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☕️ Qualcomm : l’amende pour abus de position dominante (presque) totalement confirmée

Qualcomm : l’amende pour abus de position dominante (presque) totalement confirmée

Dans un communiqué de presse (PDF), la Cour de justice de l’Union européenne explique que le Tribunal « confirme largement l’amende infligée à Qualcomm » par la Commission européenne en 2019. Celle-ci lui reprochait d’avoir abusé de sa position dominante en vendant ses produits à perte.

À l’époque, la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, avait réagi en expliquant : « Qualcomm a vendu ces produits à un prix inférieur aux coûts (de fabrication) à de gros clients dans le but d’éliminer un concurrent ».

L’enquête s’était concentrée sur le marché des puces 3G (UMTS). L’Europe reprochait à Qualcomm de vendre à deux de ses principaux clients (Huawei et ZTE) des puces « à des prix inférieurs à ses coûts, dans l’objectif d’éliminer Icera [une ancienne filiale de NVIDIA, rachetée en 2011, ndlr], sa principale concurrente à l’époque ».

Il rejette, de fait, tous les arguments de l’entreprise contre la décision de la Commission. Le tribunal ne reproche à la Commission que de s’être écartée (un peu mais sans justification) de la méthode de calcul du montant de l’amende prescrite par ses lignes directrices de 2006.

Le Tribunal réajuste l’amende qui passe de 242 042 000 euros à 238 732 659 euros.

Comme le rappelle la CJUE, « un pourvoi, limité aux questions de droit, peut être formé, devant la Cour, à l’encontre de la décision du Tribunal, dans un délai de deux mois et dix jours à compter de sa notification ».

[MàJ ] Après les bipeurs, des talkies-walkies explosifs… et encore plus de questions sur le mode opératoire

Une énigme enrobée de mystère
[MàJ ] Après les bipeurs, des talkies-walkies explosifs… et encore plus de questions sur le mode opératoire

Mise à jour le 18 septembre à 17h30 : De nouvelles explosions sur des « appareils sans fil » ont été rapportées par plusieurs médias et confrères sur place. Cela concernerait notamment des talkies-walkies. L’actualité a été mise à jour avec ces nouvelles informations. Nous avons également ajouté la déclaration du porte-parole du gouvernement hongrois affirmant que les « appareils dont il est question n’ont jamais été en Hongrie ».

Après les explosions au Liban et en Syrie, une question est sur toutes les lèvres : comment en est-on arrivé à des bipeurs explosifs ? La piste privilégiée est celle d’une interception et d’une modification matérielle, mais elle se perd rapidement entre plusieurs sociétés.

Hier, le conflit entre Israël et le Hezbollah prenait un nouveau tournant avec l’explosion simultanée de centaines de bipeurs. L’attaque est attribuée à Israël, qui n’a pas revendiqué les faits.

Signe de tension, Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, a fait une déclaration pour nier « les informations selon lesquelles son pays aurait été impliqué ou au courant préalablement des explosions ayant visé la veille les bipeurs de centaines de membres du Hezbollah au Liban », explique Le Monde.

Une action coordonnée, qui a causé au moins douze morts et près de 2 800 blessés, selon un bilan toujours provisoire. Surtout, cette guerre est entrée dans une nouvelle vague technologique (le conflit était déjà bien présent sur le front numérique) avec des terminaux utilisés comme armes et déclenchés à distance.

Bipeurs hier, talkies-walkies aujourd’hui

Aujourd’hui (24 h après la première attaque), de nouvelles explosions ont été annoncées. « Des talkies-walkies du Hezbollah ont explosé ce mercredi 18 septembre dans la banlieue sud de Beyrouth, ainsi que dans le sud et l’est du Liban », explique l’AFP en se basant sur des déclarations de sources proches du parti et de l’agence nationale d’information.

De son côté, l’Agence nationale de l’information (ANI), parle d’une « nouvelle vague d’explosions qui ont touché des appareils sans fil ». Les talkies-walkies seraient moins utilisés par les membres du Hezbollah, mais pourrait provoquer de plus gros dégâts lors des explosions.

Il serait question de trois morts supplémentaires, avec plus d’une centaine de blessés.

Piste la plus sérieuse : la chaine logistique

Les avis des différents experts internationaux convergent vers la même hypothèse concernant les bipeurs : ce ne serait pas un simple piratage, mais une attaque via la supply chain (chaîne logistique), avec des modifications matérielles. Un avis partagé par Gerome Billois, expert en cybersécurité au cabinet Wavestone, auprès de Next (propos recueillis par Jean Gebarowski) :

« La piste la plus sérieuse semble effectivement être celle de la « supply chain » et le moment le plus probable est que les appareils ont été modifiés lors de leur livraison (plutôt qu’à la fabrication). Cela permet un ciblage très précis, comme on l’a vu avec les explosions limitées à un groupe de personnes spécifiques, et rend possible l’ajout d’explosifs au matériel requis pour avoir un effet maximum ».

La technique n’est pas nouvelle en plus d’être techniquement faisable, selon l’expert : « Comme cela a déjà été observé dans d’autres cas et révélé par Snowden, des services de renseignements ont créé des techniques pour intercepter des livraisons, ouvrir des colis de manière précautionneuse, ajouter des composants ou des modifications, puis les refermer ».

Une charge explosive ajoutée ?

La modification pourrait être « l’ajout d’une charge explosive et la modification du logiciel pour activer l’explosion sur commande », par exemple, lors de la réception d’un message précis. La synchronisation de l’attaque sur les bipeurs pousse d’ailleurs dans cette direction.

Pour l’expert en cybersécurité, « une attaque purement logicielle semble peu probable. Si la batterie s’était échauffée très fortement à cause d’un problème logiciel, elle se serait certainement enflammée mais n’aurait pas explosé comme on l’a vu dans les vidéos ».

Précisions importantes : à l’heure actuelle, on ignore toujours le mode opératoire précis (logiciel et/ou hardware) qui a conduit à ces explosions. Rappelons que ce n’est pas la première fois qu’un terminal est utilisé comme arme. En 1996 déjà, l’artificier du Hamas, Yahia Ayache, avait été tué « dans l’explosion d’un téléphone portable piégé par les services secrets israéliens », expliquait alors Le Monde.

Plus récemment, en 2001, Iyad Hardan, artificier du Djihad islamique en Cisjordanie, était assassiné dans l’explosion d’une bombe dissimulée sous la cabine téléphonique qu’il utilisait pour, précisément, se protéger des services secrets israéliens, rappelle de son côté Le Figaro.

« À chaque fois, les organisations terroristes ont régressé technologiquement en pensant passer entre les mailles du renseignement israélien. Mais ces derniers ont toujours trouvé la faille », explique à notre confrère Frédérique Schillo, spécialiste d’Israël et coauteure de La Guerre du Kippour n’aura pas lieu (Archipoche, 2023).

Concernant les talkies-walkies, la piste pourrait être la même que celle des bipeurs (une modification matérielle), mais il est là encore trop tôt pour avoir des réponses fermes et définitives.

Sur la piste du fabricant : de Gold Apollo à BAC consulting

Puisque la piste de la supply chain est celle actuellement privilégiée, plusieurs de nos confrères ont commencé à la remonter. Le fabricant était identifié hier : le Taïwanais Gold Apollo (son site est d’ailleurs tombé en rade dans la soirée). La référence précise :  AR924 (archive).

Dans un communiqué cité par l’AFP, le constructeur affirme ne pas avoir construit ces bipeurs : « Notre entreprise n’apporte que l’autorisation d’utiliser la marque et n’est pas impliquée dans la conception et la fabrication ». Une déclaration faite en réponse à des déclarations dans le New York Times indiquant que les bipeurs auraient été commandés à Gold Apollo, puis interceptés et piégés.

