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"N'ayons pas la main qui tremble": Valérie Hayer appelle l'Union européenne à "mobiliser ces 210 milliards d'euros" d'avoirs russes gelés pour l'Ukraine

Valérie Hayer, présidente de Renew Europe, appelle à mobiliser les "210 milliards d'euros d'actifs" russes gelés pour aider l'Ukraine. "N'ayons pas la main qui tremble, il s'agit de notre crédibilité", dit la députée européenne française depuis la tribune du Parlement européen.

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« Plus le Japon aura des difficultés à gérer sa dette, plus les investisseurs douteront de la solidité des autres pays lourdement endettés »

La Banque du Japon envisage une hausse des taux d’intérêt, qui rendrait la gestion de sa dette très coûteuse. Les marchés craignent que d’autres pays endettés doivent à leur tour augmenter leur taux, explique l’économiste américain.

© KYODO / via REUTERS

Le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, et la première ministre, Sanae Takaichi, à Tokyo, le 18 novembre 2025.
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Des médicaments génériques aux biotechs, l’inexorable ascension de la Chine dans l’industrie pharmaceutique

En moins de dix ans, la Chine est devenue un pôle majeur d’innovation pharmaceutique, qui attire les grands laboratoires occidentaux. Un succès rendu possible, notamment, par la réforme des procédures locales de validation scientifique.

© Qilai Shen/Bloomberg via Getty Images

Un laboratoire de l’Infrastructure de biologie synthétique de Shenzhen, en Chine, le 26 novembre 2025.
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Les civils ukrainiens de plus en plus ciblés par les drones russes, alerte l'ONU

✇RFI
Par :RFI
Alors que l’Europe tente d’arracher des garanties de sécurité pour l’Ukraine aux États-Unis et que l’UE pousse pour la mise en place d’une force multinationale sur le sol ukrainien, la guerre, elle, continue. Pas question d’une trêve à Noël, a prévenu le Kremlin. Une mauvaise nouvelle parmi d’autres pour les civils ukrainiens, de plus en plus ciblés par les drones russes.

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Ces grandes entreprises européennes de la tech menacées de sanctions par Washington

Capgemini, DHL, Siemens ou encore Spotify : plusieurs géants européens du numérique pourraient bientôt se voir appliquer des sanctions par Washington. Mardi 16 décembre, les Etats-Unis ont menacé l’Union européenne (UE) de représailles, si elle ne modifiait pas sa réglementation du secteur numérique, qu’ils jugent "discriminatoire", accusant l’Europe de vouloir "restreindre, limiter et décourager" l’activité des entreprises américaines.

"L’Union européenne et certains Etats membres ont persisté dans leur approche discriminatoire et leur harcèlement avec des procès, impôts, amendes et directives visant les fournisseurs américains de services", a écrit dans un message sur X le bureau du représentant de la Maison-Blanche pour le Commerce (USTR). "S’ils persistent", ajoute-t-il, "les Etats-Unis n’auront d’autre choix que d’utiliser tous les outils à disposition pour contrer ces mesures déraisonnables", allant jusqu’à citer des noms de sociétés européennes.

Allocution télévisée

Ces menaces interviennent alors que le président américain doit s’exprimer, mercredi soir, à la télévision américaine, afin de vanter son bilan. De son côté, l’UE a assuré qu’elle allait continuer à réguler le secteur du numérique "équitablement" malgré les menaces américaines, assurant appliquer ses réglementations "sans discrimination" : "comme nous l’avons expliqué à de nombreuses reprises, nos règles s’appliquent de manière égale et équitable à toutes les entreprises opérant dans l’UE", a assuré Thomas Regnier, le porte-parole de la Commission européenne.

La Maison-Blanche n’a cessé de critiquer depuis le début de l’année les régulations européennes sur les services numériques et les enquêtes et amendes infligées par la Commission européenne contre les abus des géants américains.

