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Au Bénin, un coup d’État condamné d’avance

Le 7 décembre, le pays d’Afrique de l’Ouest, réputé pour sa stabilité politique, a manqué de peu de basculer dans la cohorte de pays africains tombés entre les mains de militaires. Dans cet éditorial, “Le Djely” estime que ce coup d’État avorté s’inscrit dans “les dynamiques observées dans la sous-région” ouest-africaine.

© PHOTO OLYMPIA DE MAISMONT/AFP

À la une des journaux béninois du lundi 8 décembre, le président Patrice Talon déclare que la “situation est complètement sous contrôle”, et que la tentative de coup d’État a échoué.
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ONU : « C’est une époque de brutalité, d’impunité et d’indifférence »

Lors d’une conférence de presse à New York le 8 décembre, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a dénoncé l’« apathie » du monde en lançant son appel humanitaire 2026.

© THOMAS MUKOYA / REUTERS

Asha Kano Kavi, une femme déplacée interne originaire de Kadugli, sert des feuilles sauvages bouillies comme nourriture à des enfants orphelins dans le camp de déplacés internes de Bruam, situé dans la zone contrôlée par le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N) dans le comté de Tobo, dans les montagnes Nuba, au Sud-Kordofan, au Soudan, le 22 juin 2024.
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EN DIRECT, guerre en Ukraine : aucun accord n’a pour l’instant été conclu concernant le Donbass dans le cadre des négociations avec les Etats-Unis, affirme Volodymyr Zelensky

« Il existe des visions différentes entre les Etats-Unis, la Russie et l’Ukraine, et nous n’avons pas de position unifiée sur le Donbass, » a déclaré le président ukrainien. Il a ajouté que Kiev poussait pour un accord distinct sur les garanties de sécurité de la part des alliés occidentaux.

© DIMITAR DILKOFF / AFP

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à Cergy, près de Paris, le 1ᵉʳ décembre 2025.
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Les pays de l’Union européenne approuvent un net durcissement de la politique migratoire

Sous pression de la droite et de l’extrême droite, les ministres de l’intérieur des Etats membres ont ouvert la voie lundi à l’envoi de migrants dans des centres situés hors de ses frontières.

© NICOLAS TUCAT/AFP

Le commissaire européen aux affaires intérieures et aux migrations, Magnus Brunner, au siège de l’UE, à Bruxelles, le 4 décembre 2025.
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Attaques d’Elon Musk contre l’UE : la Commission européenne dénonce des « déclarations complètement folles »

Vendredi 5 décembre, la Commission européenne a infligé une amende de 120 millions d’euros au réseau social X pour plusieurs infractions aux règles de la loi sur les services numériques.

© NICOLAS TUCAT / AFP

Le logo du réseau social X se reflétant sur un drapeau de l’Union européenne à Bruxelles, le 29 septembre 2025.
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Macabre découverte à Plouédern, tensions à Carhaix, budget de la Sécu : le point à la mi-journée

Un bébé qui a été découvert mort dans un centre de tri des déchets à Plouédern ; la rave-party de Carhaix qui s’est achevée dans un climat tendu ; Olivier Faure qui appelle les députés PS à voter pour le budget de la Sécurité sociale… Ce qu’il faut retenir de cette matinée du lundi 8 décembre 2025 est à découvrir ici.

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Guerre en Ukraine : ces milliards d’euros d’avoirs gelés russes détenus en France

La Belgique n’a pas l’exclusivité des avoirs russes gelés en Europe. Si Euroclear, la société internationale de dépôt de fonds basée à Bruxelles, possède quelque 180 milliards d’euros, environ 18 milliards se trouvent dans les coffres de banques françaises, ce qui fait de la France la deuxième réserve de fonds russes gelés dans l’Union européenne. Mais leur localisation précise est un secret bien gardé, comme le rapporte le Financial Times ce lundi 8 décembre : Paris refuse depuis deux ans de révéler à ces partenaires européens le nom de ces établissements, qui seraient au nombre de quatre, selon des sources du FT, le principal étant BNP Paribas.

"Il s’agit d’informations sensibles pour le marché, c’est comme si des médecins discutaient publiquement de dossiers médicaux", a déclaré Olof Gill, porte-parole de la Commission, au quotidien britannique, qui n’a obtenu de commentaires ni des banques françaises, ni de l’Elysée, ni de Bercy ou du Trésor, preuve de la sensibilité du sujet. L’utilisation des intérêts dégagés par ces avoirs est également tenue secrète par Paris. Seule certitude, elle n’obéit pas aux mêmes règles que celle des intérêts des avoirs d’Euroclear, qui sont versés à l’Ukraine sous forme de prêt et représentaient 4,5 milliards d’euros en 2023.