« Nous autorisons BAC à utiliser notre marque pour la vente de produits dans certaines régions, mais la conception et la fabrication des produits sont de l’unique responsabilité de BAC », ajoute Gold Apollo. Changement de cible, les regards se tournent donc vers ce « partenaire » hongrois BAC Consulting Kft.

La CEO et fondatrice de cette société est Cristiana Bársony-Arcidiacono, selon le site officiel de l’entreprise (également en carafe à l’heure actuelle). Il s’agit d’une « petite entreprise hongroise unipersonnelle de consulting basée à Budapest. Fondée en 2022, elle n’a réalisé qu’environ 500 000 euros de chiffre d’affaires en 2023 », précise Le Monde.

Contactée par NBC, Cristiana Bársony-Arcidiacono, a confirmé que sa société travaillait avec Gold Apollo. Interrogé sur les bipeurs et les explosions, elle affirme néanmoins qu’elle « ne fabrique pas les bipeurs » : « Je ne suis que l’intermédiaire. Je pense que vous vous êtes trompé », rétorque-t-elle à nos confrères. Ni Gold Apollo ni BAC consulting Kft n’ont donné plus de détails pour l’instant. Selon Le Monde, le téléphone de Cristiana Bársony-Arcidiacono indique désormais qu’il est « indisponible ».

Les bipeurs « n’ont jamais été en Hongrie »

Dans l’après-midi, Zoltan Kovac (porte-parole du gouvernement Hongrois) a publié un communiqué sur X à propos de « la question des bipeurs » : « les autorités ont confirmé que la société en question est un intermédiaire commercial, sans site de fabrication ou d’exploitation en Hongrie. Elle a une gérante enregistrée à son adresse, et les appareils dont il est question n’ont jamais été en Hongrie »

Il ajoute que la Hongrie coopérera avec toutes les agences et organisations internationales et que « cette affaire ne présente aucun risque pour la sécurité nationale ».

Une autre piste évoquée par Taïwan

À Taïwan, le ministère de l’Économie explique que Gold Apollo aurait exporté 260 000 bipeurs entre début 2022 et août 2024, « principalement vers les marchés européens et américains », selon NBC. Nos confrères ajoutent que, selon un communiqué officiel, le ministère a déclaré « qu’il n’y avait eu aucun rapport d’explosions liées à ces produits et qu’il n’y avait aucune trace de l’exportation directe de bipeurs de la société vers le Liban ».

« Ce lot de marchandises a-t-il réellement été modifié ? … Un autre fabricant les a-t-il produits et simplement étiquetés avec la marque Apollo ? Cette partie fait toujours l’objet d’une enquête par les autorités », indique enfin un porte-parole du ministère à nos confrères.

Pour rappel, Hassan Nasrallah (leader du Hezbollah) avait appelé il y a quelques mois ses troupes à ne plus utiliser de smartphones. Il craignait des piratages de la part d’Israël et recommandait donc d’utiliser les fameux bipeurs (ou pagers) en lieu et place des téléphones, relève Le Figaro :

« Je n’en ai pas. C’est un appareil d’espionnage ! Israël n’a pas besoin de plus que cela ! Jetez-les, enterrez-les ! C’est dangereux ! Le smartphone que l’on a en main est un appareil qui peut être contrôlé. »

Il s’exprimera jeudi à 16 heures (heure de Paris) au sujet des « derniers développements ».

Snap : nouvelles lunettes Spectacles, nouveautés IA et simplification de Snapchat

Foudingue !
Snap : nouvelles lunettes Spectacles, nouveautés IA et simplification de Snapchat

Snap vient d’annoncer une série de nouveautés, dont ses nouvelles lunettes Spectacles de cinquième génération, de nouvelles capacités centrées sur l’IA, une révision du design de son application star et de nouvelles possibilités pour les créateurs de contenus.

Les nouvelles Spectacles de réalité augmentée, qui tournent sur Snap OS, pèsent 226 grammes seulement et sont équipées de deux capteurs infrarouges pour suivre les mouvements de la main. Le nouveau moteur optique a été entièrement conçu pour afficher des informations de type réalité augmentée sur les verres.

Snap vante la clarté et la netteté des images affichées, grâce à l’utilisation de la technologie LCoS (cristaux liquides sur silicium) dans les quatre projecteurs (guidage d’ondes), répartis par paire sur chaque branche. La latence d’affichage du contenu ne serait que de 13 ms et la fréquence de projection de 120 Hz. Le champ de vision n’est pas énorme, avec 46° en diagonale (contre 26,3 dans la version précédente), tandis que la résolution est de 37 pixels par degré. Point intéressant, les verres peuvent se teinter pour que le contenu soit toujours clairement visible.

Les usages restent à inventer

Ces Spectacles de cinquième génération embarquent deux SoC Snapdragon de Qualcomm, de référence inconnue. Elles sont là pour se répartir la charge des calculs et du traitement des capteurs. Pour leur refroidissement, Snap utilise des chambres à vapeur de titane. Tout cet équipement, lié au faible poids des lunettes, ne laisse que peu de place pour la batterie : l’autonomie est d’un maximum de 45 minutes seulement. Elles se rechargent via un câble USB-C et peuvent s’utiliser en continu quand elles sont branchées.

Les lunettes ne sont pas prévues pour être vendues dans le commerce auprès du grand public. Elles ne sont disponibles qu’aux développeurs, et uniquement en cas d’abonnement Lens Studio à 99 dollars par mois.

Chez The Verge, nos confrères n’ont pas semblé convaincus par l’utilisation, même si l’amélioration de la qualité d’image est significative depuis la précédente génération. Ils se demandent dans quelle mesure les développeurs pourraient s’investir dans la création de cas d’usage puisqu’il n’y a pas vraiment de marché. Evan Spiegel, CEO de Snap, estime cependant que ce type de lunettes ne deviendra réellement un marché qu’à la fin de la décennie.

Les lunettes sont compatibles avec tous les smartphones, dès lors qu’ils disposent au moins d’Android 12 ou iOS 16.

Du neuf dopé à l’IA dans Lens Studio 5.0

Puisque les nouvelles lunettes ne sont disponibles que pour les développeurs et créateurs abonnés à Lens Studio, que propose la nouvelle version 5.0 de ce dernier ? De l’IA, encore de l’IA, toujours de l’IA.

Easy Lens en est le meilleur exemple. L’outil permet de générer de nouvelles lentilles en la décrivant simplement par un prompt. Selon Snap, il est conçu pour permettre à toute personne de se lancer dans la création de lentilles, quel que soit leur niveau. Le processus a également été pensé pour le prototypage et l’expérimentation. L’outil est disponible en bêta depuis hier soir.

De nouveaux outils font en outre leur apparition dans la GenAI Suite. Celle-ci est conçue pour simplifier le travail lié à l’entrainement des données. Snap y introduit une bibliothèque d’animations, dans laquelle on peut choisir parmi plusieurs centaines de mouvements, que l’on peut assembler.

Parmi les autres outils, citons Body Morph, qui génère des personnes, costumes ou tenues en 3D à partir d’un texte ou d’une image (donc encore du prompt).

Une nouvelle interface pour Snapchat

L’application star s’apprête à recevoir une vaste simplification de son interface. Le plus gros changement est un passage de cinq onglets à seulement trois.

La nouvelle interface présente ainsi un onglet pour les messages et Stories avec les amis, un pour l’appareil photo (et ses fameux filtres, les lentilles) et un onglet « Pour Vous ». Ce dernier concentre les vidéos plein écran provenant d’éditeurs et créateurs. La Snap Map est déménagée dans le premier onglet et Spotlight dans Pour Vous. L’appareil photo reste la vue par défaut à l’ouverture de l’application.

Sans surprise, l’objectif de cette refonte est de simplifier l’utilisation de Snapchat. Ce nouveau design, d’ailleurs baptisé « Simple Snapchat », pourrait gommer la réputation de Snapchat comme application complexe à prendre en main, tant dans la répartition des informations que le maniement général de l’interface.

