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Meta Waterworth : un câble sous-marin de 50 000 km à plusieurs milliards de dollars

Meta Waterworth : un câble sous-marin de 50 000 km à plusieurs milliards de dollars

Meta voit les choses en grand pour son câble sous-marin Waterworth, avec pas moins de 50 000 km de longueur et 24 paires de fibres. Il assurera aux deux côtes des États-Unis une connectivité avec l’hémisphère Sud (Amérique, Afrique et Australie) et s’autorisera une petite incartade en Asie avec l’Inde.

Début décembre, des rumeurs faisaient état d’un câble sous-marin déployé par Meta. L’entreprise a officialisé son projet sous le nom de Waterworth : « Ce projet s’étendra sur cinq continents majeurs et s’étendra sur plus de 50 000 km (plus long que la circonférence de la Terre [qui mesure 40 000 km, ndlr]), ce qui en fera le plus long projet de câble sous-marin au monde ».

Waterworth ne passe pas du tout en Europe

Il reliera la côte est à la côte ouest des États-Unis, en passant par l’Amérique du Sud, le sud du continent africain, l’Inde et l’Australie. Il ne passera donc pas du tout par l’Europe et évitera des zones tendues actuellement, comme les mers Rouge et Baltique.

Par rapport aux rumeurs, le câble Waterworth fait une escale supplémentaire en Amérique du Sud. Selon Submarine Cable Map, ce sera le seul câble à relier l’Amérique du Nord à l’Afrique du Sud, en passant par l’Amérique du Sud. D’autres routes existent évidemment, mais il faut passer par au moins deux câbles différents.

Ce câble sera composé de 24 paires de fibres, soit plus que les « 8 à 16 paires de fibres » que l’on retrouve généralement sur les autres câbles sous-marins, selon Meta. NEC a pour rappel annoncé un câble sous marins avec 24 paires de fibre en 2021.

24 paires de fibres, comme le câble Unitirreno

Waterworth ne sera pas le premier câble sous-marin avec 24 paires à prendre place dans les fonds marins. Meta s’est fait griller la politesse par Unitirreno, qui sera installée cette année en mer Méditerranée : « Le projet d’environ 890 kilomètres reliera Mazara del Vallo à Gênes avec un point de jonction à Rome et en Sardaigne », explique le site officiel du câble.

Ce câble méditerranéen sera mis en service au troisième trimestre, avec une capacité de 20 Tb/s par fibre, soit 480 Tb/s au total. Meta ne donne pas pour l’instant de détails sur la bande passante qui sera disponible avec Waterworth.

Meta annonce que son « projet Waterworth sera un investissement de plusieurs milliards de dollars, pluriannuel ». L’entreprise ne donne toutefois aucun délai ni de précision sur la manière dont le câble va être installé (quels seront par exemple les premiers segments).

Pour la maison mère de Facebook il s’agit de renforcer la connectivité et la fiabilité « des autoroutes numériques du monde en ouvrant trois nouveaux corridors océaniques […] avec beaucoup de bande passante et le débit nécessaire pour stimuler l’innovation en IA dans le monde entier ». On se demandait quand l’IA allait débarquer dans la communication de Facebook, c’est fait !

Voilà les câbles sous-marins actuels selon Submarine Cable Map :

Un déploiement « unique en son genre »

L’entreprise explique qu’elle va procéder à un déploiement « unique en son genre, en maximisant la pose du câble dans les eaux profondes – jusqu’à 7 000 mètres – et en utilisant des techniques d’enfouissement améliorées dans les zones à haut risque ».

Meta parle notamment des zones côtières avec des eaux peu profondes et donc des risques d’accrochage avec les ancres des bateaux. La technique pour s’en protéger, l’ensouillage (enfouissement des câbles sous-marins), n’a rien de nouveau.

L’ensouillage des câbles sous marins

Orange, par exemple, explique que sa charrue Elodie sur le câblier René Descartes « peut opérer jusqu’à 2 000 m pour ensouiller le câble pendant la pose. Elle creuse un sillon allant jusqu’à 3 m, dans lequel le câble sera enfoui – ou ensouillé – pour le protéger notamment des ancres et chaluts ». Meta là encore ne donne aucune précision supplémentaire.

Le risque est réel, comme nous avons eu l’occasion de l’évoquer au cours des derniers mois. À plusieurs reprises en effet des ancres de bateaux raclant les fonds matins et abîmant des câbles de fibres optiques ont été identifiés, aussi bien à l’ouest de l’Afrique, en mer Baltique et en mer Rouge.

Sur cette page, Orange explique en vidéo la pose d’un câble sous-marin.

Larry Ellison d’Oracle veut une base de données unifiée à l’échelle des États-Unis

Regarde Larry ! Tu vois ce qui se passe ?
Larry Ellison d’Oracle veut une base de données unifiée à l’échelle des États-Unis

Invité du World Governments Summit, Larry Ellison, cofondateur et patron d’Oracle, a appelé de ses vœux la création d’une base de données unique qui rassemblerait l’ensemble des informations utiles à un gouvernement tel que celui des États-Unis.

Rassembler les données éparses pour gouverner de façon plus éclairée ? Telle est en substance la vision qu’a défendue Larry Ellison, président d’Oracle et quatrième fortune mondiale, le 12 février dernier lors du World Governments Summit de Dubaï. Interrogé, en visio, par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, il a notamment insisté sur l’intérêt qu’auraient les gouvernements à centraliser l’ensemble des données dont ils disposent au sein d’une base unique, notamment pour entraîner leurs modèles d’intelligence artificielle.

Réunir 3 000 bases de données éparses

Les États disposent aujourd’hui de données particulièrement précieuses dans une optique d’aide à la prise de décision, attaque Larry Ellison. Or ces données, de santé par exemple, échappent aujourd’hui aux capacités d’intelligence artificielle que peut déployer un gouvernement, en partie parce qu’elles sont diffuses, fragmentées entre différents systèmes d’information :

« Ces informations ne sont pas disponibles, mais elles sont précieuses, très précieuses, pour votre pays, parce que vous pouvez utiliser ces données pour améliorer la santé de la population et obtenir de meilleurs résultats pour les citoyens ».

Pour illustrer son propos, Larry Ellison prend l’exemple de son pays, les États-Unis, où les informations utiles seraient aujourd’hui éparpillées parmi quelque 3 000 bases de données. « Vous pouvez canaliser ces données vers une seule base de données unifiée, et c’est ce que nous devons faire, argue-t-il. Ainsi, le modèle de données dispose de toutes les informations dont il a besoin pour répondre à la question, découvrir l’idée et recommander une action ».

Il y aurait là de quoi « révolutionner la façon dont les gouvernements travaillent », s’exclame Tony Blair, avant de relancer son interlocuteur du jour. Cette vision holistique sur la donnée nationale permettrait d’améliorer à la fois la qualité et l’efficacité des services rendus par les administrations publiques, notamment dans la très coûteuse santé, mais aussi de lutter contre la fraude, abonde Ellison.

La démarche suppose toutefois quelques prérequis, à commencer par une infrastructure souveraine dédiée à la gestion de cette donnée unifiée et à l’entraînement des futurs modèles dédiés. « Oracle construit un centre de données de 2,2 GW qui coûtera entre 50 et 100 milliards de dollars », déclare à ce sujet l’homme d’affaires, selon qui ces datacenters doivent impérativement être hébergés par le pays qui les utilise. « Les centres de données, en raison des exigences en matière de confidentialité des données, doivent être situés dans nos pays, faute de quoi ils ne sont pas très utiles ».

Larry Ellison, proche de Donald Trump et « ami » revendiqué d’Elon Musk, figure pour mémoire au premier rang des parties prenantes du projet Stargate, via lequel Washington ambitionne de déployer jusqu’à 500 milliards de dollars d’investissements en direction des infrastructures dédiées à l’IA.

Des données réunies au nom de la performance

Cette idée de réunir et croiser les données pour améliorer les capacités de prise de décision n’a rien de fondamentalement nouveau. Elle apparait dès 2014 dans les recommandations de l’OCDE sur les stratégies numériques gouvernementales (PDF).

Depuis, elle a donné lieu à de multiples rapports qui, par exemple en 2020 (PDF), encouragent le décloisonnement des administrations, la mise en place d’un leadership institutionnel sur la gestion des données, et la conception d’une gouvernance adaptée, propice à susciter la confiance des citoyens concernés.

L’analyse du risque et la lutte contre la fraude (prévention ou détection) y figurent parmi les premières applications concrètes envisagées. « Ainsi, l’interopérabilité des données entre les administrations publiques est indispensable pour permettre aux auditeurs ou aux organismes de lutte contre la corruption de procéder à un recoupement des données à l’aide des bases de données tenues à jour par différentes instances publiques dans le but de repérer les cas de fraude, de gaspillage et d’abus », remarque par exemple l’OCDE dans le rapport précité. L’évocation de ces bénéfices potentiels s’accompagne toutefois systématiquement d’avertissements relatifs à la gouvernance des données associées, ainsi qu’à la question de la confiance.

Si Larry Ellison commence par vanter les mérites de l’IA en matière de planification des cultures, ou de développement de nouvelles souches de riz capables de pousser dans de l’eau salée, c’est bien dans le domaine de l’efficacité qu’il envisage les premiers débouchés de cette approche holistique. Il illustre son propos en faisant référence à Oracle Fusion Financials, la suite de gestion financière éditée par son groupe, dont les outils décisionnels intègrent des briques dédiées à la détection des risques.

« Elle vous aide à acheter, à gérer votre budget, à voir quelles sont les agences qui risquent de dépasser leur budget (…), ce qui vous permet si nécessaire de prendre des mesures correctives. Tout comme vous pouvez savoir à l’avance si votre production agricole va manquer ses objectifs, et s’il faut prendre des mesures à l’avenir ».

Ellison favorable à une surveillance généralisée par IA

Le milliardaire, dont le groupe dispose d’une ligne complète de produits dédiés secteur public, conclut son intervention sur un appel du pied commercial, adressé en particulier aux Émirats arabes unis : moderniser son infrastructure informatique et préparer cette approche holistique de la donnée nourrie à l’IA, c’est se donner les moyens d’administrer son pays de façon plus efficace.

Larry Ellison n’en parle pas à Dubaï, mais l’IA recèle selon lui d’autres vertus, à dimension sécuritaire, cette fois. Un propos qu’il avait développé en septembre dernier, à l’occasion du traditionnel échange avec les analystes organisé dans le cadre de la présentation des résultats financiers d’Oracle. Il décrivait alors à quel point la généralisation d’une vidéosurveillance assistée par IA améliorerait la qualité de la vie en société.

« La police se comportera de la meilleure façon possible, parce qu’on enregistrera et vérifiera en permanence ce qu’elle fait. Les citoyens se comporteront de la meilleure façon possible, parce qu’on enregistrera et rapportera tout ce qui se passe ». En dépit de ses accents orwelliens, Ellison présentait alors le phénomène comme inéluctable, du fait de la multiplication des caméras dans l’espace public, des sonnettes connectées aux capteurs embarqués sur la voiture en passant par les caméras corporelles portées par la police. Il le qualifiait également d’ « irréprochable », passant, un peu vite sans doute, sur les limites inhérentes aux systèmes d’intelligence artificielle, capables aussi bien de biais que d’hallucinations…

GNOME 47.4 et 48 Beta disponibles : quelles nouveautés ?

X11 s'éloigne encore un peu
GNOME 47.4 et 48 Beta disponibles : quelles nouveautés ?

Durant le week-end, l’équipe de développement de GNOME a publié coup sur coup deux versions. La première, stable, contient des améliorations pour l’actuelle branche 47 et est diffusée sur l’ensemble des distributions Linux l’utilisant. L’autre, en bêta, représente la prochaine branche majeure et contient des nouveautés plus importantes.

On commence donc avec GNOME 47.4, qui ne devrait pas provoquer un trop fort enthousiasme, de l’aveu même des développeurs, qui estiment la mise à jour « ennuyeuse ». Contrairement à KDE 6.3 que nous évoquions la semaine dernière, GNOME 47.4 vient principalement corriger des problèmes, moins d’un mois après la version 47.3.

Des corrections liées aux performances

Plusieurs points sont quand même intéressants. Ainsi, sur le gestionnaire de fichiers Nautilus, l’équipe met en avant une hausse des performances sur les opérations de suppression de fichiers par lots. Éditeur de texte reçoit lui aussi des modifications liées aux performances. Par exemple, l’application s’assure désormais que le contexte de recherche est bien effacé à la fermeture d’un onglet pour empêcher des calculs en arrière-plan.

Même chose pour Moniteur système, qui rencontrait plusieurs problèmes gênants. L’application avait ainsi parfois du mal avec les sorties de veille. Des utilisateurs avaient aussi noté de nombreuses écritures sur le disque pendant le redimensionnement de la fenêtre ainsi que des fuites mémoire durant l’affichage des graphiques. Enfin, la nouvelle version s’assure que le bouton « Recherche » n’est actif que sur l’onglet Processus.

Citons enfin d’autres correctifs, dont certains presque « amusants » :

  • GNOME Web avait parfois du mal dans le défilement des éléments de l’historique dans la barre d’adresse
  • Une régression dans Mahjongg provoquait parfois la création de parties trop difficiles à résoudre
  • Des soucis de compatibilité avec OneDrive ont été résolus dans la section « Comptes en ligne » des paramètres de GNOME
  • Une amélioration dans l’analyse des URI de type « geo: » dans GNOME Maps

Les développeurs notent que cette version « devrait » être sûre à installer, puisqu’elle n’introduit rien de vraiment nouveau.

GNOME 48 change sa police par défaut

Du côté de la prochaine version majeure de l’environnement, les apports se bousculent un peu plus. Cette bêta marque l’étape que l’équipe qualifie de « The Freeze » : toutes les nouveautés sont présentes, il n’y aura donc plus que des corrections dans les prochaines semaines.

Le changement le plus visible est le remplacement de la police par défaut, qui devient Adwaita Sans. Comme le faisait remarquer Phoronix fin janvier, cette bascule a été décidée très tardivement. Il faut donc dire au revoir à la police Cantarell, utilisée par défaut dans GNOME depuis dix ans, même si l’on peut bien sûr la remettre en place. Sur Phoronix d’ailleurs, les réactions étaient mesurées, mais le changement d’une police par défaut est toujours un sujet délicat.

Du neuf dans les applications, une nouvelle visionneuse

Pour le reste, GNOME 48 tape un peu dans toutes les directions. Outre le traditionnel nouveau fond d’écran apporté par chaque version majeure, on trouve bon nombre d’améliorations sous le capot. Par exemple, le support de la configuration HDR via l’API DisplayConfig D-Bus. Signalons aussi un apport important pour GDM (GNOME Display Manager) : la présence de Xwayland n’est plus requise dans les environnements utilisant uniquement Wayland.

D’autres apports sont nettement plus pratiques. La calculatrice reçoit ainsi un mode Conversion qui lui faisait défaut. Calendrier permet également de définir des fuseaux horaires différents pour les heures de début et de fin d’un évènement. Dans Maps, plusieurs indicateurs visuels ont été retravaillés, dont les plus importants : l’emplacement actuel de l’utilisateur et les marqueurs d’étapes sur les itinéraires, en utilisant notamment la couleur d’accentuation définie par l’utilisateur dans les paramètres du thème GNOME.

GNOME 48 introduit aussi une nouvelle application : Papers, qui remplace Evince en tant que visionneuse de documents. Elle prend en charge des formats comme PDF, PS, EPS, XPS, DjVu, TIFF, ou encore les archives Comic Books (CBR, CBT, CBZ, CB7).

