En Finlande, le premier ministre présente ses excuses à trois pays asiatiques après la publication de selfies de députés plissant les yeux

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Vladimir Poutine a estimé le mercredi 17 décembre que la Russie atteindra "les objectifs de l’opération militaire" en Ukraine. Une phrase rendue publique en guise de menace, alors que les tentatives diplomatiques se sont multipliées cette semaine depuis Berlin, incluant chaque jour un peu plus les Etats européens. L’avant-veille, ils avaient mis sur la table l’idée d’une "force multinationale" soutenue par les armées européennes et américaines pour garantir la paix en Ukraine, en cas de signature d’accord de paix. Une nouvelle dynamique qui ne semble pas plaire à Vladimir Poutine, qui a estimé que cette nouvelle implication européenne "n’augure rien de bon" pour l’acceptabilité d’un accord de paix par la Russie.
Les infos à retenir
⇒ Vladimir Poutine jure que la Russie atteindra "les objectifs de l’opération militaire" en Ukraine
⇒ Ursula von der Leyen rappelle que les prochains jours seront "cruciaux" pour définir les garanties de sécurité offertes à l’Ukraine par l’Europe
⇒ Le Parlement européen a approuvé la sortie du gaz russe à l’automne 2027
"Les objectifs de l’opération militaire spéciale seront sans aucun doute atteints", a affirmé Vladimir Poutine lors d’une réunion avec des responsables du ministère de la Défense, alors que les tentatives diplomatiques pour mettre fin au conflit s’intensifient. "Nous préférerions y parvenir et éliminer les causes profondes du conflit par la voie diplomatique" mais, si "le pays adverse et ses protecteurs étrangers refusent de s’engager dans des discussions substantielles", le pays y parviendra "par la voie militaire".
Les eurodéputés ont adopté définitivement mercredi 17 décembre l’interdiction de toutes les importations de gaz russe dans l’Union européenne à l’automne 2027 au plus tard, dans le but de priver la Russie de ressources finançant sa guerre en Ukraine. Le texte a été approuvé à une large majorité. "Sortir du gaz russe est une grande réussite pour l’Union européenne. Un geste véritablement historique", s’est félicité mardi sa rapporteure.
Selon elle, "depuis que la guerre à grande échelle a commencé (NDLR : en février 2022), l’Union européenne a payé plus de 216 milliards d’euros pour de l’énergie fossile russe. Nous payons encore près de 40 millions d’euros par jour (à la Russie) et finançons toujours les massacres en Ukraine".
Les États-Unis préparent une nouvelle série de sanctions contre le secteur de l’énergie russe pour augmenter la pression sur Moscou, et dissuader Vladimir Poutine de refuser l’accord de paix, selon les informations de Reuters. Elles cibleraient principalement le ciblage de navires de la "flotte fantôme" de pétroliers russes, utilisés pour transporter le pétrole russe. Les commerçants facilitant ces transactions seraient aussi visés.
"Les prochains jours seront une étape cruciale pour y parvenir ; il nous revient de choisir comment financer le combat de l’Ukraine, et nous en connaissons l’urgence" a appelé la présidente de la Commission européenne à la veille d’un sommet des dirigeants de l’U. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne se retrouvent jeudi et vendredi à Bruxelles pour décider des moyens de financer au cours des deux ans à venir l’Ukraine en guerre contre la Russie.
L’une des options consiste à utiliser les avoirs de la banque centrale russe gelés en Europe, dont l’essentiel se trouve en Belgique sous le contrôle de la société Euroclear, pour financer un "prêt de réparation" à l’Ukraine d’un montant de 90 milliards d’euros. Une large majorité des 27 pays de l’UE y est favorable mais la Belgique s’y oppose, redoutant des représailles russes ou d’être le seul pays à payer les pots cassés en cas de problème. La dernière proposition sur la table prévoit des garanties de la part des 27 et de l’Union européenne, mais toujours jugées insuffisantes par la Belgique.

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Les eurodéputés ont adopté définitivement, mercredi 17 décembre, l’interdiction de toutes les importations de gaz russe dans l’Union européenne à l’automne 2027 au plus tard, dans le but de priver la Russie de ressources finançant sa guerre en Ukraine.
Le Parlement européen a approuvé à une large majorité ce texte, qui doit encore obtenir un ultime feu vert des Etats membres à la majorité qualifiée - normalement une formalité. "Sortir du gaz russe est une grande réussite pour l’Union européenne. Un geste véritablement historique", s’est félicitée mardi la rapporteure du texte, Inese Vaidere.
"Depuis que la guerre à grande échelle a commencé (NDLR : en février 2022), l’Union européenne a payé plus de 216 milliards d’euros pour de l’énergie fossile russe. Nous payons encore près de 40 millions d’euros par jour (à la Russie) et finançons toujours les massacres en Ukraine", a déclaré l’élue (Parti populaire européen, droite) lettone.
Le texte prévoit une interdiction progressive d’acheter du gaz russe, qui s’appliquera au plus tard le 1er novembre 2027 pour des contrats d’achat de long terme - les plus sensibles car ils courent parfois sur des dizaines d’années. Des pénalités financières pourront être imposées aux entreprises qui contourneront l’interdiction. En revanche, l’accord ne prévoit pas d’interdire totalement les achats de pétrole et de combustible nucléaire russes, auxquels ont encore recours plusieurs Etats européens.
La Commission européenne a opté pour une proposition législative plutôt que des sanctions, car elle peut être adoptée à la majorité qualifiée des Etats membres plutôt qu’à l’unanimité. Le but est de contourner un veto de la Hongrie et de la Slovaquie, deux pays considérés comme proches de Moscou et fermement opposés à ces mesures.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a d’ailleurs promis de contester le plan en justice. Dans l’hémicycle, l’eurodéputé d’extrême droite (Patriotes) Thierry Mariani, réputé pro russe, a fustigé mardi une "rupture historique", "imposée […] sans unanimité, et au prix de risques juridiques majeurs pour les Etats et les entreprises".

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