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[Édito] Le temps de l’information

Chi va piano, va sano
[Édito] Le temps de l’information

Entre la genèse et la « mort » d’une information, il peut s’en passer des choses. On vous propose de plonger dans les premiers instants de vie d’une information sur Next, et sur la manière dont nous appréhendons les choses. Un édito sous la forme d’une confession intime.

Dans la revue des médias, Christian Delporte (professeur d’histoire contemporaine et président de la Société pour l’histoire des médias) expliquait en 2016 que « l’émergence de la radio puis de la télévision au XXe siècle n’a pas bouleversé les logiques d’information installées par la presse à la fin du XIXe siècle. Ce qui change, c’est la transformation de la temporalité : de quotidienne, elle devient instantanée ».

Les réseaux sociaux et l’omniprésence des smartphones connectés h24 à Internet n’ont fait qu’accélérer les choses. Face à cette instantanéité, se pose la question du temps de l’information. De manière générale, il faut distinguer deux types d’informations.

L’information officielle : aller droit au but

Il y a tout d’abord l’annonce officielle : un communiqué de presse, une déclaration d’un dirigeant, etc. Suivant l’importance de l’information (et l’appétence des médias pour le sujet en fonction de leur ligne éditoriale), se lance alors plus ou moins une course contre-la-montre pour publier au plus vite, être parmi les premiers.

En plus d’informer, c’est aussi l’occasion de parfois engranger un maximum de visiteurs, d’apparaitre en bonne position dans les moteurs de recherche et donc de se faire connaitre. C’est un enjeu important pour bon nombre de médias, avec une finalité différente. Sur Next, on ne cherche pas à multiplier les pages vues pour vendre de la publicité, toutefois on cherche à toucher de nouveaux lecteurs pour ensuite les convaincre de nous soutenir et de s’abonner.

Il faut faire la part des choses entre le besoin de rapidité et celui d’ajouter un minimum de contexte et des précisions si nécessaire. Avoir l’information, c’est une chose, jauger de son importance en est une autre. À chacun d’appliquer sa recette.

Sur Next, on donne au moins un peu d’éléments aux lecteurs et on peut évidemment y revenir plus tard, avec une analyse plus poussée.

Nos sources et nos enquêtes

L’autre grande source d’information n’est pas officielle et les possibilités sont alors nombreuses. Il y a des messages (anonymes) envoyés par une source, ce qui demande de plus ou moins longues vérifications avant de décider si nous allons en parler.

Il y a des enquêtes dont le journaliste est à l’origine. Citons dans les exemples récents l’enquête de Jean-Marc avec plus de 1 500 sites GenAI qui polluent le web et Google, et la mienne sur des applications pour surveiller son conjoint, sous couvert de contrôle parental. Dans mon cas, c’est la partie la plus intéressante du travail… même s’il faut parfois accepter de faire chou blanc.

Les sources publiques 2.0 : TikTok, X, forum

Autre source prisée de certains médias et influenceurs : des publications sur des réseaux sociaux, des forums, etc.

Le phénomène n’est pas nouveau, il est au moins aussi vieux que les réseaux eux-mêmes, mais plusieurs exemples récents montrent qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Nous en avons quelques-uns en tête. Tout d’abord, des vidéos TikTok sur de prétendues amendes (que personne n’a pu produire) pour avoir payé au péage avec Apple Pay, qui ont été jusqu’à faire réagir Emmanuel Macron.

La « fuite » de données chez EDF, ensuite. Les premières actualités se sont uniquement basées sur un message publié par un pirate dans un forum spécialisé. Quel crédit lui accorder ? Dans notre cas, pas grand-chose sans une confirmation. Et, effectivement, il s’est avéré que c’était un coup de bluff.

Dans un registre un peu différent, il y a eu début février également le cas de l’Ademe et des gros forfaits. Nous n’allons pas revenir sur les détails de cette affaire, mais certains se sont un peu vite emballés sur un projet de loi qui « se prépare ». L’Ademe nous avait alors confirmé ne pas avoir ce pouvoir. L’Assemblée nationale l’indique aussi sur son site.

Plus récemment, nous avons eu un tweet avec une capture d’écran sur la fermeture du réseau câble de SFR. D’une situation personnelle, on est rapidement passé à une fermeture globale, actée pour certains à la fin de l’année. SFR nous indique finalement que la migration « s’étalera sur plusieurs années ».

Il faut laisser le temps au temps, mais…

Des exemples récents provenant de plusieurs sources différentes. Sur Next, cela fait des années qu’on a décidé de ne pas céder aux sirènes de la course à l’information dans ce genre de cas, et donc de se laisser le temps nécessaire pour confirmer (ou pas) ce genre de message.

Nous aurions pu parler d’EDF, de l’Ademe et de SFR quasiment en même temps que tout le monde. Mais nous avons à chaque fois contacté le service concerné afin d’avoir un retour. Les exemples mis en avant dans cet édito sont évidemment choisis et ce n’est pas toujours possible d’avoir une réponse, mais il faut au moins essayer. Nous ne sommes bien sûr pas les seuls à agir ainsi.

…le temps est aussi mon précieuuuuuuux

Nous ne le savons que trop bien : le temps est précieux et il faut en garder pour nos enquêtes et nos dossiers. Un équilibre – une histoire de curseur dans notre jargon interne – pas toujours facile à trouver et en constante évolution.

Sur telle faille, faut-il entrer dans tous les détails techniques ou bien parler des conséquences et des correctifs ? Sur tel rapport d’une institution, doit-on le lire en entier et vous en proposer un digest ou mettre l’accent sur un point précis.

Il y a l’actu « chaude » sur laquelle, sans faire la course, on part du principe qu’elle mérite un relais rapide après vérification. Il y a ensuite l’information qui, en plus d’une confirmation, mérite un approfondissement ou une remise en contexte, dans le but de faciliter sa compréhension par le lecteur. Enfin, il y a nos enquêtes, interviews et dossiers qui peuvent parfois prendre de longs mois avant de sortir.

Sur Next, nos contenus sont pour le moment séparés en plusieurs catégories. On retrouve les briefs pour les informations factuelles rapides ou des revues de presse. Pour des contenus un peu plus fouillés ou importants, nous avons l’actu simple (avec une image). Enfin, nous avons une mise en avant pour des contenus prémiums ou des articles dont on estime avoir mené un travail supplémentaire d’information et/ou d’analyse.

On se pose beaucoup de questions sur Next (pas toujours avec la réponse).

☕️ Exposition aux ondes : l’ANFR demande le retrait des Ulefone Note 16 Pro et Oukitel WP28

Dans un communiqué, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) demande aux entreprises Tesskoni Tech et Bogdan Constantin Ecobici « de procéder au retrait du marché français et au rappel des téléphones Ulefone Note 16 Pro et Oukitel WP28 à la suite d’un dépassement de la limite de débit d’absorption spécifique (DAS) constaté sur ces modèles ».

Comme c’est le cas en pareille situation, l’Agence rappelle que « les distributeurs sont tenus de mettre en œuvre ces mesures de retrait et de rappel », que ce soit dans les boutiques physiques ou des plateformes de vente en ligne. De leur côté, « les propriétaires de ces téléphones sont invités à les rapporter à leur point de vente », précise enfin l’Agence.

L’Ulefone Note 16 Pro a été flashé avec un DAS membre de 4,78 W/kg contre 4,06 W/kg pour l’Oukitel WP28, alors que la limite réglementaire est de 4 W/kg (depuis le 1ᵉʳ juillet 2020). Face à ces constatations, l’ANFR « a mis en demeure les sociétés […] de prendre toutes les mesures appropriées pour mettre fin aux non-conformités », aussi bien sur les équipements sur le marché et ceux déjà commercialisés.

La suite, on la connait : « Ces mesures n’ayant pas été prises, l’ANFR a adopté deux décisions administratives enjoignant ces sociétés à procéder au retrait du marché français et au rappel des téléphones ».

[Édito] Le temps de l’information

Chi va piano, va sano
[Édito] Le temps de l’information

Entre la genèse et la « mort » d’une information, il peut s’en passer des choses. On vous propose de plonger dans les premiers instants de vie d’une information sur Next, et sur la manière dont nous appréhendons les choses. Un édito sous la forme d’une confession intime.

Dans la revue des médias, Christian Delporte (professeur d’histoire contemporaine et président de la Société pour l’histoire des médias) expliquait en 2016 que « l’émergence de la radio puis de la télévision au XXe siècle n’a pas bouleversé les logiques d’information installées par la presse à la fin du XIXe siècle. Ce qui change, c’est la transformation de la temporalité : de quotidienne, elle devient instantanée ».

Les réseaux sociaux et l’omniprésence des smartphones connectés h24 à Internet n’ont fait qu’accélérer les choses. Face à cette instantanéité, se pose la question du temps de l’information. De manière générale, il faut distinguer deux types d’informations.

L’information officielle : aller droit au but

Il y a tout d’abord l’annonce officielle : un communiqué de presse, une déclaration d’un dirigeant, etc. Suivant l’importance de l’information (et l’appétence des médias pour le sujet en fonction de leur ligne éditoriale), se lance alors plus ou moins une course contre-la-montre pour publier au plus vite, être parmi les premiers.

En plus d’informer, c’est aussi l’occasion de parfois engranger un maximum de visiteurs, d’apparaitre en bonne position dans les moteurs de recherche et donc de se faire connaitre. C’est un enjeu important pour bon nombre de médias, avec une finalité différente. Sur Next, on ne cherche pas à multiplier les pages vues pour vendre de la publicité, toutefois on cherche à toucher de nouveaux lecteurs pour ensuite les convaincre de nous soutenir et de s’abonner.

Il faut faire la part des choses entre le besoin de rapidité et celui d’ajouter un minimum de contexte et des précisions si nécessaire. Avoir l’information, c’est une chose, jauger de son importance en est une autre. À chacun d’appliquer sa recette.

Sur Next, on donne au moins un peu d’éléments aux lecteurs et on peut évidemment y revenir plus tard, avec une analyse plus poussée.

Nos sources et nos enquêtes

L’autre grande source d’information n’est pas officielle et les possibilités sont alors nombreuses. Il y a des messages (anonymes) envoyés par une source, ce qui demande de plus ou moins longues vérifications avant de décider si nous allons en parler.

Il y a des enquêtes dont le journaliste est à l’origine. Citons dans les exemples récents l’enquête de Jean-Marc avec plus de 1 500 sites GenAI qui polluent le web et Google, et la mienne sur des applications pour surveiller son conjoint, sous couvert de contrôle parental. Dans mon cas, c’est la partie la plus intéressante du travail… même s’il faut parfois accepter de faire chou blanc.

Les sources publiques 2.0 : TikTok, X, forum

Autre source prisée de certains médias et influenceurs : des publications sur des réseaux sociaux, des forums, etc.

Le phénomène n’est pas nouveau, il est au moins aussi vieux que les réseaux eux-mêmes, mais plusieurs exemples récents montrent qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Nous en avons quelques-uns en tête. Tout d’abord, des vidéos TikTok sur de prétendues amendes (que personne n’a pu produire) pour avoir payé au péage avec Apple Pay, qui ont été jusqu’à faire réagir Emmanuel Macron.

La « fuite » de données chez EDF, ensuite. Les premières actualités se sont uniquement basées sur un message publié par un pirate dans un forum spécialisé. Quel crédit lui accorder ? Dans notre cas, pas grand-chose sans une confirmation. Et, effectivement, il s’est avéré que c’était un coup de bluff.

Dans un registre un peu différent, il y a eu début février également le cas de l’Ademe et des gros forfaits. Nous n’allons pas revenir sur les détails de cette affaire, mais certains se sont un peu vite emballés sur un projet de loi qui « se prépare ». L’Ademe nous avait alors confirmé ne pas avoir ce pouvoir. L’Assemblée nationale l’indique aussi sur son site.

