Réarmer l'Europe. A Bruxelles, où chefs d'Etat et de gouvernement des 27 se sont réunis jeudi dernier, cet impératif était sur toutes les lèvres. Depuis, la Commission européenne planche sur des modes opératoires concrets. Et réfléchit notamment à un système de "mobilité militaire", rapporte le Financial Times. Objectif : favoriser l'entraide entre les pays pour déplacer des chars et de l'artillerie lourde à travers le continent en cas de guerre.
Améliorer les infrastructures de transport
Et ce, en permettant notamment aux gouvernements de se coordonner pour le partage de camions, de wagons et de ferries capables de transporter ce matériel. Mais aussi de déplacer des troupes à travers le bloc, si la Russie venait à poursuivre sa guerre au-delà de l'Ukraine, selon trois responsables au fait de ces plans, cités par le journal britannique.
Dès le mois prochain, la Commission entend ainsi formuler des propositions pour améliorer les infrastructures de transport (harmoniser les écartements des voies ferrées ou encore s'assurer que les ponts ne cèdent pas sous le poids de convois importants) et assouplir les formalités douanières. Des procédures jugées indispensables pour réduire le nombre de jours qu'il faudrait à une armée pour traverser l'UE.
Recenser les capacités de chaque Etat
Toujours selon le Financial Times, le plan de ressources partagées s'inspirerait de celui que les 27 utilisent pour lutter contre les incendies durant la période estivale. Cependant, le dispositif de défense serait bien plus complexe puisque les armées ne sont pas propriétaires de tous les moyens de transport qu'elles exploitent et ont pour habitude de louer avions et trains auprès d'opérateurs privés.
Dans un premier temps, la Commission envisagerait donc de demander aux Etats membres qu'ils recensent les moyens de transport dont ils disposent, pour faciliter la mobilité de l'armée, a fait savoir un responsable. La Commission examinerait également la possibilité, pour l'UE, de disposer de sa propre flotte de camions et de wagons de chemin de fer. Une option qui pourrait toutefois se révéler plus difficile à mettre en oeuvre, en l'état actuel du budget de l'UE.
Renforcer le budget de défense européen
Ces projets marquent une étape de plus dans le réarmement enclenché par Bruxelles ces derniers mois. L'Europe s'efforce de renforcer ses capacités de défense et de ranimer, dans ce cadre, l'Agence européenne de défense (AED), créée en 2004 mais sous-financée ces dernières années, au point que certains à Bruxelles la qualifient désormais de "belle endormie", rapportent Les Echos. L'agence, qui devrait retrouver un plus large rôle, aura la charge de rédiger, chaque automne, un rapport détaillant la progression du processus de réarmement.
Un processus entamé devant le désengagement américain de l'Otan - acté en pleine guerre en Ukraine. Mais devenu "brûlant" ces dernières semaines, sous le coup des incursions russes dans l'espace aérien européen. Au point que l'Allemagne, qui se rêve en armée "la plus forte d'Europe", a multiplié les investissements tout récemment dans le groupe d'armement Rheinmetall. Le dernier en date se chiffre, selon Politico, à plus de 88 milliards d'euros.
Long de 275 mètres, le pétrolier Lynx s’est, à la fin de l’été, retrouvé coincé dans la banquise arctique. Non équipé pour la glace, le navire russe a dû attendre plusieurs jours pour recevoir de l’aide. Il a finalement repris sa route à vitesse réduite en direction de la Chine, afin d’y livrer jusqu’à 150 000 tonnes de pétrole.
Si la catastrophe a cette fois-ci été évitée, Olivier Faury, spécialiste de la route maritime du Nord, alerte sur les risques "importants" pris par la Russie pour contourner les sanctions économiques. "S’il y avait une marée noire dans ces zones nordiques, ce serait une catastrophe écologique majeure, combinant un environnement vierge et une capacité d’intervention très limitée. Tous les ingrédients d’un désastre seraient réunis", avertit le professeur associé à l’EM Normandie. Entretien.
L’Express : La flotte fantôme russe, qui pourrait compter jusqu’à 1 400 pétroliers selon l’UE, pose-t-elle un risque en termes de sécurité maritime et d’environnement ?
