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Pourquoi tu souris ? : Raphaël Quenard et Jean-Pascal Zadi hilarants dans une comédie plus douce qu'amère

Jean-Pascal Zadi et Raphaël Quenard font leur show

Pourquoi tu souris ?, nouveau film de Chad Chenouga et de sa scénariste Christine Paillard, cette fois-ci aussi à la réalisation, est la définition même de ce qu'est une comédie dramatique. Une histoire développée par ses ressorts comiques, mais en filigrane une chronique sociale aussi, où à l'humour des personnages principaux correspondent une détresse et une solitude très concrètes, auxquelles font aussi écho les situations des personnages secondaires.

Jean-Pascal Zadi et Raphaël Quenard incarnent respectivement dans Pourquoi tu souris ? Wisi et Jérôme. Le premier, comédien raté et à la rue, se fait passer pour un africain sans-papiers afin de trouver de l'aide. Le second, allergique au travail et qui vient de perdre sa mère, a un fort penchant raciste et est prompt à arnaquer tout le monde. Ils forment un duo antagoniste, principe très conventionnel de la comédie clownesque et du buddy movie. Associant leurs deux misères pour espérer s'en sortir, ils s'installent chez Marina (Emmanuelle Devos), travailleuse sociale qui a les deux mains sur le coeur.

Pourquoi tu souris ?
Pourquoi tu souris ? ©Ad Vitam Distribution

Les deux acteurs principaux, ultra-talentueux et en pleine ascension depuis leur révélation respective au grand public, en 2020 pour Jean-Pascal Zadi avec Tout simplement noir et en 2023 pour Raphaël Quenard avec Chien de la casse et Yannick, portent le film par leur humour, leurs punchlines et leurs mensonges qui s'additionnent les uns aux autres pour compliquer au maximum leur situation précaire. Ensemble, Jérôme et Wisi essayent lamentablement d'effectuer des petits travaux de rénovation, puis le premier s'improvise proxénète du second, et pourquoi pas voleurs à la petite semaine... C'est drôle, et les deux acteurs s'éclatent très visiblement avec ces personnages joliment écrits.

Une nuance noyée sous les blagues

Mais à beaucoup trop se reposer sur ce duo - leur association restant une très bonne idée -, Pourquoi tu souris ? perd la nuance qu'il recherche pourtant. En effet, le contexte de leur histoire n'est pas qu'un paysage, mais une réalité française très concrète, où les gens ne se sourient pas, ne s'aident pas, souffrent de la solitude sociale et de la précarité économique.

Pourquoi tu souris
Pourquoi tu souris ? ©Diaphana Distribution

Ainsi, le très beau personnage interprété par Camille Rutherford, jeune mère célibataire au bord de la faillite personnelle que rencontre Wisi, devenu l'escort boy "Phoebus", incarne très bien toute l'amertume de Pourquoi tu souris ?. Sans cependant que les réalisateurs ne fasse de cette amertume quelque chose de vraiment sensible. Même cas de figure avec le personnage incarné par Judith Magre, richissime héritière bordelaise mourante qui tient sa fortune de ses ancêtre esclavagistes. Ici, quelque chose est dit sur la condition humaine confrontée à des petits et des grands drames, mais son accord avec l'humour et les ressorts comiques du film ne se fait pas entièrement.

Il faut donc faire avec ce regret que si Christine Paillard et Chad Chenouga avaient réussi à accorder dans Pourquoi tu souris ? la puissance comique sans limites de son duo principal à sa chronique sociale touchante et perspicace, on tiendrait sans doute là une des meilleurs comédies françaises récentes. Néanmoins, Pourquoi tu souris ? se situe au-delà du tout-venant du genre et constitue un divertissement très recommandable.

Pendant ce temps sur terre : un drame intime de science-fiction vertigineux

Un film de SF intimiste

La tête dans les étoiles et les pieds sur terre, quelque chose se passe dans le corps et le coeur d'Elsa (Megan Northam). Là-haut, dans l'immensité de l'espace, son frère astronaute a disparu. Sur terre, sa vie monotone d'aide-soignante dans un EHPAD nourrit son deuil inaccompli d'une triste solitude. À l'aube de sa vie d'adulte, c'est la mort de son frère qui l'écrase et l'immobilise. Pas de projet, pas de relations ou si peu, pas vraiment de passé et de futur... Jusqu'au jour où Elsa entend une voix. Une voix (Dimitri Doré) qui se donne comme celle d'une existence extraterrestre et qui lui propose un marché. Cette voix lui explique qu'"ils" peuvent faire revenir son frère, si elle leur apporte en échange d'autres "vies"...

Elsa (Megan Northam) - Pendant ce temps sur terre
Elsa (Megan Northam) - Pendant ce temps sur terre ©Diaphana Distribution

Après le merveilleux J'ai perdu mon corps, Jérémy Clapin réalise son premier long-métrage en prises de vues réelles, Pendant ce temps sur terre. Il ne quitte cependant pas entièrement le cinéma d'animation qui l'a révélé, puisque son nouveau film propose aussi quelques jolies séquences animées. Une continuité est donc à l'oeuvre, dans la forme mais aussi sur le fond, avec cette question fondamentale de l'absence. Qui est-on sans tout ou une partie de son corps ? Quelqu'un est-il vraiment mort (ou vivant) tant que la vue de son corps n'en donne pas une preuve ? En voulant sauver son frère de son destin indécis, Elsa veut-elle aussi décider du sien ?

La révélation Megan Northam

Megan Northam incarne Elsa, et dès son premier rôle principal au cinéma son charisme apparaît sans limites. Elle offre à Jérémy Clapin des cadres et des situations formidables. Au plus près de son oreille qui entend cette voix, dans ses yeux où se décrypte une foule de sensations. Elsa est charmante, elle est attentionnée, mais elle est aussi inquiétante et froide, et le deuil dont elle ne se défait pas se mue physiquement en une tension extrême qui contamine depuis son corps tout le film.

Pendant ce temps sur terre
Pendant ce temps sur terre ©Diaphana Distribution

Le corps et l'esprit traversés de contradictions, de désirs non-formulés et d'explosions, la jeune actrice est de quasiment tous les plans de Pendant ce temps sur terre, qui confie sa véracité globale à sa performance. Le pari est largement réussi, tant Megan Northam se révèle captivante. Et tout en captant la lumière, preuve de sa compétence à être entière sans égoïsme, elle permet aussi aux autres d'exister pleinement. À ce titre, mention spéciale pour l'actrice et danseuse Sabine Timoteo, toujours d'une intensité folle dans ses performances.

Un grand récit poétique d'initiation

Pendant ce temps sur terre est un vrai film de cinéma, et un excellent, parce qu'il ne pourrait pas être chose. Ni un livre, ni un tableau, ni une chanson, mais une oeuvre de cinéma dans laquelle les lumières et les sons constituent l'indicible et renversante sensation d'une histoire qui parvient à lier l'infiniment grand à l'infiniment petit, l'immensité de l'espace à la petitesse d'une vie sur terre.

Ce que traverse Elsa, le deuil douloureux de son frère et son passage par celui-ci à l'âge adulte, se comprend dans l'espace interstitiel situé entre sa vie réelle - en prises de vues réelles - et sa vie rêvée, dans les étoiles avec son frère, en séquences animées. Et cet espace, poétique et intangible mais bien sensible, sépare ces deux vies comme il souligne la tragique impossibilité de chacune.

Pendant ce temps sur terre se regarde, mais il doit s'écouter aussi, pour composer entièrement cet espace mental dans lequel il nous emmène. Il y a donc un formidable travail sur le son et sur la musique (Dan Levy), et à cet égard Pendant ce temps sur terre, en plus de l'écriture de son personnage féminin, résonne avec Under the skin de Jonathan Glazer.

Le film de Jérémy Clapin, très abouti dans ses images, l'est aussi dans l'émotion et le doute qu'il instille. Véritable histoire d'invasion extraterrestre ou évasion mentale d'une jeune fille terrassée par le deuil ? Film de science-fiction ou drame psychologique ? Pendant ce temps sur terre laisse ces deux perspectives exister ensemble, encadrées par une introduction dans l'espace et une conclusion au bord de l'océan : c'est bien un vertige spatial et intime, d'une force océanique, qui saisit devant ce très beau film.

Pendant ce temps sur terre de Jérémy Clapin, en salles le 3 juillet 2024. Ci-dessus la bande-annonce.

Elyas : Roschdy Zem survit dans un thriller d'action aussi brutal que raté

Le retour de Florent Emilio-Siri

Le scénariste et réalisateur Florent Emilio-Siri a un talent indéniable, qu'il a prouvé tôt et de manière éclatante avec Nid de guêpes en 2001. Un thriller d'action étouffant et spectaculaire, comparé à raison à Assaut de John Carpenter et nourri d'inspirations américaines, que le réalisateur charge aussi d'une matière politique et sociale en continuité avec son premier film Une minute de silence. Après quatre autres films, Otage, L'Ennemi intime, ClocloPension complète, et la série Netflix Marseille, on ne l'avait ainsi plus vu à l'oeuvre depuis 2016.

