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Grève monstre en vue en Belgique pour s’opposer à la cure d’austérité voulue par le gouvernement

Dimanche soir, le royaume devrait entrer dans un conflit social d’une ampleur inédite depuis les années 1980. On s’attend à une paralysie des services publics, mais aussi à des blocages dans le privé, syndicats et partis de gauche s’opposant farouchement au budget établi par le premier ministre Bart De Wever.

© NICOLAS TUCAT / AFP

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EN DIRECT, guerre en Ukraine : le rôle de l’UE doit être « pleinement reconnu » dans tout plan de paix, estime Ursula von der Leyen

Les Européens cherchent à ne pas être tenus à l’écart des tractations autour du plan proposé par Donald Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Ils participent dimanche à Genève à des pourparlers avec des responsables ukrainiens et américains.

© VALENTIN FLAURAUD / AFP

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L'Ukraine frappe une centrale près de Moscou, la Russie revendique la prise de trois localités

Dimanche 23 novembre, une attaque de drones ukrainiens a frappé une importante centrale de production d'électricité et de chauffage située dans la région de Moscou, a annoncé le gouverneur régional de Moscou. De son côté, l'armée russe a revendiqué la prise de trois nouvelles localités dans l'est de l'Ukraine, au moment où Ukrainiens, Européens et Américains se réunissent en Suisse pour évoquer le plan de paix proposé par Donald Trump.

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A Lisbonne, l'impressionnante flambée des prix de l'immobilier : "Le problème, ce n'est plus Airbnb"

A l'approche des élections municipales portugaises, organisées le 12 octobre dernier, un sujet revenait en boucle dans les discours de tous les candidats : le logement, le logement, le logement. Il faut dire que le pays est dans une situation délicate. Au deuxième trimestre 2025, Eurostat a enregistré une hausse des prix de 17,2 % en glissement annuel. Il s'agit, de loin, de la plus forte augmentation du continent (+5,4 % en moyenne), mais aussi de la plus forte hausse qu'a connue le pays depuis la crise de 2008.

Alors que Paris s'enthousiasme de la timide reprise du marché après deux années d'atonie (la France enregistre, elle, une hausse de 0,5 % en glissement annuel), Lisbonne frissonne. Lors de la précédente mandature, Filipa Roseta était l'élue à la chambre municipale en charge du Logement et de la Construction à Lisbonne. Avant de retrouver les bancs de l'école d'architecture où elle enseignait avant de prendre ses fonctions, elle a accepté de raconter les dynamiques qui rendent le marché immobilier portugais si inhospitalier... et de démonter quelques stéréotypes.

L’Express : D'après une étude publiée en octobre 2025 par la Commission européenne, le Portugal fait partie d'une minorité de pays membres où les prix de l'immobilier ont doublé depuis 2015. Les derniers chiffres font état d'une accélération alarmante de cette hausse, notamment dans la capitale, Lisbonne. Comment l'expliquer ?

Filipa Roseta : C'est un phénomène multifactoriel, évidemment, mais à Lisbonne, le problème principal, c'est l'augmentation de la population. Nous vivons dans une ville où la population diminue de manière structurelle depuis plusieurs décennies. Notre pic démographique a été atteint lors de la période postcoloniale, au début des années 1980 [NDLR : le Mozambique, l'Angola, et les archipels du Cap-Vert et Sao Tomé-et-Principe ont obtenu l'indépendance en 1975] et la population a diminué jusqu'à la pandémie de Covid-19. Mais depuis 2021, la dynamique s'est inversée et la population est passée de 545 000 à 575 000 habitants, soit une hausse de 6 % en trois ans, ce qui constitue une augmentation importante.

On cite régulièrement l'achat d'appartements destinés à la location de courte durée comme un des facteurs de la crise au Portugal. Quel est l'impact du tourisme sur la hausse des prix de l'immobilier ?

Oui, à l'échelle du pays, c'est un phénomène qu'on a observé, et d'ailleurs les gens en parlent encore beaucoup. Cependant, cela ne correspond pas à la réalité à Lisbonne aujourd'hui. Pour pouvoir louer leur habitation aux touristes, les propriétaires doivent demander une licence appelée AL pour "alojamento local" (hébergement local). Or, à Lisbonne depuis 2022, la délivrance de nouveaux permis a été gelée. Si on regarde les chiffres, leur nombre a donc plutôt eu tendance à baisser. Le problème, ce n'est donc pas Airbnb, mais la concentration d'une plus forte population dans la capitale par rapport au nombre de logements disponibles.

Une conséquence de cette pénurie de logements, c'est la formation de nouveaux bidonvilles autour des grands centres urbains...

Oui, c'est horrible. On est très loin de ce qu'on a connu dans les années 1990 où il y avait plus de 20 000 taudis à Lisbonne même. Aujourd'hui, ce n'est pas une réalité qu'on observe sur le territoire même de la ville, mais on le voit beaucoup dans les communes limitrophes. Aujourd'hui, il y aurait plus de 3 000 personnes qui vivraient dans ces conditions terribles dans l'aire métropolitaine de la capitale.