Des améliorations un peu partout

Citons également dans cette nouvelle version :

  • Le support des installations Flatpak en passant par les liens « flatpak+https: »
  • Le déplacement du champ de recherche en bas de la fenêtre pour Éditeur de texte
  • Diverses améliorations dans Builder, dont le style se rapproche davantage de libadwaita, et une meilleure intégration dans Elementary
  • Le support des pochettes HiDPI dans GNOME Music
  • Un meilleur support de Temps d’écran à travers tout GNOME ; la possibilité de supprimer la limite de temps et l’arrivée d’un panneau bien-être
  • L’abandon de GStreamer par LocalSearch pour l’extraction de métadonnées au profit de FFmpeg

La version finale de GNOME 48 est attendue pour le 19 mars, avec une Release Candidate dans deux semaines environ. Cette version 48 devrait donc être disponible à temps pour les prochaines versions majeures de Fedora et Ubuntu, toutes deux attendues pour avril. GNOME 48 sera également présent dans Debian 13.

☕️ WinRAR 7.10 se dote d’un thème sombre

L’application WinRAR revient dans une mouture 7.10, dont la principale nouveauté est d’inclure – enfin – un thème sombre. Dans les paramètres, une nouvelle section Interface fait son apparition, dans laquelle on peut choisir désormais le thème. Une option permet d’ailleurs de suivre le thème du système.

Outre ce petit apport, cette version 7.10 introduit d’autres améliorations, comme l’option « Large memory pages », qui permet d’utiliser des pages de mémoire de 2 Mo au lieu de 4 ko par défaut. À la clé, de meilleures performances pour la compression et dans certains cas d’extraction. L’option nécessite l’activation du paramètre « Verrouiller les pages en mémoire ». S’il n’est pas déjà actif, WinRAR l’activera dans la foulée, ce qui réclamera un redémarrage de Windows.

Parmi les autres apports, citons des améliorations pour le menu contextuel sous Windows 11, le placement de l’attribut NTFS « Compressé » en début de fichier pour améliorer la vitesse d’extraction, ou encore plusieurs corrections de problèmes divers.

À noter que WinRAR 7.10 n’est pour l’instant disponible qu’en anglais. Les versions traduites doivent arriver sous peu.

[Édito] Le temps de l’information

Chi va piano, va sano
[Édito] Le temps de l’information

Entre la genèse et la « mort » d’une information, il peut s’en passer des choses. On vous propose de plonger dans les premiers instants de vie d’une information sur Next, et sur la manière dont nous appréhendons les choses. Un édito sous la forme d’une confession intime.

Dans la revue des médias, Christian Delporte (professeur d’histoire contemporaine et président de la Société pour l’histoire des médias) expliquait en 2016 que « l’émergence de la radio puis de la télévision au XXe siècle n’a pas bouleversé les logiques d’information installées par la presse à la fin du XIXe siècle. Ce qui change, c’est la transformation de la temporalité : de quotidienne, elle devient instantanée ».

Les réseaux sociaux et l’omniprésence des smartphones connectés h24 à Internet n’ont fait qu’accélérer les choses. Face à cette instantanéité, se pose la question du temps de l’information. De manière générale, il faut distinguer deux types d’informations.

L’information officielle : aller droit au but

Il y a tout d’abord l’annonce officielle : un communiqué de presse, une déclaration d’un dirigeant, etc. Suivant l’importance de l’information (et l’appétence des médias pour le sujet en fonction de leur ligne éditoriale), se lance alors plus ou moins une course contre-la-montre pour publier au plus vite, être parmi les premiers.

En plus d’informer, c’est aussi l’occasion de parfois engranger un maximum de visiteurs, d’apparaitre en bonne position dans les moteurs de recherche et donc de se faire connaitre. C’est un enjeu important pour bon nombre de médias, avec une finalité différente. Sur Next, on ne cherche pas à multiplier les pages vues pour vendre de la publicité, toutefois on cherche à toucher de nouveaux lecteurs pour ensuite les convaincre de nous soutenir et de s’abonner.

Il faut faire la part des choses entre le besoin de rapidité et celui d’ajouter un minimum de contexte et des précisions si nécessaire. Avoir l’information, c’est une chose, jauger de son importance en est une autre. À chacun d’appliquer sa recette.

Sur Next, on donne au moins un peu d’éléments aux lecteurs et on peut évidemment y revenir plus tard, avec une analyse plus poussée.

Nos sources et nos enquêtes

L’autre grande source d’information n’est pas officielle et les possibilités sont alors nombreuses. Il y a des messages (anonymes) envoyés par une source, ce qui demande de plus ou moins longues vérifications avant de décider si nous allons en parler.

Il y a des enquêtes dont le journaliste est à l’origine. Citons dans les exemples récents l’enquête de Jean-Marc avec plus de 1 500 sites GenAI qui polluent le web et Google, et la mienne sur des applications pour surveiller son conjoint, sous couvert de contrôle parental. Dans mon cas, c’est la partie la plus intéressante du travail… même s’il faut parfois accepter de faire chou blanc.

Les sources publiques 2.0 : TikTok, X, forum

Autre source prisée de certains médias et influenceurs : des publications sur des réseaux sociaux, des forums, etc.

Le phénomène n’est pas nouveau, il est au moins aussi vieux que les réseaux eux-mêmes, mais plusieurs exemples récents montrent qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Nous en avons quelques-uns en tête. Tout d’abord, des vidéos TikTok sur de prétendues amendes (que personne n’a pu produire) pour avoir payé au péage avec Apple Pay, qui ont été jusqu’à faire réagir Emmanuel Macron.

La « fuite » de données chez EDF, ensuite. Les premières actualités se sont uniquement basées sur un message publié par un pirate dans un forum spécialisé. Quel crédit lui accorder ? Dans notre cas, pas grand-chose sans une confirmation. Et, effectivement, il s’est avéré que c’était un coup de bluff.

Dans un registre un peu différent, il y a eu début février également le cas de l’Ademe et des gros forfaits. Nous n’allons pas revenir sur les détails de cette affaire, mais certains se sont un peu vite emballés sur un projet de loi qui « se prépare ». L’Ademe nous avait alors confirmé ne pas avoir ce pouvoir. L’Assemblée nationale l’indique aussi sur son site.

Plus récemment, nous avons eu un tweet avec une capture d’écran sur la fermeture du réseau câble de SFR. D’une situation personnelle, on est rapidement passé à une fermeture globale, actée pour certains à la fin de l’année. SFR nous indique finalement que la migration « s’étalera sur plusieurs années ».

Il faut laisser le temps au temps, mais…

Des exemples récents provenant de plusieurs sources différentes. Sur Next, cela fait des années qu’on a décidé de ne pas céder aux sirènes de la course à l’information dans ce genre de cas, et donc de se laisser le temps nécessaire pour confirmer (ou pas) ce genre de message.

Nous aurions pu parler d’EDF, de l’Ademe et de SFR quasiment en même temps que tout le monde. Mais nous avons à chaque fois contacté le service concerné afin d’avoir un retour. Les exemples mis en avant dans cet édito sont évidemment choisis et ce n’est pas toujours possible d’avoir une réponse, mais il faut au moins essayer. Nous ne sommes bien sûr pas les seuls à agir ainsi.

…le temps est aussi mon précieuuuuuuux

Nous ne le savons que trop bien : le temps est précieux et il faut en garder pour nos enquêtes et nos dossiers. Un équilibre – une histoire de curseur dans notre jargon interne – pas toujours facile à trouver et en constante évolution.

Sur telle faille, faut-il entrer dans tous les détails techniques ou bien parler des conséquences et des correctifs ? Sur tel rapport d’une institution, doit-on le lire en entier et vous en proposer un digest ou mettre l’accent sur un point précis.

Il y a l’actu « chaude » sur laquelle, sans faire la course, on part du principe qu’elle mérite un relais rapide après vérification. Il y a ensuite l’information qui, en plus d’une confirmation, mérite un approfondissement ou une remise en contexte, dans le but de faciliter sa compréhension par le lecteur. Enfin, il y a nos enquêtes, interviews et dossiers qui peuvent parfois prendre de longs mois avant de sortir.

Sur Next, nos contenus sont pour le moment séparés en plusieurs catégories. On retrouve les briefs pour les informations factuelles rapides ou des revues de presse. Pour des contenus un peu plus fouillés ou importants, nous avons l’actu simple (avec une image). Enfin, nous avons une mise en avant pour des contenus prémiums ou des articles dont on estime avoir mené un travail supplémentaire d’information et/ou d’analyse.

On se pose beaucoup de questions sur Next (pas toujours avec la réponse).

☕️ Exposition aux ondes : l’ANFR demande le retrait des Ulefone Note 16 Pro et Oukitel WP28

Dans un communiqué, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) demande aux entreprises Tesskoni Tech et Bogdan Constantin Ecobici « de procéder au retrait du marché français et au rappel des téléphones Ulefone Note 16 Pro et Oukitel WP28 à la suite d’un dépassement de la limite de débit d’absorption spécifique (DAS) constaté sur ces modèles ».

Comme c’est le cas en pareille situation, l’Agence rappelle que « les distributeurs sont tenus de mettre en œuvre ces mesures de retrait et de rappel », que ce soit dans les boutiques physiques ou des plateformes de vente en ligne. De leur côté, « les propriétaires de ces téléphones sont invités à les rapporter à leur point de vente », précise enfin l’Agence.

L’Ulefone Note 16 Pro a été flashé avec un DAS membre de 4,78 W/kg contre 4,06 W/kg pour l’Oukitel WP28, alors que la limite réglementaire est de 4 W/kg (depuis le 1ᵉʳ juillet 2020). Face à ces constatations, l’ANFR « a mis en demeure les sociétés […] de prendre toutes les mesures appropriées pour mettre fin aux non-conformités », aussi bien sur les équipements sur le marché et ceux déjà commercialisés.

La suite, on la connait : « Ces mesures n’ayant pas été prises, l’ANFR a adopté deux décisions administratives enjoignant ces sociétés à procéder au retrait du marché français et au rappel des téléphones ».

☕️ La FAA dans la ligne de mire de Trump et du DOGE de Musk

Après avoir mis la main sur les systèmes informatiques de plusieurs agences fédérales américaines, le service DOGE d’Elon Musk, censé se concentrer sur « l’efficacité gouvernementale », devait se rendre ce lundi 17 février dans les locaux de Federal Aviation Administration (FAA), qui régule l’espace aérien étasunien, explique Reuters.

Rappelons que l’entreprise d’Elon Musk, SpaceX, a besoin des autorisations de cette agence pour faire décoller ses fusées. Elle doit aussi, par exemple, se prononcer sur l’explosion de Starship lors de son septième lancement test raté, dont les débris sont tombés sur des plages et routes des îles Turques-et-Caïques.

Selon Associated Press, l’administration de Donald Trump n’a pas attendu cette visite pour décider de licencier plusieurs centaines d’employés de la FAA. Ces licenciements ont eu aussi des conséquences directes sur la gestion des vols, alors que le week-end dernier était particulièrement chargé dans le ciel américain.

L’agence de presse américaine cite le président du syndicat Professional Aviation Safety Specialists, David Spero, qui a expliqué dans un communiqué que les salariés en période d’essai ont été particulièrement ciblés. Ils ont reçu des emails tard dans la nuit de vendredi à samedi leur annonçant leur licenciement. Selon ce responsable syndical, ces décisions ont été prises « sans motif, ni sur la base de leurs performances ou de leur conduite ». Les mails provenaient « d’une adresse électronique Microsoft » et non d’une adresse gouvernementale.

Selon un contrôleur aérien interrogé par AP, les licenciements concernent, entre autres, des personnes affectées à la maintenance des radars, aux aides à l’atterrissage et à la navigation.

Le New York Times va utiliser l’IA générative dans certaines tâches éditoriales

Le New York Times va utiliser l’IA générative dans certaines tâches éditoriales

Les responsables du quotidien américain ont diffusé une note en interne qui ouvre la voie à l’utilisation de l’intelligence artificielle générative par la rédaction, notamment pour les tâches de SEO ou de diffusion sur les réseaux sociaux, mais aussi des suggestions de rédaction.

Le New York Times a une relation plutôt tendue avec les éditeurs d’IA générative. Rappelons que le prestigieux journal américain a, dès décembre 2023, attaqué OpenAI et Microsoft pour avoir entrainé leurs modèles de langage sur des millions de ses articles. La procédure est d’ailleurs encore en cours. Moins d’un an plus tard, le journal a aussi attaqué la startup Perplexity, toujours pour l’utilisation de contenus copyrightés.

Mais il semble que la direction du journal voie aussi dans l’intelligence artificielle (et notamment l’IA générative) des opportunités pour faire évoluer les outils de ses salariés.

Les salariés du média poussés à utiliser l’IA générative

Selon le média Semafor, elle a récemment envoyé un email à la rédaction pour donner de nouvelles consignes concernant cet outil : « L’IA générative peut épauler nos journalistes à révéler la vérité et à aider plus de gens à comprendre le monde. Le machine learning nous aide déjà à publier des informations que nous n’aurions pas sorties autrement, et l’IA générative a le potentiel de renforcer encore plus nos capacités journalistiques », indique le document.

Les salariés du journal sont encouragés par la direction à utiliser des outils d’IA générative pour créer des titres SEO, des résumés, des promotions pour leur audience mais aussi des suggestions de modification de texte, faire du brainstorming ou encore de l’analyse sur des documents.

Une liste d’outils proposée

L’entreprise propose une liste blanche d’outils d’IA générative que peuvent utiliser ses salariés. On y retrouve GitHub Copilot, NotebookLM et Vertex AI pour générer du code et créer des applications, autant que les produits Amazon et l’API d’OpenAI (et pas ChatGPT) via le compte business du journal, mais « uniquement avec l’approbation du service juridique de l’entreprise ». Le procès n’étant pas encore fini, le média semble garder ses distances avec cette dernière.

Le New York Times propose aussi des outils développés en interne : un « ChatExplorer » mais aussi un outil appelé Echo qui permet de résumer les articles, briefs et outils interactifs du média.

Semafor explique que les documents fournis à la rédaction proposent une liste d’exemples de prompts utilisables :

  • Combien de fois Al est mentionné dans ces épisodes de Hard Fork ?
  • Pouvez-vous réviser ce paragraphe pour le rendre plus concis ?
  • Imaginez que vous publiez cet article du Times sur Facebook. Comment feriez-vous la promotion de cet article ?
  • Résumez cet article du Times d’une voix concise et conversationnelle pour une lettre d’information.
  • Pouvez-vous proposer cinq titres optimisés pour les recherches pour cet article du Times ?
  • Pouvez-vous résumer cette pièce écrite par Shakespeare ?
  • Pouvez-vous résumer ce rapport du gouvernement fédéral en termes simples ?

Mais avec modération

Mais l’entreprise resterait en retrait d’une utilisation plus poussée de l’IA pour la rédaction d’articles, notamment pour des raisons d’infraction au Copyright mais aussi la divulgation de sources. Pour ces raisons, les journalistes sont priés de ne pas utiliser l’IA pour rédiger ou relire de manière significative.

Selon Semafor, certains employés du journal restent sceptiques face à l’usage interne de l’IA. Rappelons que le CEO de Perplexity, Aravind Srinivas, avait ironiquement proposé ses services pour remplacer des salariés du service IT du média l’année dernière alors qu’ils étaient en grève demandant une augmentation de leurs salaires.

Le Guardian signe avec OpenAI et va utiliser ChatGPT Enterprise

L’IA générative continue de faire son bonhomme de chemin dans les rédactions. Du côté du Guardian, la direction a annoncé vendredi 14 février avoir signé un partenariat avec OpenAI. Celui-ci, comme les accords signés par de nombreux média maintenant comme Le Monde, le groupe de presse espagnole Prisa Media et l’américain Conde Nast, permet à OpenAI d’utiliser les articles du média comme source de son chatbot en faisant de courts résumés.

« Dans le cadre de ce partenariat, les reportages et les archives journalistiques du Guardian seront disponibles en tant que source d’informations dans ChatGPT, parallèlement à la publication de courts résumés et d’extraits d’articles attribués » explique le Guardian. Le journal ajoute qu’il va déployer, via cet accord, la version ChatGPT Enterprise du chatbot d’OpenAI « pour développer de nouveaux produits, fonctionnalités et outils ».

