Mythic Realms, un RPG augmenté dans mon salon !
Et si votre salon devenait un donjon vivant, peuplé de squelettes qui surgit derrière votre canapé et de coffres mystérieux qui apparaissent au coin du meuble télé ? C’est au fait la promesse de Mythic Realms. Ce RPG en réalité mixte transforme votre espace quotidien en champ de bataille fantastique. Sorti en mars 2025 sur les casques Meta Quest, ce jeu signé exploite pleinement le potentiel du passthrough en couleur du Quest 3.
À mi-chemin entre dungeon crawler et roguelite, Mythic Realms ne se contente pas d’insérer des éléments virtuels dans votre environnement. Il les y enracine, les y ancre, jusqu’à faire oublier qu’ils n’ont jamais été là. Le jeu tire parti d’une boucle de gameplay addictive. Vous partez à l’exploration dans une version hantée de votre propre pièce, livrez combat, récupérez du loot, puis retournez dans un royaume virtuel pour améliorer votre équipement avant de repartir.
Contexte et genèse du projet Mythic Realms
Les origines de Petricore Games
Mythic Realms est le fruit d’une ambition nourrie depuis plusieurs années par Petricore Games. Il s’agit d’un studio indépendant américain basé à Worcester, dans le Massachusetts. Peu connu du grand public jusqu’ici, le studio s’était fait la main sur des projets expérimentaux qui associent interactions physiques, narrations dynamiques et mécaniques immersives. Avec Mythic Realms, l’équipe a vu l’opportunité de capitaliser sur les nouvelles capacités matérielles offertes par la génération Quest 3. C’est notamment le passthrough couleur, la cartographie d’environnement en temps réel et le hand tracking.
Un partenariat stratégique avec Meta
Le développement du jeu n’aurait toutefois pas pu atteindre cette envergure sans un soutien notable : celui de Meta. Dès 2023, Meta avait annoncé vouloir faire de la réalité mixte un axe fort de sa stratégie Quest. C’est celle de miser sur des jeux capables d’exploiter à fond l’interaction avec l’environnement physique du joueur. C’est dans ce contexte que Mythic Realms a été repéré comme l’un des projets MR les plus prometteurs.
Le jeu a bénéficié d’un lancement officiel sur la boutique Meta Quest le 13 mars 2025, avec un prix attractif de 19,99 $. Cela a visé à séduire aussi bien les early adopters passionnés de XR que les amateurs de jeux d’action accessibles. Ce soutien éditorial s’est aussi traduit par une mise en avant importante sur le store, lors des événements Meta XR Showcase, et dans les campagnes de presse spécialisées.
En savoir plus sur les mécaniques de jeu principales
Une expérience hybride entre réalité mixte et réalité virtuelle
Mythic Realms alterne avec soin réalité mixte (MR) et réalité virtuelle (VR). Le joueur commence dans son propre espace réel, transformé en un donjon maudit grâce au passthrough couleur du casque. Le canapé devient une ruine délabrée, les murs s’ouvrent sur des portails mystérieux, et le plafond laisse filtrer une lumière surnaturelle. Lorsque le joueur quitte temporairement le donjon, en cas de mort ou de retour stratégique, il est transporté dans un royaume totalement virtuel. Il s’agit d’une cité médiévale aérienne, point de départ des prochaines aventures.
Explorer votre propre pièce comme un donjon
La principale innovation de Mythic Realms, c’est sa manière de faire du lieu réel du joueur un élément central du gameplay. Avant chaque session, le jeu scanne la pièce et adapte automatiquement la disposition des ennemis, des objets interactifs et des obstacles. Chaque partie commence par une reconfiguration aléatoire des dangers et des récompenses, selon une logique de roguelite. L’espace est le même, mais jamais tout à fait.
Des ennemis surgissent du dessous du lit, des coffres apparaissent à côté de la bibliothèque, et certains portails se matérialisent dans des angles de mur laissés auparavant inoccupés. Le jeu encourage donc le mouvement physique. Il demande au joueur de pivoter, s’agenouiller ou s’éloigner pour esquiver ou attaquer. C’est un RPG où l’on ne se contente plus de cliquer, on agit dans l’espace.

Des combats dynamiques et une panoplie d’armes
Mythic Realms propose un système de combat en temps réel particulièrement satisfaisant. C’est notamment le cas grâce à son game feel solide et à la diversité des armes disponibles. Le joueur peut choisir entre neuf armes, réparties en trois styles :
- Chevalier (épée et bouclier, masse)
- Ranger (arc, arbalète, shuriken)
- Mage (bâton magique, éclairs, sorts à gestes)
Chaque arme offre une prise en main distincte. L’arc, par exemple, demande de véritables mouvements de tir ; le bâton invoque des sorts via des gestes de la main, et les griffes nécessitent un corps-à-corps dynamique.
Une boucle roguelite engageante
À l’image des meilleurs roguelites, Mythic Realms repose sur une boucle de progression à la fois gratifiante et impitoyable. Chaque session commence par une incursion dans un donjon généré dynamiquement à partir de votre propre environnement. On y affronte des ennemis, on collecte des ressources précieuses, parfois rares, et l’on tente de ressortir vivant avec son butin.