Il y a cependant un autre objectif. La majeure partie des gains financiers de Snap provient de la publicité qui accompagne les contenus générés par les éditeurs et créateurs. Le nouvel onglet « Pour Vous », qui les rassemble tous, est aussi conçu pour mieux mettre en avant ces contenus et inciter les utilisateurs à y passer plus de temps.

Snap ayant déjà fait face aux réactions très négatives sur de précédentes refontes, le nouveau design sera déployé très lentement. La société veut s’assurer que les retours seront pris en compte avant de généraliser davantage sa nouvelle interface.

Nouvelles fonctions IA pour les abonnés Snapchat+

L’abonnement payant Snapchat+ a été lancé l’année dernière. Disponible à 4,49 euros par mois (24,99 euros pour 6 mois ou 45,99 euros par an), il débloque divers suppléments, comme des badges de profil spécifiques, la possibilité d’épingler un profil comme Meilleur ami, du contenu supplémentaire pour les Bitmojis, des fonctions en plus pour les Stories (statistiques, envoi d’émoji personnalisé…), personnalisation des notifications et des discussions, etc.

Snap s’en sert également pour y présenter en avance ses nouvelles fonctions, notamment tout ce qui touche à l’IA. L’offre va donc être renforcée avec plusieurs nouvelles fonctions, dont My Selfie. Elle permet d’utiliser les selfies d’une personne abonnée pour générer des images dans « des poses créatives ». Peuvent également être présents les amis, à la condition qu’ils soient également abonnés.

Dans Souvenirs (qui peut stocker les photos et vidéos précédemment réalisées), l’IA peut également générer automatiquement des légendes pour accompagner les contenus. En outre, de nouveaux filtres de type réalité augmentée peuvent être appliqués.

L’assistant MyAI, alimenté par ChatGPT, reçoit aussi un petit coup de fouet. Snap le présente comme plus apte à répondre aux problématiques du quotidien. Il peut par exemple traduire du texte sur une photo, comme le menu d’un restaurant, identifier des plantes, comprendre les panneaux de stationnement, etc. Un concurrent direct de Google Lens, en somme.

Développement de la communauté et profils des jeunes utilisateurs

Tous les comptes des utilisateurs âgés de 16 et 17 ans ont désormais par défaut les paramètres de sécurité les plus élevés. Un nouveau design de profil est mis en place pour simplifier le passage d’un compte personnel à un compte public. « S’ils veulent se connecter avec leurs vrais amis, c’est personnel. Et s’ils choisissent d’atteindre un public plus large, c’est public », résume Snap.

Le profil public peut maintenant être personnalisé, par exemple en y épinglant des Snaps en haut. Les modèles permettent également de publier rapidement des contenus depuis des photos et vidéos déjà prises. L’idée, selon Snap, est ainsi de pouvoir profiter de ses vacances et de publier un récapitulatif après coup. Ces modèles sont accompagnés de musiques provenant « d’artistes de premier plan et émergents ».

Entre autres nouveautés ciblant les créateurs de contenus, il y a Réponses et Citation. Une personne peut ainsi répondre directement au Snap d’un créateur de contenu ou le commenter publiquement. Cette réponse ou ce message peut ensuite être transformé en réponse photo ou vidéo.

☕️ Mobilisation chez Thales Alenia Space, qui prévoit la suppression de 980 postes

Mobilisation chez Thales Alenia Space, qui prévoit la suppression de 980 postes

700 salariés de Thales Alenia Space se sont réunis à l’entrée de son usine toulousaine le 17 septembre, à l’appel d’une intersyndicale FO, CFE-CGC, CFDT et CGT. En cause : un plan social « inédit », aux yeux d’un technicien syndiqué à Force ouvrière et présent dans l’entreprise depuis 1996.

De 2023 à 2025, la coentreprise détenue majoritairement par Thales et à 33 % par Leonardo prévoit de supprimer 1 237 emplois en Europe, dont 980 en France.

Le siège social de la branche française, à Toulouse, est directement concerné : sur 2 700 emplois, 650 devraient être supprimés, rapporte Le Monde. À Cannes, 330 postes sur 1 800 devraient être supprimés.

Auprès du Monde, l’entreprise indique prévoir de redéployer les personnes concernées ailleurs chez Thales, mais la promesse ne convainc pas : pour Cécile Larue, une ingénieure système interrogée par le quotidien, « l’entreprise liquide les compétences ».

Pour justifier le plan, l’entreprise indique que les commandes sont en baisse sur le marché des satellites de communication géostationnaires civils, et ajoute que les satellites de nouvelle génération, numériques et reconfigurables en orbite, nécessitent moins de main-d’œuvre.

Si le secrétaire adjoint CFDT au conseil social et économique (CSE) de Toulouse admet les difficultés de l’entreprise, il explique que la révolution technique en cours « implique des coûts » et qualifie la période de « moment-clé ». L’intersyndicale appelle donc à une réorganisation en interne et argumente en faveur de la captation de nouveaux marchés, dont le service après-vente et la maintenance.

Google AdSense : le Tribunal de l’UE annule l’amende de 1,49 milliard d’euros

10 ans d'enquête et un oubli
Google AdSense : le Tribunal de l’UE annule l’amende de 1,49 milliard d’euros

En 2019, La Commission européenne infligeait une amende de 1,49 milliard d’euros d’amende pour pratiques abusives. Le Tribunal de la Cour de justice de l’Union européenne vient d’annuler cette décision. Le Tribunal considère que la Commission s’est appuyée à tort sur le cumul de durées d’accords de services sans vérifier qu’il était impossible de s’en défaire.

Lancée en 2010, l’enquête sur les accords de services d’Adsense for Search avait pourtant durée neuf ans. En parallèle de l’enquête, plusieurs entreprises comme Microsoft, Deutsche Telekom ou encore Expedia ont déposé plainte contre Google. La Cour de justice de l’Union européenne vient d’annuler la décision de la Commission concernant cette enquête.

Pour la Commission, des accords imposés grâce à une position dominante

La conclusion de la Commission était que Google avait imposé « un certain nombre de clauses restrictives dans les contrats passés avec des sites web tiers, empêchant ainsi ses concurrents de placer leurs publicités contextuelles sur ces sites ». Et ceci pendant plus de 10 ans, affirmait la commissaire européenne Margrethe Vestager. Mais la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) considère que la Commission a pris un raccourci dans ses conclusions et a annulé l’amende.

L’entreprise avait été officiellement prévenue en 2016 des reproches de la Commission : Google imposait des règles d’exclusivité et des contraintes d’affichage et de volume à des partenaires directs via la signature d’accords en s’appuyant sur sa position dominante sur le marché des intermédiaires publicitaires en Europe (80 % de part de marché en Europe).

La Commission avait fixé l’amende à 1,49 milliard d’euros alors que certaines rumeurs évoquaient à l’époque un montant record de 12 milliards d’euros. Mais Google n’était pas pour autant satisfaite et a porté l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne.

Une prise en compte erronée de la durée cumulée des accords

Le Tribunal de la CJUE confirme la plupart des appréciations de la Commission, mais, comme elle l’explique dans son résumé, elle considère que son analyse est « entachée d’erreurs » sur deux points.

Le principal problème pointé est le fait que la Commission a cumulé la durée des « accords de services Google » (ASG) négociés entre Google et les entreprises voulant utiliser AdSense for Search avec des clauses particulières, sans prendre en compte « la durée de chacun desdits ASG, pris individuellement, ni de la durée de chacune de leurs éventuelles prolongations ».

En conséquence, la Commission n’a pas pris en considération les « conditions réelles et [les] modalités selon lesquelles ces prolongations avaient été convenues ni de la teneur des clauses prévoyant des droits de résiliation unilatérale, dont disposaient certains des partenaires directs tous sites, ou des conditions dans lesquelles ces droits pouvaient être exercés ».

