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Giorgia Meloni

Première ministre de l'Italie, Giorgia Meloni, présidente du parti Fratelli d'Italia (FDI), incarne un mouvement à l'ADN post-fasciste qu'elle a réussi à "dédiaboliser" pour arriver au pouvoir. Sous la houlette de cette Romaine de 45 ans, FDI est devenu le premier parti du pays en raflant plus de 26% des suffrages lors des élections législatives du 25 septembre 2022. Sa coalition avec la Ligue d'extrême droite de Matteo Salvini et le parti conservateur Forza Italia (FI) de Silvio Berlusconi a obtenu environ 44%, ce qui lui assure une majorité dans les deux chambres. Aux législatives de 2018, FDI avait dû se contenter d'un maigre 4% des voix, mais Giorgia Meloni est parvenue depuis à rassembler sous son nom les mécontentements et frustrations des nombreux Italiens excédés par les "diktat" de Bruxelles, la vie chère et l'avenir bouché des jeunes. Renvoyée par ses adversaires à sa longue expérience de militante dans la mouvance néo-fasciste, elle a tenté de rassurer après les élections législatives dans une courte allocution à la presse où elle a multiplié les appels à l'apaisement et à la concorde nationale. "Nous gouvernerons pour tous les Italiens... Nous le ferons dans l'objectif d'unir le peuple", a-t-elle assuré. De fait, Meloni et son parti sont les héritiers du Mouvement social italien (MSI), parti néofasciste créé après la Seconde Guerre mondiale dont elle a repris, à la fondation de Fratelli d'Italia fin 2012, la flamme tricolore. À 19 ans, elle affirme à la chaîne française France 3 que le dictateur Benito Mussolini était "un bon politicien". Elle reconnaît encore aujourd'hui à Mussolini d'avoir "beaucoup accompli", sans l'exonérer de ses "erreurs": les lois antijuives et l'entrée en guerre. Mais elle dit aussi que dans son parti "il n'y a pas de place pour les nostalgiques du fascisme, ni pour le racisme et l'antisémitisme". Née à Rome le 15 janvier 1977, Giorgia Meloni entre en militance à 15 ans dans les associations étudiantes classées très à droite, tout en travaillant comme babysitter ou serveuse. En 1996, elle prend la tête d'une association lycéenne, Azione Studentesca, dont l'emblème est la Croix celtique. En 2006, elle devient députée et vice-présidente de la chambre. Deux ans plus tard, elle est nommée ministre de la Jeunesse dans le gouvernement de Silvio Berlusconi. Il s'agit là de sa seule expérience gouvernementale. Elle fréquente alors assidûment les plateaux de télé. Sa devise? "Dieu, patrie, famille". Ses priorités? Fermer les frontières pour protéger l'Italie de "l'islamisation", renégocier les traités européens pour que Rome reprenne le contrôle de son destin, lutter contre les prétendus "lobbys LGBT" et "l'hiver démographique" du pays, dont la moyenne d'âge est la plus élevée du monde industrialisé juste derrière le Japon. Fin 2012, lasse des dissensions qui rongent la droite, elle fonde Fratelli d'Italia avec d'autres dissidents du berlusconisme, et choisit de camper dans l'opposition. Lorsque Mario Draghi, ancien gouverneur de la Banque centrale européenne forme en février 2021 un cabinet d'unité nationale pour sortir l'Italie de la crise sanitaire et économique, elle et son parti sont les seuls à refuser d'y participer.

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De violents affrontements au Bangladesh après la mort d'une figure de la révolte étudiante

Sharif Osman Hadi, 32 ans, est mort à l’hôpital de Singapour à la suite d’une tentative d’assassinat. Il était l'un des chefs du soulèvement de 2024 au Bangladesh qui avait fait plus de 1.400 morts et conduit à la chute de l’ex-Première ministre Sheikh Hasina. Depuis l'annonce de sa mort, de nombreuses manifestations et affrontements ont éclaté partout dans le pays. 

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Menace russe : Vladimir Poutine répond aux Européens

Vladimir Poutine a tenu une conférence de presse ce vendredi 19 décembre pour faire le bilan de l'année 2025, en pleine négociation sur l'Ukraine. Paul Gogo, consultant Russie et correspondant à Moscou BFMTV, analyse les dernières déclarations du président russe.

