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SVOM : un sursaut gamma vieux de 13 milliards d’années « illumine » l’Univers

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SVOM : un sursaut gamma vieux de 13 milliards d’années « illumine » l’Univers

Le satellite SVOM a détecté le 5ᵉ sursaut gamma le plus lointain jamais enregistré. Il est vieux de 13 milliards d’années et a donc été émis quand l’Univers n’avait que 730 millions d’années environ. Il permet d’en apprendre davantage sur le fonctionnement de notre Univers.

L’observatoire spatial SVOM (acronyme de Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor) a été lancé en juin 2024 à bord d’une fusée Longue Marche 2C (il est en orbite à 625 km). C’est une mission franco-chinoise dont le but est de détecter des sursauts gamma.

Il s’agit généralement des traces laissées par un cataclysme galactique : l’explosion d’une étoile supermassive. Nous avons pour rappel déjà détaillé la mission SVOM et les sursauts gamma. Des informations sur SVOM sont aussi disponibles sur le site officiel.

Détection en mars, une alerte envoyée dans la demi-heure

Quelques mois après le début des opérations scientifiques, l’Observatoire de Paris annonce la « détection d’un sursaut gamma causé par une supernova qui a explosé il y a 13 milliards d’années […] Ce sursaut gamma a donc explosé au cœur de l’ère de la réionisation, alors que l’Univers n’avait que 730 millions d’années ». Les photons ont ainsi voyagé pendant 13 milliards d’années avant de nous arriver. Cet évènement est identifié sous la référence GRB 250314A : GRB pour Gamma-Ray Bursts et 250314 pour la date de détection, le 14 mars 2025. Parfois les scientifiques savent être efficaces.

L’observatoire de Paris ajoute que « GRB 250314A est le 3ᵉ sursaut gamma le plus lointain dont la distance a été déterminée par spectroscopie ». Le CEA précise pour sa part que, toutes méthodes confondues, c’est le « 5ᵉ GRB le plus lointain identifié. Le précédent GRB à très haut redshift (z > 7) avait été identifié il y a de cela environ 12 ans ! ».

Alerte générale ! Des télescopes du monde entier regardent, y compris le JWST

Il retrace aussi la diffusion d’une alerte par les scientifiques en mars dernier. Moins de 30 minutes après la détection de l’événement (et sa confirmation), « une circulaire pour alerter l’ensemble de la communauté » est envoyée. Ce type d’alerte permet aux observatoires et satellites d’observer la même région du ciel s’ils le peuvent. 19 circulaires ont ainsi été émises.

Dans les heures qui suivent, « l’observatoire spatial Neil Gehrels Swift et le satellite Einstein Probe, pointent leurs instruments vers la source. Une contrepartie X est localisée par le détecteur X a bord du Swift. Le Nordic Optical Telescope (NOT) découvre la contrepartie proche infrarouge dans la boîte d’erreur donnée par Swift. Les observations d’Einstein Probe confirment même la nature transitoire de la contrepartie X, un indice clé en faveur d’une rémanence du sursaut gamma ».

C’est le sursaut « le plus précis en termes de la lumière qu’on a récoltée et des mesures qu’on a faites », explique à l’AFP Bertrand Cordier (via Radio Canada), responsable scientifique du projet SVOM au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).

Le CEA ajoute (via son institut de recherche sur les fois fondamentales de l’Univers, Irfu) que, « 110 jours après la découverte par SVOM, JWST [James Webb Space Telescope, ndlr] est allé chercher la galaxie hébergeant ce sursaut. Les premières analyses photométriques suggèrent qu’il pourrait être associé à une supernova issue de l’effondrement gravitationnel violent d’une étoile massive en fin de vie ressemblant fortement aux supernovas locales du même type. Ce résultat pourrait indiquer une étonnante continuité dans les processus d’explosion d’étoiles massives (> 20 masses solaires), depuis les débuts de l’Univers jusqu’à aujourd’hui ».

Le CEA ajoute qu’une nouvelle observation du JWST est « déjà programmée dans 9 mois [et] devrait confirmer la disparition de la supernova ».

« Illuminer tous les plans entre nous et le sursaut gamma »

Selon Radio Canada, Bertrand Cordier voudrait accélérer les collaborations internationales pour les prochaines détections (il en espère une ou deux par an avec SVOM). En mars, « il s’est écoulé 17 heures avant que le Très Grand Télescope (VLT), au Chili, ne se détourne. Pendant ce temps, l’intensité a décru. L’objectif, c’est d’être encore plus efficace. Si on arrive plus tôt, alors on aura des meilleures données ».