Plus récemment, nous avons eu un tweet avec une capture d’écran sur la fermeture du réseau câble de SFR. D’une situation personnelle, on est rapidement passé à une fermeture globale, actée pour certains à la fin de l’année. SFR nous indique finalement que la migration « s’étalera sur plusieurs années ».

Il faut laisser le temps au temps, mais…

Des exemples récents provenant de plusieurs sources différentes. Sur Next, cela fait des années qu’on a décidé de ne pas céder aux sirènes de la course à l’information dans ce genre de cas, et donc de se laisser le temps nécessaire pour confirmer (ou pas) ce genre de message.

Nous aurions pu parler d’EDF, de l’Ademe et de SFR quasiment en même temps que tout le monde. Mais nous avons à chaque fois contacté le service concerné afin d’avoir un retour. Les exemples mis en avant dans cet édito sont évidemment choisis et ce n’est pas toujours possible d’avoir une réponse, mais il faut au moins essayer. Nous ne sommes bien sûr pas les seuls à agir ainsi.

…le temps est aussi mon précieuuuuuuux

Nous ne le savons que trop bien : le temps est précieux et il faut en garder pour nos enquêtes et nos dossiers. Un équilibre – une histoire de curseur dans notre jargon interne – pas toujours facile à trouver et en constante évolution.

Sur telle faille, faut-il entrer dans tous les détails techniques ou bien parler des conséquences et des correctifs ? Sur tel rapport d’une institution, doit-on le lire en entier et vous en proposer un digest ou mettre l’accent sur un point précis.

Il y a l’actu « chaude » sur laquelle, sans faire la course, on part du principe qu’elle mérite un relais rapide après vérification. Il y a ensuite l’information qui, en plus d’une confirmation, mérite un approfondissement ou une remise en contexte, dans le but de faciliter sa compréhension par le lecteur. Enfin, il y a nos enquêtes, interviews et dossiers qui peuvent parfois prendre de longs mois avant de sortir.

Sur Next, nos contenus sont pour le moment séparés en plusieurs catégories. On retrouve les briefs pour les informations factuelles rapides ou des revues de presse. Pour des contenus un peu plus fouillés ou importants, nous avons l’actu simple (avec une image). Enfin, nous avons une mise en avant pour des contenus prémiums ou des articles dont on estime avoir mené un travail supplémentaire d’information et/ou d’analyse.

On se pose beaucoup de questions sur Next (pas toujours avec la réponse).

☕️ Exposition aux ondes : l’ANFR demande le retrait des Ulefone Note 16 Pro et Oukitel WP28

Dans un communiqué, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) demande aux entreprises Tesskoni Tech et Bogdan Constantin Ecobici « de procéder au retrait du marché français et au rappel des téléphones Ulefone Note 16 Pro et Oukitel WP28 à la suite d’un dépassement de la limite de débit d’absorption spécifique (DAS) constaté sur ces modèles ».

Comme c’est le cas en pareille situation, l’Agence rappelle que « les distributeurs sont tenus de mettre en œuvre ces mesures de retrait et de rappel », que ce soit dans les boutiques physiques ou des plateformes de vente en ligne. De leur côté, « les propriétaires de ces téléphones sont invités à les rapporter à leur point de vente », précise enfin l’Agence.

L’Ulefone Note 16 Pro a été flashé avec un DAS membre de 4,78 W/kg contre 4,06 W/kg pour l’Oukitel WP28, alors que la limite réglementaire est de 4 W/kg (depuis le 1ᵉʳ juillet 2020). Face à ces constatations, l’ANFR « a mis en demeure les sociétés […] de prendre toutes les mesures appropriées pour mettre fin aux non-conformités », aussi bien sur les équipements sur le marché et ceux déjà commercialisés.

La suite, on la connait : « Ces mesures n’ayant pas été prises, l’ANFR a adopté deux décisions administratives enjoignant ces sociétés à procéder au retrait du marché français et au rappel des téléphones ».

TrueNAS : l’unification est en marche, la version 25.04 (Fangtooth) disponible en bêta

Il n’a pas l’air commode le poisson-ogre
TrueNAS : l’unification est en marche, la version 25.04 (Fangtooth) disponible en bêta

TrueNAS 25.04 est disponible en version bêta. Cette nouvelle mouture passe à OpenZFS 2.3. Elle apporte de nombreuses nouveautés, aussi bien sur le fonctionnement du RAID-Z que la déduplication et les performances.

TrueNAS Core, Scale et Entreprise

L’équipe de développement annonçait début janvier que TrueNAS « Fangtooth » allait unifier les versions Core et Scale, pour former TrueNAS Community Edition (CE). TrueNAS 25.04 est donc une mise à jour autant pour les utilisateurs de Scale en 24.10 (Electric Eel) que ceux sur Core 13.x.

Il y a quatre ans, iXsystems présentait TrueNAS Scale, une version basée sur Debian au lieu du FreeBSD historique de FreeNAS/TrueNAS. Pour rappel, TrueNAS Core et Enterprise utilisent la même base et se distinguent par une licence et des fonctionnalités spécifiques.

« La transition vers TrueNAS Community Edition permettra à l’équipe d’ingénierie de TrueNAS d’accélérer le développement de nouvelles fonctionnalités, de fournir une base de code commune et d’unir la communauté sous une seule version », explique iXsystems.

TrueNAS 25.04 avec Linux 6.12 et OpenZFS 2.3

Depuis début 2025, les premières « nightlies » sont disponibles. C’est désormais au tour de la version bêta de débarquer pour ceux qui voudraient tenter l’expérience. L’équipe en charge de TrueNAS explique que cette nouvelle mouture propose de nombreux changements, à commencer par le passage au noyau Linux 6.12 et à OpenZFS 2.3 (annoncé mi-janvier), qui propose des fonctions intéressantes.

Signalons pour commencer RAIDZ Expansion qui permet d’ajouter rapidement de nouveaux périphériques de stockage à un pool RAID-Z. Il y a également Fast Dedup avec une « mise à niveau majeure des performances de la fonctionnalité de déduplication ».

Incus, Direct IO, NFS over RDMA…

Parmi les autres fonctionnalités, signalons la prise en charge d’Incus (conteneur et gestionnaire de VM, concurrent de Canonical LXD), Direct IO pour améliorer les performances des SSD NVMe, le support des noms de fichiers et de répertoires jusqu’à 1 023 caractères, le clonage de blocs iSCSI pour des clusters VMware, etc.

Pour la version Enterprise de TrueNAS, d’autres nouveautés sont de la partie : NFS over RDMA, iSCSI Extensions pour RDMA, une sécurité renforcée avec Group Policy Objects Security Technical Implementation Guides (GPOS STIG), Veeam Fast Clone pour accélérer les sauvegardes SMB, ainsi que la prise en charge du Fibre Channel.

Les notes de version se trouvent par là et des explications plus techniques sur cette page.

TrueCommand n’est pas encore à jour

Attention, les développeurs préviennent les utilisateurs de TrueCommand (un outil pour gérer une flotte de TrueNAS) qu’ils ne doivent pas encore migrer vers TrueNAS 25.04 Fangtooth, car la dernière version actuelle (3.0.2) ne la prend pas en charge. Il faudra attendre TrueCommand 3.1.

La version finale de TrueNAS 25.04 en avril

Comme son nom l’indique, TrueNAS 25.04 devrait arriver en version finale le 15 avril (la nomenclature est équivalente à celle d’Ubuntu), après une RC (Release Candidate) attendue pour le 11 mars.

D’ici juillet, « Fangtooth sera recommandé aux utilisateurs Enterprise et disponible par défaut sur le matériel TrueNAS Enterprise » d’iXsystems.

Et pour ceux qui voudraient voir encore plus loin, vous pouvez suivre les discussions autour de TrueNAS 25.10 (Goldeye) par ici. Les développeurs promettent « de nombreuses nouvelles fonctionnalités et améliorations à l’expérience TrueNAS », sans donner le moindre détail supplémentaire.

☕️ Broadcom et TSMC réfléchiraient à racheter, séparément, des parties d’Intel

Depuis ses déboires financiers, Intel attise la convoitise depuis des mois. Par le passé, on prêtait à Arm, Qualcomm et Lattice Semiconductor des intentions de racheter tout ou partie du fabricant de micro-processeur.

Selon le Wall Street Journal, deux autres entreprises se pencheraient sur le sujet : « Broadcom s’intéresse à l’activité de conception de puces d’Intel, tandis que TSMC s’intéresse aux usines de l’entreprise ». Dans les deux cas, aucune offre n’a été soumise au géant de Santa Clara.

Intel foundry

Selon nos confrères, Broadcom discuterait « de manière informelle avec ses conseillers de la possibilité de faire une offre, mais ne sauterait probablement pas le pas sans trouver un partenaire pour l’activité de fabrication d’Intel ».

De son côté, TSMC chercherait à prendre « le contrôle d’une partie ou de la totalité des usines de puces d’Intel, potentiellement dans le cadre d’un consortium d’investisseurs ou d’une autre structure », là encore selon des sources proches du dossier.

Selon d’autres rumeurs, TSMC explorerait un rachat à la découpe à la demande de l’administration de Donald Trump, mais « un responsable de la Maison-Blanche aurait dit qu’il était peu probable que l’administration soutienne un arrangement qui mettrait des usines d’Intel sous le contrôle d’une entité étrangère  », explique TechCrunch.

La suite au prochain épisode.

☕️ AMD présentera ses Radeon RX 9000 (RDNA 4) le 28 février

Alors que l’on pouvait s’attendre à une présentation des prochaines Radeon RX 9000 avec l’architecture RDNA 4 au CES de Las Vegas, ce ne fut pas le cas. Le fabricant était bavard sur ses nouveaux CPU pour ordinateurs, portables et consoles, mais pas vraiment sur les GPU.

L’attente touche à sa fin puisqu’une présentation dédiée aura lieu le 28 février à 14 h. Le rendez-vous est donné par David McAfee (vice-président et directeur général des processeurs Ryzen et des GPU Radeon chez AMD). La conférence sera retransmise sur la chaine YouTube d’AMD.

The wait is almost over. Join us on February 28 at 8 AM EST for the reveal of the next-gen @AMD Radeon RX 9000 Series. Get ready to make it yours when it hits shelves in early March. RSVP by subscribing to the AMD YouTube channel: https://t.co/4rkVxeoDIa

— David McAfee (@McAfeeDavid_AMD) February 13, 2025

Notez que Frank Azor (responsable de la branche gaming chez AMD) a précisé sur X que la Radeon RX 9070 XT ne serait pas disponible dans une version avec 32 Go de mémoire, contrairement à ce qu’indiquait une rumeur.

Dans une interview à Tom’s Hardware en marge du CES, David McAfee voulait remettre les « pendules à l’heure : l’absence de RDNA 4 dans cette conférence de presse n’a rien à voir avec le développement de produits ». Tout va bien de ce côté-là, affirmait-il.

Quelle était alors la raison de cette absence de communication sur les Radeon ? Le temps : « Les produits graphiques et leurs lancements sont compliqués. Il y a beaucoup de choses à expliquer […] Avec RDNA 4, nous avons pris beaucoup de décisions différentes de celles des générations précédentes ». Bref, AMD veut du temps pour parler longuement de ses choix. En espérant que l’attente soit à la hauteur et que la conférence ne traine pas inutilement en longueur (qui se souvient de la conférence à Hawaï sur la R9 290…).