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Mode d'emploi : qu'implique la suspension des visas par loterie aux États-Unis ?

L'administration américaine a suspendu jeudi le programme d'obtention de visas par loterie aux États-Unis, qui offre 50 000 carte de résidents par an à des ressortissants étrangers tirés au sort. La décision s'inscrit dans la lignée de multiples mesures prises ces derniers mois par l'administration Trump pour limiter l'immigration.

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La Bulgarie se dote à son tour d’avions de chasse F-16 américains

La Bulgarie dispose désormais de huit appareils F-16 de dernière génération et en comptera le double d’ici à 2027. Le pays, qui est resté longtemps dans l’orbite de Moscou, ferme ainsi définitivement la page des Mig et des Soukhoï en dotation dans son armée de l’air.

© PHOTO GIUSEPPE CACACE/AFP

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Le Yémen du Sud pressé de déclarer son indépendance, avec la bénédiction d’Abou Dhabi

Les sécessionnistes du Sud se sentent revigorés par de récentes conquêtes territoriales. Leurs ambitions sécessionnistes sont encouragées par des voix officieuses émiraties, selon lesquelles le Sud devrait rester en dehors des problèmes du Yémen du Nord, et laisser les Saoudiens seuls mener la guerre contre les houthistes.

© PHOTO SALEH AL-OBEIDI/AFP

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"Nous n'avons pas commencé cette guerre" : Vladimir Poutine ne se considère "pas responsable" pour les morts en Ukraine

Après s'être félicité des progrès de l'armée russe sur le front et avoir nié toute responsabilité dans ce conflit qui entrera bientôt dans sa cinquième année, le président russe Vladimir Poutine a affirmé que "la balle est dans le camp" de l'Ukraine et de ses soutiens européens pour négocier une fin de la guerre. Il a par ailleurs mis en garde les Européens contre des "conséquences très lourdes" en cas de saisie des avoirs russes gelés pour aider l'Ukraine, évoquant mesures de représailles et recours en justice.

Les dirigeants des 27 Etats membres ont décidé vendredi d'accorder à l'Ukraine un emprunt en commun de 90 milliards d'euros, à taux zéro, mais sans recourir aux avoirs russes faute d'accord sur cette solution.

14h53

Devant Zelensky, le président polonais reproche leur ingratitude aux Ukrainiens

Devant Volodymyr Zelensky qu'il recevait vendredi à Varsovie, le président nationaliste polonais Karol Nawrocki a reproché aux Ukrainiens de ne pas être reconnaissants pour l'aide apportée depuis le début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie. La Pologne a accueilli plus d'un million de réfugiés depuis février 2022 et compte parmi les premiers fournisseurs d'armes de Kiev. C'est aussi le principal pays par lequel passe le soutien militaire et humanitaire occidental à son voisin.

"Les Polonais ont le sentiment (...) que notre effort, notre aide multiforme apportée à l'Ukraine depuis le début de l'invasion à grande échelle n'ont pas été dûment appréciés ni compris", a déclaré Karol Nawrocki au cours d'une conférence de presse avec son homologue ukrainien. "C'est ce que j'ai transmis lors d'une conversation ferme, honnête, mais très cordiale et empreinte de courtoisie avec le président Zelensky", a-t-il dit.

Celui-ci a répondu en assurant que "l'Ukraine a toujours été reconnaissante envers la Pologne et le restera". Il a aussi rappelé que l'Ukraine "défendait l'Europe" face à la Russie, à un coût humain très élevé. "La Russie veut la discorde, veut détruire une alliance aussi solide — l'alliance de deux nations, au fil de nombreuses générations d'Ukraine et de Pologne. Nous ne les laisserons pas faire", a mis en garde Volodymyr Zelensky. 

Karol Nawrocki n'a pas dit clairement ce qu'il attendait de Kiev, mais cet historien de formation exige une meilleure coopération dans le dossier très sensible des massacres de quelque 100 000 Polonais en Volhynie entre 1943 et 1945 par les nationalistes ukrainiens. Selon Karol Nawrocki, qui qualifie ces massacres de "génocide", Kiev ne veut pas reconnaître sa responsabilité dans ces massacres. Varsovie lui reproche également de faire traîner les exhumations des victimes.

