Défense : à rebours de Donald Trump, le Congrès américain réaffirme son engagement en Europe
Le Congrès américain a adopté ce mercredi 17 décembre un texte de stratégie de défense pour 2026. Etonnament, ce texte réaffirme son soutien aux alliances des Etats-Unis en Europe, à rebours de signaux récents de Donald Trump et de son gouvernement. Nommé le NDAA, c’est l’une des seules lois votées chaque année par les deux chambres du Congrès avec un certain consensus entre démocrates et républicains.
Quand le Congrès freine la dynamique de repli américain
Le Pentagone, acteur puissant de la défense américaine et actuellement sous l’égide du ministre proche de Trump Pete Hegseth, tente de recentrer la stratégie de défense des Etats-Unis sur les Amériques, avec plusieurs frappes en mer des Caraïbes et dans l’océan Pacifique contre des embarcations accusées de narcotrafic, sur fond de tensions accrues avec le Venezuela.
Mais la proposition de loi élaborée par le Congrès prévoit le maintien de la présence des Etats-Unis sur le sol européen. Elle empêche le Pentagone de réduire le nombre de soldats américains déployés en Europe sous la barre des 76 000 sans justification auprès du Congrès. Le NDAA anticipe aussi pour 2026 quelque 400 millions de dollars d’achats par Washington d’équipements militaires américains à destination de Kiev, afin de continuer à lutter contre l’invasion russe.
Un contre-pied aux déclarations récentes de Donald Trump, qui s’était notamment moqué de la dépendance des Européens à la protection militaire des Etats-Unis en lançant : "L’Otan m’appelle papa". Certains parlementaires républicains, de tendance isolationniste, ont eux dénoncé le texte, et notamment l’aide militaire à l’Ukraine.
Rattraper la flotte navale chinoise
La version 2026, longue de plus de 3 000 pages, préconise par ailleurs un budget annuel global de plus de 900 milliards de dollars, en augmentation de 5 milliards par rapport à l’année précédente. "Le moyen le plus sûr d’assurer la paix est de la garder par la force", a assuré mardi le chef de la majorité républicaine au Sénat, John Thune, reprenant le slogan de "paix par la force" adopté par Donald Trump depuis le début de son second mandat.
Parmi les mesures prévues cette année, la construction de davantage de navires militaires "pour aider à réduire l’écart" avec les capacités de construction navale de la Chine, mais également l’établissement du "Dôme d’or" antimissiles voulu par Donald Trump, ou encore une augmentation de 3,8 % de la solde des militaires. Il a également souligné des réformes dans les processus d’achats du Pentagone avec "l’élimination de dizaines de règles et lois pesantes".

© afp.com/SAUL LOEB



