Lancement CORSAIR ONE a600 : un virage stratégique imposé par AMD
Lorsque Corsair a lancé le ONE i600 en mai dernier, la machine se présentait comme la vitrine technologique du constructeur. Compact, raffiné, refroidi par un double système liquide et équipé d’un Intel Core Ultra 9, il se voulait l’incarnation d’un PC premium pour joueurs et créateurs.
Pourtant, malgré la puissance affichée, le nom « Core Ultra » ne parlait pas aux utilisateurs. L’image manquait d’impact et le produit peinait à séduire, surtout dans un contexte où AMD prenait une place grandissante sur le marché. Trois mois plus tard, Corsair revient avec le ONE a600, et le changement de cap saute aux yeux. Exit Intel, place au Ryzen 9000X3D. Et ce choix n’a rien d’un hasard.
La dynamique du marché en faveur d’AMD
Le marché des processeurs a profondément évolué ces derniers mois. AMD a capitalisé sur le succès de son 3D V-Cache 2e Gen, qui offre des performances spectaculaires en jeu et une efficacité impressionnante en création et en intelligence artificielle. Les utilisateurs ont retenu cette image, celle de processeurs capables de dominer les benchmarks en 4K et de rivaliser avec les solutions les plus haut de gamme.

Sur Steam, la progression est nette : près de 40 % des joueurs utilisent désormais un processeur AMD, contre une majorité encore solide pour Intel, mais en recul constant. Dans ce contexte, proposer une machine à plus de 5000 Euros équipée d’un Core Ultra n’était pas un pari gagnant.
Des améliorations techniques réelles
Le ONE a600 ne se contente pas de changer de processeur. Corsair a profité de cette évolution pour revoir plusieurs points techniques. Les deux emplacements SSD bénéficient désormais de dissipateurs thermiques, ce qui améliore la stabilité et la fiabilité des disques lors d’usages intensifs.

Les courbes de ventilation ont été retravaillées afin de trouver un meilleur équilibre entre bruit et dissipation thermique. Associées au double radiateur de 240 mm et au design Tri-spoke, ces optimisations permettent un fonctionnement plus silencieux et plus constant que sur le modèle précédent.

Le reste de la configuration reste fidèle à l’ADN de la gamme, avec une RTX 5080 et ses 16 Go de mémoire vidéo, 64 Go de DDR5 et 4 To de SSD NVMe. Le châssis conserve son format compact en aluminium recyclé et se décline toujours en finition Metal Dark et Wood Dark, avec un insert en bois certifié FSC pour ceux qui recherchent une touche plus naturelle.
Intel toujours compétitif, mais AMD plus attractif
En applicatif pur, un Core Ultra 9 285K conserve un avantage certain sur un Ryzen 9 9950X3D et un écart encore plus marqué face au Ryzen 9 9900X3D, qui reste pourtant le processeur le plus haut placé dans la configuration actuelle du a600. Dans de nombreux scénarios professionnels, Intel demeure ainsi une valeur sûre, avec une puissance multicœur qui continue de faire référence.

Mais la réalité du marché se joue ailleurs. Dans l’esprit des joueurs comme des créateurs, AMD a su s’imposer grâce à son 3D V-Cache, qui lui permet d’offrir une efficacité et une réactivité spectaculaires en jeu. La seconde variante du a600, équipée du Ryzen 7 9800X3D, illustre parfaitement ce positionnement. Avec un prix fixé à 4 899,99 €, cette configuration s’adresse clairement aux joueurs qui veulent la meilleure expérience possible en 4K et n’hésitent pas à investir pour une machine prête à durer.

Corsair n’a donc pas seulement pris une décision technique, mais un virage dicté par la perception du marché. Miser sur Intel aurait pu maintenir une supériorité en productivité brute, mais au risque de vendre moins. Miser sur AMD, c’est au contraire coller à l’image dominante du moment et répondre à une demande réelle.
Reste une question: l’A600 est-il vraiment une machine pensée pour les joueurs, ou un compromis imposé par cette perception du marché ?
Conclusion : un coup de maître signé AMD
Le CORSAIR ONE a600 marque une inflexion claire dans la stratégie de Corsair, mais cette évolution ne repose pas uniquement sur des critères techniques. En gaming, le 3D V-Cache d’AMD reste un argument de poids et justifie l’adoption du Ryzen 9000X3D. Pourtant, face au Core Ultra 9 285K, l’écart se creuse dans l’autre sens dès que l’on passe sur le terrain applicatif, où Intel conserve une avance nette. L’équation devient encore plus discutable lorsque l’on observe les prix : un i600 sous Core Ultra est proposé autour de 4 499 €, alors qu’un a600 équipé du 9900X3D grimpe à près de 5 000 €.
En l’absence d’une version 9950X3D, capable de justifier à la fois le positionnement tarifaire et la promesse de performances universelles, le a600 ressemble moins à une révolution qu’à un repositionnement marketing. Corsair répond avant tout à la tendance du marché et à la popularité d’AMD auprès des joueurs, mais le choix rationnel, lui, reste moins évident.