Lors de la présentation du bilan financier début février, Lisa Su évoquait une présentation des cartes fin février, avec un lancement en mars. « Notre objectif avec cette génération est de nous adresser au segment le plus important en volume du marché des passionnés ». Une manière de dire qu’AMD vise le rapport performances/prix plus que les performances brutes.

NVIDIA continue de son côté de lancer ses nouvelles RTX 50 avec la GeForce RTX 5070 Ti le 20 février et la 5070 classique le 5 mars.

☕️ Nouvelle fuite de données : la Mutuelle des Motards piratée

On pourrait presque se lasser des annonces qui s’enchainent les unes ou autres s’il n’y avait pas autant de données personnelles en jeu… La Mutuelle des Motards vient s’ajouter à la liste des sites avec une fuite d’informations de ses clients. Début janvier, elle venait de refaire son site Internet.

Dans un email envoyé à ses clients qu’un lecteur nous a fait suivre, elle explique aujourd’hui que « le 10 février 2025, malgré toutes les mesures de sécurité mises en place, la Mutuelle des Motards a détecté un incident ayant impacté la confidentialité de certaines de vos données personnelles ».

C’est ainsi qu’une « personne mal intentionnée a ciblé un outil de gestion des contacts marketing et a accédé de façon non autorisée à cette base de données. ». Bien évidemment, la mutuelle a pris des mesures pour arrêter l’hémorragie. Selon ses constatations, « seul cet outil de gestion de contacts marketing a été impacté ».

Les données dérobées concernent aussi bien des sociétaires que des prospects. La société précise le listing : « nom, prénom, adresse mail, numéro de téléphone et code postal […] Aucune donnée de type mot de passe, coordonnées bancaires, adresse postale ou date de naissance n’est concernée ».

Dans l’email aux clients, il n’est pas indiqué si la CNIL a été informée. Nous avons posé la question à la mutuelle. Nous avons également demandé des précisions sur l’ampleur des dégâts.

Pour rappel, la longue liste des sociétés/associations piratées au cours des derniers mois :  Boulanger, Cultura, DiviaMobilités, Truffaut, Cybertek et Grosbill (qui font partie du même groupe), l’Assurance retraiteRED by SFR, MeilleurtauxOrnikar, Free (fixe et mobile), Picard, Molotov, Auchan et le Pointun client de Mediboard, Direct Assurance, Norauto, des fédérations françaises de sportE.Leclerc, Aides.org, Chronopost et Caisse des Dépôts.

☕️ GPU Blackwell : les GB200 NVL72 de NVIDIA débarquent dans les datacenters

Cela fait presque un an que NVIDIA a présenté sa nouvelle architecture Blackwell pour les GPU. Elle propose, entre autres nouveautés, des Transformer Engine de seconde génération capable de prendre en charge la précision FP4 et FP6.

NVIDIA propose aussi des Compute Node comprenant chacun deux GB200 (puces Grace Blackwell Superchip) avec 2x CPU Grace et 4x GPU B200 (chaque GB200 intègre un CPU avec 72 cœurs Arm Neoverse V2 et deux GPU). NVIDIA empile ensuite jusqu’à 18 Compute Node pour former des configurations GB200 de type NVL36 ou NVL72. Avec la version NVL 72, NVIDIA propose ainsi pas moins de « 36 CPU Grace et 72 GPU Blackwell au sein d’une configuration rackable ».

En l’espace de quelques jours, plusieurs annonces se sont succédé. Au début du mois, CoreWeave ouvrait le bal et lançait « les premières instances cloud basées sur GB200 NVL72 », selon NVIDIA. Quelques jours plus tôt, la même CoreWeave annonçait « son intention de livrer à IBM l’un des premiers supercalculateurs IA NVIDIA GB200, avec des systèmes NVIDIA GB200 NVL72 ».

Cette semaine, c’était au tour de HPE d’annoncer « la livraison de son premier système NVIDIA Grace Blackwell », sans plus de précisions (notamment le nom du client). Remontons de nouveau à début février, quand ASUS affirmait qu’elle était prête à « accélérer la production » de son AI POD avec des GB200 NVL72. Les expéditions sont prévues à partir du mois de mars.

Tout ne serait pas rose pour NVIDIA, selon The Information, repris par Reuters. « Les principaux clients retardent les commandes des racks « Blackwell » en raison de problèmes de surchauffe », affirment nos confrères. Ces derniers ajoutent que cela concernerait des commandes d’Amazon, Google, Meta et Microsoft, avec des montants de plus de 10 milliards de dollars à chaque fois.

Le 31 janvier, Sam Altam affirmait que les premiers systèmes GB200 NVL72 « fonctionnaient désormais dans Azure pour OpenAI ». Au même moment, Google Cloud annonçait l’arrivée de Blackwell en preview dans les instances A4 avec HGX B200. Google a déjà indiqué que le GB200 NVL72 serait aussi proposé en ce début d’année.

« Le HGX B200 est conçu pour les charges de travail d’IA, d’analyse de données et HPC les plus exigeantes, tandis que le GB200 NVL72 permet l’inférence de grands modèles de langage en temps réel et des performances de haute volée pour la formation pour des modèles avec plusieurs milliards de paramètres », expliquait le géant du Net.

☕️ Les nouvelles GeForce RTX 5070 TI et 5070 arriveront les 20 février et 5 mars

En janvier, NVIDIA présentait quatre nouvelles GeForce dans la série RTX 50. Les deux premières et plus haut de gamme – GeForce RTX 5090 et 5080 – sont arrivées fin janvier. Les deux suivantes – GeForce RTX 5070 Ti et 5070 – étaient prévues pour février, pour respectivement 884 et 649 euros,

La RTX 5070 Ti arrivera finalement dans moins d’une semaine, le 20 février, tandis qu’il faudra attendre le 5 mars pour la petite dernière, un peu en retard sur le planning. C’est ce qu’indique NVIDIA sur la page de présentation de ses cartes.

NVIDIA avait déjà annoncé que la RTX 5070 Ti n’aurait pas le droit à une Founders Edition (carte proposée par NVIDIA), alors que c’est le cas pour les trois autres. Il faudra donc se tourner vers des modèles de partenaires.

Android 16 : la seconde bêta met le cap sur la photo

Nom de code Baklava
Android 16 : la seconde bêta met le cap sur la photo

Trois semaines après la première bêta d’Android 16, Google remet le couvert avec la seconde version. En plus de quelques ajustements sur la mécanique interne d’Android (la Platform Stability arrivera en mars), Google ajoute des fonctionnalités visibles pour les utilisateurs.

Plus de contrôle sur les réglages pour prendre des photos

Première nouveauté mise en avant par Google : « Android 16 améliore la prise en charge des utilisateurs d’appareils photo professionnels, permettant une exposition automatique hybride ainsi que des réglages précis de la température des couleurs et des teintes ».

Les développeurs précisent que vous pouvez ainsi « contrôler manuellement des aspects spécifiques de l’exposition tout en laissant l’algorithme d’exposition automatique (AE) gérer le reste ».

Sur la balance des blancs, la fonction CONTROL_AWB_MODE proposait jusqu’à maintenant « des options limitées à une liste de préréglages, telles que chaleureux, nuageux et crépuscule ». Avec la nouvelle fonctionnalité COLOR_CORRECTION_MODE_CCT, vous avez accès à des réglages précis en fonction de la température des couleurs.

UltraHDR en HEIC, AVIF à venir

Selon Google, Android 16 continue sur sa lancée concernant la prise en charge des images UltraHDR au format HEIC (High Efficiency Image Container). Le travail pour supporter le format AVIF en UltraHDR est toujours en cours. D’autres changements sont détaillés dans le billet de blog.

UltraHDR (disponible depuis Android 14) est pour rappel un format d’image HDR amélioré (d’où son nom). Les appareils qui ne sont pas compatibles « lisent et affichent l’image classique à faible plage dynamique à partir du fichier image. Les lecteurs compatibles avec ce format combinent l’image principale avec la carte de gain et affichent une image à plage dynamique élevée », rappelle Google.

Plus de granularité sur les données de santé

Sur la question de la confidentialité, Google revoit le fonctionnement des autorisations pour les applications de santé afin d’y ajouter de la granularité dans le choix d’accès à un capteur : fréquence cardiaque, saturation en oxygène, température cutanée, etc…

Parmi les autres nouveautés, il y a la possibilité de personnaliser le système de mesure (pieds ou centimètres, degrés Celsius ou Fahrenheit, premier jour de la semaine…) dans les préférences régionales (via les paramètres), une meilleure prise en charge des fonds d’écran animés, diverses améliorations pour l’accessibilité, etc.

Toujours pour les développeurs, la fonctionnalité SystemHealthManager ajoute deux API (getCpuHeadroom et getGpuHeadroom), « conçues pour fournir aux jeux et aux applications gourmandes des estimations des ressources CPU et GPU disponibles ».

9to5Google propose un tour du propriétaire en images de cette deuxième bêta. On y apprend aussi qu’il est possible de cliquer deux fois sur le bouton latéral pour lancer le Wallet ou d’ajouter un widget pour changer d’utilisateur.

Un mode compatibilité pour les pages mémoires 4 ko

Pour les développeurs, le travail initié avec les précédentes versions d’Android continue, dont le passage à des pages mémoire de 16 ko à la place de 4 ko. « Les appareils dotés de pages de plus grande taille peuvent offrir des performances améliorées », expliquait Google lors de l’annonce de cette nouveauté en mai dernier avec la bêta 2 d’Android 15.

Avec Android 16, Google inverse la charge et « ajoute un mode de compatibilité, permettant à certaines applications conçues pour des pages de mémoire de 4 ko de s’exécuter sur un appareil configuré pour des pages de mémoire de 16 ko ».

La version finale au deuxième trimestre

La version finale d’Android 16 est attendue pour le deuxième trimestre 2025. Au quatrième trimestre, une mise à jour mineure du SDK sera proposée. C’est pour rappel le nouveau rythme du SDK annoncé par Google : une majeure au deuxième trimestre et une mineure au quatrième.

La seconde bêta d’Android 16 est disponible pour l’ensemble des Pixel supportés, c’est-à-dire les Pixel 6 aux 9, comme avec la première bêta. Il en sera de même pour la version finale.

☕️ Caisse des dépôts (Ircantec) piratée, des données de 70 000 personnes dérobées

Quelques heures seulement aprés Chronopost, la série noire continue, comme l’indique Franceinfo (information ensuite confirmée par l’AFP). Des pirates ont utilisé « des identifiants de connexion appartenant à plusieurs employeurs publics », expliquent nos confrères. La Caisse des dépôts confirme cette « utilisation frauduleuse » pour accéder aux données d’utilisateurs.

Toutes les personnes concernées sont affiliées à la caisse de retraite complémentaire Ircantec (régie par la Caisse des Dépôts) : des agents contractuels de la fonction publique, territoriale et hospitalière, des élus locaux et des praticiens hospitaliers. Raison pour laquelle dans les 70 000 personnes concernées, on retrouve 1 000 élus.

La Caisse des dépôts précise à nos confrères avoir informé les personnes concernées par e-mail ou par courrier. Comme toujours, des « mesures qui s’imposaient pour remédier à la violation des données et limiter les conséquences négatives à l’encontre des affiliés » ont été mises en place.

Les données récupérées par les pirates sont un peu toujours les mêmes : nom, prénom, numéro de Sécurité sociale, date et ville de naissance ainsi que l’adresse postale. « Les données bancaires, mots de passe, adresses courriel et numéros de téléphone ne sont pas concernés par cette attaque informatique », assure la Caisse des Dépôts, selon le Figaro. Une plainte a été déposée ajoutent nos confrères et comme l’y oblige la loi en pareille situation, la CNIL a été notifiée, affirme l’AFP.