Vous vous demandez peut-être à quoi tout cela peut servir ? Nous l’expliquions dans cet article : une approche est d’utiliser « ces événements comme des sondes. Quand elles explosent, elles vont illuminer tous les plans entre nous et le sursaut gamma. C’est du coup une information considérable pour avoir les paramètres physiques de l’univers quand il était très jeune. C’est le seul moyen quasiment d’avoir l’information sur l’univers à ces moments-là et de voir peut-être ces premières générations étoiles ».

Le site officiel de SVOM y va aussi de sa comparaison : les sursauts gamma sont la « manifestation d’une explosion gigantesque, ces flashs de lumière sont considérés comme les éléments les plus brillants et les plus riches en énergie depuis le Big Bang. Ce sont des événements rares à l’échelle d’une galaxie et pourtant il serait possible d’en observer en moyenne une dizaine par jour ».

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SVOM : un sursaut gamma vieux de 13 milliards d’années « illumine » l’Univers

Lumos !
SVOM : un sursaut gamma vieux de 13 milliards d’années « illumine » l’Univers

Le satellite SVOM a détecté le 5ᵉ sursaut gamma le plus lointain jamais enregistré. Il est vieux de 13 milliards d’années et a donc été émis quand l’Univers n’avait que 730 millions d’années environ. Il permet d’en apprendre davantage sur le fonctionnement de notre Univers.

L’observatoire spatial SVOM (acronyme de Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor) a été lancé en juin 2024 à bord d’une fusée Longue Marche 2C (il est en orbite à 625 km). C’est une mission franco-chinoise dont le but est de détecter des sursauts gamma.

Il s’agit généralement des traces laissées par un cataclysme galactique : l’explosion d’une étoile supermassive. Nous avons pour rappel déjà détaillé la mission SVOM et les sursauts gamma. Des informations sur SVOM sont aussi disponibles sur le site officiel.

Détection en mars, une alerte envoyée dans la demi-heure

Quelques mois après le début des opérations scientifiques, l’Observatoire de Paris annonce la « détection d’un sursaut gamma causé par une supernova qui a explosé il y a 13 milliards d’années […] Ce sursaut gamma a donc explosé au cœur de l’ère de la réionisation, alors que l’Univers n’avait que 730 millions d’années ». Les photons ont ainsi voyagé pendant 13 milliards d’années avant de nous arriver. Cet évènement est identifié sous la référence GRB 250314A : GRB pour Gamma-Ray Bursts et 250314 pour la date de détection, le 14 mars 2025. Parfois les scientifiques savent être efficaces.

L’observatoire de Paris ajoute que « GRB 250314A est le 3ᵉ sursaut gamma le plus lointain dont la distance a été déterminée par spectroscopie ». Le CEA précise pour sa part que, toutes méthodes confondues, c’est le « 5ᵉ GRB le plus lointain identifié. Le précédent GRB à très haut redshift (z > 7) avait été identifié il y a de cela environ 12 ans ! ».

Alerte générale ! Des télescopes du monde entier regardent, y compris le JWST

Il retrace aussi la diffusion d’une alerte par les scientifiques en mars dernier. Moins de 30 minutes après la détection de l’événement (et sa confirmation), « une circulaire pour alerter l’ensemble de la communauté » est envoyée. Ce type d’alerte permet aux observatoires et satellites d’observer la même région du ciel s’ils le peuvent. 19 circulaires ont ainsi été émises.

Dans les heures qui suivent, « l’observatoire spatial Neil Gehrels Swift et le satellite Einstein Probe, pointent leurs instruments vers la source. Une contrepartie X est localisée par le détecteur X a bord du Swift. Le Nordic Optical Telescope (NOT) découvre la contrepartie proche infrarouge dans la boîte d’erreur donnée par Swift. Les observations d’Einstein Probe confirment même la nature transitoire de la contrepartie X, un indice clé en faveur d’une rémanence du sursaut gamma ».

C’est le sursaut « le plus précis en termes de la lumière qu’on a récoltée et des mesures qu’on a faites », explique à l’AFP Bertrand Cordier (via Radio Canada), responsable scientifique du projet SVOM au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).

Le CEA ajoute (via son institut de recherche sur les fois fondamentales de l’Univers, Irfu) que, « 110 jours après la découverte par SVOM, JWST [James Webb Space Telescope, ndlr] est allé chercher la galaxie hébergeant ce sursaut. Les premières analyses photométriques suggèrent qu’il pourrait être associé à une supernova issue de l’effondrement gravitationnel violent d’une étoile massive en fin de vie ressemblant fortement aux supernovas locales du même type. Ce résultat pourrait indiquer une étonnante continuité dans les processus d’explosion d’étoiles massives (> 20 masses solaires), depuis les débuts de l’Univers jusqu’à aujourd’hui ».

Le CEA ajoute qu’une nouvelle observation du JWST est « déjà programmée dans 9 mois [et] devrait confirmer la disparition de la supernova ».

