Heartbreak
Google est en situation de monopole sur le marché publicitaire, a tranché un tribunal états-unien. L’entreprise et le département de la Justice viennent de déposer leurs propositions de solution.
Google devrait vendre deux des activités qui aident les entreprises à acheter, vendre et diffuser des publicités en ligne, estime le ministère de la Justice des États-Unis. Le constat est formulé alors que la juge Leonie Brinkema tranchait mi-avril sur les activités publicitaires de l’entreprise : Google était bien en situation de monopole sur le marché en question.
Vendre les outils du monopole
Dans des propositions de recours adressées à la Cour et publiées ce lundi, le département de la Justice a déclaré que Google devrait vendre immédiatement sa plateforme publicitaire AdX. L’entreprise devrait ensuite mettre en place une cession « progressive » des services qui permettent aux clients publicitaires de Google – les sites web – de vendre aux clients finaux – les annonceurs – l’affichage de leur publicité.
La séparation de Google des « produits qui ont été ses principaux instruments dans le schéma illégal » lui permettant d’obtenir une position de monopole font partie du jeu de solutions « nécessaires » pour mettre un terme à la situation anticoncurrentielle, affirme la Justice.
Auprès de Reuters, la responsable des affaires publiques de Google a déclaré que les propositions « vont bien au-delà des conclusions de la Cour, n’ont aucun fondement juridique et porteraient préjudice aux éditeurs et aux annonceurs ».
L’entreprise a proposé sa propre solution : œuvrer pour que son système d’échange fonctionne sans friction pour toutes les technologies concurrentes. Elle propose d’y ajouter un suivi sur trois ans pour assurer le respect de la réglementation.
Juge du district d’Alexandria, en Virginie, Leonie Brinkema doit entendre les arguments du ministère de la Justice et de Google sur les différentes solutions envisagées en septembre 2025.
Un monopole attaqué devant d’autres juridictions
La main-mise de Google sur le marché de la publicité en ligne vaut également à l’entreprise une procédure antitrust au Canada, où le Bureau de la concurrence local exige, lui aussi, que l’entreprise se sépare du serveur publicitaire pour les éditeurs DFP (Doubleclick For Publishers, devenu Google Ad Manager) et de la place de marché dédiée à la publicité programmatique Google Ad Exchange (Adx).
La Competition and Markets Authority (CMA) britannique a également émis un avertissement en septembre dernier quant à un abus de position dominante, au terme d’une enquête débutée en 2022, sans pour l’instant formaliser de sanction à l’encontre du moteur de recherche.