Une parenthèse maintenant refermée, puisque Florent Emilio-Siri est de retour avec Elyas, un thriller d'action ultra-bourrin. Et dans lequel malheureusement seul Roschdy Zem apparaît au niveau attendu d'un long-métrage de ce genre, et de ce réalisateur.

Elyas (Roschdy Zem) - Elyas
Elyas (Roschdy Zem) - Elyas ©Studiocanal

Roschdy Zem surnage

Allons-y franchement : Elyas est raté. Et ce n'est paradoxalement pas faute d'avoir essayé. Florent Emilio-Siri raconte l'histoire d'Elyas, un ancien membre des forces spéciales et "chuteur opérationnel" (ça aura son importance) qui souffre d'un terrible stress post-traumatique. Vivant dans un foyer, travaillant vaguement comme garde du corps ça et là, il est contacté par un ami et ancien frère d'armes pour protéger la femme et la fille d'un prince émirati durant leur séjour en France. Problème, une fois arrivé dans le château où cette famille loge, l'équipe de sécurité qu'il rejoint semble avoir un bien sombre plan... Quand un commando attaque les lieux, Elyas va tout faire pour protéger Amina (Laëtitia Eïdo) et Nour (Jeanne Michel), sa fille âgé de 13 ans.

La première partie du film rappelle Nid de guêpes, avec ce lieu et ses occupants assaillis, et un Elyas qui ressemble au Creasy de Man on Fire de Tony Scott. Une référence largement assumée, avec plutôt que la souffrance de l'alcoolisme et celle des remords d'une vie violente, une paranoïa dangereuse et une grande détresse psychique. Roschdy Zem, impérial dans son personnage taciturne et sur le fil de la démence, se montre très vite létal, hyper efficace dans la tuerie façon John Wick. Physiquement, comme dans les quelques dialogues qu'il n'arrive pas à fuir, l'acteur montre que ce type de performances et de rôles, dont il s'est pourtant éloigné, lui va toujours comme un gant.

Trop de films et de thèmes

Ainsi, la première partie du film est plutôt réussie, diffusant jusqu'à l'assaut du commando un flou séduisant. Narré depuis son point de vue, le film retarde la réponse à la question de savoir si Elyas est extra-lucide ou si sa paranoïa l'a rendu fou à lier. Mais lorsqu'il est finalement établi qu'Elyas, malgré sa lourde instabilité, dit et agit vrai, le film, tout en tentant de rester dans la ligne Man on Fire, devient autre chose. En effet, les péripéties vont s'empiler frénétiquement, comme les références auxquelles Florent Emilio-Siri souhaite se raccrocher. Il y a donc du John Wick, du Léon, du Tyler Rake aussi, au moment où le film de home invasion devient un film de sauvetage et d'extraction, déplacé dans un pays étranger pour qu'Elyas s'offre une "chute opérationnelle", qui n'est pas du tout spectaculaire malgré son intention.

Elyas (Roschdy Zem) - Elyas
Elyas (Roschdy Zem) - Elyas ©Studiocanal

Avec toutes ces inspirations s'ouvre une grande foire aux thèmes qui casse la tête. Affaire d'État, trahison familiale, amitié et loyauté, sacrifice et rédemption, deepfakes, crise migratoire... C'est trop, beaucoup trop pour un personnage qui aurait pu s'occuper de tout ça sur plusieurs films, au lieu de tout condenser et survoler en 1h39.

Un nouveau film si vieux

La promesse était intéressante. Et peut-être qu'il y a dix ans, avant le standard pot-pourri (pourri) imposé par le streaming pour fédérer le plus grand nombre de spectateurs, Elyas aurait été différent, plus frugal dans son approche, plus "à l'os" et moins superficiel. Florent Emilio-Siri, qui travaille ici avec son équipe historique, Olivier Gajan au montage et Giovanni Fiore Coltellacci à la photographie, Mimi Lempicka aux costumes et Alexandre Desplat à la musique - ne manque que Benoît Magimel-, pensait sans doute faire quelque chose de neuf et original. Hélas, c'est plutôt un mélange déséquilibré de vieilles recettes essorées et de personnages stéréotypés au possible, sorte de réminiscence des productions de ce genre d'EuropaCorp.

Les coups de feu et de poing, la rage mystérieuse d'Elyas - dont on découvre classiquement et sans surprise la cause par le récit de son ami dans la troisième partie du film -, empêchent de s'ennuyer complètement et de s'endormir. Mais tout est si cousu de fil blanc qu'on ne s'étonne jamais de rien, condamné à attendre qu'Elyas ait fini de faire ce qu'il a à faire. Ah si, on se fait surprendre par un point : Dimitri Storoge, qu'on a trop l'habitude de voir se révéler être le méchant dans de mauvais films, ne l'est pas dans Elyas. Qui lui reste néanmoins mauvais.

Elyas de Florent Emilio-Siri, en salles le 3 juillet 2024. Ci-dessus la bande-annonce.

Ce soir à la TV : ce grand succès avec une star d'Harry Potter a bouleversé le genre du western

Un grand western moderne

En 1970 sort au cinéma le western Un homme nommé cheval. Il est réalisé par Elliot Silverstein, qui s'était auparavant fait remarquer en 1965 avec son premier long-métrage, le western comique Cat Ballou avec Jane Fonda et Lee Marvin, grand succès critique et commercial. Un homme nommé cheval, son troisième film pour le cinéma, n'est lui pas un western comique, mais un western façon Nouvel Hollywood avec notamment sa séquence hallucinée, marqueur de la contre-culture de l'époque. Surtout, Un homme nommé cheval se distingue par son histoire et son point de vue partagé.

Un homme nommé cheval
Un homme nommé cheval ©National General Pictures

Parti chasser dans le Nord-Ouest des États-Unis, John Morgan, un lord anglais, se fait capturer par des Indiens sioux. Il ne doit son salut qu’au chef de la tribu, Yellow Hand, qui décide de l’offrir comme esclave à sa mère. Lassé d’être considéré comme un vulgaire cheval, John tente de s’évader, en vain. Il fait ensuite la connaissance de Batise, un captif métis, qui lui apprend le mode de vie des Sioux et tombe peu à peu sous le charme de Running Dear, la sœur de Yellow Hand…

Le premier western américain avec des amérindiens protagonistes

Le rôle de John Morgan est tenu par Richard Harris, légendaire acteur irlandais connu notamment pour ses performances dans Les Révoltés du BountyMajor Dundee, Camelot, Orca, Impitoyable, et durant les dernières années de sa vie dans Gladiator et les deux premiers films Harry Potter, dans lesquels il incarne Albus Dumbledore.

Richard Harris tient le rôle-titre d'Un homme nommé cheval, mais il n'est pas à proprement parler le héros de cette histoire, dont les protagonistes principaux sont les Sioux. Le langage du film est ainsi autant l'anglais que la langue Sioux, et Un homme nommé cheval entreprend de faire cohabiter la perspective des colons blancs et celle des amérindiens.

C'est le premier western, avec Little Big Man d'Arthur Penn qui sort quelques mois plus tard, à proposer une vue pleine et valorisante des natifs américains et de leur culture, jusque-là surtout utilisés comme un élément folklorique du genre du western. Sur ce point, l'histoire de John Morgan peut ainsi être comparée à celle de Jack Crabb dans Little Big Man et à celle de John Dunbar dans Danse avec les loups.

Une séquence de rite initiatique très violente

D'abord traité comme un esclave après sa capture, John Morgan, aidé par un autre prisonnier québecois, va se familiariser avec la culture de cette tribu indienne et apprendre leur langue. Il finit par devenir l'un deux à part entière, après le "rite du soleil", une expérience particulièrement douloureuse. En effet, lors d'une cérémonie, il est suspendu par des crochets plantés dans la poitrine et tournoie sous le soleil.

Climax du film, cette séquence précède celle d'une hallucination qui complète définitivement son initiation à la culture Sioux.

Bien que le film ait été un succès critique et commercial, sa volonté d'être "authentique" quant à ses représentations de la culture amérindienne ne l'a pas empêché de se montrer approximatif sur certains de ses aspects. Ainsi, le public amérindien n'a pas été convaincu par Un homme nommé Cheval, par ailleurs déçu que le casting principal féminin (Judith Anderson et Corinna Tsopei) soit incarné par des non-natives.

Deux suites ont été produites, avec Richard Harris reprenant son rôle de John Morgan, La Revanche d'un homme nommé Cheval en 1976 et Le Triomphe d'un homme nommé cheval en 1983.

Benoît Magimel et Camille Cottin chassent des esclaves dans ce nouveau film

Survival et réalité historique

Le film Ni chaînes ni maîtres, qui arrivera au cinéma le 18 septembre, aborde un sujet trop rarement traité : l'esclavagisme français au 18e siècle. Écrit et réalisé par Simon Moutaïrou, scénariste notamment de Braqueurs, Burn out, Boîte noire et Goliath, celui-ci s'écarte ainsi légèrement du cinéma de genre pour explorer un registre dramatique et historique, tout en gardant néanmoins les codes cinématographiques du survival.