TrueNAS : l’unification est en marche, la version 25.04 (Fangtooth) disponible en bêta

Il n’a pas l’air commode le poisson-ogre
TrueNAS : l’unification est en marche, la version 25.04 (Fangtooth) disponible en bêta

TrueNAS 25.04 est disponible en version bêta. Cette nouvelle mouture passe à OpenZFS 2.3. Elle apporte de nombreuses nouveautés, aussi bien sur le fonctionnement du RAID-Z que la déduplication et les performances.

TrueNAS Core, Scale et Entreprise

L’équipe de développement annonçait début janvier que TrueNAS « Fangtooth » allait unifier les versions Core et Scale, pour former TrueNAS Community Edition (CE). TrueNAS 25.04 est donc une mise à jour autant pour les utilisateurs de Scale en 24.10 (Electric Eel) que ceux sur Core 13.x.

Il y a quatre ans, iXsystems présentait TrueNAS Scale, une version basée sur Debian au lieu du FreeBSD historique de FreeNAS/TrueNAS. Pour rappel, TrueNAS Core et Enterprise utilisent la même base et se distinguent par une licence et des fonctionnalités spécifiques.

« La transition vers TrueNAS Community Edition permettra à l’équipe d’ingénierie de TrueNAS d’accélérer le développement de nouvelles fonctionnalités, de fournir une base de code commune et d’unir la communauté sous une seule version », explique iXsystems.

TrueNAS 25.04 avec Linux 6.12 et OpenZFS 2.3

Depuis début 2025, les premières « nightlies » sont disponibles. C’est désormais au tour de la version bêta de débarquer pour ceux qui voudraient tenter l’expérience. L’équipe en charge de TrueNAS explique que cette nouvelle mouture propose de nombreux changements, à commencer par le passage au noyau Linux 6.12 et à OpenZFS 2.3 (annoncé mi-janvier), qui propose des fonctions intéressantes.

Signalons pour commencer RAIDZ Expansion qui permet d’ajouter rapidement de nouveaux périphériques de stockage à un pool RAID-Z. Il y a également Fast Dedup avec une « mise à niveau majeure des performances de la fonctionnalité de déduplication ».

Incus, Direct IO, NFS over RDMA…

Parmi les autres fonctionnalités, signalons la prise en charge d’Incus (conteneur et gestionnaire de VM, concurrent de Canonical LXD), Direct IO pour améliorer les performances des SSD NVMe, le support des noms de fichiers et de répertoires jusqu’à 1 023 caractères, le clonage de blocs iSCSI pour des clusters VMware, etc.

Pour la version Enterprise de TrueNAS, d’autres nouveautés sont de la partie : NFS over RDMA, iSCSI Extensions pour RDMA, une sécurité renforcée avec Group Policy Objects Security Technical Implementation Guides (GPOS STIG), Veeam Fast Clone pour accélérer les sauvegardes SMB, ainsi que la prise en charge du Fibre Channel.

Les notes de version se trouvent par là et des explications plus techniques sur cette page.

TrueCommand n’est pas encore à jour

Attention, les développeurs préviennent les utilisateurs de TrueCommand (un outil pour gérer une flotte de TrueNAS) qu’ils ne doivent pas encore migrer vers TrueNAS 25.04 Fangtooth, car la dernière version actuelle (3.0.2) ne la prend pas en charge. Il faudra attendre TrueCommand 3.1.

La version finale de TrueNAS 25.04 en avril

Comme son nom l’indique, TrueNAS 25.04 devrait arriver en version finale le 15 avril (la nomenclature est équivalente à celle d’Ubuntu), après une RC (Release Candidate) attendue pour le 11 mars.

D’ici juillet, « Fangtooth sera recommandé aux utilisateurs Enterprise et disponible par défaut sur le matériel TrueNAS Enterprise » d’iXsystems.

Et pour ceux qui voudraient voir encore plus loin, vous pouvez suivre les discussions autour de TrueNAS 25.10 (Goldeye) par ici. Les développeurs promettent « de nombreuses nouvelles fonctionnalités et améliorations à l’expérience TrueNAS », sans donner le moindre détail supplémentaire.

Désinformation : le code de bonnes pratiques européen intégré au DSA

Conduite accompagnée
Désinformation : le code de bonnes pratiques européen intégré au DSA

Dans un communiqué publié le 13 février, la Commission européenne a approuvé l’intégration du code de bonnes pratiques volontaire contre la désinformation au sein du règlement sur les services numériques (DSA). Bien que volontaire, il pourra servir de cadre d’évaluation pour les entreprises soumises au DSA.

La première version du code de bonnes pratiques avait été mise à disposition en 2018. Il s’agissait d’un cadre d’autorégulation pour les entreprises volontaires, destiné à favoriser la lutte contre la désinformation, tout particulièrement pendant les périodes électorales. Facebook, Google, Twitter et Mozilla étaient présentes dès le départ, rejointes par Microsoft en 2019 ou encore TikTok 2020.

Rapidement, des faiblesses étaient apparues dans le code de conduite, entrainant rapidement la formation d’un comité de révision. Cette fois, le nombre d’entreprises participantes était nettement plus élevé, des dizaines rejoignant le processus de renforcement. Avec un certain succès, la nouvelle version du code – sortie en 2022 – prenant en compte de nombreux autres comportements, comme la création de faux comptes, le recours aux bots ou encore les « trucages vidéo ultra-réalistes ».

Au cœur de la démarche remaniée, on trouvait des engagements sur la clarté de l’information autour de certaines publicités. Les signataires s’engageaient notamment à « garantir la transparence de la publicité à caractère politique par un marquage plus clair et une meilleure information sur les parraineurs, les fonds engagés et la période d’affichage, afin de permettre aux utilisateurs de reconnaître aisément les annonces publicitaires à caractère politique pour ce qu’elles sont ».

Une portée d’entrée pour le DSA

Si le code de bonnes pratiques était volontaire, la Commission européenne était claire sur le sujet dès 2022 : il serait rendu compatible avec le DSA et compterait comme code de conduite « officiel » pour satisfaire à une partie des exigences du règlement.

Dans un communiqué publié le 13 février, c’est justement ce qu’annonce la Commission : le code de bonnes pratiques a été intégré comme code de conduite. On apprend ainsi que l’ensemble des entreprises désignées au titre du DSA – très grandes plateformes en ligne (TGPL) et très grands moteurs de recherche en ligne (TGMRL) – ont toutes signé le code de bonnes pratiques. En outre, le mois dernier, elles ont présenté tous les documents nécessaires à la conversion en code de conduite.

« Pour être reconnu comme un code de conduite volontaire au titre du DSA, le code doit satisfaire aux critères énoncés dans le règlement sur les services numériques. Les évaluations menées séparément par la Commission et le comité à cet égard s’étant révélées positives, l’intégration officielle du code dans le cadre du règlement sur les services numériques a été approuvée », indique ainsi la Commission.

Quels effets concrets ?

Pour les entreprises ayant adopté dès le début le code volontaire, sa conversion en code de conduite est une simple étape sur la route. La Commission européenne explique ainsi que le respect du code « peut être considéré comme une mesure appropriée d’atténuation des risques pour les signataires ».

Qu’est-ce que cela signifie en pratique ? Principalement que le code devient un « critère de référence décisif » pour évaluer la conformité avec le DSA. En d’autres termes, les entreprises qui s’étaient déjà lancées dans le cheminement volontaire ont gagné du temps, en quelque sorte. Le respect des engagements sur le code tiendra en outre une place importante dans l’audit annuel indépendant des entreprises, visant à vérifier leur conformité au DSA.

Le code contient, selon la Commission, des « engagements solides et plébiscités ». Elle rappelle que leur valeur est fondée sur le propre engagement des acteurs concernés, lui-même basé sur « les meilleures pratiques existantes du secteur ». Toutes les entreprises engagées auraient d’ailleurs présenté toutes les preuves requises le mois dernier. Les actions ont toutes trait à la privation des financements pour les vecteurs de désinformation, la transparence de la publicité en ligne, l’intégrité des services et la mise en place de moyens d’action pour les utilisateurs, chercheurs et vérificateurs.

Certains points restent cependant à améliorer. La Commission et le Comité européen des services numériques recommandent ainsi une finalisation rapide du système de réaction pour les élections et crises nationales. Ils demandent en outre la tenue rapide de discussions pour établir un suivi concret des engagements et une communication des données nécessaires. Celles-ci serviront à évaluer les indicateurs actuels, en vue de les améliorer et d’en ajouter d’autres.

Quelques mois pour se préparer

Enfin, la Commission européenne annonce que la conversion du code prendra effet le 1ᵉʳ juillet prochain. À partir de cette date, tous les engagements pris par les entreprises concernées pourront être contrôlés. L’audit de ces engagements sera d’ailleurs synchronisé avec celui des autres mesures du DSA.

« Les Européens méritent un espace en ligne sûr où ils peuvent naviguer sans être victimes de manipulations. Cette conversion en code de conduite au titre du règlement sur les services numériques constitue une étape importante dans le renforcement du cadre réglementaire de l’UE en matière de lutte contre la désinformation. En coopération avec les signataires, je veillerai à ce que des efforts probants soient déployés dans le but de protéger les processus démocratiques », a déclaré Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie.

☕️ Le réseau social X bloque les liens Signal.me

Comme l’explique le journaliste Matt Binder dans sa newsletter Disruptionist, le réseau social d’Elon Musk bloque actuellement les liens vers « Signal.me », le nom de domaine utilisé par la messagerie chiffrée Signal pour partager des liens.

Matt Binder explique qu’un utilisateur de X qui voudrait envoyer un lien vers Signal.me en DM, dans un message public ou sur son profil serait bloqué par des messages d’erreur. En testant nous-même, nous constatons ce blocage.

Notre confrère précise que X rend aussi plus difficile les clics sur les liens Signal.me publiés sur le réseau avant cette interdiction de publication mise en place par le réseau social : un message d’avertissement affirme que le lien est potentiellement un spam ou dangereux. L’utilisateur peut quand même ignorer ce message et accéder à la page après un clic supplémentaire.

☕️ Broadcom et TSMC réfléchiraient à racheter, séparément, des parties d’Intel

Depuis ses déboires financiers, Intel attise la convoitise depuis des mois. Par le passé, on prêtait à Arm, Qualcomm et Lattice Semiconductor des intentions de racheter tout ou partie du fabricant de micro-processeur.

Selon le Wall Street Journal, deux autres entreprises se pencheraient sur le sujet : « Broadcom s’intéresse à l’activité de conception de puces d’Intel, tandis que TSMC s’intéresse aux usines de l’entreprise ». Dans les deux cas, aucune offre n’a été soumise au géant de Santa Clara.

Intel foundry

Selon nos confrères, Broadcom discuterait « de manière informelle avec ses conseillers de la possibilité de faire une offre, mais ne sauterait probablement pas le pas sans trouver un partenaire pour l’activité de fabrication d’Intel ».

De son côté, TSMC chercherait à prendre « le contrôle d’une partie ou de la totalité des usines de puces d’Intel, potentiellement dans le cadre d’un consortium d’investisseurs ou d’une autre structure », là encore selon des sources proches du dossier.

Selon d’autres rumeurs, TSMC explorerait un rachat à la découpe à la demande de l’administration de Donald Trump, mais « un responsable de la Maison-Blanche aurait dit qu’il était peu probable que l’administration soutienne un arrangement qui mettrait des usines d’Intel sous le contrôle d’une entité étrangère  », explique TechCrunch.

La suite au prochain épisode.

IA, ePrivacy, brevets essentiels : l’Europe enterre plusieurs projets législatifs

Victoire pour tout le monde, victoire pour personne
IA, ePrivacy, brevets essentiels : l’Europe enterre plusieurs projets législatifs

La Commission européenne a abandonné plusieurs projets de réglementation, dont un sur l’IA et un autre sur les projets technologiques essentiels. Bien que l’influence américaine ait pu jouer, il semble que les négociations aient simplement échoué après de longues périodes de tractations.

Le vice-président américain, JD Vance, était présent lors du Sommet pour l’action sur l’IA à Paris. Il a notamment évacué la « réglementation excessive » en Europe et les dangers qu’elle faisait courir à une industrie en plein essor. Comme le rapportait notamment Le Monde, il est allé jusqu’à qualifier de « censure » la volonté européenne de réguler ces technologies, dont « les Etats-Unis sont les leaders dans l’IA et entendent le rester ». D’un autre côté, il s’est montré tout aussi clair : dans ce domaine, personne n’empêchera les États-Unis de mener la danse.

Or, dans la nuit de mardi à mercredi, dans un document publié par la Commission européenne, on peut lire en annexe IV (PDF) que plusieurs réglementations sont abandonnées. En lien avec l’actualité, on constate notamment que le projet de directive sur les responsabilités de l’IA (AILD) est considéré comme « obsolète ». Simple réaction aux critiques américaines ? Non, si l’on en croit plusieurs sources, même si une certaine influence a pu se faire sentir.

Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la souveraineté technologique, a d’ailleurs réagi à ce sujet. Au Financial Times, elle a affirmé que ce changement de direction n’avait rien à voir avec la pression américaine. Il s’agirait, selon elle, d’une volonté délibérée de renforcer la compétitivité, de réduire la bureaucratie et de faciliter les investissements.

Responsabilité de l’IA, une directive redondante ?

Comme l’indique Euractiv, le Sommet pour l’action pour l’IA devait être un moment fort d’annonces autour des responsabilités et d’une AI maitrisée, au service des populations. Ces intentions ont été vite balayées par d’autres, centrées sur des investissements gigantesques, dans une course à qui alignerait le plus de centaines de milliards d’euros.

En France, Emmanuel Macron a évoqué 109 milliards. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est même allée jusqu’à 200 milliards. Des sommes qui, en très grande partie, viennent du secteur privé, donc des entreprises.

C’est dans ce contexte qu’est intervenu le retrait de la directive sur la responsabilité. Celle-ci, si elle avait été votée, aurait fait porter la charge de la preuve aux entreprises dans le cas d’un préjudice causé par une IA.

Pourtant, comme le signalent nos confrères, ce projet avait perdu progressivement de son intérêt après la publication et l’entrée en vigueur de l’AI Act, qui prévoit déjà des mécanismes sur la responsabilité. Ils évoquent de « nombreux acteurs » du secteur estimant que ce projet devenait « superflu ».

Officiellement, l’abandon est lié à l’absence d’entente entre les parties. Dans son document (PDF, page 26), la Commission européenne indique qu’elle évaluera la possibilité d’une nouvelle approche dans ce domaine.

ePrivacy s’éteint

Autre règlement à disparaitre, ePrivacy. Ce projet, véritable serpent de mer, n’a jamais fait l’objet d’un consensus clair qui aurait plu à l’ensemble des 27 membres de l’Union. Il devait réformer la protection des métadonnées et cookies, dans l’optique de mieux protéger la vie privée des internautes européens. La directive, devenue projet de règlement en 2017, devait notamment en finir avec les bandeaux de cookies, en permettant aux navigateurs d’appliquer des réglages par défaut à tous les sites visités.

Pourtant, comme l’a noté Reuters, le projet est « dans les limbes » depuis 2020. Ses ambitions étaient nombreuses, car le règlement devait planter le cadre dans lequel les entreprises allaient s’affronter, fixant notamment des conditions de concurrence voulues équitables entre grandes entreprises de la tech et opérateurs de télécommunications.

Là encore, dans l’annexe IV, il est question d’une absence d’accord entre les 27. Rien ne semble devoir se dégager entre les colégislateurs « dans un avenir proche ». Cependant, contrairement au projet AILD, il n’est pas question d’un éventuel retour sous une autre approche. « En outre, la proposition est dépassée au vu de certaines législations récentes, tant dans le technologique et législatif », précise en effet le document.

Brevets essentiels : encore un au revoir

Autre disparition remarquée, mais tout aussi discrète que les deux autres, le projet de réglementation sur les brevets dits « essentiels », dit SEP. Plus spécifiquement, la Commission européenne voulait légiférer sur certaines technologies présentes dans les équipements de télécommunications, les téléphones portables, les ordinateurs, les voitures connectées et les appareils intelligents.