Voici pour rappel la longue liste des enseignes piratées au cours des derniers mois :  Boulanger, Cultura, DiviaMobilités, Truffaut, Cybertek et Grosbill (qui font partie du même groupe), l’Assurance retraite, RED by SFR, Meilleurtaux, Ornikar, Free (fixe et mobile), Picard, MolotovAuchan et le Point, un client de Mediboard, Direct Assurance, Norauto, des fédérations françaises de sport, E.LeclercAides.org et Chronopost.

☕️ Apple : un « nouveau membre de la famille » le 19 février… l’iPhone SE 4 ?

Depuis plusieurs jours, les rumeurs autour d’un (ou plusieurs) lancement(s) chez Apple se font de plus en plus insistantes. Elles partent notamment du généralement bien informé Mark Gurman de Bloomberg qui parle d’un nouvel iPhone SE (4ᵉ génération) et d’un MacBook Air avec une puce M4 (le portable est actuellement en M2 et M3).

Tim Cook vient de donner rendez-vous mercredi 19 février pour « rencontrer le nouveau membre de la famille ». Le patron d’Apple reste mystérieux sur la teneur des annonces, ajoutant simplement le hashtag #AppleLaunch au cas où on n’aurait pas compris.

Get ready to meet the newest member of the family.

Wednesday, February 19. #AppleLaunch pic.twitter.com/0ML0NfMedu

— Tim Cook (@tim_cook) February 13, 2025

Pour rappel, l’iPhone SE de 3ᵉ génération a été présenté en mars 2022. Il dispose d’une puce A15 comme l’iPhone 13, mais dans un châssis hérité de l’iPhone 8 (avec Touch ID) avec un écran de 4,7 pouces.

Pour le nouveau modèle, certains parlent d’un « iPhone 16E » à cause de possibles similitudes avec l’iPhone 16. Il serait en effet équipé d’une puce A18, pourrait profiter d’Apple Intelligence et serait le premier modèle à être livré avec un modem maison.

Rendez-vous la semaine prochaine pour savoir à quelle sauce sera préparé ce nouvel iPhone, quel que soit son nom.

☕️ Blue Origin : du succès de New Glenn au licenciement de 10 % de ses effectifs

Il y a tout juste un mois, la fusée New Glenn atteignait l’espace pour son vol inaugural. Une tentative de récupération du premier étage était tentée, sans succès. Mais qu’importe pour la société, dont l’objectif principal était d’aller dans l’espace.

Reuters explique que, lors d’une conférence téléphonique, Dave Limp, CEO de Blue Origin (qui appartient à Jeff Bezos, patron d’Amazon), a annoncé le licenciement « d’environ 10 % » des effectifs. Selon nos confrères, 1 400 employés seraient ainsi priés de partir. Les postes se trouvent principalement en Floride, au Texas et à Washington.

Cette annonce « intervient alors que Blue Origin démarre la production de sa fusée géante New Glenn, qui a effectué son premier lancement tant attendu le mois dernier », rappellent nos confrères. Un calendrier qui peut surprendre, comme le reconnait Dave Limp. Mais il serait nécessaire pour aller de l’avant :

« Il ne fait aucun doute que nous avons eu beaucoup de succès durant les derniers mois. […] Mais quand on regarde là où nous devons aller au cours des 3 - 5 prochaines années, nous sommes arrivés à la conclusion douloureuse que nous ne sommes pas prêts ».

Les licenciements doivent permettre d’augmenter à la fois la cadence de production et de lancement de la fusée.

☕️ Crytek licencie 15 % de ses effectifs

La mauvaise nouvelle a été annoncée sur les réseaux sociaux par le compte officiel de l’éditeur : « C’est avec une grande tristesse que nous annonçons aujourd’hui devoir licencier environ 15 % de nos près de 400 employés. Ces licenciements touchent les équipes de développement et les services partagés ». 60 personnes environ vont donc se retrouver sur le carreau.

L’entreprise explique sa décision :

« Après avoir suspendu le développement du prochain jeu Crysis au troisième trimestre 2024, nous avons essayé de transférer les développeurs vers Hunt: Showdown 1896. Alors que ce dernier continue d’avancer, Crytek ne peut pas continuer comme avant et rester financièrement viable. Même après des efforts continus pour réduire les coûts et diminuer les dépenses, nous sommes arrivés à la conclusion que des licenciements étaient inévitables pour aller de l’avant ».

Rien n’est précisé concernant la suite du programme pour Crysis 4.

En France, ce jeudi 13 février est marqué par un appel à « une grève générale du jeu vidéo » par le STJV (Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo). Il explique ses revendications dans ce communiqué, puis des précisions dans celui-là.

Il s’agit dans les grandes lignes de demander le « maintien des emplois, l’annulation des licenciements et la responsabilisation des décisionnaires », la « transparence des entreprises sur leurs finances et santé économique », la réorganisation et « la réduction du temps de travail » et enfin la « participation directe des travailleur·ses aux prises de décision dans leur entreprise ».

Voici le Snapdragon 6 Gen 4, avec prise en charge d’INT4 « pour un traitement IA plus rapide »

Voici le Snapdragon 6 Gen 4, avec prise en charge d’INT4 « pour un traitement IA plus rapide »

Avec son nouveau SoC Snapdragon 6 Gen 4, Qualcomm veut ajouter de l’IA générative aux smartphones de milieu de gamme. Elle améliore un peu les performances par rapport à la Gen 3, mais prend surtout en charge la précision INT4 pour l’inférence.

Qualcomm continue d’annoncer de nouveaux SoC à un rythme relativement soutenu. Le Snapdragon 6 Gen 3 (successeur du Snapdragon 6 Gen 1, le Gen 2 n’existe pas) était discrètement ajouté au catalogue en septembre dernier, avec toujours la même complexité dans la nomenclature des puces.

11 % de mieux sur la partie CPU, jusqu’à 29 % sur le GPU

Voilà aujourd’hui que la Gen 4 arrive. Qualcomm annonce « des performances CPU améliorées de 11 % grâce au dernier processeur Kryo, des performances GPU jusqu’à 29 % supérieures avec le GPU Adreno et 12 % d’économies d’énergie pour améliorer l’expérience utilisateur à tous les niveaux ».

Comme les autres SoC de cette gamme, la partie CPU comprend huit cœurs : un cœur « Prime » jusqu’à 2,3 GHz (100 MHz de moins que sur la Gen 3), trois cœurs « Performance » jusqu’à 2,2 GHz et quatre cœurs « Efficiency » jusqu’à 1,8 GHz.

Pour le reste, rien de surprenant : de la 5G jusqu’à 2,9 Gb/s, du Wi-Fi 6E, du Bluetooth 5.4 LE, jusqu’à 16 Go de LPDDR4X ou LPDDR5X au choix, une finesse de gravure en 4 nm, etc. La fiche technique se trouve par là, la page dédiée au Snapdragon 6 Gen 4 par ici.

Prise en charge de l’IA générative, une première pour la série 6

Le constructeur met surtout en avant, « pour la première fois dans cette série, une prise en charge de l’IA générative ». L’IA était déjà présente dans les précédentes versions. En effet, avec la Gen 3 du Snapdragon 6, Qualcomm annonçait des gains jusqu’à 10 % sur la partie CPU, 30 % sur le GPU et 20 % sur le Qualcomm AI Engine. La nouveauté n’est donc pas à chercher dans ce dernier, mais dans le détail des fonctionnalités.

Le constructeur indique que le NPU (neural processing unit) Hexagon de la puce Snapdragon 6 Gen 4 prend désormais en charge les nombres INT4 « pour un traitement IA plus rapide », en plus des INT8 et INT16. Le Snapdragon 8 Gen 2 annoncé en 2022 avait déjà droit à cette précision de 4 bits sur les entiers. À l’époque, Qualcomm affirmait que « la prise en charge de la précision INT4 augmentait les performances par watt de 60 % pour une inférence d’IA soutenue ».

La société évoque aussi une efficacité améliorée du Qualcomm Sensing Hub, avec « un système IA à faible consommation ».

De nouveaux smartphones dans les mois à venir

Selon Qualcomm, plusieurs fabricants annonceront de nouveaux smartphones dans les mois à venir, notamment realme, OPPO and Honor. Le Mobile World Congress (MWC) de Barcelone, qui se tiendra du 3 au 6 mars 2025, devrait être le théâtre de nombreuses présentations de smartphones avec un SoC Snapdragon 6 Gen 4.

Chronopost confirme « un incident ayant conduit à un vol d’une partie des données personnelles »

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Chronopost confirme « un incident ayant conduit à un vol d’une partie des données personnelles »

Contacté par Next, Chronopost confirme une fuite de données personnelles, sans toutefois préciser le nombre de clients concernés. Les risques sont un peu toujours les mêmes en pareille situation, il faut donc redoubler de prudence.

Chronopost victime d’un « incident » le 29 janvier 2025

La nouvelle tourne sur les réseaux sociaux, avec des clients qui expliquent avoir reçu un e-mail de Chronopost suite à une cyberattaque et une fuite de données (ici par exemple). Coup de bluff d’un pirate en quête de notoriété ou vraie annonce ? Nous avons contacté la société qui nous confirme « avoir été victime le 29/01/2025 d’un incident ayant conduit à un vol d’une partie des données personnelles de certains de nos clients ».

La signature dans la nature, en plus d’autres données personnelles

La société ne précise pas les données dérobées, mais donne des détails dans le courrier envoyé aux clients : nom, prénom « et dans certains cas » le numéro de téléphone, l’adresse postale et « la signature telle qu’apposée sur nos preuves de livraisons ».

Ce dernier élément est « nouveau » dans la liste de données ayant fuité, mais il peut faire de gros dégâts si on le combine aux RIB pour « signer » de fausses autorisations de prélèvement par exemple… à condition que la signature soit un tant soit peu réaliste. Apposer une signature propre sur un petit écran tactile est souvent une gageure.

Pour Chronopost, l’incident est clos

Chronopost ajoute que « cet incident, qui n’est pas lié à un rançongiciel, a été maîtrisé dès sa prise de connaissance et est désormais clos ». L’entreprise nous affirme avoir notifié la CNIL « dans les délais impartis » et avertir les clients concernés. Une enquête a immédiatement été ouverte avec l’aide d’experts en cybersécurité. 

Comme toujours en pareille situation, Chronopost leur demande de « rester vigilants face à toute sollicitation suspecte pouvant conduire à l’utilisation de leurs données à des fins de spam ou de tentatives de phishing ».

De son côté, la société a « renforcé [ses] systèmes, notamment en améliorant la sécurité de l’application impactée et [sa] réponse face aux événements suspects ».

Le service presse de Chronopost n’a pas souhaité nous donner de précisions supplémentaires sur le nombre de clients concernés ni sur la liste précise des données dérobées.

Une fuite de plus dans un océan de cyberattaques

Bref, une fuite de plus à ajouter à la très longue liste des entreprises victimes de cyberattaques réussies ces derniers mois : Boulanger, Cultura, DiviaMobilités, Truffaut, Cybertek et Grosbill (qui font partie du même groupe), l’Assurance retraite, RED by SFR, Meilleurtaux, Ornikar, Free (fixe et mobile), Picard, Molotov, Auchan et le Point, un client de Mediboard, Direct Assurance, Norauto, des fédérations françaises de sport, E.Leclerc, Aides.org

Sans compter que parfois ce sont les internautes eux-mêmes qui partagent leurs propres données bancaires à la demande d’un influenceur.

Intelligence artificielle, biais et stéréotypes : nous sommes dans « un cercle vicieux »

L’IA pour tous… et toutes ?
Intelligence artificielle, biais et stéréotypes : nous sommes dans « un cercle vicieux »

La chercheuse Magalie Ochs revient sur le danger des biais et des stéréotypes qui infusent partout dans les intelligences artificielles. Elle donne également des pistes pour casser ce « cercle vicieux ».

