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Comment résorber le trou que va laisser la génération des baby-boomers dans le marché du travail une fois partie en retraite ? Le gouvernement allemand s’apprête à approuver un plan pour inciter les seniors à travailler plus longtemps, dans un pays où les retraités représentent désormais un quart de la population. Mercredi 15 octobre, le cabinet du chancelier Friedrich Merz devrait finaliser les détails de la "retraite active", qui permettra d’exonérer d’impôts jusqu’à 2 000 euros les salaires perçus au-delà de l’âge légal de départ à la retraite. Il est actuellement de 66 ans et sera porté à 67 ans progressivement d’ici 2031.
Concrètement, une personne ayant atteint l’âge de la retraite et travaillant encore pourra gagner jusqu’à 2 000 euros mensuels défiscalisés. Cela ne concerne pas les entrepreneurs, travailleurs indépendants et les indépendants du secteur de l’agriculture, précise la ZDF. La réforme, poussée par la CDU ces deux dernières années, entrerait en vigueur au 1er janvier 2026 et concerne "ceux qui en sont capables et qui le souhaitent", a précisé Friedrich Merz.
Selon l’office fédéral des statistiques, 13,4 millions d’Allemands auront atteint l’âge de la retraite d’ici 2039, soit un membre sur trois de la population active. Ce départ en masse de travailleurs ne sera pas comblé par l’arrivée de jeunes Allemands, note un projet de texte relayé par le Financial Times, qui conclue que "le marché allemand du travail fait face à des défis structurels en raison d’un changement démographique". Ce qui vient aggraver le déficit déjà chronique de main-d’œuvre qualifiée dans le pays. Le système de cotisation et donc de financement des retraites est également mis à mal.
En proposant aux personnes en âge de prendre leur retraite de travailler tout en étant exonérés d’impôts, le gouvernement veut rendre le travail des seniors "plus attractif". D’après le Financial Times, qui cite le projet de texte, ce cadeau fiscal permettra de "conserver plus longtemps l’expérience et les connaissances des travailleurs au sein des entreprises". Il entraînera également une "augmentation globale du taux d’emploi et contribuera à la croissance économique et à des recettes publiques plus élevées".
Selon la ZDF, le gouvernement n’a pas donné d’estimation quant au nombre d’Allemands qui pourrait en bénéficier. Mais la chaîne publique, qui cite un rapport préliminaire du parti social-démocrate (SPD), rappelle que le manque à gagner de cette mesure devrait coûter 890 millions d’euros par an d’ici 2030 à l’Etat, aux Länder et aux collectivités locales, soit 3,5 milliards d’euros en tout.
Ce changement est voulu par Friedrich Merz dans le cadre d’un ensemble plus vaste de réformes sociales. Le chancelier allemand avait annoncé avant l’été un "automne des réformes", allant des retraites aux allocations chômage. "L’Etat providence tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est plus finançable", avait lancé le dirigeant fin août, provoquant des remous sur le budget au sein de sa coalition avec les sociaux-démocrates. "Nous ne voulons pas l’effacer" ni "l’abolir", mais "nous devons le réformer", avait précisé le chancelier. Cet été, la ministre conservatrice de l’Economie Katherina Reiche avait relancé le débat en évoquant un âge légal de départ à 70 ans, suscitant les critiques au sein de son propre parti, la CDU, comme de son partenaire de coalition, le SPD.
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