L’idée était d’en finir avec les litiges entre entreprises concernées, dont les procès s’avéraient longs et couteux. Plus précisément, la Commission voulait mettre un terme aux affrontements continus entre, d’un côté, les entreprises ayant besoin de technologies sans lesquelles leurs produits ne pouvaient fonctionner et, de l’autre, celles qui possédaient ces brevets.

On distinguait deux équipes. Dans la première, des sociétés comme Qualcomm, Nokia ou encore Ericsson disposant d’un nombre important de brevets liés aux télécommunications. De l’autre, de grandes entreprises comme Apple et Google, qui ont besoin de ces technologies pour leurs produits.

Réactions contrastées

Sans surprise, ces annonces – très discrètes – ont provoqué tantôt l’enthousiasme, tantôt la colère. Le 12 février par exemple, la CCIA (Computer & Communications Industry Association, qui compte parmi ses membres Amazon, Apple, Facebook, Google, Intel, Mozilla, Samsung, Twitter, Uber et Yahoo!) a évoqué une « première étape positive » concernant la disparition de la directive AILD : « Le retrait d’hier soir témoigne d’une prise de conscience croissante du fait que l’UE ne peut rester compétitive qu’en veillant à ce que son cadre numérique et technologique ne devienne pas un patchwork inapplicable. Mais ce n’est qu’un début ». De même, le retrait « tant attendu » du règlement ePrivacy est vu comme « une mesure encourageante », pour les mêmes raisons.

Rod Freeman, directeur du cabinet d’avocats Cooley, appelle cependant à relativiser, comme il l’a indiqué à Reuters : « Nous ne devrions pas supposer que cette décision signale un changement d’orientation politique de la Commission en ce qui concerne la réglementation de l’IA ».

En revanche, la CCIA est beaucoup plus critique sur la disparition de la direction sur les brevets essentiels. « La Commission manque une occasion importante de moderniser des règles obsolètes, ce qui maintient l’innovation bloquée dans le passé », fustige l’association.

Même son de cloche à la Fair Standards Alliance, qui se dit « stupéfaite ». « Cette décision inattendue est en contradiction avec les objectifs déclarés de la Commission de placer l’innovation au centre de la quête de compétitivité de l’Europe et d’éliminer les obstacles qui entravent les industries fortes de l’Europe », estime l’Alliance. Elle demande « instamment à la Commission européenne de reconsidérer sa décision », pour éviter d’envoyer « un signal terrible aux innovateurs et aux entreprises ».

Nokia, au contraire, se réjouit… pour les mêmes raisons : « Cela aurait eu un impact négatif sur l’écosystème mondial de l’innovation, en particulier sur les incitations des entreprises européennes à investir des milliards d’euros chaque année dans la recherche et le développement ».

☕️ Bpifrance dresse le bilan 2024 de ses investissements

60 milliards d’euros : c’est le montant total des investissements réalisés par la banque publique d’investissement Bpifrance en 2024. Elle affiche sur la même période un résultat net estimé de 896 millions d’euros.

Sur l’ensemble des projets soutenus, la transition écologique et énergétique figure en bonne place, avec 7 milliards d’euros investis dans un peu plus de 4 000 entreprises. Sur l’ensemble des 60 milliards d’euros investis, 22 ont été engagés dans des entreprises « exportatrices orientées climat et industrie ». Dans cette optique, « plus de 1 000 TPE/PME ou projets […] ayant avec un impact positif sur l’environnement » ont été soutenus.

Des panneaux solaires dans un champ, sous un ciel bleu nuageux.

Bpifrance note que sa position de premier cabinet de conseil auprès des PME s’est retrouvée renforcée. 8 660 missions de conseil ont été réalisées, soit une augmentation de 43 % en un an. La banque indique également que plus de 1 000 nouvelles entreprises ont été « accélérées ».

Le numérique, à lui seul, ne représente qu’une « petite » part des investissements, avec 1,5 milliard d’euros déployés en 2024, dans le cadre des appels à projets pour France 2030. Pour ce dernier, Bpifrance note une forte présence des projets « octroyés dans le cadre du Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) Microelectronics & Connectivity », que nous évoquions le mois dernier.

☕️ AMD présentera ses Radeon RX 9000 (RDNA 4) le 28 février

Alors que l’on pouvait s’attendre à une présentation des prochaines Radeon RX 9000 avec l’architecture RDNA 4 au CES de Las Vegas, ce ne fut pas le cas. Le fabricant était bavard sur ses nouveaux CPU pour ordinateurs, portables et consoles, mais pas vraiment sur les GPU.

L’attente touche à sa fin puisqu’une présentation dédiée aura lieu le 28 février à 14 h. Le rendez-vous est donné par David McAfee (vice-président et directeur général des processeurs Ryzen et des GPU Radeon chez AMD). La conférence sera retransmise sur la chaine YouTube d’AMD.

The wait is almost over. Join us on February 28 at 8 AM EST for the reveal of the next-gen @AMD Radeon RX 9000 Series. Get ready to make it yours when it hits shelves in early March. RSVP by subscribing to the AMD YouTube channel: https://t.co/4rkVxeoDIa

— David McAfee (@McAfeeDavid_AMD) February 13, 2025

Notez que Frank Azor (responsable de la branche gaming chez AMD) a précisé sur X que la Radeon RX 9070 XT ne serait pas disponible dans une version avec 32 Go de mémoire, contrairement à ce qu’indiquait une rumeur.

Dans une interview à Tom’s Hardware en marge du CES, David McAfee voulait remettre les « pendules à l’heure : l’absence de RDNA 4 dans cette conférence de presse n’a rien à voir avec le développement de produits ». Tout va bien de ce côté-là, affirmait-il.

Quelle était alors la raison de cette absence de communication sur les Radeon ? Le temps : « Les produits graphiques et leurs lancements sont compliqués. Il y a beaucoup de choses à expliquer […] Avec RDNA 4, nous avons pris beaucoup de décisions différentes de celles des générations précédentes ». Bref, AMD veut du temps pour parler longuement de ses choix. En espérant que l’attente soit à la hauteur et que la conférence ne traine pas inutilement en longueur (qui se souvient de la conférence à Hawaï sur la R9 290…).

Lors de la présentation du bilan financier début février, Lisa Su évoquait une présentation des cartes fin février, avec un lancement en mars. « Notre objectif avec cette génération est de nous adresser au segment le plus important en volume du marché des passionnés ». Une manière de dire qu’AMD vise le rapport performances/prix plus que les performances brutes.

NVIDIA continue de son côté de lancer ses nouvelles RTX 50 avec la GeForce RTX 5070 Ti le 20 février et la 5070 classique le 5 mars.

Apple ciblée par une plainte en France pour des conversations enregistrées par Siri

Apple ciblée par une plainte en France pour des conversations enregistrées par Siri

La Ligue des droits de l’Homme a déposé plainte en France contre Apple pour « violation de la vie privée, traitement illicite des données personnelles et pratique commerciale trompeuse ». Elle s’appuie sur le témoignage d’un ancien employé d’un sous-traitant.

Apple a proposé récemment de sceller une « class action » aux États-Unis concernant des conversations enregistrées par son célèbre assistant vocal Siri. Le juge américain a donné une validation préliminaire ce lundi 10 février [PDF] à l’accord entre l’entreprise et les plaignants. Une audience doit se tenir le 1ᵉʳ août 2025 pour une validation finale.

Rappelons que, dans cet accord, Apple accepte de payer à chaque personne entrant dans les conditions du recours collectif 20 dollars par appareil (des clients américains ayant acheté un appareil Apple entre le 17 septembre 2014 et le 31 décembre 2024), ce qui porte la somme totale dans cette affaire américaine à 95 millions de dollars. Mais Apple voit ce problème ressurgir devant la justice française.

En effet, la Ligue des droits de l’Homme a transmis ce jeudi 13 février un signalement et une plainte au parquet de Paris visant la collecte massive d’enregistrements par Siri, selon la cellule investigation de Radio France et le journal Le Monde.

Les deux médias expliquent que le cas français s’appuie sur des informations transmises par un informaticien français, Thomas Le Bonniec. Il a travaillé en tant qu’analyste de données pour l’entreprise Globe Technical Services en Irlande. Celle-ci analyse, entre autres, le contenu de sons enregistrés par les appareils d’Apple via Siri.

1 300 enregistrements à traiter par jour

« Le jour même de mon arrivée, on nous a fait comprendre qu’on allait travailler sur des enregistrements de personnes en train de parler à leur assistant Siri ou sur des enregistrements captés à leur insu quand la machine se déclenchait par erreur », explique-t-il à Radio France, qui le qualifie de lanceur d’alerte. Il affirme que son travail était notamment de vérifier si les conversations étaient correctement transcrites par Siri, mais « surtout d’identifier s’il s’agissait d’enregistrements accidentels » en traitant 1 300 enregistrements par jour.

Il ajoute que certains de ses collègues devaient étiqueter les messages avec des informations personnelles enregistrées dans l’appareil : « ils devaient comparer les mots-clés énoncés durant un enregistrement et les rattacher aux données stockées dans les appareils auxquelles nous avions accès comme les contacts, la géolocalisation, la musique, les films, des marques, etc. Ils étiquetaient ces données personnelles avec des mots-clés », explique-t-il encore à nos confrères.

Une anonymisation pas si efficace

Apple a pris récemment la parole pour défendre son modèle, affirmant qu’ « une petite partie des demandes de Siri est analysée pour améliorer Siri et la dictée ». « Les demandes des utilisateurs ne sont pas associées à leur identifiant Apple. Les réponses Siri sont analysées dans des installations sécurisées et tous les examinateurs sont tenus de respecter les exigences strictes d’Apple en matière de confidentialité », ajoutait l’entreprise, assurant par là une anonymisation des enregistrements envoyés à ses sous-traitants.

Selon le Monde cependant, le témoignage de Thomas Le Bonniec, recoupé par des documents collectés, affirme que certains analystes avaient aussi accès à des données issues d’applications présentes sur l’appareil de l’utilisateur, ce qui leur permettait de faire des recoupements et d’identifier à qui appartenait l’appareil.

Des millions d’enregistrements transmis

Le signalement transmis à la justice estimerait qu’Apple a envoyé «  plusieurs dizaines, voire centaines de millions » d’enregistrements d’utilisateurs de Siri, dont une grande partie déclenchée par erreur ou à l’insu des utilisateurs.

Thomas Le Bonniec avait déjà témoigné auprès de nos confrères de Télérama en 2021. Il expliquait le quotidien d’analyste de données : « personne ne fait ça par vocation. Mon voisin d’en face a tenu deux jours : il n’est jamais revenu ». Il se souvenait de certains enregistrements qui étaient clairement involontaires avec le vrombissement d’un moteur ou le bruit de fond d’une poche.

☕️ Nouvelle fuite de données : la Mutuelle des Motards piratée

On pourrait presque se lasser des annonces qui s’enchainent les unes ou autres s’il n’y avait pas autant de données personnelles en jeu… La Mutuelle des Motards vient s’ajouter à la liste des sites avec une fuite d’informations de ses clients. Début janvier, elle venait de refaire son site Internet.

Dans un email envoyé à ses clients qu’un lecteur nous a fait suivre, elle explique aujourd’hui que « le 10 février 2025, malgré toutes les mesures de sécurité mises en place, la Mutuelle des Motards a détecté un incident ayant impacté la confidentialité de certaines de vos données personnelles ».

C’est ainsi qu’une « personne mal intentionnée a ciblé un outil de gestion des contacts marketing et a accédé de façon non autorisée à cette base de données. ». Bien évidemment, la mutuelle a pris des mesures pour arrêter l’hémorragie. Selon ses constatations, « seul cet outil de gestion de contacts marketing a été impacté ».

Les données dérobées concernent aussi bien des sociétaires que des prospects. La société précise le listing : « nom, prénom, adresse mail, numéro de téléphone et code postal […] Aucune donnée de type mot de passe, coordonnées bancaires, adresse postale ou date de naissance n’est concernée ».

Dans l’email aux clients, il n’est pas indiqué si la CNIL a été informée. Nous avons posé la question à la mutuelle. Nous avons également demandé des précisions sur l’ampleur des dégâts.

Pour rappel, la longue liste des sociétés/associations piratées au cours des derniers mois :  Boulanger, Cultura, DiviaMobilités, Truffaut, Cybertek et Grosbill (qui font partie du même groupe), l’Assurance retraiteRED by SFR, MeilleurtauxOrnikar, Free (fixe et mobile), Picard, Molotov, Auchan et le Pointun client de Mediboard, Direct Assurance, Norauto, des fédérations françaises de sportE.Leclerc, Aides.org, Chronopost et Caisse des Dépôts.

☕️ GPU Blackwell : les GB200 NVL72 de NVIDIA débarquent dans les datacenters

Cela fait presque un an que NVIDIA a présenté sa nouvelle architecture Blackwell pour les GPU. Elle propose, entre autres nouveautés, des Transformer Engine de seconde génération capable de prendre en charge la précision FP4 et FP6.

NVIDIA propose aussi des Compute Node comprenant chacun deux GB200 (puces Grace Blackwell Superchip) avec 2x CPU Grace et 4x GPU B200 (chaque GB200 intègre un CPU avec 72 cœurs Arm Neoverse V2 et deux GPU). NVIDIA empile ensuite jusqu’à 18 Compute Node pour former des configurations GB200 de type NVL36 ou NVL72. Avec la version NVL 72, NVIDIA propose ainsi pas moins de « 36 CPU Grace et 72 GPU Blackwell au sein d’une configuration rackable ».

En l’espace de quelques jours, plusieurs annonces se sont succédé. Au début du mois, CoreWeave ouvrait le bal et lançait « les premières instances cloud basées sur GB200 NVL72 », selon NVIDIA. Quelques jours plus tôt, la même CoreWeave annonçait « son intention de livrer à IBM l’un des premiers supercalculateurs IA NVIDIA GB200, avec des systèmes NVIDIA GB200 NVL72 ».

Cette semaine, c’était au tour de HPE d’annoncer « la livraison de son premier système NVIDIA Grace Blackwell », sans plus de précisions (notamment le nom du client). Remontons de nouveau à début février, quand ASUS affirmait qu’elle était prête à « accélérer la production » de son AI POD avec des GB200 NVL72. Les expéditions sont prévues à partir du mois de mars.

Tout ne serait pas rose pour NVIDIA, selon The Information, repris par Reuters. « Les principaux clients retardent les commandes des racks « Blackwell » en raison de problèmes de surchauffe », affirment nos confrères. Ces derniers ajoutent que cela concernerait des commandes d’Amazon, Google, Meta et Microsoft, avec des montants de plus de 10 milliards de dollars à chaque fois.

Le 31 janvier, Sam Altam affirmait que les premiers systèmes GB200 NVL72 « fonctionnaient désormais dans Azure pour OpenAI ». Au même moment, Google Cloud annonçait l’arrivée de Blackwell en preview dans les instances A4 avec HGX B200. Google a déjà indiqué que le GB200 NVL72 serait aussi proposé en ce début d’année.

« Le HGX B200 est conçu pour les charges de travail d’IA, d’analyse de données et HPC les plus exigeantes, tandis que le GB200 NVL72 permet l’inférence de grands modèles de langage en temps réel et des performances de haute volée pour la formation pour des modèles avec plusieurs milliards de paramètres », expliquait le géant du Net.

Le site DOGE.gov n’est pas bien sécurisé

Quick & dirty (pluto)cracy
Le site DOGE.gov n’est pas bien sécurisé

Le service d’Elon Musk nommé DOGE a été créé pour être officiellement un « Département de l’Efficacité gouvernementale » avec des experts pour traquer les inefficacités dans l’administration. Mais son site, créé à la va-vite, n’est pas bien sécurisé et est inefficace pour présenter ce service.

Comme l’explique 404 Media, « tout le monde peut envoyer des mises à jour sur le site DOGE.gov », ou presque. En tout cas, deux personnes ont rapidement trouvé une vulnérabilité et l’ont partagée avec nos confrères. L’une d’entre elles a même créé deux pages sur le site du service dirigé par Elon Musk et censé traquer les mauvaises pratiques de l’administration étasunienne.