Olivier Faury : En soi, une flotte de navire ne pose pas de problème, si elle est gérée correctement et que les réglementations sont respectées. Le problème ici réside dans ce que nous appelons les navires fantôme car ils coupent le système AIS qui permet de les localiser. Ce sont aussi des navires âgés, parfois mal entretenus et pas toujours bien assurés.
Ces navires ne sont pas toujours adaptés à aux conditions de navigation en Arctique, impliquant la présence de glace ce qui les rend particulièrement sensibles aux chocs avec des plaques de glace dérivantes ou avec d’autres navires qui naviguent en convoi. Les risques sont d’autant plus importants que les bateaux russes, pétroliers ou gaziers, ne disposent pas de la classe de glace leur permettant de naviguer dans ces zones. Cela veut dire que leur coque n’est pas renforcée et qu’ils ne disposent pas non nécessairement d’un moteur assez puissant. Ils sont donc bien plus vulnérables aux éléments externes, d’autant plus que ces navires russes fantômes empruntent la route maritime du Nord reliant l’océan Atlantique à l’océan Pacifique, afin de notamment rejoindre la Chine.
En mars, la collision entre un porte-conteneurs et un pétrolier en mer du Nord a fait un mort. C’est grave, mais cela aurait pu être bien pire si les navires étaient plus éloignés des côtes car le temps d’intervention des secours serait allongé.
En Arctique, c’est une autre histoire… Même si le navire émet un signal, il est peut-être très compliqué d’intervenir. La présence de glace, le faible nombre de ports pouvant servir de refuge ou la capacité de réponse limitée sont autant de facteurs jouant le rôle de catalyseur en cas d’accident.
Le réchauffement climatique ne vient-il pas en "aide" aux navires russes ?
Si la tendance globale est à la fonte de la banquise, la glace ne disparaît pas. On se retrouve avec des plaques de glace dérivantes. Une glace qui dérive et un navire qui entre en collision, cela rappelle quelques mauvais souvenirs…
Les navires qui ne sont pas équipés glace risquent de rentrer en contact avec de la glace, ou se retrouver bloqués, et dans les deux cas, cela peut engendrer des dégâts sur la coque et engendrer de la pollution. Les navires non adaptés font aussi peser un réel danger sur un écosystème fragile au niveau de résilience très faible. S’il y avait une marée noire dans ces zones nordiques, ce serait une catastrophe écologique majeure, combinant un environnement vierge et une capacité d’intervention très limitée. Tous les ingrédients d’un désastre seraient réunis.
Ainsi, l’un des enjeux principaux pour mitiger les risques liés à cette navigation est de prédire l’état de la glace que le navire va rencontrer, à plus ou moins court terme en intégrant de nombreux paramètres (courants marins, courants dans l’air…).
Cependant, il y a aussi une composante économique. Un navire avec une classe de glace n’a pas le même prix qu’un navire non équipé pour ces zones. De plus, le passage du Nord-Est n’est ouvert que pendant quelques mois. L’un des moyens pour une navigation plus sécurisée est d’être assisté d’un brise-glace en plus d’avoir un navire à coque renforcé. Les sanctions économiques du fait de la guerre en Ukraine, ont fortement impacté la construction de gaziers de classe polaire expliquant les risques maritimes importants pris par les Russes.
Les Russes auraient pour objectif de construire des brise-glace nucléaires colossaux
The Barents Observer a révélé que le pétrolierLynx, qui faisait route entre Mourmansk et la Chine, a pendant plusieurs jours été coincé dans la banquise à 72° Nord, avant de recevoir de l’aide…
Le navire, qui transportait, selon ces informations, 150 000 tonnes de pétrole, n’avait pas la classe de glace. Ce pétrolier de la flotte fantôme a changé plusieurs fois de nom, de propriétaire et d’Etat de pavillon ces dernières années. Il est compliqué de savoir si on est passé près d’une catastrophe, mais dans tous les cas, quand un pétrolier est bloqué dans la glace sans l’équipement nécessaire, ce n’est jamais bon.
Dans une étude réalisée récemment avec mes co-auteurs Laurent Fedi, Laurent Etienne et Ali Cheaitou, nous avons montré que la première cause des accidents, ce n’est pas la glace, mais la vétusté des navires. La glace joue le rôle de catalyseur, aggravant la situation. Et s’il y a un problème dans l’Arctique, vous devez attendre plusieurs jours pour que des secours puissent accéder à votre navire.