C'est un très gros problème, qui empire d'année en année et on ne peut pas continuer comme cela. La population de ces habitats indignes, ce sont souvent des familles, des gens qui travaillent, des immigrés qui sont venus pour gagner leur vie. Ils sont rémunérés au salaire minimum mais aujourd'hui, ce n'est pas suffisant pour occuper un logement où que ce soit.

Outre ces classes populaires, la pénurie de logements touche-t-elle aussi les classes moyennes ?

Ce qu'il faut comprendre, c'est que le coût du logement progresse beaucoup plus vite que les salaires, si bien que l'écart entre les traites des ménages et leur revenu disponible se réduit rapidement. Depuis trois à cinq ans, les familles doivent consacrer une partie de plus en plus importante de leur revenu disponible au logement. Résultat : les classes moyennes, elles aussi, sont progressivement évincées du marché. On a aujourd'hui des étudiants qui ne peuvent pas trouver de location et des milliers d'adultes qui n'ont pas les moyens de quitter le domicile familial.

Qu'il y ait une telle demande, ça devrait être une bonne nouvelle. C'est une preuve de dynamisme et c'est toujours bien d'avoir une ville en croissance, notamment en croissance économique. Notre ville a toujours été très accueillante et très internationale mais pour continuer à accueillir de nouveaux lisboètes, il faut qu'on agisse sur l'offre de logements. Et pour cela, il nous faut construire - et construire vite.

Dans certaines villes portugaises, il faut attendre jusqu'à dix-huit mois pour obtenir un permis de construire.
Dans certaines villes portugaises, il faut attendre jusqu'à dix-huit mois pour obtenir un permis de construire.

Justement, dans un rapport récent, la Banque mondiale souligne que dans certaines villes, les délais pour obtenir un permis de construire dépassent les dix-huit mois. Lisbonne en fait partie...

C'est quelque chose sur lequel on essaye de travailler et les choses se sont améliorées ces dernières années. Nous avons mis en place une stratégie, à la municipalité mais aussi à l'échelle du pays, pour réduire le poids de la réglementation et aujourd'hui, la plupart des permis sont octroyés dans un délai plus court. Ça, c'est pour la construction de logements privés.

Il y a un autre levier sur lequel l'Hôtel de Ville peut travailler, c'est la construction de logements qui lui appartiennent. 2 000 logements sont déjà en construction et on prévoit d'en bâtir un millier supplémentaire d'ici 2028. Pour cela, les fonds européens nous sont très utiles. Le plan de relance post-Covid-19 a été extrêmement important pour accroître notre offre de logements sociaux pour les plus démunis et de logements abordables pour la classe moyenne. Dans le cas de ces constructions, les délais pour obtenir un permis se sont nettement réduits.

Dans quels types de quartiers la ville de Lisbonne peut-elle continuer à construire ?

Un autre enjeu pour une municipalité comme la nôtre, c'est de donner envie aux gens de s'installer dans de nouvelles zones. Il y a plein d'espaces merveilleux, mais qui méritent d'être plus attrayantes. Notre rôle c'est donc d'améliorer ces quartiers pour augmenter la quantité de terrain disponible à la construction et faire sortir de nouveaux logements destinés à la classe moyenne.

Ce problème n'est pas propre à la capitale, vous savez. Dans notre pays, environ 80 % de la population vit en zone littorale, entre Lisbonne et Porto. Les 20 % restants vivent dans le reste du pays. Nous pourrions donc être un peu plus dispersés, cela allégerait certainement le fardeau des villes.

© afp.com/PATRICIA DE MELO MOREIRA

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"Bureaucrates, sadomasochisme et vélos volés" : au cœur d’une saga politico-judiciaire au Danemark

"Toute cette affaire est complètement absurde", s’agace un chroniqueur du média danois centre droit Berlingske. De son côté, le Copenhagen Post semble se délecter de ce "polar nordique" qu’il résume en quelques mots : "bureaucrates, sadomasochisme et vélos volés." Le 5 novembre 2025, tous les yeux étaient braqués sur le tribunal de Lyngby, au nord de Copenhague. Ce dernier a ordonné le versement de 20 000 couronnes (soit environ 2 700 euros) à l’ancien patron du renseignement militaire danois (FE), Lars Findsen, pour atteinte à sa vie privée.

En cause : une réunion confidentielle, en janvier 2022, au cours de laquelle le chef du renseignement intérieur (PET), Finn Borch Andersen, aurait dévoilé aux responsables politiques des éléments intimes de sa vie, affirmant notamment que Lars Findsen volait des vélos pour les échanger contre des services sexuels sadomasochistes. Des accusations spectaculaires, mais impossibles à étayer.