La Cour de justice de l’Union européenne remarque que dans ces conditions, la Commission « ne pouvait […] pas exclure que ces partenaires directs disposaient de la faculté de s’approvisionner auprès d’intermédiaires concurrents de Google au terme de chacun de leurs ASG, ni, partant, constater que lesdits partenaires directs avaient été obligés de s’approvisionner auprès de Google pour la totalité ou une part considérable de leurs besoins pendant l’intégralité de la durée cumulée de leurs ASG ».

Des erreurs entachant l’ensemble de la décision

De façon plus anecdotique, la CJUE remarque que la Commission n’a pas identifié, pour la seule année 2016, la part du marché de l’intermédiation publicitaire liée aux recherches en ligne couverte par la clause d’exclusivité contenue dans les ASG conclus par les partenaires directs tous sites. Rappelons que c’est lors de cette année-là que la Commission a bouclé son enquête préliminaire qu’elle a envoyée à Google.

Pour la CJUE ces différentes erreurs « entachent l’ensemble des restrictions identifiées par la Commission, de sorte qu’elle n’a pas démontré, à suffisance de droit, que les clauses litigieuses avaient eu la capacité de produire l’effet d’éviction constaté dans la décision attaquée ».

Comme le rappelle la Cour de Justice de l’Union européenne dans son communiqué (PDF), « Un pourvoi, limité aux questions de droit, peut être formé, devant la Cour, à l’encontre de la décision du Tribunal, dans un délai de deux mois et dix jours à compter de sa notification ».

☕️ Bernard Arnault interdit à ses employés de parler aux journalistes d’investigation indépendants

La Lettre (ex Lettre A) révèle une « liste noire » de sept médias à qui les employés du groupe LVMH ont désormais « une interdiction absolue de parler » (termes soulignés et grassés dans le mail) : La Lettre, Glitz Paris (également publiée par Indigo Publications), Miss Tweed, l’Informé, Puck (US), Mediapart, Le Canard enchaîné, ainsi que « toutes les autres lettres confidentielles ou pages du même type qui existent ou pourraient être créées ».

[Info @lalettre_fr] Bernard Arnault n’est pas fan des articles sur LVMH publiés "en dehors des circuits de communication". Dans un mail interne, le PDG a dressé une liste noire des médias d’investigation auxquels il est absolument interdit de parler ⤵https://t.co/wVRNOkNfut pic.twitter.com/oAPtMf4b40

— Alexandre Berteau (@aberteau_) September 18, 2024

Dans un mail de « recommandations » adressé en janvier dernier aux 16 membres du comité exécutif du groupe, le milliardaire Bernard Arnault, récemment tombé à la cinquième place des fortunes mondiales, puis remonté à la quatrième, rappelle qu’ « en tant que propriétaire de grands médias, nous savons l’importance d’une information fiable et honnête », et que « nous ne pouvons pas prendre ce sujet à la légère » :

« Mais il faut compter avec le fait que les médias recherchent aussi de l’information « confidentielle », venant de sources internes en dehors des circuits de communication que nous avons mis en place dans nos entreprises et qui obéissent à des règles très précises, sans parler des publications orientées, la plupart du temps à caractère négatif, des lettres soi-disant confidentielles, des sites dits d’investigation qui se servent de l’attrait du public pour le luxe pour attirer de manière racoleuse, un nouveau lectorat. »

« Je condamne formellement tout comportement consistant à entretenir des relations avec des journalistes peu scrupuleux », conclut le patron du groupe de luxe, également propriétaire des médias Les Échos, Le Parisien et Radio Classique, rajoutant que « tout manquement à ces recommandations (et cela sera inévitablement connu) sera considéré comme une faute grave, avec les conséquences qui y sont attachées ».

La Lettre relève que les publications visées « ont pour point commun d’avoir choisi un business model sans soutien publicitaire des grands annonceurs », et que « cette indépendance prive nécessairement l’état-major du groupe de luxe de potentiels moyens de pression ».

LVMH, qui est en effet l’un des principaux annonceurs de la presse, est également connu pour faire pression sur les journalistes en cessant d’acheter des publicités dans les médias publiant des enquêtes déplaisant aux intérêts du groupe.

LVMH s’était également illustré pour avoir espionné François Ruffin et son journal Fakir pendant au moins un an, caviardé Wikipedia, et payé le cabinet d’intelligence économique Avisa Partners pour publier « un article pour dézinguer François Ruffin », comme l’expliqua un lanceur d’alertes à Fakir. Cet aveu déclencha le scandale des faux contenus journalistiques également révélé par Mediapart, et valut à Next, Arrêt sur Image, l’ADN et Reflets d’être poursuivis en Justice, Avisa nous accusant d’avoir relayé leurs articles.

Avisa ayant finalement retiré sa plainte, le tribunal judiciaire de Paris a estimé qu’il n’avait donc pas « eu un comportement abusif ». Ce pourquoi nous avons fait appel, estimant qu’il s’agit clairement d’une procédure-bâillon à notre encontre et que ces pratiques représentent un danger pour la liberté de la presse. La date des plaidoiries est fixée au 16 octobre, le délibéré quelques semaines plus tard.

Free saute le pas de la 5G SA sur son réseau national

Et certains vont en profiter pour parler de « 5G+»…
Free saute le pas de la 5G SA sur son réseau national

Quatre ans après le lancement de la 5G sur un cœur de réseau 4G, la 5G prend seule son envol avec la 5G SA (StandAlone). Free revendique être le premier à sauter le pas au niveau national, uniquement sur les fréquences de 3,5 GHz pour l’instant.

On rembobine les cassettes jusqu’en 2017, une époque où la 5G n’était pas encore déployée par les opérateurs français. Ils ont, en effet, ouvert les hostilités fin 2020… avec des stratégies bien différentes. Il s’agissait alors (comme prévu) d’une 5G baptisée NSA (on ne rigole pas…) par la 3GPP.

5G NSA ou SA, quelles différences ?

La 5G NSA ou « Non-Standalone 5G » nécessite, comme son nom le laisse supposer, d’utiliser une « aide », un cœur de réseau 4G pour fonctionner et notamment passer des appels. La coopération internationale 3rd Generation Partnership Project (3GPP) expliquait que « la connexion exploite le LTE tandis que les porteuses 5G sont utilisées pour augmenter les débits de données et réduire la latence ».

La 5G ne pouvait donc pas fonctionner seule. Lors d’un appel, par exemple, le smartphone devait (et doit encore dans une grande majorité des cas) repasser sur de la 4G. C’était déjà le cas en 4G si la VoLTE (Voice over LTE) n’était pas pris en charge par l’opérateur de réseau et le smartphone : les appels passaient en 2G/3G.

Free saute le pas de la 5G SA sur les 3,5 GHz

La 5G SA (StandAlone) on l’attend donc depuis maintenant quatre ans. Ce n’était pas une urgence : les débits et la latence permis par la 5G sont déjà là. Des expérimentations ont eu lieu ces derniers temps, notamment durant les Jeux olympiques, mais Free est le premier à dégainer une annonce au niveau national. L’opérateur affirme ainsi « aujourd’hui être le 1ᵉʳ opérateur à proposer la 5G 3,5 GHz SA sur son réseau public à l’échelle nationale ».

Free tacle ses concurrents au passage, rappelant qu’il « dispose actuellement du plus grand réseau mobile 5G de France avec plus de 20 000 sites 5G en service, dont 6 950 sites 3,5 GHz. ». L’opérateur a, en effet, choisi de déployer massivement en 700 MHz au début afin de couvrir une large partie de la population (il revendique 95 % de la population). Orange, au contraire, mise sur les 3,5 GHz pour privilégier les débits et la bande passante. Au dernier décompte de l’Arcep, Free Mobile était dernier sur les sites en 3,5 GHz.