A quel point les Chinois empruntent-ils aussi cette route du Nord ?
La Chine semble l’utiliser pour le transport de conteneurs, en alternative au canal de Suez. Dès 2018, Pékin a lancé une stratégie "route de la Soie polaire". Le groupe danois Maersk avait aussi testé cette route il y a quelques années, mais l’impact d’un potentiel accident sur leur image, et la difficulté à respecter le temps de transport ont sans doute eu raison de leur souhait de naviguer dans cette partie du globe. Des groupes comme CMA CGM ou Maersk doivent transporter des marchandises d’un point A à B en temps et en heure. Le problème avec l’Arctique, c’est que les conditions de météo restent imprévisibles. Les Chinois envoient eux des navires plus gros, plus au nord, mais qui sont donc plus isolés.
Le canal Suez voit passer environ 13 000 navires par an. Aujourd’hui, la route du Nord n’est empruntée que par une centaine de navires. On est donc encore très loin d’un vrai axe rival. Je ne pense pas que l’ambition des Russes soit de concurrencer Suez. Il s’agit plutôt d’exporter leur pétrole et gaz et, en même temps, faire passer des conteneurs. Avec le renouvellement de la flotte de brise-glace, les Russes auraient pour objectif de construire des brise-glace nucléaires colossaux. La nouvelle classe leader devrait permettre d’assurer une navigation toute l’année…
Les ressources dans l’Arctique deviennent moins difficilement accessibles, la navigation des bateaux est moins compliquée, les risques diminuent, même s’ils demeurent conséquents. Mais n’oublions pas que le réchauffement climatique provoque la fonte du permafrost, qui libère du méthane et impacte les infrastructures terrestres, les rendant plus difficiles et coûteuses à maintenir…
De plus, les difficultés que rencontre le canal de Panama pourraient relancer l’intérêt nord-américain pour le passage du Nord-Ouest qui passe le long des côtes canadiennes.
L'ouragan Melissa est le plus puissant à avoir touché terre en 90 ans quand il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, soit le plus élevé sur l'échelle Saffir-Simpson, causant des vents de près de 300 km/h.
Le corps d'une femme de 80 ans a été retrouvé ce dimanche 30 octobre sur Lizard Island, une île de la Grande Barrière de corail au large de l'Australie. Elle prenait part à une randonnée avec un groupe de croisiéristes lorsque le bateau est reparti sans l'octogénaire.
Le coureur d'ultra-distance voulait battre le record du monde de la traversée eurasienne à vélo. Libéré le 26 octobre, il a passé cinquante jours en prison en Russie après avoir franchi illégalement la frontière entre la Chine et la Russie.
L'ouragan Melissa, l'un des plus puissants recensés, a traversé la Jamaïque provoquant d'importants dégâts visibles depuis l'espace sur cette île de la Caraïbe. Des vents dévastateurs autour de 300 km/h ont été recensés.
DÉCRYPTAGE - Chef du parti D66, Rob Jetten, 38 ans, sera le probable premier ministre s’il parvient à former une coalition dans un paysage politique très émietté.
Le gouverneur de Floride Ron DeSantis souhaite mettre fin aux visas H-1B, qui permettent de recruter des talents étrangers, afin de réserver ces postes aux citoyens américains. Mais ces documents sont octroyés par le gouvernement fédéral.
L'armée israélienne a annoncé jeudi la restitution, à Gaza, de deux corps d'otages à la Croix-Rouge. Le Hamas palestinien avait déjà remis les restes de 15 des 28 corps qui auraient dû être rendus au début de la trêve.
Après la victoire du parti du président argentin, Javier Milei, aux législatives, le politiste David Copello et l’historien Olivier Compagnon rappellent, dans une tribune au « Monde », que le tropisme économique des commentaires ne doit pas effacer la réalité des transformations institutionnelles à l’œuvre dans le pays.
Le président argentin Javier Milei le soir de la victoire de son parti La Libertad Avanza aux élections de mi-mandat le 26 octobre 2025, à Buenos Aires.
