"On était tous en résidence surveillée" : en Tanzanie, l’opposition craint une spirale répressive
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C’est l’histoire d’une brouille qui s’enkyste. D’un jeu perdant-perdant alors que l’Europe aurait tant à gagner à avancer unie dans un monde où le temps semble partout s’accélérer. On ne compte plus les sujets de brouille dans "le couple franco-allemand" et il n’y a plus qu’à Paris que l’on ose encore employer cette expression. La séquence de ces dernières semaines est éclairante.
Première querelle : le SCAF. Le programme du futur avion de combat européen est quasi enterré. Les désaccords entre l’armée française et la Bundeswehr sur les spécificités du futur système s’étalent au grand jour et les deux grands industriels à la manœuvre, Dassault et Airbus Défense dont le centre de gravité est en Allemagne, s’écharpent pour savoir qui aura la mainmise sur le projet.
Deuxième sujet, l’Ukraine et la question des réserves de la Banque centrale de Russie. L’Allemagne qui militait pour une saisie a vu, au dernier moment, la France se ranger silencieusement dans le camp belge et soutenir une proposition, certes juridiquement plus ficelée, mais financièrement moins ambitieuse, celle d’un emprunt en commun de 90 milliards d’euros.
Troisième mésentente, le Mercosur, l’accord de libre-échange avec quatre pays d’Amérique latine. Tandis que Berlin poussait pour une signature rapide, voyant dans cet accord une bouée de sauvetage pour son industrie aux abois, la France a obtenu un répit, tétanisée par les craintes d’une "gilet-jaunisation" de la révolte agricole. Répit provisoire puisque la date butoir de signature a été reportée au 12 janvier.
Un autre combat vient percuter ces discussions, celle de la préférence européenne dans le secteur automobile. Si Berlin a remporté une victoire en obtenant un assouplissement de la règle de 2035 pour l’interdiction des ventes de véhicules thermiques, la France a réussi, elle, à populariser l’idée d’un minimum de contenu local dans la production européenne. Les contours de cette définition sont encore flous, mais la Commission doit présenter un texte sur le sujet le 28 janvier. En coulisses, l’Allemagne s’active. Hildegard Müller, la puissante présidente de l’Association de l’industrie automobile allemande, a déjà annoncé la couleur : "Je ne cache pas mon désaccord quant à la forte domination française en matière de contenu local […] Les intérêts allemands y sont insuffisamment représentés". D’ici là, tractations, échauffourées et crocs-en-jambe seront au menu. Triste réalité européenne.

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