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Au Brésil, le Congrès approuve une loi pour réduire la peine de Jair Bolsonaro
Le Congrès brésilien a approuvé mercredi 17 décembre une proposition de loi pour réduire la peine de prison de l'ex-président Jair Bolsonaro, condamné en septembre à 27 ans de réclusion pour tentative de coup d'Etat. Le texte, porté par la majorité conservatrice et adopté à 48 voix contre 25 mercredi par le Sénat, pourrait réduire sa durée d'incarcération à deux ans et quatre mois pour cette condamnation qui a provoqué la colère de Donald Trump.
Son approbation par la Chambre des députés la semaine dernière avait suscité de nombreuses critiques. Des manifestations contre la mesure dimanche ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans plusieurs grandes villes du pays. "Ce n'est pas exactement ce qu'on souhaitait, ce n'est pas pour cela que nous nous battions, mais c'est ce qui était possible dans ce contexte", a réagi dans une vidéo le sénateur Flávio Bolsonaro, fils de l'ex-président, qui l'a désigné comme candidat à l'élection présidentielle de 2026.
L'ancien dirigeant d'extrême droite (2019-2022) a commencé à purger sa peine fin novembre dans les locaux de la Police fédérale à Brasilia. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva peut apposer son veto à la loi de réduction de peine, mais celui-ci peut à son tour être annulé par le Congrès. En l'état, Jair Bolsonaro, 70 ans, pourrait demeurer incarcéré environ huit ans avant de bénéficier d'un éventuel aménagement de sa peine, selon le Tribunal d'exécution des peines de la capitale brésilienne.
Liberté conditionnelle aux partisans condamnés pour les émeutes
Le nouveau texte prévoit également d'accorder la liberté conditionnelle à des dizaines de ses partisans condamnés pour les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia. Ce jour-là, des milliers de bolsonaristes avaient saccagé le Parlement, le palais présidentiel et la Cour suprême, réclamant une intervention militaire pour déloger du pouvoir le président actuel de gauche Lula, une semaine après son investiture.
Le sénateur centriste Renan Calheiros a qualifié le vote de "farce" et quitté la séance, accusant les alliés du gouvernement d’avoir laissé passer le texte en échange de soutien à une initiative augmentant la fiscalité sur certaines entreprises. Le sénateur du Parti des travailleurs au pouvoir Randolfe Rodrigues a nié tout accord de ce type.
Au sein d'un Parlement à forte majorité conservatrice, les bolsonaristes tentent en vain depuis février de faire voter un texte permettant à Jair Bolsonaro de bénéficier d'une amnistie totale. Mais à l'approche des vacances parlementaires de fin d'année, ils ont estimé que la réduction de sa peine constituait "une première étape". La semaine dernière, la proposition de loi avait été approuvée par les députés à l'issue d'une séance houleuse. Ce vote avait permis une levée de mesures américaines, dont certains droits de douane et des sanctions à l'encontre du juge Alexandre de Moraes qui avait condamné Jair Bolsonaro, allié de Donald Trump.
Lula peut censurer le texte
Le procès de l'ex-président, au centre de la crise entre les Etats-Unis de Donald Trump et le Brésil de Lula, avait entrainé des droits de douane américains de 40 % sur certains produits brésiliens. Le rapporteur de la proposition de loi à la chambre haute, Espiridao Amin, allié de Jair Bolsonaro, a changé la formulation du texte pour que la réduction de peine ne concerne que les personnes condamnées "pour des crimes contre l'Etat de droit".
L'entrée en vigueur d'une éventuelle réduction de peine pour Jair Bolsonaro pourra être retardée si le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva décide de censurer le texte avant sa promulgation. "Ce texte est voué au veto", a dit aux journalistes le sénateur de gauche Randolfe Rodrigues. Mais le Parlement aura le dernier mot et pourrait voter l'annulation du veto présidentiel.
En septembre, à l'issue d'un procès historique, Jair Bolsonaro a été reconnu coupable par la Cour suprême d'être le leader d'une "organisation criminelle" ayant conspiré pour son maintien au pouvoir malgré sa défaite à la présidentielle de 2022. Selon l'accusation, ce projet putschiste, qui prévoyait même l'assassinat de Lula après son élection au second tour, a échoué faute de soutien du haut commandement militaire.

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Avoirs russes gelés : derrière la Belgique et la Hongrie, ces pays qui résistent à l’élan européen
L'Ukraine risque de se retrouver à court d’argent à partir du premier trimestre 2026. Mais alors, comment financer les besoins militaires et civils du pays pour les prochaines années ? Une chose est sûre, il ne faudra pas compter sur les Etats-Unis. Donald Trump l’a réitéré le 2 décembre, son pays se désengage financièrement du soutien à l’Ukraine. Pour y palier, ce à quoi l’UE s’est engagée, il faudra fournir un effort supplémentaire afin de réunir les 140 milliards d’euros prévus pour la période 2026-2027.
Deux possibilités se présentent alors à l’Union européenne : mobiliser les avoirs gelés russes pour émettre un prêt à taux zéro, ou emprunter l’argent sur les marchés conjointement. La dernière semble d’ores et déjà exclue : l’accord des 27 Etats membres est requis pour emprunter, or la France et l’Allemagne ont rejeté cette option. Aussi, si la balance penche indéniablement en faveur du recours aux avoirs russes, deux pays s’y opposent farouchement : la Belgique et la Hongrie. Et si leurs raisons sont diamétralement opposées, leurs protestations finissent par convaincre. La question sera débattue ces 18 et 19 décembre, à l’occasion d’un sommet européen.