Mais attention, la mort signifie la perte de tout ce qui a été récupéré pendant l’expédition. Seule l’expérience accumulée, traduite en compétences ou en améliorations durables, subsiste entre les sessions. Cette mécanique crée une tension constante entre le risque et la récompense. Elle incite à jouer intelligemment plutôt que de foncer tête baissée.
Un royaume virtuel pour construire, forger et progresser
Lorsque l’on sort du donjon, on ne revient pas simplement à un menu classique. On est transporté dans un royaume suspendu dans les airs, entièrement en réalité virtuelle, où l’on peut véritablement prendre le temps de respirer. Cet espace sert de quartier général pour tout ce qui concerne la progression à long terme. Le joueur peut y améliorer son équipement, débloquer de nouvelles armes, lancer la construction de bâtiments, et organiser les futures expéditions.
Analyse technique et immersion
Une immersion visuelle soignée
Mythic Realms impressionne d’abord par sa direction artistique. Un savant mélange entre le style cartoon-fantasy et des éléments réalistes qui rend la superposition avec l’environnement réel à la fois lisible et cohérente. Les textures sont nettes, les effets lumineux bien dosés, et l’univers conserve une lisibilité exemplaire, même en environnement lumineux. Le passthrough couleur du Quest 3 est ici utilisé de manière particulièrement habile.
Côté audio, le jeu propose un habillage sonore immersif. On apprécie les ambiances changeantes selon les biomes, les bruitages percutants lors des combats, et la bande-son discrète mais efficace. Le mixage audio 3D contribue largement à l’effet de présence, en particulier lorsque l’on entend un monstre approcher derrière soi.
Une exploitation intelligente de l’espace réel
L’une des grandes forces de Mythic Realms, c’est aussi sa capacité à transformer une contrainte (la taille de la pièce) en atout de gameplay. Le jeu ne se contente pas d’utiliser votre environnement comme décor. Il le reconnaît, l’analyse et le rend signifiant. Une étagère devient un obstacle, un angle de mur peut abriter une embuscade, et certains objets virtuels semblent même réagir à l’agencement des meubles.
Pour autant, le jeu reste accessible ! Il fonctionne même dans des espaces restreints, tant qu’un dégagement minimal est respecté. Une calibration initiale est nécessaire pour que le moteur spatial puisse reconnaître les limites de la zone jouable, mais cette étape est simple et bien guidée. Une fois en jeu, la sécurité est prise au sérieux. Mythic Realms vous avertit si vous vous approchez trop près d’un obstacle physique, et les mécaniques de déplacement s’adaptent à la taille disponible.
Une interface réactive, portée par le hand tracking
L’interaction avec le monde se fait principalement via les contrôleurs du Quest. Toutefois, Mythic Realms propose également un mode mains libres, basé sur le hand tracking. Ce dernier permet notamment de lancer des sorts à l’aide de gestes, de manipuler des objets virtuels ou encore de brandir son bouclier de manière naturelle. La reconnaissance des mouvements est fluide, avec un léger temps d’adaptation pour les joueurs non familiers, mais l’ensemble reste intuitif.
Le jeu répond bien, avec très peu de latence perceptible, même lorsque l’action devient intense. Les animations des ennemis et des objets sont fluides, les collisions bien gérées, et la sensation de frapper, esquiver ou tirer est suffisamment précise pour créer une vraie implication corporelle.

Retours d’expérience et critiques du Mythic Realms
Des éloges pour l’immersion et l’innovation
Depuis sa sortie, Mythic Realms a reçu un accueil majoritairement positif, aussi bien de la part de la presse spécialisée que des joueurs. Ce qui revient systématiquement dans les critiques, c’est le sentiment d’immersion inédit que le jeu parvient à créer. L’effet de réalité mixte, cette impression que les ennemis peuplent réellement votre espace personnel, est salué comme l’un des plus convaincants à ce jour sur Quest 3.
Le gameplay, quant à lui, est décrit comme addictif et bien rythmé. La boucle roguelite, qui associe combat, loot et progression à long terme, semble avoir trouvé un bon équilibre entre accessibilité et profondeur. Les combats sont souvent cités comme particulièrement satisfaisants, notamment grâce à la réactivité des armes et à l’implication physique du joueur.
Quelques limites sur le contenu et la variété
Malgré ces points forts, Mythic Realms n’est pas exempt de critiques. Plusieurs testeurs notent que le contenu reste encore limité à ce stade. Le nombre de types d’ennemis, bien que suffisant pour les premières heures, peut sembler un peu juste sur la durée, tout comme la diversité des environnements générés.
Les joueurs les plus assidus expriment le souhait de voir arriver plus de biomes, de quêtes secondaires, et d’options de personnalisation avancée. De même, certaines mécaniques de craft et de construction dans le royaume virtuel, bien que prometteuses, manquent encore de profondeur pour rivaliser avec les RPG plus traditionnels.
D’un point de vue technique, quelques rares bugs de détection spatiale ou de tracking sont mentionnés, surtout dans des pièces peu lumineuses ou très encombrées. Rien de bloquant, mais cela rappelle que la MR dépend encore beaucoup de l’environnement physique et de la qualité de calibration initiale.
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