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Ce plan du Pentagone qui prépare une réorganisation profonde de l'état-major

"Des rééquilibrages majeurs au sein des forces armées américaines". C’est ainsi que le Washington Post décrit le projet actuellement à l’étude au Pentagone, visant à restructurer en profondeur le commandement militaire des Etats-Unis. Elaborée par de hauts responsables du département de la Défense, cette proposition prévoit de réduire l’influence de plusieurs grands états-majors et de redistribuer l’autorité entre les généraux de haut rang, dans le cadre d’une politique de consolidation impulsée par le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth.

Selon le Washington Post, le chef d’état-major interarmées, le général Dan Caine, devrait présenter ce plan à Pete Hegseth dans les prochains jours. Toute réforme de cette ampleur nécessiterait ensuite l’aval du secrétaire à la Défense et du président Donald Trump, avant d’être mise en œuvre via le plan de commandement unifié du Pentagone, qui définit les responsabilités au sommet de l'appareil militaire.

Concrètement, la réforme envisagée entraînerait les changements les plus importants depuis plusieurs décennies, selon le Washington Post. Elle concrétiserait notamment la volonté affichée par Pete Hegseth de rompre avec le statu quo et de réduire drastiquement le nombre de généraux quatre étoiles. Le plan prévoit ainsi de reléguer au second plan les quartiers généraux du Commandement central des Etats-Unis, du Commandement européen et du Commandement pour l’Afrique, qui seraient placés sous l’autorité d’une nouvelle structure, baptisée Commandement international des Etats-Unis, selon cinq sources proches du dossier citées par le Washington Post.

Une réorientation des priorités

Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large de l’administration Trump visant à réorienter les priorités militaires américaines. Jusqu’ici concentrés sur l’Asie occidentale, l’Europe et l’Afrique, les efforts seraient appelés à se déplacer vers un renforcement des opérations dans l’hémisphère occidental. Une inflexion stratégique cohérente avec la stratégie de sécurité nationale publiée en décembre, qui affirme que "l’époque où les Etats-Unis soutenaient l’ordre mondial tout entier, tel Atlas, est révolue".

Le document anticipe l'"effacement civilisationnel" de l’Europe et survole la stratégie sur l’Afrique et le Proche-Orient en quelques paragraphes. Il vise à réorienter la politique sécuritaire américaine au regard des évolutions géopolitiques, mais surtout des intérêts de Washington nouvellement définis.

Autre évolution importante : le Commandement Sud et le Commandement Nord des Etats-Unis, actuellement distincts, seraient regroupés sous un nouveau quartier général unique : le Commandement des Etats-Unis pour les Amériques, ou "Americom". Ce projet, révélé en février 2025 par NBC News, viserait à centraliser la supervision des opérations militaires sur l’ensemble du continent américain. Une option consistant à créer un Commandement arctique rattaché à Americom a également été envisagée, avant d’être finalement abandonnée, selon des sources proches du dossier.

Un manque de transparence

"Pris ensemble, ces rééquilibrages réduiraient le nombre de commandements de combat de haut niveau — les commandements opérationnels — de 11 à 8. Ils diminueraient également le nombre de généraux quatre étoiles et d’amiraux relevant directement du secrétaire à la Défense", décortique toujours le Washington Post. Les commandements maintenus seraient ceux de l’Indo-Pacifique, du Cyberespace, des Opérations spéciales, de l’Espace, du Commandement stratégique et du Commandement des transports des États-Unis.

Si le projet n’en est encore qu’au stade de la proposition, son élaboration suscite des interrogations. Le Pentagone a jusqu’à présent communiqué très peu d’informations au Congrès, un manque de transparence qui a "perturbé les commissions des forces armées du Sénat et de la Chambre des représentants, pourtant à majorité républicaine", souligne le Washington Post. L’entourage de Pete Hegseth a refusé dans un communiqué au journal de commenter de "supposées discussions internes", ajoutant que toute information évoquant des divisions entre responsables sur la question était "complètement fausse".

© AFP

Washington, États-Unis | AFP | mardi 16/12/2025 - 12:18 UTC+1 | 400 mots

Le Pentagone planche sur une réorganisation profonde de l'état-major de l'armée américaine, qui réduirait notamment le nombre de généraux quatre étoiles et l'importance des commandements en Europe et en Afrique, affirme mardi le Washington Post.
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Derrière le Mercosur et la dermatose, une agriculture française en péril

Le 29 juin 2025 restera une date noire pour les éleveurs de bovins. Ce jour-là, apparaît pour la première fois dans le pays un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en Savoie. Six mois plus tard, les foyers essaiment dans l’Hexagone, tandis que la ministre de l’agriculture jongle entre campagne de vaccination et abattages de troupeaux pour tenter d’ériger un "mur sanitaire". La colère gronde, la désinformation s’amplifie, sur fond de désespoir paysan. Prudent, l’Elysée cherche une nouvelle fois à gagner du temps sur le dossier du Mercosur, autre sujet sensible.

Mercosur, DNC : les deux irritants du moment en cachent un autre, peut-être plus inquiétant, car révélateur des faiblesses de la "ferme France". En 2025, l’excédent commercial agroalimentaire du pays aura entièrement fondu. Non seulement nos exportations de vins et de cognac, de céréales ou de produits laitiers, qui engrangeaient traditionnellement des milliards d’excédents sont à la peine, mais les fruits et légumes espagnols ou les vins italiens ne se sont jamais aussi bien vendus chez nous.