En 1759, en Isle de France, aujourd'hui l'île Maurice, Massamba et sa fille Mati sont esclaves dans la plantation d’Eugène Larcenet et vivent dans la peur et le labeur. Lui rêve que sa fille soit affranchie, elle de quitter l’enfer vert de la canne à sucre. ​Une nuit, elle s’enfuit. Madame La Victoire, célèbre chasseuse d’esclaves, est alors engagée pour la traquer. Massamba n’a d’autre choix que de s’évader à son tour. Par cet acte, il devient ainsi un « marron », un fugitif qui rompt à jamais avec l’ordre colonial.

Un casting séduisant pour un thriller historique

Ni chaînes ni maîtres affiche un très joli casting, composé d'Ibrahima Mbaye Tchie, Anna Thiandoum, Camille Cottin et Benoît Magimel, les deux derniers poursuivant les deux premiers. La bande-annonce dévoilée (vidéo en tête d'article), sur une musique épique et avec des images promettant un survival tendu, montre que le point de vue adopté est d'abord celui des esclaves, et que c'est logiquement sur la lutte pour leur survie et leur liberté que le film se développe.

Madame La Victoire (Camille Cottin) - Ni chaînes ni maîtres
Madame La Victoire (Camille Cottin) - Ni chaînes ni maîtres ©Studiocanal

Ce qui indique donc que Camille Cottin assure là son grand premier rôle d'antagoniste au cinéma (elle était déjà une "méchante" dans la série Killing Eve) et que Benoît Magimel poursuit lui un cycle d'incarnations dans des films en costume, après notamment La Passion de Dodin Bouffant et Rosalie.

Netflix : les nouveautés films et séries du 1er au 7 juillet 2024

Netflix : les nouveaux films mis en ligne du 1er au 7 juillet

Lundi 1er juillet, Naomi Watts nous embarque avec elle dans un thriller adapté d'une histoire vraie, Infinite Storm. Le film raconte comment Pam Bales, alpiniste expérimentée, fait demi-tour lors d'une randonnée quand une violente tempête s'abat et croise alors un homme seul, égaré et incohérent. Elle décide de l'aider, et commence alors une progression très difficile dans la tempête...

C'est le premier événement de la semaine, le retour tant attendu d'Axel Foley aka Eddie Murphy dans Le Flic de Beverly Hills : Axel F. le mercredi 3 juillet. Un film original Netflix qui fait donc office de quatrième opus de la saga culte initiée en 1984, et qui va forcément faire parler de lui.

Autre événement de la semaine, Super Mario Bros., le film, 2e plus grand succès au box-office de 2023 avec 1,3 milliard de dollars encaissés, sera mis en ligne le vendredi 5 juillet. Le célèbre plombier italo-américain et un des personnages les plus connus de l'histoire du jeu vidéo, s'il capte autant d'attention que lors de sa sortie au cinéma, pourrait être un très grand succès d'audience pour un film non-original Netflix.

Super Mario Bros., le film
Super Mario Bros., le film ©Universal Pictures

Enfin, à noter que dimanche 7 juillet on pourra (re)voir la reine Meryl Streep dans les deux films Mamma Mia !, histoire d'accueillir l'été en légèreté et en chansons.

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Tous les nouveaux films mis en ligne du 1er au 7 juillet

Netflix : les nouvelles séries mises en ligne du 1er au 7 juillet

Programme mois flamboyant du côté des séries ajoutées cette semaine au catalogue Netflix. Lundi 1er juillet, la plateforme de streaming ajoute la série À propos d'Antoine, série canadienne qui explore le quotidien d'une famille hors du commun auprès d'un enfant polyhandicapé. Celui-ci est Antoine Parent-Bédard, qui joue son propre rôle. La mise en ligne de cette série est accompagnée le même jour de celle d'un documentaire sur Antoine Parent-Bédard et sur son travail d'acteur, intitulé Antoine le merveilleux.

C'est le 4 juillet qu'arrive la troisième saison de Nouvelle École, le télé-crochet original Netflix à gros budget et sa compétition de freestyles et de battles, jugée dans cette nouvelle saison par SDM, SCH et Aya Nakamura. Les épisodes 1 à 4 sont mis en ligne, le 4 juillet, puis les épisodes 5 à 7 le 11 juillet, les épisodes 8 et 9 le 18 juillet et enfin l'épisode final le 21 juillet à 20h01 !

Nouvelle école - saison 3
Nouvelle école - saison 3 ©Netflix

Toutes les nouvelles séries mises en ligne du 1er au 7 juillet

  • À propos d'Antoine (01/07)
  • Star Trek Prodigy - Saison 2 (01/07)
  • Public Affairs Office in the Sky (01/07)
  • Love Is Blind : Brésil - Saison 4 (03/07)
  • Barbecue Showdown : Le grand défi - Saison 3 (04/07)
  • Nouvelle École - Saison 3 (04/07)
  • Les Morceaux de notre vie (05/07)

Ce soir à la TV : 3,7 millions d'entrées et 5 nominations aux César pour ce film culte avec Romain Duris

Une pépite de la comédie française

En 2010, Pascal Chaumeil, après avoir été notamment 1er assistant réalisateur de Léon et réalisateur 2e équipe pour Le Cinquième élément et Jeanne d'Arc, réalise son premier long-métrage : L'Arnacoeur. Une comédie romantique très drôle et haletante, avec un casting principal formidable : Romain Duris, Vanessa Paradis, François Damiens et Julie Ferrier.

L'Arnacoeur a un synopsis très séduisant :

Votre fille sort avec un sale type ? Votre soeur s'est enlisée dans une relation passionnelle destructrice ? Aujourd'hui, il existe une solution radicale, elle s'appelle Alex. Son métier : briseur de couple professionnel. Sa méthode : la séduction. Sa mission : transformer n'importe quel petit ami en ex. Mais Alex a une éthique, il ne s'attaque qu'aux couples dont la femme est malheureuse. Alors pourquoi accepter de briser un couple épanoui de riches trentenaires qui se marie dans une semaine ?

Un succès critique et commercial

C'est quasiment à l'unanimité que L'Arnacoeur est apprécié, avec des critiques élogieuses soulignant la grande fantaisie du film, son originalité, et son ambition réussie de transformer ce qui pourrait être une petite comédie romantique en spectacle que ne renieraient pas les auteurs de Mission : Impossible. En effet, Alex et son équipe ressemblent à s'y méprendre à une équipe "mission impossible" romantique, chacun avec sa spécialité pour résoudre des situations désespérées.

L'Arnacoeur
L'Arnacoeur ©Universal Pictures

Ce sont d'ailleurs ces trois personnages de L'Arnacoeur et leurs interprètes, Alex (Romain Duris), Marc (François Damiens) et Mélanie (Julie Ferrier) qui portent cette comédie au sommet du genre. Les trois comédiens sont chacun distingués par une nomination au César, Meilleur acteur pour Romain Duris et Meilleur acteur dans un second rôle et Meilleure actrice dans un second rôles pour François Damiens et Julie Ferrier. En plus des ces trois nominations, L'Arnacoeur en reçoit deux autres : Meilleur film et Meilleur premier film.

Avec une note presse de 4/5 et une note spectateurs de 3,8/5 sur Allociné, L'Arnacoeur est une réussite et attire ainsi plus de 3,7 millions de spectateurs dans les salles de cinéma. Il termine l'année 2010 à la 11e position du box-office, et 3e succès français après Les Petits Mouchoirs ( 5,4 millions d'entrées) et Camping 2 (3,9 millions d'entrées).

Les Trois Mousquetaires : après D'Artagnan et Milady, un 3e film annoncé

L'Alexandre Dumas Cinematic Universe se développe

"Un pour tous, tous pour un"... et "jamais deux sans trois" ! Après les sorties et les succès en 2023 de Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan et Les Trois Mousquetaires : Milady (3,3 millions et 2,5 de millions de spectateurs en France), l'univers des nouvelles adaptations des oeuvres d'Alexandre Dumas s'est étendu en 2024 avec Le Comte de Monte-Cristo. Et ce nouveau film ambitieux de cape et d'épée, porté par Pierre Niney dans le rôle d'Edmond Dantès et en salles depuis le 28 juin, s'annonce aussi comme un succès.

Edmond Dantès (Pierre Niney) - Le Comte de Monte-Cristo
Edmond Dantès (Pierre Niney) - Le Comte de Monte-Cristo ©Pathé

En effet Dimitri Rassam, producteur des trois films, interrogé par France Info ce dimanche 30 juin, a déclaré au sujet de la sortie au cinéma de Le Comte de Monte-Cristo a déjà réalisé "plus de 300 000 entrées en deux jours". Une performance qui rend Dimitri Rassam et les équipes du film "très heureux".

