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Avant un vote à l'ONU, Netanyahu réitère une fois de plus son refus d'un État palestinien

Sous la pression de ses ministres d’extrême droite, Benjamin Netanyahu a réitéré son opposition catégorique à la création d’un État palestinien, à la veille d’un vote clé au Conseil de sécurité de l’ONU. Le Premier ministre rejette fermement toute perspective de souveraineté palestinienne, malgré un projet de résolution américain qui l’évoque pour l’avenir.

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Financement de l’effort de guerre en Ukraine : le salut de l’Ukraine viendra-t-il de la Norvège ?

Pour réarmer l’Ukraine, l’UE a un plan. Et pas n’importe lequel : elle envisage d’accorder à Kiev un prêt exceptionnel de 140 milliards d’euros, qui serait financé à partir des avoirs russes gelés par la Banque Centrale européenne. Problème : pour cela, elle doit pouvoir offrir à Euroclear - l’institution financière belge qui en détient la majeure partie - des garanties solides qu’elle sera remboursée si les avoirs russes venaient à être rapatriés à Moscou.

Or, au vu des divisions à l’œuvre dans l’UE, et des positions pro-Poutine de certains chefs d’Etat européens comme Viktor Orban, rien n’est moins sûr. Comme l’explique Le Monde, il suffirait, par exemple, que la Hongrie s’oppose au renouvellement des sanctions, qui intervient tous les six mois, pour que ce scénario de rapatriement des avoirs devienne réalité. Pour parer à cette éventualité, à laquelle la Belgique refuse de se risquer, l’UE a donc besoin d’un garant pour ce prêt. Et la Norvège semble être le candidat idéal.

Utilisation du fonds souverain norvégien

C’est en tout cas ce qu’ont avancé deux économistes norvégiens - Havard Alland et Knut Anton Mork - dans une tribune publiée fin octobre sur le site international Project Syndicate. Leur idée est la suivante : s’appuyer sur le fonds souverain pétrolier dont dispose la Norvège - d’une valeur de plus de 1 700 milliards d’euros - comme garantie au "prêt de réparation" de l’Ukraine.

Grâce au fonds pétrolier, la Norvège dispose de la note triple A la plus forte d’Europe et même du monde, ce qui en fait le seul pays en Europe capable d’assumer le passif éventuel lié au nouveau prêt ukrainien, sans que cela affecte sa notation de crédit

Havard Halland

Concrètement, la Norvège pourrait servir de filet de sécurité dans plusieurs scénarios : si l’un des pays des 27 ne vote pas pour le renouvellement du gel des avoirs russes, si la Russie verse une indemnité à l’Ukraine pour les dommages infligés (ce qui provoquerait un retour de ses avoirs), ou à l’issue d’une action en justice. Les deux derniers scénarios étant considérés comme "hautement improbables" par l’économiste Havard Halland.

La Norvège partante, sous conditions

En Norvège, cette idée est vue d’un bon œil par la majorité des partis politiques, mais plusieurs membres du gouvernement ont toutefois tenu à temporiser, relate Courrier International. Interrogé sur le sujet mercredi 12 novembre, le Premier ministre travailliste Jonas Gahr Store déclarait ainsi : "J’ai vu qu’on spéculait sur le fait que la Norvège puisse mettre à disposition son fonds pétrolier - dans lequel sont amassées les recettes provenant de l’extraction du pétrole et du gaz au large de ses côtes - comme garantie à un type de prêt de l’UE à destination de l’Ukraine […] Ce n’est pas d’actualité", a-t-il assuré à la chaîne de télévision TV2.

En parallèle, son ministre des finances Jens Stoltenberg, de passage a Bruxelles, n’a quant à lui pas fermé la porte à une éventuelle garantie du royaume, mais à certaines conditions. Une Norvège "garante de l’ensemble du montant, ce n’est pas envisageable", a confié l’ancien secrétaire général de l’Otan à la radio télévision publique NRK. "Mais nous verrons si nous pouvons contribuer en fonction de ce que proposera l’UE", a-t-il ajouté.

Option la plus crédible pour Bruxelles

Cette idée fait désormais son chemin jusqu’à Bruxelles, où elle doit être examinée début décembre, afin d’adopter une position commune et de formuler à Oslo une proposition plus concrète. La Première ministre du Danemark, qui préside en ce moment le Conseil de l’UE, s’y est de son côté déjà dite très favorable. D’autant que les autres options étudiées par Bruxelles sont loin de faire l’unanimité…

Outre le "prêt de réparation" de l’UE, Bruxelles a en effet envisagé deux autres possibilités pour financer la défense de l’Ukraine. L’une consisterait à contracter un emprunt commun au nom des 27 Etats membres, option déjà décriée par Berlin qui y voit une entrave aux règles budgétaires. De l’autre, imposer une contribution Etat par Etat, s’appuyant sur les budgets nationaux, alternative déjà écartée par plusieurs pays qui peinent à boucler leurs budgets, dont la France. L’option du prêt exceptionnel semble donc la plus plausible à l’heure actuelle.

Reste à voir comment sa garantie pourra être assurée, et quel rôle la Norvège - qui, rappelons-le, n’est pas membre des 27 - sera prête à jouer pour prendre part à cet effort de guerre. Comme l’a rappelé le premier ministre norvégien dans une récente interview au Grand Continent, la Norvège est déjà le pays qui apporte le soutien le plus important à l’Ukraine en termes de PIB par habitant, avec une contribution de 7 milliards d’euros prévue pour 2026.

Mais aller encore plus loin ne serait pas absurde : la Norvège s’est nettement enrichie depuis le début du conflit en Ukraine, étant devenue désormais le premier fournisseur de gaz de l’UE. Havard Halland, l’un des économistes à l’origine de la proposition d’utiliser le fonds souverain, rappelle que le pays nordique a réalisé plus de 108 milliards d’euros de profits entre 2022 et 2024. "Or notre contribution à l’aide à l’Ukraine, prévue jusqu’en 2030, n’atteint que 23 milliards d’euros, soit une fraction de ces profits", détaille ce dernier, mettant au passage en avant l’enjeu sécuritaire pour la Norvège, qui partage près de 200 kilomètres de frontière avec la Russie.

© afp.com/Cornelius Poppe

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Quand Donald Trump a raison

La semaine ayant été dominée par les négociations budgétaires, la visite du président syrien n’a pas obtenu toute l’attention qu’elle mérite.
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