120 millions d’euros réclamés à Meta

Dernier exemple en date d’amende infligée par l’UE, celle de 120 millions d’euros imposée début décembre au réseau social X, propriété du milliardaire Elon Musk, allié du président américain Donald Trump. La Commission reprochait au réseau social de ne pas respecter le règlement européen sur les services numériques (DSA), une décision vue comme "une attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain", avait fustigé le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio. Ces dernières années, d’autres géants de la tech comme Apple ou Google se sont également vues imposer plusieurs milliards d’euros d’amendes pour non-respect de la législation européenne.

Cette loi est entrée en vigueur il y a deux ans pour lutter contre les contenus illégaux et dangereux en ligne, et impose des obligations renforcées aux plus grandes plateformes actives dans l’UE. Ces dernières années, l’UE a imposé plusieurs milliards d’euros d’amendes aux grands groupes américains du numérique, pour non-respect de la législation européenne.

Les Européens dans le viseur

"Des entreprises européennes de services ont eu la possibilité d’opérer librement aux Etats-Unis depuis des décennies, profitant de l’accès à notre marché et à nos consommateurs", a rappelé le bureau de l’USTR dans son message, citant notamment Accenture, Capgemini, Publicis ou encore la licorne française de l’intelligence artificielle (IA) Mistral. "Si des mesures de représailles étaient nécessaires, la loi américaine permet la mise en place de droits d’entrée ou de restrictions aux services étrangers, parmi d’autres possibilités", a-t-il menacé.

Washington a appelé à plusieurs reprises l’UE à assouplir ses directives relatives au secteur du numérique, mettant notamment dans la balance un abaissement possible des droits de douane imposés à l’acier et l’aluminium européens. Le bureau de l’USTR a également prévenu les "autres pays qui envisagent une stratégie similaire à l’UE en la matière" d’une "réponse identique" de la part des Etats-Unis.

En parallèle, la Maison-Blanche a également annoncé, mardi, la suspension d’un partenariat technologique entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, portant notamment sur l’intelligence artificielle, le nucléaire et l’informatique quantique, au motif que la conclusion de l’accord n’allait pas assez vite.

© AFP

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Les Etats-Unis annoncent un blocus maritime contre les pétroliers sous sanctions du Venezuela

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi un "blocus total" contre les pétroliers sous sanctions se rendant ou partant du Venezuela, renforçant la pression économique sur Caracas en pleine crise entre les deux pays. "Aujourd'hui, j'ordonne un blocus total et complet de tous les pétroliers sanctionnés entrant et sortant du Venezuela", a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

Le gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro utilise le pétrole pour financer "le narcoterrorisme, la traite d'êtres humains, les meurtres et les enlèvements", a justifié Donald Trump, reprenant sa rhétorique habituelle. Dans son message, il a aussi affirmé que "le régime vénézuélien avait été désigné comme une organisation terroriste internationale" par son administration.

Caracas a répondu en qualifiant de "menace grotesque" cette annonce. "Le président des Etats-Unis tente d'imposer de manière absolument irrationnelle un prétendu blocus naval militaire au Venezuela dans le but de voler les richesses qui appartiennent à notre patrie", a rétorqué le gouvernement vénézuélien dans un communiqué.

Le durcissement de la politique américaine salué par Maria Corina Machado

L'administration Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic. L'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole vénézuélien, la principale ressource de son pays.

Les Etats-Unis ont déployé depuis cet été un important dispositif militaire dans les Caraïbes, et bombardé des embarcations en provenance du Venezuela au nom de la lutte contre le narcotrafic, des opérations à la légalité mise en doute par les experts. "Le Venezuela est entièrement encerclé par la plus grande armada jamais assemblée dans l'histoire de l'Amérique du Sud", a affirmé Donald Trump. Le déploiement américain "ne fera que s'accroître, et le choc qu'ils subiront sera sans précédent - jusqu'à ce qu'ils rendent aux Etats-Unis d'Amérique le pétrole, les terres et les autres actifs qu'ils nous ont précédemment volés", a ajouté le président américain, qui a toujours maintenu le flou sur la possibilité d'une intervention terrestre sur le sol vénézuélien.