Un nouveau film Les Trois Mousquetaires

Ce n'est pas vraiment une surprise, parce que la fin de Les Trois Mousquetaires : Milady ne concluait pas l'histoire de la terrible Milady de Winter et des fameux mousquetaires. En effet, la fin du film était largement ouverte et suggérait fortement que leur histoire commune et leurs vengeances allaient se poursuivre.

Dans cette même interview, Dimitri Rassam a ainsi confirmé qu'un troisième volet des Trois Mousquetaires était bien en préparation, déclarant : "on y travaille". Sans trop rentrer dans les détails, le producteur a indiqué trouver le roman Vingt ans après, paru en 1845 et suite de Les Trois Mousquetaires, "extraordinaire". Dans celui-ci, on en découvre beaucoup plus sur Raoul, le fils d'Athos (Vincent Cassel)  et sur Mordaunt, celui de Milady (Eva Green). Logiquement, ce roman devrait être la base de ce nouveau film, que Dimitri Rassam espère sortir "à l'horizon 2027".

Après le succès massif de "Dune 2", le film "Dune 3" déjà annoncé ?

Retour anticipé sur Arakis ?

Et si Warner Bros. Pictures et Legendary avaient décidé d'accélérer le planning ? Alors que Dune 2, sorti le 28 février 2024 dans les salles françaises, a fini son exploitation avec 711 millions de dollars rapportés dans le monde, avec des critiques et des spectateurs ravis du spectacle, il se pourrait bien que Denis Villeneuve soit rappelé plus tôt que prévu pour clore sa trilogie avec Dune 3.

En effet, Warner Bros. Pictures a programmé pour décembre 2026 un film dont le titre est gardé secret, mais qui est sous-titré "un film évenement de Denis Villeneuve". S'agirait-il donc de Dune 3, ou alors de l'autre projet que Denis Villeneuve développe avec Legendary, Nuclear War : A Scenario ?

Le réalisateur québecois avait en effet indiqué vouloir faire une pause vis-à-vis de la saga Dune et réaliser un autre film avant de passer au troisième opus, l'adaptation du roman Le Messie de Dune de Frank Herbert. Dans la mesure où les films Dune comme le projet Nuclear War : A Scenario sont développés par les studios Legendary Pictures, la date de décembre 2026 concerne donc soit Dune 3, soit ce nouveau projet.

Dune 3 sous tension

Si, à la manière de Christopher Nolan avec Oppenheimer, Denis Villeneuve faisait un pas de côté et s'écartait un temps de la super-production qu'est un film Dune, le projet Nuclear War : A Scenario serait sans doute d'un calibre inférieur en termes de budget, d'attentes, et vraisemblablement de casting. En d'autres termes, et ce pourquoi Denis Villeneuve voulait s'accorder cette séquence avant de se mettre à la production de Dune 3, un film avec a priori beaucoup moins de pression pour lui.

À l'inverse, au regard de Dune 3 et particulièrement de son casting composé de "A-Listers"très demandés (Timothée Chalamet, Zendaya, Léa Seydoux, Florence Pugh ou encore Anya Taylor-Joy), la pression est immense. Une pression issue du public, qui attend une conclusion en apothéose, mais aussi des studios eux-mêmes, pour qui Dune 3 est une priorité et doit être rigoureusement planifiée pour pouvoir disposer de tous les talents requis.

Ainsi, et si on n'en est encore qu'à des pronostics, cette date de sortie fixée au décembre 2026 a plus de chances d'être le créneau réservé à Dune 3 qu'à Nuclear War : A Scenario...

Un super-vilain culte apparaît dans le nouveau teaser de Deadpool & Wolverine

Un combat tant attendu se prépare

Deadpool & Wolverine est annoncée comme une grande fête du cinéma de super-héros, forcément décalée et déjantée puisque menée par l'inimitable Wade Wilson/Deadpool (Ryan Reynolds). Mais ce nouveau film, s'il fait la part belle aux blagues et à l'ironie, se montre néanmoins très sérieux dans son ambition et va offrir, notamment à Wolverine (Hugh Jackman), le retour d'au moins un de ses ennemis cultes : Dents-de-sabre (Sabretooth en VO).

Dents-de-sabre (Tyler Mane) - Deadpool & Wolverine
Dents-de-sabre (Tyler Mane) - Deadpool & Wolverine ©Walt Disney Studios Motion Pictures

En effet, dans un nouveau teaser tout juste dévoilé (vidéo en tête d'article) - on ne compte plus les images et vidéos promotionnelles de Deadpool & Wolverine -, on peut découvrir une séquence où Wolverine se prépare à l'affrontement contre Dents-de-sabre. Ce dernier, interprété ici par Tyler Mane, est déjà apparu deux fois dans des films X-Men. Dans le premier sorti en 2000 sous les traits de Tyler Mane, puis dans X-Men Origins : Wolverine en 2009, incarné par Liev Schreiber.

Deadpool & Wolverine calibré pour tout casser

Cette nouvelle addition au menu de Deadpool & Wolverine confirme que le réalisateur Shawn Levy et Ryan Reynolds ont bien pensé aux fans de l'univers Marvel et particulièrement à ceux de Wolverine. En effet, celui-ci comme Victor Creed aka Dents-de-sabre ont tous les deux été les cobayes du projet Arme X et se connaissent très bien. Si Wolverine fait tout pour contenir ses pulsions meurtrières, Dents-de-sabre lui s'y laisse totalement aller.

Selon les projections de The Quorum, le film de Shawn Levy viserait une performance pour son premier week-end dans les salles nord-américaines aux alentours des 200-240 millions de dollars de recettes au box-office. Une performance très élevée, qui si elle se réalisait en ferait le meilleur lancement de l'histoire pour un film R-rated.

Deadpool & Wolverine est attendu en France le 24 juillet 2024.

Ce film ultra-violent et inédit en France est acclamé par la critique US

Un slasher "ambient" qui fait parler de lui

In a Violent Nature est un film d'horreur canadien, qu'on peut ranger dans la catégorie du slasher expérimental. Remarqué lorsque sa bande-annonce a été mise en ligne, il propose un concept perturbant : mettre en scène un massacre d'adolescents dans une forêt, mais essentiellement du point de vue du tueur, avec une caméra le plus souvent en perspective à la troisième personne.

Ce tueur est Johnny, un esprit vengeur qui se réveille lorsque des adolescents dérobe un médaillon mystique qui est lié à son âme. Johnny, ramené à la vie, devient alors une sorte de zombie tueur, muet et assoiffé de sang. Sorti au cinéma aux États-Unis le 31 mai 2024, avant d'y être disponible en streaming à partir du 27 juin, In a Violent Nature n'a pas eu beaucoup de temps pour performer au box-office nord-américain, ce qu'il a tout de même fait avec succès en rapportant 4,2 millions de dollars de recettes.

Très violent, le film réalisé par Chris Nash ne se distingue pas particulièrement par son recours au gore et à l'hémoglobine, mais par sa mise en scène minimaliste, son absence de bande originale et son usage de très longs plans statiques, avec une inspiration assumée du cinéma de Gus Van Sant. De nombreux spectateurs ont ainsi considéré qu'In a Violent Nature était un slasher unique en son genre, s'appuyant bien plus sur son ambiance que sur ses événements.

Un grand succès critique aux Étatst-Unis

Au-delà de sa performance commerciale, qui devra être réévaluée quand le film sera distribué au cinéma sur d'autres territoires, c'est surtout sa réception critique qui est exceptionnelle. En effet, In a Violent Nature reçoit des critiques élogieuses partout où il a été vu.

Sur Rotten Tomatoes, son Tomatometer s'élève à 81% pour 137 critiques. Ainsi, pour le New York Times, "S'inspirant de Terrence Malick et d'autres, Nash a tenté un ambitieux mélange de film d'art et d'essai et de slasher dont la fin, tirée par les cheveux, polarisera, même si sa logique morose l'emporte."

On peut notamment retenir les mots de David Fear pour Rolling Stone, qui fait une référence amusante au cinéma européen :

Imaginez que les frères Dardenne se soient défoncés une nuit avec du haschisch de première qualité et qu'ils aient réalisé un film d'horreur.

Du côté de Variety, In a Violent nature est chaleureusement accueilli et son approche unique du genre du slasher est célébré :

Son approche dépouillée d'un sujet familier a un caractère distinctif impressionnant, et plaira certainement aux fans qui sont toujours prêts à découvrir un nouveau film d'horreur, mais qui aimeraient que la plupart d'entre eux ne soient pas aussi interchangeables.

Pour Slate, le film de Chris Nash "réinvente le slasher" et Rich Juzwiak conclut : "Comme un coup de hache sur le crâne, "In a Violent Nature" est brutal et ne se cherche pas d'excuses. Ô combien rafraîchissant."

In a Violent Nature n'a pour le moment pas de date de sortie au cinéma ou de diffusion en streaming en France. Mais au vu de sa réception exceptionnelle aux États-Unis et au Canada, il devrait prochainement arriver sur nos écrans.

