Un chef d’État africain s’inquiète d’un coup d’État en France et appelle Emmanuel Macron



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Huit heures, c’est la durée des discussions qui ont permis de donner une "chance réelle" au processus de paix, selon les mots du chancelier allemand Friedrich Merz, qui accueillait ses homologues européens et les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner à Berlin, le 15 décembre. Si le sujet territorial n’a guère progressé, Européens et Américains se sont en revanche accordés sur le principe d’offrir à Kiev des garanties de sécurité comparables à l’article 5 de l’Otan. "Un premier pas", tempère, à juste titre, Volodymyr Zelensky, qui connaît mieux que personne la versatilité du président américain.
Peut-il – encore - faire confiance à l’homme qui, en début d’année, l’humiliait dans le bureau Ovale, refusait, durant un G7, de qualifier la Russie d’agresseur, affirmait six mois plus tard que l’Ukraine avait les moyens de "revenir à ses frontières d’origine" et, trois mois plus tard, que Moscou a "toujours eu l’avantage" sur le plan militaire ?
Quelle sécurité peut accorder un président qui déclarait en juin dernier que l’article 5 de l’Otan pouvait "s’interpréter de plusieurs façons" et, ce 11 décembre, lâchait du bout des lèvres : "Ouais, ouais, nous pourrions apporter notre aide, notamment en matière de sécurité…"
Cette diplomatie au conditionnel pose une vraie question : comment bâtir une architecture de sécurité européenne durable sur un terrain aussi meuble ? Emmanuel Macron et ses pairs le savent bien, eux qui, selon le Spiegel, s’inquiètent du possible lâchage de leur "allié" américain qui, tel une balle de jokari, finir toujours par revenir aux thèses du Vladimir Poutine.
Car le président américain a beau assurer avoir eu une discussion "longue" et "très bonne" avec plusieurs dirigeants européens après la rencontre de Berlin, il ne serait prêt, si l’on en croit les informations qui ont filtré sur ces négociations, qu’à coordonner un système de surveillance qui donnerait l’alerte en cas de violation de l’accord de paix. Voire.
Que se passera-t-il si la Russie lance des opérations hybrides en Ukraine ou dans une zone tampon qui serait établie entre les deux pays ? Ou que la Russie, après avoir reconstitué ses forces, recommence à masser des troupes derrière la frontière ukrainienne ?
Scénario probable, si l’on en croit l’interview accordée par le président russe à India Today, avant sa rencontre avec le Premier ministre indien, Narendra Modi, début décembre. La Russie, a-t-il déclaré, libérera "le Donbass et la Novorossiya" (soit le sud de l’Ukraine jusqu’à la mer Noire) – par des moyens militaires ou autres. Poutine ne s’arrêtera pas aux oblasts de Loughansk et de Donetsk. En face, Trump, l’homme des volte-faces, ne rassure personne.
La question est : peut-on le contraindre à respecter ses engagements ? En exigeant par exemple que le Sénat américain ratifie le texte ? Ce serait déjà un net progrès par rapport au mémorandum de Budapest qui, en 1994, donnait juste à Kiev des "assurances" de la part de la Russie, des États-Unis et du Royaume-Uni pour sa sécurité si elle renonçait à son arsenal nucléaire. On a vu le résultat. En 2014, personne n’a volé au secours des Ukrainiens quand les "petits hommes verts" de Poutine ont annexé la Crimée. Nul doute que les juristes ukrainiens seront cette fois plus attentifs au choix des mots.

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Donald Trump n’en démord pas, sa politique économique est un succès. D’ailleurs, dans un entretien accordé au Wall Street Journal, le président des Etats-Unis l’assure : si c’était à refaire, il ne changerait rien. "J’ai créé la meilleure économie de l’histoire. Mais il faudra peut-être un certain temps aux gens pour comprendre toutes ces choses-là." Cependant, sur le terrain, les chiffres racontent une tout autre histoire.
Retardés par la paralysie budgétaire - shutdown - de 43 jours, les chiffres de l’emploi du mois dernier ont finalement été publiés ce mardi 16 décembre. Au mois de novembre donc, le marché de l’emploi a montré des signes de dégradation.
Désormais, le taux de chômage culmine à 4,6 %, un record depuis 2021. 64 000 emplois ont été créés en novembre, un résultat supérieur aux attentes des économistes de MarketWatch qui anticipaient 45 000 nouveaux postes. Mais cette donnée, certes encourageante, n’est pas suffisante pour remédier à la destruction massive emplois dans la bureaucratie et aux coupes budgétaires entreprises par le Département de l’Efficacité gouvernementale (Doge) d’Elon Musk. En octobre seulement, 105 000 postes ont disparu. Depuis le mois de janvier, date de retour au pouvoir de Donald Trump, 271 000 fonctionnaires ont quitté leur poste.
La publication de ces statistiques pour le mois de novembre intervient moins d’une semaine après la décision de la Réserve fédérale (Fed) d’abaisser de 0,25 point ses taux directeurs - le taux d’intérêt fixé par une banque centrale pour les prêts - afin de les maintenir dans une fourchette de 3,5 % à 3,75 %. En cause : les inquiétudes quant à la remontée des risques concernant le marché de l’emploi.
"On peut dire que le marché du travail a continué à ralentir progressivement, peut-être juste un peu plus progressivement que nous le pensions", a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, à l’issue de la dernière réunion du comité.
Une décision qui finit de présager la détérioration de la situation dans les mois à venir. D’ailleurs, Stephen Miran, président du Conseil des conseillers économiques des États-Unis, s’était positionné pour une baisse des taux plus prononcée, convaincu d’un risque de dégradation plus marqué.
Un tel bilan fait craindre à Donald Trump de ne pas remporter les élections de mi-mandat - midterms - prévues pour mars 2026. Alors que le climat d’insécurité économique qui régnait en 2024 avait participé à propulser le candidat dans sa course vers la Maison-Blanche, les conséquences délétères de sa politique se font ressentir par les ménages. Interrogé par le Wall Street Journal sur ses pronostics pour les républicains dans les urnes, le président a répondu : "Je ne peux pas vous dire. Je ne sais pas quand tout cet argent va commencer à faire effet".
Et Suzan DelBene, élue de Washington de rétorquer : "Je pense que les politiques économiques du président ont fait leur effet et qu’elles ont augmenté les coûts pour les familles à travers le pays".
Car en plus des résultats décevants du chômage, l’inflation se fait ressentir aux Etats-Unis. Alors que les salaires n’ont augmenté que de 0,1 % en novembre, soit 5 cents en moyenne, les prix des produits de première nécessité continuent de grimper, accentuant la pression qui pèse sur de nombreux ménages. Selon les données de Novel Food Innovation Centre, le bœuf et du veau ont augmenté de 14,7 % de septembre 2024 à septembre 2025. Quant à l’ensemble des produits alimentaires, ils ont augmenté de 3,1 %. Et les dépenses risquent de continuer d’augmenter si les législateurs américains laissent expirer les subventions renforcées de l’Obamacare.

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