligne et menace de nombreux emplois.

Une proposition similaire voit aujourd’hui le jour. Selon cette dernière, le ministère de la Justice serait chargé de riposter devant les tribunaux contre toute loi jugée "trop restrictive" sur l’intelligence artificielle. En plus, un groupe de travail fédéral analyserait les textes déjà adoptés pour vérifier s’ils entravent, ou non, la liberté d’expression ou le commerce national. Et si un Etat n’obéit pas ? Le département du Commerce pourrait suspendre des financements essentiels, notamment pour l’accès à Internet haut débit. Un moyen de pression extrêmement efficace.

Donald Trump connaît bien cette approche. Ces derniers mois, Washington a poursuivi la Californie, New York et même le Vermont sur d’autres sujets. Objectif : imposer, coûte que coûte, les priorités présidentielles de ce second mandat.

"Un passage en force dissimulé"

Mais cette offensive crée des frictions jusque dans le camp des républicains. Car si Donald Trump parle au nom de la liberté d’entreprendre, des gouverneurs républicains refusent de céder une once de souveraineté. Ron DeSantis, en Floride, et Spencer Cox, en Utah, ont dénoncé publiquement sur X une "prise de pouvoir" du fédéral. "Un passage en force dissimulé dans une loi sur la défense : une insulte aux électeurs", fulmine Ron DeSantis.

Pendant ce temps, les géants technologiques applaudissent. Ils plaident pour un seul cadre juridique, qui leur éviterait de composer avec une mosaïque de règles contradictoires. Une plainte répétée par David Sacks, conseiller du président américain sur l’IA, qui voit dans la fragmentation actuelle un frein à l’innovation américaine.

Mais le risque juridique est bien présent puisque Washington pourrait empiéter sur les droits constitutionnels des Etats. Interrogé par le Washington Post, Travis Hall, du Center for Democracy and Technology, s’alarme : seul le Congrès peut décider d’une telle préemption. Dans le cas contraire, cela représenterait "un mépris des processus démocratiques". Et la promesse de longs combats devant les tribunaux. Une bataille déjà engagée… Et qui ne fait que commencer.

© afp.com/ANDREW CABALLERO-REYNOLDS

Quand Donald Trump s'en prend aux Etats américains qui régulent l'IA

20 novembre 2025 à 17:07

Mardi 18 novembre, sur Truth Social, Donald Trump n’a laissé aucune place au doute. En quelques lignes, écrites en lettres capitales, il a exigé une règle fédérale unique pour encadrer l’intelligence artificielle. "Nous DEVONS disposer d'une norme fédérale unique au lieu d'un patchwork de 50 régimes réglementaires étatiques. Si nous ne le faisons pas, la Chine nous rattrapera facilement dans la course à l'IA. Intégrez-la dans la NDAA ou adoptez un projet de loi distinct, et personne ne pourra jamais rivaliser avec les Etats-Unis." Et l’ordre n’est plus seulement politique : la Maison-Blanche a déjà signé une ordonnance obligeant le ministère de la Justice à poursuivre les Etats qui tenteraient de réguler l’IA à leur manière. Le républicain accuse notamment les Etats américains de freiner l’innovation. Et quoi de pire pour le chantre du MAGA que de risquer de voir son pays dépassé par la Chine.

Une copie de l’ordonnance a été examinée par le Washington Post et le Wall Street Journal, et confirmée auprès de ces médias par une source proche de l’exécutif. Silence total, en revanche, du côté de l’administration Trump, qui refuse pour l’instant de commenter cette information.

Une offensive fédérale pour reprendre le pouvoir

Cette décision de Donald Trump n’était pas imprévisible. Depuis des mois, la Maison-Blanche cherche un moyen de neutraliser les initiatives étatiques. Dans les couloirs du Capitole, ses équipes jouent des coudes pour introduire une forme de moratoire national sur les lois des Etats, en l’associant au conséquent projet de dépenses de défense actuellement débattu.

Une première tentative d’adoption de décret avait tourné court en juillet dernier. Plusieurs élus républicains, dont l’ancienne figure trumpiste Steve Bannon et la sénatrice Marsha Blackburn, s’étaient rebellés. Ils craignaient que la dérégulation totale de l’intelligence artificielle expose les enfants à des risques accrus en ligne et menace de nombreux emplois.

Une proposition similaire voit aujourd’hui le jour. Selon cette dernière, le ministère de la Justice serait chargé de riposter devant les tribunaux contre toute loi jugée "trop restrictive" sur l’intelligence artificielle. En plus, un groupe de travail fédéral analyserait les textes déjà adoptés pour vérifier s’ils entravent, ou non, la liberté d’expression ou le commerce national. Et si un Etat n’obéit pas ? Le département du Commerce pourrait suspendre des financements essentiels, notamment pour l’accès à Internet haut débit. Un moyen de pression extrêmement efficace.

Donald Trump connaît bien cette approche. Ces derniers mois, Washington a poursuivi la Californie, New York et même le Vermont sur d’autres sujets. Objectif : imposer, coûte que coûte, les priorités présidentielles de ce second mandat.

"Un passage en force dissimulé"

Mais cette offensive crée des frictions jusque dans le camp des républicains. Car si Donald Trump parle au nom de la liberté d’entreprendre, des gouverneurs républicains refusent de céder une once de souveraineté. Ron DeSantis, en Floride, et Spencer Cox, en Utah, ont dénoncé publiquement sur X une "prise de pouvoir" du fédéral. "Un passage en force dissimulé dans une loi sur la défense : une insulte aux électeurs", fulmine Ron DeSantis.

Pendant ce temps, les géants technologiques applaudissent. Ils plaident pour un seul cadre juridique, qui leur éviterait de composer avec une mosaïque de règles contradictoires. Une plainte répétée par David Sacks, conseiller du président américain sur l’IA, qui voit dans la fragmentation actuelle un frein à l’innovation américaine.

Mais le risque juridique est bien présent puisque Washington pourrait empiéter sur les droits constitutionnels des Etats. Interrogé par le Washington Post, Travis Hall, du Center for Democracy and Technology, s’alarme : seul le Congrès peut décider d’une telle préemption. Dans le cas contraire, cela représenterait "un mépris des processus démocratiques". Et la promesse de longs combats devant les tribunaux. Une bataille déjà engagée… Et qui ne fait que commencer.

© afp.com/ANDREW CABALLERO-REYNOLDS

Le président américain Donald Trump lors du sommet sur l'IA "Winning the AI Race" à Washington, aux Etats-Unis, le 23 juillet 2025.
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