Vice-Versa 2 : Pixar explose le box-office mondial et vise le sommet

Pixar vers le milliard

Voici une performance qui va renflouer les caisses de Disney et soulager les studios Pixar, qui n'avaient plus connu un tel succès depuis longtemps. Sorti le 14 juin aux États-Unis et le 19 juin en France, Vice-Versa 2 a dépassé le jeudi 28 juin la performance de Vice-Versa (2015), qui avait encaissé 858,8 millions de dollars au terme de son exploitation. Et avec pour le moment un box-office mondial s'élevant à 863,1 millions,ce nouveau long-métrage est donc déjà un immense succès.

Vice-Versa 2
Vice-Versa 2 ©Disney

Comme le note Deadline, cette performance du nouveau film d'animation de Pixar est d'autant plus remarquable qu'il n'est pas distribué en Russie, et ne le sera au Japon qu'en août. Ces deux territoires avaient rapporté environ 50 millions de dollars sur Vice-Versa. C'est dire combien le succès est important et fulgurant.

Selon les projections, Vice-Versa 2 devrait ainsi passer la barre du milliard de dollars de recettes ce week-end.

Vice-Versa 2 plus fort que Les Indestructibles 2 ?

À ce jour, le nouveau film est à la 6e position des plus grand succès de Pixar au box-office, derrière Le Monde de Nemo. Sur sa solide lancée, il va vite le dépasser et vraisemblablement dépasser aussi sa suite, Le Monde de Dory (1,02 milliard de dollars de recettes mondiales). Avec, en ligne de mire, Toy Story 3 et Toy Story 4, et le plus grand succès Pixar, Les Indestructibles 2. Celui-ci, sorti en 2018, avait rapporté 1,24 milliard de dollars au box-office mondial.

Vice-Versa 2 peut-il dépasser Les Indestructibles 2 ? Si l'on compare leurs performances sur le territoire nord-américain, au bout de 14 jours, leur comportement au box-office est semblable, avec respectivement 400 millions et 407 millions de dollars encaissés. Il va donc falloir attendre quelques jours pour voir si Vice-Versa 2 infléchit sa progression, ou si au contraire il va confirmer son succès pour devenir le plus grand succès de Pixar de tous les temps.

Dans tous les cas, Vice-Versa 2 est déjà un des plus grands succès de la filiale d'animation de Disney, et signe son retour au premier plan après des années très creuses.

Trailer (et coiffure) catastrophique pour le nouveau film de Mel Gibson avec Mark Wahlberg

Trailer à haut risque pour Mel Gibson

Quel dommage... Voici des premières images qui, en même temps qu'elles témoignent de la bonne intention de Mel Gibson pour son retour derrière la caméra et font bien rire devant un certain choix cosmétique concernant Mark Wahlberg, risquent fort d'annuler toute curiosité quant à Vol à haut risque.

Vol à haut risque
Vol à haut risque ©Metropolitan Filmexport

Ce thriller d'action réalisé par Mel Gibson, avec Mark Wahlberg, Michelle Dockery et le trop rare Topher Grace au casting, se dévoile en effet dans une bande-annonce (vidéo en tête d'article) qui montre exactement ce qu'il va se passer dans le film, dans un montage chronologique, et souligne bien tout ce qui aurait dû nous surprendre devant l'écran de cinéma.

L'US Marshals Madelyn Harris (Michelle Dockery) est chargée d'escorter Winston (Topher Grace), criminel et informateur, jusqu'à New York pour qu'il y témoigne contre un parrain de la mafia. Ils voyagent à bord d'un petit avion volant notamment au dessus de l'Alaska. Elle est méfiante envers le pilote de l'appareil, Daryl Booth (Mark Wahlberg), qui ne semble pas être celui qu'il prétend être...

Mark Wahlberg en perd ses cheveux

C'est d'autant plus dommage, à regarder Mark Wahlberg se révéler dans cette bande-annonce et se battre dans le petit habitacle de l'avion où se déroule l'action, que l'idée est à l'origine intéressante. En 2020, le scénario de Vol à haut risque faisait en effet partie de la "Black List", liste qui recense les meilleurs scénarios en attente d'acquisition par les studios. Son potentiel dramatique et cinématographique apparaissait évident, avec un huis clos mortel et aérien prometteur. En 2023, l'annonce que Mel Gibson réaliserait le film avec Mark Wahlberg en tête d'affiche faisait naître l'espoir que le réalisateur de Braveheart et Tu ne tueras point nous surprenne pour le meilleur.

Las, avoir vu la bande-annonce fait naître la sensation amère d'avoir déjà tout vu le film, et qu'à quelques détails négligeables après on en sait déjà la fin... Reste alors la performance a priori très investie de Mark Wahlberg, jamais aussi bon que quand il joue les salopards antipathiques, et surtout son apparence dans Vol à haut risque, avec une coiffure pour le moins spectaculaire.

"Plus mauvais film jamais montré" : détruit à sa sortie, ce film sulfureux devenu culte est à revoir gratuitement

Showgirls, le film revenu des enfers

Plus le temps passe, et plus la filmographie de Paul Verhoeven gagne en prestige. Le réalisateur néerlandais, réputé pour son style provocateur et le traitement sulfureux de thématiques récurrentes comme la violence, la sexualité et la religion, a en effet un rapport à la critique compliquée. Plusieurs de ses films ont, à leur sortie dans les salles, généré une réception négatives, virulente et parfois violente, avant que cell-ci n'évolue au fil du temps. Trois films consécutifs en témoignent : Basic Instinct, Showgirls et Starship Troopers. Et tout particulièrement Showgirls, sorti en 1995.

Nomi Malone (Elizabeth Berkley) - Showgirls
Nomi Malone (Elizabeth Berkley) - Showgirls ©AMLF

Une ravissante jeune fille au look sexy, Nomi, se rend à Las Vegas afin de devenir danseuse. Ses débuts fulgurants dans une boîte de strip-tease lui ouvrent la porte des grands shows, la plongeant dans un monde cruel et sans pitié où ambition et jalousie sont les règles du jeu...

Détesté à sa sortie...

Lors de sa sortie, Showgirls est jugé vulgaire, outrancier, et complaisant avec l'univers qu'il explore. L'ambiguïté morale qu'utilise toujours à fond Paul Verhoeven jette un trouble déplaisant. Satire contemporaine d'avant-garde ou film vide, exhibitionniste et voyeur ? Aux États-Unis comme ailleurs, la critique prend parti pour la seconde option. Todd McCarthy écrivait ainsi pour Variety :

La seule chose positive qu'il y a à dire à propos de "Showgirls" est que sa sensibilité correspond parfaitement à celle du milieu qu'il décrit. Incroyablement obscène et grossier.

Le film de Paul Verhoeven fait l'unanimité contre lui, et il obtient entre autres aux Razzie Awards de 1996, où il est nommé treize fois, les prix du "pire film", "pire réalisateur", "pire scénario", pire actrice". En France, Le Monde jugeait ainsi lors de la sortie de Showgirls que "le vide, même avec la conscience de la vacuité, reste le vide."

Paul Verhoeven, habitué à diviser la critique, racontait en 2016 aux Inrockuptibles que la violence de la réception l'avait néanmoins étonné.

Les critiques n’étaient pas seulement négatives. C’était une flambée d’agressivité et de haine. On en parlait comme du plus mauvais film jamais montré. Beaucoup étaient choqués par la nudité, trouvaient la façon de l’exhiber indécente, obscène. (...) Évidemment, je savais que le film était féroce, dérangeant, antipathique. Je ne peux pas dire que j’étais entièrement surpris. Mais la violence des réactions a dépassé toutes mes attentes.

Et adoré 20 ans plus tard

Critiqué et méprisé, Showgirls est un échec commercial en salles, avec des recettes mondiales inférieures (38 millions de dollars) à son budget de production (45). L'année suivante, la sortie elle aussi controversée de Starship Troopers consacre Paul Verhoeven comme cinéaste le plus clivant du moment en même temps qu'elle envoie Showgirls dans l'oubli collectif. Victime collatérale de cet échec : l'actrice principale du film Elizabeth Berkley, à qui l'industrie tourne le dos.

Mais 21 ans plus tard, en 2016, quand Showgirls ressort au cinéma et alors que Paul Verhoeven présente cette même année son très grand thriller Elle, les critiques actent la fin d'un virage progressif à 180°. Autrefois détesté, le film qui a tué la carrière américaine de Paul Verhoeven est ainsi revu et acclamé, ayant passé avec le temps du statut de navet à celui de géniale satire politique d'Hollywood.

Jean-Marc Rauger revient ainsi pour Première ses mots de 1995 écrits  dans Le Monde.

Oui, Verhoeven dépeint le vide de Las Vegas, et j'avais le sentiment qu’il n'y avait que du vide à l’écran. Or, le film n'est pas vide du tout… (...) Ce n'est que justice. Quand on regarde les grands films de l'histoire du cinéma, on voit que très peu ont été compris en leur temps. L’art est toujours en avance.