Mais l’annonce du jour ne concerne pas sa grande couverture 5G en 700 MHz : « L’opérateur annonce aujourd’hui avoir déployé la 5G SA (Standalone Access) sur les fréquences 3,5 GHz de son réseau public à l’échelle nationale. Il devient ainsi le 1ᵉʳ opérateur mobile en France à proposer cette technologie à ses abonnés ».

Free affirme que « la 5G SA permettra de bénéficier de débits plus rapides, de latences réduites et d’une fiabilité renforcée », sans préciser dans quelle mesure, ni si c’est par rapport à la 4G ou la 5G NSA déjà en place.

Et voici la VoNR (Voice over New Radio)

Conséquence logique, Free revendique aussi être « le 1ᵉʳ opérateur à lancer la VoNR (Voice over New Radio) en France », New Radio étant un autre nom de la 5G. « Cette nouvelle technologie permet la prise en charge de la communication vocale sur un réseau 5G. Elle présente plusieurs avantages : un
temps d’établissement des appels plus rapides, un temps de latence réduit, une meilleure qualité de la voix ou encore une autonomie renforcée de la batterie du téléphone
 ». La VoNR est à la 5G ce que la VoLTE est à la 4G.

« La 5G SA est disponible dès maintenant et sans surcoût pour les abonnés au Forfait Free 5G. Pour en profiter, ils doivent être équipés d’un téléphone compatible et activer l’option dans leur Espace Abonné », précise l’opérateur.

D’autres opérateurs pourraient rapidement suivre le mouvement, notamment Orange qui prévoyait de lancer sa 5G SA cette année.

☕️ Data centers : inquiet pour ses ressources en eau, le Chili freine un projet de Google

Data centers : inquiet pour ses ressources en eau, le Chili freine un projet de Google

Une cour chilienne a partiellement tranché en faveur des défenseurs de l’environnement le 17 septembre : l’instance oblige Google à reprendre sa candidature pour la construction d’un data center à 200 millions de dollars dans la ville de Santiago. 


L’entreprise avait reçu en 2020 une autorisation pour son projet de Data Center de Cerrillos, mais la population locale s’est battue contre, rapporte Semafor, argumentant que la construction viendrait aggraver les effets des sécheresses en utilisant de l’eau destinée aux habitants.

Une précédente passe d’armes devant la justice avait permis d’apprendre que le data center nécessiterait 7,6 millions de litres d’eau par jour.

Le géant numérique a ensuite déclaré qu’il modifierait ses plans pour adopter un système de climatisation à l’air. La promesse n’a pas suffi à convaincre la cour, qui lui intime de revoir son estimation des coûts environnementaux du projet.

☕️ Sept administrateurs de 23andMe démissionnent

Sept administrateurs de 23andMe démissionnent

Rendue publique début 2021, la société de biotechnologie 23andMe a vu sa capitalisation réduire sans cesse depuis.

En cause : un intérêt décroissant dans les kits de tests génétique, son principal produit, et la fuite des données de 6,9 millions de ses utilisateurs, volées par des hackers.

Pour faire face, un board d’administrateurs indépendants a été constitué en mars 2024, board auquel la fondatrice de 23andMe Anne Wojcicki a soumis en juillet une proposition pour rendre la société privée à nouveau. 


L’offre a été refusée, et les sept directeurs viennent de démissionner, regrettant de n’avoir toujours pas reçu de proposition convaincante – et ne pas être convaincus qu’une telle offre serait un jour formulée.

Par Toutatis, la France veut « protéger et défendre » ses intérêts dans l’espace

Sans nous faire tomber le ciel sur la tête
Par Toutatis, la France veut « protéger et défendre » ses intérêts dans l’espace

La Direction générale de l’armement présente Toutatis, une mission dont le but est de mettre en œuvre « une chaîne de connaissances et de réactions complètes face aux tentatives d’ingérences spatiales ». Il ne s’agit pas seulement d’observer, mais aussi d’agir. Par la force si nécessaire, mais sans créer de nouveaux débris dans l’espace.

Toutatis est le petit nom d’une mission baptisée Test en Orbite d’Utilisation de Techniques d’Action contre les Tentatives d’Ingérences Spatiales. Les attentes autour de ce démonstrateur sont donc claires : répondre aux ingérences dans l’espace.

Surveiller, décourager, protéger et défendre

La Direction générale de l’armement (DGA) explique que c’est « la première étape de la stratégie de défense en orbite basse, intégrée à l’opération Ares (Action et résilience spatiale) ». Il ne s’agit pas seulement de surveiller l’espace, puisque la France compte bien « décourager et, le cas échéant, protéger et défendre nos intérêts dans l’espace ».

Un projet qui s’inscrit dans la lignée des récentes annonces et déclaration des responsables militaires. Toutatis viendra d’ailleurs en complément de la mission Yoda (Yeux en orbite pour un démonstrateur agile)

Deux satellites font partie de ce projet de surveillance et de défense :

  • « Un premier satellite « d’action en orbite basse » (Splinter), disposant d’une capacité de manœuvre élevée et d’un ensemble de sous-systèmes permettant une autonomie d’approche et d’actions.
  • Un second satellite « guetteur » (Lisa1) aux capacités d’observation accrues à des fins de surveillance de l’espace depuis son orbite ».

Respecter le droit international et limiter les débris

La DGA prend les devants : « Toutatis respecte strictement le droit international, y compris le droit à la légitime défense, en conformité avec l’engagement de la France en faveur d’une utilisation pacifique et responsable de l’espace extra-atmosphérique ».

Dans une vidéo publiée sur X, on peut suivre une simulation d’une attaque contre une menace. Une fois le satellite et ses composantes analysées, le commandement prend la main et décide de mener une action. On peut voir un laser venir « éblouir » le satellite espion et certainement détruire ses capteurs.

🛰 L’Agence notifie à @USpace_ la réalisation d’une démonstration d’actions en orbite basse « TOUTATIS » au profit du Commandement de l’espace de l’@Armee_de_lair, en partenariat avec @MBDAGroup.

➡ Mise en œuvre d'une chaîne de connaissances et de réactions complètes face aux… pic.twitter.com/cdHPNYK1C7

— Agence Innovation Défense (@Agence_ID) September 17, 2024

Cette manière d’agir va dans la lignée d’une déclaration du général Philippe Adam : « dans l’espace, notre logique est de refuser les tirs destructifs, compte tenu de leurs potentielles conséquences. Il faut absolument éviter la présence de débris dans l’espace ».

Les Nations Unies ont pour rappel adopté une résolution – coparrainée par la France – demandant aux États de « s’engager à ne pas procéder à des tirs de missiles antisatellites destructifs à ascension directe, c’est-à-dire tirés depuis la surface ou les airs ». Détruire les capacités de surveillance d’un satellite sans l’exploser, permet donc d’adopter une posture offensive, sans aller à l’encontre de la résolution.

« Nos satellites sont menacés »

Le programme Ares a été lancé il y a plusieurs années maintenant, en partant d’un constat simple : « Nos satellites sont menacés ». L’année dernière, le ministère des Armées dressait un portrait de la situation : « Aujourd’hui, si la guerre se fait toujours plus par l’espace, elle risque donc aussi bientôt de se pratiquer dans l’espace ».

Ce projet Ares vise trois objectifs : cataloguer les 50 000 à 60 000 objets spatiaux déployés en permanence (c’est le rôle du radar Graves pour Grand Réseau Adapté à la VEille Spatiale), identifier d’éventuelles actions malveillantes et enfin contrer une attaque dans l’espace.

Le gouvernement rappelait la triste démonstration de la Russie – qui était aussi « un avertissement » à l’Europe et aux États-Unis – avec la création de plus de 1 500 débris dans l’espace : « En novembre 2021, quatre mois avant le début de l’offensive russe en Ukraine, Moscou avait déjà effectué une démonstration de force dans l’espace, en détruisant l’un de ses vieux satellites avec un tir effectué depuis le sol ».