L’opération policière qui aurait causé la mort de 120 personnes dans les favelas de Rio, mardi, a été ordonnée par l’élu conservateur de 46 ans, qui chapeaute l’une des polices les plus létales du pays.
Des corps alignés sur le sol au lendemain d’une opération policière meurtrière contre le trafic de drogue dans la favela do Penha, à Rio de Janeiro, au Brésil, le 29 octobre 2025.
Le leader d'extrême droite, Geert Wilders, devance de peu Rob Jetten, chef du parti centriste D66, mais les dépouillements restants pourraient avantager le progressiste. Ulrich Bounat, analyste géopolitique, revient sur ces résultats des élections législatives au Pays-Bas.
Moins de deux heures, c’est le temps qu’a duré la très attendue entrevue entre les dirigeants des deux superpuissances à Busan, en Corée du Sud. Un moment relativement court alors que Donald Trump avait déclaré, quelques jours avant, que la réunion devrait durer trois à quatre heures, observe le média hongkongais “HK01”.
La rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping en Corée du Sud, le 30 octobre 2025, a duré moins de deux heures.
Donald Trump a autorisé l’armée à frapper une quinzaine de bateaux depuis le début du mois de septembre, au nom de sa guerre contre le narcotrafic. Une soixantaine de personnes ont été tuées. Des experts émettent des doutes sur la version du président américain et, à Trinité-et-Tobago, des familles demandent des comptes, raconte “The Washington Post”.
Jamais l'issue d'élections législatives aux Pays-Bas n'avait été aussi incertaine au lendemain d'un scrutin, avec seulement quelques milliers de voix d'écart entre les deux favoris et une poignée de décomptes encore à venir. Le leader d'extrême droite, Geert Wilders, devance de peu Rob Jetten, chef du parti centriste D66, mais les dépouillements restants pourraient avantager le progressiste.
La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par l'attaque sanglante sans précédent du mouvement terroriste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza.
D’après les autorités israéliennes, plus de 1.400 personnes, en majorité des civils, sont mortes - fauchées par balles, brûlées vives ou mortes de mutilations. Selon leur dernier bilan, au moins 239 otages ont par ailleurs été enlevés par les terroristes et seraient retenus dans la bande de Gaza.
En représailles, l'armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis 2007, et assiège ce territoire palestinien exigu où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens.
Le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a affirmé le 29 octobre 2023 que la guerre contre le Hamas était "entrée dans une nouvelle phase". Tsahal conduit désormais également des opérations terrestres dans la bande de Gaza.
Au pouvoir depuis 2007 dans l’enclave palestinienne, les terroristes du Hamas affirment que plus de 8.000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements israéliens.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est alarmé le 29 octobre 2023 d'une situation "de plus en plus désespérée" dans la bande de Gaza, déplorant qu'Israël y ait "intensifié ses opérations militaires". Il a réclamé un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" et "l'acheminement d'une aide humanitaire soutenue à une échelle qui réponde aux besoins de la population" du territoire palestinien.
Donald Trump ordonne la reprise des essais nucléaires aux États-Unis, 33 ans après leur arrêt. L'annonce a eu lieu juste avant une rencontre avec le président chinois Xi Jinping et après les annonces de Vladimir Poutine.
Plus de 700 missiles et drones ont été lancés par la Russie cette nuit selon l’armée de l’air ukrainienne. Une fillette de 7 ans est morte à Vinnytsia, cinq personnes ont été tuées dans l’oblast de Donetsk et deux à Zaporijia.
La Croix-Rouge avait récupéré les deux cercueils d’otages remis par le Hamas. Les dépouilles « seront transférées en Israël », puis acheminées vers un laboratoire de médecine légale pour y être identifiées, selon le bureau du premier ministre.
Après échange avec le Président chinois Xi Jinping, le président américain Donald Trump annonce la baisse des droits de douane. "C'est 10% au lieu de 20% avec effet immédiat", explique-t-il lors de son vol retour vers les États-Unis ce jeudi 30 octobre.
Un Germano-Russe accusé d'avoir espionné pour le compte de Moscou et préparé des actes de sabotages en Allemagne visant l'aide fournie à l'Ukraine a été condamné jeudi 30 octobre à six ans de prison par un tribunal de Munich. Ses deux complices, germano-russes comme lui, écopent de peines de prison avec sursis.