Donald Trump n'a pas développé ses accusations de vols de pétrole et de terres. Dans les années 1970, le Venezuela a nationalisé son industrie pétrolière, et sous la présidence d'Hugo Chavez (1999-2013), les "majors" étrangères ont été obligées, pour rester dans le pays, d'accepter des coentreprises majoritairement détenues par la compagnie d'Etat PDVSA. La compagnie américaine Chevron, qui continue à travailler au Venezuela au bénéfice d'une dispense de sanctions, a indiqué mardi que ses opérations "continuent sans interruption et dans le plein respect des lois".

Le durcissement de la politique américaine contre Caracas a été salué par l'opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, prix Nobel de la paix 2025, qui a même appelé ce week-end sur la chaîne américaine CBS à exercer plus de "pression" afin que "Maduro comprenne qu'il doit partir". Soumis à un embargo américain depuis 2019, le pétrole vénézuélien est écoulé sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine.

Un pétrolier saisi

La semaine dernière, les forces américaines ont saisi en mer des Caraïbes un pétrolier à destination de Cuba, le Skipper. Le navire transportait entre un et deux millions de barils de brut vénézuélien, selon les sources, pour une valeur de 50 à 100 millions de dollars. Selon Washington, le navire était sous sanctions américaines depuis 2022 pour des liens présumés avec le Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranienne et le Hezbollah libanais. Selon la Maison-Blanche, les Etats-Unis entendent "saisir le pétrole" du Skipper, reconnaissant cependant que cela posait des questions juridiques.

L'annonce de blocus Donald Trump survient alors que les ministres américains de la Défense et des Affaires étrangères ont défendu mardi au Congrès les frappes menées contre des embarcations soupçonnées de narcotrafic dans les Caraïbes.

Depuis début septembre, le président américain a ordonné des frappes contre au moins 26 navires dans les Caraïbes ou l'est du Pacifique, tuant au moins 95 personnes, sans jamais fournir de preuve de leur implication dans le trafic de drogues. Le sujet a soulevé de vifs débats à Washington, notamment une opération datant de début septembre au cours de laquelle l'armée a tiré deux salves, la seconde achevant les deux survivants d'un bateau déjà en flammes.

© Gustavo GRANADO / AFP

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi 16 décembre un "blocus total" contre les pétroliers sous sanctions se rendant ou partant du Venezuela.
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Donald Trump impose des restrictions d'entrée à sept nouveaux pays, ainsi qu'aux Palestiniens

Donald Trump a étendu mardi 16 décembre les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens. Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison-Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales. Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

Quelques exceptions

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles. S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays. L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Une mesure "qui vise à protéger les Etats-Unis"

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale. Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison-Blanche. De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis. Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison-Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale. Les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants. Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.

© afp.com/ANDREW CABALLERO-REYNOLDS

Le président américain Donald Trump le 3 décembre 2025, à Washington, aux Etats-Unis
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Donald Trump veut revoir les seuils d'exposition à la radioactivité : ce que révèle sa nouvelle lubie

Des grandes annonces de Donald Trump sur le nucléaire, le grand public a surtout retenu la possible reprise des essais militaires sur le terrain, après plusieurs décennies d’arrêt. Mais dans les executive orders du président américain, une autre mesure, historique elle aussi, commence à créer des remous. Dans un souci d’efficacité, l’administration souhaite relever les seuils maximums d’exposition à la radioactivité pour la population. Il n’en fallait pas plus pour accentuer la peur de l’atome.

Aux Etats-Unis, certains médias évoquent déjà un pic de cancers à venir ou l’arrivée, dans les supermarchés, de poêles à frire radioactives fabriquées à partir de matériaux irradiés recyclés. "Le débat mérite pourtant d’être plus nuancé, estime Dominique Greneche, docteur en physique nucléaire et membre de PNC-France (Patrimoine nucléaire et climat). Non seulement des scientifiques tout à fait respectables sont favorables à ce changement de norme. Mais le président américain a le mérite de mettre le doigt sur un problème rarement abordé : l’excès de sûreté en matière de nucléaire civil."