Ses experts ont débarqué dans les différents services et agences, et obtenu les accès à divers systèmes informatiques. Plusieurs plaintes en cours remettent d’ailleurs en cause les capacités légales de ce service à accéder à des données sensibles stockées dans ces systèmes. Mais, en ce qui concerne ses propres sites, ce service semble avoir des difficultés pour montrer ses talents.

Possibilité de créer des pages sur le site

En effet, l’une des personnes qui a signalé la vulnérabilité du site doge.gov à 404 Media a pu créer une page (archive) sur le site où il est publié « This is a joke of a .gov site » (« Ce site gouvernemental est une blague ») et une autre (archive) avec « THESE « EXPERTS » LEFT THEIR DATABASE OPEN – roro » (« CES « EXPERTS » LAISSENT LEUR BASE DE DONNÉES OUVERTE – roro »).

Plus généralement, doge.gov est un site dont la page d’accueil est essentiellement composée de la timeline de son compte X, réseau social possédé par Elon Musk, qui est aussi le responsable de ce service. Le lien vers la page « join » qui se trouve dans le menu de la page d’accueil renvoie, dans notre expérience, vers une page « Sorry, you have been blocked » gérée par Cloudflare.

Le DOGE est censé permettre à l’État américain de faire des économies, mais la page (archive) qui doit être dédiée à l’information sur celles-ci est quasiment vide. Une seule phrase s’affiche « les recettes seront bientôt disponibles, au plus tard le jour de la Saint-Valentin 💘 », aujourd’hui, donc.

Dans une conférence de presse donnée lundi 11 février dans le bureau ovale, Elon Musk avait déclaré : « Nous essayons d’être aussi transparents que possible. Nous publions nos actions sur le compte du DOGE sur X, et sur le site web de la DOGE. Toutes nos actions sont donc extrêmement transparentes […] En fait, je ne pense pas qu’il y ait eu – je ne connais pas de cas où une organisation a été plus transparente que l’organisation DOGE ».

Un template WordPress comme site internet de waste.gov

Un autre site hébergé sur le nom de domaine waste.gov (waste signifie déchets en anglais) a été créé par le DOGE. Celui-ci est maintenant bloqué par un mot de passe mais 404 Media a pu constater qu’un simple template WordPress a été mis en ligne avec comme slogan « Waste.gov: Tracking government waste » (« Waste.gov : Suivi du gaspillage gouvernemental »). Il affichait une seule page d’exemple WordPress créée par défaut qui inclut un texte sur un cabinet d’architecture imaginaire.

Reuters expliquait la semaine dernière que la Maison Blanche avait enregistré deux nouveaux noms de domaines gouvernementaux : DEI.gov et Waste.gov dont l’objectif n’est pas clair, même si leurs noms montrent bien un lien avec l’agenda anti « gaspillage » et anti « diversité, équité et inclusion » du nouveau gouvernement de Donald Trump.

☕️ TikTok de retour aux États-Unis dans les stores d’Apple et Google

Comme l’a noté Bloomberg, TikTok est de retour depuis hier sur les boutiques d’applications d’Apple et Google. La nouvelle peut surprendre, le bannissement ayant été mis en attente pour 75 jours, mais les deux entreprises semblent avoir pris leur temps.

Rappelons que l’application a été bannie le mois dernier. Le service, omniprésent (TikTok était la deuxième application la plus téléchargée aux États-Unis en 2024 selon Bloomberg), était accusé de représenter un risque pour la sécurité nationale. Le gouvernement Biden l’avait ainsi ajouté à sa liste noire, qui croît régulièrement depuis plusieurs années, participant aux tensions entre les deux pays.

TikTok

Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche, avait d’autres idées en tête. Le bannissement a été levé pour 75 jours, afin de donner un temps supplémentaire à la filiale américaine pour trouver un repreneur (tout aussi américain). Jusqu’à présent, la situation ne semble s’être arrangée.

Depuis le bannissement et jusqu’au retour de l’application hier sur les boutiques, il était complexe de télécharger TikTok. Ni Apple ni Google n’avaient activé le « kill switch » pour supprimer l’application déjà installée sur les appareils, mais on ne pouvait pas facilement la récupérer sur un nouvel appareil ou après une désinstallation. TikTok avait fini par publier l’application sous forme de fichier APK pour Android.

☕️ [Màj] L’application France Identité permet la vérification des titres de transport

Mise à jour du 14 février :

La fonction, qui était en test depuis plusieurs semaines, est désormais disponible pour tout le monde dans l’application France Identité. Dans son communiqué, France Identité explique qu’elle est le résultat d’un an de travail entre France Titres et la SNCF. Le même code QR peut ainsi être présenté pour justifier à la fois du titre de transport et de son identité. Comme indiqué précédemment, la fonction n’est disponible que pour les détenteurs d’une carte d’identité au format carte bancaire.

Article original du 21 janvier :

France Identité et la SNCF tentent une expérience depuis hier : pouvoir vérifier, dans l’application France Identité, la validité d’un titre de transport. Comme la plupart des fonctions liées à l’application, il faut posséder la dernière carte d’identité, au format carte bancaire et munie d’une puce.

« Plus besoin de présenter votre billet de train et un titre d’identité, vous pourrez présenter votre application France Identité, notamment si vous avez un abonnement TGV INOUI ou une carte avantage SNCF Voyageurs », vante ainsi le communiqué.

Dans la dernière version bêta de l’application, une nouvelle fonction fait ainsi son apparition. En appuyant sur la carte d’identité présente sur l’écran d’accueil. Un encadré « Expérimentation SNCF » apparaît, avec un bouton « Commencer ». Il faut ensuite accepter la transmission de certaines données : nom, prénom et date de naissance.

Après quoi, il faudra saisir le code personnel et scanner la carte d’identité. Un lien est alors établi avec les services de la SNCF, mais seulement si les données ont été transmises. Cette mise en relation permet, lors d’un contrôle dans le train, de présenter un code QR spécifiquement généré par l’application France Identité. Ce code permet la vérification simultanée du titre de transport et de l’identité.

L’expérience doit durer quelques semaines. À son terme, la fonction devrait être diffusée dans la version stable. Notez que l’expérience est pour l’instant limitée en possibilités. Seuls les TGV INOUI sont ainsi concernés pour l’instant. En outre, si le code QR remplace celui du billet dans les transports, les portiques d’accès ont toujours besoin du code habituel. Enfin, les abonnements INOUI et la carte avantage Voyageurs sont pris en charge.

La SNCF avait fait parler d’elle ces derniers mois suite à des amendes à des voyageurs présentant une pièce d’identité numérisée (ici par exemple). Sur cette page, la SNCF précise, en effet, que « les pièces d’identité dématérialisées (photo ou scan sur votre téléphone, photocopie en papier, etc.) ne sont pas acceptées ». Le site indique désormais que « vous pouvez désormais nous présenter votre pièce d’identité dans l’application France Identité ».

☕️ WhatsApp a enfin des thèmes

Pour la première fois depuis sa création, la messagerie propose des thèmes. Il devient enfin possible, par exemple, de changer la couleur de ses propres bulles, qui n’auront plus à arborer le sempiternel vert bouteille visible depuis de nombreuses années.

Cette nouveauté, en cours de déploiement sur les versions Android et iOS, peut se trouver dans les paramètres de l’application mobile. Dans la section « Discussions », on trouve désormais en haut de l’écran une ligne « Thème de discussion par défaut ».

Dans ce nouveau panneau, on trouve une interface qui n’est pas sans rappeler ce que l’on peut voir dans d’autres applications de messagerie depuis longtemps, comme Messenger et Telegram. On peut choisir l’un des thèmes préconçus, qui propose à chaque fois une couleur de bulle et un fond différents. En bas de l’écran, on pourra sélectionner sinon soi-même la couleur et le fond.

Contrairement à des applications comme Telegram, le choix du thème est personnel : il n’est visible que pour la personne qui l’a choisi. Il ne se répercute pas chez les contacts. En outre, s’agissant du thème par défaut, il n’est visible que pour les conversations non modifiées, comme fonctionnait jusqu’à présent le fond d’écran. On peut toujours personnaliser chaque conversation, les possibilités incluant maintenant les thèmes.

Enfin, le choix du thème est également disponible pour les canaux de conversations. Les administrateurs pourront le modifier dans les paramètres du canal, à la différence que le changement sera visible cette fois pour tous les participants.

Comme indiqué, ces options sont en cours de déploiement et ne seront donc pas immédiatement visibles. De plus, on ne sait pas si ces apports seront répercutés sur les clients « desktop ».

☕️ Les nouvelles GeForce RTX 5070 TI et 5070 arriveront les 20 février et 5 mars

En janvier, NVIDIA présentait quatre nouvelles GeForce dans la série RTX 50. Les deux premières et plus haut de gamme – GeForce RTX 5090 et 5080 – sont arrivées fin janvier. Les deux suivantes – GeForce RTX 5070 Ti et 5070 – étaient prévues pour février, pour respectivement 884 et 649 euros,

La RTX 5070 Ti arrivera finalement dans moins d’une semaine, le 20 février, tandis qu’il faudra attendre le 5 mars pour la petite dernière, un peu en retard sur le planning. C’est ce qu’indique NVIDIA sur la page de présentation de ses cartes.

NVIDIA avait déjà annoncé que la RTX 5070 Ti n’aurait pas le droit à une Founders Edition (carte proposée par NVIDIA), alors que c’est le cas pour les trois autres. Il faudra donc se tourner vers des modèles de partenaires.

Android 16 : la seconde bêta met le cap sur la photo

Nom de code Baklava
Android 16 : la seconde bêta met le cap sur la photo

Trois semaines après la première bêta d’Android 16, Google remet le couvert avec la seconde version. En plus de quelques ajustements sur la mécanique interne d’Android (la Platform Stability arrivera en mars), Google ajoute des fonctionnalités visibles pour les utilisateurs.

Plus de contrôle sur les réglages pour prendre des photos

Première nouveauté mise en avant par Google : « Android 16 améliore la prise en charge des utilisateurs d’appareils photo professionnels, permettant une exposition automatique hybride ainsi que des réglages précis de la température des couleurs et des teintes ».

Les développeurs précisent que vous pouvez ainsi « contrôler manuellement des aspects spécifiques de l’exposition tout en laissant l’algorithme d’exposition automatique (AE) gérer le reste ».

Sur la balance des blancs, la fonction CONTROL_AWB_MODE proposait jusqu’à maintenant « des options limitées à une liste de préréglages, telles que chaleureux, nuageux et crépuscule ». Avec la nouvelle fonctionnalité COLOR_CORRECTION_MODE_CCT, vous avez accès à des réglages précis en fonction de la température des couleurs.

UltraHDR en HEIC, AVIF à venir

Selon Google, Android 16 continue sur sa lancée concernant la prise en charge des images UltraHDR au format HEIC (High Efficiency Image Container). Le travail pour supporter le format AVIF en UltraHDR est toujours en cours. D’autres changements sont détaillés dans le billet de blog.

UltraHDR (disponible depuis Android 14) est pour rappel un format d’image HDR amélioré (d’où son nom). Les appareils qui ne sont pas compatibles « lisent et affichent l’image classique à faible plage dynamique à partir du fichier image. Les lecteurs compatibles avec ce format combinent l’image principale avec la carte de gain et affichent une image à plage dynamique élevée », rappelle Google.

Plus de granularité sur les données de santé

Sur la question de la confidentialité, Google revoit le fonctionnement des autorisations pour les applications de santé afin d’y ajouter de la granularité dans le choix d’accès à un capteur : fréquence cardiaque, saturation en oxygène, température cutanée, etc…

Parmi les autres nouveautés, il y a la possibilité de personnaliser le système de mesure (pieds ou centimètres, degrés Celsius ou Fahrenheit, premier jour de la semaine…) dans les préférences régionales (via les paramètres), une meilleure prise en charge des fonds d’écran animés, diverses améliorations pour l’accessibilité, etc.

Toujours pour les développeurs, la fonctionnalité SystemHealthManager ajoute deux API (getCpuHeadroom et getGpuHeadroom), « conçues pour fournir aux jeux et aux applications gourmandes des estimations des ressources CPU et GPU disponibles ».

9to5Google propose un tour du propriétaire en images de cette deuxième bêta. On y apprend aussi qu’il est possible de cliquer deux fois sur le bouton latéral pour lancer le Wallet ou d’ajouter un widget pour changer d’utilisateur.

Un mode compatibilité pour les pages mémoires 4 ko

Pour les développeurs, le travail initié avec les précédentes versions d’Android continue, dont le passage à des pages mémoire de 16 ko à la place de 4 ko. « Les appareils dotés de pages de plus grande taille peuvent offrir des performances améliorées », expliquait Google lors de l’annonce de cette nouveauté en mai dernier avec la bêta 2 d’Android 15.

Avec Android 16, Google inverse la charge et « ajoute un mode de compatibilité, permettant à certaines applications conçues pour des pages de mémoire de 4 ko de s’exécuter sur un appareil configuré pour des pages de mémoire de 16 ko ».

La version finale au deuxième trimestre

La version finale d’Android 16 est attendue pour le deuxième trimestre 2025. Au quatrième trimestre, une mise à jour mineure du SDK sera proposée. C’est pour rappel le nouveau rythme du SDK annoncé par Google : une majeure au deuxième trimestre et une mineure au quatrième.

La seconde bêta d’Android 16 est disponible pour l’ensemble des Pixel supportés, c’est-à-dire les Pixel 6 aux 9, comme avec la première bêta. Il en sera de même pour la version finale.

☕️ Caisse des dépôts (Ircantec) piratée, des données de 70 000 personnes dérobées

Quelques heures seulement aprés Chronopost, la série noire continue, comme l’indique Franceinfo (information ensuite confirmée par l’AFP). Des pirates ont utilisé « des identifiants de connexion appartenant à plusieurs employeurs publics », expliquent nos confrères. La Caisse des dépôts confirme cette « utilisation frauduleuse » pour accéder aux données d’utilisateurs.

Toutes les personnes concernées sont affiliées à la caisse de retraite complémentaire Ircantec (régie par la Caisse des Dépôts) : des agents contractuels de la fonction publique, territoriale et hospitalière, des élus locaux et des praticiens hospitaliers. Raison pour laquelle dans les 70 000 personnes concernées, on retrouve 1 000 élus.

La Caisse des dépôts précise à nos confrères avoir informé les personnes concernées par e-mail ou par courrier. Comme toujours, des « mesures qui s’imposaient pour remédier à la violation des données et limiter les conséquences négatives à l’encontre des affiliés » ont été mises en place.

Les données récupérées par les pirates sont un peu toujours les mêmes : nom, prénom, numéro de Sécurité sociale, date et ville de naissance ainsi que l’adresse postale. « Les données bancaires, mots de passe, adresses courriel et numéros de téléphone ne sont pas concernés par cette attaque informatique », assure la Caisse des Dépôts, selon le Figaro. Une plainte a été déposée ajoutent nos confrères et comme l’y oblige la loi en pareille situation, la CNIL a été notifiée, affirme l’AFP.

Voici pour rappel la longue liste des enseignes piratées au cours des derniers mois :  Boulanger, Cultura, DiviaMobilités, Truffaut, Cybertek et Grosbill (qui font partie du même groupe), l’Assurance retraite, RED by SFR, Meilleurtaux, Ornikar, Free (fixe et mobile), Picard, MolotovAuchan et le Point, un client de Mediboard, Direct Assurance, Norauto, des fédérations françaises de sport, E.LeclercAides.org et Chronopost.

☕️ Apple : un « nouveau membre de la famille » le 19 février… l’iPhone SE 4 ?

Depuis plusieurs jours, les rumeurs autour d’un (ou plusieurs) lancement(s) chez Apple se font de plus en plus insistantes. Elles partent notamment du généralement bien informé Mark Gurman de Bloomberg qui parle d’un nouvel iPhone SE (4ᵉ génération) et d’un MacBook Air avec une puce M4 (le portable est actuellement en M2 et M3).

