Wi-Fi 7 ou 6G pour la bande des 6 GHz : l'Europe doit choisir
Si vous avez un peu suivi le fonctionnement du Wi-Fi 7 (et 6E), vous connaissez peut-être la bande des 6 GHz. Elle permet d'améliorer les performances des réseaux Wi-Fi, car les bandes classiques — 2,4 GHz et 5 GHz — sont saturées dans certaines zones. Mais cette bande des 6 GHz est aussi convoitée par les opérateurs de téléphonie mobile, qui voient des avantages dans cette bande de fréquence. Orange et Nokia, par exemple, ont montré récemment qu'elle était intéressante pour de la 5G, et la future 6G devrait aussi en profiter.

Orange fait des essais de 5G dans la bande des 6 GHz, et les résultats sont intéressants
Un problème européen
Actuellement, la question de la bande des 6 GHz est compliquée. Aux États-Unis, la bande en question est dédiée au Wi-Fi, avec 1 200 MHz du spectre (de 5,925 à 7,125 GHz). C'est une valeur élevée, qui permet à la technologie de bien fonctionner, sans que les canaux se chevauchent. En Europe (et en France), la bande des 6 GHz est utilisable depuis fin 2021 mais avec seulement 480 MHz (de 5,945 à 6,425 GHz), ce qui est dans certains cas insuffisant. Il est par exemple impossible d'avoir deux liaisons avec des canaux de 320 MHz qui ne se chevauchent pas (quand les appareils ne sont pas bridés à 160 MHz).
La partie qui pose des soucis dans nos contrées est la partie haute, comme l'explique Next, soit celle comprise entre 6,425 et 7,125 GHz. Les 700 MHz en question attisent en effet la convoitise des opérateurs de téléphonie mobile, mais aussi de la Wi-Fi Alliance, qui gère la norme du même nom.

Le principal problème, c'est que l'attribution des fréquences ne semble pas aller vers un compromis. Pour le moment, les scénarios impliquent soit l'attribution exclusive aux réseaux Wi-Fi, soit aux réseaux de téléphonie mobile, mais pas un partage. C'est une solution qui n'a pas été envisagée car si sur le papier la bande permet une séparation assez simple, la pratique n'est pas aussi évidente. En théorie, un réseau Wi-Fi en intérieur (de faible puissance) ne devrait pas perturber un réseau cellulaire qui émet plus fort en extérieur, et le fait que la bande des 6 GHz pénètre mal les bâtiments devrait permettre de séparer les deux technologies. Dans la pratique, les utilisateurs tendent à employer le réseau cellulaire en intérieur, et donc un partage avec le Wi-Fi pourrait réduire largement les performances ou empêcher la connexion.
Une bataille rangée se prépare donc entre les opérateurs de téléphonie et les adeptes du Wi-Fi. Mais certains pays ont déjà pris une décision, comme l'Allemagne : le ministère fédéral de la Transformation numérique et de la Modernisation de l'administration veut réserver la bande à la téléphonie. De même, Orange a visiblement pris une décision depuis un moment, entre les tests de la 5G dans cette bande de fréquence et l'abandon de la bande des 6 GHz dans ses Livebox. De nombreux opérateurs européens ont d'ailleurs publié une lettre ouverte sur le site de la GSMA, qui explique que la bande des 6 GHz est cruciale pour le futur de l'Europe dans ce domaine, selon eux. Ils mettent notamment en avant le fait que la bande inférieure des 6 GHz est déjà attribuée au Wi-Fi, mais qu'elle est peu utilisée… en partie parce qu'une partie des acteurs (comme Orange) ne l'utilise pas.
Livebox 7 Wi-Fi 7 sans 6 GHz : un retour en arrière en matière de performances ?
La CEPT (Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications) ne devrait pas prendre de décision avant juillet 2027 selon nos confrères, mais la bande devrait être à l'ordre du jour de la prochaine réunion du (RSPG) (Radio Spectrum Policy Group), qui va se tenir le 12 novembre.














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