Pour le procureur de la CPI, les violences au Soudan pourraient constituer des crimes de guerre

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L’ex-procureure générale de l’armée israélienne, Yifat Tomer-Yeroushalmi, a été arrêtée dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 novembre dans le cadre d’une enquête sur la fuite d’une vidéo suggérant des violences sur un détenu palestinien dans une prison israélienne près de Gaza. Cinq réservistes israéliens sont inculpés dans cette affaire hautement médiatisée, qui a suscité l’indignation à l’international.
La juriste la plus haut gradée de la hiérarchie militaire avait annoncé sa démission vendredi. Elle avait reconnu dans une lettre avoir autorisé ses services à diffuser les images auprès des médias. La magistrate avait ensuite brièvement disparu dimanche, soulevant des craintes quant à une possible tentative de suicide. Elle a ensuite été retrouvée vivante puis placée en garde à vue dans un centre de détention, a indiqué ce lundi sur Telegram le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir. Il a souligné l’importance de "mener l’enquête de manière professionnelle afin de découvrir toute la vérité concernant l’affaire qui a conduit à une accusation" contre des soldats.
Plusieurs médias israéliens ont ensuite indiqué qu’un tribunal de Tel-Aviv avait décidé de prolonger la détention de Yifat Tomer-Yeroushalmi jusqu’à mercredi à la mi-journée. Selon la radio-télévision publique Kan, elle devra répondre de "fraude, abus de confiance, abus de fonction, entrave à la justice et divulgation d’informations par un fonctionnaire".
La démission puis l’arrestation de "l’avocate militaire en chef" de l’armée israélienne relancent les débats sur la poursuite judiciaire des soldats accusés d’apparaître dans la vidéo qui a fuité.
L’affaire remonte à l’été 2024, lors de la diffusion par la chaîne israélienne Channel 12 d’images issues d’une caméra de surveillance du centre de détention de Sdé Teiman, près de la bande de Gaza. Sans les montrer clairement, la vidéo suggérait de graves violences exercées par des soldats israéliens sur un détenu palestinien. Les images avaient éclaboussé l’armée israélienne en plein conflit dans l’enclave et avaient finalement conduit, en février 2025, à l’inculpation de cinq soldats israéliens pour mauvais traitements.
"Le procureur militaire a inculpé cinq soldats réservistes pour avoir commis des agressions dans des circonstances aggravantes et causé des blessures à un détenu" avait précisé l’armée dans un communiqué. Selon l’acte d’accusation, qui mentionne de nombreuses preuves dont des documents médicaux et des images de vidéosurveillance, les soldats ont "agi contre le détenu avec une grande violence". Ces brutalités "ont causé de graves blessures physiques au détenu, notamment des côtes fracturées, un poumon perforé et une déchirure rectale interne".
Selon le New York Times, Yifat Tomer-Yeroushalmi a écrit dans sa lettre de démission qu’elle avait autorisé la publication des images "dans le but de contrer la fausse propagande dirigée contre les autorités militaires chargées de l’application de la loi" et pour protéger ses équipes d’une campagne de délégitimation menée par des Israéliens qui s’opposaient aux poursuites judiciaires de ces soldats.
La démission de la procureure générale donne justement du grain à moudre à ces opposants, qui utilisent les révélations sur la fuite volontaire de la vidéo pour remettre en cause les poursuites judiciaires. Le New York Times rapporte une conférence de presse de certains avocats des accusés demandant une annulation du procès de leurs clients. "Aujourd’hui, malheureusement, nous savons que nous avons été témoins d’un processus judiciaire défaillant, biaisé et entièrement fabriqué de toutes pièces", a déclaré l’un d’eux à la presse, précisant que tous les réservistes rejetaient les accusations qui pèsent contre eux. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a quant à lui demandé une enquête "indépendante et impartiale", précisant que l’affaire avait causé un "préjudice immense" à l’image de l’Etat d’Israël.

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