Le général Philippe Adam, commandant le Commandement de l’espace (CDE), est assez peu optimiste sur l’avenir de la guerre dans l’espace : « L’objectif est bien sûr de l’éviter. Malheureusement, l’évolution de la conflictualité nous conduit à nous demander non pas si une guerre se tiendra dans le domaine spatial, mais quand ».

L’armée française se prépare, à plusieurs niveaux

Depuis quelque temps, l’armée française multiplie les annonces, aussi bien côté défensif qu’offensif. Nous avons eu une « première mondiale » avec une liaison laser stable entre un nano-satellite en orbite basse et une station sol. Cette démonstration permet d’assurer une bonne discrétion des communications, sans tomber dans la réglementation du spectre radio et donc avec plus de marge de manœuvre et de bande passante disponible.

La France se prépare aussi à riposter si besoin, en renforçant (à partir de l’année prochaine) son arsenal avec des lasers offensifs : « des expérimentations doivent nous permettre d’envisager l’utilisation de lasers depuis le sol ou l’espace », expliquait le général Stéphane Mille, chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace. La loi de programmation militaire (LPM) 2024 – 2030 propose deux projets : FLAMHE depuis l’espace et BLOOMLASE depuis le sol.

☕️ Mozilla abandonne son instance Mastodon

Mozilla abandonne son instance Mastodon

Mozilla a annoncé l’arrêt de son instance Mastodon Mozilla.social pour le 17 décembre prochain.

Si la fondation avait mis le pied doucement dans les réseaux sociaux en mai 2023 en lançant son instance, l’expérience semble ne pas l’avoir convaincue. Mozilla.social n’avait pas été ouverte à un large public et est restée, tout au long de sa courte existence, en beta privée accessible après inscription sur liste d’attente.

Comme le permet Mastodon, Mozilla rappelle aux utilisateurs ayant un compte sur Mozilla.social qu’ils peuvent télécharger leurs données et migrer leur compte vers une autre instance avant la fermeture.

☕️ Apple stoppe la diffusion d’iPadOS 18 à cause de blocages sur les iPad Pro M4

Apple stoppe la diffusion d’iPadOS 18 à cause de blocages sur les iPad Pro M4

Les derniers iPad Pro, équipés de puces M4, semblent avoir un problème avec le dernier système d’exploitation. Sur Reddit, on peut lire les retours d’utilisateurs mécontents de se retrouver avec une tablette « briquée », comme le rapporte MacRumors.

Le symptôme est une interruption pendant l’installation d’iPadOS 18, aboutissant à une tablette qui refuse de s’allumer. Le problème n’a pas surgi chez tout le monde. Il semblait se manifester uniquement chez les personnes qui avaient d’abord installé iPadOS 17.7. Ce dernier est sorti pour rappel lundi soir en même temps qu’iPadOS 18, qui n’était proposé qu’optionnellement.

« Nous avons temporairement supprimé la mise à jour iPadOS 18 pour les modèles M4 d’iPad Pro, car nous travaillons à la résolution d’un problème qui a un impact sur un petit nombre d’appareils », a déclaré Apple à MacRumors.

La mise à jour sera bien sûr de retour quand le problème aura été résolu. En attendant, des personnes avec des iPad Pro M4 briqués ont indiqué être allées en Apple Store pour se faire remplacer leur tablette.

☕️ La Federal Aviation Administration réclame 633 009 dollars à SpaceX

La Federal Aviation Administration réclame 633 009 dollars à SpaceX

L’administration reproche à la société d’Elon Musk de « ne pas avoir respecté les exigences de sa licence lors de deux lancements en 2023 ». « Le non-respect par une entreprise des exigences de sécurité entraînera des conséquences », ajoute Marc Nichols de la FAA.

La première infraction remonte en mai 2023 quand SpaceX a demandé deux changements : une nouvelle salle de contrôle et la suppression d’une procédure à T-2 heures avant le lancement. Le 18 juin, sans attendre l’accord de la FAA, SpaceX a procédé au lancement de la mission PSN Satria avec ces deux modifications. Résultats des courses : 350 000 dollars d’amende (175 000 dollars chacune).

Rebelote en juillet 2023 avec, là encore, un changement mis en place et utilisé lors du lancement de la mission EchoStar XXIV/Jupiter, sans attendre le feu vert de la FAA. Cette dernière parle d’un « rocket propellant farm », sans entrer dans les détails. Montant de l’amende cette fois : 283 009 dollars.

SpaceX a désormais 30 jours pour répondre à la FAA.

☕️ #LIDD : une analyse de l’architecture de la Game Boy (Color)

#LIDD : une analyse de l’architecture de la Game Boy (Color)

Voici l’introduction : « La série Game Boy peut être imaginée comme une version portable de la NES avec une puissance limitée, mais vous verrez qu’elle intégrait de nouvelles fonctionnalités très intéressantes ».

L’analyse, traduite en français, commence par le processeur : un Sharp SM83 qui est « un mélange entre le Z80 (le même CPU utilisé sur la Sega Master System) et l’Intel 8080 ». Pour le reste (graphisme, audio, système d’exploitation…), c’est sur le lien ci-dessous :

Le matin, la rédaction vous propose quelques Liens Intelligents Du Dimanche en avance pour bien commencer la journée. Le but est de vous partager des trouvailles de l’équipe et/ou de la communauté. Nous publierons un récap le dimanche, avec d’autres LIDD.

☕️ #LIDD : mon bleu est-il le même que ton bleu ? (spoiler : peu de chance…)

Une couleur de fond, trois boutons et c’est parti. Rien de compliqué, il suffit de répondre à une question : la couleur affichée à l’écran est-elle bleue ou verte.

De quoi réunir les foules autour d’une même définition du turquoise et du bleu/vert canard ? Pas sur… Après la « guerre » pain au chocolat et chocolatine, les + 2 et + 4 empilés au Uno, voilà de quoi s’assurer de saines discussions en famille.

Le matin, la rédaction vous propose quelques Liens Intelligents Du Dimanche en avance pour bien commencer la journée. Le but est de vous partager des trouvailles de l’équipe et/ou de la communauté. Nous publierons un récap le dimanche, avec d’autres LIDD.

Une attaque via des bipeurs explosifs fait des milliers de blessés et des morts

Vous avez un nou…
Une attaque via des bipeurs explosifs fait des milliers de blessés et des morts

Une attaque, conduite grâce à l’explosion simultanée de bipeurs, a blessé plus de 2 700 personnes au Liban et en Syrie mardi, parmi lesquelles plusieurs centaines de membres du Hezbollah, selon des responsables cités par Reuters et l’agence AP.

Une attaque inédite a marqué mardi le conflit entre Israël et le Hezbollah, avec l’explosion simultanée, dans l’après-midi, de plusieurs centaines de bipeurs. D’après les premiers constats, « huit personnes ont été tuées et près de 2 750 autres blessées », a annoncé le ministre de la Santé Firass Abiad, comme le rapporte La Presse. L’attaque ciblait particulièrement des membres du Hezbollah. L’ambassadeur iranien au Liban figure également parmi les blessés, selon la télévision d’État iranienne.

La « plus importante brèche de sécurité »

Sous couvert d’anonymat, un officiel du Hezbollah évoque, auprès de Reuters, une attaque rendue possible par la « plus importante brèche de sécurité » constatée par le mouvement depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas. À ce stade, l’opération n’a pas été revendiquée par Israël. Au-delà des répercussions attendues sur le conflit israélo-palestinien, et du risque accru d’escalade à l’approche de l’anniversaire du 7 octobre, par quel vecteur l’attaque a-t-elle pu être réalisée ?

Le caractère simultané des explosions et l’échelle de l’attaque confirme une opération soigneusement préparée. Elle intervient quelques mois après que Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, a appelé ses troupes à ne plus utiliser de smartphones pour prévenir d’éventuels piratages opérés par les forces israéliennes. D’où le recours à ces bipeurs (ou pagers), des appareils radio moins sophistiqués. L’attaquant a-t-il cependant pénétré le réseau de ses pagers, comme le suppose une journaliste d’Al-Jazeera ?