Les biais sont malheureusement liés aux intelligences artificielles. Elles vont les ingurgiter puis les recracher aux humains, avec des conséquences (même de manière inconsciente) sur leurs comportements. Cela va générer de nouvelles données, qui vont être utilisées pour entrainer des IA, etc. Un cercle vicieux qu’il faut briser.

Lors d’un déplacement à l’université d’Aix-Marseille, nous avons eu des présentations de plusieurs chercheurs, notamment de Magalie Ochs. Elle est informaticienne, maîtresse de conférences à Aix-Marseille Université au Laboratoire d’informatique et systèmes.

De la réalité au monde virtuel, les stéréotypes perdurent

Sa présentation portait sur : « Comment l’IA peut être utilisée pour lutter contre les inégalités, pour plus d’inclusion et en particulier pour lutter contre les inégalités femmes-hommes ». Un sujet également abordé dans le second épisode de notre podcast Algorithmique, à (re)écouter sans modération.

Premier point, important à rappeler : « la plupart des inégalités de discriminations sont liées à un certain nombre de stéréotypes ». Et pour ceux qui auraient un doute, oui : ces stéréotypes perdurent dans les environnements virtuels.

« En d’autres termes, si on vous présente un personnage virtuel féminin ou un personnage virtuel masculin, allez-vous appliquer les mêmes stéréotypes que vous avez éventuellement, de manière très certainement inconsciente, vis-à-vis des femmes et des hommes ? La réponse est oui ».

Un exemple avec « Siri, t’es une salope » : « Je rougirais si je pouvais »

Le problème n’est pas nouveau, loin de là. Dans un rapport de 2020 intitulé « Je rougirais si je pouvais : réduire la fracture numérique entre les genres par l’éducation », l’Unesco s’en inquiétait déjà. L’organisation dressait un triste bilan des personnages virtuels féminins des IA dans un tableau reprenant les réponses (de l’époque) assez folles de certaines IA face « au harcèlement sexuel ».

Pourquoi les IA ont des voix plutôt féminines ?

Ce constat sur les stéréotypes à une conséquence directe : « les agents virtuels féminins sont perçus comme plus gentils, moins menaçants, mais aussi moins performants. Les agents virtuels masculins plus forts, plus compétents, plus intéressants, plus utiles, etc. C’est pourquoi, par exemple, vous avez des voix plutôt féminines parce que les utilisateurs et les utilisatrices sont plus tolérants à l’erreur face à une voix féminine qu’une voix masculine ».

Magali Ochs ajoute que, « plus votre personnage est féminin, plus on va se rapprocher de ce stéréotype ». Avec l’informatique, on peut créer des personnages virtuels ou des robots androgynes, c’est-à-dire qu’on ne sait pas quel genre leur attribuer : « Mais malheureusement, les recherches montrent que ça ne marche absolument pas », affirme la chercheuse.

Pourquoi ? Car, quelle que soit la représentation, « on va attribuer un genre ». Cette décision de l’humain ne va peut-être pas se fonder sur l’aspect physique ou sur les mouvements du personnage, « mais les utilisateurs et les utilisatrices vont appliquer un genre, quelle que soit la représentation ».

Et certaines études ont été loin, jusqu’à avoir un mannequin en bois ou simplement des points comme représentation.

Biais et stéréotypes : « on a une boucle et même un cercle vicieux »

D’accord, « mais pourquoi est-ce que c’est un problème » se demande la chercheuse ? La réponse est simple : « on a une boucle et même un cercle vicieux ».

Les intelligences artificielles sont entrainées sur des données biaisées, c’est malheureusement « normal puisque le monde réel est plein de stéréotypes ». Les IA répliquent ces biais et des « recherches récentes montrent que les humains héritent des biais des IA ». La boucle est ensuite bouclée puisque les humains ayant hérité de ces biais vont à leur tour générer de nouvelles données (biaisées), qui vont se retrouver dans les IA pour les entrainer, etc.

La maitresse de conférence donne un exemple :

« Si vous prenez les femmes et l’informatique, il y a une sous-représentation ; c’est un énorme problème. Donc les IA vont sous-représenter les femmes en informatique. Par exemple, on va avoir plus de tuteurs d’informatique dans les environnements virtuels que de tutrices. Donc les humains vont s’habituer à associer l’informatique aux hommes et non pas aux femmes, et donc renforcer encore ce stéréotype que les femmes ne sont pas faites pour l’informatique ».

Comment casser ce cercle vicieux ? Première réponse évidente quand on l’écrit, mais plus difficile à mettre en œuvre : « en créant des IA qui ne se basent pas sur des données biaisées ».

Quand des personnages virtuels aident à réduire les stéréotypes

Cas bien connu de stéréotype : une partie des filles pensent être nulles en maths (et en sciences de manière générale), les poussant à réduire « leurs capacités de travail et leurs performances ». Il est possible d’atténuer cette menace, notamment avec « des rôles modèles », c’est-à-dire des femmes ou des jeunes filles qui ont réussi en maths.

C’est la théorie, mais en pratique, « c’est assez difficile d’avoir des rôles modèles à disposition dans les classes à présenter aux jeunes filles. Donc, on a créé des personnages virtuels qui pourraient représenter des rôles modèles et, de fait, de pouvoir réduire cette menace de stéréotypes et donc d’améliorer les performances des filles en maths ».

Selon la chercheuse, les résultats sont là : « On a pu montrer que ces personnages virtuels étaient réellement perçus comme des modèles et l’expérimentation à grande échelle faite auprès de neuf collèges (soit au final 326 élèves), a montré qu’effectivement ces rôles modèles féminins permettaient d’améliorer les performances des filles en math ».

Ces « rôles modèles » sont utilisés pour l’apprentissage et rappellent simplement une leçon juste avant un examen par exemple.

« Une femme qui sourit et ici un homme qui ne sourit pas »

Une autre approche est de se demander « comment modifier nos modèles pour qu’ils ne répliquent pas les biais ».

Pour mettre en image la problématique, elle a utilisé deux prompts identiques pour générer une image d’une femme faisant face à un homme et d’un homme faisant face à une femme. « Vous voyez bien qu’ici, automatiquement et sans rien dire, on a même une femme qui sourit et ici un homme qui ne sourit pas ».

C’est ici la mise en image d’un biais classique dans les comportements non verbaux : on « s’attend à ce que les femmes sourient plus que les hommes ». Mais la chercheuse explique que l’inverse est aussi vrai : on peut également classer le genre homme ou femme « juste à partir du comportement non verbal ».

Elle reconnait que cette approche dépend évidemment des us et coutumes : « On ne peut effectivement pas faire quelque chose qui est indépendant de la culture. Là, on s’est concentrés sur la culture occidentale et même française ».

Générer des comportements non genrés, sans baisse de performances

Les chercheurs ont développé un algorithme afin de modifier leur modèle. « Ce qu’on a pu montrer avec une étude perceptive, c’est que non seulement on arrivait à générer des comportements non genrés, c’est-à-dire sans répliquer les stéréotypes. Mais, le point vraiment très important, c’est qu’on n’avait pas de baisse de performance de nos modèles, on n’avait pas de baisse de qualité dans les comportements générés ».

« En d’autres termes, on est capable de faire des IA génératives de comportements non stéréotypés sans avoir une baisse de performances », affirme Magali Ochs en guise de conclusion.

Elle cite quelques exemples de projets en cours : « un théâtre interactif en réalité virtuelle, où les acteurs sont des personnages virtuels pour former les témoins à réagir dans les situations de discrimination et de sexisme ordinaire, et de racisme ordinaire […] On a aussi un projet en réalité virtuelle pour la formation à la prise de parole en public ».

☕️ Google I/O 2025 (20 et 21 mai) : IA et Android seront à l’honneur

Le mois de mai est synonyme de conférence annuelle pour Google, avec son rendez-vous pour les développeurs. La conférence I/O se déroulera les mardi 20 et mercredi 21 mai au Shoreline Amphitheatre à Mountain View.

Le programme est sans aucune surprise : « les derniers produits, technologies et innovations de Google en matière d’IA, d’Android et plus encore ». Une page dédiée a été mise en ligne. Le rendez-vous débutera par une keynote avec Sundar Pichai.

Les développeurs vont avoir des journées chargées dans les mois à venir. Il va y avoir la GTC de NVIDIA du 17 au 21 mai à San Jose en Californie. La Microsoft Build se tiendra du 19 au 22 mai à Seattle et la saison se terminera normalement par la WWDC d’Apple en juin (date pour le moment inconnue).

Pour rappel, la dernière version d’Android actuellement disponible est la 16, en bêta. La version finale est attendue pour le mois de juin et, nouveauté de cette année, une « version mineure » arrivera au 4ᵉ trimestre avec des mises à jour de fonctionnalités, des optimisations et des corrections de bugs. La Google I/O devrait permettre d’en savoir plus sur le sujet.

IA vs RGPD : la CNIL veut une « innovation responsable »

Vous avez fait le max ? Ok, ça va alors…
IA vs RGPD : la CNIL veut une « innovation responsable »

La CNIL surveille depuis longtemps le développement des intelligences artificielles, notamment au travers du RGPD. La gardienne des libertés individuelles propose deux nouvelles recommandations pour « un usage de l’IA respectueux des données personnelles » : informer les personnes et faciliter l’exercice des droits.

Alors que le Sommet pour l’action sur l’IA bat son plein (avec deux grosses journées aujourd’hui et demain), la CNIL a publié vendredi ses deux « nouvelles recommandations pour accompagner une innovation responsable ».

Elles viennent s’ajouter aux autres recommandations et proposent, selon la Commission nationale de l’informatique et des libertés, « des solutions concrètes pour informer les personnes dont les données sont utilisées et faciliter l’exercice de leurs droits ».

Informer les personnes… dans la mesure du possible

« Lorsque des données personnelles servent à l’entraînement d’un modèle d’IA et sont potentiellement mémorisées par celui-ci, les personnes concernées doivent être informées », souligne la première recommandation.

La CNIL précise le périmètre de ce qu’elle entend par « informer », et passe rapidement d’une phrase simple à quelques exceptions. Les modalités d’information peuvent ainsi « être adaptées en fonction des risques pour les personnes et des contraintes opérationnelles ».

La CNIL rappelle que le Règlement européen permet, dans certains cas, « de se limiter à une information générale (par exemple, sur le site web de l’organisme) ». Par exemple, lorsque les modèles d’IA utilisent des sources tierces et que « le fournisseur n’est pas en capacité de contacter individuellement les personnes ».

Et si jamais le modèle utilise de nombreuses sources (c’est le cas des grands modèles), « une information globale, indiquant par exemple des catégories de sources, voire le nom de quelques sources principales, est généralement suffisante », indique la CNIL. Une page dédiée aux obligations concernant l’information aux personnes est disponible par ici.

Données personnelles : « best effort » sur les droits

La seconde recommandation sonne comme un rappel : « La règlementation européenne prévoit des droits d’accès, de rectification, d’opposition et d’effacement des données personnelles ». Précisons que ces droits sont applicables aussi bien sur les bases de données d’apprentissage que sur les modèles d’IA en eux-même, du moins s’ils ne sont pas considérés comme anonymes.

La CNIL rappelle, en effet, que « certains modèles d’IA sont anonymes : ils n’ont pas à appliquer le RGPD. Mais d’autres modèles, comme le modèle de langage (LLM), peuvent contenir des données personnelles ».