Conséquence : notre balance alimentaire, qui affichait un solde de 4 milliards d’euros en 2024, devrait tourner cette année autour de zéro, voire virer dans le rouge, une première depuis un demi-siècle. A l’époque, nos gouvernants n’avaient de cesse d’encourager la modernisation de l’agriculture française. En témoignent les mots du Premier ministre Georges Pompidou, à Aurillac, en 1967 : "La révolution économique fait que l’urbanisation se développe, que les populations des villes grandissent et que les méthodes modernes d’exploitation permettent des rendements très supérieurs, donc une production fortement accrue. Il y a par conséquent nécessité pour les agriculteurs de pouvoir vendre des quantités de produits chaque jour plus importantes vers la ville ou vers les marchés étrangers proprement dits."

"On a perdu le match"

Message bien reçu : en 2000, la France occupe la deuxième place européenne avec un excédent alimentaire de 10 milliards d’euros, derrière les Pays-Bas (+ 15 milliards). "Mais aujourd’hui, les Pays-Bas affichent un solde de 45 milliards, tandis que celui de la France est nul : on a perdu le match", constate Vincent Chatellier, ingénieur de recherche à l’Inrae. En cause, l’érosion de la compétitivité agricole.

Mais ce n’est pas la seule raison. Car la "ferme France" souffre d’abord de son rétrécissement : le nombre d’exploitations se réduit comme peau de chagrin et la production agricole s’affaisse. En cause, le manque de perspectives. "Quand on ne gagne pas d’argent, on investit moins, on robotise moins, on améliore moins la productivité", constate Vincent Chatellier.

Surtout, les paysans finissent par renoncer : l’agriculture est victime d’une disparition silencieuse. Les troupeaux suivent la même tendance : on comptait au début de l’année 3,1 millions de vaches laitières en France, un chiffre divisé par deux ans en quarante ans. On se souvient de cette phrase culte de Jacques Chirac, au salon de l’agriculture en 2005. "Ce ne sont pas des bovins, c‘est des chefs-d’œuvre". Des chefs-d’œuvre désormais en péril.

© afp.com/Matthieu RONDEL

Cette photographie montre le tracteur d'un agriculteur arborant le drapeau de la Coordination Rurale (CR) à Bordes-sur-Arize, le 10 décembre 2025
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EN DIRECT, guerre en Ukraine : la Russie dit ne « pas avoir vu » les propositions européennes relatives aux garanties de sécurité

Dans la déclaration conjointe rendue publique lundi soir par le gouvernement allemand après deux jours de négociations à Berlin entre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et des émissaires américains, les dirigeants des principaux pays européens et de l’UE proposent la formation d’une « force multinationale pour l’Ukraine », qui serait « composée de contributions de nations volontaires et soutenue par les Etats-Unis ».

© CYRIL BITTON/DIVERGENCE POUR « LE MONDE »

A la chancellerie, à Berlin, le 15 décembre 2025.
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Voyage aux Philippines, contacts avec des «aspirants soldats», prédication dans la rue... Les liens des tireurs de Sydney avec l’État islamique se précisent

RÉCIT - Le premier ministre australien a annoncé que les auteurs de l’attentat de Bondi Beach étaient très probablement «motivés par l’idéologie» du groupe «État islamique». Les enquêteurs ont découvert que le plus jeune, Naveed, était en lien avec des sympathisants de Daech.

© IPA/ABACA

Un père de 50 asn et son fils de 24 ans sont les auteurs d’un attentat qui a tué 15 personnes en pleine fête de Hanouka dimanche soir à Sydney.
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Hausse des tarifs des mutuelles, polémique sur les « sales connes », drame dans l’Ain : le point à la mi-journée

Les tarifs des mutuelles qui seront en hausse de 4,3 % et 4,7 % en 2026 ; Brigitte Macron qui s’est dite « désolée » d’avoir « blessé les femmes victimes » ; une personne qui « manque à l’appel » au lendemain de l’explosion qui a tué deux enfants dans l’Ain… Ce qu’il faut retenir de cette matinée du mardi 16 décembre 2025 est à découvrir ici.

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Nikos Christodoulides : «Seule une fédération entre le Nord et le Sud peut régler la question chypriote»

ENTRETIEN EXCLUSIF - Le président de la République de Chypre était à Paris lundi 15 décembre pour rencontrer Emmanuel Macron et sceller un partenariat stratégique avec la France. Pour «Le Figaro», il évoque ses aspirations à intégrer l’Otan et ses priorités pour la présidence de l’UE, que Nicosie assumera au premier semestre 2026.

© Andreas GORA / DDP via REUTERS CONNECT

Le président chypriote Nikos Christodoulides, le 14 novembre 2025.
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Le profil des tireurs de Bondi Beach se précise : “Un attentat inspiré par l’État islamique”

Deux jours après l’attentat de Bondi Beach, les enquêteurs ont commencé à révéler des détails sur le père et le fils qui ont abattu froidement quinze personnes. Les terroristes présumés se sont notamment rendus en novembre dans le sud des Philippines, connu pour abriter des groupes djihadistes, et paraissent avoir prêté allégeance à Daech.

© photo Flavio Brancaleone /REUTERS

À Bondi Beach, dans la banlieue de Sydney, le 16 décembre, deux jours après l’attentat ayant fait quinze victimes.
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À la frontière avec le Venezuela, la guérilla colombienne de l’ELN défie les États-Unis

Devant les menaces d’intervention américaine, la guérilla de l’Armée de libération nationale a lancé une “grève armée” de 72 heures dans l’est de la Colombie. Ce déploiement de force s’inscrit dans une stratégie plus large : consolider son emprise sur la frontière et se préparer, aux côtés du régime vénézuélien de Nicolás Maduro, à un possible conflit avec Washington.

© PHOTO Carlos Eduardo Ramirez/REUTERS

Un soldat colombien dans la municipalité d’El Tarra, dans la région du Catatumbo (Colombie), après les attaques menées par les rebelles de l’Armée de libération nationale (ELN), le 4 février 2025.
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