Quoi qu’il en soit, plusieurs spécialistes du Moyen-Orient décrivent cette attaque comme étant « sans précédent », comme le rapporte la BBC. Reste maintenant à connaitre le modus operandi de cette opération. De nombreuses pistes sont ouvertes, avec peu de certitudes.

Attaque matérielle, logicielle, supply chain ?

Même s’il arrive de temps en temps qu’un téléphone prenne feu en raison d’une batterie défaillante, il apparait difficile de commander, à distance et sans modification matérielle, la destruction totale de l’appareil, à plus forte raison avec des dégâts suffisants pour blesser ou tuer celui qui le porte, le tout avec une synchronisation sur des centaines d’appareils.

L’hypothèse d’une modification matérielle des appareils, avant que ces derniers ne soient distribués, apparait donc vraisemblable. Selon plusieurs sources et retours chez nos confrères, « certaines personnes ont senti les bipeurs chauffer, puis les ont jetés avant qu’ils n’explosent ».

« Les bipeurs qui ont explosé étaient le dernier modèle introduit par le Hezbollah ces derniers mois », écrit d’ailleurs l’agence Reuters sur la base de sources locales. La dimension logicielle n’est toutefois pas totalement absente de l’équation, puisque l’explosion quasi-simultanée a été programmée ou déclenchée à distance.

« Il s’agit essentiellement de placer une bombe dans un appareil et de la connecter à un déclencheur logiciel », commente auprès de Forbes Patrick Wardle, un spécialiste de la cybersécurité passé par les rangs de la NSA, qui rappelle ses propres travaux en la matière. En 2014, après avoir identifié des vulnérabilités au sein des caméras de surveillance Nest / DropCam, il avait, avec son comparse Colby Moore et pour une démonstration lors de la conférence Defcon, piégé des caméras afin que celles-ci explosent avec une opération de reconnaissance faciale comme activateur.

Un Pager de chez Gold Apollo ?

Sur la base des premières images diffusées en ligne, plusieurs spécialistes de la cybersécurité se sont attelés à essayer d’identifier l’appareil mis en cause.

Selon les premiers constats, il pourrait s’agir du Pager AR924 (archive), un bipeur construit par le fabricant taiwanais Gold Apollo. Un appareil « durci », doté d’une batterie lithium-ion remplaçable, elle-même assortie d’un circuit de type PCM (Protection Circuit Module), nettement moins sophistiqué que le BMS (Battery Management System) qui équipe la plupart des appareils connectés.

Dicen que son estos: https://t.co/W1xyxYcGew

Las specs dicen que tienen batería de litio. pic.twitter.com/Twi4r9VBSs

— Diego Gomez Deck 🇺🇦🇪🇺 (@DiegoGomezDeck) September 17, 2024

Quelques heures après cette attaque, l’Université américaine de Beyrouth (AUB) a publié un communiqué pour dénoncer les « rumeurs et théories du complot concernant les types de systèmes de communication en place à l’AUB, essayant de lier l’AUB à cet événement tragique ». « Notre infrastructure pour les bipeurs a été mis à jour en avril 2024. Le passage sur le nouveau système a eu lieu le 29 août 2024. L’objectif de cette mise à jour était d’améliorer les communications d’urgence, car plusieurs appareils et systèmes étaient devenus obsolètes », ajoute l’AUB.

Windows 11 24H2 : la liste complète des nouveautés, du bon et du moins bon

Mention passable
Windows 11 24H2 : la liste complète des nouveautés, du bon et du moins bon

La sortie de la nouvelle évolution majeure de Windows 11 est désormais imminente. Du moins pour les PC classiques, car cette version équipe déjà les modèles Copilot+ depuis juin. La mise à jour contient bon nombre d’améliorations, certaines notables. Elle ne répond cependant pas à tous les problèmes.

Windows 11 reçoit pour le moment une mise à jour majeure par an. À cette occasion, Microsoft ajoute dans son système de nombreuses nouveautés et procède à des changements. En plus des mises à jour de sécurité mensuelles et d’autres de « qualité » de temps en temps, ces évolutions majeures ont déjà nettement transformé le système depuis son apparition il y a environ trois ans.

La nouvelle version 24H2 représente donc une étape importante dans la vie du système, mais davantage pour des raisons internes. C’est en effet cette version que l’on trouve au cœur des machines Copilot+, le travail de support pour les puces Snapdragon X ayant pris place dans ce cadre. Curieusement, cela signifie que ces PC, disponibles depuis juin, ont déjà un système en 24H2. Pour les PC x86 ordinaires, ce n’est pas encore le cas.

Barre des tâches, Démarrer, Explorateur et menus contextuels

En matière d’interface, Windows 11 24H2 ne va pas bouleverser vos habitudes. Dans le menu Démarrer, on trouve principalement deux changements. D’abord, une mise en avant plus prononcée des applications récemment installées dans la partie Recommandations. Ensuite, pour les personnes ayant activé Mobile connecté avec leur smartphone Android, un panneau dédié qui s’affiche immédiatement à droite du menu principal.


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☕️ Instagram bascule tous les utilisateurs mineurs dans des comptes plus protégés

C’est un changement important que démarre Instagram. Tous les utilisateurs âgés de moins de 18 ans vont avoir droit à un nouveau type de compte. L’application ne leur laissera pas le choix : cette bascule sera automatique, sans possibilité de la refuser.

Ce nouveau type de compte « adolescent » contient plusieurs caractéristiques. D’une part, ils sont tous privés par défaut. En outre, impossible pour les autres personnes sur le réseau social de leur envoyer des messages privés s’ils ne sont pas déjà amis. Ces deux réglages peuvent être modifiés, à la condition que l’utilisateur ait au moins 16 ans et qu’un contrôle parental soit présent. Pour les autres, ils sont figés.

Le contrôle parental, justement, est renforcé. Les parents pourront ainsi voir à qui des messages ont été envoyés durant les sept derniers jours, mais sans accéder au contenu. Si le contrôle parental est actif, les adolescents d’au moins 16 ans pourront demander un assouplissement de certaines règles. On retrouve d’autres outils classiques, comme la possibilité de bloquer l’utilisation de l’application pendant une plage horaire ou l’instauration d’une durée maximale d’utilisation.

D’autres changements sont prévus pour un peu plus tard. Par exemple, un mode veille viendra réduire automatiquement au silence les notifications entre 22 h et 7 h. Il sera également demandé aux adolescents de choisir des sujets dans une liste de thématiques – parmi lesquels les animaux, les sports, les voyages – pour peupler les recommandations de contenus dans le fil et dans l’onglet Découvrir.

Point intéressant, Instagram indique que des contrôles seront effectués sur l’âge déclaré par les utilisateurs, pour ne pas faire sauter ces limites en mentant simplement sur le chiffre. La filiale de Meta évoque des technologies maison, mais ne donne aucun détail à ce sujet. De même, les comptes adolescents seront automatiquement placés dans le mode le plus restrictif sur les contenus sensibles.

Cette bascule va intervenir au cours des 60 prochaines jours aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et en Australie. Puis viendra l’Union européenne « dans le courant de l’année ». Un galop d’essai pour Meta, puisque ce type de compte sera répercuté sur d’autres services de l’entreprise en début d’année prochaine.

Linus Torvalds, Rust et le futur du noyau Linux

L'avenir : un manchot rouillé ?
Linus Torvalds, Rust et le futur du noyau Linux

Linus Torvalds, premier développeur du noyau Linux, était ce lundi 16 septembre à la version européenne de l’Open Source Summit. C’était l’occasion d’évoquer le futur de la communauté du noyau, dont les tempes de certains commencent à être très grisonnantes, et de revenir sur les discussions autour de l’introduction du langage Rust dans le noyau.