La Belgique, seule face à Moscou
Ursula von der Leyen a déjà exprimé sa position publiquement : elle est favorable à l’utilisation des avoirs gelés russes. "C’est le moyen le plus efficace de soutenir la défense et l’économie de l’Ukraine", avait déclaré la présidente de la Commission dans un discours devant le Parlement européen en novembre. Et de renchérir : c’est "la manière la plus claire de faire comprendre à la Russie que le temps ne joue pas en sa faveur".
Si l’hypothèse a su rapidement séduire la majorité des pays membres, la Belgique s’est immédiatement postée en frondeuse. Conférence de presse, discours, interviews, le Premier ministre du plat pays, Bart De Wever, n’a manqué aucune opportunité de marteler son opposition. En cause : la Belgique, principal dépositaire des actifs russes - 185 milliards sur 200 sont chez Euroclear - est sous pression. D’une part, les Américains aspirent à une tranche de ces avoirs. De l’autre, Moscou fait craindre une réprimande juridique.
Dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen, le Flamand a épanché ses inquiétudes : "Pourquoi s’aventurer ainsi dans des eaux juridiques et financières inconnues, avec toutes les conséquences possibles, si cela peut être évité ?" Un risque admis par le Commissaire européen letton Valdis Dombrovskis : "Il doit évidemment y avoir de la solidarité sur ces risques, qui doivent être partagés". Et ce dernier de tenter d’apaiser les tensions : les risques sont "également reconnus" par les autres Etats membres.
Pour convaincre la Belgique de céder, la Commission européenne tente de trouver la bonne combine juridique pour mettre à profit la Russie dans le financement de l’aide à l’Ukraine. Utiliser les "liquidités" d’Euroclear, et non la "créance" russe ? C’est toujours non pour Bart De Wever. "Je n’engagerai jamais la Belgique à supporter seule les risques et l’exposition qui découleraient de l’option d’un prêt de réparation", a-t-il tranché dans sa correspondance épistolaire avec Ursula von der Leyen.
Et le Premier ministre belge est soutenu par son pays : 65 % de ses concitoyens sont opposés à un tel prêt. Le Flamand préfère opter pour l’emprunt, quitte à créer une nouvelle dette commune.
Une croisade payante
D’abord isolée, la fronde de Bart De Wever a fini par convaincre. Début décembre, trois Etats membres ont verbalisé leurs méfiances. Sans rejeter ouvertement l’option des actifs russes, ce recul alerte à quelques jours du vote. Dans une déclaration, l’Italie, la Bulgarie et Malte ont appelé la Commission européenne à considérer des "solutions alternatives" aux "paramètres prévisibles" et aux "risques nettement moindres". Les signataires espèrent que ces alternatives puissent servir de "pont" permettant d’assurer une continuité du financement à l’Ukraine tout en laissant le temps au 27 de poursuivre les débats jusqu’à trouver un accord.
Ce mercredi 17 décembre, Giorgia Meloni a abordé ces "décisions complexes" devant le Parlement italien. La Première ministre entend "demander des éclaircissements concernant les risques potentiels liés à l’utilisation proposée des liquidités générées par l’immobilisation d’actifs, en particulier liés à la réputation, aux représailles ou à de nouvelles charges lourdes pour les budgets nationaux".
Un autre pays s’est aligné sur l’opposition de Bart De Wever : la République tchèque. Nommé il y a tout juste une semaine, le Premier ministre, Andrej Babis, a demandé à la Commission de trouver "d’autres moyens" d’apporter son aide à Kiev. Et ce dernier, qui ne cache pas sa proximité avec le trumpisme, de se retirer complètement : "En tout état de cause, nous ne contribuerons pas financièrement à l’aide. […] "Nous ne pouvons pas fournir d’argent provenant du budget tchèque ou de garanties."
Quant à la France, elle se fait étonnamment discrète sur la question. L’Hexagone détient 18 milliards d’actifs russes gelés dans des banques privées, selon le Financial Times. De quoi rendre le pays plus timide dans ses déclarations, qui a assumé travailler "sur d’autres options, ou des options plus larges".
La Hongrie, éternel soutien de Moscou
Sans grande surprise, la Hongrie a également refusé d’apporter son soutien à l’Ukraine. Et ce, quelle que soit la méthode choisie.
La justification ? Une position belliqueuse reprochée aux Vingt-Sept : "L’Europe veut continuer la guerre, et même l’étendre. Elle veut la poursuivre sur la ligne de front Russie-Ukraine et l’étendre à l’arrière-pays économique en confisquant les avoirs russes gelés" a-t-il éructé. Fidèle soutien du Kremlin, Viktor Orban appelait les Etats membres à adhérer au projet américain pour mettre un terme à la guerre en Ukraine dans une lettre à Ursula von der Leyen, en novembre.
Quant au président Slovaque - et allié de Viktor Orban - Robert Fico, s’il a également prévenu qu’il refusera toute nouvelle aide militaire à l’Ukraine, il n’est pas opposé à une aide financière pour soutenir la reconstruction du pays. Son vote demeure encore incertain. Réponse dans les prochains jours.

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