Pour ses 20 ans, Vanity Fair avait de son côté consacré un long article de réhabilitation à Showgirls, considéré comme un "classique" culte des années 90 aux côtés de Leaving Las Vegas et Casino.

Ces jeux vidéo cultes n'ont jamais eu d'adaptation au cinéma, leur producteur explique pourquoi

Des créations intouchables

Quiconque a joué aux jeux vidéo de Rockstar Games Red Dead Redemption, ou même seulement regardé leurs images, peut témoigner de la qualité exceptionnelle et de l'ambition "filmique" de ces créations. Ce qui vaut aussi pour la franchise la plus culte de Rockstar, Grand Theft Auto. Sur les plans visuel, sonore, scénaristique et ludique, Red Dead Redemption II et GTA V ont établi de nouveaux standards d'élite. Un niveau de production inaccessible à la quasi-entièreté de leur concurrence étant donné les temps très longs et les budgets faramineux de développement.

Red Dead Redemption 2
Red Dead Redemption 2 ©Rockstar Games

Véritable série-phénomène depuis son 2e opus en 2010, la licence Red Dead Redemption, à l'image de GTA, a évidemment intéressé les studios de cinéma. Ceux-là y ont logiquement vu matière à produire des adaptations pour le grand et le petit écran. Mais rien n'a jamais été développé.

Dan Houser explique pourquoi Rockstar a toujours refusé

Dan Houser, co-fondateur et ancien président de Rockstar Games, scénariste principal et producteur de la série GTA et de Red Dead Redemption II, a récemment accordé une interview, fait rare. Dans celle-ci, il évoque ses nouveaux projets depuis son départ de Rockstar en 2020, et explique pourquoi il a toujours, avec son frère Sam Houser, refusé les propositions d'adaptation.

(Les studios) pensaient qu'on serait aveuglés par les projecteurs, mais ce n'était pas le cas. On avait ce qu'on considérait être des franchises de plusieurs milliards de dollars, mais les projections économiques n'avaient aucun sens. Courir ce risque n'avait aucun sens. À l'époque, l'avis général était que les jeux vidéo faisaient des films de mauvaise qualité. Aujourd'hui ,c'est différent.

Dan Houser explique  avoir rencontré beaucoup de monde et étudié de multiples propositions. Et que lorsqu'il demandait pourquoi il accepterait de faire une adaptation, la réponse "parce que vous avez l'occasion de réaliser un film" ne lui convenait pas.

Non, ce que vous proposez, c'est "vous" qui faites un film et nous qui n'avons aucun contrôle et qui prenons un énorme risque qu'on finira par payer avec quelque chose qui nous appartient.

Des propositions pas à la hauteur ?

Dan Houser envisageait ainsi les choses de manière pragmatique. Considérant qu'avec des licences vidéo-ludiques si puissantes et profitables, admirées dans le monde entier, le risque était trop important dans une industrie du cinéma qui ne réussissait alors pas à produire de bonnes adaptations.

GTA V
GTA V ©Rockstar Games

Sur un plan artistique, on peut noter qu'il est aussi particulièrement risqué de tenter d'adapter Red Dead Redemption ou GTA, qui avec leurs mondes ouverts, leurs scénarios ainsi que leurs personnages extrêmement riches et aboutis, proposent une expérience artistique totale qu'aucune production dérivée ne saurait égaler.

Ce frère d'une superstar est l'acteur le plus crédité de l'histoire d'Hollywood

Plus de 60 films par an

Il a débuté en 1974 à la télévision dans la série How to Survive a Marriage et au cinéma en 1978 dans Le Roi des gitans. Et au bout donc de 50 ans de carrière sur les écrans, Eric Roberts, acteur et frère de Julia Roberts, ne compte pas prendre sa retraite. Pour donner un exemple de combien il est obsédé par son métier d'acteur et loin d'y mettre un terme, il a établi un record en 2023 en étant crédité dans pas moins de 65 productions. Il devrait battre ce record en 2024, avec à ce jour déjà plus de 60 crédits selon IMDB.

Salvatore Maroni (Eric Roberts) - The Dark Knight
Salvatore Maroni (Eric Roberts) - The Dark Knight ©Warner Bros.

Cette boulimie de projets a débuté une fois sa popularité définitivement acquise après Runaway Train, film pour lequel il est nommé au Golden Globe et à l'Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle en 1986. Il tourne alors plusieurs films et productions télévisées par année, et c'est au milieu des années 2000 que sa présence sur les écrans prend des proportions gargantuesques. Dans les années 2010 et 2020, ce sont alors des dizaines d'apparitions différentes chaque année. Longs-métrages et courts-métrages de cinéma, films d'étudiants, clips... Eric Roberts est partout.

Un ratio quantité/qualité compliqué

Le chiffrage donne le vertige et, avec 821 crédits d'acteur à ce jour, Eric Roberts est donc l'acteur de langue anglaise le plus crédité de l'histoire (exception faite des acteurs "voix" et évidemment de celles et ceux travaillant dans le cinéma pornographique).

Plus le temps passe et plus sa filmographie s'allonge, plus les films notables d'Eric Roberts se raréfient. Il y a eu les films de sa révélation comme Le Roi des gitans et Runaway Train, des incursions chez de prestigieux cinéastes avec notamment The Dark Knight, Inherent Vice et Babylon, un rôle chez Quentin Dupieux dans Wrong Cops... Et, évidemment, à côté de ça, un gigantesque volume de séries B anecdotiques et de DTV qui rayent les rétines. Fait notable : il n'a tourné que dans une seule production avec sa superstar de soeur Julia Roberts, en 1989 dans le western La Voie du sang.

Il déclarait en novembre 2022 à The Hollywood Reporter :

Ce que je me dis, c'est que je suis l'un des hommes les plus chanceux d'Hollywood. Chaque jour, nous recevons entre huit et trente offres provenant du monde entier. C'est tellement amusant de recevoir toutes ces offres et d'avoir la possibilité de jouer un éventail aussi large de personnages.

Street Fighter : le nouveau film a une date de sortie

Le 3e essai sera-t-il le bon ?

Au jeu des adaptations pour le cinéma de franchises de jeux vidéo, force est de constater que le box-office et le public sont souvent perdants. Combien y a-t-il d'odieux ratés (coucou Paul W. S. Anderson) pour un Silent Hill ? Combien de catastrophes financières pour un Super Mario Bros., le film (1,36 milliard de dollars de recettes) ?

Super Mario Bros., le film
Super Mario Bros., le film ©Universal Pictures

Malgré les turbulences permanentes que traverse ce genre d'adaptations, l'échec d'un film, voire de plusieurs, ne remet cependant pas en question l'attractivité des nouveaux projets. Ce pourquoi l'annonce de la date de sortie du nouveau film Street Fighter éveille intensément la curiosité, et réveille l'espoir de voir un long-métrage réussi sur le jeu vidéo culte de combat Capcom.

Rendez-vous en 2026

Après le légendaire et globalement détesté Street Fighter de 1994 avec Jean-Claude Van Damme, il y a eu Street Fighter : La légende de Chun-Li avec Kristin Kreuk en 2009, sorti directement en vidéo en France. Celui-ci a fait encore pire que son prédécesseur, qui avait au moins eu le mérite de rapporter du billet vert (99,4 millions de dollars de recettes contre un budget de 35 millions de dollars). Échec financier, le film de 2009 est aussi jugé nul à l'unanimité, avec un score de 3% en note critique sur Rotten Tomatoes, ce qui ferait presque apprécier les 11% de Street Fighter.

Sony Pictures, en dépit de ces deux premiers films à oublier, ne compte cependant pas laisser tomber l'univers Street Fighter, et prépare donc avec les studios Legendary Pictures et Capcom un nouveau long-métrage. Jusque-là, les jumeaux australiens Danny et Michael Philippou (La Main) étaient annoncés à la réalisation mais viennent tout récemment de se retirer du projet pour travailler sur leur nouveau film d'horreur du côté d'A24. L'annonce officielle de la date de sortie de Street Fighter suggère donc qu'un réalisateur ou une réalisatrice doit être très proche d'officialiser sa participation.

Street Fighter est daté dans les salles américaines pour le 20 mars 2026. En plus de trouver quelqu'un pour réaliser le film, son casting reste aussi à constituer.

Le Comte de Monte-Cristo est-il la suite des films Les Trois Mousquetaires ?

Le Comte de Monte-Cristo arrive dans les salles

C'est à partir du 28 juin 2024 qu'on pourra découvrir dans les salles Le Comte de Monte-Cristo, grand film d'aventures adapté du célèbre roman d'Alexandre Dumas. Dans ce film, réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, Pierre Niney tient le rôle-titre, celui d'Edmond Dantès, jeune marin trahi et injustement emprisonné qui, après 14 ans de détention dans une geôle du château d'If, va mettre la main sur un trésor. Devenu riche et puissant, il va alors se venger de tous ceux qui l'ont fait emprisonner.