Avec la quantité phénoménale de données ingurgitée par les IA (génératives) on se rend vite compte que la gestion des droits des utilisateurs sur les données personnelle est plus facile à dire qu’à faire. Face à cette problématique, la CNIL propose de mettre en place des « solutions réalistes et proportionnées afin de garantir les droits des personnes sans empêcher l’innovation en matière d’intelligence artificielle ».

La CNIL passe ainsi en mode best effort et « demande aux acteurs de faire tous leurs efforts pour prendre en compte la protection de la vie privée dès le stade de la conception du modèle ». L’histoire récente et l’actualité tendent à montrer le contraire, au moins sur les gros modèles américains et chinois (OpenAI et DeepSeek en tête) : les modèles se goinfrent généralement du maximum de données qu’ils peuvent trouver.

Quoi qu’il en soit, la Commission demande aux acteurs de « porter une attention particulière aux données personnelles présentes dans les bases d’entraînement : en s’efforçant de rendre les modèles anonymes, lorsque cela n’est pas contraire à l’objectif poursuivi ; et en développant des solutions innovantes pour empêcher la divulgation de données personnelles confidentielles par le modèle ».

De possibles « exceptions » à l’exercice des droits

La CNIL précise d’autres limitations : « le coût, l’impossibilité ou les difficultés pratiques pourront parfois justifier un refus d’exercice des droits ; lorsque le droit doit être garanti, la CNIL prendra en compte les solutions raisonnables à la disposition du créateur du modèle et les conditions de délai pourront être aménagées ».

Elle demande aux responsables de traitement de bien vérifier auprès des personnes exerçant leurs droits le motif de leur demande (données d’entraînement et/ou modèle d’IA) et de répondre de manière détaillée. Par exemple, « cela est particulièrement important lorsque la modification de leurs données dans les jeux d’entrainement n’est pas répercutée (ou du moins pas immédiatement) dans le modèle ou système d’IA déjà développé ».

À contrario, il existe des scénarios ou la conservation des données d’identification n’est pas nécessaire. Par exemple, si des personnes ont bien été informées que « l’effacement des données mémorisées par le modèle d’IA sera impossible ».

Le mot du jour : « anonymat »

La CNIL termine par un rappel d’une bonne pratique : « les solutions techniques aujourd’hui disponibles n’étant pas satisfaisantes dans tous les cas où un modèle est soumis au RGPD, la CNIL invite en priorité les fournisseurs à anonymiser les données d’entrainement ou, à défaut de pouvoir le faire, à s’assurer que le modèle d’IA est anonyme à l’issue de son entrainement ».

Dans tous les cas, la Commission en profite pour rappeler que la recherche avance rapidement et demande donc aux acteurs de se tenir informés des évolutions afin de « protéger au mieux les droits des personnes ». Là encore, une page dédiée a été mise en ligne.

☕️ 2025, année quantique

Les Nations Unies ont décidé que 2025 était l’Année internationale des sciences et technologies quantiques (AISQ). La cérémonie d’ouverture s’est déroulée la semaine dernière (le replay est disponible), au siège de l’UNESCO à Paris. Une centaine d’événements sont prévus un peu partout dans le monde, explique le CERN.

« Cette initiative vise à sensibiliser le public, à favoriser l’accès à l’éducation quantique, notamment dans les pays en développement, et à encourager la recherche », explique le CNRS. Le Centre national pour la recherche scientifique ajoute que cette année 2025 coïncide avec « le centenaire de la mécanique quantique, fondement des technologies modernes comme les transistors, lasers ou communications sécurisées ».

L’Organisation européenne pour la recherche nucléaire ajoute que « le quantique est également le thème central de la saison 2025 des événements publics du CERN au Portail de la science. Le coup d’envoi de la saison des événements publics sera donné le 11 février, à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science ».

Le premier, De Temps en Temps, aura lieu demain au CERN (Genève). Il s’agit d’une « création artistique et scientifique qui explore la perception du temps en physique et en musique, y compris la mécanique quantique, avec le quatuor à cordes féminin DoniSSi et les interventions de Yasmine Amhis, coordinatrice scientifique de l’expérience LHCb au CERN ». L’UNESCO aussi propose une liste des événements.

Si l’informatique quantique vous intéresse, nous avons pour rappel publié une antisèche sur le sujet, avec les principaux points à connaitre. Nous avons également plongé dans la dernière annonce de Google avec sa puce Willow, la levée de fonds d’Alice & Bob, des rapports de l’ANSSI sur la cryptographie post quantique, la question des portes quantiques chez IBM, etc.

Sommet pour l’action sur l’IA : quels sont les enjeux ?

Faut pas s’en faire une montagne
Sommet pour l’action sur l’IA : quels sont les enjeux ?

Hier s’est ouvert à Paris le Sommet pour l’action sur l’IA. Que faut-il en attendre de cet événement dont le nom est souvent réduit à « Sommet sur l’IA » ? Quels sont ses objectifs ? De premières actions concrètes ont déjà été annoncées. On vous explique.

Dégrossissons les contours du Sommet pour l’action sur l’IA. Dans une interview à Maddyness, la représentante du président de la République Anne Bouverot explique que ce Sommet est « un mélange de Vivatech et de Choose France, et un objet diplomatique ».

Diplomatique, car le Sommet doit permettre de « mettre en lumière notre écosystème français et de montrer que le développement de l’IA ne se limite pas aux États-Unis ou à la Chine », quand il n’est pas réduit à une guerre entre OpenAI et DeepSeek.

#FranceIA (2017), Stratégie nationale sur l’IA (2018), Sommet sur l’IA (2025)

Ce Sommet est présenté par le gouvernement comme « une troisième étape » dans la stratégie intelligence artificielle de la France, lancée en 2017 avec le plan de bataille #FranceIA. En 2018, nous avons aussi eu une « stratégie nationale de recherche en intelligence artificielle », après un rapport de Cédric Villani.

L’Europe n’est pas en reste avec l’AI Act qui est entré en vigueur 1ᵉʳ août 2024. Une première étape a été franchie le 2 février avec l’interdiction dans l’Union européenne des systèmes d’IA présentant des « risques inacceptables ». D’autres sont à suivre cette année et en 2026.

Au niveau international, c’est le troisième « Sommet » autour de l’IA après celui de novembre 2023 à Londres (Bletchley Park) sur « la sécurité de l’IA » et à celui de mai 2024 à Séoul pour « une IA sûre, innovante et inclusive ».

Renforcer l’action internationale, au service de « l’intérêt général »

Revenons au Sommet. On trouve une première ligne directrice sur le site de l’Élysée : « Pendant près d’une semaine, à partir du 6 février 2025, Paris accueillera de nombreux évènements visant à renforcer l’action internationale en faveur d’une intelligence artificielle au service de l’intérêt général ».

Cinq thèmes jugés essentiels sont abordés : l’IA au service de l’intérêt public, l’avenir du travail, l’innovation et la culture, l’IA de confiance et enfin la gouvernance mondiale de l’IA. La France n’est pas seule aux commandes : cet événement est « co-présidé par la France et l’Inde », rappelle l’Agence Française de développement.

Deux journées scientifiques et un week-end culturel

Hier et aujourd’hui se déroulent des journées scientifiques avec de nombreuses conférences. Ces deux jours sont organisés par l’Institut Polytechnique de Paris, sur son campus. Il s’agit de préparer le terrain avec des « discussions sur les transformations engendrées par l’IA » et des présentations de travaux de recherche.

Pour embarquer le grand public, ce week-end des rencontres culturelles dédiées à l’IA seront organisées : « les participants, tous âges confondus, pourront s’immerger dans les différentes approches de l’IA : par la pratique, par les débats contradictoires, par la découverte d’œuvres et par des échanges avec les artistes ».

L’Élysée revient sur deux facettes de l’IA, décrite comme « une formidable source d’appui aux créateurs », qui « soulève en même temps des questionnements importants sur des sujets comme le droit d’auteur et la rémunération des artistes ». Il y a également une troisième voie (au moins) à explorer : la pollution d’articles GenAI dans des médias en français, comme le montre notre enquête.

Quoi qu’il en soit, il reste des places gratuites à certaines conférences de samedi à la Bibliothèque nationale de France. Samedi et dimanche, la Conciergerie propose un parcours artistique baptisé Machina sapiens dont le but est de « cartographier les enjeux de l’IA générative et de son impact sur la société à travers une vingtaine d’œuvres d’artistes français et internationaux ». Sur son site, la Conciergerie indique que le parcours est « gratuit sans réservation », de 9h30 à 18 h.

Vous pouvez aussi ré(écouter) notre podcast Algorithmique et lire nos différents tutos pour apprendre et tester soi-même le fonctionnement de l’intelligence artificielle et de son entrainement.

Lundi des conférences, mardi des discussions avec les chefs d’État

La semaine prochaine, deux gros morceaux sont attendus : « Le Sommet débutera le 10 février au Grand Palais avec un forum qui réunira d’importants acteurs mondiaux de l’IA (gouvernements, entreprises, chercheurs, artistes, acteurs de la société civile, journalistes) » Puis ce sera au tour du « Sommet des chefs d’État se déroulera quant à lui le 11 février, au Grand Palais ».

Lundi sera la journée de « rencontres et discussions entre participants du monde entier » avec des sujets comme l’avenir du travail, l’IA de confiance, le développement des enfants, la gouvernance, les données, les bonnes pratiques… Voici le programme (chargé de cette journée) :

La longue liste des personnalités attendues

Mardi, durant la session plénière, des chefs d’État et de gouvernement ainsi que des personnalités internationales « échangeront sur les grandes actions communes à mettre en œuvre en matière d’IA ». Reste à voir ce qui en sortira.

L’AFP dresse une liste des invités de marque : Premier ministre indien, vice-président américain, vice-Premier ministre chinois, présidente de la Commission européenne, secrétaire général des Nations Unies, directrice générale de l’OMC, secrétaire général de l’OCDE, directeur de l’Agence internationale de l’énergie.

Les patrons de la tech aussi font le déplacement : Sam Altman (OpenAI), Sundar Pichai (Alphabet/Google), Demis Hassabis (DeepMind), Brad Smith (Microsoft), Dario Amodei (Anthropic). Le cas de certaines personnalités reste en suspend, notamment Liang Wenfeng (DeepSeek) et Elon Musk (X). Les français seront évidemment bien représentés avec Xavier Niel (Iliad) et Rodolphe Saadé (CMA CGM) qui ont tous les deux lancé Kyutai, ainsi que « les patrons d’Airbus, Thales et EDF ».

Des conversations plus que des résolutions de problématiques

Anne Bouverot apporte un élément de réponse dans son interview à Maddyness. À la question « n’avez-vous pas peur que l’effet de ce sommet soit un peu comme les effets des COP Climat : beaucoup d’engagements, mais peu ou pas d’impact concret ? », elle reconnait que la portée sera très certainement limitée :

« Notre objectif, ici, n’est donc pas de résoudre l’ensemble des problématiques liées au développement de l’intelligence artificielle, mais plutôt de garantir que des conversations aient lieu, que des initiatives soient lancées, et qu’elles trouvent ensuite des cadres où elles pourront être suivies ».

L’une des dernières décisions de Google devrait alimenter les discussions. En effet, l’engagement selon lequel les IA développées par l’entreprise ne doivent pas servir à la création d’armes a été enlevée de sa déclaration encadrant ses grands principes éthiques et moraux. La société justifie ce changement par une approche basée sur la gestion du risque, grâce à un « framework » dédié.

Une centaine d’évènements également mardi

En parallèle de cette session plénière, une centaine d’évènements sont prévus pour les acteurs de la société civile et les entreprises. Il est question de l’IA et la démocratie, de l’impact environnemental, de la manipulation de l’information, de la cybersécurité, etc.