La cour les a jugées fausses, illégales et offensantes, et donc largement injustifiables - même au nom de la sécurité nationale. Alors que le parquet a fait appel, ce verdict rouvre une plaie que le gouvernement aimerait refermer au plus vite. Le PET lui est désormais suspecté d’avoir manipulé les responsables politiques pour faire surveiller Lars Findsen.

Cette affaire "découle de l’une des sagas politiques et juridiques les plus extraordinaires de l’histoire récente du Danemark : le fameux "scandale FE", résume le Copenhagen Post.

Un partenariat secret entre le FE et l’agence américaine NSA

Tout commence le 21 août 2020, lorsqu’une agence de contrôle révèle qu’elle a été alertée par un lanceur d’alerte. Selon lui, le FE - le service de renseignement militaire - aurait caché des informations cruciales et pourrait avoir espionné des citoyens danois. Et la sanction ne se fait pas attendre : quelques jours plus tard, le ministre de la défense suspend plusieurs responsables, dont Lars Findsen, figure centrale du renseignement danois depuis plus de vingt ans.

Dans les mois qui suivent, les médias découvrent une autre dimension du dossier : un partenariat secret entre le FE et l’agence américaine NSA, permettant aux États-Unis d’exploiter les câbles sous-marins de télécommunications danois. Ce dispositif, encore officieux à l’époque, aurait servi à espionner des dirigeants européens au début des années 2010. L’information circule, sans jamais être confirmée et certaines fuites encerclent désormais Lars Findsen.

Lars Findsen placé sur écoute

À l’automne 2020, il est placé sous écoute. Le 8 décembre 2021, à son retour d’un déplacement en Macédoine du Nord, il est arrêté à l’aéroport de Copenhague par des agents en civil. La presse parle alors de l’opération de surveillance la plus coûteuse jamais menée dans le pays, rappellent nos confrères du Monde. Trois autres employés du FE sont interpellés puis relâchés. Lars Findsen, lui, passe 71 jours au centre de détention de Hillerød, avant d’être libéré sous conditions. Il racontera cette période dans un livre publié un an plus tard.

Une commission d’enquête blanchira les responsables du FE dès la fin 2021, mais l’affaire connaît un énième rebond : en septemb2022, Lars Findsen et un ancien ministre de la défense, Claus Hjort Frederiksen, sont officiellement mis en examen pour divulgation de secrets d’État. Il faudra attendre octobre 2023 pour que la Cour suprême reconnaisse publiquement, pour la première fois, l’existence du partenariat avec la NSA, confirmant ainsi ce que les autorités avaient longtemps tenté de minimiser. Peu après, les poursuites sont abandonnées. Lars Findsen a depuis quitté ses fonctions avec une compensation financière élevée.

Le PET désormais dans le viseur

Désormais, ce n’est plus le FE qui pose problème, mais la manière dont le PET a géré son enquête. Alors qu’une partie de la classe politique réclame désormais des sanctions contre son chef, les médias aussi se questionnent. Le Berlingske estime que "PET a rompu le contrat tacite entre le citoyen et l’État". Même interrogation dans le média Politiken : "Peut-on faire confiance à un chef du PET qui ment à nos politiciens et à la justice ?", se demande son rédacteur en chef.

Ce qui n’était qu’un scandale autour d’un homme devient peu à peu un test pour l’État de droit danois. De son côté, le gouvernement lui, semble bien décidé à tourner la page. Son objectif : éviter de nouvelles révélations sur l’accord avec les Américains.

© Ritzau Scanpix via AFP

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Cinq jours d’école par semaine, « interdiction de Shein », plan de paix de Trump : le point à la mi-journée

La Convention citoyenne sur les rythmes scolaires qui a dévoilé ses propositions ; plus de 80 députés qui réclament « l’interdiction de Shein » en France ; Ukrainiens, Américains et Européens qui se réunissent en Suisse pour discuter du plan de Donald Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine… Ce qu’il faut retenir de cette matinée du dimanche 23 novembre 2025 est à découvrir ici.

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La déclaration adoptée par le G20 montre que “les États-Unis sont du mauvais côté de l’histoire”

Rompant avec la tradition de faire adopter une déclaration à la fin des G20, le président Cyril Ramaphosa “a pris tout le monde par surprise” en la présentant samedi 22 novembre au premier jour du sommet de Johannesburg. Ainsi, se félicite la presse sud-africaine, il a réussi à se jouer du boycott de Donald Trump.

© photo Esa Alexander/REUTERS

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Au Brésil, le placement en détention provisoire de l’ex-président Bolsonaro suscite la colère de ses partisans

RÉCIT - De crainte qu’il ne se réfugie dans une ambassade amie, après avoir endommagé son bracelet électronique avec un fer à souder, un juge de la Cour suprême a ordonné la détention provisoire de l’ancien président, condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État.

© Mateus Bonomi / REUTERS

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