Pour ceux qui ne seraient pas familiers de l'oeuvre d'Alexandre Dumas, la question se pose : Le Comte de Monte-Cristo est-il la suite ou entretient-il un rapport avec Les Trois Mousquetaires ? En d'autres termes, quels liens existent entre ce nouveau film et le diptyque sorti en 2023, Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan et Les Trois Mousquetaires : Milady ?

La même équipe aux commandes

Que le public se rassure, nul besoin d'avoir vu Les Trois Mousquetaires pour découvrir Le Comte de Monte-Cristo. Si les deux histoires sont créées par le même auteur - et paraissent d'ailleurs toutes les deux à partir de 1844 -, et qu'Alexandre Dumas y développe un même esprit et un même style, les deux histoires sont séparées de presque 200 ans. Les personnages ne sont donc pas les mêmes et les deux récits sont parfaitement autonomes.

Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan
Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan ©Pathé

Néanmoins, il existe une très forte cohérence entre ces trois films, puisque ce sont les mêmes équipes qui les ont fabriqués, et qu'on retrouve même un acteur au casting des trois. En effet, Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, scénaristes du diptyque Les Trois Mousquetaires, ont écrit et réalisé Le Comte de Monte-Cristo (Martin Bourboulon ayant réalisé les deux films Les Trois Mousquetaires).

Les réalisateurs sont entourés pour Le Comte de Monte-Cristo par les mêmes talents qui ont travaillé sur le diptyque de 2023. Ainsi, on retrouve Patrick Schmitt à la direction artistique, Stéphane Taillasson aux décors, Thierry Delettre aux costumes et Nicolas Bolduc à la photographie. Comme pour Les Trois Mousquetaires, le montage est confié à Célia Lafitedupont, et le son à David Rit. Seul changement notable, la musique précédemment confiée à Guillaume Roussel est composée par Jérôme Rebotier.

Un acteur est présent dans les trois films, Patrick Mille, qui incarne le comte de Chalais dans les films Les Trois Mousquetaires et le baron Danglars dans Le Comte de Monte-Cristo.

La franchise de "super-héros" français se développe

Comme l'avait indiqué au Figaro en 2020 Dimitri Rassam, producteur de ces adaptations d'Alexandre Dumas, l'ambition des ces films est "comme une réponse aux franchises américaines". Ainsi, si Le Comte de Monte-Cristo n'entretient aucun lien dans son histoire avec celle des films Les Trois Mousquetaires, c'est bien avec la même ambition et dans un même univers artistique qu'ils sont produits.

Alors, si ce nouveau film n'est pas la suite des deux précédents, il est cependant la suite du développement de cet univers. Un univers qui devrait prochainement accueillir d'autres films, puisque la fin de Les Trois Mousquetaires : Milady suggère fortement que cette histoire n'est pas du tout terminée...

Mon roi : une star de Top Gun Maverick devait être au casting du drame de Maïwenn

Mon roi, l'autre grand succès de Maïwenn

En 2015, Maïwenn réalise son quatrième long-métrage, Mon roi. Quatre ans après Polisse, son plus grand succès avec 2,4 millions de spectateurs et une pluie de récompenses, dont le Prix du jury du Festival de Cannes 2011, la réalisatrice est attendue au tournant. Si Polisse l'a fait changer de dimension, elle est sortie épuisée de son tournage, comme elle l'avait raconté à Première, notamment éreintée par des dynamiques parfois antagonistes de groupes. Réalisatrice jusque-là d'un cinéma à la tendance chorale, elle décide alors avec Mon roi de raconter l'histoire plus intime d'une femme prise dans une relation toxique.

Tony (Emmanuelle Bercot) est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec Georgio (Vincent Cassel). Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l’homme qu’elle a adoré ? Comment a-t-elle pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice ?

Une actrice américaine sollicitée

Pour incarner Tony, héroïne de Mon roi et son double de cinéma - Maïwenn s'est inspiré d'une de ses relations amoureuses pour le scénario -, la cinéaste choisit Emmanuelle Bercot. L'actrice et réalisatrice apparaissant dans Polisse et ayant co-signé son scénario, les deux femmes s'entendent travaillent bien ensemble. La performance d'Emmanuelle Bercot est saluée à l'unanimité, et elle obtient le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 2015. Néanmoins, celle-ci n'était pas le premier choix de Maïwenn pour incarner Tony. La réalisatrice avait en effet contacté une star américaine, qui lui avait dit "oui".

À un moment, j’ai pensé faire le film en anglais avec Jennifer Connelly. Je l’adore, j’ai vu tous ses films. Elle avait dit oui, mais il y avait alors dans le script beaucoup plus d’histoires de procès, de scènes où on voyait la carrière d’avocate de Tony démarrer... La loi américaine est foutue de telle façon que ça ne marchait plus si je tournais le film à New York. Il a donc fallu convaincre Emmanuelle. Elle me disait : "Pourquoi moi ? Mais je suis pas belle, je suis pas si, pas ça." Plus elle disait ça et plus je la voulais parce que c’est justement l’histoire d’une fille qui ne comprend pas pourquoi elle est choisie par un séducteur qui pourrait avoir n’importe quelle nana.

Difficile d'imaginer quelqu'un d'autre qu'Emmanuelle Bercot, formidable dans Mon roi, incarner Tony. Mais voir Jennifer Connelly, star de Requiem for a Dream, Blood Diamond ou encore Top Gun : Maverick, dirigée par Maïwenn, aurait très probablement valu le coup.

Kinds of Kindness : Yorgos Lanthimos torture Emma Stone dans une comédie ultra-grinçante

Le choc Yorgos Lanthimos

À peine le temps d'encaisser Pauvres créatures, couronné notamment du Lion d'or à la Mostra de Venise 2023 et de quatre Oscars dont celui de la Meilleure actrice pour Emma Stone, que voici Yorgos Lanthimos de retour au Festival de Cannes 2024 avec Kinds of Kindness, porté notamment par son actrice fétiche Emma Stone.

Tapis rouge de Kinds of Kindness au Festival de Cannes 2024
Tapis rouge de Kinds of Kindness au Festival de Cannes 2024 © Isabelle Vautier pour CINESERIE.COM

Yorgos Lanthimos est un cinéaste de l'inadéquation et de la souffrance, et de leurs limites. Si dans Pauvres créatures, il repoussait sur ces thèmes ses limites formelles et visuelles en exploitant plusieurs genres de cinéma avec une direction artistique très ambitieuse, il prend le contrepied de cet élan dans Kinds of Kindness, en offrant trois histoires distinctes dans une grande tragi-comédie grinçante, cruelle et essentiellement réaliste, trois segments de cinéma noir dont la ligne générale comique dévie progressivement vers le tragique.

Trois films en un

Le film, dont le titre pourrait être traduit par Traité sur différentes bienveillances, est une comédie humaine contemporaine, déroulée à trois endroits des États-Unis. Le casting reste le même pour les trois histoires, mais les personnages ne sont jamais les mêmes. Willem Dafoe, Jesse Plemons, Margaret Qualley, Emma Stone et Hong Chau forment le casting principal des trois histoires.

Kinds of Kindness
Kinds of Kindness ©Searchlight Pictures

Dans la première, un architecte, incarné par Jesse Plemons, victime d'une monumentale emprise d'un pervers narcissique manipulateur (Willem Dafoe) finit par commettre l'irréparable pour retrouver les bonnes grâces de son prédateur. Dans la seconde, un policier, toujours Jesse Plemons, retrouve sa femme (Emma Stone) après que celle-ci, océanographe, a survécu au naufrage meurtrier de son bateau. Seulement, il est convaincu que ce n'est pas sa femme, mais une autre. Dans cette histoire, le fantastique joue un rôle. Dans la troisième et dernière histoire, une femme (Emma Stone) , membre d'une étrange secte, cherche sur ordre de celle-ci la femme qui a le pouvoir de ressusciter les morts, et qu'elle a vue en rêve. Ici, le fantastique prend de l'importance.

Le duo Yorgos Lanthimos - Emma Stone sans limites

Kinds of Kindness est d'abord très drôle, malin et parfaitement abouti dans ses situations comiques, avant que le rire ne passe par le pur humour noir, pour finir sur une autre couleur indéfinissable. Dans des intérieurs soignés, des bureaux et des maisons on ne peut plus réalistes, c'est à un délice de direction d'acteurs, d'écriture et de performances de brillants comédiens qu'on assiste, avec un montage sec et une photographie froide.

Dans ce film, Yorgos Lanthimos semble cligner de l'oeil vers son confrère Ruben Östlund, avec sa description acerbe d'une société humaine où les individus se laissent aller, de gré ou de force, à leurs pires penchants. Comme son confrère suédois, le réalisateur grec aime repousser les limites et exploser la morale commune. Mais il le fait ici dans une mesure qui devient troublante.