Tim Cook vient de donner rendez-vous mercredi 19 février pour « rencontrer le nouveau membre de la famille ». Le patron d’Apple reste mystérieux sur la teneur des annonces, ajoutant simplement le hashtag #AppleLaunch au cas où on n’aurait pas compris.

Get ready to meet the newest member of the family.

Wednesday, February 19. #AppleLaunch pic.twitter.com/0ML0NfMedu

— Tim Cook (@tim_cook) February 13, 2025

Pour rappel, l’iPhone SE de 3ᵉ génération a été présenté en mars 2022. Il dispose d’une puce A15 comme l’iPhone 13, mais dans un châssis hérité de l’iPhone 8 (avec Touch ID) avec un écran de 4,7 pouces.

Pour le nouveau modèle, certains parlent d’un « iPhone 16E » à cause de possibles similitudes avec l’iPhone 16. Il serait en effet équipé d’une puce A18, pourrait profiter d’Apple Intelligence et serait le premier modèle à être livré avec un modem maison.

Rendez-vous la semaine prochaine pour savoir à quelle sauce sera préparé ce nouvel iPhone, quel que soit son nom.

☕️ Blue Origin : du succès de New Glenn au licenciement de 10 % de ses effectifs

Il y a tout juste un mois, la fusée New Glenn atteignait l’espace pour son vol inaugural. Une tentative de récupération du premier étage était tentée, sans succès. Mais qu’importe pour la société, dont l’objectif principal était d’aller dans l’espace.

Reuters explique que, lors d’une conférence téléphonique, Dave Limp, CEO de Blue Origin (qui appartient à Jeff Bezos, patron d’Amazon), a annoncé le licenciement « d’environ 10 % » des effectifs. Selon nos confrères, 1 400 employés seraient ainsi priés de partir. Les postes se trouvent principalement en Floride, au Texas et à Washington.

Cette annonce « intervient alors que Blue Origin démarre la production de sa fusée géante New Glenn, qui a effectué son premier lancement tant attendu le mois dernier », rappellent nos confrères. Un calendrier qui peut surprendre, comme le reconnait Dave Limp. Mais il serait nécessaire pour aller de l’avant :

« Il ne fait aucun doute que nous avons eu beaucoup de succès durant les derniers mois. […] Mais quand on regarde là où nous devons aller au cours des 3 - 5 prochaines années, nous sommes arrivés à la conclusion douloureuse que nous ne sommes pas prêts ».

Les licenciements doivent permettre d’augmenter à la fois la cadence de production et de lancement de la fusée.

Aux États-Unis comme en France, YouTube se revendique numéro un des usages TV

YouTube cathodique
Aux États-Unis comme en France, YouTube se revendique numéro un des usages TV

YouTube annonce que la télévision est devenue son premier canal de consommation aux États-Unis, devant le mobile. La filiale de Google revendique par ailleurs une position de numéro un sur le marché américain du streaming, qu’elle entend conserver et renforcer en 2025, notamment grâce à l’IA, envisagée à tous les niveaux, de la création de vidéos au contrôle automatique de l’âge des utilisateurs…

« YouTube est la nouvelle télévision », écrit Neal Mohan, CEO de YouTube, à l’occasion de son état de l’art annuel sur le développement et les enjeux stratégiques de la société. S’il se permet cette déclaration aux accents quelque peu péremptoire, c’est parce que la télévision serait devenue, aux États-Unis, le premier écran par l’intermédiaire duquel YouTube est consommé, avec plus d’un milliard d’heures de vidéos vues par jour en décembre.

YouTube numéro un de la TV aux États-Unis

La vénérable télévision aurait ainsi supplanté l’ordinateur, mais aussi et surtout le mobile, de loin considéré comme le principal pourvoyeur de contenus et services numériques dans les usages du quotidien. « Pour de plus en plus de gens, regarder la télévision signifie regarder YouTube », affirme Neal Mohan.

Il souligne que cette consommation n’est pas l’héritage des habitudes télévisuelles, mais le reflet de la diversité de l’offre YouTube dans son ensemble : « La « nouvelle » télévision ne ressemble pas à l’ « ancienne ». Elle est interactive et intègre des formats comme les Shorts (oui, les gens les regardent à la télévision), des podcasts ou des diffusions en direct, en plus des émissions sportives, des sitcoms et des talk-shows que les gens aiment déjà ».

YouTube revendique dans le même temps une place de numéro un sur la consommation de vidéos en ligne, tous écrans confondus, en s’appuyant sur les chiffres de Nielsen, l’un des grands noms de la mesure d’audience.

La part de marché de YouTube, en nombre d’heures consommée, représente selon Nielsen 11,1 % des usages TV aux États-Unis sur le mois de décembre. La filiale d’Alphabet pèserait ainsi, à elle seule, environ un quart des consommations mesurées sur l’ensemble des chaînes de TV linéaires, diffusions hertziennes et câble confondues.

Avec ses 11,1 % de parts de marché, YouTube alimenterait également un quart du temps passé devant des vidéos consommées en streaming (43,3 % de la consommation totale), loin devant ses concurrents spécialistes de la vidéo sur abonnement (SVOD) Netflix (8,5 %), Amazon via Prime Video (4 %), Hulu (2,5 %) ou Disney+ (2,1 %).

YouTube, première chaîne TV des États-Unis… et de France ?

Comparé à celui d’autres grands acteurs du streaming, le succès de YouTube doit en partie à son modèle économique, puisqu’une large majorité du catalogue est proposé en accès gratuit financé par la publicité. Ce qui n’empêche pas les formats longs ou les productions ambitieuses, comme en a témoigné, à l’automne 2024, le succès sans précédent du film Kaizen, qui raconte comment le youtubeur Inoxtag a gravi l’Everest. Publiée mi-septembre, la vidéo de 2h26 affiche aujourd’hui 41 millions de vues.

Justine Ryst, directrice générale de YouTube en France, s’était félicitée début novembre des audiences grandissantes de la plateforme. Dans un entretien à l’AFP, elle n’hésitait pas, alors, à présenter YouTube « comme la première chaîne de télévision en France », arguant d’une audience cumulée de 42,6 millions d’usagers de 15 ans et plus dans l’Hexagone au mois de mai. « La télévision, c’est aujourd’hui le deuxième écran de consommation de YouTube en France, après le téléphone mobile, expliquait-elle encore. C’est une vraie tendance qui s’installe et qui va avec l’observation du succès des formats longs, voire très longs ».

À l’époque, la comparaison entre l’audience de YouTube et celle d’une chaine de TV avait été jugée quelque peu cavalière par Yannick Carriou, PDG de Médiamétrie, le grand spécialiste français de la mesure d’audience. « YouTube n’est pas une chaine de télévision, et donc encore moins « la première chaîne de télévision », et ce indépendamment du développement de ses usages que personne ne peut nier. Mais les plateformes vidéo répondent à d’autres enjeux, et ont des perspectives et des contraintes différentes », avait-il commenté.

« L’épicentre de la culture »

Il n’est pas dit que ces subtilités sémantiques comptent vraiment pour Nael Mohan, qui voit plutôt YouTube comme « l’épicentre de la culture », notamment parce que la plateforme offre une dimension internationale. Il prend l’exemple de la française Sarah Lezito, cascadeuse moto (stunt), dont 95 % du temps de visionnage est à mettre au crédit d’internautes basés hors de France.

La plateforme assume dans ce contexte de continuer à cultiver son caractère protéiforme, mêlant aussi bien vidéos courtes à dimension virale (les Shorts), que débats politiques, retransmission d’événements sportifs que créations de vidéastes, amateurs ou professionnels. Ou podcasts, puisque YouTube revendique aussi d’être, aux États-Unis, la plateforme numéro un en la matière. Selon les chiffres d’Edison Research, 31 % des auditeurs de podcasts y placeraient YouTube au premier rang de leurs usages, devant Spotify (27 %) et Apple Podcasts (15 %).

De l’IA pour les créateurs… et la détection de l’âge

Pour entretenir la flamme, YouTube place, sans trop de surprise, l’IA parmi ses priorités stratégiques de 2025. La plateforme évoque en premier lieu les outils à venir dédiés aux créateurs. Elle annonce par exemple l’intégration à venir de Veo 2, son modèle de création de contenus vidéo par IA, au sein des outils Dream Screen et Dream Track qui permettent déjà de générer soit des images de fond, soit des pistes sonores.

Outre le doublage automatique des vidéos ou le sous-titrage généré par IA, YouTube promet également la généralisation des outils de suggestion assistés par IA au sein de son Studio pour, par exemple, obtenir des propositions de miniatures ou de titres adaptées au contenu.

YouTube évoque enfin un projet, encore non présenté en détail, qui consiste à mettre à profit le machine learning pour estimer l’âge de l’internaute et moduler, en fonction, la nature des contenus ou des protections qui lui seront proposés. Un porte-parole de l’entreprise précise à Engadget que l’outil analysera par exemple les recherches effectuées par l’utilisateur, son historique ou l’ancienneté de son compte, pour déterminer son âge. « Par exemple, si quelqu’un recherche fréquemment des informations sur les prêts hypothécaires ou les impôts, cela indique probablement que cette personne a plus de 18 ans », illustre le site américain. Le dispositif aurait vocation à être testé courant 2025, en vue d’un déploiement à plus grande échelle à partir de 2026.

DOGE : Aux États-Unis, plusieurs plaintes contre l’accès aux données par le service d’Elon Musk

La justice américaine tiendra-t-elle la laisse ?
DOGE : Aux États-Unis, plusieurs plaintes contre l’accès aux données par le service d’Elon Musk

Alors que le service DOGE créé par Donald Trump et mené par Elon Musk a mis les mains dans divers systèmes informatiques de l’État américain, plusieurs actions en justice sont en cours pour le bloquer.

Depuis l’investiture de Donald Trump, le service nouvellement créé DOGE et dirigé par Elon Musk s’est précipité dans toute l’administration fédérale et les agences étasuniennes. Les agents de ce service, souvent très jeunes et menés par des anciens des entreprises du milliardaire, ont visé les systèmes informatiques du Trésor américain et du service des ressources humaines fédérales, mais aussi de différentes agences comme Medicare et Medicaid.

Mais plusieurs questions juridiques se posent sur cette campagne éclair, qualifiée la semaine dernière de « blitz » (en référence à la campagne de bombardements stratégiques durant la Seconde Guerre mondiale menée par l’aviation allemande contre le Royaume-Uni) par le Washington Post, qui a recueilli la parole de plusieurs responsables de l’administration.

Les responsables des agences mais aussi Elon Musk visés par les plaintes

Comme l’explique ArsTechnica, trois plaintes récentes demandent à ce que le DOGE n’ait plus accès aux données et qu’il supprime celles qu’il a récoltées, considérant qu’elles ont été consultées illégalement.

L’une d’entre elles, déposée mardi [PDF], vise l’OPM (le service des ressources humaines fédérales) et son responsable Charles Ezell, le service du DOGE, mais aussi Elon Musk lui-même en tant que responsable de ce service administratif créé temporairement. Cette plainte, déposée par plusieurs syndicats de fonctionnaires américains épaulés par les avocats de l’EFF, affirme que « la loi américaine sur la protection de la vie privée interdit aux personnels de l’OPM de donner accès aux millions de dossiers à ceux du DOGE, qui n’ont pas de besoin légal et légitime pour un tel accès ».

Elle ajoute qu’aucune exception à cette loi ne couvre l’accès du DOGE aux dossiers détenus par l’OPM et affirme que « l’action de l’OPM accordant au DOGE un accès complet, continu et permanent aux systèmes et dossiers de l’OPM pour une période non spécifiée signifie que des dizaines de millions d’employés du gouvernement fédéral, de retraités, de contractants, de candidats à l’emploi, de membres de familles concernés et d’autres tiers n’ont aucune garantie que leurs informations bénéficieront de la protection que la loi fédérale leur accorde ».

« La violation de données la plus importante et la plus conséquente de l’histoire des États-Unis »

Une autre plainte [PDF] a été déposée lundi 10 février par un syndicat d’enseignants, un syndicat de travailleurs de l’aérospatial, une association de retraités du service public américain et un syndicat de fonctionnaires. Celle-ci attaque le Trésor américain, son secrétaire Scott Bessent, l’OPM et Charles Ezell et le ministère de l’Éducation des États-Unis pour avoir« permis à Elon Musk et à un groupe de loyalistes importés de ses entreprises privées de s’approprier les informations personnelles de millions d’Américains, en violation des exigences légales [de la loi américaine sur la protection de la vie privée] ».

Enfin, l’ONG Electronic Privacy Information Center (EPIC) a porté, elle aussi, les actions du DOGE d’Elon Musk devant un tribunal [PDF]. Selon ses avocats, leur plainte « découle de la violation de données la plus importante et la plus conséquente de l’histoire des États-Unis, actuellement en cours au Département du Trésor et à l’Office de gestion du personnel des États-Unis ». Pour eux, « cette violation sans précédent de la vie privée et de la sécurité concerne les informations personnelles de dizaines de millions de personnes, dont la quasi-totalité des employés fédéraux et des millions de membres du public américain ». L’EPIC accuse aussi l’OPM, le Trésor américain et le DOGE d’avoir « permis l’utilisation illégale de systèmes de données critiques hébergés par l’OPM et le département du Trésor, mettant en danger les plaignants et des millions d’autres Américains ».

Et ce ne sont pas les seules actions en justice contre les actions du DOGE depuis l’investiture de Donald Trump. Le New York Times a mis en ligne une page recensant toutes les plaintes contre l’agenda de Trump. Le DOGE en rassemble déjà 15 (en incluant les trois détaillées ci-dessus).

D’anciens employés d’Elon Musk mais aussi des greffiers de la Cour suprême et un consultant de McKinsey

Comme l’explique la plainte du syndicat d’enseignants et comme nous l’avions déjà évoqué, une bonne partie des agents du DOGE viennent des entreprises d’Elon Musk. Business Insider a enquêté sur cette équipe.

Elle serait composée d’une trentaine de personnes, composée de développeurs, d’anciens greffiers de la Cour suprême (notamment auprès du juge Clarence Thomas, l’un des plus conservateurs de la Cour), d’un ancien consultant de McKinsey et de financiers d’entreprise. Selon le média américain, la plupart sont en début de carrière. La quasi-totalité du personnel du DOGE sont enregistrés comme des bénévoles.

Un seul d’entre eux, Chris Young, travaillait auparavant en tant que conseiller politique. Ce stratège républicain, qui a aussi travaillé pour le laboratoire pharmaceutique PhRMA, avait déjà été embauché par Elon Musk à l’été 2024 pour élargir les efforts du milliardaire en matière d’organisation de terrain et d’incitation au vote pour l’extrême droite.

☕️ Apple va s’allier à Alibaba pour lancer son IA en Chine

Joe Tsai, cofondateur et président d’Alibaba, a confirmé mercredi que son groupe fournirait bientôt les infrastructures nécessaires au lancement d’Apple Intelligence en Chine. « Ils ont discuté avec un certain nombre d’entreprises en Chine. Au final, ils ont choisi de faire affaire avec nous. Ils veulent utiliser notre IA pour alimenter leurs téléphones. Nous sommes extrêmement honorés de faire affaire avec une grande entreprise comme Apple », a déclaré Joe Tsai. Ses propos ont été rapportés par Reuters, en marge du Sommet mondial des gouvernements, organisé cette semaine à Dubaï. Apple n’a pour l’instant pas commenté cette information, initialement rapportée mardi par The Information.

L’enjeu est cependant de taille pour la marque américaine. Ses derniers résultats financiers ont en effet confirmé le recul de ses ventes en Chine, notamment sur le marché des smartphones, où Apple rivalise avec des poids lourds locaux tels que Huawei ou Vivo. Plusieurs analystes estiment que l’absence des fonctionnalités liées à Apple Intelligence participe au recul de l’iPhone. La conclusion d’un accord entre Apple et un acteur chinois du cloud était donc, dans ce contexte, particulièrement attendue.