La réglementation sur les radiations

Aux Etats-Unis, deux idées fortes servent de pilier à la réglementation sur les radiations. La première part du principe que le risque lié aux rayonnements est directement proportionnel à la dose, et qu’il n’y a pas de seuil en dessous duquel ce risque est nul. Le second principe, qui découle du précédent, cherche à maintenir l’exposition des travailleurs et du public aussi faible que raisonnablement possible. Et c’est cette fameuse règle du As Low As Reasonnably Achievable (ALARA), qui se retrouve aujourd’hui dans le viseur de l’administration américaine.

"Concrètement, les limites de dose aux États-Unis sont de 50 millisieverts (mSv) par an pour les travailleurs du nucléaire et de 1 mSv pour le public. Le ministère de l’Énergie et la Commission de réglementation nucléaire n’ont pas encore publié leur projet, nous ne savons donc pas exactement quels seront les changements. Cependant, même si rien n’est encore officiel, les modifications envisagées pourraient augmenter les doses admissibles pour le public autour de 5 mSv par an. Il s’agirait également de supprimer ou d’affaiblir le principe de l’ALARA", détaille Emily Caffrey, physicienne certifiée en radioprotection, professeure à l’université d’Alabama-Birmingham.

Pourquoi remettre en question cette règle pleine de bon sens héritée des années 1950 ? "Il semblait prudent d’appliquer ce principe à l’époque, mais la notion de 'raisonnablement possible' a depuis lors été interprétée de manière très large, entraînant des conséquences indésirables", confie Craig Piercy, dirigeant de l’American Nuclear Society, une société savante regroupant plusieurs milliers de scientifiques. Le strict respect de cette règle entraîne par exemple des travaux de construction supplémentaires sur les sites de traitement des déchets radioactifs. Il se traduit parfois par un refus de radiothérapie pour un patient ou des décès inutiles comme lors de l’évacuation de la région de Fukushima.

"Après la catastrophe, les autorités ont décidé d’évacuer 78 200 personnes vivant dans des zones définies en fonction de ces limites très basses. Or plusieurs études ont attribué ensuite entre 1 600 et 2 200 décès à cette opération (morts de personnes âgées faute de soin, décès dans les transports, suicides…). Dès lors, il faut s’interroger sur le bilan sanitaire global de type de gestion post-accidentelle basé sur les normes trop restrictives", détaille Dominique Greneche.

Des marges confortables

D’autant qu’un rapport récent confirme qu’en matière de radioactivité, il existe une marge importante de sécurité permettant de relever les seuils d’exposition sans mettre la population en danger. Selon ce document, rédigé par les scientifiques du laboratoire national de l’Idaho, les études épidémiologiques n’ont jamais réussi à démontrer des effets statistiquement significatifs sur la santé à des doses inférieures à 100 mSv. Conclusion des experts : pour le grand public, "la limite actuelle de 1 mSv par an semble trop restrictive. Une révision à 5 mSv par an pour le grand public permettrait de maintenir une marge de sécurité substantielle tout en en permettant une mise en œuvre plus rentable des technologies nucléaires bénéfiques pour les secteurs de l’énergie, de la santé et de l’industrie".

Craig Piercy acquiesce : "Oui, les rayonnements causent la mort à fortes doses. Ils provoquent le cancer de manière relativement linéaire sur le plan statistique. Mais à environ 50 mSv par an, le signal épidémiologique des effets néfastes sur la santé disparaît au milieu d’autres facteurs (alimentation, forme physique…). Sans preuve directe chez les populations humaines, les scientifiques ne peuvent que théoriser sur les effets de l’exposition aux rayonnements à ces niveaux proches du fond".

Mais comment rassurer la population sur un sujet aussi sensible ? "La question de savoir si ce changement de norme est acceptable relève de la politique et de valeurs comme la tolérance au risque. Elle ne peut être tranchée par une simple réponse scientifique. Bien que je ne qualifierais pas personnellement ce changement potentiel de dangereux, il comporte des implications méritant d’être débattues", souligne Emily Caffrey.