Kinds of kindness
Kinds of Kindness ©Searchlight Pictures

Dans Kinds of Kindness, Emma Stone livre une triple performance remarquable. L'actrice américaine fait partie des meilleures de sa génération et a trouvé chez Yorgos Lanthimos le cinéma qui en fera peut-être la meilleure. Leur collaboration est une réussite éclatante depuis La Favorite, et celle-ci prend une intensité nouvelle dans ce nouveau film.

Les trois personnages qu'elle incarne ont tous un antagonisme très fort, et le payent. Dans cette comédie, il est à noter que ce qui arrive à l'actrice n'appartient pas au registre comique du film. Ce sont plutôt Jesse Plemons et Willem Dafoe qui tiennent cette ligne, quand Emma Stone et Margaret Qualley celle de la tragédie qui va finir par submerger Kinds of Kindness. Et dans des proportions qui peuvent interroger. En effet, humiliées, dénudées, blessées, auto-assassinées, on peut voir Emma Stone et Margaret dans la sextape d'un plan à quatre, puis l'une se prélevant elle-même un organe, et encore l'autre plongeant tête la première dans une piscine vide. Sans s'y complaire graphiquement, il y a une perversité évidente et monumentale dans Kinds of Kindness, qui en fait un film aussi réussi qu'abrasif.

Une roue libre dentée

Quelques motifs reviennent. Les pieds notamment. Le couple aussi. Kinds of Kindness est composé de trois histoires distinctes, mais une cohérence et une idée commencent à se révéler, sans se donner entièrement. On peut notamment, sur cette idée, observer que le casting masculin et féminin évolue en sens contraire.

D'abord Jesse Plemons et Willem Dafoe occupent le devant de la scène, puis la seconde histoire égalise, avant que la dernière n'ait quasiment plus de vues que celles d'Emma Stone, Margaret Qualley et Hong Chung. Et à cette évolution correspond la mue du comique et du violent en tragique et en morbide. C'est brillant et c'est meilleur même que Pauvres créatures parce que plus fin, plus sincère, plus agressif, plus noir. Excellente comédie d'une terrible noirceur qui va enivrer autant que révolter, Kinds of Kindness fait partie des meilleurs films de Yorgos Lanthimos.

Kinds of Kindness de Yorgos Lanthimos, en salles le 26 juin 2024. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

30 ans après "Forrest Gump", Tom Hanks et Robin Wright se dévoilent dans un film révolutionnaire

Here se dévoile dans des premières images

Le cinéaste Robert Zemeckis, réalisateur notamment de la trilogie Retour vers le futur et Forrest Gump, sera bientôt de retour au cinéma, avec un film extrêmement attendu (bande-annonce en tête d'article). Il s'agit de Here, adaptation de la célèbre bande dessinée de Richard McGuire. Le concept de cette histoire est très intéressant : plutôt que d'explorer des personnages par eux-mêmes, c'est l'histoire d'un unique lieu qu'on découvre, un endroit sur terre représenté à différentes époques, des millions d'années av. J.C. jusqu'à l'an 22 175. Bien sûr, c'est l'humanité qui est ici racontée, par les différents êtres vivants et humains qui occupent ce lieu et le modifient au fil du temps.

Here
Here ©Sony Pictures

Pour adapter cette histoire sur grand écran, Robert Zemeckis a choisi de reprendre la forme de la bande dessinée : un seul et même plan fixe du lieu, qui change d'apparence et d'occupants à mesure que l'histoire avance, recule, saute de manière non-linéaire d'une époque à une autre. Le scénario de Here est assuré par Eric Roth, déjà à l'oeuvre sur Forrest Gump.

Dans une grande interview accordée à Vanity Fair, Robert Zemeckis explique ainsi :

L'angle ne change jamais, mais tout ce qui l’entoure change. Ça n’a jamais été fait auparavant. On peut retrouver des scènes similaires dans les premiers films muets, avant qu'on invente le langage et le montage.

Tom Hanks et Robin Wright à tous les âges

Les deux acteurs principaux de Here sont Tom Hanks et Robin Wright, et c'est déjà émouvant de retrouver Forrest et Jenny, 30 ans après le chef-d'oeuvre Forrest Gump. Et l'histoire de Here devrait générer une nouvelle et puissante émotion, puisqu'on les verra passer par tous les âges dans ce lieu qu'ils vont longtemps occuper.

Here
Here ©Sony Pictures

Pionnier de l'innovation visuelle à Hollywood, Robert Zemeckis s'est associé avec une société spécialisée dans les deepfakes, Metaphysic. Le de-aging appliqué aux acteurs semble convaincant dans cette première bande-annonce, mais ce sera sur la longueur du film que le bénéfice de cette technologie pourra être sérieusement évalué.

On verra les personnages incarnés par Tom Hanks et Robin Wright, Richard et Margaret, traverser les années 60, 70 et 80. D'autres acteurs, notamment Paul Bettany et Kelly Reilly, permettront d'explorer autres époques, mais toujours au même endroit. Les performances du casting seront décisives pour que le film, tourné donc avec seul angle de prises de vues, puisse prendre tout de même un mouvement et emporter avec lui le public.

"Prétentieux", "ridicule", "nombriliste" : ce nouveau film sur le confinement reçoit des critiques glaciales

Hors du temps, et hors-sol ?

Le nouveau film d'Olivier Assayas, Hors du temps, souligne parfaitement pourquoi il est un des chefs de file du cinéma d'auteur français. En 1h45, il propose le récit autobiographique de son confinement passé avec son frère Michka et leurs compagnes. Un confinement passé dans la jolie maison de leur enfance, située la vallée de Chevreuse et devenue leur maison de campagne. Olivier Assayas est ici incarné par son acteur fétiche Vincent Macaigne et renommé Paul, et son frère, le journaliste musical Michka Assayas, est incarné par Micha Lescot, sous le prénom Étienne. Nine d'Urso et Norah Hamzawi jouent par ailleurs leurs compagnes respectives, Morgane et Carole.

La pandémie et son premier confinement ont été des événements dont l'impact a été profond sur le moment et bien après. Qui était-on à ce moment-là ? Qu'est-ce que ce confinement inédit a révélé pour chacun, quels souvenirs, sensations, réflexions a-t-il inspirés ? Hors du temps se regarde au premier degré. Avec ce récit très intime, Olivier Assayas montre ses manies hygiénistes, l'inquiétude d'un monde arrêté, et la plongée dans le temps d'avant. Un temps encore présent quand avec son frère ils évoquent leur jeunesse et celui, fantomatique, de leurs parents, de leur héritage bourgeois et intellectue, qui hante la maison.

Hors du temps est un film expérimental, avec un récit monologué - la voix d'Olivier Assayas assure une narration très écrite et bavarde - et dialogué entre les personnages, là aussi très écrit. Ici, ce ne sont pas les images qui font sens, mais ce qui est dit. Et ce qui est dit est très instruit, cultivé, référencé, intelligent. Difficile d'échapper ainsi à la caricature d'un monde déconnecté, pour qui les désagréments du confinement sont largement tempérés par des conditions d'existence ultra-privilégiées.

Hors du temps
Hors du temps ©Ad Vitam Distribution

Un discours brouillé et des critiques agacées

Si le casting est très bon, Hors du temps n'apparaît pas sûr de son intention. Le film ancre bien son début dans l'invitation de la pandémie à repartir de zéro, mais il ne semble avoir ni milieu, ni fin, et donc aucune destination. Ce défaut de clarté, couplé à la caricature inconsciente d'une élite intellectuelle, a ainsi dans une large mesure déstabilisé et agacé les spectateurs qui l'ont découvert dans les salles.

Ainsi, pour une spectatrice qui lui a accordé une note de 1/5 sur Allociné, Hors du temps est "prétentieux, snobinard et bourgeois". Même son de cloche et même note pour un autre spectateur, qui lui s'autorise une mise en garde :

Je lance un appel sérieux à tous les cinéastes tentés de filmer leur petit milieu : ce genre de film nombriliste, snobinard, bavard ça ne passe plus !

Du côté de la critique professionnelle, ce n'est guère mieux. Les Cahiers du cinéma écrivent ainsi que le film est "corrodé par la vanité, et l'autodérision dont le cinéaste aimerait faire preuve apparaît comme une expression supplémentaire de sa tendresse envers lui-même". On peut noter qu'en effet l'autodérision du film porte sur les comportements régressifs liés à la pandémie, à l'époque amusant mais aujourd'hui datés. Et pas vraiment sur l'étalage de la culture bourgeoise et des préoccupations égocentrées des personnages.

Chez Première, Hors du temps n'a pas non plus convaincu.

Vincent Macaigne, down-tempo, phrasé affecté de rigueur, a la lourde charge d’incarner ici le cinéaste. Un cinéaste qui nous gratifie en surplomb d’une voix off pseudo-truffaldienne d’un ridicule achevé.

Pour Ouest France, Thierry Chèze évoque un "ennui abyssal". Finalement, Hors du temps semble ainsi seulement trouver grâce aux yeux de Marie Claire et Télérama, qui célèbrent son autodérision et son émotion.

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