La CNIL, l’ANSSI, la DGCCRF et la DGE seront présents à Station F mardi pour le Business Day. Son but : « pour sensibiliser les entreprises et startups aux obligations du règlement IA dont l’entrée en application s’opère graduellement depuis l’été 2024 ». Le programme est bien chargé. L’événement est complet, mais il sera possible de le regarder sur YouTube.

Des annonces tous azimuts

Vous l’avez certainement remarqué, avant même l’ouverture de ce Sommet, les annonces fusent de tous les côtés, aussi bien avec des annonces de produits chez les principaux acteurs (nous y reviendrons dans une actualité dédiée), des investissements, des tribunes où chacun donne son avis, des annonces du gouvernement sur les datacenters, etc. Impossible de les citer toutes, mais faisons tout de même une rapide recension :

Sur X, Guillaume Rozier (Conseiller du président de la République) revient sur les premières annonces de l’État autour de l’Intelligence Artificielle. « D’ici un an tous les agents publics bénéficieront de l’IA, notamment au travers d’un agent conversationnel souverain ». Il affirme que l’État « déploiera plus largement les meilleures technologies IA souveraines, proposées par des startups françaises, ou disponibles en open source ».

Dans ce cadre justement, France Travail s’équipe en intelligence artificielle chez Mistral AI et d’autres partenariats du genre « suivront ». Free Mobile vient d’annoncer un assistant IA premium dans ses offres mobiles (pendant 12 mois) : le Chat Pro de Mistral AI.

De leur côté, le MEDEF et Numeum dressaient le bilan de leur Tour de France de l’IA auprès des entreprises (lire notre compte rendu). Le mois dernier, les syndicats s’étaient aussi exprimés sur le sujet.

Deux « livrables » : une cartographie de l’INA et une fondation

Hier, l’INA a mis en ligne un des « livrables » de ce sommet de l’IA : une « cartographie des enjeux et usages de l’IA pour le journalisme ». Elle propose des pistes de réflexion sur les usages et les outils IA pour le journalisme, une analyse des enjeux et enfin une grille d’évaluation de son intérêt.

Fin janvier, nous avions déjà évoqué un autre livrable : une fondation pour le développement de l’IA pour « l’intérêt général », avec 2,5 milliards d’euros pour la financer. Son but : proposer des briques d’IA open source et des jeux de données.

Des tribunes comme s’il en pleuvait

Du côté des tribunes, Le Monde en a publié plusieurs ces derniers jours. La première d’une vingtaine d’organisations intitulée « L’intelligence artificielle accélère le désastre écologique, renforce les injustices et aggrave la concentration des pouvoirs ». La seconde d’une centaine d’ONG : « L’IA telle qu’elle est développée alimente un système d’exploitation global ».

Elles demandent respectivement de « résister au déploiement massif de l’IA, au nom des droits humains, sociaux et environnementaux » et de « placer les droits humains et la justice environnementale au cœur de la régulation de l’intelligence artificielle ».

Dans La Nouvelle République, on retrouve une autre tribune de l’Alliance de la presse d’information générale, de la FNPS, du Geste, du SEPM et du Spiil : « Trois conditions pour garantir la fiabilité de l’information et préserver la démocratie à l’heure de l’IA générative ».

« Les services d’intelligence artificielle générative s’imposent à une vitesse fulgurante dans la recherche d’informations, répondant de plus en plus directement aux usagers, sans renvoyer à la source. Ce faisant, ils se substituent aux médias, mais sans leur cadre déontologique », peut-on lire dans cette tribune. Et là encore, ce n’est pas notre enquête qui dira le contraire.

Wikimedia France relaie aussi une tribune du think tank Renaissance numérique avec 43 signataires (dont Wikimédia France) : « Gouvernance mondiale de l’IA : passer à l’action avec la société civile ». Elle demande de mettre en place « d’urgence trois mesures concrètes pour renforcer et faciliter l’implication de la société civile dans la gouvernance de l’IA, pendant et surtout après le sommet : Encourager des processus de sélection plus ouverts et transparents […] Imposer un devoir de réponse aux contributions […] Faciliter le financement. »

Électricité : les plages d’heures creuses vont changer pour 11 millions de foyers

« Le monde se divise en deux catégories »
Électricité : les plages d’heures creuses vont changer pour 11 millions de foyers

À partir du 1ᵉʳ novembre, les heures creuses vont changer pour 11 millions de foyers. Le but est de s’adapter aux changements de modes de consommations (notamment télétravail) et à l’augmentation de la production photovoltaïque. Plus de 13 millions de clients auront deux périodes distinctes pendant la journée, avec de possibles différences entre l’hiver et l’été.

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient de publier ses projets de décision sur le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (alias le TURPE). Le « TURPE 7 » entrera en vigueur le 1ᵉʳ aout, mais la hausse a pour rappel été « anticipée » à ce 1ᵉʳ février pour se « fondre » dans la baisse des coûts de l’électricité.

S’adapter à la production photovoltaïque

Si le TURPE 7 reconduit globalement la structure tarifaire du TURPE 6, la CRE explique que des changements sont à prévoir sur les heures creuses :

« La CRE, lors des différentes consultations, a proposé de revoir le placement des heures creuses pour bénéficier de la production photovoltaïque abondante et peu chère en après-midi et notamment en été. Cette proposition a été accueillie très favorablement par une grande majorité des acteurs. Elle sera mise en œuvre progressivement à compter de l’automne 2025 ».

Deux plages horaires, avec 8 h creuses par jour

La Commission rappelle que les heures creuses/pleines (HP/HC) ont été introduits dès les années 60 après la mise en service des premières centrales nucléaires. Le dispositif a ensuite été étendu dans les années 70 - 80. La journée est ainsi divisée en deux plages horaires : « 16 heures « pleines » et 8 heures « creuses » (consécutives ou non), avec deux prix différents ».

Rappelons que les plages d’heures creuses sont fixées par le Gestionnaire du Réseau de Distribution d’électricité (Enedis) ou les Entreprises Locales de Distribution (ELD). Elles peuvent varier d’un client à l’autre, mais vous ne pouvez pas les choisir ni demander à les modifier. Les heures creuses existent aussi bien pour les tarifs réglementés que les autres.

La CRE donne quelques exemples des changements qui pourront être mis en place pour différents types de foyers.

Des heures creuses plus propices entre 11 h et 17 h

La répartition 16/8 ne changera pas, affirme la CRE. Par contre les plages horaires vont bouger cette année : « L’objectif est de mettre en adéquation ces heures creuses avec les enjeux du réseau et de l’équilibre offre-demande ». La période entre 11 h et 17 h est désormais « plus propice qu’avant pour consommer l’électricité, en particulier en été ». À contrario, les heures creuses en début de matinée et de soirée ne sont « plus opportunes », du changement est donc au programme.

La Commission explique qu’une partie des « heures mal placées » (celles de 7 h à 11 h ou de 17 h à 23 h) vont ainsi être déplacées « vers des créneaux où l’énergie est abondante et peu chère », principalement l’après-midi entre 11 h et 17 h.

Pour s’adapter au mieux à la saisonnalité de la production d’électricité via le photovoltaïque, les pages horaires pourront être différentes en été (du 1ᵉʳ avril au 31 octobre, précise la CRE). Il sera possible d’avoir des heures creuses uniquement la nuit en hiver et jusqu’à 3 heures creuses pendant la journée en été. Dans tous les cas, les clients « conserveront un minimum de cinq heures creuses consécutives au cœur de la nuit ».

11 millions de foyers concernés, mais pas ceux avec Tempo

La CRE dénombre 14,5 millions de foyers avec un contrat HP/HC. 11 millions « vont connaitre une évolution dans le placement de leurs heures creuses, au moins », ce qui veut aussi dire que pour 3,5 millions de foyers rien ne change. Sur ces 3,5 millions, 2,1 millions ont déjà les heures creuses sur deux périodes pendant la journée tandis que les 1,4 million restant n’ont des heures creuses que la nuit.

Dans sa foire aux questions, la CRE précise bien que les changements ne concernent que les clients avec une offre « heures pleines / heures creuses ». Ceux avec une formule « heures super creuses », « semaine/week-end », une part d’indexation sur un prix de marché ainsi que les clients Tempo ne seront pas concernés.

Changements entre novembre 2025 et fin 2027

Les changements vont se faire progressivement entre novembre 2025 et… la fin d’année 2027. Les clients seront prévenus au moins un mois avant la date effective du changement par les fournisseurs d’électricité (qui eux ont l’information six mois avant).

Suite aux changements de tarifs et des taxes en place au 1ᵉʳ février, nous avons mis à jour notre comparatif d’une vingtaine d’offres. N’hésitez pas à le consulter et à le copier sur votre compte pour l’adapter en fonction de vos usages et de votre consommation.

Un rappel utile pour finir : vous pouvez changer de fournisseur sans frais. Les offres sont sans engagement et nous pouvez alterner entre les tarifs réglementés et les offres de marché comme bon vous semble.

Orange lance un forfait 5G+ avec une « bande passante dédiée »

Orange lance un forfait 5G+ avec une « bande passante dédiée »

Après les Box 5G, la 5G StandAlone (5G SA ou 5G+) débarque dans un premier forfait de téléphonie mobile, dans la gamme « pro ». Les avantages sont nombreux pour Orange et proviennent en grande partie des fonctionnalités de la 5G SA. Explications.

Dans un communiqué de presse, Orange annonce « une offre inédite 5G + avec une bande passante dédiée pour ses clients professionnels ». Qu’est-ce que cela veut dire au-delà du discours bien rodé des équipes marketing ?

Nous avons déjà expliqué ce qu’est la 5G+ d’Orange : c’est le nom commercial de la 5G StandAlone (ou 5G SA). Pour rappel, la 5G utilisait à son lancement et durant ces dernières années un cœur de réseau 4G pour fonctionner, d’où son appellation technique de 5G Non StandAlone.

Free était le premier opérateur à sauter le pas de la 5G SA sur son réseau national en septembre dernier, uniquement sur la bande des 3,5 GHz. Orange lui répondait quelques heures plus tard, mais sa 5G SA (enfin sa 5G+) n’était disponible que pour ses clients Box 5G avec la nouvelle 5G+ Home.

Avec la 5G+ arrive la Voice over New Radio

Orange remet donc le couvert aujourd’hui avec son forfait Performance série spéciale 5G+. Passons rapidement sur ses caractéristiques qui n’ont rien de particulier : 350 Go de data, appels et SMS/MMS illimités pour 79 euros HT par mois, sans engagement.

Orange reprend les poncifs habituels de la 5G : hausse des débits et baisse de la latence. Mais la 5G+ apporte aussi des nouveautés intéressantes, notamment la technologie la technologie VoNR (Voice over New Radio). Ainsi, la « connexion data est maintenue en 5G lors d’un appel voix ». Avant, la data repassait en 4G lors d’un appel avec VoLTE et en 3G dans le cas contraire.

Orange met aussi en avant « une sécurisation accrue des données sensibles grâce au chiffrement natif des identifiants IMSI et à l’authentification renforcée des utilisateurs sur le réseau ». Nous avons voulu télécharger la fiche tarifaire et la description du service indiqués sur cette page afin d’avoir de plus amples informations, mais les liens sont cassés.

Orange met en avant des débits de 1,5 Gb/s… inférieurs à ceux de la 5G

Comme chez Free, la 5G SA est uniquement disponible sur la bande des 3,5 GHz, dont le « déploiement [est] en cours ». Le débit maximum annoncé par Orange est de 1,5 Gb/s en téléchargement avec l’agrégation de la bande des 700 Mhz en 4G, et de 200 Mb/s en émission.

Selon le propre site d’Orange, la 5G+ fait donc moins bien que la 5G en débit théorique. En effet, en 5G le débit maximum théorique en réception est de 2,1 Gbit/s selon Orange. En émission, c’est la même chose avec 200 Mb/s dans les deux cas.