Intenses tractations

Les avoirs russes gelés au lendemain de l’invasion de l’Ukraine font l’objet depuis plusieurs mois d’intenses tractations au sein de l’Union européenne, qui cherche une façon de compenser la fin de l’aide américaine à Kiev, entérinée par Donald Trump. Les besoins de financement de l’Ukraine vont atteindre quelque 135,7 milliards d’euros pour les deux prochaines années, dont 51,6 milliards de besoins militaires en 2026, selon les estimations du Fonds monétaire international. Un prêt dit "de réparation" a été proposé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en septembre : les fonds russes détenus d’Euroclear seraient transférés sous forme d’un prêt sans intérêt à la Commission européenne, qui les transférerait ensuite à l’Ukraine. Un nouveau plan présenté début décembre envisage d’utiliser tous les avoirs gelés en Europe, y compris ceux détenus en France donc, et non plus uniquement ceux d’Euroclear.

Le Premier ministre belge Bart De Wever a adressé une fin de non-recevoir au plan initial et campe depuis sur ses positions. La Belgique, dont les banques commerciales possèdent par ailleurs 7 milliards d’euros d’avoirs russes selon le Financial Times (en plus des fonds placés chez Euroclear donc), craint de se retrouver seule face aux représailles russes et milite notamment pour que les actifs situés en France et dans d’autres pays soient également mobilisés. La dernière proposition ne l’a pourtant pas convaincue non plus, le ministre belge des Affaires étrangères critiquant même "la pire des options".

De leur côté, les autorités françaises, qui soutiennent le concept du prêt de réparation, ne montrent guère de zèle sur le dossier des actifs détenus par les banques commerciales hexagonales. Et arguent que ces dernières sont soumises à des obligations contractuelles différentes de celles d’Euroclear. Une pièce supplémentaire dans le vaste casse-tête du financement de Kiev, alors que le prochain Conseil de l’Europe, les 18 et 19 décembre, sera la dernière occasion d’obtenir un accord cette année.

© afp.com/Angela Weiss

D'après le Financial Times, la plupart des actifs russes gelés en France se trouveraient chez BNP Paribas.
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Algérie : pourquoi Christophe Gleizes est plus difficile à faire libérer que Boualem Sansal

La déception est immense. Ce jeudi 3 décembre, le journaliste Christophe Gleizes, emprisonné en Algérie depuis juin, n’a pas été libéré. Sa condamnation à sept ans de prison pour apologie du terrorisme a au contraire été confirmée en appel. Tout ça pour rien, ou presque ; avoir fait du journalisme avec un visa de touriste et avoir parlé à des dirigeants de la JS Kabylie, le club mythique de Tizi Ouzou. "Mon analyse, c’est que pendant le temps du délibéré, les magistrats ont reçu une commande", a expliqué son avocat, Emmanuel Daoud, dans l’émission Pour tout dire de T18, ce vendredi 5 décembre.

Nouvelle surprise, tant la relation entre la France et l’Algérie avait paru s’améliorer ces dernières semaines, les deux parties trouvant un intérêt commun à mettre en scène une entente nouvelle sur le dos de l’ex-ministre Bruno Retailleau. La libération de l’écrivain Boualem Sansal, le 12 novembre, a concrétisé cette embellie.

"Nous sommes plus optimistes pour Christophe Gleizes que pour Boualem Sansal", a souvent répété le quai d’Orsay aux journalistes ces derniers mois. Et pourtant. La libération de Boualem Sansal a montré que le régime algérien souhaitait se débarrasser d’un prisonnier âgé, en mauvaise santé, très défendu par le monde intellectuel. Ce "bougé" a rendu plus complexe la gestion du cas Gleizes, Alger optant manifestement pour le cynisme : en se délestant de ses deux prisonniers politiques français, le régime se serait privé d’un levier utile dans ses négociations, notamment migratoires et mémorielles, avec la France.

L’affaire Gleizes relève, aussi, pour partie, de la politique intérieure algérienne. Depuis le Hirak, en 2020, le régime traque toute voix dissonante. En mai 2021, le mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), auquel appartiennent certains cadres de la JS Kabylie, a été reconnu comme terroriste.

Dernier éléphant dans la pièce : l’opacité des circuits de décision algériens. "Pour nous, ce sont des Nord-Coréens qui parlent français", soulignait, il y a quelques mois, un haut responsable gouvernemental, pour expliquer à quel point la France ne comprend pas toujours les inflexions d’Alger. Tout espoir n’est pas perdu : la possibilité d’une grâce demeure entre les mains du président Abdelmadjid Tebboune. Il faudra plaider l'humanité ; Christophe Gleizes aimerait revoir sa grand-mère Georgette. Elle a bientôt 102 ans.

© afp.com/Handout

Le journaliste Christophe Gleizes, sur une photographie sans lieu ni date, diffusée le 30 janvier 2025 par sa famille
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