Jeudi, le président ukrainien a assuré son partenaire de la bonne volonté de son administration sur ces questions. "La partie polonaise souhaite accélérer ce processus, la partie ukrainienne est prête à faire un pas vers elle. Ce ne sont pas que des mots, ce sont des mesures concrètes", a-t-il dit, des déclarations vues "avec optimisme" par le président polonais. Après la rencontre, Karol Nawrocki a évoqué sur X "un nouveau départ" dans les relations bilatérales. "Une mauvaise nouvelle pour Poutine", selon lui.

14h50

L'extrême droite allemande, convaincue d'une victoire russe, dénonce l'aide de l'UE à l'Ukraine

Le parti prorusse Alternative pour l'Allemagne (AfD), première force d'opposition du pays, a dénoncé vendredi la décision européenne de prêter 90 milliards d'euros à l'Ukraine, jugeant que la Russie allait gagner sa guerre. L'UE a décidé dans la nuit de financer l'effort de guerre de l'Ukraine pendant au moins deux ans via un emprunt en commun de 90 milliards d'euros, sans recours aux avoirs russes qui resteront, eux, gelés en Europe jusqu'au versement par Moscou de réparations à Kiev.

Prenant pour cible le chancelier allemand Friedrich Merz qui depuis des mois cherche une solution pérenne pour financer l'Ukraine, les deux codirigeants de l'AfD l'ont accusé de faire payer aux contribuables la poursuite de la guerre, déclenchée par l'invasion russe de 2022. "Le chancelier Merz gaspille l'argent des contribuables allemands dans une guerre sans issue. Après avoir remporté la guerre, la Russie ne versera aucune réparation", a estimé dans un communiqué Tino Chrupalla.

"90 milliards d'euros supplémentaires vont être engloutis dans l'un des États les plus corrompus au monde", a abondé sa collègue Alice Weidel, en référence à un vaste scandale de corruption qui fragilise en ce moment le pouvoir ukrainien. "Alors que son propre pays se délabre et décline économiquement, le chancelier gaspille des milliards pour prolonger une guerre inutile", a-t-elle ajouté, pointant la crise économique qui mine l'Allemagne.

14h05

Poutine affirme qu'il va se pencher sur l'affaire du Français Laurent Vinatier, emprisonné en Russie

Le président russe Vladimir Poutine a indiqué vendredi qu'il allait se pencher sur l'affaire du chercheur français Laurent Vinatier, emprisonné en Russie depuis juin 2024 et qui pourrait être jugé pour "espionnage". Interrogé lors de sa conférence de presse annuelle, Vladimir Poutine a affirmé "ne rien savoir" de cette affaire et en entendre parler pour la première fois. "Je vous promets que je vais me renseigner. Et s'il y a la moindre chance de résoudre cette question de manière positive, si la loi russe le permet, nous ferons tout notre possible", a-t-il ajouté.

Laurent Vinatier a été condamné en octobre 2024 à trois ans de prison pour ne pas s'être enregistré en tant qu'"agent de l'étranger", alors qu'il collectait des "informations militaires" pouvant être "utilisées contre la sécurité" de la Russie. L'intéressé avait reconnu les faits, mais plaidé l'ignorance.

En août, il avait comparu devant un tribunal russe pour des accusations d'"espionnage" qui, si elles étaient confirmées, risqueraient d'alourdir considérablement sa peine. L'enquête a été prolongée et il pourrait connaître un nouveau procès pour espionnage fin février 2026, selon son avocat français. Laurent Vinatier avait déclaré en août ne s'attendre "à rien de bien, à rien de positif" après avoir appris ces nouvelles accusations.

Ce chercheur de 49 ans, spécialiste de l'espace post-soviétique, était employé par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s'agissant de l'Ukraine. Paris a exigé de Moscou la libération de son ressortissant, accusant la Russie de chercher à prendre des Occidentaux en otage, alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas.

