Déploiement naval américain dans les Caraïbes contre le narcotrafic : l’Amérique latine s’interroge sur les véritables intentions de Donald Trump

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En avril, c'est le suicide d'Adam Raine, un adolescent californien en détresse psychologique, qui met le feu aux poudres. Rapidement, les enquêtes mettent en cause la responsabilité de ChatGPT. Ses parents décident alors de porter plainte, en août, contre la maison mère de la plateforme, OpenAI. Ils accusent cette dernière d'avoir encouragé le geste de leur enfant, notamment en lui mettant à disposition une fiche technique du procédé qu'il utilisera finalement pour se donner la mort.
"Si une plateforme d'intelligence artificielle devient le coach suicide d'un adolescent vulnérable, cela doit nous alerter collectivement", réagit à l'époque l'association américaine spécialisée dans l'impact des technologies sur les enfants Common Sense Media.
Lors de l'ouverture du procès, OpenAI reconnaît des failles dans son modèle, admettant que la sécurité "peut se dégrader" lors de longues conversations avec le chatbot. Deux mois plus tard, l'entreprise revient en détail sur la proportion de ses utilisateurs atteints de troubles psychologiques.
Selon elle, 0,15 % des utilisateurs actifs au cours d’une semaine font part d’intentions suicidaires à ChatGPT, 0,07 % présentent "de possibles signes d’urgence de santé mentale liée à la psychose ou à la manie" et 0,15 % des "niveaux potentiellement intenses d’attachement émotionnel à ChatGPT".
Des proportions qui peuvent sembler infimes, mais qui représentent tout de même plusieurs centaines de milliers de personnes, sur les 800 millions d'utilisateurs hebdomadaires que compte ChatGPT. En clair, environ 1,2 million de personnes envoient chaque semaine au chatbot des messages suicidaires, et 560 000 des messages laissant penser qu'ils traversent des troubles maniaques ou psychotiques.
De plus en plus d'utilisateurs souffrent de psychose liée à l'IA, car "les chatbots créent l'illusion de la réalité", a déclaré à la BBC la professeure Robin Feldman, directrice de l'Institut de droit et d'innovation en IA de l'Université de droit de Californie. "C'est une illusion puissante."
OpenAI assure avoir d'ores et déjà mis en place des mesures pour orienter les utilisateurs concernés vers des professionnels de santé ou des numéros d'urgence lorsque nécessaire et permettre à tout le moins "une désescalade" dans certaines conversations. Selon la plateforme, de telles précautions auraient permis de faire chuter le nombre de réponses inadéquates de près de 80 %.
"Dans le cadre de ces travaux, des psychiatres et des psychologues ont examiné plus de 1 800 modèles de réponses impliquant des situations graves de santé mentale et ont comparé les réponses du nouveau modèle de chatGPT-5 aux modèles précédents", a expliqué l'entreprise au Guardian.
Si l’entreprise reste vague sur la façon dont elle détecte les problématiques de santé mentale de ses utilisateurs, elle assure s'être entourée de 170 médecins et psychologues, originaires d’une soixantaine de pays, pour faire évoluer son modèle. Mais ces avancées méritent toutefois d'être évaluées sur la durée.
Car les récentes déclarations du PDG d'OpenAI n'ont pas été des plus convaincantes... Le 14 octobre, sur X, Sam Altman avait dit vouloir "relâcher les restrictions" visant à préserver la santé mentale, après avoir estimé qu'elles rendaient ChatGPT "moins agréable". Avant de rassurer, le lendemain, précisant qu'il traiterait les utilisateurs qui ont des problèmes de santé mentale "très différemment de ceux qui n’en ont pas".

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L’événement serait historique. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), d’ici 2030, la dette des Etats-Unis devrait dépasser celle de l’Italie et de la Grèce, régulièrement pointées comme étant les mauvais élèves en la matière. Alors que les deux pays européens adoptent une politique de réduction des dépenses pour diminuer leur endettement, Washington suit une doctrine aux antipodes.
Selon les analyses prévisionnelles du FMI, la dette publique brute des Etats-Unis devrait augmenter de plus de 20 points pour atteindre 143,4 % du PIB du pays, d’ici la fin de la décennie. Un seuil qui dépasserait ainsi le record de 132,5 % établi en 2020, en pleine pandémie de Covid-19. Aujourd’hui, elle est établie à 125 % du PIB. A titre de comparaison, celle de la Grèce atteint 146,7 % du PIB cette année. Celle de l’Italie est de 136,8 % du PIB.
L’institution anticipe également que le déficit budgétaire américain restera supérieur à 7 % du PIB chaque année jusqu’en 2030, ce qui en ferait le plus élevé de tous les pays riches suivis par le FMI, et ce pour la suite de la décennie.
Dans ses colonnes, le Financial Times souligne que l’endettement des Etat-Unis ne peut pas être imputé exclusivement à la politique de Donald Trump. Le déficit fédéral américain s’étant "rapidement" creusé sous l’administration Biden, malgré un taux de chômage qui oscillait autour d’un niveau historiquement faible. Selon le journal, les projections du FMI témoignent du fait que le gouvernement de Donald Trump ne s’efforce pas vraiment d'y remédier.
Rome, qui surveille attentivement ses dépenses, devrait pouvoir s’attendre à une moyenne à 0,5 % de croissance au cours des deux prochaines années. De son côté, la Grèce qui s’est également engagée dans une dynamique de réduction des coûts devrait voir sa dette publique brute passer de 146 % du PIB à 130 % sur la même période.
A l’inverse, Washington ne compte pas emprunter la voie de l’austérité. Cet été, Donald Trump est parvenu à faire adopter son budget, le "big, beautiful bill" - littéralement la "grande, magnifique loi" - qui, en réduisant les taxes pour les classes moyennes et supérieures, accroît considérablement les dépenses de l’Etat. Selon le Guardian, l’augmentation des dépenses prévues par l’administration Trump pourrait faire grimper le déficit budgétaire de 7 000 milliards de dollars par an d’ici à la fin de son mandat, en janvier 2029.
Toutefois, contrairement à l’Italie et à la Grèce, les Etats-Unis accumulent quelques avantages. Déjà, comme l’analyse le Financial Times, Washington "dirige de la monnaie de réserve mondiale - le dollar -", ce qui lui donne une capacité d’emprunt "bien supérieure à celle des nations européennes". Ensuite, Mahmood Pradhan, responsable macroéconomique mondial à l’Amundi Investment Institute, indique que les perspectives de croissance de l’Italie sont moins favorables que celles des Etats-Unis. Enfin, toujours selon le Financial Times, il existe un autre indice de mesure : la dette publique nette. En se fiant à ce dernier, les prévisions sont toutes autres : les Etats-Unis seraient environ 10 points de pourcentage en deçà de Rome en 2030.

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