Pour lancer ses fonctions d’IA en Chine sans crainte de sanctions, Apple doit en effet garantir à Pékin que ses services respecteront la réglementation locale. Celle-ci impose, entre autres mesures, la suppression des contenus qualifiés d’illicites par le régime. Pour ce faire, la société américaine n’a pas vraiment d’autre choix que de nouer un partenariat avec un acteur local. Elle aurait, d’après The Information, étudié les possibilités offertes par Bytedance (maison mère de TikTok), Baidu et même le nouveau venu, DeepSeek, avant de finalement jeter son dévolu sur Alibaba.

Rappelons qu’Apple Intelligence promet des fonctionnalités d’intelligence artificielle générative avec trois niveaux de traitement. Le premier relève de l’inférence locale, c’est-à-dire des calculs réalisés directement sur le smartphone. Le deuxième capitalise sur la propre infrastructure distante d’Apple, baptisée Private Cloud Compute (PCC) et censée offrir des garanties très élevées en matière de sécurité. Le troisième, enfin, consiste en un appel à un service tiers : aux États-Unis, les utilisateurs d’iPhone compatibles avec Apple Intelligence peuvent par exemple recourir à ChatGPT directement depuis l’environnement d’iOS.

En Europe, Apple Intelligence sera pour rappel déployé en avril avec iOS/iPadOS 18.4 et macOS 15.4.

Réalité mixte : Microsoft et Anduril se partagent le casque militaire américain IVAS

Nouvelle flamme à l'Ouest
Réalité mixte : Microsoft et Anduril se partagent le casque militaire américain IVAS

Microsoft et Anduril viennent d’annoncer un important partenariat pour le développement de solutions de réalité mixte destinées à l’armée américaine. Conséquence notamment de l’arrêt du HoloLens 2 à l’automne dernier, il consacre un peu plus la position de Microsoft comme pourvoyeur de services.

En novembre 2018, Microsoft remportait un contrat de 480 millions de dollars avec l’armée américaine. La firme devait alors fournir 100 000 casques HoloLens et développer des usages spécifiques, dont des « batailles sans effusions de sang ». Il s’agissait du projet IVAS, pour Integrated Visual Augmentation System, une version dédiée du casque HoloLens à visée militaire. Au sein de Microsoft, une partie du personnel avait fortement protesté contre ce développement.

En octobre dernier, Microsoft annonçait finalement arrêter la commercialisation du casque HoloLens 2, sorti entre temps. Un petit coup de tonnerre qui n’avait surpris personne. Quelques mois auparavant, la firme licenciait ainsi un millier de personnes et imposait une réorganisation de sa division Mixed Reality. Pour autant, la société se disait toujours « pleinement engagée » dans le projet IVAS. Entre temps, le montant du contrat avait grimpé à la bagatelle de 21,8 milliards de dollars.

C’est dans ce contexte qu’est intervenue l’annonce faite hier soir : un partenariat avec la société Anduril pour la poursuite d’IVAS.

Anduril sur le casque, Microsoft sur l’infrastructure de services

« Dans le cadre de cet accord de partenariat, et sous réserve de l’approbation du ministère de la Défense, Anduril supervisera la production, le développement futur du matériel et des logiciels, ainsi que les délais de livraison. Cet accord fait également de Microsoft Azure le cloud hyperscale privilégié d’Anduril pour toutes les charges de travail liées à l’IVAS et aux technologies d’intelligence artificielle d’Anduril », indique le communiqué.

Le décor est donc planté et les objectifs nombreux. Le futur casque devra ainsi fournir « aux soldats un système complet, porté sur le corps, qui intègre la réalité augmentée (AR) et la réalité virtuelle (VR) pour donner aux combattants des capacités de perception au-delà de la ligne de visée ». IVAS doit également garantir « l’efficacité au combat, la survivabilité contre les drones » et accélérer « le commandement de mission des systèmes sans pilote ».

Retour aux « sources »

Le partenariat doit tirer parti des forces de chaque entreprise. Anduril fabrique du matériel militaire depuis 2017, tandis que Microsoft s’est fait une place de choix dans le cloud avec son bouquet Azure (en deuxième place derrière AWS). Signalons que pour Palmer Luckey, fondateur et CEO d’Anduril, il s’agit presque d’un retour aux premières amours : il avait créé le premier casque Oculus, avant que la société soit rachetée par Meta.

« Nous nous éloignons du développement de matériel, mais nous continuerons à fournir un soutien pour le matériel et le logiciel HoloLens jusqu’en 2027, comme annoncé en octobre. Nous restons engagés dans le programme IVAS et nous nous concentrerons sur les technologies du cloud et de l’IA, qui serviront de base à IVAS en tant que plateforme de connaissance de la situation », a en outre déclaré Robin Seiler, vice-président de Microsoft chargé de la réalité mixte, à The Verge.

Parcours semé d’embuches

Anduril est donc au premier plan désormais pour le projet IVAS. On pouvait se douter qu’une passation de pouvoir allait avoir lieu : en septembre dernier, Anduril annonçait l’intégration de son logiciel Lattice dans les casques IVAS. Il est chargé de la détection, du suivi et de la classification des objets apparaissant dans le champ visuel.

Pour autant, l’histoire du projet IVAS a été semé d’embuches. Comme le rappelle TechCrunch, un rapport de 2022 par l’inspection générale du ministère américaine de la Défense (DoD) avait relevé de nombreux problèmes. Outre ceux liés à la technique et une fiabilité à travailler (il s’agissait alors de prototypes), le rapport notait des nausées et maux de tête chez une partie des soldats qui avaient participé aux expériences.

« Fournir l’IVAS sans obtenir l’acceptation de l’utilisateur pourrait entraîner le gaspillage de 21,88 milliards de dollars de fonds publics pour mettre en place un système que les soldats pourraient ne pas vouloir utiliser, ou ne pas utiliser comme prévu », prévenait alors le ministère.

Pour Palmer Luckey, en tout cas, le succès de l’opération ne fait aucun doute. Dans son billet, celui qui se décrit comme « un fanboy de Microsoft » affirme que la firme de Redmond « a prévu des choses assez extraordinaires en matière d’IA et de cloud ». Il annonce avoir hâte de voir ces évolutions, pour qu’il puisse se consacrer à ce qu’il « fait de mieux ». « Je suis, après tout, le meilleur concepteur d’écrans montés sur la tête au monde », assure-t-il. Plein d’enthousiasme, il termine ainsi son billet : « « Quoi que vous imaginiez, aussi fou que vous m’imaginiez, multipliez-le par dix et recommencez. Je suis de retour, et je ne fais que commencer ».

☕️ OpenAI ne sortira pas o3 en « standalone »

En décembre dernier, OpenAI vantait les capacités de son nouveau modèle o3. Mais l’entreprise a finalement décidé de ne pas sortir ce modèle seul.

Dans un message publié sur X, le CEO de l’entreprise, Sam Altman, affirme : « Nous ne livrerons pas o3 en tant que modèle autonome ». Comme le fait remarquer TechCrunch, le responsable produit d’OpenAI, Kevin Weil, avait pourtant annoncé il y a moins d’un mois la sortie de o3 pour « février-mars ».

logo OpenAI dans l'obscurité
Mojahid Mottakin – Unsplash

Mais OpenAI va finalement arrêter de commercialiser l’accès à un seul modèle. Elle s’apprête à proposer l’accès à des systèmes plus globaux mêlant l’utilisation des modèles de la série o et de la série GPT. Le premier de ces systèmes sera accessible sous l’appellation GPT-5. « L’un de nos principaux objectifs est d’unifier les modèles de la série O et les modèles de la série GPT en créant des systèmes capables d’utiliser tous nos outils, de savoir quand réfléchir longuement ou non, et d’être généralement utiles pour un très large éventail de tâches », affirme Sam Altman.

Avant cela, OpenAI proposera quand même l’accès à un dernier modèle seul dans les prochaines semaines. Celui-ci était baptisé « Orion » en interne et devait devenir GPT-5, mais sortira sous le nom GPT-4.5.

☕️ X paiera environ 10 millions de dollars à Donald Trump pour sa suspension

En 2021, à la suite des évènements du Capitole aux États-Unis, le réseau social qui s’appelle encore Twitter suspend Donald Trump. L’ancien président, depuis revenu au Bureau ovale, avait déposé plainte dans la foulée, arguant d’une violation du Premier amendement de la Constitution américaine, qui sacralise la liberté d’expression.

La plainte elle-même a fait long feu en première instance. En mai 2022, un juge avait rejeté la plainte, au motif qu’elle était irrecevable. Les avocats de Trump ont aussitôt fait appel. Depuis, la procédure était en attente. Et pour cause, car le contexte a profondément changé depuis. Le rachat du réseau par Elon Musk, sa transformation en X et le retour de Trump à la Maison-Blanche laissaient peu de doute sur l’issue de la plainte. D’autant qu’une affaire semblable a été réglée à l’amiable avec Meta, qui a payé 25 millions de dollars.

Logo de Twitter et de X

X paiera donc « environ 10 millions de dollars » pour clore l’affaire, révèle le Wall Street Journal. Pourquoi un tel écart entre les deux paiements ? Les raisons ne sont pas claires. Peut-être la proximité d’Elon Musk et Donald Trump, le nouveau président ayant nommé son acolyte à la tête du fameux « département de l’efficacité gouvernementale » (DOGE), dont les actions radicales fascinent et inquiètent.

Peut-être également que la restauration rapide du compte de Donald Trump sur X a joué dans la balance. En outre, Elon Musk a injecté plus de 250 millions de dollars dans la campagne du nouveau président l’année dernière.

L’annonce n’est donc pas une surprise. Il y a quelques jours, Bloomberg avait d’ailleurs rapporté que Donald Trump avait abandonné sa plainte contre le réseau social. Les avocats des deux parties s’étaient joints pour la demande officielle au tribunal.

AMD s’allie au troublant émirati G42 pour établir un datacenter à Grenoble

La grande question sur la vie...
AMD s’allie au troublant émirati G42 pour établir un datacenter à Grenoble

À l’occasion du Sommet pour l’action sur l’IA, le fabricant américain de semi-conducteurs a annoncé la création à Grenoble de « l’une des installations de calcul d’IA les plus puissantes de France » en collaboration avec l’entreprise émiratie G42. Celle-ci a pourtant été accusée, fin 2019, d’avoir publié un outil d’espionnage via une application qui a ensuite été retirée des magasins d’application d’Apple et de Google.

Dans un communiqué publié ce lundi 10 février, pendant le Sommet pour l’action sur l’IA, le géant américain des semi-conducteurs AMD a annoncé un investissement « stratégique » destiné à l’ouverture, à Grenoble, d’un data center « à la pointe de la technologie » et dédié à l’IA.

DataOne, le français de l’équipe

Pour mettre en place cette infrastructure informatique, AMD explique avoir noué un partenariat avec l’entreprise française DataOne, une filiale de BSO (société irlandaise qui dispose de 240 points de présence) lancée en novembre 2024. Dans le Dauphiné Libéré, elle explique avoir racheté en novembre dernier les data centers de DXC Technology (anciennement Hewlett Packard Enterprise, HPE) et leurs locaux à Grenoble et Villefontaine, elle aussi dans l’Isère. L’entreprise revendique 50 000 m² sur ses deux sites.

« Nous n’allons garder que les murs » et construire des data centers « totalement différents », explique DataOne à nos confrères. Sans communiquer aucun chiffre d’investissements, l’entreprise explique que ses deux sites disposeront au départ d’une puissance de 15 MW et que son objectif est de passer à 1 GW dans les 5 à 7 ans.

Le troisième partenaire : l’émirati G42

Mais le partenariat entre AMD et DataOne sur le data center de Grenoble voit aussi un troisième acteur intervenir : Core42, une filiale de G42. Le PDG de cette filiale qui est aussi le directeur technique de G42, Kiril Evtimov, affirme d’ailleurs dans le communiqué d’AMD que « la France fait des progrès audacieux en matière d’innovation et d’IA. G42 est fier de contribuer à cet effort. En déployant les GPU AMD, nous renforçons non seulement l’infrastructure d’IA de l’Europe, mais nous permettons également aux entreprises et aux chercheurs d’accélérer l’innovation à grande échelle ».

« Notre collaboration stratégique avec G42 contribuera à dynamiser l’écosystème français de l’IA, en fournissant la capacité de calcul nécessaire pour permettre aux start-ups locales et aux pionniers de l’IA qui conduisent l’innovation de pointe et renforcent l’économie française », affirme dans ce même communiqué la PDG d’AMD, Lisa Su.

Ce projet n’est pas sans rappeler un communiqué de l’Élysée publié la semaine dernière : un projet de 30 à 50 milliards d’euros pour mettre en place « un consortium de champions franco-émiratis ».

L’accord entre la France et les Émirats arabes unis vantait la création d’un « campus de 1 GW dédié à l’intelligence artificielle en France ». La ville et les partenaires n’étaient pas précisés, tandis que le communiqué d’AMD ne parle pas du montant des investissements. Faute de précisions, impossible de savoir si les deux annonces sont liées ou non.

ToTok, une application suspectée d’espionnage

Mais G42 n’est pas n’importe quelle entreprise du numérique. En 2019, un an seulement après la création de cette entreprise émiratie, une enquête du New York Times révélait qu’une application d’appels audio et vidéo nommée ToTok et téléchargée sur des millions de smartphones était en réalité un outil d’espionnage émirati.

Wired conseillait, à l’époque, à ses lecteurs de désinstaller l’application le plus rapidement possible. Elle était distribuée sur les magasins d’applications d’Apple par une entreprise nommée Breej Holding. Celle-ci était présentée par le journal américain comme « très probablement une société écran affiliée à DarkMatter, une société de cyberespionnage et de piratage informatique basée à Abou Dhabi, où travaillent des agents de renseignement émiratis, d’anciens employés de la National Security Agency et d’anciens agents du renseignement militaire israélien ». Selon le journal, DarkMatter était sous le coup d’une enquête du FBI pour de potentiels cybercrimes.

L’Associated Press a prolongé cette enquête et a remarqué que l’application était distribuée sur le magasin de Google par une autre entreprise nommée ToTok Pte. L’agence de presse a aussi découvert que le seul actionnaire déclaré de la seconde entreprise était G42. AP faisait remarquer que « le PDG de la société est Peng Xiao, qui a dirigé pendant des années Pegasus, une filiale de DarkMatter ». Celui-ci est toujours à la tête de G42.

Le Seattle Times expliquait en 2023, que « selon une évaluation des services de renseignement américains datant de 2019, les données recueillies à partir de l’application ont été stockées par une entreprise des Émirats arabes unis appelée Pax AI, dirigée par M. Xiao ». Le média explique d’ailleurs qu’après l’enquête du New York Times, les responsables de l’entreprise ont nié que ToTok ait été conçu pour servir d’outil d’espionnage.

« Comme ToTok fonctionnait si bien, sa popularité a décollé parmi les Émiratis et leurs contacts à l’étranger », expliquait au Seattle Times Bill Marczak, chercheur du Citizen Lab :

« Et comme le chiffrement de l’application n’empêchait pas Group 42 d’accéder aux conversations des utilisateurs de ToTok, l’application a pu fournir un énorme volume de données juteuses aux services de renseignement des Émirats arabes unis. »

G42 redevient fréquentable

Comme l’expliquent nos confrères d’Intelligence Online, dès sa création, G42 a « suscité la méfiance des chancelleries occidentales du fait de ses projets avec Huawei et d’autres groupes chinois. Sous la pression de Washington, G42 a toutefois indiqué cesser toute collaboration avec Pékin et a signé un méga-contrat avec Microsoft en avril 2024, redevenant de fait fréquentable en France ».

☕️ Crytek licencie 15 % de ses effectifs

La mauvaise nouvelle a été annoncée sur les réseaux sociaux par le compte officiel de l’éditeur : « C’est avec une grande tristesse que nous annonçons aujourd’hui devoir licencier environ 15 % de nos près de 400 employés. Ces licenciements touchent les équipes de développement et les services partagés ». 60 personnes environ vont donc se retrouver sur le carreau.