« Illuminer tous les plans entre nous et le sursaut gamma »

Selon Radio Canada, Bertrand Cordier voudrait accélérer les collaborations internationales pour les prochaines détections (il en espère une ou deux par an avec SVOM). En mars, « il s’est écoulé 17 heures avant que le Très Grand Télescope (VLT), au Chili, ne se détourne. Pendant ce temps, l’intensité a décru. L’objectif, c’est d’être encore plus efficace. Si on arrive plus tôt, alors on aura des meilleures données ».

Vous vous demandez peut-être à quoi tout cela peut servir ? Nous l’expliquions dans cet article : une approche est d’utiliser « ces événements comme des sondes. Quand elles explosent, elles vont illuminer tous les plans entre nous et le sursaut gamma. C’est du coup une information considérable pour avoir les paramètres physiques de l’univers quand il était très jeune. C’est le seul moyen quasiment d’avoir l’information sur l’univers à ces moments-là et de voir peut-être ces premières générations étoiles ».

Le site officiel de SVOM y va aussi de sa comparaison : les sursauts gamma sont la « manifestation d’une explosion gigantesque, ces flashs de lumière sont considérés comme les éléments les plus brillants et les plus riches en énergie depuis le Big Bang. Ce sont des événements rares à l’échelle d’une galaxie et pourtant il serait possible d’en observer en moyenne une dizaine par jour ».

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☕️ IA, identité, médias et souveraineté : l’Europe et le Canada renforcent leur partenariat

Dans la foulée du sommet du G7 sur l’industrie, le numérique et la technologie, l’Union européenne et le Canada ont « réaffirmé leurs intérêts communs pour stimuler la compétitivité, l’innovation et la résilience économique ». Il est aussi question de renforcer la souveraineté. Cela fait pour rappel plusieurs années déjà qu’un partenariat existe.

Les deux partenaires veulent « mettre au point des technologies d’intelligence artificielle (IA) fiables qui respectent les droits fondamentaux ». Ils ont ainsi signé « un protocole d’accord sur l’intelligence artificielle » et vont collaborer pour développer de « grandes infrastructures d’IA ». Cela concerne aussi bien la santé que l’énergie, en passant par la culture, les sciences et les services publics.

Un autre protocole d’accord est signé, « sur les justificatifs d’identité numériques et les services de confiance ». Sur les médias et plus particulièrement « les risques posés par l’IA au journalisme », l’Union européenne et le Canada « reconnaissent que l’accès à des médias indépendants, fiables et pluralistes, y compris sur les plateformes en ligne, est essentiel pour la démocratie ».

Drapeau du Canada

La souveraineté passe par aussi par des infrastructures de communication « sécurisées et fiables (notamment la 5G et les câbles sous-marins) ». Ces dernières constituant des épines dorsales du réseau Internet, elles sont parfois la cible de sabotages.

Les deux partenaires réaffirment aussi le besoin d’avoir des « chaînes d’approvisionnement de semi-conducteurs résilientes, des infrastructures cloud et datacenters sécurisés et souverains ». Il est aussi question de partager des connaissances sur la manière de « réduire l’impact environnemental des datacenters ».

« Aucune région ne peut affronter seule la transformation numérique », affirme Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive (souveraineté technologique, sécurité et démocratie) de la Commission européenne. Sans jamais qu’ils soient cités, on comprend bien que cette déclaration vise aussi les États-Unis et la Chine qui se livrent une guerre sur le numérique.

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☕️ IA agentique : IBM veut racheter Confluent pour 11 milliards de dollars

Confluent est une société américaine créée il y a un peu plus d’une dizaine d’années. Elle propose une plateforme (basée sur Apache Kafka) permettant aux entreprises de « connecter, traiter et gérer les données pour les applications et les agents d’IA ».

Confluent revendique 6 500 clients dans le monde, dont « 40 % des entreprises du Fortune 500 ». Elle a signé avec IBM un « accord définitif » pour la vente de l’ensemble des actions à un prix de 31 dollars, soit une valorisation de 11 milliards de dollars. IBM payera cash.

Selon le PDG d’IBM, Arvind Krishna, cela permettra « aux entreprises de déployer l’IA générative et agentique de manière plus rapide et plus efficace en fournissant des flux de données fiables entre les environnements, les applications et les API. Les données sont dispersées dans des clouds publics et privés, des centres de données et d’innombrables fournisseurs technologiques ». Le but est de « créer une plateforme de données intelligente pour l’IA générative d’entreprise ».

Comme toujours, l’opération est soumise aux approbations habituelles des autorités, ainsi qu’à celle des actionnaires de Confluent. Le communiqué précise que les plus gros actionnaires de Confluent, « qui détiennent collectivement environ 62 % du droit de vote des actions ordinaires, ont conclu un accord de vote avec IBM selon lequel chacun s’est engagé à voter toutes ses actions ordinaires en faveur de la transaction ».

