Tennis : cinq Français mis en examen dans une enquête sur un réseau international de matchs truqués
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C’est une nouvelle étude qui risque de faire réagir au sein de l’Union européenne (UE). Selon Zareh Astryan, professeur d’économie à l’université de Münster, le budget de 392 milliards d’euros destiné à soutenir les régions les plus pauvres de la zone produit un rendement très faible, chaque euro dépensé par l’UE dans le cadre de sa "politique de cohésion" ne générant qu’environ un euro de croissance supplémentaire du PIB, révèle le Financial Times, ce lundi 20 octobre. D’après les travaux de l’économiste, bien que ces aides, qui peuvent parfois représenter l’essentiel des investissements publics dans certains pays, contribuent à attirer entre deux et trois euros d’investissements privés pour chaque euro dépensé, ces derniers ont tendance à s’effondrer dès lors que les régions perdent l’accès à ces fonds.
Une analyse qui rejoint celle d’autres spécialistes, pour lesquels cet argent peut certes permettre de moderniser les infrastructures et soutenir l’emploi dans toute la périphérie de l’UE, mais dont l’impact sur la productivité et l’innovation reste inégal. "En moyenne, la politique de cohésion semble avoir été efficace pour stimuler la croissance des régions européennes, mais ce n’est pas le cas partout", appuie auprès du Financial Times Ugo Fratesi, professeur d’économie régionale à l’Ecole polytechnique de Milan.
Du côté des Etats, certains s’inquiètent déjà. "Sans politique de cohésion, nous ne serions pas en mesure de réparer un grand nombre de routes, de ponts, d’écoles, d’équipements sociaux, d’hôpitaux et de transports en commun", a illustré Milan Majerský, gouverneur régional de Prešov, la région la plus pauvre de Slovaquie orientale, où les fonds de cohésion représentent environ 80 % des investissements publics. "La Slovaquie ne pourrait pas fonctionner sans les fonds européens", a-t-il résumé. A Murcie, une région sèche du sud de l’Espagne, on affirme également que les nets progrès dans les domaines agricoles et de gestion de l’eau auraient été impossibles sans ces aides, qui ont fait du territoire "l’une des économies régionales espagnoles à la croissance la plus rapide", soutient Fernando López Miras, son président.
A l’inverse, les responsables des pays les plus riches du nord et de l’ouest de l’UE, principaux contributeurs au budget de l’Union, affirment que les dépenses de cohésion ont déjà permis aux régions de rattraper leur retard économique, et que ces ressources doivent désormais être réorientées vers d’autres priorités, comme la défense ou la relance industrielle.
Ces critiques à l’encontre des fonds de cohésion s’inscrivent dans un contexte déjà tendu. Le 15 octobre dernier, le Comité européen des régions (Cdr) a rejeté, par une résolution adoptée à l’unanimité, le projet de la Commission européenne visant à fusionner les fonds destinés au développement régional et à l’agriculture dans le budget 2028-2034. Outre l’absence de garanties d’accès à la politique de cohésion pour toutes les régions, le Cdr alerte contre le regroupement de ces aides en "un seul paquet nationalisé sans critères d’allocation clairs", ce qui pourrait engendrer une concurrence entre les agriculteurs et les collectivités locales, assure l’organe consultatif.
Les régions en appellent désormais aux institutions compétentes pour bloquer le projet : "Le Parlement européen et le Conseil de l’UE doivent désormais prendre leurs responsabilités pour stopper ces projets et éviter une aggravation des conflits institutionnels et du chaos", a déclaré Kata Tüttő, la présidente du Cdr, qui a mené une mobilisation éclair sur la place située devant le Parlement européen. Melonian Fitto, le vice-président exécutif de la Commission européenne en charge de la cohésion, a de son côté échangé avec les régions italiennes le 14 octobre dernier, assurant que "la cohésion sans les régions [était] impossible".
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