L’entreprise explique sa décision :

« Après avoir suspendu le développement du prochain jeu Crysis au troisième trimestre 2024, nous avons essayé de transférer les développeurs vers Hunt: Showdown 1896. Alors que ce dernier continue d’avancer, Crytek ne peut pas continuer comme avant et rester financièrement viable. Même après des efforts continus pour réduire les coûts et diminuer les dépenses, nous sommes arrivés à la conclusion que des licenciements étaient inévitables pour aller de l’avant ».

Rien n’est précisé concernant la suite du programme pour Crysis 4.

En France, ce jeudi 13 février est marqué par un appel à « une grève générale du jeu vidéo » par le STJV (Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo). Il explique ses revendications dans ce communiqué, puis des précisions dans celui-là.

Il s’agit dans les grandes lignes de demander le « maintien des emplois, l’annulation des licenciements et la responsabilisation des décisionnaires », la « transparence des entreprises sur leurs finances et santé économique », la réorganisation et « la réduction du temps de travail » et enfin la « participation directe des travailleur·ses aux prises de décision dans leur entreprise ».

☕️ Apple TV+ débarque sur smartphones et tablettes Android

L’application Apple TV est désormais disponible sur Google Play, à destination des smartphones et tablettes Android. Les utilisateurs du système d’exploitation de Google peuvent donc désormais accéder aux contenus de leur abonnement Apple TV+ sur leurs terminaux mobiles, mais aussi souscrire directement en passant par leur compte Google Play.

« Disponible dans le monde entier, l’application Apple TV pour Android a été conçue dès le départ pour offrir aux utilisateurs d’Android une interface familière et intuitive », vante Apple. La société promet une prise en charge complète des fonctionnalités de son service, dont la lecture continue avec synchronisation entre plusieurs appareils ou le téléchargement en local pour une consultation hors connexion. Apple signale par ailleurs avoir pris en compte les spécificités d’interface liées aux smartphones pliables.

Apple avait déjà fait un premier pas significatif en direction du monde Android en 2021, avec la mise à disposition de son application Apple TV sur les environnements Android TV (TV connectées, consoles de type Shield, clés HDMI, etc.). La firme cherche ainsi à étendre son rayon d’action, alors qu’elle revendique déjà un parc de plus d’un milliard d’utilisateurs payants dans le monde pour sa très lucrative division Services, incluant les abonnements réalisés via des applications distribuées sur l’App Store.

Voici le Snapdragon 6 Gen 4, avec prise en charge d’INT4 « pour un traitement IA plus rapide »

Voici le Snapdragon 6 Gen 4, avec prise en charge d’INT4 « pour un traitement IA plus rapide »

Avec son nouveau SoC Snapdragon 6 Gen 4, Qualcomm veut ajouter de l’IA générative aux smartphones de milieu de gamme. Elle améliore un peu les performances par rapport à la Gen 3, mais prend surtout en charge la précision INT4 pour l’inférence.

Qualcomm continue d’annoncer de nouveaux SoC à un rythme relativement soutenu. Le Snapdragon 6 Gen 3 (successeur du Snapdragon 6 Gen 1, le Gen 2 n’existe pas) était discrètement ajouté au catalogue en septembre dernier, avec toujours la même complexité dans la nomenclature des puces.

11 % de mieux sur la partie CPU, jusqu’à 29 % sur le GPU

Voilà aujourd’hui que la Gen 4 arrive. Qualcomm annonce « des performances CPU améliorées de 11 % grâce au dernier processeur Kryo, des performances GPU jusqu’à 29 % supérieures avec le GPU Adreno et 12 % d’économies d’énergie pour améliorer l’expérience utilisateur à tous les niveaux ».

Comme les autres SoC de cette gamme, la partie CPU comprend huit cœurs : un cœur « Prime » jusqu’à 2,3 GHz (100 MHz de moins que sur la Gen 3), trois cœurs « Performance » jusqu’à 2,2 GHz et quatre cœurs « Efficiency » jusqu’à 1,8 GHz.

Pour le reste, rien de surprenant : de la 5G jusqu’à 2,9 Gb/s, du Wi-Fi 6E, du Bluetooth 5.4 LE, jusqu’à 16 Go de LPDDR4X ou LPDDR5X au choix, une finesse de gravure en 4 nm, etc. La fiche technique se trouve par là, la page dédiée au Snapdragon 6 Gen 4 par ici.

Prise en charge de l’IA générative, une première pour la série 6

Le constructeur met surtout en avant, « pour la première fois dans cette série, une prise en charge de l’IA générative ». L’IA était déjà présente dans les précédentes versions. En effet, avec la Gen 3 du Snapdragon 6, Qualcomm annonçait des gains jusqu’à 10 % sur la partie CPU, 30 % sur le GPU et 20 % sur le Qualcomm AI Engine. La nouveauté n’est donc pas à chercher dans ce dernier, mais dans le détail des fonctionnalités.

Le constructeur indique que le NPU (neural processing unit) Hexagon de la puce Snapdragon 6 Gen 4 prend désormais en charge les nombres INT4 « pour un traitement IA plus rapide », en plus des INT8 et INT16. Le Snapdragon 8 Gen 2 annoncé en 2022 avait déjà droit à cette précision de 4 bits sur les entiers. À l’époque, Qualcomm affirmait que « la prise en charge de la précision INT4 augmentait les performances par watt de 60 % pour une inférence d’IA soutenue ».

La société évoque aussi une efficacité améliorée du Qualcomm Sensing Hub, avec « un système IA à faible consommation ».

De nouveaux smartphones dans les mois à venir

Selon Qualcomm, plusieurs fabricants annonceront de nouveaux smartphones dans les mois à venir, notamment realme, OPPO and Honor. Le Mobile World Congress (MWC) de Barcelone, qui se tiendra du 3 au 6 mars 2025, devrait être le théâtre de nombreuses présentations de smartphones avec un SoC Snapdragon 6 Gen 4.

Chronopost confirme « un incident ayant conduit à un vol d’une partie des données personnelles »

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Chronopost confirme « un incident ayant conduit à un vol d’une partie des données personnelles »

Contacté par Next, Chronopost confirme une fuite de données personnelles, sans toutefois préciser le nombre de clients concernés. Les risques sont un peu toujours les mêmes en pareille situation, il faut donc redoubler de prudence.

Chronopost victime d’un « incident » le 29 janvier 2025

La nouvelle tourne sur les réseaux sociaux, avec des clients qui expliquent avoir reçu un e-mail de Chronopost suite à une cyberattaque et une fuite de données (ici par exemple). Coup de bluff d’un pirate en quête de notoriété ou vraie annonce ? Nous avons contacté la société qui nous confirme « avoir été victime le 29/01/2025 d’un incident ayant conduit à un vol d’une partie des données personnelles de certains de nos clients ».

La signature dans la nature, en plus d’autres données personnelles

La société ne précise pas les données dérobées, mais donne des détails dans le courrier envoyé aux clients : nom, prénom « et dans certains cas » le numéro de téléphone, l’adresse postale et « la signature telle qu’apposée sur nos preuves de livraisons ».

Ce dernier élément est « nouveau » dans la liste de données ayant fuité, mais il peut faire de gros dégâts si on le combine aux RIB pour « signer » de fausses autorisations de prélèvement par exemple… à condition que la signature soit un tant soit peu réaliste. Apposer une signature propre sur un petit écran tactile est souvent une gageure.

Pour Chronopost, l’incident est clos

Chronopost ajoute que « cet incident, qui n’est pas lié à un rançongiciel, a été maîtrisé dès sa prise de connaissance et est désormais clos ». L’entreprise nous affirme avoir notifié la CNIL « dans les délais impartis » et avertir les clients concernés. Une enquête a immédiatement été ouverte avec l’aide d’experts en cybersécurité. 

Comme toujours en pareille situation, Chronopost leur demande de « rester vigilants face à toute sollicitation suspecte pouvant conduire à l’utilisation de leurs données à des fins de spam ou de tentatives de phishing ».

De son côté, la société a « renforcé [ses] systèmes, notamment en améliorant la sécurité de l’application impactée et [sa] réponse face aux événements suspects ».

Le service presse de Chronopost n’a pas souhaité nous donner de précisions supplémentaires sur le nombre de clients concernés ni sur la liste précise des données dérobées.

Une fuite de plus dans un océan de cyberattaques

Bref, une fuite de plus à ajouter à la très longue liste des entreprises victimes de cyberattaques réussies ces derniers mois : Boulanger, Cultura, DiviaMobilités, Truffaut, Cybertek et Grosbill (qui font partie du même groupe), l’Assurance retraite, RED by SFR, Meilleurtaux, Ornikar, Free (fixe et mobile), Picard, Molotov, Auchan et le Point, un client de Mediboard, Direct Assurance, Norauto, des fédérations françaises de sport, E.Leclerc, Aides.org

Sans compter que parfois ce sont les internautes eux-mêmes qui partagent leurs propres données bancaires à la demande d’un influenceur.

☕️ Apple autorise le transfert des achats entre comptes… mais pas en Europe

Comme relevé par 512 Pixels, Apple a publié un nouvel article sur son site de support technique pour détailler une procédure réclamée depuis longtemps : transférer des achats d’un compte à un autre. Cependant, cette procédure n’est pas disponible en Europe et réclame de nombreuses conditions pour fonctionner. La fiche dispose pourtant déjà d’une version en français.

Les restrictions sont nombreuses. La plus importante est que les deux comptes doivent vous appartenir et être configurés dans le même pays. Apple cite l’exemple d’un transfert vers le compte d’applications ou d’autres achats réalisés depuis un compte secondaire. Deuxièmement, les deux comptes doivent être configurés sur le même iPhone ou iPad. La procédure n’est pas disponible sur Mac.

logo apple
Unsplash

Il ne s’agit que des limitations les plus significatives. Il y en a d’autres : il faut attendre 15 jours depuis le dernier achat pour lancer la procédure, le compte secondaire ne doit pas être lié à une famille iCloud ou avoir été configuré pour partager ses achats, l’authentification à deux facteurs doit être activée sur les deux comptes, tout solde restant sur le compte secondaire doit avoir été dépensé, aucune location ou précommande ne doit être active, etc. La liste est longue.

Apple ajoute deux précisions importantes. La première est que la procédure transfère l’intégralité des achats. Ensuite, une fois les achats transférés, le compte secondaire ne pourra plus en effectuer de nouveaux. Enfin, la procédure peut être annulée, mais ne pourra plus être relancée pendant un an. Apple ne donne aucune justification sur cet imposant délai.

KDE Plasma 6.3 sait cloner les panneaux et propose un affichage plus net

Un petit coup de polish ?
KDE Plasma 6.3 sait cloner les panneaux et propose un affichage plus net

L’environnement de bureau KDE Plasma revient en version 6.3, avec à son bord une longue série de nouveautés et améliorations, certaines importantes comme la refonte de la mise à l’échelle fractionnaire.

Plasma 6.3 devrait être une version particulièrement appréciée de l’environnement de bureau. Fraichement annoncée hier soir, elle est encore peu disponible à l’heure où nous écrivons ces lignes, y compris dans les distributions de type rolling release. Il devrait s’écouler entre 24 et 48 heures afin que tout le monde soit servi. Concernant les distributions plus classiques comme Ubuntu, il faudra attendre la prochaine version majeure.

Plasma 6.3, côté visuel

L’une des nouveautés les plus importantes de cette version est la refonte complète de la mise à l’échelle fractionnaire. Dans l’annonce, on peut lire que Kwin, le gestionnaire de fenêtres de KDE, « fait un effort plus important pour accrocher les éléments à la grille de pixels de l’écran, réduisant considérablement le flou et les lacunes visuelles partout et produisant des images plus nettes et plus claires ». Il y a deux conséquences principalement : un affichage plus net quand on utilise la mise à l’échelle (très courante sur les écrans 4K par exemple) et ou la fonction zoom.

On reste dans le visuel avec une augmentation de la précision des couleurs dans le mode « Lumière de nuit », avec ou sans profil ICC. On peut en outre personnaliser cette précision, mais l’équipe de KDE avertit : le changement peut avoir un impact sur les performances.

Enfin, les widgets placés sur le bureau et les fenêtres contextuelles des composants placés sur le panneau sont désormais légèrement translucides. D’ailleurs, puisque l’on parle de panneaux, il est maintenant possible de les cloner. Pour accéder à la fonction, faites un clic droit sur le panneau visé – par exemple la barre des tâches – et sélectionner « Afficher la configuration du panneau ». Là, la fonction Cloner apparaîtra. Sur la barre des tâches par exemple, une seconde apparait, que l’on peut positionner sur les trois autres bords.

Le menu principal comporte quelques petites modifications. Par exemple, une section Aide fait son apparition pour concentrer toutes les ressources liées. En revanche, la section Configuration disparait, son contenu ayant été transféré dans Système.

En outre, le changement de catégorie se fait maintenant au clic, et plus au simple survol de la souris, même si ce comportement peut être restauré. Enfin, l’équipe reconnait que le passage aux icônes symboliques pour ces catégories n’a pas été du gout de tout le monde. On peut donc les modifier dans l’Éditeur de menus.

Gestion et surveillance du matériel

Plusieurs apports intéressants aussi pour le support et l’exploitation du matériel. Les tablettes graphiques sont choyées dans cette version avec une section remaniée dans Configuration. Plusieurs fonctions y font leur apparition. On peut par exemple associer tout ou partie d’un écran. Ce réglage peut d’ailleurs être répercuté à tous les écrans ou personnalisé pour chacun.

En outre, l’étalonnage de la tablette se veut plus précis et la fonction de test renvoie des informations sur l’inclinaison et la pression. La personnalisation fait un bond, puisque l’on peut modifier les actions des éventuels boutons, tout comme la courbe de pression et la plage.

Concernant le matériel, Plasma 6.3 offre globalement plus d’informations. C’est le cas dans le Centre d’informations, qui fait apparaitre désormais des données sur l’ensemble des GPU présents ou encore sur nombre de cycles qu’a déjà faits la batterie. L’application Surveillance du système se renforce aussi. Le taux d’occupation CPU est plus précis et l’application se montre elle-même plus frugale en ressources. Sur FreeBSD, elle affiche pour la première fois des statistiques sur le GPU.

On trouve en outre plusieurs fonctions liées. Pour les imprimantes, par exemple, Plasma 6.3 affiche maintenant la file d’impression dans le widget dédié. Ce dernier intègre aussi une flèche pour indiquer celles en cours d’impression. Un autre service fait son apparition pour détecter les applications fermées par le noyau par manque de mémoire, et notifier l’utilisateur le cas échéant.

Et puisque l’on est dans le matériel, citons un autre ajout bien pratique : une option pour couper automatiquement le touchpad sur un ordinateur portable au branchement d’une souris, pour éviter les actions accidentelles.

De nombreuses petites améliorations

La liste des améliorations de Plasma 6.3 contient bon nombre de petits ajouts qui parleront à une partie ou une autre des utilisateurs. Par exemple, une fonction « Afficher la cible » apparait dans le menu contextuel des liens symboliques. Dans le même ordre d’idée, si un PC est configuré comme point d’accès réseau, Plasma génère automatiquement un mot de passe aléatoire pour ce réseau.

Plusieurs apports dans Discover (la logithèque de Plasma) sont liés à la sécurité. Sur la fiche des applications, on peut maintenant voir si elles possèdent une sandbox. De même, les fiches indiquent si les paquets des applications ont été préparés directement par l’équipe en charge ou vérifiés par des tiers de confiance.

Parmi les autres petits ajouts, citons l’apparition d’une notification générale groupée pour les notifications manquées lorsque l’on sort du mode Ne pas déranger. Les développeurs ont aussi modifié un comportement lors de la copie ou du déplacement d’un fichier : « lorsque vous faites glisser un fichier en dehors d’une fenêtre pouvant être partiellement en dessous d’autres fenêtres, il ne saute plus vers le haut, masquant potentiellement ce dans quoi vous vouliez le faire glisser ».

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