La finalisation est attendue pour mi-2026.

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☕️ [MàJ] Apple : le responsable hardware depuis 17 ans « ne compte pas partir de sitôt »

Mise à jour du 9 décembre à 7h30. Le principal intéressé affirme qu’il n’a pas l’intention de partir, comme le rapporte Bloomberg : « Je sais que vous avez lu toutes sortes de rumeurs et de spéculations sur mon avenir chez Apple, et je pense que vous avez besoin d’avoir de mes nouvelles directement […] J’aime mon équipe, j’aime mon travail chez Apple, et je ne compte pas partir de sitôt ».


Brief original du 8 décembre à 16h30. Selon le généralement très bien informé Mark Gurman de Bloomberg, Johny Srouji « envisage sérieusement de partir dans un avenir proche ». Il n’est pas précisé où, mais il aurait l’intention de rejoindre une autre entreprise.

Il est arrivé chez Apple en 2008 « pour diriger le développement de la puce A4 ». C’est, pour rappel, « le premier SoC conçu par Apple » et utilisé dans un produit grand public, explique Apple. La société a depuis terminé sa transition vers les puces Apple Silicon avec les SoC Mx (lancées en 2020) pour les ordinateurs. La dernière version est la M5, que nous avons comparée aux générations précédentes.

Cela fait maintenant plus de 10 ans que Johny Srouji est vice-président sénior en charge de la division « Hardware Technology ». Si son départ était confirmé, ce serait un nouveau coup dur pour Apple, qui a perdu récemment Alan Dye, chargé depuis 20 ans du design pour la Pomme, parti chez Meta. Il embarque avec lui Billy Sorrentino, également ancien d’Apple (directeur sénior chez Apple Design Team).

Il y a quelques jours, Apple annonçait dans un communiqué que Jennifer Newstead allait rejoindre le groupe pour prendre la direction juridique d’Apple à partir du 1er mars 2026, à la place de Kate Adams qui est en poste depuis 2017. Dans le jeu des 7 Familles, Jennifer Newstead est actuellement directrice juridique chez… Meta. Fin janvier 2026, un autre départ est annoncé : celui de Lisa Jackson, vice-présidente Environment, Policy et Social Initiatives.

Pendant ce temps, Apple tente de se (re)relancer dans l’intelligence artificielle en recrutant Amar Subramanya, un ancien de chez Google et Microsoft. Apple a accumulé du retard sur ce point et a donc du pain sur la planche.

Comme le rappelle Engadget, ces remaniements au plus haut niveau des dirigeants d’Apple interviennent dans une situation de flou sur l’avenir de Tim Cook. Selon Mark Gurman (Bloomberg), l’actuel CEO pourrait retarder son départ, alors qu’un rapport du Financial Times « affirmait qu’Apple accélérait les plans de succession pour Cook ». 2025 et 2026 s’annoncent dans tous les cas comme deux années charnières pour Apple.

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☕️ Nouvelles fuites de données personnelles : Fédération française de handball et Cuisinella

Dans un email, la Fédération française de handball explique que « le logiciel fédéral GestHand, utilisé par les clubs, comités et ligues pour leur gestion administrative, a été victime d’un acte de cybermalveillance avec un accès non-autorisé ». Un effet boule de neige est donc à prévoir sur les adhérents et pratiquants.

La suite on la connait, des informations personnelles sont dans la nature : nom, prénom, genre, date de naissance, adresse email et numéro de téléphone.

Des mesures ont été prises dans la foulée pour « renforcer la sécurisation de l’outil et des données, notamment la neutralisation des accès en cause, la réinitialisation des mots de passe des comptes utilisateurs et le renforcement des contrôles ».

Chez Cuisinella, « un tiers non autorisé a accédé à certaines données relatives à nos clients. Dès la détection de l’incident, nos équipes de cybersécurité ont immédiatement mis fin à l’intrusion, lancé des investigations approfondies et pris les mesures nécessaires ».

« Les informations exposées sont des coordonnées que vous avez pu transmettre dans le cadre de votre relation avec un magasin Cuisinella (civilité, nom, prénom, numéro de téléphone, adresse email des contacts) ». La société affirme qu’aucune donnée bancaire, adresse, mot de passe ni pièce d’identité n’a été compromise.

Dans les deux cas, la CNIL a été notifiée, comme la loi l’y oblige. La Fédération française de handball ajoute avoir informé l’ANSSI et déposé une plainte.

La semaine dernière, c’était Leroy Merlin et Médecin Direct pour rappel. Comme toujours, la prudence est de mise face aux tentatives de phishing. Nous avons récemment publié un guide détaillé des risques et des précautions à prendre.