Les effets économiques d’une telle décision, en revanche, sont parfaitement clairs. Par exemple, les normes drastiques augmentent considérablement les coûts pour la filière de retraitement des déchets. Elles réduisent aussi les perspectives de recyclage. "C’est vrai pour les Etats-Unis, mais aussi pour la France, estime Dominique Greneche. Nous avons chez nous une règle spécifique, un seuil de radioactivité en dessous duquel les déchets issus d’une installation nucléaire ne peuvent être gérés comme des matériaux conventionnels. Nous sommes le seul pays au monde à nous payer le luxe d’un tel fardeau réglementaire". Même l’ancien directeur général de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Jacques Repussard, s’en inquiète dans une interview donnée à la Société française d’énergie nucléaire (Sfen). "Ce mécanisme comporte deux inconvénients. Le premier : c’est un système luxueux. Tout ce qui sort de la zone contrôlée est réputé radioactif, même s’il n’y a pas du tout de contamination. Mais l’inconvénient le plus sérieux est que cela conduit, paradoxalement, à fausser la représentation qu’a le public des déchets radioactifs. Il peut en effet légitimement penser que si l’on prend tant de précautions, c’est que ceux-ci sont très dangereux dès le premier becquerel… Ce qui est évidemment faux".

"A force d’empiler des normes, on atteint une limite difficile à franchir en matière de sûreté ; c’est comme si on avait mis en place un nœud coulant", prévient Dominique Greneche. La France devrait donc mener elle aussi son introspection ? Le scientifique en est persuadé. "Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, Donald Trump a sans doute raison de mettre un coup de pied dans la fourmilière."

© CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Donald Trump, à la Maison-Blanche, mercredi 23 avril 2025.
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Les pays de l’est de l’Union européenne appellent Bruxelles à renforcer leur défense

Huit chefs d’Etat et de gouvernement européens de la partie orientale de l’UE se sont réunis, mardi 16 décembre, dans la capitale finlandaise. Ils ont appelé Bruxelles à prendre des « mesures concrètes » pour renforcer leur capacité de surveillance et de dissuasion face à la Russie et à la Biléorussie.

© HEIKKI SAUKKOMAA / AFP

Les huit chefs d’Etat et de gouvernement européens de la partie orientale de l’UE, réunis à Helsinki, le 16 décembre 2025.
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Attentat en Australie : l’assaillant inculpé pour terrorisme et 15 chefs d’accusation de meurtre

« Les premières indications suggèrent qu’il s’agit d’une attaque terroriste inspirée par l’EI, une organisation terroriste répertoriée en Australie », a déclaré la police de Nouvelle-Galles du Sud dans un communiqué, après la pire fusillade que le pays a connue depuis des décennies.

© Flavio Brancaleone/REUTERS

Près du pavillon de Bondi Beach, devant le mémorial floral érigé en hommage aux victimes de l’attentat qui a visé une célébration de Hanoukka dimanche, à Sydney, le 16 décembre 2025.
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Gabriel Zucman, économiste : « L’idée d’une sclérose européenne face à un supposé eldorado américain ne repose pas sur grand-chose »

Davantage de loisirs, de meilleures performances de santé, plus d’égalité et moins d’émissions de carbone, le tout avec une productivité globalement comparable : les Européens peuvent être fiers de leur modèle, soutient le directeur de l’Observatoire européen de la fiscalité dans une tribune au « Monde ».

© Chloe Sharrock/MYOP pour « Le Monde »

L'économiste Gabriel Zucman à l’Ecole d’économie de Paris, le 9 septembre 2025.
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Michèle Lamont, sociologue : « Pour ne pas laisser Trump imposer son récit, il faut multiplier les messages en faveur de l’inclusion »

La professeure à Harvard, spécialiste des frontières symboliques et de la justice sociale, explique dans un entretien au « Monde » que la guerre culturelle menée par la nouvelle administration a une motivation économique : affaiblir tous ceux qui font obstacle à une société tournée vers le profit.

© Yann Legendre

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