12h56

L'Ukraine affirme avoir frappé un pétrolier de la "flotte fantôme" russe en Méditerranée avec des drones

L'Ukraine a frappé pour la première fois un pétrolier de la "flotte fantôme" russe "dans les eaux neutres" de la Méditerranée, a annoncé vendredi à l'AFP une source au sein des services de sécurité (SBU) ukrainien. "Le SBU a frappé avec des drones aériens un pétrolier de la dénommée +flotte fantôme+ russe, le QENDIL", a précisé cette source. "La Russie utilisait ce pétrolier pour contourner les sanctions" et financer "sa guerre contre l'Ukraine", a-t-elle affirmé. 

Selon cette source s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, il s'agit d'une "nouvelle opération spéciale sans précédent", réalisée à quelque 2 000 kilomètres de l’Ukraine. Elle n'a donné aucun détail supplémentaire, notamment sur le lieu à partir duquel elle a été déclenchée et sur les pays que les drones auraient pu survoler.

Le pétrolier était vide au moment de l’attaque et l'opération n'a présenté aucune menace environnementale, a assuré cette source, disant que le navire avait "subi d'importants dommages" et n'était plus en état de "poursuivre ses objectifs". "L’ennemi doit comprendre que l’Ukraine ne s’arrêtera pas et le frappera partout dans le monde, où qu’il se trouve", a ajouté cette source. L'Ukraine a déjà revendiqué l'attaque de pétroliers circulant en mer Noire, que Kiev accuse d'être utilisés par la Russie pour contourner les sanctions occidentales et financer son offensive en Ukraine.

13h10

Poutine assure que la Russie n'attaquera personne si elle est "traitée avec respect"

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi que la Russie n'entendait pas lancer d'hostilités contre d'autres pays à condition qu'elle soit "traitée avec respect" et a accusé l'Occident d'avoir "trompé" Moscou en continuant d'élargir l'Otan.

"Il n'y aura aucune opération si vous nous traitez avec respect et respectez nos intérêts", a déclaré Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse annuelle, alors qu'on lui demandait s'il y aurait "de nouvelles opérations militaires spéciales", le nom donné par la Russie à son offensive en Ukraine, à l'avenir.

13h09

Zelensky assure que si l'Ukraine est défaite, la Russie s'en prendra "inévitablement" à la Pologne

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré vendredi qu'en cas de défaite de l'Ukraine, la Russie s'en prendrait "inévitablement" à la Pologne voisine.

"Sans l'indépendance de l'Ukraine, de notre Etat, Moscou viendra inévitablement ici (en Pologne) et plus profondément en Europe", a déclaré Volodymyr Zelensky, lors d'une conférence de presse à Varsovie avec son homologue polonais Karol Nawrocki.

12h06

Poutine : "la balle est dans le camp" de l'Ukraine et des Occidentaux pour mettre fin à la guerre

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi que "la balle est dans le camp" de l'Ukraine et des Occidentaux dans les négociations visant à mettre fin à la guerre, indiquant que Moscou avait accepté des "compromis" dans ce processus.

"La balle est entièrement dans le camp de nos adversaires occidentaux, les dirigeants du régime de Kiev et leurs sponsors européens en premier lieu", a déclaré Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse annuelle retransmise à la télévision. Il s'est dit prêt "à négocier et à mettre fin au conflit par des moyens pacifiques".

Poutine met en garde contre de "lourdes conséquences" en cas de recours aux avoirs russes pour financer l'Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a prévenu vendredi que l'utilisation des avoirs russes pour financer l'Ukraine pourrait "avoir des conséquences lourdes", après un sommet des 27 jeudi sur le sujet qui n'a pas abouti à un accord.

"C'est un braquage. Mais pourquoi ce n'est pas possible de commettre ce braquage? Parce que les conséquences peuvent être très lourdes", a déclaré Vladimir Poutine lors de sa grande conférence annuelle retransmise à la télévision russe.

10h26

Poutine se félicite de gains territoriaux en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine s'est félicité vendredi des récents gains territoriaux de son armée en Ukraine, assurant que les forces russes "avancent sur tout le front", alors que d'intenses efforts diplomatiques menés par les Etats-Unis sont déployés pour mettre fin à la guerre.

"Nos troupes avancent sur toute la ligne de contact (...), l'ennemi recule dans toutes les directions", a déclaré Vladimir Poutine au début de sa grande conférence de presse annuelle retransmise à la télévision.