Merci aux lecteurs qui nous ont signalé les fuites.

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☕️ L’Europe accepte les engagements de TikTok sur les publicités

Le réseau social TikTok est sous le coup de plusieurs enquêtes de la Commission européenne dans le cadre des règlements sur les services numériques. Vendredi, l’Europe « a obtenu l’engagement de TikTok de fournir des répertoires publicitaires qui garantissent une transparence totale des publicités sur ses services ».

Les engagements sont contraignants et « répondent à toutes les préoccupations » affirme la Commission, qui était arrivée en 2025, à titre préliminaire, à la conclusion que la plateforme ne respectait pas le DSA.

Voici les engagements, que TikTok doit mettre en place dans un délai de 2 à 12 mois maximum en fonction des cas :

  • fournir le contenu complet des publicités affichées aux utilisateurs
  • mettre à jour son dépôt plus rapidement (24 h maximum)
  • fournir les critères de ciblage et des données utilisateur agrégées
  • introduire des options de recherche et des filtres supplémentaires

TikTok est sous le coup d’autres procédures en Europe, notamment « sur les effets négatifs découlant de la conception de TikTok, y compris ses systèmes algorithmiques, l’assurance de l’âge, l’accès aux données pour les chercheurs (constatations préliminaires adoptées en octobre 2025) et son obligation de protéger les mineurs, pour lesquelles l’enquête se poursuit ».

TikTok

Il y a tout juste un an, la Commission ouvrait une procédure formelle à l’encontre de TikTok « concernant sa gestion des risques liés aux élections et au discours civique ». Il était notamment question des systèmes de recommandation et des publicités à caractère politique.

En France aussi TikTok est sous le coup de plusieurs procédures. La Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) l’a assignée devant le Tribunal judiciaire de Paris pour violation de droits d’auteur, tandis que le Parquet de Paris a ouvert une enquête sur la mise en avant de contenus poussant au suicide.

En septembre, un rapport parlementaire dézinguait pour rappel les réseaux sociaux et TikTok. En mai dernier, la plateforme écopait de 530 millions d’amende pour non respect du RGPD par la CNIL irlandaise.

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☕️ Proton lance Sheets, son tableur avec chiffrement de bout en bout

La messagerie chiffrée Proton ajoute une corde à son arc, ou plus exactement des feuilles de calculs à son Drive. Proton Sheets est présenté comme une alternative à Excel et Google Sheets, avec une différence de taille : du « chiffrement de bout en bout, garantissant que personne d’autre, pas même Proton, ne peut accéder à votre tableau et aux informations qu’il contient ».

Sheets version Proton permet évidemment de créer des graphiques, d’effectuer des calculs et de travailler à plusieurs, exactement comme ses concurrents. Pour la partie collaborative, « quand une autre personne ouvre le tableur, ses modifications apparaissent instantanément au moment de la saisie, et son nom apparaît en haut à droite ». Les documents peuvent être exportés en XLSX. De plus amples informations sont disponibles sur cette page.

Proton Sheets
Proton Sheets

Toute personne ayant un compte Proton Drive peut utiliser Proton Sheets gratuitement, affirme la société. Le déploiement de cette application est progressif. Il y a un peu plus d’un an, Proton lançait Docs, également sur Drive et avec du chiffrement de bout en bout.

À l’époque, Proton expliquait que « construire des documents collaboratifs qui conservent l’E2EE était incroyablement difficile, et c’est quelque chose que nous n’avons vu personne d’autre faire sur le marché. Cela implique l’échange de clés et la synchronisation des informations clés, ainsi que la possibilité d’inviter des personnes à collaborer, de révoquer ces autorisations, et de partager des documents en privé ».

Le chiffrement de bout en bout est une bataille de longue date de Proton, dont la dernière bataille était contre X Chat. La société suisse criait haut et fort que « toutes les affirmations sur le chiffrement de bout en bout ne se [valaient] pas ».

Rappelons qu’il existe aussi une suite collaborative chiffrée de bout en bout et open-source : Cryptpad.

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☕️ Après 20 ans à s’occuper du design chez Apple, Alan Dye part chez Meta

Selon son profil LinkedIn, Alan Dye est arrivé en 2006 chez Apple. En 2015, quand Jony Ive prenait la tête du design chez Apple, Alan Dye prenait la direction de la division User Interface Design. Jony Ive est parti en 2019 fonder sa propre entreprise, avant de se faire racheter par OpenAI. Jony Ive avait récupéré trois autres anciens responsables de chez Apple : Scott Cannon, Evans Hankey et Tang Tan.