Régulièrement, Dirk Hohndel, responsable du logiciel libre chez Verizon, interroge Linus Torvalds à l’occasion de l’Open Source Summit pour discuter de Linux. Cette année, ils se sont retrouvés à Vienne, en Autriche, comme l’a relaté ZDnet.

Interrogé sur la récente sortie de la version 6.11, le créateur du noyau Linux explique que « les sorties ne sont pas passionnantes et ne sont pas supposées l’être. Elles sont opportunes et, espérons-le, très fiables, mais la passion n’est pas le but visé ». Il met, par contre, en avant la régularité des mises à jour : toutes les neuf semaines depuis presque 15 ans.

La tâche du noyau : l’abstraction du matériel

Décrivant l’évolution actuelle du noyau, il explique que « la plupart du code vient des drivers. Je pense que plus de la moitié du noyau est du support pour les drivers ».

Il ajoute que « c’est littéralement le but d’un noyau. La plupart des gens ne devraient pas y penser. Ce que fait le noyau, c’est abstraire les détails matériels. Évidemment, certains de ces détails sont les architectures CPU et des choses du genre, mais on a seulement 12 architectures (ou quelque chose comme ça) mais nous avons des milliers de drivers ».

Rust contre C, le nouveau vi contre EMACS ?

Mais Linux a vu récemment un nouveau débat tendre les relations entre les différents contributeurs : le langage Rust peut-il prendre une place croissante dans son développement ? Celui-ci a même engendré le départ de Wedson Almeida Filho, l’un des principaux collaborateurs du projet Rust for Linux.

Ce n’est pas le premier débat rugueux de la communauté. Linus Torvalds a même reconnu en 2018 avoir très mal géré ce genre de situations en instaurant un climat brutal dans ses conversations.

Ici, il admet que « certaines discussions deviennent désagréables. Je ne sais pas vraiment pourquoi Rust est un domaine si controversé. Cela me rappelle ma jeunesse. Les gens se disputaient entre vi et EMACS. Pour une raison ou pour une autre, toute la discussion sur Rust contre C a pris des accents presque religieux dans certains domaines  ».

Mais pour lui, ce débat doit être conduit différemment : « Rust est très différent, et beaucoup de gens sont habitués au modèle C. Ils n’aiment pas les différences, mais ce n’est pas grave », philosophe-t-il.

Personne ne maitrise entièrement le noyau

Il ajoute que « dans le noyau lui-même, absolument personne ne comprend tout. C’est mon cas. Je m’appuie fortement sur les mainteneurs des différents sous-systèmes. Je pense qu’il en va de même pour Rust et C ».

S’appuyant sur l’historique de Linux, son créateur explique que « c’est l’une de nos forces dans le noyau que de pouvoir nous spécialiser ». Linus Torvalds constate qu’ « il est clair que certaines personnes n’aiment pas la notion de Rust et le fait que Rust empiète sur leur domaine ». Mais il plaide pour donner une chance au langage : « cela ne fait que deux ans que nous travaillons avec Rust, il est donc bien trop tôt pour dire que Rust est un échec ».

Real-time Linux intégré dans Linux 6.12

Interrogé par Dirk Hohndel sur le projet « real-time Linux » (un micro-noyau qui fait tourner Linux en un seul processus et dont les bases ont été proposées en 2004), Torvalds a confirmé qu’il devrait intégrer le prochain noyau, Linux 6.12.

Commentant cette longue attente, il déplore que « les gens pensent que le développement du noyau est très rapide parce que tous les trois mois environ, nous avons entre 10 000 et 15 000 commits dans le noyau ». Il ajoute qu’« il y a beaucoup de développement en cours, mais beaucoup de choses ont été développées pendant des mois, des années ou, dans certains cas, des décennies. Ainsi, bien que le développement du noyau soit très actif, cela ne signifie pas nécessairement qu’une nouvelle fonctionnalité, un nouveau système de fichiers ou quoi que ce soit d’autre puisse être intégré au noyau très rapidement ».

« Normal » de voir les anciens s’épuiser

Enfin, Dirk Hohndel est revenu sur un sujet de plus en plus évoqué concernant le noyau de Linux : l’épuisement et le vieillissement des mainteneurs. Mais Torvalds n’a pas semblé préoccupé, répondant que, pour lui, « c’est un peu normal » que certains s’en aillent après épuisement. « Ce qui n’est pas normal, c’est que les gens restent pendant des décennies. C’est ce qui est inhabituel, et je pense que c’est un bon signe », argumente-t-il. Il admet toutefois qu’il peut être difficile et intimidant, pour un jeune développeur, de rejoindre l’équipe de développement du noyau Linux.

L’interview « keynote » est disponible en vidéo :

☕️ Encore un nouveau comité de sécurité chez OpenAI

Encore un nouveau comité de sécurité chez OpenAI

L’entreprise a publié lundi 16 septembre un billet de blog pour annoncer des changements dans son comité de sécurité. OpenAI avait créé ce comité en mai dernier alors que son équipe chargée de contrôler les IA et de préparer l’éventuel avènement d’une intelligence artificielle générale (AGI) s’était autodétruite.

Exit Sam Altman, le CEO de l’entreprise ainsi que Bret Taylor, son président. Le comité sera maintenant présidé par Zico Kolter, chercheur en machine learning à l’université de Carnegie Mellon.

Paul Nakasone, Nicole Seligman et Adam D’Angelo feront aussi partie de ce comité. Le premier est un général et ancien responsable de la NSA, maintenant à la retraite. Nicole Seligman est une avocate qui a notamment représenté Bill Clinton dans son procès en destitution. Elle a aussi été vice-présidente exécutive de Sony. Enfin, Adam D’Angelo est le CEO de Quora.

Ce comité n’aura plus seulement le rôle de faire des recommandations à l’entreprise, mais aussi d’exercer un contrôle sur la publication de nouveaux modèles, et devrait pouvoir imposer qu’ils ne soient pas rendus disponibles publiquement avant que les problèmes de sécurité ne soient résolus.

L’entreprise qualifie maintenant ce comité d’ « indépendant ». Ces changements arrivent, comme le remarque TechCrunch, après que des sénateurs américains ont posé des questions cet été sur la gestion des questions de sécurité par OpenAI.

☕️ Corsair signe un « un accord définitif » pour racheter Fanatec

Dans un communiqué, Corsair précise que la transaction avec Endor AG (actuel propriétaire de Fanatec) « inclut les employés actuels d’Endor qui gèrent et exploitent la gamme de produits Fanatec. Le siège social restera à Landshut et continuera de développer les futurs produits Fanatec Sim Racing. La transaction devrait être conclue de manière imminente ».

Fanatec propose des volants, pédales, manettes et cockpits pour PC, PlayStation et Xbox. Andy Paul, CEO de Corsair ajoute qu’il est « pleinement engagé à développer et à élargir les gammes de produits de Fanatec », sans plus de détails. Il annonce aussi qu’il va « améliorer le service client et répondre aux besoins de la communauté ».

Les discussions entre Corsair et Fanatec ont débuté il y a des mois.

☕️ Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025

Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025

Pour s’étendre en dehors de l’Europe, la fintech londonienne Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025.

Le projet est dans les cartons depuis longtemps : la néobanque a tenté de prendre pied dans le pays, qui compte près de 1,5 milliard d’habitants dès 2021.
 Mais la banque centrale du pays n’a approuvé ses offres de cartes prépayées et de portefeuille numérique qu’au début de l’année 2024, indique le Financial Times.

Depuis, l’entreprise a testé ses offres auprès des 4 000 employés environ qu’elle compte en Inde et réalise les derniers tests et débugs de son application pour un lancement en début d’année prochaine.

Le pays est traité comme un axe critique de diversification géographique pour Revolut : en 2023, elle réalisait 90 % de son chiffre d’affaires en Europe.

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