07h43

Avoirs russes : l'émissaire économique du Kremlin salue une victoire du "bon sens" dans l'UE

Un émissaire du Kremlin pour les questions économiques, Kirill Dmitriev, a salué vendredi une victoire du "bon sens", après la décision de l'UE de ne pas recourir aux avoirs russes gelés en Europe pour financer l'effort de guerre de l'Ukraine. "La loi et le bon sens ont remporté pour l'heure une victoire", a réagi sur Telegram Kirill Dmitriev, en saluant un échec de la tentative d'"une utilisation illégitime des avoirs russes pour financer l'Ukraine".

L'utilisation de ces fonds en raison des sanctions européennes imposées à la Russie butait depuis des semaines sur l'opposition de la Belgique, où se trouve l'essentiel de ces avoirs gelés, soit quelque 210 milliards d'euros. L'idée était d'y recourir pour financer un "prêt de réparation" de 90 milliards en faveur de l'Ukraine. Les Européens ont finalement décidé jeudi de financer l'effort de guerre de l'Ukraine pendant au moins deux ans via un emprunt en commun de 90 milliards d'euros.

Les besoins de financement de Kiev ont été estimés à 137 milliards d'euros, l'UE s'engageant à prendre en charge les deux tiers, soit 90 milliards d'euros. Le reste devant être assuré par les autres alliés de l'Ukraine, comme la Norvège ou le Canada. La Russie considère comme illégales les sanctions internationales prises à son encontre en raison de cet assaut, notamment le gel de ses avoirs, et qualifie leur utilisation de vol.

06h51

L'aide de l'UE "renforce véritablement notre résilience", se félicite Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité vendredi du prêt de 90 milliards d'euros accordé par l'Union européenne à son pays pour financer son effort de guerre contre la Russie, estimant que cette aide "renforce véritablement notre résilience".

"Il s'agit d'un soutien important qui renforce véritablement notre résilience", a écrit Volodymyr Zelensky sur le réseau social X en remerciant les dirigeants européens. "Il est important que les actifs russes restent immobilisés et que l'Ukraine ait reçu une garantie de sécurité financière pour les années à venir", a-t-il ajouté concernant les avoirs russes au sujet desquels les Européens n'ont pas réussi à se mettre d'accord.

03h11

L'UE s'accorde pour débloquer 90 milliards d'euros en faveur de l'Ukraine, sans recours aux avoirs russes

Les dirigeants européens ont trouvé un accord dans la nuit de jeudi à vendredi pour débloquer 90 milliards d'euros en faveur de l'Ukraine, a annoncé le président du Conseil, Antonio Costa. "Nous avons conclu un accord. La décision d'accorder une aide de 90 milliards d'euros à l'Ukraine pour 2026-2027 a été approuvée", a-t-il écrit sur le réseau social X.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'UE étaient réunis en sommet à Bruxelles avec un objectif clair : trouver une solution pour financer l'Ukraine au cours des deux ans à venir. Mais les négociations ont duré jusque tard dans la nuit sur la meilleure manière de procéder à ce financement.

L'option privilégiée par l'Allemagne et la Commission européenne, celle de s'appuyer sur les avoirs russes gelés en Europe a été écartée après quatre heures d'échanges entre dirigeants, à huis clos, sans téléphone. Le chancelier allemand s'est pour autant réjoui du résultat du sommet, assurant que l'UE avait envoyé un "message clair" à Vladimir Poutine.

© AFP

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La fusion nucléaire, nouvelle offensive de l’empire de Donald Trump

Un réseau social, une plateforme de streaming, des cryptomonnaies… et maintenant une entreprise de fusion nucléaire. La famille présidentielle continue de tisser sa toile sur l’économie américaine grâce à la Trump Media and Technology Group (TMTG). Mais, cette fois, l’entreprise du président des Etats-Unis ose l’inconnu en s’attaquant au secteur de l’énergie.

Pour y parvenir, la firme de Donald Trump a conclu un accord de fusion ce jeudi 19 décembre avec TAE Technologies, créant ainsi un groupe valorisé à plus de 6 milliards de dollars. Cette signature devient la plus importante incursion de la famille Trump dans la finance traditionnelle et l’économie américaine depuis son retour à la Maison-Blanche.