« Compte tenu du secret qui entoure l’entreprise Apple, il est difficile de créditer des travaux à des designers en particulier, mais Dye a travaillé sur plusieurs des principales nouvelles plateformes et changements de design d’Apple, notamment l’interface de visionOS et son nouveau langage de design Liquid Glass », explique Engadget.

Via un message sur Threads, confirmant une information de Bloomberg, Mark Zuckerberg annonce qu’il rejoint Meta : « Aujourd’hui, nous mettons en place un nouveau studio de création Reality Labs dirigé par Alan Dye, qui a passé près de 20 ans à diriger le design chez Apple ». Alan Dye sera placé sous le directeur technique de Meta, Andrew Bosworth.

Alan Dye ne vient pas tout seul, il arrive avec Billy Sorrentino, également ancien d’Apple (directeur sénior chez Apple Design Team). Le Reality peut aussi compter sur des forces internes : Joshua To et Pete Bristol, tous deux chez Meta depuis un peu moins de cinq ans.

Chez Apple, Stephen Lemay prendra la succession d’Alan Dye, selon des sources de Bloomberg.

Il y a quelques jours, c’était l’opération inverse qui était réalisée sur l’intelligence artificielle : Apple débauchait Amar Subramanya (ex-Google et Microsoft) comme vice-président de l’IA. Il doit s’occuper des modèles Apple Foundation, de la recherche en machine learning, de la sécurité et de l’évaluation de l’IA.

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American Express faisait n’importe quoi avec les cookies et écope d’une amende

Attention à l’indigestion
American Express faisait n’importe quoi avec les cookies et écope d’une amende

Après Condé Nast la semaine dernière, c’est au tour d’American Express d’écoper d’une amende administrative de 1,5 million d’euros de la CNIL. En cause là encore, le « non-respect des règles applicables en matière de traceurs (cookies) ». Explications.

Condé Nast, American Express : même combat

La semaine dernière, Condé Nast (éditrice de Vanity Fair, Vogue, GQ et AD) écopait d’une amende de 750 000 euros pour exactement le même motif, à savoir « le non-respect des règles applicables en matière de traceurs (cookies) ». La société s’était remise dans le droit chemin, mais la CNIL retenait la gravité du manquement et prononçait une sanction.

L’histoire se répète, mais avec un poids lourd du secteur bancaire et une amende administrative deux fois plus importante. Il y a plusieurs similitudes entre deux affaires qui arrivent à quelques jours d’intervalle… le début d’une nouvelle série ?

La CNIL rappelle qu’American Express est le « troisième émetteur de cartes de paiement au monde ». En janvier 2023 (il y a donc presque trois ans), elle a mené des contrôles sur le site Internet et dans les locaux de l’entreprise.

En cause, American Express déposait des traceurs sans le consentement de l’utilisateur ou malgré son « refus de consentir ». De plus, la société continuait « à lire les traceurs précédemment déposés malgré le retrait de leur consentement ». La délibération est publiée, permettant d’en apprendre davantage que le communiqué sur les tenants et aboutissants.

À peine arrivé, 31 cookies déposés

Lors du contrôle le 30 janvier 2023, le rapporteur de la CNIL explique que, « dès l’arrivée de l’utilisateur sur le site web  » www.americanexpress.com/fr-fr/ « , et avant toute action de sa part, huit cookies, qui ne bénéficient pas de l’exemption prévue par les textes susvisés et auraient donc dû être soumis au consentement de l’utilisateur, étaient déposés ».

American Express ne conteste pas et affirme avoir corrigé le tir en novembre 2024 afin que seuls les « cookies essentiels » soient déposés dès l’arrivée sur la page d’accueil. Lors d’un nouveau contrôle le 16 mai 2025, la CNIL confirme qu’il n’y a plus de trace du dépôt de ces cookies.

Les huit cookies ne sont que la face émergée de l’iceberg. En tout, le site déposait 31 cookies, mais les 23 autres entrent dans champ de l’exemption prévue par l’article 82 et sont donc considérés comme essentiels et non soumis au consentement.

Refusez des cookies, on vous les sert de force

Vient ensuite le cas du dépôt de cookies malgré le refus de l’utilisateur. Deux cas sont à distinguer. Sur le site principal tout d’abord. Quand un utilisateur cliquait sur « Tout refuser », six nouveaux cookies, considérés comme non essentiels par le rapporteur, étaient déposés. « Au regard des explications fournies par la société quant aux finalités poursuivies par ces cookies, le rapporteur, dans sa réponse et lors de la séance, a indiqué abandonner cette branche du manquement ».

Autre problème similaire, à partir du site email.amex-info.fr cette fois-ci. Toujours le 30 janvier 2023, la délégation de la CNIL continue de naviguer sur le site d’American Express et, au détour d’un clic et de l’ouverture d’un nouvel onglet, elle constate « le dépôt de dix nouveaux cookies. Le rapporteur considère que, parmi ces dix cookies, trois nécessitaient le recueil du consentement ». American Express ne conteste pas et affirme s’être mis en conformité par la suite.

