Meta Waterworth : un câble sous-marin de 50 000 km à plusieurs milliards de dollars
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Meta voit les choses en grand pour son câble sous-marin Waterworth, avec pas moins de 50 000 km de longueur et 24 paires de fibres. Il assurera aux deux côtes des États-Unis une connectivité avec l’hémisphère Sud (Amérique, Afrique et Australie) et s’autorisera une petite incartade en Asie avec l’Inde.
Début décembre, des rumeurs faisaient état d’un câble sous-marin déployé par Meta. L’entreprise a officialisé son projet sous le nom de Waterworth : « Ce projet s’étendra sur cinq continents majeurs et s’étendra sur plus de 50 000 km (plus long que la circonférence de la Terre [qui mesure 40 000 km, ndlr]), ce qui en fera le plus long projet de câble sous-marin au monde ».
Waterworth ne passe pas du tout en Europe
Il reliera la côte est à la côte ouest des États-Unis, en passant par l’Amérique du Sud, le sud du continent africain, l’Inde et l’Australie. Il ne passera donc pas du tout par l’Europe et évitera des zones tendues actuellement, comme les mers Rouge et Baltique.
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Par rapport aux rumeurs, le câble Waterworth fait une escale supplémentaire en Amérique du Sud. Selon Submarine Cable Map, ce sera le seul câble à relier l’Amérique du Nord à l’Afrique du Sud, en passant par l’Amérique du Sud. D’autres routes existent évidemment, mais il faut passer par au moins deux câbles différents.
Ce câble sera composé de 24 paires de fibres, soit plus que les « 8 à 16 paires de fibres » que l’on retrouve généralement sur les autres câbles sous-marins, selon Meta. NEC a pour rappel annoncé un câble sous marins avec 24 paires de fibre en 2021.
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24 paires de fibres, comme le câble Unitirreno
Waterworth ne sera pas le premier câble sous-marin avec 24 paires à prendre place dans les fonds marins. Meta s’est fait griller la politesse par Unitirreno, qui sera installée cette année en mer Méditerranée : « Le projet d’environ 890 kilomètres reliera Mazara del Vallo à Gênes avec un point de jonction à Rome et en Sardaigne », explique le site officiel du câble.
Ce câble méditerranéen sera mis en service au troisième trimestre, avec une capacité de 20 Tb/s par fibre, soit 480 Tb/s au total. Meta ne donne pas pour l’instant de détails sur la bande passante qui sera disponible avec Waterworth.
Meta annonce que son « projet Waterworth sera un investissement de plusieurs milliards de dollars, pluriannuel ». L’entreprise ne donne toutefois aucun délai ni de précision sur la manière dont le câble va être installé (quels seront par exemple les premiers segments).
Pour la maison mère de Facebook il s’agit de renforcer la connectivité et la fiabilité « des autoroutes numériques du monde en ouvrant trois nouveaux corridors océaniques […] avec beaucoup de bande passante et le débit nécessaire pour stimuler l’innovation en IA dans le monde entier ». On se demandait quand l’IA allait débarquer dans la communication de Facebook, c’est fait !
Voilà les câbles sous-marins actuels selon Submarine Cable Map :
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Un déploiement « unique en son genre »
L’entreprise explique qu’elle va procéder à un déploiement « unique en son genre, en maximisant la pose du câble dans les eaux profondes – jusqu’à 7 000 mètres – et en utilisant des techniques d’enfouissement améliorées dans les zones à haut risque ».
Meta parle notamment des zones côtières avec des eaux peu profondes et donc des risques d’accrochage avec les ancres des bateaux. La technique pour s’en protéger, l’ensouillage (enfouissement des câbles sous-marins), n’a rien de nouveau.
L’ensouillage des câbles sous marins
Orange, par exemple, explique que sa charrue Elodie sur le câblier René Descartes « peut opérer jusqu’à 2 000 m pour ensouiller le câble pendant la pose. Elle creuse un sillon allant jusqu’à 3 m, dans lequel le câble sera enfoui – ou ensouillé – pour le protéger notamment des ancres et chaluts ». Meta là encore ne donne aucune précision supplémentaire.
Le risque est réel, comme nous avons eu l’occasion de l’évoquer au cours des derniers mois. À plusieurs reprises en effet des ancres de bateaux raclant les fonds matins et abîmant des câbles de fibres optiques ont été identifiés, aussi bien à l’ouest de l’Afrique, en mer Baltique et en mer Rouge.
Sur cette page, Orange explique en vidéo la pose d’un câble sous-marin.
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