Un pari risqué

Aujourd’hui, la technologie de fusion nucléaire est encore au stade expérimental. Il faudra sûrement compter plusieurs années avant de la voir véritablement mise en œuvre. A ne pas confondre avec la fission - technique du nucléaire civil fondée sur la division d’un atome lourd en deux atomes légers - la fusion nucléaire fait l’exact inverse. Cette méthode de production d’énergie consiste en la fusion de deux atomes légers afin de constituer un plus gros atome. Un procédé tellement prometteur qu'il séduit nombre de milliardaires : Bill Gates, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg ont également investi dans entreprises engagées dans la course à l’exploiter commerciale de la fusion nucléaire. Et ce malgré les nombreux obstacles économiques et techniques qui freinent son développement, notamment la difficulté à maintenir un plasma chaud et stable pendant une durée suffisante pour produire de l'énergie de manière continue, nécessitant pour l'heure plus d'énergie que le dispositif n'en produit.

Le pari semble donc risqué pour TAE, d’autant plus que le nucléaire civil n’occupe pas une place particulièrement importante dans le mix américain -18 % selon la World Nuclear Association. Toutefois, la fusion nucléaire bénéficie d’un très large soutien de l’exécutif. Et c’est là que le deal devient intéressant pour TAE : leur nouveau partenaire en affaires a la mainmise sur les politiques énergétiques nationales.

Un nouveau "Bureau de la fusion" gouvernemental

"Le principal atout de Trump Media, c’est que Trump est président", résume Peter Schiff, analyste financier et économiste en chef d’Euro Pacific Asset Management, dans les colonnes du Wall Street Journal. Face à la demande croissante d’énergie pour alimenter l’intelligence artificielle, l’administration Trump a dévoilé son projet de développer la fusion nucléaire. Le 23 mai dernier, le président des Etats-Unis annonçait quatre décrets visant à "redynamiser l’industrie nucléaire américaine". L’une de ces mesures : dix nouveaux grands réacteurs, dotés de conceptions complètes, en construction d’ici 2030.

A la suite de ces déclaration, le ministère de l’énergie s’est attelé à une réorganisation interne qui a donné lieu à la suppression de deux importants bureaux dédiés aux énergies dites "propres". L’objectif : faire de la place pour accueillir le nouveau "Bureau de la fusion". Pour atteindre son objectif, la Trump Media and Technology Group injectera jusqu’à 300 millions de dollars dans TAE. L’objectif : permettre à son nouveau partenaire de produire un premier prototype de réacteur à fusion commercial dès 2026 pour viser une exploitation d’ici à 2031.

La fusion nucléaire "permettra de réduire les prix de l’énergie, d’augmenter la génération d’électricité, d’assurer la suprématie américaine en matière d’intelligence artificielle, de relancer notre base manufacturière et de renforcer la défense nationale", s’est félicité Devin Nunes, patron de la TMTG et ancien parlementaire républicain.

De retour sur l’avant de la scène

Cet accord avec TAE fait aussi figure de prise de guerre pour Donald Trump, scellant la fin de sa mise à l’écart sur la scène commerciale. Car la TMTG avait vu le jour dans des circonstances pour le moins atypiques. En 2021, Donald Trump, exerçant alors son premier mandat à la présidence des Etats-Unis, avait été banni de Twitter, conséquence de la tentative de coup d’Etat au Capitole qu’il avait instiguée sur la plateforme. En réponse, le président redevenu homme d’affaires a lancé sa plateforme Truth Social en février 2022, hébergée par sa maison-mère créée pour l'occasion : TMTG. Dans ce contexte, l’entreprise ne s’était pas attiré les faveurs de la bourse comme le rappelle le Wall Street Journal. Malgré des fluctuations rythmées par la cote de popularité du président, la firme a continuellement perdu de l’argent depuis sa création.

Une époque qui pourrait bientôt être révolue. TAE compte parmi ses investisseurs un palmarès des plus grandes entreprises américaines dont Alphabet, Chevron, et Goldman Sachs. Dans les heures qui ont suivi de l’annonce de la fusion avec TAE, l’action de TMTG s’est envolée de 40 %. De quoi réconcilier l’empire financier Trump avec Wall Street.

© afp.com/ANDREW CABALLERO-REYNOLDS

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