Vous avez retiré le consentement, ok ! et… ?

Dernier grief, la lecture de cookies après retrait du consentement. Pour rappel, on doit pouvoir retirer son consentement aussi simplement qu’on l’a donné et ce à tout moment. Lors de la navigation, la CNIL a accepté les cookies, puis les a refusés. Elle a constaté « la présence sur son navigateur de l’ensemble des cookies déposés avant retrait du consentement, parmi lesquels plusieurs étaient pourtant soumis au consentement de l’utilisateur ».

En défense, l’entreprise américaine « soutient que le rapporteur n’apporte aucune preuve de ces opérations de lecture et que la seule présence des cookies sur le terminal de l’utilisateur est insuffisante pour démontrer un manquement ».

Lors des échanges avec l’entreprise américaine, le rapporteur a « produit un fichier HAR [HTTP Archive, ndlr] démontrant que les cookies précédemment déposés et toujours présents sur le navigateur continuaient, après retrait du consentement, à être lus ». American Express a fini par se mettre en conformité, mais « le manquement demeure néanmoins caractérisé pour le passé ».

Bien évidemment, American Express s’oppose à la publication de la décision et estime que le montant de l’amende proposé par le rapporteur – 1,5 million d’euros – est « disproportionné et insuffisamment motivé ». La formation restreinte de la CNIL estime au contraire que le montant est « adapté ».

De plus, la publicité de la sanction « se justifie au regard de la gravité avérée des manquements en cause, de la position de la société sur le marché et du nombre de personnes concernées, lesquelles doivent être informées ».

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☕️ Le temps légal français en passe de valider une nouvelle optimisation énergétique

Cela fait maintenant longtemps que l’Agence nationale des fréquences (ANFR) s’est lancée dans une opération de sobriété énergétique pour la diffusion du temps légal français via les ondes. Ce temps légal permet pour rappel aux équipements « d’être synchronisés de façon extrêmement précise ».

« Disposer d’un signal horaire permettant une synchronisation de tous les équipements concernés est donc essentiel pour la vie de la Nation, notamment dans des domaines touchant à la sécurité », expliquait l’Agence. Cet impératif peut se conjuguer avec la sobriété énergétique.

Des baisses ont déjà eu lieu. En 2020 par exemple, la puissance du site d’Allouis qui diffuse le signal est passée de 1 110 à 800 kW. Il y a un an, des expérimentations ont débuté pour la réduire encore, à 675 kW, pendant une semaine. Entre mai et novembre 2025, la puissance de diffusion a de nouveau été abaissée de 800 à 675 kW.

Dans les deux cas, tout s’est bien passé. La deuxième phase était plus complexe car elle « incluait une opération sensible : le passage de la diffusion du pylône nord au pylône sud le 14 octobre. Même durant cette manœuvre technique, aucune dégradation notable du signal n’a été enregistrée. Ces résultats confirment la robustesse de la diffusion, même avec une puissance réduite ».

De nouvelles phases de tests sont prévues pour valider définitivement l’optimisation énergétique avec le passage à 675 kW (soit quasiment deux fois moins que les 1 110 kW d’avant 2020) :

  • Retour à 800 kW à partir du 18 novembre 2025.
  • Nouvelle période à 675 kW du 16 décembre 2025 au 31 mars 2026.

« À l’issue de cet hiver d’observation, un passage permanent à 675 kW pourrait être décidé dès le deuxième trimestre 2026 », ajoute l’ANFR.

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Amazon lance ses puces Trainium3 pour l’IA : 2,5 pétaflops et 144 Go de HBM3e

Mélange de puces et de chiffres
Amazon lance ses puces Trainium3 pour l’IA : 2,5 pétaflops et 144 Go de HBM3e

Amazon présente ses UltraServers pour les entrainements et l’inférence d’IA avec Trainium3. Le géant du Net augmente à la fois la densité et les performances de sa puce maison, lui permettant ainsi d’afficher un gros x4,4 sur les performances. On vous détaille cette annonce.

Amazon vient d’annoncer la disponibilité pour les clients de sa nouvelle puce Trainium3 pour l’entrainement et l’inférence des intelligences artificielles. La division cloud du géant américain continue sur sa lancée, avec une nouvelle génération par an.

Des UltraServers et UltraClusters avec Trainium3 disponibles

L’année dernière, durant la conférence re:Invent, c’était Trainium2 qui était disponible et la puce Trainium3 présentée. Encore un an avant (en 2023), Trainium2 était annoncée pour remplacer le SoC Trainium de première génération.