Cette quoi cette « bande passante dédiée » ? Du slicing…

Orange revient à plusieurs reprises sur la notion de bande « prioritaire » : « Au travers d’une bande passante dédiée Premium, le client bénéficie d’une qualité de service différenciée sur le réseau mobile Orange. Ainsi, même en cas de forte utilisation du réseau mobile, ses débits sont préservés ».

« Lors des évènements : Pour les services de billetterie ou les solutions de paiement, la bande passante dédiée permet une connexion stable et assure la fluidité des opérations », ajoute l’opérateur en guise d’exemple.

Là encore, il s’agit d’une dénomination commerciale d’une technologie bien connue de la 5G : le network-slicing. Elle permet de découper le réseau en « en plusieurs sous-réseaux, que l’on appelle des tranches, ou “slices” en anglais », explique Orange.

Les usagers sur une tranche sont d’une certaine manière isolés de ceux d’une autre tranche. Les clients d’un forfait 5G+ peuvent ainsi profiter d’une tranche rien que pour eux eux en 5G SA, tandis que les autres se partagent une autre tranche. Une surcharge sur la seconde tranche ne devrait pas avoir d’impact sur la première.

Sur cette page dédiée au network-slicing, Orange rappelle que « tout ceci était déjà possible avec la 4G d’un point de vue technique », mais la 5G apporte « une vraie valeur ajoutée » grâce « à une architecture réseau virtualisée ». SFR d’ailleurs, proposait pendant un temps des forfaits 4G avec « internet mobile prioritaire ». Ils permettaient, « en cas d’affluence » d’avoir un « débit généralement plus rapide que celui des utilisateurs du réseau SFR non détenteurs du service ». C’était il y a maintenant 10 ans, en 2015.

Orange ne précise pas quand de nouveaux forfaits 5G+ seront disponibles ni si cette technologie sera proposé au grand public dans un proche avenir.

[Outils Next] Notre extension Chrome et Firefox passe à plus de 1 500 sites GenAI

[Outils Next] Notre extension Chrome et Firefox passe à plus de 1 500 sites GenAI

Next a identifié plus de 1 500 sites d’information utilisant plus ou moins massivement l’intelligence artificielle pour générer des articles censés avoir été écrits par des journalistes, soulevant des questions quant à la qualité des informations. Pour vous donner un maximum de cartes en mains, nous vous proposons une extension pour Chrome et Firefox permettant d’être alertés lorsque vous visitez un tel site.

Mise à jour du 10 février 14 h : Nous avons mis en ligne la version 1.1 de notre extension. Quelques bugs ont été corrigés, mais surtout la base de données a largement grandi pour dépasser les 1 500 sites. N’hésitez pas à installer cette mise à jour, que ce soit sur Chrome ou Firefox.

Article original du 6 février 9h47 : Dans une très longue enquête, notre journaliste Jean-Marc Manach explique comment il a découvert plus de 1 500 sites d’information francophones utilisant l’intelligence artificielle pour publier et/ou traduire des articles.

Preuve s’il en est besoin de l’ampleur du phénomène, on en retrouve même dans Google Actualités. Nous y reviendrons dans les jours à venir, avec d’autres articles consacrés aux « hallucinations » et « infox » relayées par ces articles GenAI, ceux reposant sur du plagiat, ou parasitant la presse régionale.

GenAI : restez bien informés avec notre extension

Nous avons décidé de développer une extension maison pour navigateur avec l’aide d’une IA (Claude.ai) et d’un développeur de chez moji (Hezirel, sur son temps libre, merci à lui !). Son but : vous prévenir lorsque vous visitez un site de notre liste de surveillance.

Le fonctionnement est on ne peut plus simple : l’extension tourne en tâche de fond et affiche un pop-up en cas d’alerte, avec le message suivant : « D’après les constatations (humaines) de Next.ink, des articles de ce site semblent avoir été (en tout ou partie) générés par IA ».

Détection sur le domaine

La détection se fait sur la base du nom de domaine, pas de chaque page individuellement. Un signalement ne veut donc pas forcément dire que l’article en question est généré à l’aide d’une IA, mais qu’on en retrouve sur ce nom de domaine.

En cliquant sur le bouton de l’extension, vous retrouverez la grille de lecture (liste non cumulative, ni exhaustive) nous ayant permis de détecter les sites d’info contenant des articles qui semblent avoir été (en tout ou partie) générés par IA :

  • Ils ont recours à des expressions, patterns ou hallucinations typiques des contenus GenAI,
  • sont signés de journalistes qui n’existent pas et/ou dont l’hyperproductivité est inhumaine,
  • ne sont que des traductions et/ou paraphrases d’autres articles (mais sans les mentionner),
  • ont recours à des images générées par IA ne correspondant pas aux critères journalistiques,
  • alignent des poncifs lénifiants ou moralisants plutôt que de présenter et recouper des faits,
  • ont été publiés sur un site sans mention légale (ou fictive) et sans directeur de publication,
  • usurpent la réputation de « noms de domaine expirés » pour cibler Google News & Discover,
  • s’apparentent plus à des contenus optimisés pour le SEO qu’à des articles journalistiques.

Suivez un des liens ci-dessous, ajoutez l’extension à votre navigateur et c’est terminé. L’extension tourne en tâche de fond. Elle est disponible sur les boutiques officielles de Chrome (compatible avec les navigateurs basés sur Chromium) et Firefox.

Retour sur le développement de l’extension

Depuis le début de notre enquête (il y a plusieurs mois) et face à l’ampleur du phénomène, l’idée d’une extension pour les navigateurs s’est imposée. Avec plusieurs centaines de sites référencés, on ne peut pas vérifier manuellement la liste chaque fois que l’on visite un nouveau site.

J’ai quelques connaissances en développement, je comprends donc bien la logique algorithmique. Je suis aussi capable de suivre le déroulement d’un programme, d’adapter et vérifier le code (sur du code simple comme c’est le cas ici). À l’époque de l’IA générative, je me suis donc appuyé sur cette dernière pour développer les grandes lignes de ce projet. Claude.ai a été mis à contribution et, en une soirée à peine, j’avais déjà une première version de l’extension fonctionnelle.

Nous l’avons améliorée au fil du temps, avec notamment la possibilité de nous signaler des sites. Il suffit de cliquer sur l’icône pour faire apparaitre un menu avec l’URL du site prérempli (libre à vous de la modifier), un menu pour la catégorie et un champ description (deux champs optionnels). Cliquez sur « Signaler ce site » et ces informations seront ensuite récupérées par un serveur et stockées dans une base de données que nous pouvons consulter.

Aucune autre information n’est envoyée, mais vous pouvez ajouter des précisions et/ou un email dans le champ description si besoin. Avec Hezirel, nous avons travaillé à obfusquer la base de données des URL et optimiser le code (en partant de ce que j’ai produit avec Claude.ai, il a donc fait ce qu’il a pu dans un temps contraint), pour arriver à la version proposée actuellement.

Flock s’est occupé des petites icônes, mais avec des images de 128 x 128 pixels au maximum, son talent ne pouvait guère s’exprimer. Cette extension est donc le fruit d’un travail d’équipe, mais vous pouvez quand même apprécier le Go Go gadget-au-chapeau en tête d’article.

Des bugs peuvent arriver (et arriveront surement), n’hésitez donc pas à nous les signaler. Même chose si vous avez des idées de fonctionnalités intéressantes à ajouter. Nous lirons vos retours et vos commentaires avec intérêt.

Échec collectif : des RIB partagés en direct sur Twitch… à la demande d’un influenceur

L’open data ça va beaucoup trop loin !
Échec collectif : des RIB partagés en direct sur Twitch… à la demande d’un influenceur

Ce week-end, sur Twitch, nous avons eu un bel exemple de « fail collectif ». D’un côté, un influenceur qui demande à sa communauté de partager leur RIB (ou celui d’un proche) pour obtenir de l’argent. De l’autre, des internautes qui envoient leurs informations bancaires en direct.

Nasdas est un influenceur bien connu sur les réseaux sociaux (9 millions d’abonnés sur Snapchat) car il a pour habitude de redistribuer une partie de ses revenus à sa communauté. Dimanche 2 février, la situation a dérapé, comme le rapporte BFM Tech & Co citant l’influenceur :

« J’ai mon application bancaire. J’ai un peu plus de 28 000 euros à l’intérieur. Je dois donner 10 000 euros. Comment faire ? Soit, on m’envoie des RIB dans les commentaires, soit des Paypal et je fais les virements en live ».

Il ratisse large dans sa communication : « on choisira parmi les nouveaux followers. Envoie un message, envoie ton RIB, celui de ta maman, ton oncle, qui tu veux ». La suite, on s’en doute : des RIB ont été envoyés par dizaines dans les commentaires, sur un live accessible à tous. Ils sont parfois accompagnés de messages et d’autres informations personnelles. Un véritable « trésor » pour des personnes malintentionnées.

Envoyer un RIB n’est pas sans conséquences

Plus besoin de fuites de données, les internautes envoient eux-mêmes des informations bancaires en espérant obtenir des fonds au passage… Du point de vue de cybersécurité, cela comporte des risques réels, comme nous l’expliquions récemment.

Si la Banque de France rappelle que « communiquer son RIB n’est pas risqué en soi », elle ajoute bien rapidement que, « comme pour tout document contenant des informations personnelles, il convient de bien identifier la personne à laquelle vous communiquez un RIB. Un escroc pourrait utiliser ces informations de manière malveillante (ex : usurpation d’identité) ».

Fin octobre, la CNIL a publié un guide pour vous protéger en cas de fuite de votre IBAN (qui se trouve sur votre RIB)… des recommandations également valables si vous partagez vos données bancaires de manière publique, comme c’est le cas ici :

« Cet identifiant peut dans certains cas permettre à un pirate d’émettre des ordres de prélèvement illégitimes qui ciblent les IBAN obtenus frauduleusement. Le pirate peut aussi, plus directement, usurper l’IBAN d’une autre personne en les communiquant lors de la création d’un mandat de prélèvement dans le cadre d’une souscription à un service ».

« Surveillez régulièrement les opérations sur votre compte bancaire et faites opposition si nécessaire […] Vérifiez la liste des créanciers autorisés », rappelait la CNIL. En cas de doute, n’hésitez pas à contacter votre conseiller bancaire.

« De profondes interrogations chez les juristes »

Mais ce qui pourrait passer au premier abord comme une « bonne action » ne dispense pas de respecter les règles.

Alexandre Archambault, avocat spécialisé dans le droit du numérique, nous explique que les modalités de l’épisode « ne manquent pas de susciter de profondes interrogations chez les juristes au regard des grands principes du RGPD ».

Les demandes de l’influenceur et les réponses des internautes fournissent un double exemple de ce qu’il ne faut pas faire.

Nasdas multiplie les dérapages

Nasdas n’en est pas à son coup d’essai. En juin dernier, il proposait à sa communauté de récupérer 100 000 euros (par lots de 80 à 2 500 euros) via une application de paiement en ligne : Laymoon. « Le jeu concours avait finalement été annulé face aux tollés des internautes. En effet, il fallait débourser au minimum 17 euros pour accéder à la plateforme », expliquent nos confrères.

En 2022, l’influenceur « avait volontairement diffusé dans une story son numéro de carte bleue, sur laquelle se trouvaient près de 16 000 euros […] Plusieurs sites, dont Amazon, avaient alors été submergés. Ils avaient considéré l’utilisation massive de cette carte de crédit comme « frauduleuse ». Les comptes ayant utilisé ce moyen de paiement avaient été temporairement bloqués », ajoute BFM Tech & Co.

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