On rembobine cette fois avec les performances. Trainium2 était annoncée comme quatre fois plus rapide sur les entrainements, avec une capacité mémoire multipliée par trois. L’efficacité énergétique (performances/watt) était multipliée par deux.

Amazon promettait des instances Trn2 avec jusqu’à 100 000 puces Trainium2 via les UltraClusters, pour une puissance de calcul pouvant atteindre « jusqu’à 65 exaflops ». Des UltraServers plus raisonnables avec 64 Trainium2 interconnectés étaient aussi de la partie, pour une puissance maximale de 83,2 pétaflops.

Les UltraClusters Elastic Compute Cloud (EC2) « sont composés de milliers d’instances EC2 accélérées, colocalisées dans une zone de disponibilité AWS donnée et interconnectées via un réseau », explique Amazon. Les UltraServers sont d’au moins un ordre de grandeur plus petits, puisqu’il est question de « plusieurs instances EC2 ».

AWS re:Invent 2025 Trainium3
AWS re:Invent 2025 Trainium3
AWS re:Invent 2025 Trainium3
AWS re:Invent 2025 Trainium3

Trainium3 : x2 sur les performances, 50 % de mémoire en plus

Nous revoilà à Trainium3, dont les UltraServers équipés de cette génération proposent « une puissance de calcul jusqu’à 4,4 fois supérieure, une efficacité énergétique quatre fois plus grande et une bande passante mémoire presque quatre fois supérieure à celle des serveurs Trainium2 UltraServers ». Trainium3 est gravée avec une technologie 3 nm.

Un UltraServer peut héberger jusqu’à 144 puces Trainium3 pour une puissance de 362 pétaflops, avec une précision en virgule flottante de 8 bits (FP8). Avec un arrondi, on arrive bien au rapport x4,4 annoncé par Amazon par rapport aux 83,2 pétaflops de la génération précédente. Un UltraServer Trn3 complet dispose de 20,7 To de mémoire HBM3e et d’une bande passante agrégée de 706 To/s.

Avec une division par 144, cela nous donne 2,5 pétaflops de calculs en FP8 et 144 Go de mémoire par puce. Le même calcul donne respectivement 1,3 pétaflop et 96 Go pour la puce Trainium2. La bande passante mémoire totale de Trn2 est de 185 To/s (on a donc un gain de x3,8 avec Trainium3).

2 500 téraflops (ou 2,5 pétaflops) pour Trainium3 alors que NVIDIA revendique pour rappel 5 000 téraflops en FP8 pour un die Blackwell, mais le fabricant en intègre deux par puce, soit 10 000 téraflops. Pour rappel, la H100 de NVIDIA est annoncée pour 3 958 téraflops en FP8.

UltraClusters : jusqu’à un million de puces Trainium3

L’entreprise affirme avoir amélioré sa partie réseau, notamment son NeuronSwitch-v1 qui permet de doubler la bande passante à l’intérieur des UltraServers. Pour les échanges entre les puces, une version améliorée de Neuron Fabric permet de réduire la latence à moins de 10 ms.

Les UltraClusters sont aussi améliorés et peuvent connecter entre eux des milliers d’UltraServers pour arriver à un total d’un million de puces Trainium, soit 10 fois plus que les 100 000 puces de la génération précédente.

Prudence sur les chiffres d’Amazon toutefois. La société se faisait récemment l’écho du projet Rainier : une « infrastructure collaborative avec près d’un demi-million de puces Trainium2 ». Trainium3 ne fait donc « que » deux fois mieux, pas 10. Les puces de Rainier sont réparties entre plusieurs centres de données aux États-Unis.

Selon Amazon, ses UltraClusters permettent « l’entraînement de modèles multimodaux avec des milliards de jetons et de l’inférence en temps réel pour des millions d’utilisateurs en simultané ».

AWS re:Invent 2025 Trainium3

Trainium4 : FP4 et au NVLink Fusion

Si vous avez lu attentivement le début de cet article, vous savez certainement de quoi parle la fin : Trainium4. Amazon annonce « six fois plus de performances de traitement (FP4), trois fois plus de performances en FP8 et quatre fois plus de bande passante mémoire ».

L’annonce sur FP4 est la conséquence directe du x3 en FP8. En divisant la précision par deux, on multiplie les performances par deux. Amazon rejoint donc NVIDIA qui était le premier à se lancer en FP4 avec Blackwell.

Enfin, Amazon prévoit de rendre Trainium4 compatible avec NVLink Fusion, une technologie NVIDIA permettant de monter « une infrastructure d’IA semi-personnalisée », avec des puces du Caméléon et celles de partenaires. Au lancement, MediaTek, Marvell, Alchip Technologies, Astera Labs, Synopsys et Cadence s’étaient associés à l’annonce.

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